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Tout Public reçoit Vimala Pons, artiste tout terrain - théâtre, films, performances - pour un film, Le Beau rôle, dont le titre lui va comme un gant. Elle explique comment son "sentiment d'illégitimité" s'est transformé en "moteur créatif". Le Beau rôle est un film qui explore, ce qui est plutôt rare, ce qui se passe quand on se quitte et qu'on hésite à revenir ensemble. Une comédie romantique, "une rom-com, comme on dit maintenant". " Cela parle du fait que pour rester ensemble, il faut être créatif. Et qu'en fait, se séparer, ce n'est pas forcément se quitter". Elle évoque l'alchimie avec son partenaire à l'écran, William Lepguil, la complexité des relations amoureuses, le besoin de réinventer l'amour. "C'est ça, les comédies romantiques :  la base c'est qu'entre les deux acteurs, il y a une alchimie forte. s'il n'y a pas ça, c'"est très compliqué."

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00:00Tout public continue, Frédéric Carbone, accueillons à présent une artiste qui met
00:07son talent, son énergie au service de toutes les formes d'expression.
00:10Et oui, parce que si je vous dis seulement que c'est Vim à la ponce que nous recevons,
00:14vous allez vous demander de quoi on va parler ? Théâtre, cirque, performance, musique
00:19même, elle ne rentre dans aucune case et c'est très bien, elle en rigole.
00:22J'ai bon ou j'ai faux, Vim à la ponce, bonjour ?
00:26Vous avez bon.
00:28Aucune case !
00:29Toutes les cases.
00:30Je vais quand même dire pourquoi vous êtes là aujourd'hui, le beau rôle de Victor
00:34Roddenback au cinéma qui sort aujourd'hui, mais oui, il vous emmerveille ce titre, le
00:39beau rôle.
00:40Vous jouez partout, tout le temps, sur toutes les scènes.
00:41Disons que c'est un sentiment de se sentir illégitime partout qui crée un moteur très
00:48agréable en tout cas, que j'aime beaucoup et qui permet, comme on le disait dans les
00:51années 90, d'être une sorte de, de tenter d'être une artiste multimédia.
00:55C'est à ce poil ? Non, vous ne vous sentez pas illégitime partout.
00:59Non, mais c'est un petit peu comme plein de choses qui paraissent négatives, comme
01:03par exemple l'angoisse, c'est de l'exigence, je dirais que l'illégitimité, c'est un moteur
01:08créatif.
01:09Mais vous êtes bien partout aussi.
01:10Je suis bien avec vous.
01:11C'est bien, on en est ravis, Matteo Mastracci dans ce film, on est en tout cas dans le
01:17milieu du cinéma et du théâtre.
01:19Allez, petite bande-annonce.
01:20C'était Noémie, plutôt adorée.
01:21J'étais à le rôle.
01:22Sérieusement ?
01:23Ça va rouler, fais-moi confiance.
01:24Je ne serais pas le premier à faire un film et à répéter une pièce au même moment.
01:29On fait comment sans Ivanov ? On trouve un autre, un meilleur.
01:32Voilà, c'est un couple d'artistes, Henri et Nora, qui s'aiment et partagent tout, fusionnels
01:36et drôles, presque comme des meilleurs amis autant que des amoureux.
01:39Ils partagent aussi le goût du jeu et de la comédie.
01:41Le premier, cité, joue dans les pièces que la deuxième met en scène à Reims, mais
01:45Henri va décrocher un rôle au cinéma à Paris, mettre tout cet équilibre en jeu.
01:49Très joli film à la fois sur les goûts, les codes de certains milieux culturels mais
01:52aussi ce qu'on partage presque par télépathie quand on se connaît et qu'on s'aime depuis
01:57tant d'années.
01:58Film qui explore aussi ce qui est plus rare, ce qui se passe quand on se quitte et qu'on
02:01hésite à revenir ensemble avec un duo d'acteurs, lui aussi, Vi Malaponce et William Lepguil,
02:06vraiment formidables et attachants.
