Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00Bonsoir à tous, ravi de vous retrouver pour Face à l'Info. On est ensemble pendant une heure, vous connaissez le rendez-vous et pour m'accompagner ce soir, Gabriel Puzel, bonsoir.
00:09Bonsoir Élodie.
00:10Véronique Jacquier, bonsoir.
00:11Bonsoir, bonsoir à tous.
00:12Eric Tegner, bonsoir.
00:13Bonsoir Élodie.
00:14Et Nathan Devers, bonsoir à vous.
00:15Bonsoir Élodie.
00:16Au sommaire de votre émission, on reviendra évidemment sur cette attaque à la Nouvelle Orléans.
00:21Un homme qui a foncé en pleine célébration du nouvel an sur la foule avec son véhicule avant de tirer justement sur les passants.
00:28Il a fait dix morts et au moins 35 blessés.
00:30Il a également ouvert le feu sur deux policiers qu'il a blessés.
00:33Le conducteur était, je cite, « farouchement déterminé à provoquer un carnage ».
00:37Ce sont les mots de la police américaine.
00:39L'auteur présumé est mort et on en parlera avec vous, Gabriel Puzel, et on rejoindra tout de suite notre correspondante sur place.
00:46On poursuivra avec la politique américaine avec vous, Eric Tegner, mais avec une autre thématique.
00:51Vous allez nous parler du premier point de discorde au sein du clan Trump qui sera investi, on le rappelle, le 20 janvier.
00:57Cela concerne l'immigration. On verra que leurs problématiques, finalement, ne sont pas si éloignées des nôtres.
01:02La question étant de savoir si les États-Unis peuvent ou non se passer d'une main-d'œuvre étrangère très qualifiée.
01:08Alors, que sont les chiffres ? 71% des travailleurs de la Silicon Valley sont des étrangers.
01:13Avec vous, Véronique Jacquet, on parlera relations diplomatiques, notamment entre la France et l'Algérie.
01:18On parlera justement des fameux accords de 68 qui permettent, on le rappelle, des facilités pour les ressortissants algériens pour venir et s'installer en France.
01:26Alors, faut-il remettre en cause cet accord ? C'est l'avis de certains de nos dirigeants.
01:30Ou surtout, peut-être faut-il se poser cette question, ont encore les moyens véritablement d'engager ce bras de fer ?
01:37Avec vous, Nathan Devers, on parlera de Jean-Luc Mélenchon.
01:40Vous allez revenir pour nous sur sa stratégie, celle de préparer une présidentielle anticipée en appelant à la démission voire à la destitution du chef de l'État.
01:48Et surtout sur son défi majeur, comment gagner tout en clivant et inspiré dans une partie de la société en rejet des électeurs.
01:55Et puis, on terminera avec vous, également, Gabriel Cluzel.
01:58On évoquera un échange à distance entre Sébastien Delogu et le ministre de l'Intérieur.
02:02Le député La France Insoumise des Bouches-du-Rhône a proposé de légaliser le cannabis et de permettre aux dealers de devenir des vendeurs pour l'État.
02:10Bruno Retailleau lui a bien sûr répondu.
02:12Le but n'est pas de revirer sur cette polémique, mais plutôt de voir ce qu'elle dit justement de la stratégie de La France Insoumise.
02:18Face à l'info, c'est parti.
02:25Face à l'info, un peu particulier, je vous le disais.
02:35Et avant de commencer nos tours de table et nos éditos, on va se rendre justement aux États-Unis, où nous attend notre correspondante Elisabeth Guédel.
02:42Bonjour Elisabeth.
02:43Alors d'abord, premièrement, que sait-on à l'heure où on se parle du suspect ?
02:46Alors, le suspect a été identifié.
02:52En fait, la fouille de son véhicule resté sur le lieu de l'attaque a révélé pas mal de choses.
02:58Et donc, il s'agirait d'un homme de 42 ans.
03:00Son nom, Ramsoundin Bar-Jabbar, il est de nationalité américaine.
03:05Selon les médias, il n'y a pas encore eu de confirmation officielle.
03:07On attend la conférence de presse dans l'heure qui vient.
03:09En tout cas, son véhicule était immatriculé au Texas.
03:13On ne sait pas si ce véhicule lui appartenait.
03:15En tout cas, plusieurs médias indiquent qu'un drapeau à l'effigie de l'État islamique a été retrouvé à l'arrière de ce pick-up, de ce véhicule.
03:26Donc, le FBI qui a ouvert une enquête pour un acte de terrorisme, toutes ces informations semblent converger vers cette piste de l'acte terrorisme.
03:36Évidemment, toutes les vidéos des caméras de surveillance du quartier, de ce quartier français très touristique, sont en train d'être visionnées.
03:44Le FBI a confirmé l'acte de terrorisme.
03:47On ne sait toujours pas pourquoi cet homme est venu viser le quartier touristique de la Nouvelle-Orléans.
03:54C'est une ville très touristique, encore une fois, lors de ses vacances d'hiver.
03:58Justement, vous le disiez, Elisabeth, la Nouvelle-Orléans, ville très touristique en général.
04:02Encore plus en cette période de fête de fin d'année et de nouvel an.
04:06Une ville qui était en fête il y a encore quelques heures et donc qui se retrouve en deuil malheureusement désormais.
04:14Oui, c'est une ville qui veut afficher qu'elle ne se laissera pas abattre malgré cette attaque épouvantable.
04:20Puisque l'un des matchs les plus importants dans le championnat universitaire de football américain doit se tenir à moins d'un kilomètre du lieu de l'attaque.
04:31Au Superdôme, le grand stade de la ville de Nouvelle-Orléans.
04:35Dans la soirée, ce match est maintenu.
04:38C'est pour ça qu'il y avait beaucoup de fans de football américain qui étaient en train de célébrer ce réveillon de Noël cette nouvelle année.
04:44Dans ce quartier très touristique où il y a plein de bars, plein de petits groupes de musique dans les rues.
04:49Et donc la ville veut maintenir malgré tout la fête.
04:53Le service de dispositif sera très certainement renforcé.
04:57D'ailleurs actuellement le stade où doit se tenir ce match a été complètement bouclé, fermé on imagine.
05:02Complètement fouillé avec les chiens renifleurs et passé au peigne fin.
05:07Renfort évidemment des forces de police, des forces de l'ordre pour cet événement.
05:14Il faut savoir que dans la rue où s'est produite l'attaque, il y avait des travaux pour renforcer justement la sécurité.
05:21Pour remplacer les vieilles bornes qui se trouvaient sur les trottoirs.
05:24Des rues très étroites avec très peu de trottoirs.
05:27Et bien d'avoir des bornes qui pouvaient être activées automatiquement en cas justement d'attaque.
05:34Des bornes en acier inoxydable.
05:36Les travaux n'étaient pas terminés manifestement et ces bornes n'ont pas été opérationnelles.
05:41Mais ça va évidemment la ville va complètement revoir son dispositif de sécurité après ce drame épouvantable qui endeuille toute la ville.
05:49Merci beaucoup Elisabeth Guédel d'avoir été avec nous.
05:52Et justement c'est l'objet de votre premier édito Gabrielle Cluzel.
05:55On le rappelle au moins dix personnes tuées et plus d'une trentaine de blessés.
05:59Alors il y a eu dans un premier temps la police qui a parlé de carnage.
06:02La mère puis le FBI a parlé d'actes terroristes.
06:06L'individu au volant a fini par être abattu par la police.
06:08Quelle première leçon peut tirer de ce drame Gabrielle ?
06:11Alors tout d'abord je voulais un peu élargir au delà des Etats-Unis.
06:14Parce qu'on se dit qu'aujourd'hui en Occident chaque fête sonne comme une défaite.
06:19C'est terrible.
06:20Il y a une forme d'impuissance de l'État à protéger ses citoyens.
06:26Ramenons à la France.
06:28Nous avons passé Noël sous haute surveillance.
06:31La moindre église de campagne avait, ou de petites villes rurales,
06:35puisqu'en l'occurrence c'est là où j'ai passé Noël, j'allais à la messe de minuit,
06:39avait deux gendarmes pour garder les portes.
06:42C'est quand même quelque chose d'incroyable.
06:44Nos grands-parents se réveilleraient aujourd'hui.
06:45Ils se diraient mais c'est un monde de fous.
06:47Aujourd'hui il y a quand même 80...
06:49Pour le week-end si j'ai bien compris, entre hier et aujourd'hui,
06:5290 000 membres des forces de l'ordre qui ont été mobilisés.
06:57Pour donner un ordre de grandeur, le 6 juin 44,
07:00ont débarqué en France 132 000 soldats alliés.
07:05C'est assez impressionnant parce que c'est un peu le même ordre de grandeur.
07:10Et pour un résultat quand même très mitigé.
07:13Les résultats sont loin d'être au rendez-vous.
07:15A chaque fois on a des ministres de l'intérieur qui sont assez contents d'eux,
07:18qui font du satisfait shit, qui disent qu'il y a plutôt moins de voitures volées
07:22que l'an dernier, enfin l'an passé.
07:24Mais c'est vrai qu'à chaque fois c'est des centaines d'automobilistes
07:29qui voient leurs voitures brûler.
07:31C'est des tirs de mortiers.
07:32Là c'est un enfant de deux ans qui a été blessé.
07:34J'ai vu qu'il pourrait garder des séquelles graves.
07:37Et on fait toujours semblant de croire que ce sont des débordements de joie.
07:42C'est des festivités qui sont allées un peu loin.
07:45Alors que quand on incendie, on blesse ou a fortiori on tue
07:49un jour de grande communion festive dans tout le pays,
07:52c'est qu'on s'inscrit soi-même en sécession.
07:55C'est une marque de séparatisme hostile et belliqueuse.
07:59Et je trouve qu'il y a du reste un continuum de la petite délinquance,
08:03même si c'est évidemment une agression basse intensité,
08:06au terrorisme qui est là une agression haute intensité.
08:10Et justement pour revenir aux Etats-Unis, ce mode opératoire
08:13avec un camion lancé sur une foule malheureusement devient,
08:16c'est moche à dire, mais un peu prisé des terroristes.
