Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:0019h, ravie de vous retrouver ce soir pour Face à l'Info, on commence par La Minute Info avec Maureen Vidal, bonsoir ma belle.
00:08Bonsoir Christine, bonsoir à tous. A la ligne de l'actualité, le chef d'état-major de Tsal démissionne.
00:15Herzi Alevi a présenté sa démission reconnaissant sa responsabilité dans l'échec du 7 octobre.
00:20Il l'accompagne jour après jour, heure après heure a-t-il déclaré. Il quittera officiellement son poste le 6 mars prochain.
00:2730 ans de prison requis à l'encontre de l'assaillant Washwar qui avait attaqué deux personnes en 2020 devant les anciens locaux de Charyebdo.
00:34L'homme, un Pakistanais de 29 ans, est jugé pour tentative d'assassinat et association de malfaiteurs terroristes.
00:39Cinq de ses proches sont également soupçonnés de l'avoir motivé et soutenu dans cet attentat.
00:44Le réalisateur français Bertrand Blier est mort à l'âge de 85 ans, réalisateur de Tenues de soirée et Les Valseuses.
00:51Il était connu pour ses films marqués par l'humour noir et cru, notamment tourné avec Gérard Depardieu.
00:56Il aura marqué le cinéma français des années 70 et 80.
01:00Merci beaucoup ma chère Maureen et au sommaire ce soir, tour de table avec nos mousquetaires autour du geste controversé d'Elon Musk.
01:11La gauche avait promis de la désinformation à l'arrivée de Donald Trump, mais une désinformation qui viendrait sans doute de la gauche.
01:18Comment expliquer ce geste d'Elon Musk ? On en parle dans un instant.
01:24Le monde entier secouait ce soir après les annonces de nombreux décrets de Donald Trump, le critiquer ou s'en inspirer.
01:31Retirer les Etats-Unis de l'OMS, l'Organisation Mondiale de la Santé, sortir des accords de Paris, remise en cause du droit du sol,
01:38commencer la remigration, déclarer les cartels de drogue comme organisation terroriste.
01:44En quoi cette rapidité d'exécution des décisions politiques peut-elle inciter d'autres pays à agir ?
01:50Donald Trump marque-t-il ici une rupture avec ce qu'il appelle l'Etat profond, l'édito de Mathieu Bocoté.
01:58Analyse ce soir du programme économique de Donald Trump avec un peu de hauteur, préférence nationale, inciter les entreprises à revenir au pays,
02:07baisser les impôts sur le revenu, baisser les impôts sur les successions, aider les classes moyennes, diminuer le nombre de fonctionnaires.
02:15En quoi son programme économique peut-il relancer l'économie américaine ?
02:20Quelles conséquences pour la France ? Serons-nous écrasés ? Serons-nous dominés en France ?
02:26Comme le menace François Bayrou, l'analyse de Gabriel Cluzel.
02:31Donald Trump enclenche sa croisade contre le wokisme. Il y a deux genres aux Etats-Unis, homme et femme, a-t-il décrété ?
02:40C'est sans doute une des mesures qui a fait couler le plus de billes chez ceux qui se veulent les grands modernistes, les progressistes.
02:47Donald Trump réaffirme que le sexe constaté à la naissance détermine si l'on est un garçon ou une petite fille.
02:56Donald Trump redonne-t-il ses droits à la nature ? Le regard de Marc Meunier.
03:01Quitter X, reparlons-en. Pourquoi le CNRS intervient-il ? Pourquoi est-il impliqué ?
03:07La plateforme Hello Quit X, qui aide à quitter le réseau social X avec Twitter, a été créée par un chercheur et une équipe de développeurs du CNRS.
03:17A ses côtés, on retrouve un collectif de bénévoles français engagés contre la désinformation.
03:22Qu'est-ce qui se cache derrière ce collectif ? Pourquoi parle-t-on autant du CNRS ?
03:26Au nom de l'accusation d'ingérence d'Elon Musk dans plusieurs pays, les Français ne sont-ils pas en droit de quitter X ?
03:32Ou bien c'est faire preuve de résistance et de liberté d'expression que dit rester le décryptage de Charlotte Dornelas ?
03:39Et puis, annexion, impérialisme, domination, à quoi ressemblera la politique étrangère de Donald Trump ?
03:47Il en a surpris plusieurs en accordant beaucoup d'importance au déploiement de la puissance américaine en Amérique du Nord.
03:53Reprendre le contrôle du canal du Panama, acheter le Greenland, annexer le Canada.
03:59Voilà l'éditeur de Mathieu Bockwood.
04:02Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire et sans tabou. C'est parti !
04:19Alors, le tour de table dans un instant. Beaucoup de sujets ce soir.
04:23Nous entrons dans le vif du sujet. Donald Trump, à peine intronisé, a signé une série de décrets pour fixer les grandes orientations de sa présidence.
04:33Vous nous direz, Mathieu Bockwood, lesquels dans un instant ?
04:36Mais ce qui frappe les Européens en ce moment, c'est la rapidité d'exécution des décisions politiques aux États-Unis.
04:42Mathieu, peut-elle, cette rapidité, inciter d'autres pays à agir ?
04:46Pour l'instant, à tout le moins, elle fascine.
04:49Si on regarde la politique partout dans le monde occidental aujourd'hui, quand on pense à la classe politique, à quoi pense-t-on ?
04:54À l'impuissance. On pense à des gens qui, globalement, sont des ectoplasmes interchangeables qui ne cessent de justifier leur impuissance tout en justifiant leurs privilèges.
05:06C'est original, quand même.
05:07Donc, c'est une collection d'impuissants, une collection d'incapables, les gestionnaires tranquilles du déclin.
05:12C'est des gens qui vont faire un travail pédagogique exceptionnel pour justifier le fait qu'ils ne feront rien.
05:17Ou, à tout le moins, qu'ils ne feront pas ce que le peuple demande.
05:19Ou, à tout le moins, qu'ils n'appliqueront pas les décisions pour lesquelles ils ont reçu un mandat électoral.
05:25Donc, ça, c'est quand même la classe politique occidentale, en général, aujourd'hui.
05:28Ce qui inspire, on le devine, un immense mépris à son endroit.
05:32Les politiques sont toujours en train de chouiner parce que la population les mépriserait.
05:36Mais ils ne se demandent jamais s'il y a de bonnes raisons d'en mépriser plusieurs parmi ceux qui la composent.
05:41Premier élément.
05:42Alors là, on bascule dans toute autre chose.
05:45La politique est utilisée pour transformer la société.
05:49Et il y a une connexion directe avec Trump.
05:52Vous avez voté pour moi, pour ce programme, et je l'applique immédiatement.
05:57Donc là, il y a quelque chose qui nous étonne, nous qui sommes habitués d'une société de gravataire.
06:02Et là, on est devant quelqu'un qui dit, j'applique mon programme.
06:05Et par ailleurs, je n'applique pas seulement des éléments de détail.
06:08J'applique un programme qui change fondamentalement l'orientation de notre société.
06:13Donc ça redonne une valeur très importante au vote.
06:16Si vous allez voter, ça peut avoir des conséquences profondes sur la société.
06:20Si vous ne votez pas ou si vous votez pour l'autre, ça aura des conséquences aussi.
06:23Donc là, on n'est pas simplement dans le vote, encore une fois, des nuances de gris interchangeables.
06:27On est devant une option qui, en l'espace de quelques semaines, commence déjà à mordre sur la réalité.
06:34De ce point de vue-là, on peut dire qu'on est dans un moment authentiquement démocratique.
06:39Qu'est-ce que j'entends par là?
06:40C'est la gauche, pour changer la société, depuis longtemps, mise davantage sur les tribunaux,
06:44mise sur l'administration, mise sur la pédagogie à l'école, qu'on appelle dans d'autres termes la propagande.
06:50Là, on est devant cette idée que le changement de la société va venir d'une décision qui s'ancre dans la souveraineté populaire.
06:57Et là, il faut comprendre pourquoi.
06:59Je reviendrai dans le détail dans un instant.
07:01Mais la présidence américaine permet de faire cela.
07:05Peut-être qu'on peut le faire aussi ailleurs.
07:07Mais la présidence américaine permet de faire cela.
07:09C'est ce qu'on appelle les décrets exécutifs.
07:11Globalement, le président arrive, il signe des décrets.
07:14Ce ne sont pas de nouvelles lois, ce ne sont pas de nouveaux projets législatifs,
07:22mais ça consiste à utiliser l'appareil fédéral pour l'appareil administratif de l'État.
07:28Mais de l'État, je ferai une distinction ensuite, pour être capable de réorienter les décisions politiques.
07:32Donc, on donne des ordres, on donne des consignes, et l'État doit réagir immédiatement parce qu'il répond directement à la présidence.
07:39Voyons quels sont ces décrets, justement de quoi nous parlons, pour voir l'ampleur de ces réformes.
07:46Premier élément, on l'a dit, la question de l'immigration.
07:49La suspension du droit d'asile, pratiquement, c'est de ça dont on parle,
07:52et aussi l'utilisation de l'armée pour bloquer ce qu'il appelle l'invasion au Sud.
07:57Alors, essayons d'imaginer un instant ce que ça pourrait vouloir dire en Europe
08:00quand on parle de la possibilité d'un blocus naval pour, justement, protéger la Méditerranée
08:05et empêcher les navires de débarquer sur la rivière nord de la Méditerranée.
08:09C'est un scandale. Là, on dit non, on va utiliser l'armée pour protéger la frontière.
08:13Et la mise en place du refoulement aussi. Le refoulement qui est apparemment interdit, scandaleux.
08:18Lui, il dit non, mais le refoulement, s'il est nécessaire, eh bien, on va le faire.
08:22Donc, on est devant une conception où le politique prime sur la théologie des juges.
08:26Deuxième élément, la sortie de l'OMS. Alors, ça, c'est assez intéressant
08:30parce que c'est le début de la déconstruction de la bureaucratie transnationale.
