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Regardez L'invité de RTL Matin avec Olivier Boy du 24 décembre 2024.

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00:00Et avec nous, avec nous en studio, Aurore Berger, bonjour madame, vous avez été nommée ministrière, ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, chargée de la lutte également contre les discriminations.
00:13Vous étiez en studio avec nous, vous avez entendu François Langlais, le tableau qu'il a dessiné sur les marges de manœuvre du ministre sur le budget sont inquiétantes.
00:22Est-ce que vous partagez le constat qui vient d'être fait et comment vous pouvez rassurer les Français ?
00:26J'essaie d'être un peu plus optimiste que François Langlais, sinon je n'aurais pas accepté de revenir au gouvernement, après je suis réaliste aussi, réaliste par rapport au parlement qu'on a, le parlement n'a pas changé cette nuit.
00:36La question c'est est-ce qu'on va tous accepter d'être un peu plus raisonnable, parce que de toute façon on n'a pas d'autre choix vis-à-vis des Français.
00:43Les Français s'inquiètent, ils s'inquiètent sur la question de la hausse d'impôts, ils s'inquiètent sur la dépense publique, ils s'inquiètent pour savoir en fait qui va à la fin payer les déficits et la dette.
00:51Et donc ça veut dire qu'on ne peut pas demain faire un budget dont la seule ligne ce serait des taxes et des impôts supplémentaires et des dépenses supplémentaires.
00:59Et donc oui, il va falloir tenir cette ligne-là qui est exigeante et difficile.
01:02Il y a une question qu'on se pose depuis hier soir, depuis l'annonce du casting gouvernemental, est-ce qu'il est vraiment plus solide que le précédent, que celui de Michel Barnier ?
01:11Je relis juste la phrase de François Bayrou hier chez nos confrères de BFM TV.
01:14Je suis persuadé que l'action que j'ai définie devant vous et l'équipe gouvernementale feront que nous ne serons pas censurés.
01:19Franchement, qu'est-ce qui peut lui faire dire cela ce matin ? On ne voit aucun signal positif de la part en tout cas de vos oppositions.
01:26Vous savez, je pense que ce n'était pas une évidence pour aucun d'entre nous d'accepter d'être membre du gouvernement, ni pour François Bayrou lui-même en vérité,
01:34parce que c'est extrêmement difficile, on est dans un contexte budgétaire, économique, politique où tout le monde nous dit que c'est impossible.
01:41Donc il faut être peut-être fou pour accepter, ou il faut peut-être avoir conscience qu'à un moment, c'est notre responsabilité d'essayer.
01:47Parce que si on joue à la roulette russe en permanence, si on se dit que tous les mois, tous les trois mois, on a un gouvernement qui est censuré,
01:53à la fin, il se passe quoi pour le pays ? Il se passe quoi pour nos agriculteurs qui attendent tout simplement qu'il y ait une loi d'orientation agricole ?
01:59Il se passe quoi pour les Français ? Il se passe quoi pour nos services publics ? Il se passe quoi sur les sujets, moi, que je porte, où on attend depuis longtemps que des réformes puissent être portées ?
02:07J'avais commencé à les engager, c'est pour ça que j'ai accepté de revenir aussi, le fait que le consentement soit intégré, par exemple, dans la définition du viol.
02:14Ce n'est pas des petits sujets.
02:16Quelques réactions, justement, des partis qui vont être chargés demain de répondre à la question de vous censurer ou pas.
02:21Laurent Wauquiez, le patron du groupe de la droite républicaine qui ne s'interdit pas de retirer son soutien.
02:26Olivier Faure qui dit que ce n'est pas un gouvernement, c'est une provocation.
02:30La coalition de l'échec, ça c'est Jordan Bardella du Rassemblement National.
02:33Et on a même eu tout à l'heure Arthur Delaporte du PS qui a eu cette expression.
02:36Vous allez nous dire ce que vous en pensez.
02:38Manuel Valls, le roi de la loose de retour au gouvernement.
02:41Quand on entend tous ces mots, encore une fois, on ne voit pas votre chemin qui vous fait face.
02:47Quand on entend tous ces mots, encore une fois, on peut se dire qu'on a été fou d'accepter.
