• il y a 10 heures
Avec Laurent Saint-Martin, Ministre délégué chargé du Commerce extérieur et des Français de l'étranger

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-01-09##

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Transcription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Notre invité, Laurent Saint-Martin, ministre délégué chargé du commerce extérieur et des Français de l'étranger. Bonjour.
00:13Merci d'être avec nous, Laurent Saint-Martin. Je vais commencer avec Donald Trump. Pourquoi ?
00:18Parce que ce sera l'événement de ce mois de janvier. Le 20 janvier, Donald Trump est intronisé président des États-Unis.
00:24Et il l'a dit, il l'a dit, il a dit qu'il augmenterait fortement les droits de douane sur les produits européens,
00:32et donc notamment français, exportés aux États-Unis. Alors que ferez-vous, que répondrez-vous, que direz-vous à M. Trump ?
00:42— D'abord, Donald Trump, la France a déjà travaillé avec lui sous son premier mandat. Le président de la République, Emmanuel Macron, le connaît.
00:48On peut travailler ensemble. Et Donald Trump sait que la France est un pays allié, est un pays ami, avec qui on peut effectivement avoir des négociations.
00:58Parce que Donald Trump, c'est quelqu'un qui transige. C'est un transactionnel permanent et absolu.
01:03Et donc il faut être lucide sur nos désaccords avec l'administration Trump. Mais vous savez, l'administration Biden était également protectionniste.
01:13Et les politiques tarifaires étaient aussi difficiles vis-à-vis de l'Europe. Donc il faut être lucide sur nos désaccords et aussi se réveiller en Europe.
01:22Comprendre que ce monde qui bouge extrêmement fortement, pas que d'un point de vue commercial, mais puisque c'est mon sujet aussi d'un point de vue commercial,
01:30doit nous appeler à nous renforcer. Alors c'est vrai sur le plan militaire, mais c'est vrai aussi, évidemment, en termes de politique commerciale.
01:36– L'Europe désunie, l'Europe désunie. – Et je ne vous fais pas dire, nous avons besoin de nous renforcer en Européens.
01:42Dans une guerre commerciale qui, évidemment, ne commence pas avec l'investiture de M. Trump, mais a déjà commencé,
01:48évidemment, de continent à continent, l'Amérique du Nord, les États-Unis, la Chine, l'Europe ne doit pas regarder les trains passer.
01:56Dans la compétition économique mondiale, elle a des atouts, l'Europe, et la France en particulier.
02:00Je rappelle que la France, c'est le pays le plus attractif d'Europe depuis maintenant 5 ans.
02:04On a le premier pays investisseur en France, vous savez qui c'est Jean-Jacques Bourdin ? C'est les États-Unis.
02:09Donc les États-Unis, ils ont aussi besoin d'Europe. Donc on va négocier, on va travailler, ça s'appelle du rapport de force,
02:14et c'est ça en économie et en politique commerciale. – Donald Trump est un impérialiste ?
02:18– Je ne sais pas si la vocation première des États-Unis est d'être un pays impérialiste, je ne le crois pas.
02:24Je vois bien à quoi vous faites référence sur ces dernières déclarations, notamment sur le Groenland et d'autres.
02:30– Et Panama, et le Canada. – Mais à nouveau, nous avons Donald Trump,
02:35et un négociateur, un transactionnel permanent. Et donc nous avons besoin de jouer ce rapport de force.
02:42Et ce que je voudrais surtout dire à ce micro ce matin, c'est que... – Mais là, il ne négocie pas.
02:47Dans ses déclarations d'ores et déjà, avant même qu'il soit président des États-Unis.
02:52– Donald Trump, quelles sont ses priorités ? – D'abord les États-Unis.
02:55– C'est l'América First. – Ensuite la Chine.
02:57– Ensuite les États-Unis. – Et ensuite l'Europe.
03:01– Et puis peut-être un jour la Chine ou l'Europe.
03:03– Il faut être lucide par rapport à tout ça, mais il faut d'abord aussi nous regarder nous-mêmes et nous renforcer.
03:08Jean-Jacques Bourdin, l'Europe a été en capacité à se renforcer et à faire des initiatives exceptionnelles,
03:16notamment pendant la crise Covid et au lendemain de la crise Covid.