08:34Alors, Trump ne dit pas, on s'entend, il ne dit pas, il ne va pas s'occuper de la santé des gens.
08:38Il ne dit pas, je suis contre un ministère de la Santé.
08:41Il dit, cette instance-là, c'est une instance technocratique inutile
08:44qui, au final, nous coûte davantage qu'elle nous rapporte,
08:47et nous sortons de cette bureaucratie transnationale.
08:50De même, il sort de l'accord de Paris. Il sort de l'accord de Paris, de quoi sortir ici?
08:53De la gouvernance globale. Il ne dit pas, on imagine que Trump, à moins d'être un complet débile,
08:57ne souhaite pas saccager l'environnement de son pays.
09:00Il ne souhaite pas vivre dans un monde où le charbon serait maître absolument en tout.
09:04Mais il dit, les questions environnementales vont se poser aux États-Unis,
09:07et l'accord de Paris, on peut être en désaccord avec lui, je le précise,
09:10mais les accords internationaux et la gouvernance globale
09:13alienent la souveraineté des États, et je n'accepte pas d'aliener la souveraineté nationale américaine.
09:18Ce qu'il avait déjà fait à son premier mandat.
09:20Absolument, et ce qu'on voit par ailleurs ici, on nous explique souvent, c'est pas possible,
09:23si la présidence antérieure a fait quelque chose, on doit être dans la continuité de l'action de l'État.
09:27On appelle ça s'auto-menoter avec plaisir.
09:30On pratique ça dans certains lieux, certes, mais on ne devrait pas le faire à la Maison-Blanche.
09:34Fin de l'idéologie transgenre, sur le plan administratif.
09:37Ça, c'est majeur. C'est-à-dire que, alors que l'État faisait une promotion active
09:41de la diversité des identités de genre, et on le voit partout en Occident,
09:45on lui dit non, non, avec les moyens qui sont les nôtres, par décret,
09:48on va revenir à cette vérité biologique élémentaire, cette vérité de la nature élémentaire,
09:52Marc y reviendra. Donc là, on nous dit, c'est impossible.
09:55On nous expliquait que c'était inimaginable comme décision, pourtant il le fait.
09:59Et quand on sait que ces idéologies bizarres, tout ce qui relève du wokisme,
10:02c'est pas simplement que ça ne se propage pas comme un virus dans l'air,
10:05c'est porté par des administrations qui les imposent à la population,
10:09mais si vous cassez l'assise administrative du wokisme,
10:12mais soudainement, il est bien moins puissant.
10:14Dans la même logique, fin de la discrimination positive.
10:17Alors, je précise, dans les médias, si vous lisez la presse officielle,
10:19la presse du régime, on vous dira que Trump a fait sauter les mesures
10:23pour la diversité et l'inclusion.
10:25Ça, c'est comme ça que, dans la presse du régime,
10:27on présente la discrimination raciale en faveur de certains groupes.
10:30C'est ainsi que, dans la presse du régime, on présente le racisme anti-blanc,
10:35tel qu'il était pratiqué par l'administration fédérale.
10:38Il y a aussi le droit du sol. Alors ça, ça va être plus compliqué.
10:40Il y a le début d'une remise en question,
10:42mais les tribunaux vont s'en mêler assez rapidement.
10:44Et aussi, c'est un élément qui est important,
10:46il amnistie la plupart des émeutiers du Capitole.
10:49Alors, on peut en penser ce qu'on veut, mais dans son esprit,
10:51ça consiste à envoyer un geste envers sa base.
10:54Là, c'est intéressant parce que, trop souvent, en Europe,
10:56on se dit que la première chose dont on doit faire par rapport à sa base,
10:59c'est s'en distancier.
11:00On doit chercher à tout prix à embrasser la base de l'autre.
11:03Alors, qu'est-ce qu'il dit? Je suis fidèle à ma base.
11:05On peut encore une fois s'en désoler, mais c'est une méthode politique
11:08qui, pour l'instant, semble fonctionner.
11:10Et, par ailleurs, je pense que c'est une chose très importante à se dire,
11:13derrière cette action, il y a le refus de se comprendre plus le sens de l'histoire.
11:18Moi, j'ai très souvent entendu sur les questions sociétales,
11:20une fois, par exemple, que vous avez fait la reconnaissance
11:22des 2025 catégories de genres qui existent aujourd'hui,
11:25vous ne pouvez pas, sinon, en additionner des nouveaux.
11:27Vous pouvez les multiplier, mais vous ne pouvez jamais revenir
11:30sur une décision sociétale de la gauche,
11:33parce qu'apparemment, ce serait le droit naturel qui se déploierait ainsi.
11:36Trump, sur ça, dit non, non, non.
11:38Ce n'était pas inévitable. Ce n'était pas irréversible.
11:41C'est votre décision sociétale.
11:43Vous avez voulu faire passer ça pour une conquête de nouveaux droits.
11:46Ce ne sont pas de nouveaux droits.
11:47C'est une décision que vous avez imposée à la population.
11:50Eh bien, je ne l'accepte pas et je la révoque.
11:53Donc, qu'est-ce qu'on voit?
11:54Volontarisme, refus du sens de l'histoire,
11:56remise en question des institutions qui confisquaient la souveraineté.
12:00On est, de ce point de vue, dans une conception très volontariste du politique.
12:04Alors, est-ce que Donald Trump marque ici une rupture
12:07avec ce qu'il appelait l'État profond?
12:10Je pense que c'est la question qu'on se pose tous aujourd'hui.
12:13Et la réponse, c'est à moitié.
12:15À moitié, pourquoi?
12:16Parce que si on regarde ce qu'il a fait en politique étrangère,
12:19Trump a fait un compromis, en fait.
12:21En nommant Marco Rubio comme secrétaire d'État,
12:24il tend la main à ceux qu'on appelle les néoconservateurs.
12:27Alors, ça va être un néoconservateur sous un président qui ne l'est pas,
12:31mais c'est quand même une main tendue par les néoconservateurs
12:34qui sont globalement le parti de l'expansionnisme démocratique guerrier.
12:38Pour ça, on doit savoir, donc c'est une forme de néobouchisme en politique étrangère,
12:41reste à voir quelles seront ses marges de manœuvre.
12:44Certains disent, je lisais ça dans l'excellente revue américaine,
12:46c'est le compromis de Trump avec le complexe militaro-industriel
12:50dont parlait Eisenhower dans les années 50.
12:53Donc, ceux qui imaginent un Trump mettant fin aux guerres, comme il dit,
12:56je les invite à modérer leurs espérances, on n'est pas exactement là-dedans.
12:59Cela dit, rupture avec l'État administratif, assurément.
13:03Qu'est-ce que c'est l'État administratif?
13:05Ce n'est pas les ministères qui composent tout gouvernement.
13:08Un gouvernement pour agir a besoin de ministères, a besoin d'une fonction publique, c'est évident.
13:11L'État administratif, c'est ce qu'on pourrait appeler
13:14le développement de cette couche bureaucratique intermédiaire
13:18depuis les années 30 aux États-Unis, mais qui se continue encore aujourd'hui
13:22et qu'on voit partout en Europe et qu'on pourrait, l'équivalent en France,
13:25ce serait les fameuses hautes autorités.
13:27Ces hautes autorités indépendantes, qui sont si indépendantes
13:30qu'elles mènent quelquefois une politique indépendante,
13:33sans légitimité démocratique, sans engagement démocratique,
13:36et ces hautes autorités se permettent, justement, quelquefois,
13:39au nom de leur expertise, d'imposer des choses à la population de manière régulière.
13:45Donc, lui, il dit que l'État administratif, il va falloir rompre avec cela.
13:49Donc, on va tailler à la serpe, ou peut-être à la hache,
13:51ou peut-être à la tronçonneuse, méthode Millais,
13:55pour déconstruire cet État administratif.
13:58Donc, à la française, ce que ça voudrait dire,
14:00c'est qu'on respecte évidemment la fonction publique,
14:02mais tout ce qui relève de l'extrafonction publique classique,
14:05on ne remplacera pas les fonctionnaires qui vont à la retraite.
14:09Non, non, non, on abolit. On abolit.
14:12On pourrait dire que c'est la métastase administrative de l'État social.
14:16Donc, ça, je pense que c'est une distinction importante.
14:18Ensuite, et je crois qu'on doit le rappeler,
14:21tout ça n'est possible que parce que depuis 4 ans,
14:24le camp Trumpiste a travaillé à ce qu'on appelle
14:26la revalorisation de la fonction présidentielle.
14:28Donc, une bonne partie des constitutionnalistes, des juristes,
14:31des politiques qui travaillaient avec Trump depuis 4 ans disaient
14:34qu'il faut créer des conditions juridiques
14:36pour que le président puisse gouverner directement.
14:38Très important.
14:39Plusieurs disent « Ah, mais c'est une tentation autoritaire. »
14:42Ce n'est pas exactement ça.
14:44Trump et d'autres, ses soutiens disent « Ce n'est pas autoritaire.
14:47La population vote pour un programme.
14:49Ce programme est porté par le président.
14:51La démocratie, est-ce que ça consiste vraiment à handicaper le président
14:54par ses autorités administratives nombreuses
14:57ou est-ce que la démocratie, ça consiste pas à redonner au pouvoir
15:00la capacité d'agir? »
15:02C'est ce que Michael Hampton, qui est un type tout à fait brillant,
15:05un intellectuel qui a pris des fonctions dans l'administration Trump,
15:08on l'avait associé à la thèse du césarisme démocratique.
15:11Donc, il faut, évidemment, la formule peut sembler péjorative,
15:13il faut un césar pour être capable d'incarner la voix du peuple
15:16contre l'aristocratie administrative.
15:19À la française, on dira tout simplement, c'est un bonapartisme.
15:22C'est un bonapartisme à l'américaine.
15:24Mais vous aurez compris, il faut redonner du pouvoir au pouvoir
15:28et donc à la présidence aux États-Unis pour lui permettre d'agir.