08:18On l'a déjà vu à Nice le 14 juillet
08:20et on l'a vu récemment en Allemagne sur le marché Noël de Magdebourg.
08:23Oui, c'était un instrument extrêmement efficace
08:26puisqu'il est à la fois simple à mettre en œuvre
08:29et il est redoutablement meurtrier.
08:33C'est-à-dire que là, on voit qu'il y a eu dix personnes
08:36qui ont été tuées d'un coup.
08:38Et là aussi, je trouve que c'est intéressant de nous interroger
08:41cinq minutes sur ce sujet parce qu'on nous dit souvent
08:44quand il y a une attaque au couteau, il faut interdire le couteau.
08:47On ne nous le dit pas, d'ailleurs on le fait.
08:48Aujourd'hui, c'est très compliqué de se promener avec un couteau.
08:50Alors qui est sanctionné ?
08:52C'est le paysan qui a un laïol ou un opinel dans sa poche
08:56et qui ne peut plus l'utiliser au fond du Morvan.
08:58Mais soyons sérieux, en réalité, ça ne change rien d'interdire le couteau
09:02puisqu'on peut le remplacer par un ciseau, un compas, un couteur.
09:07Des idées seront toujours là et on voit bien qu'on ne va pas interdire la voiture.
09:11La voiture, c'est une arme par destination,
09:12mais qui peut rendre grand service par ailleurs.
09:14On peut l'emmener aux urgences avec sa voiture.
09:15Donc elle n'est préjudiciable que dans cette mise en œuvre.
09:18Et ce que je trouve intéressant, c'est que souvent,
09:20on se précipite sur l'objet pour occulter le reste.
09:25On ne veut pas lutter contre l'éodologie,
09:26on ne veut pas fermer les frontières,
09:27on ne veut pas s'occuper de l'islamisme qui monte
09:31et divers autres sujets du même acabit.
09:33On se concentre sur l'objet parce que celui-là,
09:35il est extrêmement facile à interdire.
09:38Et puis, la troisième leçon, c'est que notre état de droit
09:41s'est retourné contre nous, y compris aux États-Unis,
09:44du reste où les lois sont un peu différentes,
09:45mais néanmoins, comme une chaussette.
09:48Et puis également, la mondialisation,
09:50nos frontières qui sont ouvertes à tout vent,
09:52notre justice qui est plus intéressée par la défense des coupables
09:56que celle des victimes.
09:58Et ce qui est très frappant,
09:59c'est que ça conduit à l'enfermement,
10:01non pas des délinquants, mais des braves gens.
10:03C'est-à-dire que l'année prochaine,
10:04si votre enfant de 16 ans vous dit
10:06« Ah ben moi, j'irais bien sur le marché de Noël à 20h
10:11avec des amis, boire un vin chaud »,
10:13ou « J'irais bien le soir du 31 sur les Champs-Élysées »,
10:15vous aurez une appréhension, vous aurez le cœur serré,
10:17voire vous lui direz « Mais tu ne veux pas plutôt inviter
10:19des copains à la maison, ce sera plus tranquille ».
10:21C'est ce qu'on entend quand on interroge les gens,
10:22par exemple, sur le marché de Noël après l'attentat.
10:24Évidemment !
10:25Ces lieux qui devraient être des lieux de paix et de joie
10:27deviennent aujourd'hui des lieux à fuir.
10:29Donc il y a une espèce d'auto-censure
10:31qui fait qu'on s'auto-emprisonne chez soi
10:34parce que les vrais délinquants ne sont pas emprisonnés.
10:38Cette fois, l'assaillant a été abattu,
10:41c'est déjà arrivé en France.
10:43Je serais curieuse de savoir s'il y a des réactions,
10:46comme par exemple pour l'assassin de Samuel Paty.
10:48Il y avait eu un blog de Mediapart,
10:50un post sur un blog de Mediapart qui disait
10:52« Les policiers ont été très barbares d'abattre l'assassin ».
10:56On atteint quand même des sommets.
11:01On voit bien que Donald Trump en fait un sujet politique.
11:04Donald Trump va être intronisé dans quelques jours.
11:07C'est Éric Tegner qui en parlera mieux que moi.
11:09Mais il a qualifié ces policiers de « braves gens ».
11:12Je pense que là aussi, c'est un tournant qu'il veut prendre.
11:15C'est-à-dire que c'est le parti des policiers.
11:19On vient d'apprendre que ce pick-up aurait passé ce point de Eagle Pass.
11:28Vous savez qu'il y a un point qui a fait l'objet d'une grande guerre
11:32entre Républicains et Démocrates,
11:34puisque c'est un point de passage des migrants.
11:36Là, évidemment, symboliquement, ça donne raison aux Républicains.
11:40Par ailleurs, l'assaillant avait semble-t-il un drapeau
11:42de l'État islamique dans sa voiture.
11:44On peut se dire que si Donald Trump n'avait pas déjà été élu,
11:47il le serait demain, évidemment,
11:49parce que les faits semblent lui donner infiniment raison.
11:53Merci beaucoup, Gabrielle.
11:54Effectivement, on va dire aussi que ce qu'on a vu tout au long de la journée,
11:57c'est que très vite, la maire a parlé d'un acte terroriste.
12:00Le FBI, dans un premier temps, a dit attention, non,
12:02on va d'abord vérifier un certain nombre de choses.
12:05Et il a fallu un peu de temps pour que le FBI qualifie cet acte terroriste
12:08et que désormais, notamment via CNN,
12:10on apprend qu'en plus, il y a effectivement la présence de ce drapeau de l'État islamique.
12:15Oui, tout à fait.
12:16C'est normal que dans un attentat d'une telle ampleur,
12:18on se montre prudent.
12:20Joe Biden, d'ailleurs, est resté sur la réserve un long moment.
12:24C'est quand même tout à fait normal,
12:26parce que c'est tragique, tout simplement.
12:28Et alors, la présence du drapeau de l'État islamique
12:31me fait penser que, comme l'a dit Gabrielle,
12:34on est encore et on sera longtemps, malheureusement, impuissants
12:38pour juguler une telle forme de terrorisme,
12:40parce que l'État islamique a perdu son territoire,
12:42a perdu son califat,
12:44mais n'a pas perdu sa prégnance et sa dangerosité
12:48dans le fait d'agir à travers des actions,
12:50si j'ose dire, semi-clandestines,
12:52c'est-à-dire qui passent sous les écrans radars.
12:56On commence à savoir un certain nombre de choses sur cet homme.
12:59On imagine, bien entendu, qu'il a eu un soutien logistique,
13:02puisqu'il y avait des engins explosifs dans son véhicule,
13:05mais que la voiture viendrait du Texas,
13:07donc il y a encore beaucoup de choses que nous ne savons pas.
13:11Et n'oublions pas que ces attentats,
13:13on en a aussi la trace en Europe,
13:15on en a bien entendu la trace en France,
13:18donc on en saura plus dans les heures qui viennent.
13:21Et effectivement, une réflexion pour les États-Unis,
13:25eux-mêmes ne sont pas épargnés.
13:27Et là encore, c'est un profil un petit peu comme à Mandebourg,
13:31sans doute en Allemagne,
13:33où on imagine un homme plus ou moins intégré,
13:36tout au moins ne faisant pas de vagues,
13:39et on se rend compte qu'en fait, il est d'une dangerosité extrême.
13:42– Nathan Devers, ce qui est intéressant,
13:44c'est que comme le disait Véronique à l'instant,
13:46c'est-à-dire que l'État islamique, on est tenté de se dire
13:49qu'on a pu éradiquer des positions de l'État islamique,
13:51mais l'idéologie en fait, elle marche toujours très bien malheureusement,
13:54et que comme le disait Gabriel, pour un certain nombre de personnes,
13:57État islamique ou pas, cette idéologie, elle a infusé,
14:00ils prennent une voiture, malheureusement, ils la lancent sur la foule,
14:02on a eu beaucoup d'exemples ces derniers temps.
14:04– Bien sûr, déjà, l'État islamique,
14:06même si on a réussi sinon à l'éradiquer, du moins à supprimer
14:11une très grande partie de son pouvoir en Syrie et en Irak,
14:13continue de pouvoir attirer des loups solitaires comme vous le dites,
14:16mais surtout, l'islamisme survit à la mort de ses organisations
14:20et de ses institutions.
14:22Le fait qu'on ait pu décapiter Al-Qaïda,
14:25qu'on ait pu réduire la puissance d'Al-Qaïda,
14:28ça a eu comme effet de ringardiser Al-Qaïda aux yeux des islamistes,
14:32et d'autres groupuscules islamistes se sont constituées après,
14:36pour entre guillemets reprendre le flambeau du combat islamiste.
14:41Le sujet, c'est que l'islamisme est une idéologie,
14:44une idéologie qui entend s'imposer dans le monde musulman,
14:47contre les pouvoirs constitués,
14:49contre les autres visions de l'islam qui peuvent exister ici ou là,
14:52et qui entend ensuite s'imposer, en même temps d'ailleurs,
14:56mais dans les autres civilisations, et surtout en Occident,
15:00dans les démocraties qui sont les nôtres,
15:02dans les démocraties libérales.
15:04Ce combat-là, ce combat idéologique, en deçà du combat militaire,
15:08c'est évidemment la grande affaire.
15:10Montrer que l'islamisme, premièrement,
15:12est un projet théologico-politique morbide,
15:14quels que soient ses visages, il faudrait en parler au pluriel,
15:17parce qu'en Iran, vous avez de l'islamisme,
15:19et c'est évidemment pas la même chose que l'islamisme
15:21qui peut exister dans les pays sunnites,
15:23que l'étatisme d'Al-Qaïda ou de l'État islamique,
15:26et ensuite, évidemment, mener ce combat idéologique
15:29sur le plan théologico-politique,
15:31et mener aussi, et ça ce sera une des grandes affaires,
15:33je pense, des prochaines décennies,
15:35au sein même du monde musulman,
15:37que l'islamisme n'ait plus l'emprise qu'il peut avoir
15:40dans la manière dont il essaie de s'arroger
15:42le monopole d'une interprétation du Coran.
