• il y a 2 semaines

C’est l’histoire d’un territoire en quête d’un avenir durable…

Au cœur de la Lorraine, le syndicat mixte du SCoTAM, Schéma de Cohérence territoriale de l’agglomération messine et l’atelier de paysage Omnibus se sont lancé le défi d’imaginer l’identité d’une terre en pleine mutation grâce à la démarche paysagère.

Une démarche ambitieuse portée par l’outil Plan de paysage et récompensée en 2024 par le Grand Prix national du paysage.
Transcription
00:00C'est l'histoire d'un territoire en quête d'un avenir durable.
00:24Au cœur de la Lorraine, le syndicat mixte du SCOTAM,
00:28Schéma de cohérence territoriale de l'agglomération Messines
00:32et l'atelier de paysage Omnibus
00:34se sont lancés le défi d'imaginer l'identité d'une terre en pleine mutation
00:39grâce à la démarche paysagère.
00:43Une démarche ambitieuse portée par l'outil plan de paysage
00:47et récompensée en 2024 par le Grand Prix national du paysage.
00:55Le territoire du SCOTAM est très disparate, très diversifié.
00:59On a une métropole au centre,
01:02six intercommunalités autour qui ont des paysages très variés
01:05avec la vallée de la Moselle, la vallée de l'Orne,
01:08toutes les vallées creusées par les rivières du territoire.
01:11On a aussi des territoires qui sont très diversifiés.
01:14On a des territoires qui sont très diversifiés.
01:17On a une métropole au centre,
01:19six intercommunalités autour qui ont des paysages très variés
01:22avec la vallée de la Moselle,
01:24toutes les vallées creusées par les rivières du territoire.
01:27Des coteaux, des zones urbanisées, des zones plus rurales,
01:30des zones agricoles, des zones céréalières,
01:33tout un ensemble de paysages très diversifiés.
01:36Et l'enjeu principal du SCOT, si on doit le résumer en une phrase,
01:40c'est comment ce territoire peut accueillir les habitants
01:43et les entreprises qui souhaitent s'y installer
01:45tout en préservant l'identité de ces paysages
01:47et en s'adaptant aux changements à venir et en cours.
01:50On a des friches militaires, sidérurgiques,
01:52industrielles, hospitalières, commerciales, urbaines.
01:55On a un peu tout le panel de friches.
02:04Ici, c'était une usine avec énormément de circulation.
02:07Il y avait des trains, il y avait des poids lourds,
02:10il y avait beaucoup de monde qui travaillait à cet endroit-là.
02:13Il y avait de la chaleur, il y avait de la poussière,
02:15il y avait de la fumée. On ne voyait que ça, finalement.
02:19Ce qu'il y a d'intéressant, à mon avis, pour moi,
02:21en tant que président de SCOT, c'est de voir qu'on peut partir
02:24de territoires extrêmement blessés, traumatisés,
02:28marqués par une empreinte industrielle forte,
02:32et d'essayer d'avoir d'autres références
02:34pour pouvoir finalement l'aménager de façon intelligente
02:37et surtout en compatibilité avec les exigences
02:41du changement climatique.
02:49On n'avait pas vraiment de point commun.
02:51On ne savait pas ce qu'était un point commun,
02:53à part nos blessures territoriales.
02:55Le reste, on n'avait rien.
02:57Et on s'est dit qu'un plan paysage,
03:00ça pouvait être un moyen de fédérer tous les élus,
03:04de fédérer aussi une certaine forme d'enthousiasme
03:07pour un territoire, de retrouver finalement
03:10l'âme de ce territoire.
03:13En 2017, le syndicat mixte du SCOTAM
03:16et l'agence Omnibus sont lauréats
03:18de l'appel à projets plans de paysages.
03:21Cette démarche nationale de soutien
03:23à un projet paysager innovant n'avait jusque-là
03:26jamais été confiée à un si vaste territoire.
03:34La candidature du SCOTAM était atypique
03:36par la taille du territoire,
03:38mais c'est un peu ça qui nous fait penser
03:40qu'on avait envie de voir ce que pouvait donner
03:43cet outil plan paysage à cette échelle-là.
03:50Dans les appels à projets plans paysages,
03:52il y a toujours ce côté où on recherche
03:54l'innovation et l'expérimentation.
03:56Ils ont réussi à trouver les interventions
03:59et l'imbrication dans les interventions idéales
04:02pour gérer cette échelle très grande.
04:06L'idée de regarder à une échelle
04:09au-dessus des intercommunalités,
04:11c'est de pouvoir voir quelles sont les forces
04:13et les faiblesses d'un territoire
04:15et équilibrer le développement.
04:17Faire des choix qui soient guidés
04:20par un équilibre global sur le territoire.
04:25C'est ce qu'on a fait avec l'appel
04:27à projets plans paysagers.
04:29C'est ce qu'on a fait avec l'appel
04:31à projets plans paysagers.