15:32Alors, je vois par exemple sur X, certains qui disent
15:34« J'aurais bien aimé qu'on exporte Donald Trump en France. »
15:37Je lis le reste parce que c'est un peu accusatoire
15:39par rapport à notre gouvernement.
15:41Mais cette méthode de gouvernement, les gens en parlent.
15:43Est-ce qu'elle est applicable en Europe?
15:45Théoriquement, oui.
15:47Théoriquement, oui, c'est-à-dire qu'il y a une illusion en Europe, je crois,
15:50que je constate dans toutes les démocraties européennes,
15:53où ce qu'ils appellent l'État de droit aujourd'hui
15:55est vu comme une espèce d'obstacle naturel
15:57qui condamne le politique à une forme de castration institutionnelle.
16:02Mais on n'est pas obligé de considérer que le droit tel qu'interprété
16:05par les juges est l'autre nom de la volonté divine.
16:07On peut considérer que, et ça impliquerait évidemment
16:09un travail semblable à l'américaine,
16:11de créer les conditions juridiques d'une action politique sérieuse.
16:15Donc, quelquefois, quand on parle du référendum sur les institutions
16:18pour permettre aux politiques d'agir au-delà des différentes tutelles,
16:21c'en est un exemple.
16:23Mais calcification administrative, calcification juridique,
16:26mais il y a une dimension là-dedans tout à fait...
16:29Il y a quelque chose d'original en Europe,
16:31c'est la méfiance à l'endroit du peuple.
16:33Une forme de populophobie, aurait dit Patrick Buisson.
16:35Une méfiance à l'endroit du peuple.
16:37Donc, le peuple, on ne veut pas le mettre au pouvoir.
16:39On veut l'empêcher de nuire.
16:41Le peuple, on ne veut pas traduire ses désirs en politique.
16:43On veut tout faire pour que ses désirs ne se traduisent pas en politique.
16:47Et vous le noterez, ce sera ma conclusion,
16:49ça me semble assez important.
16:51La majorité obtenue au moment des élections législatives en France
16:53est une majorité négative.
16:55Une majorité pour empêcher.
16:57Une majorité pour empêcher de faire.
16:59La majorité obtenue par Trump
17:01est une majorité pour faire, pour agir,
17:03pour concrétiser les désirs de la population.
17:05Cette majorité négative contre cette majorité positive
17:08peut-être est un contraste fondamental.
17:12Merci pour votre brillante analyse.
17:14J'ai envie de vous entendre dans un instant
17:16pour savoir si vous allez devenir américain au Canada et au Québec.
17:18Non, non.
17:20Je vous taquine.
17:22Mais on a envie de voir cet impérialisme américain.
17:24De quoi est-il le nom ?
17:26On en parle dans un instant.
17:28J'ai envie de vous entendre sur le tour de table aussi
17:30sur ce geste controversé de Elon Musk.
17:32Mais d'abord, on va analyser le problème économique
17:34avec un peu de hauteur.
17:36Il a promis la fin du déclin pour les Etats-Unis
17:38et même un âge d'or,
17:40y compris sur le plan économique.
17:42Il annonce une vraie prospérité.
17:44Gabrielle Cluzel,
17:46quelles sont ses armes ?
17:48Quel est son programme ?
17:50Tout d'abord, comme l'a fait remarquer Mathieu,
17:52mais c'est vrai aussi en cette matière-là,
17:54il veut aller très vite par décret
17:56parce qu'il a compris que tout ce qui ne serait pas fait
17:58avant l'été, on peut même dire au printemps,
18:00serait considéré comme une promesse non tenue.
18:02Donc il veut faire très vite
18:04et puis ça évite à ceux qui veulent l'en empêcher
18:06de s'organiser, si j'ose dire.
18:08Donc tout sera mis en place extrêmement rapidement.
18:10Alors moi, ce qui m'a frappée,
18:12c'est que j'ai eu hier un Américain
18:14qui m'a dit que le simple ton de Donald Trump,
18:16c'est déjà un élan économique.
18:18Parce que vous voyez,
18:20quand vous avez quelqu'un qui vous dit
18:22vous êtes beau, vous êtes bon, vous êtes les meilleurs,
18:24on va se retrousser les manches ensemble
18:26et l'avenir va être magnifique,
18:28vous vous sentez pousser des ailes.
18:30Et c'est vrai que nous,
18:32quand on fait la comparaison avec notre France
18:34larmoyante, repentante, impuissante,
18:36je voudrais bien, mais je ne peux point,
18:38on sent bien que ça tue l'entrepreneuriat.
18:40Donc ça, c'est
18:42un vrai élan initial
18:44lié à son verbe
18:46et à son attitude.
18:48Ensuite, il faut regarder Trump, mais aussi
18:50c'est quand même le ticket qui est important.
18:54Lui aussi, il a prédit
18:56le plus grand comeback économique de l'histoire américaine.
18:58Alors il faut rappeler qu'il vient d'un milieu
19:00très simple.
19:02Il est hillbilly, vous savez ce qu'on appelle aussi
19:04les redneck, les white trash.
19:06Je sais que Donald Trump a horreur de ce mot
19:08parce qu'il trouve que c'est très péjoratif.
19:10Il vient de l'est des Etats-Unis,
19:12des milieux défavorisés, des milieux
19:14ouvriers. Il raconte qu'il a
19:16vu, et ça l'a marqué,
19:18il a vu des gens pouvoir
19:20acheter un téléphone que lui ne pouvait pas acheter
19:22avec des aides sociales.
19:24Il est quelqu'un qui s'est fait tout seul
19:26finalement. Alors je vous conseille sinon de
19:28lire le livre, au moins de regarder le film.
19:30C'est plus rapide et c'est très instructif.
19:32Et il s'est fait tout seul, donc
19:34il est allé chez les Marines
19:36pour financer ses études
19:38de droit. Il est devenu avocat, etc.
19:40Et en réalité, il ne veut pas
19:42laisser tomber son milieu
19:44d'origine. Il veut vraiment
19:46continuer à le soutenir. Donc ce n'est pas
19:48un ultra libéral sauvage.
19:50Il a un côté social.
19:52Il est conservateur sur le
19:54plan sociétal.
19:56Il est libéral parce qu'il veut l'esprit
19:58d'entreprise, mais il a un côté social.
20:00Il n'est pas contre les syndicats, d'ailleurs,
20:02comme pourrait l'être Elon Musk.
20:04Donc c'est une espèce d'albert de main,
20:06de la tour du pain américain. Je ne sais pas si on peut
20:08comparer ça comme ça. Il déteste
20:10ce qu'il appelle les barons de Wall Street.
20:12Il aime l'entrepreneuriat, mais pas la
20:14finance. Ces barons de Wall Street,
20:16il les accuse d'avoir fait monter les prix
20:18de l'immobilier assez artificiellement
20:20et fait stagner les salaires.
20:22Alors, j'ai envie
20:24de vous faire écouter, avant de continuer,
20:26peut-être
20:28François Bayrou.
20:30Non, mais c'est intéressant parce qu'on analyse le programme
20:32économique et écoutez quand même lorsqu'il
20:34répond, c'était
20:36aujourd'hui, lorsqu'il répond à Camille
20:38Galliard-Mignier, députée EPR de l'ISER,
20:40à propos de la réélection de Donald Trump
20:42et sa volonté de dominer aujourd'hui
20:44à l'Assemblée nationale. Allez, on continue.
20:46Ce qui s'est passé avec
20:48la réélection du
20:5047e président des Etats-Unis,
20:52a montré
20:54à quel point, désormais,
20:56sous
20:58toutes les latitudes de notre planète,
21:00le rapport de force,
21:02la volonté de dominer,
21:04était revenu au premier plan
21:06de notre histoire,
21:08de l'histoire de notre humanité.
21:10Alors, dominer,
21:12on parlera de la domination, entre guillemets,
21:14avec Mathieu Bocoté dans un instant.
21:16Écoutez ce que François Bayrou a dit également hier.
21:18Les Etats-Unis,
21:20avec l'investiture
21:22du président réélu,
21:24ont décidé
21:26d'une politique
21:28qui est une politique
21:30incroyablement
21:32dominatrice,
21:34par le dollar,
21:36par la politique industrielle,
21:38par la captation de toute
21:40la recherche du monde,
21:42et par la captation des investissements
21:44du monde.
21:46Et si nous, nous ne faisons rien,
21:48et bien notre destin
21:50est très simple, nous allons être
21:52dominés, nous allons être
21:54écrasés,
21:56nous allons être marginalisés.
21:58Écrasés,
22:00marginalisés, dominés,
22:02c'est intéressant d'écouter ce que dit
22:04notre premier ministre par rapport à ce programme
22:06économique de Donald Trump. Est-ce que Donald
22:08Trump, il n'est pas non plus un ultralibéral ?
22:10Comment est-ce qu'on peut le définir ?
22:12Si vous permettez, Gabriel, on marque une pause,
22:14et on revient tout de suite sur son programme économique.
22:18On continue avec Gabriel
22:20Cluzel sur le programme économique de
22:22Donald Trump. Comment est-ce qu'on peut le définir ?
22:24Ce n'est pas un ultralibéral, quand même ?
22:26Non, justement, lui non plus. Il a un petit côté
22:28oxymore aussi, puisque c'est un libéral
22:30protectionniste.
22:32Il faut noter qu'il a derrière
22:34lui deux pans de l'Amérique
22:36économique.
22:38Tout à l'heure, j'ai parlé de Vance, je ne sais pas si j'ai été
22:40très claire. Là, on parle de Trump, c'est
22:42deux sujets différents.
22:44Il a derrière lui l'Amérique industrielle
22:46de l'Est traditionnelle,
22:48dont il vient d'ailleurs, lui, à titre personnel.
22:50Finalement, même s'il est en haut de l'échelle.
22:52Et puis, la tech
22:54de l'Ouest. Tous les patrons de la tech l'ont
22:56rejoint. Alors ça, c'est assez amusant, parce que c'était quand même
22:58des fans du greenwashing,
23:00du wokewashing,
23:02de l'inclusion, de je ne sais quoi.
