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Regardez L'invité de RTL avec Stéphane Carpentier du 15 juillet 2024.

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00:007h46, merci à vous tous d'être là. C'était donc à l'occasion d'un meeting en plein air que l'ancien président américain Donald Trump a été la cible d'une tentative d'assassinat touchée à l'oreille par une balle.
00:14Depuis, tout le monde s'interroge, comment un tireur posté sur un toit a-t-il pu tirer sur le candidat à la présidentielle ?
00:21Le FBI a notamment ouvert plusieurs enquêtes pour déterminer s'il y a eu des dysfonctionnements au sein des services de sécurité.
00:28On va y voir plus clair ce matin avec notre invité en direct, c'est Eric Stemlein qui nous fait la gentillesse d'être là.
00:33Bonjour à vous.
00:34Bonjour monsieur.
00:35Vous êtes ancien commissaire à la police judiciaire de Versailles, vous êtes diplômé du FBI, vous avez notamment été chargé de la sécurité du président de la République dans ses déplacements à l'étranger.
00:44Vous, avec votre regard de professionnel, comment vous pouvez expliquer ce qui est arrivé ?
00:50Alors, deux choses.
00:52Ce qui est arrivé, c'est que manifestement le tireur était, d'après ce que je comprends bien, à 120 mètres, 130 mètres du président, enfin Trump.
01:02Le service de sécurité rapproché qui s'appelle le Secret Service aux Etats-Unis a très bien réagi en évacuant le président, en le protégeant.
01:10Par contre, il n'y a manifestement pas eu de contrôle à l'extérieur de ce qu'ils appellent le périmètre de sécurité, et le problème vient de là.
01:19C'est-à-dire que quelqu'un qui a été armé a pu se trouver à une centaine de mètres du président pour tirer.
01:25Donc la vraie question, en fait, c'est, pour moi, l'analyse, c'est qu'il y a des normes au Secret Service et que la norme a été trop restreinte, elle a été restreinte au périmètre de sécurité qui était le meeting, en fait.
01:39Oui, c'est ça, parce qu'un toit qui est simplement à 120 mètres, ce n'est pas dans le périmètre de sécurité, ça ?
01:44Oui, mais évidemment, le problème, ce n'est pas ça, le problème, c'est le mot périmètre de sécurité.
01:50Le problème, c'est que le Secret Service occupe la sécurité du président des Etats-Unis ou des anciens présidents, et qu'à l'extérieur de ce périmètre de sécurité, c'est la police locale.
02:01Il y aurait eu un manque de coordination, en fait, entre le Secret Service et les polices locales.
02:05Mais c'est évident.
02:06Il y a plusieurs témoins qui racontent avoir alerté les policiers de la présence d'un individu armé sur le toit.
02:10Voilà, alors que, c'est ça, a priori, le contre-tireur que l'on voit sur les images du Secret Service, ils avaient repéré où était ce tireur sur le toit,
02:23mais le vrai problème, c'est la question, et c'est l'enquête du FBI qui le démontrera, c'est qui a laissé le tireur se balader avec une arme à côté dans un meeting présidentiel,
02:34depuis combien de temps il était là, comment il a pu rentrer sur le toit, pourquoi la police n'a rien fait, voilà.
02:39Éric Stemmlein, on précise les choses aux auditeurs, Secret Service, on en parle souvent, ce sont des hommes et des femmes qui sont chargés de la protection des présidents, c'est ça ?
02:48Oui, alors le Secret Service, c'est une agence fédérale, c'est-à-dire une police fédérale qui s'occupe de la fausse monnaie et de la protection du président des Etats-Unis, de sa famille et des anciens présidents.
02:59Ils ne s'occupent pas des autres ministres.
03:01Ils sont formés comment ?
03:03Ils sont formés dans une école de formation à la protection rapprochée, un peu comme en France, comme en Allemagne, comme dans tous les pays.
03:10Et je précise également que c'est le FBI qui est chargé de l'enquête, et le FBI est chargé de l'enquête sur les crimes contre les présidents des Etats-Unis depuis le tortade de Kennedy, donc c'est un crime fédéral.
03:24Secret Service sont en fait des bodyguards surentraînés, je peux le schématiser comme ça ?
