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Je vais vous faire plonger dans l'enfer de l'algorithme Parcoursup. Il est opaque, il est flippant. Oui, mais l'avenir de nos enfants en dépend...
Regardez Un point, c'est tout ! avec Isabelle Saporta du 19 décembre 2024.

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00:00C'est l'heure de votre tablée du petit matin et on commence donc par vous Isabelle Saporta,
00:05la plateforme Parcoursup, plateforme d'orientation post-bac a ouvert hier et loin de vous rassurer,
00:11ça vous plonge dans de terribles angoisses. Bienvenue dans Parcoursup, l'escape game
00:17anxiogène dont on espère, sans trop y croire, que nos enfants vont sortir indemnes. J'ai déjà
00:23suivi trois réunions pour comprendre comment ça fonctionne, force est de constater que plus on
00:28m'explique, moins je comprends, et j'ai une furieuse impression d'être impuissante et de
00:32jouer la vie de ma progéniture à la roulette russe. Dès la seconde, on a dû choisir des
00:37options dont je ne comprenais même pas l'intituler. A la fin de la première, il a fallu en retirer
00:42une, sauf qu'on ne sait jamais laquelle enlever, alors on se fait des nœuds au cerveau et on se
00:46lance dans de fastidieux calculs de probabilités. On essaye d'agencer les options, l'âge du capitaine,
00:53les choix, la probabilité de les avoir, pour voir si ça matche avec sa vocation,
00:57sauf que la réalité, c'est qu'à 16-17 ans, sauf miracle et petit génie, nos enfants n'ont pas de
01:04vocation. En revanche, par la grâce de Parcoursup, ils savent que la vie va être compliquée. Cette
01:10année, sur Parcoursup, ils nous ont rajouté un simulateur, c'est pour nous aider, donc sous
01:16couvert de nous montrer ce à quoi nos enfants peuvent prétendre, ça va surtout nous inciter
01:19à ne pas rêver trop grand. Surtout, ne pas prendre le risque de ne rien obtenir. Les enseignants
01:26nous l'ont bien répété, c'est simple, Parcoursup, c'est viser petit et sans ambition, pour espérer
01:31avoir quelque chose. C'est peut-être anxiogène, mais c'est sans doute le moins mauvais système et
01:37ça évite les files d'attente interminables qu'il y avait à notre époque, l'époque du Minitel,
01:40vous vous souvenez ? Oui, c'est ça. Mais dans le monde d'avant, si on était débrouillard et
01:44bosseur, on pouvait prendre son destin en main, se battre pour que son dossier soit au-dessus de
01:49la pile. Puis il y avait un autre truc un peu fou, Jérôme, c'est qu'avant on pouvait parler à de vrais
01:53gens, auprès desquels on pouvait vraiment plaider notre cause. Maintenant, on confie notre avenir à
01:58un algorithme. Certains parents plus fortunés finissent par prendre des coachs qu'ils vont payer
02:02entre 500 et 1000 euros pour aider des enfants qui en ont sans doute bien moins besoin que les
02:07autres. Une chose est certaine, c'est pas avec cette boîte noire au fonctionnement opaque que
02:11notre monde deviendra plus juste. Ça fait peur, merci.

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