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00:0011h-13h, sur Europe 1, Pascal Praud.
00:04François Bayrou promet de présenter son gouvernement avant Noël, il l'espère même dans le week-end.
00:08Le locataire de Matignon a promis de ne pas utiliser l'arme du 49-3, sauf s'il y a blocage absolu sur le budget.
00:13François Bayrou passera-t-il le risque de la censure alors que 65% des Français jugent que ses débuts à Matignon ne sont pas satisfaisants ?
00:21Nous sommes avec Arthur Delaborde, journaliste au service politique d'Europe 1. Bonjour Arthur.
00:25Bonjour à tous.
00:26Écoutons M. Bayrou hier soir sur France 2.
00:28Moi je pense que dans le week-end, il faut que le gouvernement soit présenté, en tout cas avant Noël.
00:34Et puis, chacun aura remarqué qu'il aura dragué, pardonnez-moi, c'est un peu trivial de le dire comme ça,
00:39mais il aura dragué M. Retailleau, mais j'ai envie de dire qu'il n'a pas le choix.
00:43Parce que dans la mesure où le parti socialiste ne vient plus, dans la mesure où la gauche retourne à la maison,
00:50eh bien il a compris qu'on retrouve l'équation du mois de juin, au moment de l'élection, lorsqu'on a appris les résultats.
00:59Seul un gouvernement qui rassemble la Macronie et les Républicains est viable, à condition que Marine Le Pen ne censure pas.
01:06Alors on ne sait pas si les Républicains seront à l'intérieur ou à l'extérieur,
01:10mais après ce qu'a dit M. Bayrou pour garder M. Retailleau, je pense que M. Retailleau sera du prochain gouvernement.
01:16Écoutons.
01:17Dans la formation du gouvernement, je pense que M. Retailleau a montré ces dernières semaines et derniers mois
01:26qu'il avait trouvé des décisions et des orientations qui répondaient à une partie de ce que l'opinion de...
01:35Alors Arthur Delaborde, je sais bien que la politique c'est la politique et que les gens ne sont pas naïfs,
01:38je remarque quand même qu'il a fallu attendre huit jours pour qu'ils le disent,
01:42et qu'entre-temps il avait demandé aux socialistes d'entrer dans le gouvernement,
01:46et c'était ce que disait Gautier Lebrecht tout à l'heure sur le plateau de CNews,
01:50il a demandé à Marine Tondelier d'entrer dans le gouvernement.
01:54Oui, il a tout fait pour finalement tenir sa promesse d'élargir le socle gouvernemental dont bénéficiait Michel Barnier,
02:03et manifestement, selon les derniers éléments qu'on a, il a échoué en tout cas sur ce plan-là.
02:09Vous l'avez bien résumé, les LR étaient, à partir du moment où aucune personnalité de gauche
02:15a même d'inverser la tendance à l'Assemblée entre au gouvernement,
02:20François Bayrou n'avait pas d'autre choix que de se tourner vers les LR,
02:23il semble que ça semble sur le point de se décanter avec les Républicains qui, eux, participeraient bien à un gouvernement,
02:31il semble aussi que Bruno Retailleau, le seul doute qu'on avait c'est est-ce que lui accepterait de rempiler au ministère de l'Intérieur,
02:39il semble que son entourage laisse entendre qu'en tout cas, François Bayrou aurait accepté la plupart des garanties, des conditions qu'il demandait pour rester à son poste,
02:49donc on s'oriente effectivement vers un socle commun qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celui...
02:56C'est Barnier 2 !
02:56Exactement.
02:57C'est Bayrou-Barnier même combat, mais j'ai envie de dire, c'est peut-être encore plus affermi, en tout cas en parole, pour les Républicains,
03:05parce que la loi immigration et même l'aide médicale d'État, je pense que M. Barnier était plutôt réticent,
03:12et dans les conversations entre Retailleau et Bayrou, Bayrou aurait accepté l'idée que l'aide médicale d'État se transforme en aide médicale d'urgence.
03:23Donc c'est un signal qui a été envoyé, ça aussi c'est des informations que donnait tout à l'heure l'ami Gauthier Lebret sur l'antenne de CNews.
03:31Oui, apparemment ça fait partie des points qu'il a donc accepté parmi la feuille de route présentée par Bruno Retailleau.
03:39Il donne des gages, mais il n'a finalement pas d'autre choix, puisqu'on le répète, il est tenu quelque part par les Républicains,
03:47qu'il faut le rappeler ont aussi la majorité sénatoriale, ce qui est important, et quelque part il n'a pas d'autre choix.