02:51Ou alors on peut se dire que c'est peut-être légèrement excessif de leur part.
02:54Et derrière, ça génère quoi ?
02:56En fait, ils proposent quoi ?
02:58Ils promettent quoi aux Français ?
02:59Ils disent quoi à un moment sur la stabilité politique, institutionnelle, économique dont on a besoin dans notre pays ?
03:06Je crois que les Français, ils attendent de l'apaisement.
03:08Ils n'étaient pas hyper impatients de savoir qui occuperait quelle place.
03:12Je pense que ce n'est pas leur préoccupation première, surtout en 23, en 24 décembre.
03:15Ils veulent juste qu'on bosse, qu'on soit au rendez-vous, qu'on ait des résultats, encore une fois,
03:19sur les services publics, sur l'école, sur la lutte contre les violences, sur le rétablissement de l'autorité.
03:24C'est ça qui est attendu de nous.
03:25Les oppositions sont irresponsables, c'est ce que vous nous dites.
03:27Ce que je dis, c'est que ne même pas attendre qu'un Premier ministre puisse s'exprimer devant le Parlement
03:33pour dire voilà le projet que je présente.
03:35Voilà la feuille de route qui est celle qui sera donnée à mes ministres.
03:38Pour par principe dire que de toute façon, nous serons censurés, voire même que nous sommes donc évidemment des incapables.
03:45Oui, je pense que c'est excessif.
03:47Je pense que c'est surtout profondément inutile.
03:49Évidemment qu'on aura besoin de faire des compromis.
03:51Et donc, si on veut faire des compromis, ça veut dire qu'il faut qu'on ait des gens un peu raisonnables des deux côtés.
03:56Sinon, en effet, on sera collectivement voués à l'échec.
03:58Et à la fin, je pense que les Français ne feront pas trop la différence pour savoir qui est responsable de l'échec.
04:02On sera tous pris dans l'ananas.
04:04Que ce soit la majorité actuelle, le socle commun que nous avons aujourd'hui, ou que ce soit les oppositions.
04:09L'autre chose dont on parle beaucoup depuis hier, c'est d'un absent en l'occurrence du gouvernement.
04:13Xavier Bertrand qui a fait lui-même un communiqué de presse pour dire qu'il ne rentrait pas parce que son nom avait été barré par le Rassemblement National.
04:19François Bayrou a contesté cette accusation.
04:23Mais est-ce que vous êtes un gouvernement sous l'influence du RN ?
04:26Puisqu'on a quand même entendu ces derniers jours le RN qui ne voulait pas précisément de Xavier Bertrand au gouvernement.
04:33Et la décision finalement est allée dans leur sens.
04:35Déjà, moi je regrette sincèrement que Xavier Bertrand ne soit pas au gouvernement.
04:39Parce que c'est quelqu'un pour lequel j'ai beaucoup d'estime.
04:42Et qui, je crois, a été un grand ministre.
04:44Et qui aujourd'hui...
04:45Vous le regrettez ? François Bayrou a cédé au Rassemblement National ?
04:48Je crois que le Premier ministre a dit très clairement qu'il n'avait cédé à aucune pression de qui que ce soit.
04:53À un moment, il fait des choix.
04:54Gérald Darmanin, aujourd'hui ministre de la Justice, garde des Sceaux.
04:57Donc il y a des choix qui sont faits.
04:59Vous savez, un gouvernement...
05:00J'ai vécu plusieurs remaniements, heureux ou moins heureux.
05:03À un moment, jusqu'au bout, les choses peuvent bouger, évoluer, changer.
05:06C'est la vie politique.
05:07La question c'est pourquoi faire ?
05:09On n'est pas sous la surveillance, encore une fois, du RN.
05:12On est sur la surveillance des Français.
05:14De l'ensemble des Français et de l'ensemble des forces politiques.
05:17Parce qu'on sait qu'on peut être, évidemment, demain censurés.
05:20Mais encore une fois, ça veut dire quoi une censure
05:23où on a et l'extrême droite et toute la gauche qui se mettent d'accord ensemble ?
05:27Ils ne vont pas gouverner ensemble demain ?