15:45– On va parler toujours des États-Unis, je le disais avec vous,
15:48Éric Tegner, sur un angle un peu différent,
15:50puisque entre Noël et le jour de l'an,
15:52on a assisté sur le réseau social X,
15:54ce qu'on appelait Twitter il n'y a encore pas si longtemps que ça,
15:56à un débat politique assez intéressant
15:58avec une lutte verbale quasi fratricide
16:00au sein du camp républicain aux États-Unis.
16:03Ça concerne l'immigration,
16:05au point qu'on aurait pu penser presque
16:07que le camp Trump allait vraiment se fracturer.
16:09Pouvez-vous nous raconter, nous décrire ce qui s'est passé, Éric ?
16:12– Oui, en effet, on a vécu véritablement un drama
16:15sur les réseaux sociaux et sur le réseau social X.
16:18On a cru que le clan Trump, il allait définitivement se fracturer
16:21sur cette question de l'immigration.
16:23Alors, qu'est-ce qui s'est passé précisément ?
16:25Le milliardaire Elon Musk,
16:27qui, on le sait, est chargé par Donald Trump
16:29de réformer l'administration présidentielle
16:31après l'investiture du 20 janvier,
16:33il s'est déclaré favorable, justement,
16:35à l'expansion, à l'augmentation des plafonds
16:38d'un certain type de visa.
16:40Ce visa, c'est le visa H1-B,
16:42c'est un visa temporaire, en fait,
16:44qui vise d'abord la main-d'œuvre spécialisée aujourd'hui.
16:47Et il y a toute une frange, justement,
16:49des conservateurs du clan Trump
16:51qui s'y est opposé sur les réseaux sociaux.
16:54Alors, on a eu d'un côté toute une partie
16:56des réseaux de la tech américaine
16:58avec Elon Musk, Paul Graham, David Sachs,
17:00qui, justement, considèrent qu'il y a
17:02une pénurie de main-d'œuvre aujourd'hui aux États-Unis
17:04sur la main-d'œuvre qui va être très qualifiée,
17:07qu'il faut absolument, justement, pour mener la lutte
17:09face à la Chine,
17:11notamment sur les questions d'intelligence artificielle,
17:13aller recruter les 0,1% d'ingénieurs
17:16les plus talentueux à travers le monde,
17:18qui sont notamment présents en Inde.
17:20Sinon, on n'y arrivera pas.
17:22Et de l'autre côté, il y a les conservateurs républicains
17:24qui, eux, considèrent d'abord
17:26que le programme de Donald Trump, c'est
17:28« America First », donc qui ont plutôt
17:30une vision qui va être restrictive
17:32de cette immigration économique,
17:34qui vont considérer aussi que
17:36ces emplois font concurrence aux Américains
17:38et que, dans le fond, c'est géants de la tech
17:40qui cherchent d'abord à avoir de la main-d'œuvre
17:42qui va être docile et qui, surtout,
17:44va être beaucoup moins chère.
17:46Alors, pourquoi cette polémique est passionnante ?
17:48Parce qu'elle nous fait penser aussi souvent à des clivages
17:50qu'il y a également en Europe, au sein de la droite,
17:52entre ceux qui vont dire qu'il faut
17:54véritablement restreindre l'immigration légale
17:56et ceux qui vont penser à l'immigration choisie.
17:58On l'a vécu, par exemple,
18:00avec la loi d'Armanin,
18:02où on avait une partie de la droite,
18:04notamment républicaine, sénatoriale,
18:06ou encore d'une partie
18:08de la franche d'Emmanuel Macron,
18:10qui disait que, pour certains emplois
18:12dans les métiers en flux tendu,
18:14on avait besoin d'une immigration.
18:16C'était très violent.
18:18On a eu par exemple Stephen Miller,
18:20qui est quand même le prochain directeur adjoint
18:22du cabinet de Donald Trump,
18:24qui lui considérait que ça aurait été une trahison
18:26d'étendre ses visas
18:28parce que Trump, en 2016, il faut le noter,
18:30les avait beaucoup critiqués.
18:32En 2017, il les avait restreints,
18:34mais finalement, en fait, il a été convaincu par Elon Musk
18:36ces derniers mois. On a aussi Steve Bannon
18:38qui lui a considéré qu'Elon Musk
18:40était un oligarque
18:42au service d'un impérialiste de la Silicon Valley
18:44et Laura Boomer, qui est une sorte
18:46d'influenceuse à Miami,
18:48en Floride, qui est très importante
18:50et très influente de ce côté-là,
18:52qui a même dit que notre pays a été construit
18:54par des Européens blancs,
18:56pas par des envahisseurs
18:58indiens venus du Nouveau Monde.
19:00Ça veut dire qu'il y a cette idée aussi
19:02d'un envahissement potentiellement des Indiens
19:04parce que, qu'est-ce qui s'est passé ?
19:06Il y a Vivek Ramsawi,
19:08qui justement est un milliardaire proche de Musk aussi,
19:10qui a défendu l'extension, l'augmentation
19:12de ses plafonds sur ses visas
19:14en étant dans une forme
19:16de racisme anti-blanc, où il expliquait
19:18que le problème, c'est que les Américains
19:20passaient plus leur temps dans des soirées pyjama,
19:22dans les centres commerciaux,
19:24plutôt qu'en Asie, où là, pour le coup,
19:26tout le monde travaille bien, etc.
19:28Ça a absolument fait scandale
19:30au cœur de l'électorat de Donald Trump.
19:32Factuellement, qui a raison
19:34dans ce débat ? Que disent d'abord les chiffres
19:36et qu'a arbitré donc Donald Trump ?
19:38Déjà, les conservateurs ont raison
19:40sur le fait que, non, Donald Trump
19:42n'a pas fait sa campagne sur l'extension
19:44justement de ce type de visa.
19:46Il a d'abord dit « America first ».
19:48Et ensuite, sur les chiffres, ils sont absolument
19:50étonnants, en fait. On se retrouve avec,
19:52et ça, ce sont les données officielles,
19:5471% des travailleurs de la Silicon Valley,
19:56qui est quand même vu comme le sort
19:58de poumon de l'économie américaine
20:00de l'avenir, qui justement
20:02profitent de ce visa H-1B,
20:04donc qui sont étrangers. Donc ça, c'est
20:06très important, et des rapports montrent
20:08qu'ils sont payés 15%
20:10de moins que les travailleurs américains.
20:12Ils n'arrivent pas aujourd'hui
20:14sur des emplois qui ne sont pas
20:16pourvus. Par exemple, IBM, entre
20:182014 et 2018, a opéré
20:20des licenciements massifs
20:22d'Américains au profit
20:24de ces étrangers, notamment indiens,
20:26et on s'est retrouvé dans des cas absolument
20:28ubuesques qui ont scandalisé des Américains,
20:30où s'ils ne formaient pas justement
20:32ces travailleurs étrangers qui avaient ces
20:34visas H-1B, ils perdaient leurs
20:36indemnités de départ. Et donc ça, c'est
20:38une problématique. Et l'autre aspect, c'est qu'il faut comprendre
20:40qu'on a, chaque année,
20:4285 000 visas H-1B
20:44qui sont autroyés, justement,
20:46aux Etats-Unis. 75%
20:48sont indiens. L'Inde, aujourd'hui,
20:50forme entre 750 000 et
20:521,5 million d'ingénieurs.
20:54Donc c'est très important comme
20:56situation, et là-bas, les conservateurs américains,
20:58pour le coup, ils disent, à un moment, si l'objectif
21:00c'est de faire concurrence à la Chine,
21:02eh bien, il faut former d'abord nos ingénieurs
21:04américains, parce que les Chinois, pour le coup, il faut le dire,
21:06ne recrutent pas d'ingénieurs indiens.
21:08Donc la question n'est pas cette qualification.
21:10Et d'ailleurs, Elon Musk, finalement, qui a d'abord
21:12été soutenu par Donald Trump, c'était
21:14assez étonnant, qui a appelé le Washington Post
21:16en disant, oui, mais moi, je suis plutôt favorable
21:18à ces visas, ils ont quand même
21:20tendu la main au mouvement MAGA en disant,
21:22oui, il faut restreindre, peut-être il évoquait
21:24des chiffres de 15 000 par mois,
21:26etc., parce qu'il a compris, quand même, qu'il y avait
21:28une véritable colère, parce que beaucoup disent aussi
21:30que le problème, c'est que des Indiens,
21:32lorsqu'ils accèdent à des postes
21:34importants, justement, vont avoir,
21:36en règle générale, l'habitude de recruter
21:38d'autres Indiens, et donc les Américains se
21:40retrouvent de côté.
21:41Et alors, ce qui est intéressant, je le disais aussi dans le sommaire,
21:43c'est que cette problématique, on la retrouve parfois
21:45en Europe, dans des pays aussi
21:47qui sont dirigés par la droite et qui font
21:49parfois appel à une main d'œuvre
21:51immigrée, justement, pour tout simplement
21:53pallier le manque de main d'œuvre.
21:54Oui, il y a toujours... C'est étonnant, en fait,
21:56qu'au bout d'à peine quelques semaines après
21:58l'élection de Donald Trump, qui est quand même très
22:00important sur la question migratoire, on se retrouve avec
22:02ce type de polémique. Et c'est intéressant
22:04parce qu'en Europe, en règle générale,
22:06quand la droite, y compris la droite conservatrice,
22:08arrive au pouvoir, ce sujet-là,
22:10post-campagne, arrive à chaque
22:12fois. Je vous ai pris, par exemple, le cas
22:14de la Hongrie, où Viktor Orban, pour le coup, c'est le
22:16meilleur exemple et le plus important
22:18modèle sur la question migratoire, et il a
22:20lutté contre l'immigration illégale, également
22:22contre l'immigration légale. Eh bien,
22:24depuis 2022, il a été contraint
22:26pour son économie de faire appel
22:28notamment à des ouvriers indonésiens
22:30dans les usines. Alors là, pour le coup, ce sont
22:32des emplois qui ne sont pas
22:34très qualifiés. C'est différent.
22:36Il a fait appel à des travailleurs agricoles
22:38mongols, par exemple, dans les champs, ou bien des
22:40chauffeurs indiens sur les poids lourds.