23:04On se rend compte qu'ils étaient
23:06parfaitement hypocrites, parce qu'ils ont tourné leur veste
23:08comme un seul homme.
23:10Ils étaient simplement intéressés
23:12par les intérêts d'être
23:14approuvés par la bien-penseance dominante.
23:16Ça ne leur a posé aucun problème.
23:18Il faut que les autres pays s'en souviennent du reste.
23:20Visiblement, ce n'est pas un obstacle.
23:22Son protectionnisme, il le montre avec
23:24les droits de douane et les taxes
23:26aux pays étrangers qu'il veut établir.
23:28Vous savez que c'était surnommé, lui-même,
23:30en 2016, Tarifman.
23:32Il disait,
23:34pour moi, le plus beau mot du dictionnaire,
23:36c'est tarif. C'est le droit de douane.
23:38La poésie des Américains.
23:42Oui, ce n'est pas Alfred de Musset,
23:44mais c'est intéressant.
23:46Les premiers visés sont la Chine,
23:48le Canada, le Mexique,
23:50et sans doute l'Europe sera-t-elle
23:52aussi touchée.
23:54Son raisonnement, c'est une
23:56forme de préférence nationale, parce qu'il dit
23:58que les droits de douane sont payés
24:00par les étrangers,
24:02plutôt que par les consommateurs américains.
24:04Si tant est que les consommateurs américains
24:06qui consomment des produits de l'étranger
24:08changent d'habitude de consommation.
24:10Néanmoins, dans le principe, c'est ça.
24:12Ça incite les entreprises américaines
24:14à revenir au bercail,
24:16et ça incite les entreprises étrangères
24:18à s'installer aux États-Unis.
24:20On s'interroge sur le taux.
24:22Il a parlé de 10%, de 20%,
24:24de 60%, de 100%,
24:26de 200% pour la Chine
24:28ou pour le Mexique.
24:30Certains disent qu'il n'ira pas jusqu'au bout,
24:32qu'en fait, c'est un outil de négociation.
24:34C'est vrai qu'il faut quand même se rappeler,
24:36parce qu'on dit toujours que Trump,
24:38il est un peu fou,
24:40c'est un chef d'entreprise, un négociateur.
24:42Son bouquin s'appelle
24:44« The Heart of the Deal ».
24:46C'est le titre de son autobiographie.
24:48Ce qui est frappant, c'est qu'on voit
24:50que les Européens sont complètement pétrifiés.
24:52C'est des lapins, les yeux dans les phares.
24:54Ils ne savent pas quoi faire.
24:56Pourtant, vous savez, c'est une attaque.
24:58Quand vous voyez que, face à vous,
25:00vous avez des gens qui se préparent,
25:02qui veulent lever le pont-levis
25:04et baisser la herse, pas du tout.
25:06Madame Lagarde avait été interrogée sur le sujet.
25:08Elle avait dit non, je ne crois pas
25:10qu'il y ait besoin de mesures de rétorsion, etc.
25:12Donc, c'est vrai que c'est quand même
25:14inquiétant pour nous.
25:16Par ailleurs, il veut rééquilibrer
25:18la balance commerciale, mais ça lui permet aussi,
25:20ses droits de douane, de compenser
25:22les économies d'impôts qu'il souhaite offrir
25:24aux Américains.
25:26La dette est quand même assez astronomique aux Etats-Unis,
25:28donc il faut quand même trouver des contreparties.
25:30Tout d'abord, il veut
25:32faciliter la liberté d'entreprendre.
25:34C'est très important pour lui,
25:36c'est son côté un peu
25:38riganien, finalement.
25:40Il l'avait déjà fait en 2017.
25:42Il avait passé les droits de douane
25:44de 35% à
25:4621%.
25:48Les droits de douane,
25:50les impôts sur les sociétés, pardon,
25:52de 35% à 21%.
25:54Là, il veut les faire passer de 21%
25:56à 15%.
25:58Vous vous souvenez bien, jusqu'au Covid,
26:00le premier mandat de
26:02Donald Trump avait été marqué par une
26:04forte croissance.
26:06Pour les particuliers,
26:08les Américains qui ont voté pour lui,
26:10qu'en est-il ?
26:12Pour les particuliers, les impôts sur le revenu,
26:14sur la succession, avaient été baissés de façon drastique.
26:16C'était la première grande réforme fiscale depuis Reagan
26:18au moment de son premier mandat.
26:20Mais le dispositif arrivait à son
26:22terme en 2025, donc là, il va
26:24le prolonger. Et puis, il a prévu
26:26d'autres allégements fiscaux particuliers,
26:28notamment sur les pourboires. Vous savez qu'aux Etats-Unis,
26:30les pourboires, c'est extrêmement
26:32important. Il compte largement
26:34aider les classes moyennes aussi sur le
26:36plein d'essence. C'est très important
26:38aussi aux Etats-Unis.
26:40Il parle d'urgence énergétique.
26:42Il compte exploiter
26:44le pétrole, le
26:46gaz de schiste.
26:48Il est immédiatement sorti des accords de
26:50Paris. Il allait expliquer que les
26:52Etats-Unis ne saboteront pas leurs
26:54industries pendant que la Chine pollue en
26:56toute impunité. Je le cite là.
26:58Pour revenir sur ce gaz
27:00de schiste, il faut savoir que la France a des gisements.
27:02Arnaud Bonnebourg s'était intéressé
27:04à ces gisements à un moment.
27:06La France s'interdit
27:08de les exploiter.
27:10En matière d'agriculture,
27:12on va acheter à l'extérieur ce qu'on n'a pas le droit
27:14de produire chez soi. On va acheter
27:16le gaz de schiste américain.
27:18Vous savez qu'en Pennsylvanie, qui est un Etat-clé,
27:20c'est un important sujet.
27:22C'est très rural. Il y a des champs
27:24avec des puits de forage
27:26qui permettent aux agriculteurs
27:28de Pennsylvanie d'arrondir
27:30leur fin de mois, si j'ose dire.
27:32Il a promis aussi de faire le moins de
27:34guerres possibles. Mathieu est sceptique,
27:36mais il l'a promis.
27:38C'est vrai que pour les classes moyennes, c'est important
27:40parce qu'elles n'ont pas envie
27:42de voir leur fils se faire tuer.
27:44Ça coûte
27:46très cher.
27:48L'université Braun a calculé
27:50depuis 2001 la guerre, donc Irak, Syrie,
27:52Afghanistan. On en a peu
27:54parlé, mais la sortie de l'Afghanistan
27:56par Biden, qui a été quand même son Vietnam,
27:58ça jouait aussi dans la balance.
28:00Tout ça, ça a coûté 6 400
28:02milliards de dollars pour un
28:04résultat, quand même, dont on peut
28:06largement douter, puisque les talibans
28:08se sont reconstitués.
28:10Et puis, il y a aussi le coût
28:12de l'immigration.
28:14Vance considère, par exemple, que les démocrates,
28:16en faisant entrer énormément
28:18d'immigrés, ont fait
28:20d'immigrants illégaux, notamment,
28:22ont accentué la pression du logement, ce qui est très
28:24important. Et on peut le dire, on peut comparer avec
28:26chez nous. Vous savez, les logements sociaux sont
28:28occupés par les personnes qui
28:30ont les logements, les moyens
28:32les plus faibles. Donc, mécaniquement,
28:34ce sont les derniers arrivés qui ont
28:36ces logements sociaux, au dépens
28:38des Français
28:40qui sont déjà là. C'est ce que raconte
28:42lui, dans son livre La France périphérique
28:44du reste. Il veut aussi
28:46s'attaquer au nombre de fonctionnaires.
28:48Mathieu l'a dit. Donc, c'est Elon Musk
28:50qui est chargé de ça. Donc, autant lui dire qu'on peut
28:52lui faire confiance. Lui, c'est
28:54un peu la tronçonneuse façon Milley.
28:56Et puis,
28:58il envisage aussi la fin des réductions
29:00des subventions.
29:02Enfin, pas la fin, la réduction des subventions
29:04à l'audiovisuel
29:06public et aux associations
29:08type le planning
29:10familial. Voilà.
29:12Ce qui explique que les hommes sont
29:14enceints. Je pense aux Etats-Unis aussi.
29:16On voit bien que ce n'est pas tout à fait dans la lune de Trump.
29:18Alors, pour finir sur
29:20cette petite
29:22exposée, on peut
29:24regarder ce qui se fait en France en ce moment.
29:26En même temps.
29:28Aujourd'hui, vous voyez,
29:30Astrid Panossian-Bouvet
29:32a déclaré que des taxes
29:34de cotisation pourraient s'appliquer
29:36sur les retraités qui en ont les moyens.
29:38Alors, qu'est-ce pour elle qu'un retraité
29:40qui en a les moyens, c'est un retraité qui gagne plus de
29:422000 ou 2500
29:44euros mensuels. Alors, elle ne doit pas
29:46tout à fait renseigner sur le prix des
29:48EHPAD pour dire
29:50que ce sont des retraités aisés.
29:52Et puis, qu'est-ce qu'on a fait d'autre aussi ?
29:54En 2025, on va augmenter les droits de mutation
29:56notariés. Vous voulez savoir ce qui va se passer
29:58aux Etats-Unis ? C'est exactement
30:00l'inverse de ce qui se passe en France.
30:06Merci pour cette analyse.
30:08Respirez.
30:10Respirez tranquille.
30:12On n'a pas encore le budget.
30:14On peut espérer, on peut espérer encore.
30:16Merci, ma chère Gabrielle.
30:18Vous avez envie de dire un petit mot, quand même,
30:20M.Hombert Tremblay. Alors, il est
30:22un hommage quand même. C'est l'un des réalisateurs
30:24les plus primés qui est mort à 85 ans
30:26juste avant votre chronique.
30:28On l'écoute et ensuite, on fera votre chronique
30:30sur le genre.