03:18On a fait un endettement commun, vous vous souvenez, pour un fonds et pour une relance de 750 milliards d'euros
03:24qui nous a permis justement d'être au niveau à ce moment-là.
03:27Pourquoi on ne le ferait pas dans cette nouvelle guerre commerciale où on a besoin d'investissement en Europe ?
03:30Donc on peut commenter les velléités, les provocations de tel ou tel chef d'État, et notamment Donald Trump.
03:37Mais je crois que la priorité c'est d'abord de se mettre en ordre de marche nous-mêmes, face aux États-Unis, face à la Chine.
03:43Mais c'est extrêmement important parce que tant qu'on sera dans le commentaire de l'autre,
03:46nous ne nous regarderons pas, nous, et nous ne ferons pas en sorte d'être plus forts européens.
03:50– On ne peut pas ne pas réagir au propos de Donald Trump sur le Groenland, par exemple.
03:55– Bien sûr, et la réponse est très claire, c'est que le Groenland est un territoire européen
04:00et que donc il ne peut y avoir effectivement de telles provocations là-dessus.
04:04– Mais quel moyen avons-nous ? Quel moyen avons-nous de répondre à Donald Trump ?
04:09– Écoutez, je ne crois pas que Donald Trump fera une pénétration armée au Groenland, si c'est votre question.
04:15Je n'y crois pas une seule seconde.
04:17– L'annexion du Groenland par les États-Unis, est-ce acceptable ?
04:21– C'est un territoire sous titelle danoise, c'est d'abord au danois de s'exprimer là-dessus.
04:25Et évidemment que c'est un territoire européen et que donc il ne saurait y avoir non seulement d'ingérence
04:32mais au-delà de fantasmes sur la pénétration américaine sur ce territoire.
04:37– Oui, annexion. Je dis bien annexion parce que le mot est employé.
04:41Annexion comme pour le Panama d'ailleurs, comme pour le Panama, pour le canal du Panama.
04:47– Mais écoutez, Donald Trump est investi dans quelques jours.
04:51– Oui. – D'accord ?
04:52Nous verrons bien à l'aune des discussions qui seront les nôtres entre Européens
04:57et je crois qu'il est d'ailleurs nécessaire que nous soyons le plus unis aussi
05:01dans les discussions avec les États-Unis et que ce ne soit pas que la France et Donald Trump.
05:05– Mais cet impérialisme, ce n'est pas de l'impérialisme cela ?
05:08De vouloir annexer le Groenland, le Panama, de vouloir transformer le Canada en 51ème état des États-Unis ?
05:17– Mais tout cela… – N'est-ce pas de l'impérialisme ? Est-ce de l'impérialisme ?
05:20– Je répète que je ne crois pas que les États-Unis aient comme priorité première ce niveau d'impérialisme-là.
05:26Je crois que nous sommes davantage dans la déclaration que dans l'intention concrète.
05:30Après ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas le prendre au sérieux
05:32et ça ne veut pas dire que Donald Trump 2 sera effectivement…
05:37– Exactement. Donc oui, il va falloir être lucide sur le fait que nous entrons dans une nouvelle ère.
05:41Parce qu'il n'y a pas que ça Jean-Jacques Bordas.
05:43Le monde a changé aussi entre Donald Trump 1 et Donald Trump 2.
05:46– Je vais venir sur le monde qui change, dérégulé, sur cette volonté de redessiner les cartes du monde.
05:52– L'aéroport de l'Europe, beaucoup de choses ont changé.
05:53– Oui, beaucoup de choses ont changé.
05:54Mais on reproche tant à Poutine son impérialisme, à juste raison, en Ukraine.
05:59Si Trump fait la même chose…
06:01– Vous comparez une agression illégale de Vladimir Poutine en Ukraine
06:08avec des déclarations aujourd'hui du président américain.
06:10– Oui, s'il va au bout de ces déclarations, est-ce légal ou pas ?
06:14– Avec des scies Jean-Jacques Bordas, on peut faire beaucoup de choses.
06:18Je ne crois pas, et je le répète, que l'objectif de Donald Trump et des États-Unis
06:22soit l'annexion, et encore moins par la force, de territoires qui ne sont pas des territoires américains.
06:27– Bien, puisqu'on parle d'ingérence, d'annexion, parlons d'Elon Musk.
06:32De l'ingérence, Elon Musk.
06:34De l'ingérence dans les affaires européennes, politiques européennes.