22:42C'est-à-dire qu'alors que, justement,
22:44avant 2022, ces travailleurs étrangers
22:46représentaient seulement 1,3%
22:48des travailleurs, ça a augmenté de façon
22:50exponentielle, parce qu'il est contraint
22:52par cela, et il essaye de le cacher. Il y a Georgia
22:54Maloney aussi, on le sait, qui fait une
22:56excellente politique en termes migratoires,
22:58mais qui a quand même donné la possibilité
23:00de, justement,
23:02accorder 400 000 titres
23:04de visa pour des travailleurs
23:06sur des métiers tendus, mais également
23:08des métiers d'ingénieur. Après, le cas de la France,
23:10ce n'est pas exactement la même chose, parce qu'effectivement,
23:12nous, le problème qu'on a
23:14vis-à-vis de la main-d'oeuvre qualifiée,
23:16c'est d'abord qu'elle quitte
23:18le pays. C'est une étude LinkedIn de
23:202024 qui expliquait qu'on a, justement,
23:222,5 millions
23:24de Français qui vivent à l'étranger, notamment
23:26aux Etats-Unis et également
23:28en Suisse, et donc ça, c'est plus
23:30notre problème. C'est comment faire en sorte de les valoriser
23:32pour que, justement, ils restent
23:34en France, et on a ce problème
23:36d'abord, évidemment, de main-d'oeuvre
23:38qui va être non qualifiée sur certains emplois
23:40et de démographie. Quand on voit ces
23:42incohérences, d'abord dans le clan
23:44Trump, quand on voit les problématiques d'emploi aussi
23:46comme en France, est-ce qu'on peut
23:48vraiment imaginer qu'on puisse freiner
23:50considérablement l'immigration
23:52légale, ou alors que c'est plutôt
23:54illusoire, comme certains ont pu, par exemple, le dire
23:56au moment de la loi Darmanin sur l'immigration ?
23:58Je vous le dis tout de suite, c'est totalement
24:00possible. Depuis qu'on m'écoute, depuis le début
24:02de cette chronique, peut-être qu'on peut se dire
24:04« Ah, il va finir par nous expliquer que ça veut dire
24:06qu'on n'a pas le choix ». Non, justement,
24:08au contraire, il faut être capable de voir cette
24:10réalité pour l'anticiper, parce que
24:12systématiquement, y compris des dirigeants
24:14européens qui sont volontaires, se
24:16retrouvent dans cette obligation. Et pour ça,
24:18il y a une double politique ambitieuse qui doit
24:20être menée. Sur la question
24:22de l'emploi, par exemple, évidemment,
24:24c'est d'être capable de voir qu'aujourd'hui,
24:26en attendant, il y a énormément
24:28d'étrangers en France, d'étrangers légaux,
24:30qui sont au chômage. Donc, il n'y a
24:32pas un besoin de faire appel à des
24:34étrangers, de les faire venir dans le pays, puisqu'il y
24:36en a déjà. On se retrouve sur 12,7%
24:38de chômage parmi ces
24:40étrangers légaux, alors que la moyenne française
24:42est de 7,9%. Si
24:44déjà, on se mettait sur les critères, par
24:46exemple, de la Grande-Bretagne, ça permettrait
24:48d'avoir 120 000 personnes en plus
24:50sur le marché de l'emploi. Et en règle générale,
24:52on ne pense pas à tout cela et on ne réalise
24:54pas que souvent, on va faire venir des
24:56étrangers en France, qui vont
24:58effectivement travailler 2-3 ans
25:00sur ces métiers que certains Français ne veulent
25:02pas parce que, justement, ils vont être
25:04sous-payés. Mais ensuite, ils vont accéder
25:06à une petite classe moyenne et ne vendront plus
25:08faire ces emplois. Et donc, c'est
25:10en permanence qu'il faut refaire venir
25:12des gens. Et ça, c'est une problématique.
25:14C'est une question d'allègement des charges, de réforme
25:16économique qui est essentielle et c'est l'aspect
25:18éducatif. On le voit même aux Etats-Unis,
25:20il y a cette problématique de se dire
25:22qu'il faut tourner nos jeunes vers les
25:24métiers de l'avenir, vers les métiers de l'intelligence
25:26artificielle. Et ça, en France, on ne l'a
25:28pas, justement, assez en tête. Et
25:30dans le fond, qu'est-ce que, justement,
25:32quels sont les deux enseignements qu'on peut tirer de
25:34cette polémique aux Etats-Unis ? D'abord,
25:36qu'on ne peut pas mener une politique identitaire
25:38et civilisationnelle sans la mener de front
25:40avec une politique économique. Souvent,
25:42on entend un petit peu, on se réfère à ces propos
25:44de Solzhenitsyn, qui disait, justement,
25:46qu'on ne peut se relever d'une crise économique
25:48mais jamais de la perte d'identité d'un peuple.
25:50Ils ont tendance, en général, à droite, de ne pas
25:52mettre l'économie en priorité, mais
25:54il faut qu'ils puissent prendre en compte, justement,
25:56que les deux doivent aller de pair.
25:58Et l'autre élément, et je pense que c'est ça
26:00que Donald Trump, peut-être, entendra dans
26:02les semaines à venir, c'est que lorsqu'on
26:04est élu sur une politique restrictive en
26:06termes migratoires, à sur America First,
26:08eh bien, il faut s'y tenir. Merci beaucoup
26:10Eric Tegner. Effectivement, Gabriel Cluzel,
26:12c'est souvent un peu l'arbre qui cache la forêt.
26:14C'est ce qu'on a vécu, nous, pendant la loi à l'immigration,
26:16vous le rappelez très justement. Oui, on a besoin
26:18de mains d'oeuvre étrangères parce que
26:20les Français ne veulent pas travailler. C'est un très bon moyen
26:22de ne pas regarder pourquoi les Français
26:24ne travaillent pas, pourquoi les entreprises ne peuvent pas
26:26augmenter les salaires. C'est un petit peu la solution de facilité.
26:28Oui, c'est vraiment à très courte vue
26:30et c'est amusant de voir cette conjonction
26:32de cette, comment dire,
26:34convergence des luttes de la gauche,
26:36la plus extrême, sur l'immigration,
26:38avec les chefs d'entreprise
26:40qui, eux, réclament toujours plus de mains d'oeuvre.
26:42Alors, il y a la question de la main d'oeuvre qualifiée,
26:44mais c'est vrai un peu pour tout, parce que, vous le disiez,
26:46des Indiens, ils sont moins bien rémunérés.
26:48Donc, c'est extrêmement intéressant pour une entreprise.
26:50C'est la même question, la question qui se posait
26:52au temps du Covid. Je me souviens, on disait,
26:54on a découvert le télétravail, ça va être formidable,
26:56on va pouvoir faire travailler des Indiens
26:58chez eux, qui seront
27:00beaucoup moins chers, que des Français.
27:02Et ça, c'est au cœur du sujet.
27:04Pourquoi il y a un flux continu de migrants ?
27:06Eric Tegner l'a bien expliqué.
27:08C'est parce qu'au début,
27:10ils sont très bon marché,
27:12ils n'ont pas les standards français.
27:14Ils ont les standards de leur pays, qui est beaucoup plus pauvre.
27:16Donc, c'est très intéressant pour ceux qui les font travailler.
27:18Puis, au bout d'un moment, ils se rendent compte que
27:20les standards français sont ailleurs, et qu'ils peuvent profiter
27:22de tel ou tel dispositif qui est mis en place
27:24pour les Français. Donc, ils se disent, pourquoi
27:26je continuerai à me faire exploiter ?
27:28Il faut toujours en faire revenir d'autres.
27:30Donc, ça, déjà, c'est un non-sens, parce qu'on voit bien
27:32que c'est un tonneau d'anaïdes.
27:34Et puis, le deuxième point, c'est que c'est vrai qu'il y a un vrai
27:36problème d'éducation à se poser.
27:38On a besoin de soudeurs, pas de sociologues.
27:40Enfin, moins de sociologues, pardon d'être un peu violente,
27:42mais c'est des numerus clausus.
27:44Il fallait les faire pour les sociologues, pas pour les médecins.
27:46Enfin, il y a toute cette
27:48perspective-là. Du reste, pour les médecins,
27:50c'est le même raisonnement. Les médecins étrangers
27:52coûtent moins cher à l'hôpital français.
27:54Quoique, parce qu'il y a
27:56beaucoup de choses à prendre en compte,
27:58mais ils coûtent à court terme moins cher.
28:00Et puis, mais ils manquent
28:02aussi à leur pays. Donc, on voit bien que sur ce plan-là,
28:04c'est assez fou.
28:06Je vais me faire volontairement provocatrice,
28:08mais vous savez, c'est parce qu'on a décidé
28:10qu'on ne se passerait pas de faire venir
28:12ces migrants qu'on exploite.
28:14Mais si je vais jusqu'au bout du bout, puisqu'on parle
28:16de la Nouvelle-Orléans, vous savez, du temps
28:18de Scarlett O'Hara, on se disait
28:20on ne pourra jamais se passer de ma main.
28:22Comment on va faire si on n'a personne pour
28:24cueillir le coton dans les champs ?
28:26Eh bien, si. On a décidé que c'était
28:28de l'exploitation et qu'il fallait
28:30en finir avec l'esclavage. Et les gens se sont débrouillés autrement.
28:32Donc, il y a un moment, il faut être
28:34cohérent et ne pas
28:36rester dans la solution de facilité.
28:38En un mot rapide, Nathan Devers,
28:40c'est vrai qu'on ne s'attend pas forcément, effectivement,
28:42comme vous le disiez très justement, à ce que Donald Trump puisse,
28:44alors qu'il a fait une campagne très marquée,
28:46notamment sur la lutte contre l'immigration,
28:48disons que lui, il n'était pas là
28:50pour mentir, faire des promesses.
28:52Et après mentir, on se dit que cette polémique est presque étonnante
28:54dans le camp Trump, pour commencer en plus.
28:56Elle est étonnante, elle est vraiment très intéressante.
28:58Parce qu'elle montre bien, vous l'avez expliqué,
29:00qu'il y a, chez Donald Trump,
29:02dans sa relation avec
29:04Elon Musk, on voit bien une sorte de contradiction.