30:32Une fille, garçon, homme, femme.
30:34Ouh là !
30:36Ce sont les gros mots, là. D'abord,
30:38je...
30:42Tiens, vous signalez qu'il est 3 heures du matin
30:44et que je me lève à 5 heures pour aller où, alors ?
30:46Alors, vous allez arrêter votre zinzin, sinon je vais chercher les flics.
30:48Toi, tu vas taire ta gueule et écouter Mozart avec nous.
30:50Concerto pour clarinette. Oui, mais moi,
30:52je n'en ai rien à branler de la musique. Moi, ce que j'aime, c'est le silence.
30:54Gerbard de Brunel. Meilleur clarinettiste
30:56du monde. Alors, assieds-toi,
30:58ferme ta gueule et ouvre tes oreilles.
31:00Non, enfin, puisque je vous dis que ce que je veux,
31:02moi, c'est dormir, c'est tout simplement dormir,
31:04je suis fatigué. Je suis un petit commerçant
31:06fatigué,
31:08bouffé par les grandes surfaces pour chasser par les huisquilles.
31:10J'ai le fisc au cul,
31:12j'ai l'Ursa au cul,
31:14j'ai la caisse de retraite au cul,
31:16j'ai la France entière au cul.
31:18Eh oui.
31:20Quel acteur ? Quel réalisateur ?
31:22Parce que...
31:24Oui, mais alors,
31:26quand on entendait aujourd'hui, on ne pourrait plus dire ça.
31:28Il incarne la grossièreté,
31:30il incarne l'obscénité.
31:32Vous vous rendez compte où on en est ?
31:34C'est-à-dire qu'on n'est plus dans le recul.
31:36On est véritablement dans une sorte
31:38d'enfermement intellectuel.
31:40Il a véritablement
31:42participé
31:44à une expansion
31:46du désir de penser,
31:48à l'esprit de caricature,
31:50rien que pour ça. Et puis,
31:52une imagination débordante,
31:54déstructurant les films. Il faut les voir
31:56les uns derrière les autres. Un grand, grand monsieur
31:58qui a eu un Oscar.
32:00Merci pour cet hommage
32:02à ce grand réalisateur.
32:04Merci beaucoup. Donald Trump
32:06enclenche sa croisade
32:08contre le wokisme. Il y a
32:10deux genres, homme et femme.
32:12Pardon, mais on a l'impression qu'il a inventé
32:14le fil à couper le beurre.
32:16Que se passe-t-il ?
32:18Nous empêcherons les hommes
32:20de pratiquer les sports féminins. Ce sera
32:22dès demain terminé. Alors là,
32:24je me suis amusé à écouter
32:26les radios officielles,
32:28à lire les grands journaux,
32:30ceux que
32:32j'essayais de parcourir en étant
32:34beaucoup plus jeune et en me disant qu'ils détenaient
32:36une vérité, c'est-à-dire
32:38l'humanité,
32:40Libération, tous ces journaux de gauche
32:42où je pensais que j'allais puiser
32:44la sève qui me permettrait
32:46d'entrer dans une ère
32:48conquérante de l'esprit.
32:50Alors là, c'était une attaque frontale
32:52à l'encontre
32:54des personnes transgenres.
32:56Une attaque frontale.
32:58Une croisade contre le
33:00wokisme en vogue dans les universités.
33:02Un retour en arrière
33:04pour les
33:061 600 000 personnes
33:08qui se définissent
33:10comme transgenres en USA
33:12dès l'âge de 13 ans.
33:14Il y a 300 000 jeunes
33:16entre 13 et 17 ans
33:18qui ont aujourd'hui un traitement
33:20de transition dès l'âge
33:22de 13 ans. Eh bien ça, c'est inadmissible,
33:24c'est de la dictature,
33:26c'est un tort à l'érable.
33:28Trump veut imposer ses valeurs.
33:30Vous vous rendez compte ?
33:32C'est-à-dire que là, on est
33:34dans la symptomatique du principe
33:36d'inversion. Quelles sont
33:38les valeurs de Trump ?
33:40Eh bien, c'est de reconnaître,
33:42on arrive aujourd'hui, depuis des années,
33:44on était tout contents,
33:46grâce au progrès, d'avoir l'éthicographie
33:48pour connaître dès le sixième an
33:50c'est un petit garçon que tu vas avoir,
33:52mon gars, ou une petite fille.
33:54Moi, je ne te le dirais pas,
33:56mais on s'enchantait de savoir ça.
33:58Eh bien non, quand vous arrivez devant
34:00le berceau, les petites filles, les lutins
34:02qui sont là, n'ont plus le droit de se manifester.
34:04S'il a un petit gigi,
34:06ce n'est pas un garçon. S'il n'a rien,
34:08ce n'est pas une petite fille. Non, non, non,
34:10c'est rien du tout.
34:12Il faut attendre
34:14que ça mûrisse. Alors d'ailleurs,
34:16on ne va pas assez loin. Il faut supprimer
34:18tous les jouets qui permettent
34:20une sorte d'identification. Il ne faut plus
34:22qu'il y ait une poupée, il ne faut plus qu'il y ait une voiture.
34:24Il faut attendre que le gamin, un jour,
34:26vers cinq, six ans, vous le mettez
34:28là devant un échantillon
34:30et spontanément, alors
34:32s'il choisit une voiture, peut-être que c'est
34:34un garçon. Ma fille, elle n'a jamais aimé
34:36le rose ni les poupées. Eh bien voilà,
34:38les miennes non plus. Non mais vous vous rendez compte,
34:40c'est-à-dire qu'on est dans les stéréotypes
34:42et ce sont eux qui justifient
34:44ces stéréotypes. C'est monstrueux.
34:46Et
34:48on estime normal que des enfants
34:50dès l'âge de huit ans choisissent
34:52ces traitements de transition
34:54encouragés par les parents,
34:56les professeurs et dans les écoles.
34:58Moi, j'ai mon petit-fils, on lui a imposé ça.
35:00Il vient d'avoir onze ans,
35:02petit bonhomme. Eh bien, à dix ans,
35:04on a vu arriver dans la classe
35:06une personne
35:08qui leur a dit, vous allez mettre des hauts talons,
35:10une petite jupe, pour voir la sensation
35:12que ça fait si on n'est qu'une fille. Non, c'est vrai ?
35:14Ben oui ! C'est le déguisement,
35:16vous voyez. Mais il faut savoir
35:18ce que ça fait. Vous vous rendez compte
35:20où nous en sommes ? C'est-à-dire que
35:22ce n'est pas une discrimination que de
35:24reconnaître son identité par rapport
35:26à la nature et ça n'exclut pas
35:28qu'après, oui, son ressenti,
35:30si on se veut, homosexuel,
35:32etc. Il n'y a pas de normes
35:34dans l'exercice de la sexualité.
35:36Toutes les fantaisies, dès lors qu'elles respectent
35:38l'autre, sont totalement admises.
35:40Mais ce n'est pas cela que l'on va
35:42mettre dans la grève d'un enfant
35:44pour qu'il arrive spontanément
35:46à dire, ben moi je suis un garçon
35:48ou je suis une fille. Il faut lire Freud
35:50qui parle de ses errances
35:52de la puberté, vous êtes paumé,
35:54vous avez les petits tétons qui sont là en train de pousser,
35:56vous avez l'autre qui voit les poils
35:58qui lui viennent ici et là, ben il n'a pas
36:00envie de ça, ça le dérange. On est
36:02donc dans une folie par rapport à tout ça.
36:04Et puis après, il a osé dire,
36:06il n'est pas question que les hommes
36:08fassent du sport dans les
36:10catégories filles. Ben ça quand même
36:12paraît une évidence.
36:14Alors il avait, entre autres, attaqué
36:16la femme,
36:18l'homme algérien
36:20devenue femme, qui a été médaille d'or
36:22aux derniers Jeux Olympiques
36:24et en disant, ben c'est
36:26intolérable. Et il
36:28a mis en scène aussi,
36:30vous savez, ce garçon
36:32qui est entré en compétition
36:34universitaire chez les filles, il a été
36:36champion universitaire du 500
36:38Yard, lié à Thomas.
36:40Alors, il a une envergure
36:42mon gars, il a une charpente
36:44des bras comme ça. Ben oui, mais il a suivi
36:46un traitement hormonal à partir de là, et ben
36:48il s'enfile. C'est-à-dire que
36:50on part du principe que c'est le zizi
36:52ou le non-zizi qui fait que vous
36:54êtes d'un genre ou de l'autre. Mais quand vous êtes
36:56comme Mathieu Bocoté, vous êtes un gaillard
36:58et vous n'y pouvez rien.
37:00C'est-à-dire qu'il y a des logiques, qui sont
37:02des logiques physiologiques que l'on
37:04ne peut pas remettre en cause.
37:06C'est là où on est
37:08dans cette imposture intellectuelle,
37:10c'était des raisons
37:12qui nous conduisent au pire
37:14des déviations,
37:16et surtout, je dirais, une sorte
37:18d'assassinat moral des jeunes
37:20générations. Il nous faut retrouver
37:22quel que soit son
37:24progressisme intellectuel,
37:26le sens de la nature,
37:28et pour une fois, eh bien j'avoue que je suis
37:30complètement d'accord avec Trump,
37:32mais c'est pas Trump qu'il faut louer en l'occurrence.
37:34C'est simplement ce que l'on peut
37:36appeler le bon sens.
37:38Est-ce que
37:40disait Donald Trump, c'est vrai que
37:42une minorité ne peut pas s'imposer
37:44à une majorité ?
37:46Je serais le premier à réagir
37:48à notre tour de table, maintenant, sur ce qui a
37:50beaucoup fait parler aujourd'hui,
37:52le dit salut nazi.
37:54C'est la plus grosse fake news, on va dire,
37:56depuis 2025,
37:58le dit salut nazi d'Elon Musk.
