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00:00L'adoption prochaine, on l'espère, d'un budget pour 2025.
00:04Pour en parler, j'ai le plaisir d'accueillir Cécile Kuckermann, bonjour.
00:07Bonjour.
00:08Vous êtes la présidente du groupe communiste et canaqui ici au Sénat.
00:11Votre réaction tout simplement à l'adoption définitive de cette loi spéciale ?
00:17On l'a entendu, il n'y avait pas, il y avait consensus dans l'hémicycle pour adopter ce texte.
00:22Le pire est donc évité, mais la situation n'est pas pour autant satisfaisante,
00:26aussi bien d'un point de vue politique que budgétaire.
00:29Tout d'abord, d'un point de vue budgétaire, nous avions toujours dit que nous prendrions nos responsabilités
00:34et que notre Constitution est finalement si bien faite qu'il ne peut pas y avoir de risque de cataclysme financier
00:41et que donc il y a effectivement des débats politiques, il y a des projets qui sont proposés,
00:47certains sont contestés et qu'en tout état de cause, nous avons en responsabilité,
00:52qui nous oblige aujourd'hui, celle d'assurer le paiement des salaires, des pensions,
00:57de la continuité des services publics, voter cette loi spéciale.
01:01On a entendu certains, notamment sur les bancs de la droite, qui ont eu des mots durs à l'égard de la gauche,
01:09estimer que la gauche n'avait pas été suffisamment responsable en votant pour cette motion de censure.
01:17Que leur répondez-vous aujourd'hui ?
01:18Écoutez, vous savez, je crois qu'on peut faire des parties de ping-pong pour savoir qui est responsable ou non.
01:23Je ne sais pas qui est responsable en acceptant de constituer un gouvernement dès lors que l'on perd des élections.
01:30Donc moi, je ne rentre pas dans ce jeu-là. Je crois que la seule responsabilité, elle, se pose aujourd'hui face aux Français.
01:36Le vote de cette loi spéciale est aujourd'hui une réalité.
01:40La responsabilité est donc celle-ci. Le débat politique continuera.
01:43Et j'entendais dès aujourd'hui certains, y compris, appeler à un nouveau budget avec encore plus de rigueur que celui qui nous a été présenté.
01:50Comme quoi, vous voyez, il faut toujours s'en prémunir et nous continuerons, en tout cas, d'exiger un vrai budget avec des vraies mesures de justice sociale,
01:59de justice fiscale et d'aide aux collectivités pour leur permettre d'investir et de répondre aux besoins de nos concitoyens.
02:04On entend notamment les mots de la droite autour de la facture de la censure.
02:08On a vu l'agence de notation Moody's qui a dégradé la semaine dernière.
02:13L'agence Moody's a dégradé la note une fois le Premier ministre nommé.
02:18Donc l'agence Moody's n'a pas, le soir de la censure, dégradé la note de la France.
02:22Donc je crois qu'il ne faut pas agiter des peurs inutilement.
02:25Nous avons aujourd'hui des agences de notation qui se sont immiscées dans le débat démocratique français.
02:30C'est inacceptable. Mais les agences de notation n'ont pas dégradé notre note le soir du vote de la censure.
02:36Donc je crois que ce sont deux choses différentes, indéniablement, en tout cas, inacceptables.
02:41Mais le chaos n'est pas sorti de la censure. Les difficultés sont sorties de la censure.
02:47Mais la censure est arrivée parce qu'il y a eu un mépris démocratique.
02:50Faut-il en finir aujourd'hui avec les zizanis politiques ?
02:53C'est ce qu'estime le gouverneur de la Banque de France pour le bien de la France
02:57qui, je le cite, risque l'enfoncement économique européen.
03:00Écoutez, je ne peux que partager ces propos.
03:02Il y aura toujours de la zizanie quand la démocratie n'est pas respectée.
03:07Je le redis et je l'ai dit plusieurs fois ici sur cette antenne ou ailleurs.
03:11Moi, je n'ai pas souhaité la dissolution de l'Assemblée nationale.
03:14Donc il y a eu une dissolution.
03:17La première des choses est d'en tirer les enseignements sortis des urnes.