29:06Entre, d'une part, la volonté
29:08d'une très grande partie de son électorat
29:10et du mouvement MAGA, qui est
29:12d'en finir au maximum avec l'immigration,
29:14etc., et d'autre part,
29:16des intérêts économiques et, je pense aussi,
29:18une certaine vision idéologique
29:20d'Elon Musk. À mon avis, il y a un peu des deux.
29:22Et donc, cette contradiction est intéressante.
29:24On peut se poser la question de savoir ce que
29:26ça dit de l'avenir de la relation
29:28entre Elon Musk
29:30et Donald Trump.
29:32La chose, quand même, que je dirais, c'est que
29:34ce qu'il faut quand même relever,
29:36c'est que les États-Unis, c'est pour ça que je parlais
29:38d'une vision idéologique pour Elon Musk,
29:40les États-Unis, c'est un pays qui s'est
29:42quasiment à 100% construit,
29:44en tout cas dans sa forme moderne,
29:46sur l'immigration, à part quelques
29:48indiens et quelques populations
29:50qui sont les descendants, les survivants
29:52de celles qui ont été
29:54massacrées par l'arrivée
29:56des Européens. Elon Musk
29:58lui-même, je vérifiais, n'est pas né
30:00américain. Il est né en Afrique du Sud
30:02mais dans une famille où ses parents avaient plusieurs
30:04nationalités, mais pas celles des États-Unis.
30:06Et à peu près
30:08tous les talents américains dans tous les
30:10domaines sont soit directement
30:12des immigrés, soit des descendants plus ou moins
30:14éloignés d'immigrés. La notion de
30:16français de souche qui existe parfois dans le débat public
30:18français, elle est impossible
30:20même du point de vue des identitaires
30:22américains à véhiculer. C'est pour ça
30:24je pense quand même que par-delà
30:26les intérêts économiques qui sont incontestables
30:28quand Elon Musk demande ça, il y a aussi une autre vision
30:30de l'Amérique qui existe même
30:32chez quelqu'un qui est républicain
30:34et qui a soutenu le mouvement
30:36MAGA. On va changer de sujet
30:38et on va passer à votre édito, Véronique
30:40Jacquet, puisque hier, lors de ses voeux, Emmanuel Macron
30:42n'a pas évoqué le sort de
30:44Boilem Sansal qui est retenu en Algérie, on le rappelle,
30:46depuis le 16 novembre. Les relations
30:48entre la France et l'Algérie n'ont jamais été aussi tendues.
30:50On est au bord de la rupture
30:52notamment depuis l'emprisonnement de l'écrivain
30:54et c'est l'occasion justement de revenir avec vous
30:56sur le fameux accord de 1968
30:58on en parle souvent. Certains en demandent
31:00la suppression. D'abord pour être très claire, Véronique
31:02que contient cet accord ? Alors en fait
31:04cet accord permet aux Algériens de
31:06bénéficier ni plus ni moins d'un traitement de faveur
31:08par rapport aux autres nationalités
31:10pour venir en France, pour
31:12circuler librement dans notre pays
31:14et pour s'installer dans notre
31:16pays. Alors concrètement, ils ont
31:18accès plus rapidement
31:20que les autres nationalités au regroupement
31:22familial. Un an au lieu
31:24de trois ans de vie commune.
31:26Le tout sans aucune contrepartie.
31:28Pas de demande
31:30d'apprentissage de la langue
31:32ou de preuves d'intégration.
31:34Il existe aussi
31:36un titre de séjour spécifique de 10 ans
31:38pour les Algériens qui s'appelle
31:40le certificat de résidence algérien.
31:42Et puis alors il y a
31:44ça, ça existe bien entendu
31:46partout, l'obtention d'un visa
31:48qui dit de court séjour
31:50mais il permet à un Algérien de
31:52faire jouer toutes les clauses de ce
31:54fameux accord de 1968.
31:56Donc en fait un Algérien qui vient en France
31:58en vacances peut s'installer, là encore
32:00sans contrepartie, comme s'il était chez lui.
32:02Ça marque les esprits
32:04algiers à tel point
32:06qu'en décembre 2022 dans le journal
32:08Le Figaro, le président algérien déclarait
32:10la France a colonisé l'Algérie
32:12132 années
32:14et bien les Algériens ont droit à
32:16132 années de visa.
32:18Alors autre privilège, ils ont droit
32:20à un statut de commerçant, là encore
32:22sans contrepartie. On ne vérifie
32:24même pas la viabilité
32:26de l'entreprise. Alors qu'est-ce qu'il se passe ?
32:28Un Algérien peut venir en France, devenir
32:30auto-entrepreneur et en obtenant
32:32le statut de commerçant, il gagne
32:34une carte de séjour très
32:36facilement. Alors le plus stupéfiant
32:38dans l'affaire c'est que cet accord
32:40du 27 décembre 1968
32:42en fait est un traité international.
32:44Ça veut dire qu'il a une valeur juridique
32:46supérieure aux lois françaises.
32:48Le Conseil d'Etat le rappelle en permanence.
32:50Il dit fréquemment
32:52à l'administration, aux consulats
32:54et aux préfectures que les Algériens
32:56ne dépendent que de ces
32:58accords de 1968.
33:00Donc en fait, imaginez, les Algériens
33:02qui représentent un bon tiers
33:04de l'immigration
33:06des étrangers, oui désireux
33:08de vouloir venir s'installer dans notre
33:10pays, et bien leur statut
33:12ne dépend pas des lois
33:14votées sur le sol français,
33:16y compris des lois visant à récupérer
33:18le contrôle de notre
33:20politique migratoire. Il dépend
33:22uniquement de cet accord
33:24de 1968 et quand on
33:26disserte sur une nouvelle loi
33:28immigration, on doit
33:30se souvenir qu'elle ne peut pas s'appliquer
33:32aux Algériens.
33:34Donc bien entendu, si on ne dénonce pas
33:36ou si on ne renégocie pas cet accord,
33:38rien ne changera.
33:40Dans quel contexte un tel accord
33:42a pu être établi ? Parce qu'on ne voit pas très bien
33:44dans ce que vous nous expliquez, où est-ce que la France
33:46trouve son compte ? Oui, exactement, la France
33:48n'y trouve pas son compte. Alors en fait, cet accord, c'est une conséquence
33:50de la fin de la guerre d'Algérie.
33:52En 1962, une annexe des
33:54accords déviants prévoyait que tout Algérien
33:56muni d'une carte d'identité
33:58était libre de circuler entre
34:00l'Algérie et la France,
34:02et que les Algériens, d'ailleurs, s'ils voulaient
34:04s'établir en France, pouvaient
34:06venir très facilement avec leurs biens mobiliers.
34:08En fait, les négociateurs pensaient
34:10que les pieds noirs resteraient
34:12en Algérie après l'indépendance,
34:14et en fait, cette annexe, elle a été faite
34:16un petit peu pour eux. Ils devaient pouvoir
34:18librement circuler
34:20des deux côtés de la Méditerranée.
34:22Mais dès juillet 1962, en fait,
34:24la quasi-totalité des pieds noirs
34:26sont revenus en France, et donc cet accord
34:28de libre circulation
34:30n'a été profitable qu'aux Algériens.
34:32Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?
34:34En 1968, on a renégocié
34:36cet accord de 1962,
34:38et à l'époque, ça paraissait logique.
34:40Exit la libre circulation
34:42des Algériens entre l'Algérie
34:44et la France, mais
34:46en échange, les Algériens se sont
34:48vus octroyer des avantages
34:50que n'ont pas les autres nationalités,
34:52donc ces avantages que je viens de vous détailler
34:54et qui sont, disons-le clairement, des privilèges.
34:56Est-ce qu'il est possible de revenir sur cet accord ?
34:58On sait que Bruno Rotailleau, par exemple, l'a évoqué.
35:00Alors, d'abord, il faut revenir
35:02sur cet accord, parce que je vais vous donner un exemple
35:04complètement ubuesque
35:06et qui a été d'ailleurs brandi
35:08par Bruno Rotailleau. Rendez-vous compte,
35:10un Algérien dont le comportement
35:12constitue une menace grave
35:14à l'ordre public, a le droit
35:16de demander le renouvellement
35:18de sa carte de résidence pour 10 ans.
35:20On ne peut pas bloquer
35:22le renouvellement de sa demande.
35:24Pourquoi ? Parce que le Conseil d'État
35:26estime que l'accord de 1968
35:28ne permet pas le retrait
35:30par l'administration
35:32de ce fameux titre de séjour,
35:34y compris quand le ressortissant
35:36est dangereux. On marche complètement sur la tête.
35:38Et Bruno Rotailleau, donc, a mis en exergue
35:40cet exemple pour demander
35:42la renégociation, de revenir
35:44sur ces fameux accords franco-algériens,
35:46tout comme, d'ailleurs, l'avait fait
35:48en son temps Édouard Philippe,
35:50l'ancien Premier ministre,
35:52tout comme le fait Marine Le Pen
35:54ou Éric Ciotti.
35:56Alors, le ministre de l'Intérieur,
35:58Bruno Rotailleau, veut dénoncer
36:00unilatéralement cet accord.
36:02Il peut le faire à titre personnel.
36:04Il ne peut pas le faire en tant
36:06que ministre de l'Intérieur. Pourquoi ?
36:08Parce qu'on peut le faire
36:10au nom de la France, c'est juridiquement
36:12possible, selon l'article
36:1456 de la Convention de Vienne,
36:16puisque je vous ai dit qu'il s'agissait d'un
36:18traitement international.
36:20D'un traité, pardon, international.
36:22On peut donc renégocier
36:24un traité international. On a le droit, quand même,
36:26d'avoir une mainmise sur sa politique
36:28étrangère. On peut le faire
36:30en fonction de la nature du traité.
36:32Donc, on peut très bien dire
36:34nous, on a envie de renégocier quelque chose
36:36qui traite de la libre circulation
36:38des personnes et qui a un flux
36:40sur notre politique migratoire.
36:42On a le droit de le faire.
36:44On peut le faire. Mais, selon notre
36:46Constitution, seul le président
36:48de la République peut signer,
36:50ratifier et dénoncer
36:52un traité international.