38:00Alors la gauche annonçait une vague de désinformation
38:02quand Donald Trump arrivera au pouvoir,
38:04mais est-ce que ce n'est pas la désinformation
38:06qui vient justement de la gauche ?
38:08Je vous propose de regarder quand même ces 19 secondes.
38:10Regardez, et on en parle.
38:32Voilà, qui a beaucoup fait parler
38:34ce qu'on appelle un salut nazi.
38:36Alors quel est votre regard, Marc Menand ?
38:38Ensuite, on fait un tour de table.
38:40Pour butiner beaucoup l'histoire, un salut nazi,
38:42ça se prolonge. Ce n'est pas simplement un geste
38:44comme ça qui va.
38:46Faites attention, ça sera repris.
38:48Mal interprété.
38:50Et le geste de Trump, le point levé,
38:52comme ça, ça vous rappelle rien ?
38:54Ce point levé, Mexico,
38:56avec ces deux athlètes
38:58qui ont eu la médaille d'or
39:00et la médaille de bronze
39:02et la médaille d'argent
39:04et qui sont là à manifester
39:06contre le racisme.
39:08Donc ça veut dire que Trump
39:10est un militant
39:12contre la cause raciste.
39:14C'est bien à noter, vous voyez.
39:16Mais à ce moment-là, il faut noter
39:18les deux attitudes et retenir sans doute
39:20de façon plus pertinente
39:22celle du président américain.
39:24Charlotte Dornelas.
39:26En fait, il fait un geste en disant
39:28ça va de mon cœur à vous, je vous remercie, etc.
39:30Ce qui accompagne objectivement ce qu'il est en train de dire.
39:32Et à partir de là, vous avez deux solutions.
39:34Soit vous le croyez, il vous explique que c'est ça
39:36et que c'est évidemment pas un salut nazi,
39:38soit vous ne le croyez pas et c'est un pur procès d'intention.
39:40Personne ne pourra jamais aller vérifier son intention.
39:42Donc pour des gens qui nous prônent
39:44depuis trois jours en étant
39:46extrêmement inquiets que nous ne
39:48nous basions pas seulement sur des informations
39:50fiables et vérifiées, là, le fait
39:52est que son intention réelle
39:54est invérifiable. Il nous explique ça
39:56et par ailleurs, il y a quelque chose d'assez agaçant,
39:58c'est que nous ne comprendrons pas
40:00le vote des Américains.
40:02Vote, par ailleurs, massif, il a le vote populaire
40:04pour la première fois. On a tous remarqué ça.
40:06On ne le comprendra pas en cherchant
40:08en permanence à évacuer
40:10par le biais de l'accusation de nazisme ou de fascisme.
40:12Évidemment que les Américains ne votent pas
40:14pour ça. Donc si on est un tout
40:16petit peu intéressé par ce qu'il se passe
40:18et par les répercussions que ça pourrait avoir dans le monde,
40:20on essaie d'être un peu plus sérieux
40:22que ces évacuations permanentes du débat
40:24réel en réalité.
40:26C'est intéressant de voir qu'Elon Musk
40:28se laisse traiter de nazi
40:30sur son propre réseau social.
40:32Oui.
40:34On en parle dans un instant avec vous sur
40:36Qui t'es X avec Charlotte.
40:38Gabrielle Cluzel et ensuite Mathieu Bocoté
40:40sur ce dit, ça du nazi.
40:42Le premier point, c'est que visiblement, ils cherchaient quelque chose
40:44ils n'ont trouvé que ça. Donc c'est quand même
40:46assez dérisoire, disons-le.
40:48Ça veut dire qu'il ne faut plus jamais
40:50attraper le sel sur l'étagère
40:52quand on est du côté de Trump parce qu'on lève le bras
40:54ça devient assez absurde
40:56et je suis très frappée de voir que ceux qui
40:58instrumentalisent avec beaucoup de facilité
41:00cette affaire sont les premiers
41:02à dire
41:04les complotistes
41:06à l'extrême droite
41:08qui tronquent des photos
41:10qui les interprètent. Mais là, quand il y a un complotisme
41:12de gauche, ça ce n'est pas gênant
41:14on l'admet bien volontiers.
41:16Je me dis que sinon que ça, à se mettre
41:18sous la dent, ça va être quand même
41:20très compliqué pour eux.
41:22On va regarder peut-être les images aussi
41:24qui ont été sur les réseaux sociaux
41:26d'autres personnes surprises
41:28avec un arrêt sur image
41:30avec Jean-Luc Mélenchon
41:32Emmanuel Macron
41:34enfin ils sont très...
41:36On laisse passer les images pendant qu'on parle
41:38Ah, vous n'avez que ça !
41:40Elon Musk a réagi
41:42par l'ironie en suggérant à ses détracteurs
41:44de trouver de meilleurs coups tordus
41:46et il a dit l'attaque. Tout le monde est Hitler
41:48et tellement dépassé
41:50par la réaction de l'ONU.
41:52Mathieu, pas à côté.
41:54Nous sommes, je crois, devant la production en direct
41:56d'une fake news de la part de médias
41:58qui savent qu'ils mentent
42:00à ce moment-là. Et ceux qui font semblant
42:02d'y voir un salut fasciste et nazi
42:04savent qu'ils mentent. Consciemment.
42:06Mais que font-ils ? Parce qu'ils n'ont plus
42:08d'arguments que justement une espèce
42:10d'anti-fascisme caricatural, un anti-nazisme
42:12carnavalesque dans les circonstances
42:14que font-ils ? Ils répètent sans cesse
42:16la formule, ils créent une polémique artificielle
42:18ils montrent sans cesse l'image
42:20avec leurs commentaires et nous sommes obligés
42:22de croire qu'hier, Elon Musk a fait
42:24un salut fasciste ou nazi au moment
42:26de l'inauguration. Franchement, je trouve ça
42:28odieux, c'est une authentique saloperie
42:30si je peux me permettre, et j'ajouterais un élément
42:32ça nous montre à quel point la gauche
42:34médiatique est calcifiée
42:36mentalement. C'est-à-dire qu'elle ne sait
42:38plus aborder le monde qu'à la recherche du
42:40fasciste du jour. Et puisque
42:42diaboliser Trump, ça ne fonctionnait plus
42:44exactement hier, il fallait trouver le nouveau
42:46méchant à diaboliser, à fasciser
42:48puis je rappelais par ailleurs qu'Elon Musk
42:50est un libertarien, ça c'est quelqu'un qui veut réduire
42:52le pouvoir de l'État. C'est pas tout à fait
42:543e Reich, et par ailleurs, c'est un
42:56ami d'Israël, ça c'est pas non plus très
42:583e Reich. Donc on est devant la production
43:00d'une fake news et ceux qui la répètent
43:02et qui y participent dans les faits
43:04nous mentent ouvertement.
43:06Merci pour votre regard. Dans un instant, avec vous, on regardera
43:08cette volonté d'acheter le Greenland,
43:10d'annexer un peu le Canada
43:12peut-être même un petit peu de Mathieu Bocoté
43:14Bon, je vous taquine, ok d'accord.
43:16Le canal du Panama, on en parle dans un instant.
43:18Alors, Charlotte, on est là, c'est très intéressant.
43:20Elon Musk,
43:22il se laisse insulter
43:24sur les réseaux sociaux à propos de sa lunasie
43:26et on va parler de
43:28X, justement. La vidéo du collectif
43:30Hello, quitte X a fait parler d'elle
43:32sur les réseaux sociaux aujourd'hui.
43:34On va regarder un petit extrait et ensuite
43:36on analyse avec vous qu'est-ce qui se cache
43:38derrière tout ça.
43:40Ne quittez pas X tout de suite, on vous explique.
43:42Après avoir conquis les Etats-Unis,
43:44Elon Musk s'intéresse au reste du monde.
43:46Et X, c'est son cheval de Troie
43:48pour déstabiliser les démocraties.
43:50Sans l'emprise de X, la démocratie américaine
43:52n'en serait pas là aujourd'hui.
43:56L'obsession d'Elon Musk
43:58éradiquer le virus Wuk pourra
44:00aller sur Mars. Je sais pas,
44:02une blague. Dès aujourd'hui, rejoignez
44:04Hello, quitte X pour transférer
44:06vos communautés vers Blue Sky et
44:08Mastodon.
44:10Je n'ai rien à dire.
44:12C'est Charlotte qui parle.
44:14C'est lunaire.
44:16Alors chacun se fera un avis sur cette vidéo.
44:18Là, il y en a un qui fait décoller
44:20des fusées et d'autres qui produisent des vidéos
44:22franchement, on dirait qu'elles ont 20 ans
44:24sur le rapport à la science et au progrès.
44:26En effet, on peut aller à la chronique de
44:28Gabriel Dierme, c'est assez drôle. Mais au-delà
44:30de ça et au-delà du caractère un peu grotesque
44:32de cette vidéo, le sujet
44:34justement de ce collectif
44:36Hello, quitte X, parce que vous disiez qu'Elon Musk
44:38laissait insulter, en effet, sur son réseau social.
44:40Mais il y a plus que ça, c'est tout le débat
44:42pour savoir s'il faut quitter X, je vais quitter X,
44:44j'annonce que je quitte X et je vais peut-être quitter X
44:46parce que tout ça s'est fait sur X
44:48également. En effet,
44:50c'est un endroit où on pouvait dire à peu près ce qu'on voulait
44:52de X et d'Elon Musk.
44:54Mais le sujet sur ce collectif en particulier
44:56et l'implication supposée
44:58du CNRS est très intéressante
45:00à deux titres. D'abord en lui-même, on va
45:02aborder la question du CNRS, et dans la
45:04manière dont l'information s'est
45:06présentée au fil des jours.
45:08Pas exactement par le biais des médias
45:10qui doivent nous assurer sur les réseaux sociaux
45:12si l'information est fiable ou non.
45:14C'est le contraire qui s'est passé, je vous explique.
45:16La presse a relayé
45:18dans sa quasi-intégralité
45:20un projet de chercheur du CNRS
45:22quand ce n'était pas directement un projet du CNRS
45:24pendant quelques jours.