05:29Ou alors je n'ai pas bien compris quels étaient leurs projets ?
05:31Donc le sujet c'est est-ce qu'il y a un projet alternatif, plus solide, plus stable,
05:36avec une majorité plus large à l'Assemblée Nationale ?
05:38Non.
05:39Mais ça veut dire que nous, on va devoir travailler pour convaincre, tout simplement.
05:43Vous répondez non à cette question.
05:44Donc ça veut dire que là, pour le coup, c'est un fait.
05:46Vous êtes sous la menace du RN.
05:48C'est eux qui vont décider.
05:49Comme ça s'est passé avec Michel Barnier.
05:51S'ils votent la censure, c'est terminé.
05:53Le RN seul, ça ne suffit pas ?
05:55Comme la gauche toute seule, ça ne suffit pas ?
05:57Rassemblement plus LFP, ça suffit ?
05:59Ça suffit, mais ça fait beaucoup de monde.
06:01En effet.
06:02Mais c'est l'alliance de tous les contraires, quand même.
06:04Est-ce que les électeurs qui ont voté pour le RN
06:06sont heureux de les avoir alliés à la gauche ?
06:08Est-ce que les électeurs qui ont voté pour le PS
06:10veulent les avoir alliés à l'extrême droite ?
06:12Et est-ce qu'ils n'en ont pas ras-le-bol
06:14de les voir alliés et soumis à la France insoumise ?
06:17Parce qu'à la fin, c'est aussi ça qui se joue.
06:19Moi, j'espère qu'enfin, le PS
06:22non pas nous soutiendra,
06:24parce que j'entends qu'on a des différences,
06:26voire des divergences,
06:27mais se dira qu'à un moment, ils valent mieux.
06:29Ils valent mieux que la France insoumise
06:31et que cette soumission systématique.
06:33Une dernière question là-dessus.
06:34C'était la responsabilité de François Bayrou
06:36d'élargir le socle.
06:37Et là, il a une réponse pour la gauche, en l'occurrence,
06:39avec un gouvernement dont on parle
06:41avec le couple et le binôme Bruno Retailleau-Gérald Darmanin
06:44à l'intérieur et à la justice.
06:46Donc avec deux hommes qui ont une volonté
06:48d'avoir une politique très ferme
06:50et j'allais dire très de droite.
06:52Et on entend que le RN a une influence déterminante.
06:55Comment vous voulez convaincre la gauche
06:57d'être bienveillante à votre rencontre avec cela ?
06:59C'est pas parce que le RN revendique avoir une influence
07:02qu'ils en ont une.
07:03Moi, après, je suis lucide.
07:05On a un bloc aujourd'hui d'extrême droite,
07:07de Marine Le Pen et de ses amis,
07:09qui fait 140 députés.
07:11Donc, moi, je ne suis pas là pour mépriser
07:13des parlementaires qui représentent des Français.
07:15Moi, quand j'étais ministre, et je le redeviens,
07:17j'ai en fait toujours travaillé
07:19avec les parlementaires qui avaient été choisis par les Français.
07:21Je n'ai pas voté pour l'extrême droite
07:23comme je n'ai pas voté pour la France insoumise.
07:25Est-ce que c'est un gouvernement qui penche à droite ?
07:27C'est un gouvernement qui a travaillé
07:29avec ceux qui avaient envie de travailler
07:31avec le Premier ministre, encore une fois.
07:33Donc, à la fin, vous me parlez de Bruno Retailleau-Gérald Darmanin,
07:36est-ce qu'il y a une attente d'ordre et d'autorité dans le pays ?
07:38Est-ce qu'il y a une attente de laxisme ?
07:40Je crois qu'on a la réponse de manière assez évidente
07:42à cette question-là.
07:44Moi, je sais encore une fois que sur mes sujets,
07:46dans ces cas-là, on va dire quoi ?
07:48La lutte contre les violences sexuelles, c'est par principe quelque chose de gauche.
07:50Non, c'est de l'intérêt national.
07:52Enfin, c'est une nécessité.
07:54Regardez, on sort quand même d'un procès historique
07:56avec justement le délibéré sur le procès Mazan,
07:58le courage, la dignité de Gisèle Pellicot.