36:54Donc, seul Bruno Rotailleau
36:56ne peut rien faire. En revanche, Emmanuel
36:58Macron peut tout faire.
37:00Il peut remettre en cause cet accord d'un autre âge,
37:02ne serait-ce que pour juguler,
37:04bien entendu, la pression migratoire
37:06dans notre pays et ne serait-ce aussi,
37:08bien entendu, de le faire
37:10comme mesure de rétorsion après
37:12l'emprisonnement de Boilel Sansalle.
37:14Dernier point pour bien comprendre
37:16à quel point c'est un traitement de
37:18faveur et c'est un régime
37:20de faveur aussi dont bénéficient tous les Algériens.
37:22Non seulement,
37:24il y a cet accord de 1968
37:26toujours en vigueur dans notre pays,
37:28mais il y a aussi un échange
37:30de lettres qui date de 2007
37:32entre Bernard Kouchner, qui était
37:34ministre des Affaires étrangères de l'époque
37:36et son homologue algérien
37:38pour faire en sorte que les titulaires
37:40de passeports diplomatiques algériens,
37:42c'est-à-dire toute la nomenclature
37:44algérienne, n'aient pas besoin
37:46de venir en France pour se faire soigner
37:48ou pour gérer leurs affaires financières.
37:50Voilà où on en est.
37:52Le Conseil de l'Ontario n'essaie pas de se servir
37:54du levier des visas pour tenter de juguler
37:56toutes les permissivités liées
37:58à cet accord.
38:00C'est un levier intéressant et important
38:02parce qu'on se rend compte que c'est
38:04à géométrie variable cette délivrance des visas.
38:06Il y en avait par exemple 210 000
38:08en 2012, 413 000
38:10cinq ans plus tard.
38:12C'est presque deux fois plus.
38:14On se rend compte qu'on peut jouer
38:16en appliquant des règles plus restrictives
38:18mais là encore c'est
38:20plus buesque parce qu'on va
38:22toujours se heurter à l'accord de 1968
38:24car si un consulat
38:26refuse un visa
38:28à un ressortissant algérien,
38:30ce ressortissant peut tout simplement
38:32se retourner vers un autre pays
38:34européen pour avoir le fameux visa Schengen
38:36et hop, il arrive ainsi
38:38en France et il s'établit
38:40chez nous sans que nous ayons notre mot à dire.
38:42Donc là encore on marche sur la tête.
38:44Un mot aussi quand même des visas consulaires
38:46qui sont nécessaires à l'exécution,
38:48des fameuses OQTF.
38:50L'Algérie n'en délivre que 7%.
38:52Or quand Gérald Darmanin était ministre
38:54de l'Intérieur, deux nouveaux
38:56consulats français ont été ouverts.
38:58Bon, ça pourquoi pas ?
39:00Mais ils ont été ouverts sans contrepartie.
39:02L'Algérie compte 20 consulats,
39:04la France seulement 3
39:06en Algérie. Donc on se rend
39:08compte qu'il y a des leviers pour changer
39:10la donne par rapport à l'accord
39:12de 1968. Il y a des leviers
39:14aussi pour montrer à l'Algérie que
39:16la France veut agir pour la
39:18libération de Boilel-Sensal. On peut
39:20faire quelque chose. Il y a des leviers
39:22mais en fait il n'y a pas de volonté politique
39:24de les utiliser. Pourquoi ?
39:26Eh bien sans doute parce qu'il ne
39:28s'agit pas que d'une affaire de politique
39:30internationale, de politique
39:32étrangère entre deux pays.
39:34Il s'agit tout bonnement d'une affaire de politique
39:36intérieure. On a peur, disons
39:38les choses, de la réaction
39:40de centaines de milliers d'Algériens
39:42sur le sol français.
39:44Voilà pourquoi cette non-remise
39:46en cause de cet accord illustre
39:48selon moi une nouvelle forme de faiblesse
39:50et de défaite française.
39:52Merci beaucoup Véronique Jacquier. Je vais en profiter
39:54avant de passer au prochain édito pour vous
39:56donner les dernières informations sur l'attaque
39:58à la Nouvelle-Orléans. D'abord le chef de l'État
40:00Emmanuel Macron qui adresse ses pensées aux familles
40:02des victimes et aux blessés de la Nouvelle-Orléans
40:04si chères au cœur de la France, dit-il.
40:06Et le FBI qui confirme ce que nous disait
40:08tout à l'heure notre correspondante.
40:10Le suspect identifié par le FBI est bien
40:12un citoyen américain et il avait bien
40:14un drapeau de l'État islamique
40:16dans son véhicule. Évidemment vous continuerez
40:18sur CNews à suivre toutes les dernières informations
40:20notamment dès 20h.
40:22On passe à votre édito Nathan Devers
40:24puisque l'année 2025
40:26va sans doute être, comme 2024
40:28me direz-vous, relativement chargée
40:30mais vous liez revenir plus précisément sur les enjeux
40:32pour Jean-Luc Mélenchon. Oui, alors
40:34pour cette nouvelle année que je vous souhaite bonne
40:36j'espère que les
40:38vœux de Jean-Luc Mélenchon ne se réaliseront
40:40pas nécessairement
40:42sur votre personne puisque dans la nuit
40:44qui est sur la nôtre d'ailleurs
40:46dans la nuit
40:48au cours de cette nuit
40:50tandis que tous les hommes politiques faisaient
40:52leurs vœux traditionnels, bonne année, patati patata
40:54Jean-Luc Mélenchon a eu
40:56le tweet un petit peu bavard et
40:58il avait une curieuse manière
41:00de saluer l'arrivée dans cette
41:02nouvelle année. Alors d'abord
41:04il a écrit un premier tweet
41:06au début de la soirée
41:08en traitant de salaud
41:10des journalistes de Libération
41:12qui avaient parlé de l'ambiance
41:14romantique qui existait chez les Insoumis
41:16en faisant aussi une faute de
41:18grammaire dans ce tweet mais à la limite
41:20peu importe pour la faute de grammaire. Deuxièmement
41:22il a tweeté la chose suivante
41:24la France bombarde en Syrie
41:26sans doute quelqu'un pensera à informer les députés
41:28du pourquoi et du comment de cette intervention
41:30si telle est le bon plaisir du prince
41:32alors lui qui avait un peu de mal
41:34à dire du mal des bombardements
41:36de Bachar el-Assad et de
41:38Poutine en Syrie à l'époque où il massacrait
41:40par dizaines de milliers
41:42par centaines de milliers des civils
41:44innocents. Alors là par contre
41:46il s'indigne de ce qu'il appelle
41:48un fait du prince, d'un bombardement en Syrie alors
41:50qu'il s'agit d'opérations
41:52qui visent à lutter contre Daesh
41:54dans un moment où on sait que la
41:56Syrie est déstabilisée et évidemment pas
41:58de bombardements qui frappent des civils. Mais
42:00ensuite il a fait quand même deux remarques
42:02deux tweets qui visent
42:04un peu la politique française pour cette nouvelle année
42:06premièrement les voeux de
42:08Jean-Luc Mélenchon. J'adresse
42:10des voeux à ceux qui ont résisté
42:12et se sont insoumis en
42:142024, à celles et ceux
42:16qui n'ont pas regardé ailleurs, dans la lutte
42:18et dans les urnes, contre les génocidaires
42:20et leurs complices, ils ont sauvé
42:22l'honneur d'être des citoyens du monde
42:24que 2025 soit leur
42:26aube. Donc là vous avez
42:28quelque chose qui résume je trouve extrêmement bien
42:30la rhétorique politique de
42:32Jean-Luc Mélenchon. Vous savez il avait eu cette fameuse
42:34phrase où il disait, en parlant de Trotsky
42:36qu'il faut tout conflictualiser
42:38et bien là
42:40il l'incarne à merveille, même dans
42:42un moment où on est censé se rassembler
42:44de façon un peu consensuelle
42:46parfois même de façon un peu hypocrite
42:48mais bon là en tout cas il choisit de
42:50conflictualiser et avec ce petit tweet un peu
42:52équivoque aussi. Tant que la
42:54parenthèse ne sera pas fermée, le
42:56courant d'air sera pénible, il faut finir
42:58le travail. Point de suspension
43:00avec deux métaphores, la parenthèse
43:02on sait pas si ça vise
43:04M. Bayrou ou si ça vise M.
43:06Macron, ou les deux d'ailleurs
43:08et le courant d'air avec cette porte
43:10qu'il va falloir claquer à un moment
43:12ou à un autre. Alors ces tweets, tout ce
43:14volet de tweets que je vous ai lus sont évidemment dans
43:16la ligne droite de l'année politique
43:18qu'il vient de vivre. Tout le monde se
43:20souvient de la campagne
43:22des européennes où il a voulu
43:24que la France insoumise axe sa campagne
43:26non seulement sur le conflit
43:28qui avait lieu à Gaza, mais
43:30sur une rhétorique extrêmement violente
43:32visant à qualifier de génocidaire
43:34de complice du génocide ou de gens qui
43:36servaient les intérêts de l'étranger, quiconque était en
43:38désaccord avec lui, même dans le camp
43:40pro-palestinien.
43:42Une campagne d'ailleurs qui n'a pas été auréolée
43:44d'un si grand succès puisqu'il a été derrière
43:46Raphaël Glucksmann, mais c'est habituel pour les élections
43:48européennes. En revanche, évidemment,
43:50tout le monde se souvient du coup de force, du
43:52succès incontestable, imprévu
43:54des législatives. Et c'est dans cette
43:56logique, je crois, qu'il aborde cette nouvelle année
43:58puisqu'il a dit récemment dans une interview que
44:00seule une présidentielle anticipée en 2025
44:02sortira le pays de l'impasse,
44:04la fin du courant d'air, et que
44:06M. Bayrou ne passera pas
44:08l'hiver. Mais pourtant, cette confiance
44:10de Jean-Luc Mélenchon, elle semble être contredite
44:12parce qu'il y a quand même une partie des électeurs
44:14qui lui imposent, lui opposent un profond rejet.
44:16Oui, alors, bien sûr. Les tweets
44:18que je viens de vous lire, où vous avez
44:20outrance sur outrance.