02:08Ça aussi, ça vous va bien ?
02:09Si ça vous bat, moi je suis bien.
02:12Si ça vous bat, ça vous va, bon bref, voilà.
02:16Si ça vous bat, non on ne repasse pas.
02:18On va appeler ça une comédie du remariage.
02:21Vi Malaponce, on a plus l'habitude anglais ou américain, ce genre de duo-là, ce genre
02:27de film-là, c'est un peu dans votre imaginaire aussi ?
02:29Oui, totalement, je trouve que c'est un film surtout qui parle plus que du milieu du théâtre
02:35et du cinéma, c'est un film qui parle du fait que pour rester ensemble, il faut être
02:38créatif et qu'on aime toujours malgré tout et qu'en fait, se séparer, ce n'est pas forcément
02:43se quitter, qu'une histoire d'amour, elle peut avoir plein de phases et que finalement,
02:48do you believe in love, after love, comme dit Cher, qu'est-ce qui reste après que l'état
02:54amoureux soit fini, comment on se construit là-dessus et tout ça, en fait, je trouve
03:00que c'est plutôt ça l'ADN du film et du coup qui en fait, comme on dit maintenant,
03:03une rom-com.
03:04Une rom-com, absolument.
03:05Il a dit fusionnel, Mathéo, pour parler de votre couple, il apparaît évident, en fait,
03:10c'est totalement une évidence, elle et lui.
03:13Oui, c'est vrai qu'il y a quelque chose, encore une fois, dans les duos qui sont artistes
03:20ou en tout cas, même pas que forcément artistes, des gens qui ont la même passion parce que
03:24comme on dit, s'aimer, ce n'est pas se regarder dans le blanc des yeux mais se regarder dans
03:27la même direction.
03:28Il y a quelque chose d'explosif là-dedans qui crée un espèce de double blast, comme
03:32on dit, de double orgasme dans le sens où l'amour, c'est une montée de sérotonine,
03:37la création sous toutes ses formes ou la passion, c'est une montée d'endorphine et du coup,
03:42quand on a ces deux choses-là, ça rend une relation complètement addictive et on
03:46ne peut plus retourner à des relations simplement où on mange des sushis et on regarde un DVD.
03:50C'est bon les sushis en même temps ?
03:51Non.
03:52Tout est bon quand c'est avec vous.
03:53Vous m'avez proposé un bouillon de poule avant d'arriver ici.
03:56Je n'aurais pas dû partir cuisine, je n'aurais pas dû partir cuisine.
04:01Il y a quelque chose que j'ai beaucoup aimé, Vimalapose, justement pour illustrer cette
04:04espèce d'évidence et cette idée que dans un couple comme ça, il n'y a pas forcément
04:08besoin de se parler pour se comprendre, une très belle petite invention dans le film.
04:13On le dit ou on ne le dit pas ? C'est arrivé à traduire qu'on n'a pas besoin de se parler,
04:18on se comprend.
04:19Oui, c'est télépathique.
04:21C'est un moment où Nora et Henri, les deux personnages, se regardent à des moments clés
04:26du film et où en général, il y a une tension et en fait, ils arrivent à lire dans les
04:30sensations de l'autre et c'est sous-titré en dessous.
04:32Effectivement, c'est un très joli moment.
04:36Je pense que l'amour est télépathique.
04:38Mais toutes les formes, même d'amitié et tout.
04:40Sur l'alchimique que vous formez à l'écran, qui est formidable à voir avec William Lepguil,
04:45il se trouve que je l'ai interviewé pour autre chose, pour un film, le film de Diastème,
04:49Joli Joli, qui va sortir le jour de Noël et je lui ai demandé du coup, j'ai dit, on
04:53reçoit Vimalapose avec qui il a tourné avec vous, qu'est-ce que tu as envie de lui dire
04:58comme message ? J'ai dit vous parce qu'on se voit évidemment au micro.
05:01Écoutez.
