Le co-fondateur du Front national, mort ce mardi 7 janvier à 96 ans, a assuré une longévité certaine à l’extrême droite ces 50 dernières années. Sa stratégie bien rodée de dérapages a cependant toujours été une entrave à la conquête du pouvoir avant que Marine Le Pen ne prenne la tête du mouvement.
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00:00Je dirais peut-être plusieurs héritages. Le premier, on pourrait peut-être lui
00:05lui délivrer le trophée du premier, on va dire, créateur du buzz politique.
00:11Je dis toujours, vous savez, aujourd'hui on a des, entre guillemets, parce qu'il a quand même un héritage compliqué, mais
00:17aujourd'hui on a des enfants de Jean-Marie Le Pen, notamment dans son parti, c'est-à-dire l'homme qui avait le sens de la formule
00:24jusqu'à, de manière volontaire évidemment provoquée, jusqu'à même peut-être se disqualifier
00:30de l'élection présidentielle avec cette fameuse phrase sur le point de détail, et il avait comme ça presque théorisé l'idée que
00:36chaque temps de parole devait être un temps
00:40médiatique fort où chaque phrase devait être reprise
00:43car il savait que son temps était compté, puisqu'à l'époque, vous savez, ça a changé aujourd'hui évidemment, vous voyez bien, sur vos plateaux
00:50vous avez les représentants et les élus, c'est normal de les inviter du rassemblement national, mais à l'époque Jean-Marie Le Pen
00:56n'était pas invité, et c'était très rare, et lorsqu'on lui donnait la parole, c'était en meeting, donc c'est peut-être ça déjà, la première chose c'est
01:03l'homme, peut-être le premier, qui a compris la force de la télé, de la petite phrase d'aujourd'hui qu'on retrouve même sur les réseaux sociaux,
01:09et deuxième point qui pour moi intéressant, je vais volontairement provoquer, pour les opposants à l'extrême droite,
01:15en fait il va manquer Jean-Marie Le Pen, évidemment je vais m'expliquer derrière, parce que sinon je vais m'attirer les foudres de mes camarades,
01:22mais en fait il va manquer parce que Jean-Marie Le Pen représentait
01:26la protestation par son vote, c'est-à-dire qu'il avait presque lui-même
01:32théorisé l'idée qu'il le représentait 15% à peu près, et lui-même pensait que s'il dépassait les 15%,
01:39il aurait entre guillemets des problèmes, il pensait même qu'il y avait un contrat sur lui, il le disait en off,
01:44il pensait que François Mitterrand avait fixé cette barre, et peut-être que s'il les dépassait, il pouvait avoir des problèmes, même physiques,
01:49pourquoi pas qu'on l'éliminerait, c'était peut-être du complotisme, peut-être il était parano, mais c'est vrai qu'il n'a jamais voulu le pouvoir,
01:54et c'est ça qu'il faut comprendre, c'est qu'aujourd'hui, il y a une page qui se tourne et peut-être que c'est la page
02:00Jean-Marie Le Pen, c'est peut-être le nom Jean-Marie Le Pen qui empêchait l'extrême droite
02:04d'arriver au pouvoir, et c'est peut-être le plafond de verre entre guillemets pour l'extrême droite qui
02:08vient de se briser, pour ceux qui évidemment luttent contre l'extrême droite, c'est aussi une mauvaise nouvelle, c'est pour ça que c'est paradoxal,
02:15c'est pas mort que c'est une mauvaise nouvelle pour les opposants à l'extrême droite.