08:00Ça redevient un ministre.
08:02C'était un secrétaire d'État.
08:04Ça redevient un ministre.
08:06Qu'est-ce que vous avez comme projet
08:08par rapport à ce procès ?
08:10Qu'est-ce qu'il vous a appris ?
08:12Qu'est-ce qu'il faut traduire dans la loi ou dans l'évolution du code pénal éventuellement ?
08:14Je crois que c'est ce que ça a appris
08:16à l'ensemble des Français, et bien au-delà d'ailleurs,
08:18c'est que les violences sexuelles, elles se nichent au cœur
08:20de notre intimité, et c'est ça qui est le plus
08:22violent à appréhender.
08:24C'est que celui qui viole, celui qui agresse,
08:26ce n'est pas la mauvaise rencontre
08:28en fin de soirée dans un parking.
08:30Ça peut être ça, mais c'est
08:32malheureusement extrêmement minoritaire.
08:34C'est d'abord dans nos familles que ça se joue,
08:36c'est la question de la lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants,
08:38c'est la lutte contre les violences sexuelles
08:40faites aux femmes, et donc c'est ça
08:42qu'on doit réussir à porter,
08:44c'est démontrer ce que veut dire le consentement,
08:46et donc l'expression de ce consentement.
08:48C'est pour ça qu'il faut changer notre code pénal
08:50et intégrer la question du consentement
08:52dans la définition du viol, c'est pour ça
08:54qu'il faut revoir les règles de prescription.
08:56Moi j'avais déposé une proposition de loi qui devait
08:58être étudiée en janvier, je pense qu'elle le sera,
09:00et donc j'imagine qu'évidemment,
09:02nous la soutiendrons, puisque encore une fois
09:04c'est une nécessité absolue que de revoir nos règles.
09:06Vous êtes également ministre déléguée à la lutte
09:08contre les discriminations, j'avais envie de vous parler
09:10de cette phrase de Donald Trump hier,
09:12je vous la cite, il veut mettre la fin
09:14au délire transgenre.
09:16Ce sont des questions qui agitent
09:18également dans notre pays, par exemple
09:20sur cette question-là, sur la question d'éducation
09:22des enfants, l'éducation sexuelle,
09:24mais également sur ces questions-là,
09:26vous êtes favorable à ce que ce soit abordé
09:28à l'école, à partir de quel niveau scolaire ?
09:30Alors moi j'ai toujours dit, parce que vous savez
09:32qu'il y a eu des polémiques avec le précédent gouvernement,
09:34qu'on avait une nécessité absolue d'avoir une éducation
09:36à la vie affective et à la sexualité
09:38dès le plus jeune âge. Après évidemment
09:40en fonction de la maturité des enfants,
09:42moi-même mère de famille, on n'aborde pas les mêmes choses
09:44à la maternelle et au lycée, pour des raisons évidentes.
09:46Par contre, dès la maternelle,
09:48on peut expliquer à nos tout petits
09:50enfants que personne n'a le droit de toucher leur corps,
09:52que personne n'a le droit de leur faire du mal.
09:54Ce que veut dire dire oui, ce que veut dire dire non,
09:56ça c'est une nécessité absolue
09:58quand on parle du consentement. Ça veut dire
10:00apprendre le respect, ça veut dire apprendre l'égalité,
10:02l'égalité entre les filles et les garçons,
10:04le respect vis-à-vis de toutes les familles
10:06qui existent dans notre pays tout simplement,
10:08qu'elles soient hétérosexuelles,
10:10qu'elles soient homoparentales, et ça
10:12c'est une nécessité encore une fois.
10:14Ça n'est pas encore le cas à l'école, est-ce que vous voulez que ça se traduise par un programme clair,
10:16obligatoire ? Il est temps que ce soit le cas.
10:18Pour tout vous dire, j'en ai parlé dès hier soir avec Elisabeth Born,
10:20puisqu'on va le porter
10:22ensemble, conjointement, éducation nationale
10:24et égalité femmes-hommes, et ce sera
10:26évidemment une priorité.
10:28Merci beaucoup Aurore Berger.

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