44:22Je, toujours avec des
44:24significations implicites.
44:26Où on pourrait se dire, est-ce qu'il y a, là,
44:28non pas une sorte de signification un peu insurrectionnelle.
44:30D'appel à faire tomber un
44:32gouvernement, d'appel à changer de régime.
44:34Où il y a, évidemment,
44:36une sorte de rhétorique permanente
44:38de l'insulte. Tout ça fait
44:40que, les sondages l'ont montré,
44:42Jean-Luc Mélenchon suscite
44:44un rejet chez beaucoup, beaucoup de Français.
44:46Et puis, nombreux ont été, même les observateurs
44:48de la vie politique, même à gauche,
44:50qui l'ont comparé à Jean-Marie Le Pen.
44:52Donc, vous avez raison sur le rejet
44:54qui est un fait politique incontestable.
44:56Mais, justement, Jean-Luc Mélenchon
44:58garde, pleinement,
45:00une forme de confiance
45:02envers son destin politique. Et ce,
45:04je pense, pour trois raisons. La première raison,
45:06qui est incontestable aussi, c'est que
45:08les sondages l'ont toujours évalué.
45:10Et que, on a vu, chaque
45:12campagne, notamment présidentielle, les sondages
45:14qui le mettaient extrêmement bas,
45:16contrairement à Marine Le Pen
45:18qui était souvent, d'ailleurs, surévaluée.
45:20Jean-Luc Mélenchon qui montait, comme ça, de manière un peu
45:22souterraine, c'est pour ça qu'il se compare à une
45:24tortue. Et on l'a vu, même, aux élections
45:26législatives, où la victoire du Nouveau Front
45:28Populaire, qui était, en un sens, quand même, un peu
45:30la sienne, a été
45:32la surprise de 19h. Personne n'avait
45:34imaginé que le Nouveau Front Populaire
45:36se retrouverait devant, à la fois, le Bloc Central
45:38et le Rassemblement National.
45:40La deuxième raison, c'est que
45:42il pense, et il a, en un sens,
45:44également raison, que, malgré toutes les
45:46critiques, malgré
45:48certains socialistes qui estiment
45:50qu'ils en ont assez de son comportement,
45:52malgré M. Ruffin
45:54qui essaye de construire un projet politique
45:56ailleurs, malgré, vous savez,
45:58ce mouvement politique qui s'appelle L'Après,
46:00qui a été fondé par M. Garrido et M. Corbière,
46:04qui visent à inventer aussi une autre gauche,
46:06Jean-Luc Mélenchon estime
46:08que sa mainmise sur la gauche est à peu près intacte.
46:10Dans une note de blog du 29 décembre,
46:12et je trouve qu'il faut toujours lire ces
46:14notes de blog parce qu'elles sont
46:16objectivement intéressantes sur la manière
46:18dont il conçoit sa stratégie. Il écrit
46:20« Un fait pourtant significatif est passé
46:22inaperçu dans les bourdonnements et les
46:24papotages convenus, un épisode
46:26historique qui s'est dérobé sous nos yeux,
46:28à savoir le fait
46:30que M. Bayrou n'ait pas réussi
46:34à construire un accord préalable
46:36de non-censure avec les socialistes,
46:38avec les Verts, ni de
46:40négocier leur entrée au gouvernement
46:42et que ainsi, les rêves, je le cite,
46:44de « décennies de centrisme
46:46et d'européisme se sont effacées
46:48du paysage politique ». La leçon
46:50qu'il en tire, il n'y a pas d'alternative
46:52au nouveau front populaire, donc
46:54la gauche, pour l'instant, reste
46:56en quelque sorte sous le centre
46:58de gravité de la France
47:00insoumise et il a raison là-dessus.
47:02C'est-à-dire que même si
47:04nombreuses sont les voix chez les socialistes,
47:06chez les écologistes, qui critiquent les méthodes
47:08de la France insoumise et particulièrement
47:10les méthodes de Jean-Luc Mélenchon, elles n'ont pas osé
47:12si vous voulez, mettre
47:14les mains dans le cambouis de l'action
47:16gouvernementale et prendre le risque d'être
47:18accusé de trahison.
47:20D'où la troisième raison de sa
47:22confiance intacte, c'est son désir
47:24de présidentiel anticipé.
47:26Ça c'est une grande idée, je pense,
47:28si on veut comprendre la vision de Jean-Luc Mélenchon,
47:30qui a toujours été constante dans son engagement politique,
47:32en tout cas depuis qu'il a quitté le Parti Socialiste,
47:34c'est qu'il a toujours estimé
47:36que fondamentalement le Bloc central n'existe pas,
47:38que le Bloc central est une parenthèse et que
47:40à la fin, ça va être l'affrontement entre une droite
47:42identitaire et la gauche
47:44qu'il représente, c'est-à-dire une gauche
47:46de rupture. Et à cet égard,
47:48il pense que s'il arrive à pousser
47:50Emmanuel Macron à la démission,
47:52s'il y avait des présidentiels anticipés,
47:54bref, s'il se retrouvait face à Marine Le Pen,
47:56qu'il pourrait avoir une chance
47:58de reproduire l'exploit en un sens des législatives,
48:00c'est-à-dire d'une victoire surprise.
48:02Et il y a aussi la question d'attente de l'instrumentalisation
48:04du conflit et de l'antisémitisme.
48:06Bien sûr, c'est une question centrale,
48:08parce que dans son désir,
48:10dans sa pensée selon laquelle
48:12l'union de la gauche serait intacte
48:14si demain il y avait des présidentiels anticipés,
48:16évidemment que la question de l'antisémitisme
48:18est centrale, parce que la gauche
48:20s'est construite, la gauche française, notamment depuis
48:22l'affaire Dreyfus, sur précisément ce combat-là
48:24et on l'a vu que
48:26les positions de Jean-Luc Mélenchon
48:28sur la question de l'antisémitisme
48:30pourraient peut-être lui valoir
48:32de ne pas réussir à reconstruire cette union
48:34de la gauche. J'aimerais juste rappeler une chose
48:36qui me semble centrale. On a beaucoup parlé
48:38de la rhétorique antisémite depuis
48:40le 7 octobre. Tout ça est vrai, tout le monde s'en souvient.
48:42Mais cette rhétorique-là,
48:44elle a commencé en fait avant.
48:46Elle a commencé à une date qui était importante, qui était la date
48:48de l'été 2014, quand il y avait déjà
48:50eu une guerre à Gaza avec des bombardements massifs
48:52d'Israël et que Jean-Luc Mélenchon avait eu
48:54des déclarations à plusieurs reprises.
48:56Je vais juste vous en lire une.
48:58« Je voudrais dire au CRIF que cela commence à bien faire.
49:00Les balayages avec le rayon paralysant
49:02qui consiste à traiter tout le monde d'antisémite
49:04dès qu'on a l'audace de critiquer l'action
49:06d'un gouvernement, c'est insupportable.
49:08La République, c'est le contraire des communautés
49:10agressives qui font la leçon
49:12au reste du pays. » Je trouve cette phrase
49:14très intéressante parce que lui
49:16qui est toujours très habile dans le fait de ne
49:18jamais vouloir tomber dans le plan antisémitisme
49:20explicite, là, il passe
49:22d'une critique du CRIF, ce qui à la limite on pourrait
49:24dire c'est un avis politique, à la désignation
49:26d'une communauté qui est
49:28qualifiée d'agressive.
49:30On ne va pas faire la liste, en plus je ne veux pas
49:32être trop long, de toutes les phrases
49:34antisémites, en tout cas qui reprennent
49:36la phrase zoologie antisémite qui ont pu
49:38être prononcées ou les insinuations
49:40par Jean-Luc Mélenchon, mais ça, ça pourrait évidemment
49:42être une première épine
49:44dans le pied de ses ambitions
49:46de reconstruire intacte l'union de la gauche.
49:48Et pour terminer, une autre ligne de fracture
49:50c'est la notion de populisme, Nathan.
49:52Oui, exactement. Alors ça, je pense que c'est
49:54encore plus structurant pour voir la manière
49:56dont Jean-Luc Mélenchon a pensé sa méthode.
49:58Jean-Luc Mélenchon s'est inspiré en grande partie
50:00des travaux d'une théoricienne du politique
50:02qui s'appelle Chantal Mouffe, qui a
50:04prôné le retour,
50:06enfin même l'instauration, d'un populisme de
50:08gauche. Son idée, c'est que
50:10contre le paradigme de la lutte des classes,
50:12sur lesquelles on vote en fonction de sa position sociale,
50:14contre le paradigme aussi de la démocratie
50:16de délibération,
50:18on vote uniquement par un choix de raison,
50:20contre ce qu'elle appelle l'hégémonie
50:22néolibérale, c'est-à-dire le fait que les dirigeants
50:24politiques disent qu'une décision est la bonne
50:26et que c'est indiscutable pour des raisons presque
50:28intellectuelles et rationnelles, eh bien il faut
50:30faire en sorte de
50:32poser comme clivage premier
50:34le clivage entre ce qu'elle appelle le peuple, mais qu'elle définit
50:36comme tout le monde sauf les élites,
50:38tous ceux qui souffrent, chacun pour des raisons
50:40différentes, et les élites.
50:42Cette volonté-là, ça a été très
50:44critiqué, notamment même chez beaucoup d'intellectuels
50:46de gauche qui estiment qu'avec un populisme
50:48de la sorte, eh bien on empêche
50:50toute forme de démocratie interne
50:52dans les mouvements politiques, puisque à partir du moment
50:54où vous décidez de fédérer
50:56votre parti, d'estimer
50:58qu'il devient le représentant du
51:00peuple dans sa totalité, eh bien vous pouvez
51:02donner notamment lieu à des
51:04purges comme celle qu'il y a eu lors des dernières
51:06élections législatives. – Merci beaucoup
51:08Nathan Devers, et on va continuer un peu sur le même thème
51:10avec vous Gabriel Cluzel, avec cette passe
51:12d'armes qui a opposé Sébastien Delogu et
51:14Bruno Rotailleau, ça s'est passé
51:16sur Twitch le 31 décembre, le député
51:18La France Insoumise propose donc de légaliser
51:20le cannabis et de permettre aux dealers
51:22de devenir des vendeurs pour l'État,
51:24Bruno Rotailleau lui a répondu,
51:26mais est-ce qu'il faut finalement accorder de l'importance
51:28à toutes les sorties de Sébastien Delogu, Gabriel ?