06:38Alors je vous pose une question toute simple.
06:40Est-ce qu'Elon Musk est un danger pour nos démocraties européennes ?
06:44– D'abord, qui est Elon Musk ?
06:46Est-ce qu'on parle de l'entrepreneur qui a fait, je crois, des choses assez géniales ?
06:50Que ce soit sur SpaceX, sur Tesla, et qui est d'ailleurs un industriel et un investisseur.
06:56Que nous souhaitons avoir en Europe sur ce plan-là.
06:59– Ou au libertariat, ne l'oublions pas.
07:01– Ou alors, par le ton d'Elon Musk, d'abord, acquéreur d'un réseau social,
07:06un des plus importants au monde.
07:08Donc ce n'est pas rien, ça confère une responsabilité nouvelle dans le débat public.
07:12Ou alors encore, par le ton d'Elon Musk, futur membre de l'administration Trump.
07:17Et là, ce n'est plus la même chose.
07:19Ce n'est plus la même chose, parce qu'on voit bien effectivement
07:21qu'Elon Musk devient un homme politique, de fait.
07:23Et donc, là aussi, soyons prudents mais vigilants et lucides,
07:27est-ce que les propos d'Elon Musk sur l'AFD en Allemagne,
07:30sur le Premier ministre britannique, engagent le président élu américain ?
07:34Oui ou non ? Ça ce sont des questions qui sont importantes.
07:37Est-ce que c'est aujourd'hui le porte-parole de Donald Trump ?
07:40Je ne le crois pas, je suis même sûr que non.
07:42Mais nous avons aussi là besoin d'être ferme sur les relations que nous devons avoir.
07:48– Mais je vous repose la question, est-il aujourd'hui devenu un danger
07:50pour nos démocraties européennes ?
07:52– Je crois que s'il s'agit d'ingérences répétées sur les choix souverains,
07:57que sont notamment les élections en Allemagne, mais qui peuvent aussi être...
08:00– Il fait la promotion de son débat avec Alice Weidel, la chef de l'AFD.
08:04– Oui, le président de la République a utilisé une expression que je trouve assez juste,
08:08c'est qu'il s'est mis lui-même, avec sa puissance de frappe de son réseau social
08:12et membre de l'administration Trump, à la tête, entre guillemets,
08:15d'une internationale réactionnaire.
08:17Je trouve que c'est assez juste, ce ne sont pas nos idées.
08:19Et en Europe, on doit, notamment les démocraties libérales que nous défendons,
08:22défendre ces idées-là.
08:24– Mais est-il devenu un danger pour nos démocraties européennes ?
08:27– C'est un adversaire sur l'idéologie, ce n'est pas aujourd'hui un danger à proprement parler.
08:32Vous êtes sur X, je suis sur X.
08:34Si on veut que ce soit considéré comme tel, il va falloir bannir ces réseaux sociaux.
08:38Aujourd'hui, on n'en est pas là.
08:40– C'est la menace brandie par Jean-Noël Barraud.
08:43– Ce n'est pas une menace, c'est rappeler que nous avons des outils législatifs qui existent
08:47et qui évidemment doivent ne rien interdire.
08:50– La France peut interdire X ?
08:52– Dans l'absolu, oui.
08:54Je ne suis pas sûr qu'il faille aller jusque-là, mais c'est quelque chose de possible.
08:58Et à un moment, encore une fois, il va falloir arrêter d'être naïf.
09:01Vous l'avez très bien dit, le monde se dérégule.
09:04Le monde bouge à une vitesse folle.
09:06On ne peut pas être les derniers herbivores du pays à regarder ces rapports de force
09:11et cette nouvelle loi du plus fort s'opérer sans nous.
09:13Donc il va falloir répondre.
09:15Il va falloir répondre par le bannissement d'un réseau social.
09:17Honnêtement, on le fera.
09:19Ce n'est pas ça la question.
09:20Mais aujourd'hui, on est le 9 janvier 2025.
09:23Il n'y a pas ce sujet-là à l'ordre du jour.
09:25Par contre, il y a la question que je pose à quelques jours de l'investiture de Donald Trump.
09:28De quelle éloigneuse que parlons-nous ?
09:30– Bien, Laurent Saint-Martin, dérégulation commerciale, dérégulation sociale,
09:35dérégulation dans l'information, des règles environnementales,
09:40dérégulation financière, financière aussi et monétaire aujourd'hui.