03:54Et finalement maintenant, on va se retrouver dans une configuration qui ressemble à celle de Michel Barnier,
03:59où c'est Marine Le Pen qui va encore une fois décider à un moment ou un autre d'appuyer ou non sur le bouton de la censure.
04:07Donc de ce point de vue-là, François Bayrou a ménagé quand même des relations avec le RN,
04:14même s'ils n'ont pas participé aux négociations encore qu'ils se tenaient hier à Matignon et qu'ils se sont quand même tenus à l'écart avec les Insoumis.
04:22On n'invoque pas directement l'argument de l'arc républicain, on dit qu'on ne réunit que les partis qui ont exercé des fonctions gouvernementales ces dernières années.
04:33Jusqu'où Marine Le Pen va accepter, et combien de temps Marine Le Pen va accepter que François Bayrou reste à Matignon, c'est la grande incertitude.
04:42Et puis il y a un calcul, évidemment pour Marine Le Pen, il y a un calcul électoral, parce qu'elle a intérêt à avancer le calendrier de la présidentielle.
04:51Bien sûr, et s'il y a une nouvelle censure, et bien sans doute en première ligne, ce pourrait être le président de la République.
04:58Alors on est avec un auditeur ?
04:59Sur ce point-là, moi je pense que Marine Le Pen aura encore plus de facilité à censurer François Bayrou qu'elle n'a eu à le faire pour Michel Barnier,
05:11puisque en réalité, François Bayrou, l'argument de la censure découle presque de source pour Marine Le Pen, il est l'allié principal d'Emmanuel Macron,
05:21il va incarner la continuité de la Macronie.
05:24Ah la continuité de la Macronie, attention, les LR peuvent être très puissants dans ce gouvernement, il faut attendre, il faut attendre.
05:30Louis est avec nous, Louis qui est ingénieur, bonjour Louis.
05:34Bonjour Pascal.
05:36Vous nous appelez d'où ?
05:37De Tours.
05:38De Tours, c'est entendu, donc vous vous apprêtez à célébrer Noël, mais vous avez peut-être une analyse à nous proposer, une analyse politique.
05:48Oui, effectivement, d'ailleurs je ne suis absolument pas surpris de retrouver François Bayrou dans le choix d'Emmanuel Macron,
05:53parce qu'après Barnier, on pouvait s'attendre à un profil assez similaire, c'est des hommes qui pour moi sont de la même génération,
06:00c'est-à-dire de l'ancien temps, et qui incarnent une époque UMP, PS, Modem, on pensait en avoir tourné la page,
06:09moi je l'ai assez peu connu finalement, je suis assez jeune, et je l'ai voir redébarquer à nouveau.
06:14Bon, ça ne me paraît pas surprenant en fait, parce que pour moi c'est un symptôme.
06:18En fin de compte, attirer des personnalités politiques en fin de course, ça montre que personne n'a envie de se lancer dans un projet perdant,
06:25voyez, et on a dû aller récupérer les plus désespérés.
06:28Les seuls qui acceptaient, je suis terrible, je sais, quand je dis tout ça, mais je le pense sincèrement,
06:33les seuls qui acceptaient de potentiellement pouvoir dire un jour qu'ils ont été Premier ministre, ne serait-ce que deux, trois mois,
06:39voilà, ils mourront sans doute avec cette petite satisfaction.
06:44C'est-à-dire que pour M. Bayrou, et je parle sous le contrôle d'Arthur Delaborde, il y a un calcul, c'est la présidentielle.
06:50C'est-à-dire que son intérêt, M. Bayrou, c'est de rester le plus longtemps possible pour crédibiliser et arriver
06:56dans une possibilité de rassembler le camp, le bloc central, derrière son panache blanc.
07:03Exactement, François Bayrou n'a jamais caché ses ambitions présidentielles, on savait aussi qu'il rêvait de s'installer à Matignon.
07:12Après, il part quand même avec... C'est pour ça que, pour moi, il y a beaucoup d'arguments liés à la personnalité de François Bayrou
07:18qui vont finalement conduire inévitablement vers une censure, c'est que mon analyse, évidemment...
07:24Vous pensez ? C'est marrant.
07:25Je pense, puisque à la fois dans le camp présidentiel, la candidature de...