05:03Bien sûr.
05:06C'est ça ? Elle va comprendre ?
05:08Il faut traduire.
05:09Donc voilà, c'est un private joke, j'imagine, mais est-ce que vous pouvez nous en dire plus ?
05:17Voilà.
05:19Non mais je vous le garde parce que j'attends la suite.
05:21On ne saura pas ce que c'est.
05:23Un complot qui a des chiens.
05:25Ouais, voilà.
05:26Mais après, je pense que c'est aussi ça les comédies romantiques, c'est que la base,
05:30c'est que les deux acteurs, il y a une alchimie forte.
05:32S'il n'y a pas ça, c'est très compliqué.
05:35En fait, entre les prises, il y a quelque chose où il faut renouveler cette espèce
05:38d'étincelle et nous, en faisant, en dialoguant comme des toutous, des fois, ça nous maintenait
05:46en énergie de rire, en humour et en amour puisque finalement, l'un ne va pas sans l'autre.
05:52Donc c'était vos dialogues, ça ? Ce que vous venez de vivre, c'était des dialogues
05:56entre des scènes ? C'était notre échauffement entre des scènes
05:59pour maintenir cette tension animale ? Vous ne parlez pas chat ? Vous parlez que chien ?
06:06Non, que chien, ouais.
06:07Que chien, on est dans le temps, mais il faut avoir ses principes.
06:10Vous disiez, et à juste titre, qu'on était dans le monde du cinéma et du théâtre,
06:15on aurait pu être totalement ailleurs aussi et on voit qu'il y a justement l'idée
06:19dans ce film de ne pas être dans la caricature, loin de là de l'entre-soi, d'un milieu
06:24parisien.
06:25C'est tourné, je crois, Mathéo le disait, à Reims.
06:27Ce ne sont pas ces paysages-là, des paysages parisiens.
06:29Il y avait ce souci-là, évidemment, de l'ancrer quelque part et pas dans la grande ville.
06:34Je pense qu'il y avait ce souci-là parce que la culture en France, qui est absolument
06:38menacée en ce moment, surtout dans les subventions, et qu'il y a une scène très particulièrement
06:46de la performance actuelle, je pense à Gisèle Vienne, Philippe Ken, Castellucci, Vincent
06:50Matte-Keygne, Théo Mercier, Ouna Dehorty, Miette Warlop, il y a tous ces gens-là où
06:55j'étais très heureuse de travailler avec Victor Rodenbach qui connaît bien le théâtre
06:59contemporain et qui voulait aussi, même si ce n'est pas le sujet du film, que cette
07:03espèce de tapisserie derrière qui sert de fond pour raconter cette histoire soit relativement
07:10fidèle à une idée du théâtre qu'on voit souvent plutôt mal représentée au cinéma,
07:15tout comme le cirque d'ailleurs.
07:16Du coup, j'en suis très fière et du coup, il y a toutes les villes de France qui ont
07:20leur grand théâtre.
07:21Parlons-en justement du cirque, parce que je crois que vous avez choisi de faire le
07:25Centre National du Cirque de Châlons-Champagne plutôt que la Comédie-Française à un moment.
07:31Vos parents ont eu du mal à comprendre, pour vous c'était une évidence de passer par
07:35là et pourquoi ?
07:36Parce que moi je viens du milieu du sport, j'ai d'abord été très sportive, je suis
07:41championne départementale de votre scène de karaté Chautauquan, et j'ai fait du tennis,
07:45j'ai eu un contrat à Babola et à Didas, et donc je pense que…
07:48Elle existe encore Babola ?
07:50Enfin, moi j'avais trois raquettes, mais disons que oui, je pense qu'il y a quelque
07:57chose où l'idée de performance en général qui passe par le filtre du corps et où il
08:03faut transpirer, il faut donner quelque chose, en fait il faut perdre quelque chose pour
08:08donner quelque chose.