03:20Donc tant que nous ne ferons pas ça, tant que nous pensons que le réel ne s'impose pas
03:25aux champs politiques, eh bien, il y aura très certainement beaucoup de zizanis
03:30parce que ne pas respecter la démocratie n'est pas acceptable.
03:33Vous avez rencontré hier le Premier ministre François Bayrou.
03:36Il est loin de faire l'unanimité à gauche, c'est le moins que l'on puisse dire.
03:40Ce n'est pas un homme de gauche, donc il ne fait pas l'unanimité à gauche.
03:42Ses premiers pas aussi ont été commentés et notamment, bon,
03:47faut-il le rappeler, son déplacement à Pau lundi,
03:52alors même qu'il y avait cette réunion stratégique à Mayotte.
03:56Certains ont aussi raconté, trouvé les consultations du Premier ministre un petit peu lunaires.
04:01Est-ce que selon vous, c'est aujourd'hui l'homme de la situation
04:05après cet entretien que vous avez eu avec lui hier ?
04:08Mais écoutez, je crois avant même d'avoir eu cet entretien.
04:11Il n'est pas l'homme de la situation parce que majoritairement,
04:14il ne rassemblera pas et il ne fédérera pas.
04:17Et donc, nous revivrons peut-être très certainement dans quel délai, ça, je ne le sais pas.
04:22Mais en tout cas, nous n'aurons pas de réorientation de choix politiques dans notre pays.
04:27Et c'est avant tout cela le vrai drame.
04:30Ce n'est pas de savoir maintenant qu'il est nommé, s'il est ou s'il n'est pas et comment il fera.
04:34Je crois qu'en tout cas, la politique qu'il entend dessiner et les accords politiques
04:38qu'il entend construire ne sont pas ceux issus des urnes et du scrutin du mois de juin et juillet dernier.
04:46Alors, vous souhaitez un projet de loi d'urgence qui comportera de nombreuses mesures consensuelles
04:51pour les agriculteurs, la Nouvelle-Calédonie, les tickets restaurants,
04:54l'indexation du barème de l'impôt sur revenu sur l'inflation.
04:58Est-ce que vous pensez réunir au-delà de votre groupe sur cette proposition ?
05:03On a commencé à entendre le rapporteur général du budget, le président de la commission des finances,
05:08qui disait qu'il y avait une proposition de loi qui pouvait être activée.
05:13Mais est-ce que vous pensez qu'on va devoir en arriver là compte tenu du fait que les discussions sur le budget risquent d'être compliquées ?
05:20Je pense que c'est même une exigence que nous en arrivions là.
05:23Parce que dans tous les cas, la débat sur le projet de loi de finances va se faire et prendra du temps.
05:29Et donc, il y a une exigence, il y a un impératif qui fait qu'au plus vite,
05:33nous puissions avoir un projet de loi portant différentes dispositions en matière fiscale, en matière sociale,
05:41qui réorientent les choix et qui visent à combler les lacunes de cette loi spéciale.
05:47Donc, je le souhaite, je le souhaite ardemment.
05:50Celle-ci peut être faite dès le gouvernement d'ailleurs nommé.
05:54Je rappelle à tout un chacun que nous sommes en session ordinaire.
05:57Il n'y a donc pas de coupure. Il y a une suspension de la séance.
06:01À tout moment, nous pouvons venir siéger, à tout moment.
06:04Et nous l'avons fait dans les périodes de crise.
06:06Je pense à la crise du Covid, savoir siéger en urgence rapidement sur des mesures qui répondent aux impératifs de notre pays.
06:14Donc, j'entends beaucoup de choses.
06:16Moi, je ne suis pas de ceux qui sont irresponsables.
06:20Je suis une femme avec les valeurs et mes engagements politiques.
06:24Je continuerai de les défendre.
06:25Et d'ailleurs, je veux dire aux Français qu'en défendant ces choix-là,
06:28il peut y avoir aujourd'hui, par un processus législatif, des réponses apportées très rapidement,
06:35dès la fin, dès les premiers jours de l'année, aux inquiétudes des Françaises et des Français.
06:41On peut également faire le choix de ne pas répondre à ces inquiétudes.
06:44Et dans ce cas-là, ce sera ceux qui ne font pas ce choix-là qui auront la responsabilité de l'inquiétude des Français.
06:50Merci beaucoup, Cécile Kuckerman, d'avoir répondu.

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