45:26Et sur les réseaux sociaux, sur X
45:28en particulier, qui étaient concernés,
45:30il y a plusieurs internautes qui ont
45:32des internautes, pas le réseau lui-même,
45:34des internautes, qui ont interrogé
45:36cette participation, étant donné
45:38que le CNRS est nourri d'argent public
45:40par la force des choses, et que
45:42la démarche du collectif est d'aider
45:44techniquement les personnes à quitter
45:46X, non pas toutes seules, mais
45:48en emmenant leurs abonnés et leurs abonnements.
45:50L'idée c'est de pouvoir se transférer
45:52parce qu'on veut bien quitter X, mais
45:54à condition de ne pas rester seule non plus.
45:56Parce que c'est ça qui était important.
45:58Par ailleurs, le tout a été revendiqué sur les plateaux de télévision
46:00par un homme issu du CNRS,
46:02par Raphaël Glucksmann, on voit dans la vidéo
46:04Benoît Hamon, il y a une couleur politique
46:06qui existe, donc pour un mouvement absolument
46:08apolitique et apartisan,
46:10c'était assez original.
46:12La question est donc née à partir
46:14des réseaux sociaux, très franchement,
46:16et elle a permis à l'information d'être vérifiée
46:18et donc précisée.
46:20Donc le chercheur du CNRS, qui est
46:22à l'origine de l'initiative, s'est
46:24expliqué. Il est mathématicien
46:26au CNRS, et il explique qu'avec un
46:28collectif de bénévoles,
46:30composé d'une trentaine de personnes issues d'organisations
46:32et d'associations,
46:34dont une petite équipe de développeurs
46:36qui est coordonnée par le CNRS,
46:38à savoir par son travail
46:40à lui en réalité. Vous voyez qu'on est
46:42un peu loin des titres de presse qui deux jours plus tôt
46:44nous expliquaient que c'était 30 chercheurs du CNRS.
46:46Ah ben non, c'est des associations,
46:48des organisations, et un
46:50homme du CNRS qui nous explique
46:52lui-même, puisque le CNRS officiellement
46:54a réagi en disant « c'est pas nous directement »,
46:56et lui a dit « évidemment que c'est pas le
46:58CNRS directement ». C'est
47:00la latitude que j'ai, moi, en tant
47:02que directeur de recherche, pour
47:04engager n'importe quel projet
47:06de recherche, dans la limite des financements
47:08qui me sont attribués.
47:10Le logo du CNRS apparaît
47:12bien sur le collectif. Le site
47:14HelloKITX
47:16mentionne bien que le CNRS a
47:18l'origine du projet, mais le CNRS a un rapport
47:20bizarre avec la science. Il nous explique
47:22par exemple quand la ministre avait parlé d'islamo-gauchisme,
47:24le CNRS avait immédiatement réagi en disant
47:26« c'est pas un terme scientifique ».
47:28Là, il n'y a pas de projet de recherche, mais le CNRS
47:30utilise « extrême droite », sans autre définition
47:32que « extrême droite », du matin au soir.
47:34Moi, je veux bien qu'islamo-gauchistes ne les intéressent
47:36pas, mais dans ces cas-là, on évite toutes les étiquettes
47:38politiques. Voilà pour le rapport à la science
47:40politique et aux étiquettes politiques.
47:42Et donc, demeure la question
47:44de l'utilisation du CNRS
47:46à des fins militantes, parce que
47:48répété, et ce qu'a fait cet homme,
47:50qui a eu une presse
47:52très large, que
47:54c'est toxique sur les plateaux de télévision
47:56du matin au soir, ne relève
47:58pas exactement d'un objectif de recherche
48:00scientifique. Et alors,
48:02lui nous a expliqué, il nous a dit « eh bien si,
48:04c'est de la science citoyenne ».
48:06Mais la science citoyenne,
48:08vous ne pouvez pas lancer un projet de recherche sur
48:10l'islamo-gauchisme, parce que ça n'existe pas.
48:12Mais par contre, aider les gens
48:14à quitter X, c'est un projet de
48:16science citoyenne. Vous voyez que le processus
48:18c'est toujours un peu le même quand même. Vous avez
48:20des personnes militantes, ce qui n'engage pas tout le CNRS
48:22et tous les chercheurs, mais vous en avez certains
48:24qui, avec leur crédit de recherche et avec leurs
48:26outils, créent des études
48:28avec le nom de la science, et derrière, si vous vous
48:30opposez, vous êtes un complotiste ou
48:32un obscurantiste contre la science.
48:34C'est toujours un peu le même phénomène.
48:36Il y a toutefois, Charlotte Donnelas,
48:38des accusations contre Elon Musk
48:40qui peuvent inquiéter sur la nature
48:42de nos débats. Ingérence,
48:44influence, manipulation des
48:46opinions. Est-ce que ça, ça peut s'entendre ?
48:48Mais ces questions, elles existent depuis
48:50la création même des réseaux sociaux, de la place
48:52qu'ils ont créé dans notre vie, et il y a une question qui est
48:54évidemment légitime, c'est celle de
48:56la colonisation,
48:58littéralement, notre colonisation
49:00par des réseaux étrangers, en l'occurrence
49:02la plupart du temps américains
49:04et souvent avec des intérêts
49:06privés. Et ça, en l'occurrence,
49:08ça concerne absolument
49:10tous les réseaux sociaux. Je veux dire,
49:12TikTok, qui est directement affilié au Parti
49:14communiste chinois, je ne sais pas,
49:16ça pourrait nous poser certaines
49:18questions, d'autant que l'on sait, par exemple,
49:20et là, c'est très très clair, que les algorithmes
49:22de TikTok, pour la jeunesse, ne sont
49:24pas les mêmes en Chine que dans le
49:26reste du monde. Donc là, il y a une volonté
49:28très claire d'ingérence et d'abrutissement
49:30en gros de la jeunesse ailleurs qu'en Chine,
49:32mais bon, là, on n'avait personne
49:34pour s'en inquiéter, on n'a toujours
49:36pas grand monde. Et plusieurs mamans crient
49:38sur ce sujet. Oui, bien sûr, les parents
49:40alertent énormément là-dessus,
49:42depuis des années, et
49:44par ailleurs, les mêmes
49:46ne s'inquiètent pas. On vous dit, oui, sur
49:48les réseaux, il y a des choses, on peut accéder à de
49:50mauvaises informations, et donc, la conséquence,
49:52c'est que les gens vont mal voter et
49:54choisir
49:56les mauvaises personnes.
49:58Mais ces mêmes gens ne s'inquiètent pas
50:00que la plupart du temps, la plupart,
50:02l'immense, l'écrasante majorité des médias
50:04officiels, à l'information vérifiée,
50:06prennent position
50:08systématiquement contre le candidat
50:10que choisit le peuple.
50:12Alors, je pense qu'il faudrait une définition commune,
50:14qu'on s'entende sur une définition commune de la démocratie
50:16avant ces noms d'oiseaux
50:18qui s'échangent, là, depuis trois jours, pour savoir qui
50:20sauve la démocratie exactement. Parce que je pense
50:22vraiment qu'on n'a pas la même définition.
50:24C'est évidemment sûr et certain, mais si
50:26leur définition de la démocratie, c'est sauver leur valeur
50:28sans le peuple, il faut le dire
50:30aussi clairement, évidemment,
50:32ça nous évitera des malentendus.
50:34Sur la question de l'ingérence,
50:36la préoccupation est évidemment
50:38légitime, c'est ce que je vous disais. Sur la question
50:40des algorithmes, alors là, pour des gens
50:42qui prônent une information fiable,
50:44claire et vérifiée, la déclaration
50:46est un peu rapide. On l'entend partout, on l'entend
50:48dans cette vidéo. Anne Sinclair,
50:50une journaliste reconnue,
50:52nous explique qu'il a modifié
50:54les algorithmes et donc
50:56on accède à n'importe quoi. Alors Thierry Breton,
50:58qui était par ailleurs l'invité de la petite
51:00soirée qu'ils ont faite hier, le Collectif
51:02et le Kit X,
51:04a déclaré aujourd'hui même, dans une interview
51:06que, je cite, la Commission européenne
51:08a ouvert une enquête pour vérifier
51:10qu'il n'y a pas d'excès créé par
51:12une modification des algorithmes.
51:14Donc l'enquête vient de commencer,
51:16donc on n'en sait rien. Et la
51:18deuxième chose sur laquelle s'appuient les gens qui expliquent
51:20que les algorithmes ont changé, parce que l'accusation
51:22n'est pas nouvelle, elle repose sur une étude
51:24universitaire américaine qui a
51:26constaté que ces messages, les messages
51:28d'Elon Musk, étaient plus populaires
51:30depuis le jour où il a annoncé
51:32soutenir Trump. Alors, j'ai une autre
51:34explication que la modification des algorithmes, potentiellement.
51:36J'en sais rien, donc je ne vais pas
51:38l'affirmer, mais c'est possible. Et l'étude
51:40conclue, encore une étude scientifique,
51:42des avantages spécifiques en
51:44termes de visibilité peuvent avoir
51:46été obtenus de manière sélective,
51:48ce qui soulève d'importantes questions sur l'impact
51:50potentiel des ajustements
51:52algorithmiques. Nous sommes donc au conditionnel
51:54et assez peu dans la
51:56vérification scientifique,
51:58digne d'une information vérifiée que vous pouvez
52:00anonner sur tous
52:02les plateaux de télévision, contre un
52:04réseau social qui, lui, ferait l'inverse.
52:06Mais il y a également la question de la
52:08modération, Charlotte Dornelas, de ce
52:10qui est sur les réseaux sociaux
52:12et notamment X, ou
52:14désormais méta, puisque Mark Zuckerberg
52:16annonce lui-même faire la même chose.
52:18Est-ce que ce n'est pas légitime ?