09:45C'est ce que nous vivons, Laurent Saint-Martin.
09:47Alors, le Mercosur, c'est une forme de dérégulation.
09:51C'est du libre-échangisme.
09:53Et la France est complètement opposée à cet accord confirmé.
09:59– Oui, en l'état, oui.
10:00– Même s'il peut être favorable à l'industrie française.
10:03On est bien d'accord.
10:04– En l'état, l'accord du Mercosur n'est pas acceptable pour la France
10:08tant qu'il n'y aura pas, au minimum, le travail sur les clauses miroirs,
10:12sur les normes environnementales et sanitaires,
10:14concernant les importations de bovins notamment.
10:16Il ne peut y avoir d'accord français.
10:18Et la bataille n'est pas finie sur le Mercosur.
10:20– Où en est-on de cette bataille ?
10:22Parce que l'accord a été signé par l'Union Européenne.
10:24– Oui, mais l'histoire, et même récente, nous a démontré
10:27que quand on en est à ce stade, il y a encore beaucoup de rapports de force
10:31et beaucoup de travail à mener.
10:32Ce sera notamment mon job d'aller mener cette bataille-là.
10:36Je vais recevoir d'ailleurs l'ensemble des filières agricoles concernées.
10:40C'est très important de les écouter, de les entendre
10:42avec la ministre de l'Agriculture.
10:44Et nous avons besoin de continuer à mener cette bataille.
10:46La messe n'est pas dite.
10:48– Mais comment menons-nous cette bataille ?
10:50– On va évidemment la mener à l'échelle communautaire,
10:54parler à nos partenaires européens,
10:56parler aussi à nos partenaires sud-américains.
10:58Il y a, je crois, matière à défendre.
11:02La question de la minorité de blocage n'est pas arrêtée.
11:04La question du contenu de cet accord n'est pas définitif.
11:08Et donc oui, je maintiens, la messe n'est pas dite concernant le Mercosur.
11:12Et nous nous battrons pour nos agriculteurs
11:14et pour nos éleveurs bovins en particulier.
11:16– Le déficit commercial de la France est encore haut, même s'il baisse.
11:20On est à 7,3 milliards, je crois, pour le mois de novembre,
11:247,3 milliards de déficit.
11:26Vous avez le chiffre sur l'année 2024 ?
11:28– Pas encore, il sortira au mois de février.
11:30Mais pourquoi est-ce qu'on est en déficit chronique ?
11:32– Pourquoi est-ce qu'on est en déficit chronique ?
11:34– Il sera inférieur à celui de 2023 ?
11:36– Je souhaite qu'il y ait une résorption du déficit commercial.
11:38– Vous le souhaitez, mais vous le savez.
11:40– Non, je ne sais pas encore les chiffres sur 2024,
11:42parce qu'ils sont en train de se consolider,
11:44ils arriveront sur le mois de février.
11:46Ce sont les douanes qui le consolident au début du mois de février,
11:48donc ça sera dans quelques semaines.
11:50Ce que je peux vous dire, c'est que si on a un déficit chronique
11:52sur notre balance commerciale, c'est d'abord parce qu'on ne produit pas assez chez nous.
11:54Ce que vous ne produisez pas, vous ne l'exportez pas,
11:56vous ne le vendez pas ailleurs, vous êtes d'accord avec ça.
12:02Il faut continuer cet effort de réindustrialisation.
12:04Quand vous ouvrez des usines dans votre pays,
12:06vous vous donnez les capacités d'abord d'être plus souverain sur votre production,
12:08et puis de le vendre à l'export, à l'international,
12:12et donc de réduire votre déficit commercial.
12:14C'est une vraie question de souveraineté le déficit commercial,
12:16ce n'est pas qu'une question monétaire et de chiffres comptables,
12:18c'est une vraie question de souveraineté.
12:20Et donc la prospérité d'un pays ne dépend pas tant de son solde commercial,
12:24par contre sa question de souveraineté et de réindustrialisation, oui.
12:28Donc on a besoin de poursuivre ce qui a été fait ces sept dernières années.
12:30On a besoin de continuer à attirer des investissements du monde entier,
12:34pour se dire que sur l'économie décarbonée, sur l'industrie,
12:38sur les véhicules électriques, sur l'hydrogène,
12:40sur toutes ces filières prioritaires,
12:42la France doit devenir leader, non seulement européen,
12:44mais l'un des leaders mondiaux là-dessus.