04:34Ce qui nous importait dans l'élaboration
04:37de ce plan paysage, c'était d'agir.
04:40Pour soigner les paysages,
04:42créer des lieux dans lesquels les gens sont bien.
04:45Il n'y a pas de blabla compliqué à faire là-dessus.
04:50Il a fallu que l'on trouve des actions
04:52qui soient un peu phares,
04:54des actions qui parlent à tout le monde,
04:57des actions faciles à mettre en place.
05:00On a commencé en tant que maître d'oeuvre
05:03auprès de la commune du Ban-Saint-Martin
05:06à travailler sur l'école Paul Verlaine
05:09qui est juste à l'arrière de la mairie.
05:22Novembre 2020, c'est le début
05:24de l'opération Cassons la croûte.
05:27Il faut faire tout le tour,
05:29donc là il faudrait un peu les écarter.
05:32Cassons la croûte, c'était un projet
05:35d'aménagement de la cour.
05:37On nous a dit que ce serait pour végétaliser la cour.
05:40Après on n'avait pas du tout l'idée
05:42de ce que ça donnerait.
05:44Une paysagiste est venue dans les classes,
05:47Anne-Cécile, et elle avait un très bon contact
05:50avec les paysages.
05:52On a décidé de faire un projet
05:54pour créer leur cour idéale,
05:56la cour de leurs rêves.
05:58Les idées des élèves étaient
06:00de la plus farfelue à la plus réalisable.
06:03On a eu des fontaines à chocolat,
06:06une piscine,
06:08de l'accrobranche entre les arbres
06:11qui existaient déjà.
06:13Et moins de trois ans plus tard,
06:16une cour plus accueillante et ludique
06:19voit le jour.
06:22Des hamacs pour rêver,
06:25des tables pour dessiner,
06:28des instruments pour jouer de la musique.
06:31Chaque élément qui la compose
06:34sort de l'imagination des écoliers.
06:45La végétation, elle,
06:47répond à la mission initiale du projet,
06:50lutter contre les îlots de chaleur.
06:55À partir du mois d'avril-mai,
06:57on commence à avoir les fleurs,
06:59les plantations, les arbres.
07:01On a tout de suite de l'ombre.
07:03La zone des copeaux est vraiment fraîche.
07:06D'ailleurs, les enfants s'y mettent spontanément.
07:09À chaque étape, les enseignants,
07:11les services techniques et les élèves
07:13ont donné leur accord.
07:21Tout au long de l'élaboration du plan Paysage,
07:24il y a eu énormément de temps de concertation.
07:27On y a vu une opportunité, en fait,
07:30de parler paysage et de créer
07:33comme un outil de formation auprès des élus
07:36pour qu'ils puissent ensuite,
07:38auprès de leurs administrés,
07:40porter des actions
07:42qui pourraient avoir un impact
07:44sur le plan Paysage.
07:47On n'est pas dans des paysages ici grandiloquents.
07:50On n'est pas dans des paysages
07:52reconnus par le patrimoine mondial de l'Indisco.
07:55On est dans des paysages qui sont très modestes.
07:58Mais à force d'être reconnus
08:00comme étant très modestes,
08:02on pourrait oublier qu'ils ont une qualité.
08:05Donc, leur donner une valeur,
08:07leur donner un accueil,
08:09leur donner un accueil,
08:11leur donner un accueil,
08:13leur donner un accueil,
08:15leur donner une valeur,
08:17pour moi, c'est aussi comme inscrire les élus
08:20comme étant responsables aussi
08:22du devenir de ces paysages.
08:32Dans le cadre de cette préparation
08:34du plan Paysage du SCOTAM,
08:36en effet, j'ai immédiatement proposé
08:38de venir faire les réunions
08:40dans la salle des fêtes du village
08:42et ensuite, surtout,
08:44que les groupes de travail puissent tourner
08:46dans le village et voir un petit peu
08:48ce qui a déjà été fait antérieurement
08:50par les anciens.
08:52Je les ai amenés ici justement
08:54parce que c'est typique.
08:56On a une rue qui est presque droite
08:58avec les maisons qui sont toutes
09:00les unes à côté des autres.
09:02Et à l'arrière, vous avez toujours
09:04ce que l'on a ici dans le village Lorrain.
09:06C'est le potager derrière
09:08et les vergers ensuite.
09:11Dans le cadre de la sollicitation
09:13du maire de Servigny-les-Saintes-Barbes,
09:15notre mission, c'était principalement
09:17de l'accompagnement et du conseil
09:19pour appuyer leurs démarches
09:21et les aider finalement
09:23à prendre en compte
09:25les paysages au fur et à mesure
09:27de l'avancement du projet.
09:29Voilà, je vais vous montrer
09:31l'endroit où a été réouvert le ruisseau.
09:34L'apport du paysagiste
09:36sur le terrain
09:38et l'apport du paysagiste
09:40sur la question de l'eau,
09:42je l'ai eu très rapidement
09:44parce que nous ici, on voulait à tout prix
09:46et d'une, réouvrir un ruisseau
09:48qui a été canalisé dans les années
09:5078-80.