52:20Alors, on a vu beaucoup de ses
52:22patrons de réseaux sociaux, de la tech, etc.,
52:24se rallier à Donald Trump, Mark Zuckerberg, évidemment,
52:26c'est récemment. Alors, il y a une chose
52:28évidente, c'est qu'ils sont tous impliqués dans l'intelligence
52:30artificielle, que ça demande énormément d'argent,
52:32et qu'ils ne peuvent pas vraiment se mettre
52:34à dos le gouvernement américain.
52:36Ceci étant dit, reste la question de
52:38la bataille autour de la modération.
52:40Elle ne date vraiment pas d'Elon Musk,
52:42encore moins du ralliement
52:44de Mark Zuckerberg. Le sujet de la modération,
52:46il existe depuis le début.
52:48D'abord parce que nous n'avons pas la même conception,
52:50en France en particulier,
52:52que les Américains de la liberté d'expression
52:54qui est totale aux Etats-Unis,
52:56sauf ces quatre dernières années
52:58où c'était un peu plus compliqué, et qui
53:00ne l'est pas du tout chez nous. En 2016,
53:02il y a eu le premier mouvement sur Twitter
53:04intitulé « Modère comme Twitter »,
53:06qui appelait à une censure
53:08plus efficace des propos
53:10que l'on trouvait sur Twitter
53:12et que certains jugeaient insupportables.
53:14Quelques années plus tard, vous avez beaucoup
53:16d'articles, dans la presse française notamment,
53:18sur l'opacité du système de
53:20modération de Twitter mis en place. Et là,
53:22les articles de presse, vous pouvez les lire, les retrouver
53:24dans Le Monde et dans Libération, s'inquiètent
53:26de ne pas comprendre pourquoi
53:28certains contenus sont supprimés, pourquoi certains
53:30sont supprimés, et pas d'autres.
53:32À partir de là, en
53:342021, Twitter est poursuivi
53:36en France pour son manque de coopération
53:38dans les affaires criminelles
53:40par la justice. Donc, vous voyez
53:42qu'il y a différents sujets qui se posent par rapport
53:44à la modération. Et la tentation
53:46derrière, mise en place par Facebook
53:48et refusée par Elon Musk, c'est celle
53:50du « fast-checking », c'est-à-dire
53:52vous mettez en place un logiciel,
53:54puisqu'évidemment, les législations
53:56notamment européennes, ont rendu
53:58les réseaux responsables de ce qui était publié.
54:00Donc, qu'ont fait les réseaux sociaux ? Ils ont mis en place
54:02des logiciels avec des mots-clés, étaient supprimés
54:04tout ce qui était du mot-clé.
54:06Et là, Mark Zuckerberg arrive en disant
54:08« On va se focaliser sur le terrorisme,
54:10la drogue et la pédocriminalité
54:12et on va éviter
54:14ces appareils de censure préventive
54:16pour éviter l'injustice
54:18et donc nous mettrons en place les notes de communauté. »
54:20Donc, il y a une bataille autour
54:22de la modération, rien n'est parfait,
54:24mais ce serait mieux de l'expliquer comme ça, ce serait beaucoup plus honnête
54:26que de nous expliquer
54:28qu'ils veulent sauver le monde.
54:30Ils ne supportent pas l'idée que certains
54:32qu'ils avaient réussi à censurer
54:34réussissent à nouveau à s'exprimer.
54:36Merci Charlotte pour votre regard.
54:38À quoi ressemblera la politique étrangère
54:40de Donald Trump ?
54:42Pour l'instant, il en a surpris plus d'un
54:44en accordant beaucoup d'importance
54:46au déploiement de la puissance américaine
54:48en Amérique du Nord, au point Mathieu,
54:50même de vouloir annexer certains de ses alliés.
54:52Alors, annexion, impérialisme, domination ?
54:54Alors, il faut comprendre,
54:56en fait, on est tous étonnés parce qu'on s'attendait
54:58à voir Trump sur la question de l'Ukraine,
55:00on s'attendait à le voir déployer la puissance américaine
55:02dans le monde, donc la première étape,
55:04qui n'est pas la seule évidemment,
55:06c'est de vouloir marquer l'hégémonie américaine
55:08on pourrait dire du canal de Panama
55:10jusqu'au Groenland,
55:12donc de l'endroit où se séparent les Amériques
55:14jusqu'à l'Arctique.
55:16Alors, allons-y, étape par étape.
55:18Pour ce qui est du Groenland,
55:20je rappelle que c'est un territoire
55:22autonome, mais lié
55:24au Danemark.
55:26Lui, il dit que c'est important
55:28aujourd'hui avec la fonte des glaces, les changements climatiques,
55:30les ressources naturelles qui sont là,
55:32c'est un point stratégique absolument
55:34essentiel, nous en avons besoin.
55:36Bon, certes, mais c'est quand même la souveraineté
55:38danoise qui s'applique là.
55:40J'aime rappeler que le Danemark est membre de l'OTAN.
55:42Donc, et Trump n'exclut pas
55:44la possibilité d'une annexion
55:46militaire du Groenland.
55:48Il préférerait ne pas aller jusque-là,
55:50mais il envisage une possibilité.
55:52Trump, donc, a ouvert la possibilité de l'agression
55:54d'un pays de l'OTAN.
55:56Et là, la question se pose,
55:58puisque la doctrine de l'OTAN consiste à défendre
56:00un membre de l'OTAN agressé
56:02par une puissance extérieure,
56:04que faire quand deux pays de l'OTAN sont potentiellement
56:06en conflit? Donc là, on comprend,
56:08on devine qu'il n'y aura pas d'opération militaire là-bas,
56:10mais je note que dans les milieux conservateurs américains,
56:12plusieurs disent que c'est une préoccupation légitime
56:14que de la souveraineté américaine sur l'Arctique.
56:16On en pense ce qu'on veut,
56:18parce que c'est sérieux.
56:20La question du canal de Panama est un peu différente.
56:22Les Américains, globalement,
56:24regrettent, dis-je, d'avoir cédé
56:26le canal de Panama à Panama.
56:28C'est Carter qui a fait ça.
56:30Carter, c'est vu comme le président des faibles,
56:32le président mou par excellence.
56:34Et il y a eu ce regret,
56:36en fait, il serait nécessaire de le reconquérir,
56:38d'autant que la Chine,
56:40aujourd'hui, exercerait
56:42une forme de souveraineté implicite sur le canal de Panama.
56:44Donc, il dit, je vais prendre les moyens
56:46nécessaires. Encore une fois,
56:48l'opération armée, c'est nécessaire.
56:50Donc, on comprend qu'on n'est pas dans une logique pacifiste.
56:52Dans le cas du Canada, là, ça fait sourire tout le monde,
56:54parce que personne n'a vraiment pris au sérieux.
56:56Il dit, d'ailleurs, je n'irai pas d'annexion armée.
56:58Je veux simplement vous annexer autrement.
57:00Justin Trudeau, il a réagi, quand même.
57:02Justin Trudeau, vous savez, il a parlé à CNN,
57:04et quand il dit, quand même, c'est un génie,
57:06il a dit, vous savez, au coeur de l'identité canadienne,
57:08il y a d'abord le fait de ne pas être américain.
57:10Et je suis tout à fait d'accord.
57:12Le Canada est un pays sans identité et sans substance.
57:16Il n'y a pas d'identité propre. Ce qui fait que le Canada
57:18est un pays plus facile à annexer mentalement que d'autres.
57:20Dans les faits, c'est beaucoup plus simple que ça.
57:22Il s'agit pour Trump de déstabiliser le Canada
57:24pour imposer une renégociation
57:26des accords commerciaux en 2026.
57:28Donc, qu'est-ce qu'on voit?
57:30Il veut néanmoins partout imposer sa souveraineté,
57:32militairement ou non, pour qu'en Amérique du Nord,
57:34une forme de nouvelle doctrine Monroe s'impose.
57:36Les États-Unis seront souverains
57:38dans leur coin du monde qui leur appartient.
57:40Pas à la grandeur de la planète, mais dans le coin du monde
57:42qui leur appartient de leur point de vue.
57:44Qu'est-ce que cela dit,
57:46selon sa vision du monde?
57:48Justement. Depuis Woodrow Wilson,
57:50et plus encore depuis 1989,
57:52on a beaucoup, aux États-Unis et dans le monde,
57:54on s'est habitué au leadership démocratique mondial des Américains.
57:56Trump ne veut plus de cela.
57:58Il ne veut pas que les États-Unis soient la puissance
58:00de leadership mondial, d'autant que ça a semé des guerres
58:02un peu partout. Il dit de cela, nous ne le voulons plus.
58:04C'est assez clair.
58:06Il dit le monde, il le dit implicitement.
58:08Les gens qui sont autour de lui le disent.
58:10Le monde est divisé en différentes zones d'influence.
58:12L'Asie, l'Inde, demain l'Afrique probablement,
58:14l'Europe et l'Amérique.
58:16L'Amérique a sa zone d'influence et dans la zone qui est la sienne,
58:18qui est sa forme d'étranger proche,
58:20comme on aurait dit autrefois derrière le mur,
58:22il est en droit d'imposer sa souveraineté.
58:24Je résumerais la chose de la manière suivante.
58:26Trump a congédié en l'espace de quelques semaines
58:28ce qu'on appelle l'ordre international contemporain.
58:30Il nous ramène à une logique d'un monde pluriel
58:32où plusieurs grandes souverainetés s'affrontent.
58:34Dans tout cela, que peut faire la France?
58:36J'aimerais rappeler que De Gaulle disait
58:38devant les empires qui se déplacent,
58:40la France peut-être la nation qui défend justement
58:42la souveraineté des nations qui ne tolèrent pas
58:44justement cet assujettissement impérial.
58:46Mais encore pour cela, faut-il être autre chose
58:48qu'une province européenne.
58:50Merci beaucoup Mathieu.
58:52Merci Gabrielle.
58:54Merci Charlotte.
58:56Merci Marc.
58:58Souveraineté, excellente idée de programme.
59:00Partie de l'épreuve.