12:46Et c'est comme ça qu'au fur et à mesure,
12:48par notre innovation, par notre recherche et développement,
12:50et par la production retrouvée dans notre pays,
12:52nous arriverons à résorber ce déficit commercial.
12:54Pas autrement, il ne faut pas raconter l'histoire,
12:56ce n'est pas par quelques contrats qu'on arrivera à résorber le déficit commercial.
12:59Reproduisons chez nous, faisons de la réindustrialisation une priorité,
13:03et là on pourra effectivement être excédentaire sur notre balance commerciale.
13:05– Bien, Laurent Saint-Martin,
13:07vous avez été ministre du budget dans le gouvernement Barnier,
13:10il y a des discussions budgétaires aujourd'hui,
13:12engagées hier soir encore à Bercy,
13:14entre le gouvernement, les socialistes et les communistes,
13:18et les Verts.
13:19Et l'un des points de discussion, c'est la réforme des retraites.
13:23Est-ce qu'on se dirige vers une suspension de la mesure d'âge ?
13:27– Je crois que le Premier ministre a utilisé des termes choisis,
13:29pas de suspension de la réforme, mais du dialogue pour regarder…
13:33– De la mesure d'âge je parle.
13:35– Aujourd'hui je ne sais pas vous dire s'il y a une suspension prévue de la mesure d'âge.
13:39– C'est possible ?
13:40– Je crois que tout est sur la table.
13:42– Donc c'est possible ?
13:43– Je crois que tout est sur la table, je ne suis pas…
13:45– Ce que vous me dites, tout est sur la table, ça veut dire c'est possible.
13:47– Jean-Jacques Bourdin, je vous dis ce que je sais,
13:49je ne suis pas à la table des négociations, ce n'est plus mon rôle aujourd'hui.
13:52– Vous avez des informations à Bercy ?
13:54– C'est-à-dire que suspendre la réforme, les termes sont choisis,
13:56suspendre la réforme n'est pas à l'ordre du jour.
13:58Je vais aussi vous dire autre chose, effectivement…
14:00– Suspendre la réforme n'est pas à l'ordre du jour ?
14:02– N'est pas à l'ordre du jour, parce qu'en fait si vous voulez…
14:04– Suspendre certains points de la réforme est peut-être à l'ordre du jour ?
14:07– En fait si vous voulez, les paramètres de la réforme des retraites,
14:10vous l'avez eu à ces micros pendant des mois et des mois en 2023,
14:13vous les connaissez par cœur.
14:14Il y a la mesure d'âge, il y a le taux de cotisation,
14:18il y a le niveau des pensions.
14:19Si vous faites du paramétrique, il n'y a pas 36 solutions.
14:22Que tout ça soit mis sur la table pour regarder, comme l'a dit le Premier ministre,
14:26s'il y a une solution alternative qui puisse mieux convenir
14:29à davantage de forces politiques que la version de 2023,
14:32oui c'est effectivement les discussions qui peuvent avoir lieu.
14:34Et ça ne doit pas avoir lieu qu'à Bercy.
14:36Vous avez Catherine Vautrin et Astrid Panossian-Bouvet
14:40qui sont aussi en lien quotidien avec les organisations syndicales et patronales,
14:44avec les partenaires sociaux.
14:45– Ça avance dans la bonne direction pour vous ?
14:47– Elles sont en train de dialoguer là-dessus.
14:48– Est-ce que ça avance dans la bonne direction pour éviter la censure ?
14:51– Alors, deux choses.
14:52Il y a la stabilité politique et la trajectoire financière.
14:55Vous comprenez bien que c'est un chemin de crête qui doit être trouvé
14:58de la même façon que le gouvernement de Michel Barnier
15:00cherchait à trouver ce chemin de crête.
15:02La stabilité politique, je vais vous dire quelque chose
15:04en tant que ministre aussi de l'attractivité de notre pays,
15:06c'est extrêmement important.
15:07Ceux qui regardent la France dans le monde, il ne faut jamais l'oublier,
15:10nous ne sommes pas dans un bocal tout seuls.
15:12Ceux qui regardent la France à l'international
15:14nous regardent aussi pour la capacité maintenant à se stabiliser politiquement.