08:09Et cette chose-là, elle me paraissait évidente dans les écritures contemporaines, dont le
08:13cirque en France est une exception depuis les années 80, et où les écritures très
08:18contemporaines se situent là.
08:20Et si je peux me permettre, ça se ressent dans votre façon de jouer ce rôle-là, on
08:25ne peut pas dire qu'il a un rôle physique absolument, et j'ai pensé très récemment
08:30à quelqu'un d'autre venu du cirque, Aloïs Sauvage, dans le film de Reda Kateb, il y
08:35avait la même chose, la même utilisation du corps.
08:37Ah oui ? Je n'ai pas vu le film, mais oui, c'est une très grande acrobate Aloïs,
08:41effectivement.
08:42Mais vous sur ce côté physique, dans un rôle qui n'est pas forcément… il y a une espèce
08:47d'intensité physique, est-ce que ça vient de là ? Est-ce que ça vient du cirque et
08:49de l'utilisation du corps particulière ?
08:51Après, moi, je n'ai pas l'impression, en vérité, j'ai l'impression que c'est
08:54vraiment un truc d'acteur, où de toute façon, acteur, ce n'est pas forcément répondre,
08:58c'est réagir, et réagir, c'est instinctif, et instinctif, c'est le corps.
09:02Trois petits chats, trois petits chats, chapeau de paille, voici ma réponse.
09:05Et voilà ma dernière question.
09:07Réfléchissez bien.
09:08J'ai lu dans Libération, qui vous fait un très joli portrait de vous, ces derniers
09:11jours, que vous aviez écrit à 13 ans la suite de Hook.
09:14Oui.
09:15Vous ne l'avez pas encore envoyé à Steven Spielberg ?
09:17Non, j'ai beaucoup de regrets de ça, effectivement, j'avais écrit au cahier du cinéma et à
09:21Première pour avoir l'adresse, il m'avait répondu, Première, pas les cahiers, et effectivement
09:25après je suis allée chez le dentiste et j'ai lu que Spielberg ne voulait plus tourner
09:29avec des enfants, donc j'ai capitulé, et je le regrette amèrement.
09:33Et vous l'avez toujours ?
09:34Je l'ai toujours, mais je peux l'envoyer effectivement, rétroactivement, comme les
09:36droits s'assèment.
09:37Je voulais juste préciser, comme on est dans la période de fin d'année et des bilans
09:40et des recommandations, que pour nos auditeurs qui voudraient voir ce que peut accomplir
09:45Vimalaponse, il y a donc ce film dont on parle, Le beau rôle au cinéma, il y en a d'autres
09:49qui vont arriver, il y a la série en place aussi de Jean-Pascal Zaddi, j'essaie de donner
09:53un champ assez large, il y a vos numéros d'acrobatie et de cirque qu'on peut trouver
09:57aussi sur internet, et il y a aussi la musique avec Compromat, le formidable duo Rebecca
10:03Warrior, Vitalik, vous êtes dans plusieurs morceaux et dans un clip, si je ne dis pas
10:07de bêtises.
10:08Exactement, je suis très fière, et puis je vais faire l'Olympia, je ne suis peut-être
10:12pas le droit de le dire, c'est trop tard, c'est du direct.
10:14Merci pour l'info.
10:16Et on est content que dans ce calendrier à ce point la chargée, vous ayez trouvé quelques
10:20minutes pour passer par ici, par le studio de France Info.
10:23Moi je suis très contente, c'est une première en plus, j'aime bien France Info.
10:26On le garde pour la promo, vous pouvez le redire, à quel point vous êtes bien sur
10:31France Info, ça sera pour la promo après.
10:33J'aime bien France Info, et je voudrais juste du bouillon de poule que vous m'avez promis.
10:36Elle est formidable.
10:37Je ne sais pas si on va la garder.
10:38Allez-le.
10:39Merci, vive à la pause, le beau rôle sur les écrans.
10:42Et tout public, c'est aussi en podcast et à réécouter sur franceinfo.fr.
10:45A demain, Frédéric.

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