07:30Si tout se passe bien pour François Bayrou, qu'il réussit finalement à tenir, à faire passer un budget,
07:36même à aller au-delà en avançant sur d'autres textes, il y a beaucoup de prétendants dans le camp présidentiel à la succession d'Emmanuel Macron
07:43qui n'ont pas intérêt à cela. D'ailleurs, on voit des postures plutôt en retrait pour le moment dans le camp présidentiel.
07:50Sauf que M. Bayrou, il a un avantage, c'est qu'il peut proposer des portefeuilles.
07:54Parlons de Gabriel Attal, par exemple. Ce ne serait pas idiot d'imaginer Gabriel Attal ministre de l'Éducation nationale.
08:02Il y a été, il avait plutôt bien marché à travers la baïa, une ou deux nouvelles symboliques.
08:09Alors, comme il est resté très peu de temps, les résultats ne sont pas forcément très importants.
08:14Mais il est dans ces cas-là ministre, il est dans le domaine politique très présent,
08:21et dans ces cas-là, lui-même peut attendre un petit peu avant de faire exploser le gouvernement.
08:28Vous pensez à l'hypothèse de Gabriel Attal qui rentrerait ?
08:32Moi, j'y pense. J'ai aucune information. Mais quand j'ai aucune information, j'essaye de penser tout seul.
08:39Je pense que M. Attal, il a envie, comme tous d'ailleurs. Tout le monde a toujours envie de rentrer.
08:45Et qu'on ne me dise pas que c'est parce qu'il a été Premier ministre qu'il n'a pas envie de rentrer.
08:48Croyez-moi, ils ont tous envie d'en être.
08:51Donc, dans ces cas-là, tu mets Gérald Darmanin, pourquoi pas.
08:56Tu fais rentrer à la justice, pourquoi pas, Gérald Darmanin.
09:00Darmanin et Retailleau, tout ça, ça peut fonctionner ensemble.
09:03C'est des listes possibles.
09:05On marque une pause. 11h44, et puis vous allez pouvoir nous donner vos suggestions, bien évidemment, tout de suite.
09:10Au 0, 1, 80, 20, 39, 21, 11h, 13h, vous écoutez Pascal Frévo sur Europe 1.
09:21De 11h à 13h, sur Europe 1, Pascal.
09:23Il est 11h49, on va, dans une seconde, saluer notre ami Nicolas Carreau, qui est venu avec des beaux livres, des livres de Noël.
09:30Bonjour, j'allais dire bonjour Père Noël.
09:33On va remercier Arthur Delaborde, mais d'abord, je voudrais vous faire écouter François Bayrou.
09:39Hier soir, au conseil d'agglomération de Pau, il est intervenu cette fois-ci, à distance, en visio.
09:45Et il a compris comment ça marchait.
09:48Présent à l'écran, M. le Président, la parole est à vous.
09:52On soutient, on soutient.
09:54Cognac G.
09:56Non, on n'entend pas.
09:58C'est bon, c'est bon, c'est bon, j'avais pas branché le micro, donc...
10:02Ça va marcher beaucoup moins bien, forcément.
10:04Mes chers collègues, c'est le premier réunion de conseil que je rate en 10 ans.
10:12Et c'est peut-être pas le dernier.
10:16Merci Arthur Delaborde, vous allez avoir du travail, pas de réveillon peut-être ?
10:22Oui, on attend, on attend la composition.
10:24Pensez, sérieusement, il a dit ce week-end avant Noël, ça serait lundi peut-être, pas sûr ?
10:28Lundi, une fenêtre de tir dimanche.
10:30Lundi, ce qui est compliqué, c'est que c'est la journée d'hommage aux victimes du cyclone à Mayotte.
10:36Donc, ça pourrait être samedi-dimanche.
10:38On dit que c'est pas le timing idéal.
10:40Et mardi 24 décembre ?
10:42Mardi, ça paraît compliqué aussi.
10:44Non, mais c'est quand même un peu plus simple maintenant, puisqu'il y a juste à piocher dans la Macronie et chez les Républicains.
10:52En fait, c'est un copier-coller du gouvernement Barbnier.
10:56On va retrouver peut-être 50% ou 60%.
10:59Simplement, on va enlever Mme Jeunetet de l'Éducation Nationale, peut-être M. Migaud, peut-être, pas sûr d'ailleurs.
11:06Peut-être, il y aura d'autres personnalités avec le même profil que M. Migaud.
11:09Mais je pense qu'à l'économie des finances, on pourra changer et je parie que M. Attal sera dedans.
11:14Mais je peux me tromper, je parie.
11:16Je fais un petit pari.