15:17Et donc c'est très important.
15:19Et donc il va falloir trouver des compromis.
15:20Et je crois, notamment le parti socialiste,
15:22puisque c'est quand même celui qui est aujourd'hui au cœur
15:24des négociations sur ces sujets-là,
15:26a davantage compris, peut-être que ces derniers mois,
15:28que la stabilité politique devenait prioritaire.
15:30Et que donc nous devrons trouver le meilleur compromis
15:34entre une trajectoire de redressement des comptes…
15:36– Le compromis, et nous sommes proches d'un compromis, franchement.
15:40– Je le souhaite.
15:41– Vous le croyez ?
15:42– Oui, je le crois.
15:43Je le crois parce que nous sommes dans une situation
15:47où personne n'aurait intérêt.
15:50À créer une instabilité politique chronique dans notre pays.
15:53Absolument personne.
15:55À part peut-être certains ingénieurs du CAO comme…
15:57– Qui nous serions dans une grave, très grave crise politique.
16:00– Je le crois.
16:01Qui pourrait avoir des conséquences sur une crise financière
16:05et sur une crise de tous les sujets qu'on a vus tout à l'heure.
16:07Dans un monde qui bouge et qui ne nous attend pas.
16:09Pardon, mais Donald Trump, il ne va pas se demander
16:12si la stabilité politique française est au rendez-vous pour agir.
16:15Plus il y aura d'instabilité en France et en Europe,
16:17plus ce sera évidemment une opportunité pour nos adversaires commerciaux
16:21notamment d'agir fort contre nous.
16:23Et donc nous avons besoin de cette stabilité politique.
16:26Et donc nous avons besoin d'un budget.
16:28C'est la priorité absolue aujourd'hui au point national.
16:31Nous avons besoin d'un budget.
16:32Je crois profondément que le groupe et le parti socialiste ont compris cela.
16:36Et les discussions qui sont en cours avec le ministre de l'économie,
16:38avec la ministre des Comptes publics
16:40et avec évidemment le Premier ministre et tous les ministres concernés
16:44ont vocation à aboutir dans les prochains jours, les prochaines semaines.
16:46Je le souhaite profondément.
16:47Je ne peux pas vous le dire évidemment avec certitude.
16:49C'est le principe des discussions, c'est le principe des négociations.
16:51– Mais ça va aboutir, vous pensez ?
16:52– Oui, je le crois.
16:53Je le crois parce que chacun a compris la responsabilité qui était la sienne.
16:56– Laurent Saint-Martin, dans le budget, vous avez été ministre du budget
17:00et ça concerne maintenant votre nouveau ministère, la hausse de la flat tax.
17:04– Oui.
17:05– Le prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital.
17:09Apparemment, le nouveau ministre de l'économie est favorable à une hausse de la flat tax.
17:13Vous aussi ?
17:14– Ce que nous avions proposé dans le budget initial avec Michel Farnier,
17:18c'était une contribution différentielle sur les hauts revenus
17:21qui pouvaient effectivement faire augmenter ce qu'on appelle la flat tax,
17:24c'est-à-dire la fiscalité sur les revenus du capital.
17:27Un peu, pas beaucoup, parce que c'est aussi un enjeu d'attractivité.
17:30– 30% ?
17:31– 33, 34% pour certains revenus, bien sûr.
17:36Seulement à partir, vous vous souvenez des seuils,
17:38seulement à partir de 500 000 euros de revenus pour un couple,
17:40donc on était quand même sur les très hauts revenus, etc.
17:42S'il y a cette mesure qui est reprise évidemment par le ministre de l'économie,
17:45le ministre des comptes publics, moi je crois que c'est une bonne chose.
17:48À partir du moment où c'est une mesure de justice fiscale,
17:50en fait c'est comme ça qu'il faut prendre le sujet,
17:52c'est pas une question de taux d'imposition, c'est une question de justice fiscale
17:55et avec un point de vigilance, mais je sais qu'Éric Lombard le porte également
17:59puisqu'il connaît bien l'avis des entreprises et de l'attractivité de notre pays,
18:02avec un point de vigilance qui est effectivement celui de ne pas casser
18:05ce qui a fait la force de notre politique d'attractivité,
18:07de notre politique de l'offre ces sept dernières années.