51:30– Oui alors, il faut quand même
51:32rappeler que Sébastien Delogu voulait
51:34légaliser le cannabis et aussi
51:36se servir de cette légalisation
51:38pour donner une forme de rédemption
51:40aux dealers, c'est une forme de réinsertion
51:42façon LFI, vous connaissez la validation
51:44des acquis de l'expérience qui vaut diplôme
51:46aujourd'hui, eh bien là, ces dealers
51:48puisqu'ils ont su faire
51:50commerce de drogue, eh bien à la sortie
51:52ils proposent qu'ils
51:54ouvrent un commerce régulé par l'État,
51:56voilà une bonne idée, n'est-ce pas ?
51:58C'est baroque quand même. Alors Bruno Rotailleau
52:00lui a répondu vertement, il lui a dit,
52:02je cite, les députés insoumis continuent
52:04dans leur délire pro-drogue, faut-il rappeler que la drogue
52:06détruit des adolescents, brise des familles,
52:08provoque plus de 20% de mortalité
52:10routière, etc.
52:12Il continue sur le même
52:14ton pour
52:16M. Delogu, le dealer est un fonctionnaire honorable, etc.
52:18Et Delogu a retorqué, qu'est-ce que
52:20vous connaissez de la vraie vie, mis à part
52:22votre puits du fou, aimeriez-vous en débattre ?
52:24Alors ne pas accorder d'importance à Saint-Jude
52:26serait une grave erreur parce que c'est pas un dérapage
52:28du tout, c'est une stratégie
52:30calculée à visée électorale.
52:32Il faut comprendre
52:34que la gauche, l'extrême-gauche,
52:36contrairement à la droite,
52:38ne s'intéresse qu'à l'effet qu'elle peut faire
52:40sur son électoral, elle se moque comme d'une
52:42guigne des protestations
52:44indignations de Bruno Rotailleau,
52:46mieux celles-ci lui servent, c'est une façon de dire
52:48vous avez votre France, ça du puits du fou,
52:50moi j'ai la mienne.
52:52Et donc en réalité,
52:54contrairement à la droite, qui donc
52:56cherche toujours l'assentiment de la gauche
52:58au risque de fâcher son propre électorat,
53:00lui se concentre donc sur cet
53:02électorat auquel il
53:04envoie des cartes postales.
53:06Quand il agite un drapeau
53:08palestinien dans l'Assemblée, c'est une
53:10carte postale qu'il envoie à son électorat.
53:12Il se fiche là aussi des sanctions
53:14parce que c'est un investissement électoral
53:16sur l'avenir.
53:18Lorsqu'il a accusé la députée
53:20L.R. Michel Tabarro
53:22de racisme, parce que précisément elle proposait
53:24qu'on supprime les accords de 68
53:26avec l'Algérie dont a parlé
53:28Véronique, et bien là aussi
53:30c'était une carte postale envoyée
53:32à son électorat. Lorsqu'il a toisé,
53:34je sais pas si vous vous souvenez, le plus jeune député
53:36RN qui n'est plus député du reste,
53:38Flavien Termé, il a tenté
53:40de l'intimider, il a refusé sa main,
53:42puis il a fait encore plus, il lui a dit « mais t'es fada, t'es fou,
53:44je vais pas te serrer la main »,
53:46et bien il parle à son électorat
53:48qu'il connaît la loi du plus fort.
53:50Il y a quand même des ratés,
53:52parfois il y a les fils qui se touchent, il y a des convergences
53:54d'élus qui ratent. Il y a quelques mois,
53:56il s'était fait prendre en photo sur fond de drapeau
53:58arc-en-ciel, c'est-à-dire drapeau
54:00l'étendard LGBT, et alors
54:02il s'est fait insurier
54:04par son propre camp. J'ai lu un
54:06certain Fédoua, qui est sur X, qui disait
54:08« enlève le drapeau algérien de ta bio, t'es une honte
54:10pour l'Algérie ». Parfois ça ne fonctionne pas.
54:12Mais
54:14vous voyez, Talleyrand disait
54:16« tout ce qui est excessif est insignifiant »,
54:18et bien non, parce que
54:20Sébastien Delogu, il est excessif, mais il n'est pas
54:22insignifiant du tout. Il faut
54:24bien le garder en mémoire,
54:26donc il fut le chauffeur bénévole de
54:28Jean-Luc Mélenchon, ça reprend le
54:30fil. Il a été élu dès le premier
54:32tour dans sa circonscription à Marseille
54:34avec plus de 60%
54:36des voix. Alors évidemment,
54:38son électorat n'est pas
54:40composé exclusivement
54:42de narcotrafiquants, loin s'en faut, mais
54:44dans une ville décrite par des juges
54:46en mars dernier, vous vous souvenez, de Narcoville,
54:48eh bien évidemment, flatter
54:50les narcotrafiquants, c'est
54:52un investissement, encore
54:54une fois, sur l'avenir. Mais justement,
54:56vous le rappeliez, il a été élu, érélu
54:58député, donc maintenant, qu'est-ce qu'il cherche ?
55:00Eh bien, il faut savoir que Sébastien Delogu, il a
55:02des ambitions. Il n'y pense pas tous les jours
55:04en se rasant, mais pas loin, parce qu'il veut
55:06être maire de Marseille.
55:08Il ne le dit pas aussi fort que ça,
55:10mais quand on lui pose la question, il dit
55:12justement, je me pose la question
55:14et si on me le demande, je pourrais
55:16y réfléchir. Alors pour le moment,
55:18il est testé dans les sondages, il ne fait que
55:2014% dans le dernier sondage, j'ai vu,
55:22mais néanmoins, avec la droite
55:24la plus bête du monde qui refusera
55:26de s'entendre et les socialistes
55:28qui poussent des cris d'orfraie
55:30face à l'FI, puis au dernier moment,
55:32pour un plat de lentilles, acceptent de s'assiocier,
55:34eh bien, tout est possible.
55:36Je vous renvoie aux dernières législatives, à Avignon,
55:38la maire socialiste avait appelé
55:40à voter pour le candidat Fichiers-Raphaël
55:42Arnault. Alors, la stratégie
55:44n'est pas idiote, il n'est pas le seul,
55:46il y a aussi David Guiraud qui
55:48brigue la mairie de Roubaix, on a envoyé toutes les
55:50fines lames de la France Insoumise
55:52pour 2026, et puis
55:54à 2025, il y a une
55:56élection municipale partielle, enfin, 29 Saint-Georges,
55:58alors là, on a Louis Boyard. Vous voyez, tous les deux
56:00aussi, ils ont des... il y en a un qui
56:02sont assez bienveillants, on va dire, sur le sujet de la drogue,
56:04je ne sais pas si vous vous souvenez, Louis Boyard,
56:06il est un ancien dealer, il fait
56:08partie de la corporation, c'est un peu un
56:10membre honoraire, on pourrait dire, et puis
56:12David Guiraud,
56:14je me souviens très bien, en 2021, j'étais là,
56:16c'était sur le plateau de CNews, il nous avait
56:18fait pleurer sur le sort des dealers qui avaient des conditions
56:20de travail très difficiles, ils travaillaient 12h par jour,
56:22c'était vraiment très touchant, n'est-ce pas ?
56:24Et donc, tous les deux
56:26ont ce même tropisme,
56:28mais si vous voulez,
56:30briguer des mairies, ce n'est pas idiot, parce que
56:32si vous regardez les scores de la France Insoumise,
56:34ce n'est pas lissé sur toute
56:36la France, ils ont vraiment
56:38des bastions, des forteresses,
56:40en Seine-Saint-Denis, à Marseille, etc.,
56:42donc c'est vrai que c'est tout à fait
56:44favorable à une
56:46implantation du même type.
56:48Pour revenir sur la question de la drogue, on se souvient que
56:50quand le député Andy Kerbrat a été pris
56:52en flagrant délit de transaction,
56:54eux qui sont tous des grandes gueules, quand même, on ne va pas se mentir,
56:56qui ont le verbe haut, alors là,
56:58discrétion de Violette, ils avaient tous
57:00un ménir à livrer, il n'y a pas eu beaucoup de réactions,
57:02sauf à dire qu'il fallait peut-être soigner son addiction.
57:04Et en un mot pour terminer, on peut s'interroger,
57:06est-ce que les barons de la drogue, finalement, sont des grands capitalistes
57:08richissimes, alors pourquoi
57:10l'extrême gauche ne s'y attaque pas rapidement, s'il vous plaît, Gabrielle ?
57:12Oui, il y a beaucoup de
57:14contradictions, on voit aussi les dealers utiliser
57:16les migrants comme des lâchères à canon,
57:18c'est des gens qui n'ont pas d'identité officielle,
57:20donc s'ils disparaissaient, tout le monde s'en fiche,
57:22ça, visiblement, ça ne gêne pas
57:24la France Insoumise, alors il faut savoir aussi que ces
57:26gens qui financent le terrorisme,
57:28Bruno Retailleau a dit que la France
57:30est en voie de mexicanisation, moi je crois qu'elle est plutôt
57:32en voie de libanisation, vous vous souvenez
57:34du Hezbollah, vous savez, qui a été une jonction
57:36entre l'islamisme
57:38et l'argent
57:40de la drogue,
57:42écoutez, en France, c'est peut-être ce qui
57:44nous guette aussi, sans doute, une
57:46hybridation, et on peut dire que
57:48la France Insoumise tient un petit peu
57:50les deux bouts de la corde,
57:52pour dire ça poliment.
57:54Merci beaucoup Gabriel Cluzel, merci
57:56évidemment à tous les quatre d'avoir été les invités
57:58de Face à l'Info, l'actualité bien sûr
58:00continue sur CNews, vous avez
58:02retrouvé tout de suite Florian Tardif
58:04et ses invités pour l'heure des pros
58:06de Très Belle Réunion, bonne soirée à vous
58:08et restez sur CNews.