09:52Ça c'est d'un côté.
09:54Et de l'autre, on voulait aussi,
09:56via ses connaissances et son apport,
09:58essayer de drainer les eaux de ruissellement
10:00qui viennent des plateaux versants.
10:08Elle nous a expliqué qu'en effet,
10:10l'apport des arbres ou des haies,
10:12c'est pas simplement pour couper du vent,
10:14c'est aussi pour drainer le sol,
10:16c'est pour maintenir l'eau sur place
10:18et donc ce sont des apports qui sont
10:20relativement significatifs
10:22et qu'il faut prendre en compte.
10:24Pendant 8 ans,
10:26au gré des ateliers,
10:28des cafés paysages
10:30et des échanges entre paysagistes et habitants,
10:32le plan de paysage se dessine.
10:34Petit à petit,
10:36il modifie les regards
10:38des élus du territoire.
10:40Ah les gens à la lumière!
10:42Ah le pigeonnier là,
10:44c'est vrai que c'est bien qu'il soit
10:46rénové aussi, hein?
10:50Le plan paysage,
10:52pour moi élu,
10:54à l'époque,
10:56il a été très intéressant
10:58parce qu'il m'a permis,
11:00précisément,
11:02de voir
11:04le paysage
11:06et de voir
11:08le paysage.
11:10C'est intéressant parce qu'il m'a permis,
11:12précisément, de me poser,
11:14de prendre du recul,
11:16de partager avec d'autres élus
11:18nos vécus
11:20et nos idées
11:22et ça je crois que c'est très important aussi
11:24quand on est élu, de pouvoir partager
11:26et le plan paysage,
11:28du fait qu'on était réunis
11:30et qu'on pouvait réfléchir,
11:32ça a été très très important
11:34pour moi, j'ai beaucoup apprécié.
11:38Vous voyez,
11:40là en face,
11:42il y avait tout ce paysage
11:44à droite là,
11:46les arbres,
11:48il paraît qu'il y avait des vignes il y a très très longtemps
11:50et un promoteur
11:52a acheté tous ces terrains
11:54et a souhaité construire
11:56et le maire
11:58a accepté,
12:00c'était moi déjà, je venais à peine d'être élu
12:02donc je pense,
12:04avec le recul, je me demande
12:06si c'est pas une erreur.
12:08Voilà.
12:10Parce qu'en fait, on a sacrifié
12:12cet espace
12:14de nature,
12:16ce paysage.
12:22Et maintenant,
12:24quel bilan pour le plan
12:26de paysage du SCOTAM ?
12:28Un programme d'action
12:30incarné par dix fiches thématiques.
12:32Un mode d'emploi
12:34à partager à tous les territoires
12:36qui souhaitent eux aussi
12:38imaginer leur identité
12:40à partir de leur paysage.
12:42Le plan paysage, il est là,
12:44ça c'est la matrice,
12:46ça c'est huit ans de boulot.
12:48Huit ans de travail pour arriver à ça quand même.
12:50Ça nécessite du temps tout ça
12:52et c'est vraiment important
12:54d'avoir des maîtrises d'ouvrage
12:56et des cadres de travail
12:58qui offrent du temps.
13:00On veut parler de paysage,
13:02apprendre à prendre le temps
13:04pour se poser les bonnes questions
13:06quand on doit prendre des décisions
13:08en matière d'urbanisme,
13:10se poser les bonnes questions.
13:12Après, je pense qu'on a encore
13:14vingt à trente ans de boulot
13:16pour que vraiment ça infuse
13:18complètement dans l'esprit
13:20des décideurs publics
13:22mais aussi de nos concitoyens
13:24et puis je pense
13:26qu'il faut continuer à travailler.
13:28C'est un travail de tous les instants.
13:32En 2024,
13:34le ministère de la transition écologique,
13:36de l'énergie, du climat
13:38et de la prévention des risques
13:40salue une vision paysagère au long cours
13:42alliant le renouveau
13:44de la fierté d'appartenance à un territoire
13:46et l'intégration d'objectifs
13:48de renouvellement durable.
13:50Réalisé par l'agence Omnibus
13:52et porté par le syndicat mixte
13:54du SCOT de l'agglomération Messines,
13:56le plan de paysage
13:58est lauréat du grand prix national
14:00du paysage.
14:04Un grand prix du paysage
14:06c'est aussi un exemple
14:08donc il faut aussi qu'on arrive
14:10à dire
14:12qu'on est arrivé à faire quelque chose.
14:14Ce n'est pas quelque chose d'extraordinaire.
14:16On n'a pas embelli un secteur particulier
14:18mais on a pensé
14:20à tout le territoire et on travaille
14:22comme je le dis souvent, à bas bruit
14:24sur le long terme et surtout
14:26avec beaucoup de détermination.
14:28Ça c'est important.

Recommandations