18:10Laurent Saint-Martin, j'ai une dernière question qui n'a rien à voir,
18:12mais elle vous concerne en tant que ministre, membre du gouvernement,
18:15responsable politique. Est-ce que vous approuvez Bruno Retailleau
18:19qui souhaite interdire le port du voile aux mères accompagnatrices
18:22dans les sorties scolaires ?
18:24C'est un débat que nous avons dans notre pays depuis très longtemps,
18:26probablement depuis 2004 de façon incessante.
18:29Je crois que la laïcité ce n'est pas cela, c'est ma conviction personnelle,
18:32je crois que la laïcité c'est très clairement au sein des établissements
18:37et je pense qu'on ne peut pas demander aux mères accompagnatrices
18:41de voir le voile interdit.
18:44Je crois que le débat n'est pas là dans notre pays
18:47et je crois que ce serait se tromper de priorité
18:51que de le faire sur le sujet des mères accompagnatrices
18:53qui, vous savez, moi j'ai été élu à Villeneuve-Saint-Georges,
18:55à Valenton, dans un certain nombre de quartiers
18:57où beaucoup de mères accompagnatrices sont voilées
18:59et je peux vous assurer que si vous n'avez pas ces mères-là présentes,
19:02vous n'avez pas les sorties.
19:04– Et pardon mais c'est un sujet très concret dans la vie quotidienne
19:07de beaucoup de nos concitoyens
19:09et je crois qu'il faut rester assez clair mais très ferme
19:13sur les règles de la laïcité avec la loi de 2004,
19:15c'est-à-dire être extrêmement clair et ferme au sein des établissements scolaires
19:19et s'en tenir à l'application de ces lois-là.
19:21– Je vous dis ça Laurent Saint-Martin,
19:23au-delà de la déclaration de Bruno Retailleau
19:25parce que je me souviens d'une interview que j'avais conduite
19:27avec Edwi Plenel, du président de la République Emmanuel Macron,
19:31en 2018, je lui avais posé la question, il m'avait répondu
19:34le voile n'est pas conforme à la laïcité.
19:36Voilà ce que m'avait répondu Emmanuel Macron.
19:39– Mais le voile n'est pas conforme à la laïcité dans le cadre de la laïcité.
19:43Dans l'espace public, que vous le vouliez ou non,
19:46le voile est autorisé.
19:48Et il s'agit de respecter les règles strictes de la loi de 1905,
19:54de la loi de 2004, ni plus ni moins.
19:56Et aujourd'hui je crois que nous avons un arsenal législatif
19:58qui est le bon sur ce sujet-là.
20:00La question du séparatisme, la question de comment est-ce qu'on fait davantage
20:07société et nation ensemble là-dessus,
20:09elle ne passe pas, je crois, par ces mesures-là.
20:11– Dernière question, est-ce que les Français d'Algérie se sentent en danger ?
20:16– Je ne le crois pas.
20:18– Les Français qui vivent en Algérie, aujourd'hui,
20:20vu les tensions qu'il y a entre la France et l'Algérie,
20:24est-ce que les relations commerciales ont changé aussi ?
20:26– C'est surtout les relations diplomatiques d'abord.
20:28– Oui, diplomatiques.
20:30– Qui se sentent évidemment dégradées.
20:32Vous faites évidemment référence au sort de Boalem Sansal.
20:35– Oui, Boalem Sansal.
20:37Et puis aux échanges entre les gouvernements algériens et français.
20:41– Bien sûr.
20:43On ne peut pas dire que l'ensemble de nos ressortissants français en Algérie
20:46sont en danger, sinon, évidemment, les mesures seraient prises en fonction.
20:50En revanche, vous évoquez évidemment,
20:53et vous sous-entendez la question de Boalem Sansal là-dessus.
20:56Et je crois qu'il faut être très très clair là-dessus,
20:58que son emprisonnement est scandaleux, ne doit pas avoir lieu.
21:02Que la France réclame évidemment sa libération,
21:05surtout en vue de son état de santé.
21:07Et que c'est aujourd'hui la priorité,
21:10puisque c'est le cas d'espèce qui trouble beaucoup de nos concitoyens,
21:13et a raison là-dessus.
21:15Et que donc nous continuons à appeler sa libération.
21:17– Merci à vous, Laurent Saint-Martin.
21:19Il est 8h57, Patrick Roger, juste après les informations de 9h.

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