03:29On peut schématiser comme ça, voilà.
03:31Est-ce qu'ils doivent accepter de devoir donner leur vie pour celle des personnalités ?
03:35Comme tous les services de protection.
03:37Vous avez vécu, vous, des épisodes où on a frôlé le pire dans le passé ?
03:41Personnellement, non. On n'a pas eu de...
03:47On n'a pas eu de... En France, on n'a pas eu d'attentats sur lesquels j'étais, de toute façon.
03:53Il y a eu bien sûr l'attentat sur Jacques Chirac en 2002 avec Brunerie, mais il n'y a pas eu d'attentats où on a frôlé le pire en France.
04:01Quelles sont vos expériences par rapport à ça, justement, lorsque vous avez été à la tête de la protection de personnalités ?
04:09L'expérience, c'est que c'est très compliqué, parce que c'est un travail de pure prévention.
04:15L'objectif, c'est d'évacuer la personnalité en cas d'incident ou d'attentat.
04:21C'est pas du tout pareil, c'est l'opposé d'un service de police judiciaire où on agit contre un criminel, etc.
04:27Là, on ne sait pas trop ce qui va arriver, donc c'est un travail de pure prévention,
04:31d'où l'importance de bien préparer les missions en avance, avec les périmètres de sécurité bien coordonnés.
04:37L'avantage en France, c'est que le responsable dans un département, par exemple, c'est le préfet.
04:43Donc il faut de l'anticipation, il faut penser à tout en amont, c'est ça ?
04:47On ne peut pas protéger à 100%, il y a toujours un risque possible.
04:55De toute façon, dans ce que l'on voit dans le monde entier, dans les différents attentats sur les personnalités à France et aux Etats-Unis,
05:03c'est que dans 99% des cas, c'est un individu seul qui agit avec une arme à feu et qui est dérangé psychologiquement,
05:10et qui n'a pas de contrôle de ce qu'on appelle des précurseurs.
05:14C'est le cas de Hinckley quand il a eu l'attentat sur Ronald Reagan en 1981.
05:20Hinckley était dans le service de presse à la sortie de l'hôtel et personne ne s'en est inquiété.
05:27C'est un peu le même cas qui s'est produit hier.
05:30Éric Stemmlein, je reviens à votre expérience à vous, je crois qu'en 1989, lors du bicentenaire de la Révolution à Paris.
05:36Vous aviez participé à tout ça, et notamment à la protection de Bush, le Président.
05:40Non, je n'ai pas participé, j'étais chef de mission du Président Bush, oui.
05:46Et c'était simple, ou il y avait eu des difficultés ?
05:48C'était très compliqué, parce qu'on était 30 policiers du service des voyages officiels,
05:53et les Américains, le secret de service était 300, avec leurs normes.
05:58Sauf que, bon, ici on est en France, donc c'est une question de souveraineté nationale.
06:04Et moi j'ai imposé, après des difficultés sans nom, à ce que mon adjoint, le commandant Lawrence, soit dans la voiture du Président des Etats-Unis.
06:12Et on vous a dit oui ou pas ?
06:13Comment ?
06:14On vous a dit oui ?
06:15Ben oui, finalement on m'a dit oui, oui, au motif de sécurité, parce qu'on a une voiture américaine, avec un chauffeur américain,
06:22et on n'a aucune liaison radio, donc ils ont accepté. C'était très compliqué, voilà.
06:27Pour revenir aux Etats-Unis, le monde va revoir Donald Trump ce lundi pour l'ouverture de la convention républicaine.
06:32Il y aura un meeting géant. Là, on peut imaginer que les moyens mis en place pour assurer la sécurité vont être gigantesques, non ?
06:39Oui, bien sûr. On ne va pas imaginer que les moyens soient inférieurs, voilà.
06:45Mais le candidat Trump, qui est un ancien Président, aura quasiment la même protection que le Président des Etats-Unis.
06:53On imagine bien. Merci Eric Stemmlein de nous avoir aidé à y voir plus clair ce matin en direct sur RTL.
06:58Je vous signale à ce sujet que dans un peu plus de 30 minutes, nous recevrons Laurence Nardon, chercheuse spécialisée.