Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Jean-Rémi Baudot et d'Agathe Lambret.
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00:00Voilà, vous avez donc suivi Emmanuel Macron, cette allocution du Président de la République d'un peu plus d'une dizaine de minutes.
00:09On est en édition spéciale dans ces informés. Je fais un rapide tour de table. Sylvie-Pierre Brossolette du Point, Olivier Perrault de l'Express, Laurent Mouloud de l'Humanité.
00:16On est aussi avec Isabelle Raymond du service Echo de France Info et Paul Barcelone du service politique de France Info.
00:22On va décrypter et essayer de comprendre aussi ce qui s'est joué dans cette allocution du Président de la République.
00:27Bonsoir Gatte-Lambray. Qu'est-ce qui vous a frappé ? Qu'est-ce que vous retenez des mots du Président ce soir ?
00:32Surtout une envie de se dédouaner absolument à tout prix de cette situation. Emmanuel Macron a eu cette phrase.
00:40Certains essayent de me rendre responsable mais je n'assumerai jamais l'irresponsabilité des autres.
00:48Emmanuel Macron qui est revenu dès le début sur sa décision de dissoudre l'Assemblée en reconnaissant qu'elle avait été mal comprise
00:55mais en essayant à nouveau de la justifier et avec un mauvais argument à mon sens.
00:59Parce qu'il disait que c'était la seule option à l'époque parce qu'on risquait la censure à l'automne.
01:03Finalement il a dissous et on a aussi la censure à l'automne.
01:06Donc assez étrange mais en tout cas clairement volonté de se dédouaner et d'écarter immédiatement de couper court à ces rumeurs de démission.
01:14Il a dit plusieurs fois qu'il ne démissionnera pas. Il a dit plusieurs fois qu'il lui restait 30 mois et qu'il irait au bout de son mandat de 5 ans.
01:22Ensuite fustigé les oppositions qui n'ont pas été à la hauteur du moment.
01:27Le Rassemblement national qui a choisi le chaos avec l'extrême gauche.
01:31Et enfin esquissé un peu son projet pour la suite.
01:34Il a dit qu'il nommera un Premier ministre dans les prochains jours qui devra former un gouvernement d'intérêt général
01:40et former une nouvelle organisation politique.
01:44Il a donné des pistes pour apprendre à gouverner en espérant mettre les oppositions au pied du mur.
01:50En leur disant de toute façon vous n'aurez pas ma peau donc vous êtes un peu condamné à vous entendre.
01:54Bon on va essayer de prendre un petit peu point par point les éléments qu'Agathe vient de nous citer.
01:59J'ai l'impression quand même Olivier Perron a un discours extrêmement politique.
02:03Peut-être on peut revenir effectivement sur sa justification et sur son regard d'abord sur ce qui s'est passé hier soir avec cette censure.
02:10Sur ce front anti-républicain dont il a parlé à nouveau.
02:13Oui il a utilisé cette expression mais j'ai quand même l'impression de m'être fait disputer.
02:17Je ne sais pas vous ce soir mais cette allocution était assez incroyable.
02:21Vous vous êtes antivisé ?
02:23Globalement j'ai l'impression qu'il prenait à partie l'opinion pour dire en effet ce n'est pas ma faute.
02:30Ce n'est pas moi qui ai voulu en venir ici et regarder ce front anti-républicain en nommant l'extrême droite.
02:39D'ailleurs on notera qu'il réutilise l'expression extrême droite pour parler du Rassemblement National.
02:44Ce qu'il n'avait pas fait depuis un petit moment.
02:46L'extrême gauche en la renvoyant à l'accord de l'extrême gauche.
02:50Mais plus globalement cette allocution elle démontre encore que Emmanuel Macron n'accepte pas cet état de fait qui est depuis les législatives.
03:00Qui est l'état de fait de la cohabitation.
03:02Il la refuse encore une fois ce soir.
03:04Alors certes il développe un projet, des ambitions.
03:06Il veut expliquer ce vers quoi il veut tendre pendant trois ans.
03:10Mais l'état de fait de la cohabitation, il la refuse toujours.
03:14C'est-à-dire qu'il ne comprend pas qu'aujourd'hui il y a une majorité de gens au Parlement qui ne sont pas d'accord avec lui.
03:22Et y compris les siens au sein de la majorité.
03:26Ce qu'on appelait la Macronie avant.
03:28Sylvie-Pierre Bonsolat.
03:30Je crois qu'une fois de plus il utilise le verbe en espérant que ça va masquer les actes.
03:39Il parle beaucoup d'actes.
03:41Lui malheureusement, il a été un peu pompier pyromane.
03:45Et il a beau essayer de se dédouaner de la dissolution, il en est quand même l'auteur.
03:49Alors faut avouer à moitié pardonné.
03:52Je ne suis pas sûre qu'on lui pardonne grâce à ces deux petits mots qu'a bien relevé Agathe ce soir.
03:58Donc ça je crois que c'est un peu raté.
04:01Ensuite il avait comme objectif de rassurer.
04:04C'est vrai que les français sont un peu stupéfaits de ce qui se passe.
04:07Déjà depuis quelques semaines.
04:09Depuis là une censure, c'est vrai que ce n'était pas arrivé depuis 1962.
04:12Le siècle dernier.
04:14Et je comprends qu'il a voulu dire je suis à la barre, je suis là, vous allez avoir un gouvernement, bientôt un budget.
04:23Mais enfin c'était un peu surréaliste parce que les mêmes causes vont produire les mêmes effets.
04:29La majorité elle n'est toujours pas là.
04:31Et il n'y a pas non plus d'argent magique.
04:35Et la censure miraculeuse qui permet...
04:37De déconstruire de nouveaux compromis.
04:39Les nouveaux compromis, il y a toujours 60 milliards à trouver.
04:42Alors on a déjà buté là-dessus, ça n'allait pas aux uns.
04:45Si ça va aux uns, ça ne va pas aux autres.
04:47Et réciproquement, je ne vois pas là encore comment il résout le problème.
04:52Surtout qu'il a affaire au même bal des tartuffes qu'il y avait il y a quelques mois.
04:57C'est toujours les fausses excuses, la gauche.
05:00D'ailleurs j'ai remarqué qu'il avait pris la précaution de ne pas attaquer bien en tête les socialistes.
05:05Il ne les a pas nommés.
05:07Ceux qui ont aidé à la censure.
05:10Donc ils ménagent leur susceptibilité directe.
05:13Parce que c'est quand même l'essentiel du message ce soir.
05:16C'est qu'il va sans doute nommer quelqu'un qui va essayer d'attirer la gauche.
05:20Et là je crois qu'il se fout le droit dans l'œil.
05:23Puisque franchement, pourquoi...
05:26Le droit et le doigt.
05:28Pourquoi est-ce que les socialistes se détacheraient maintenant de LFI ?
05:33Même si au fond d'eux-mêmes ils les jugent très sévèrement.
05:36Alors qu'ils ne croient pas une minute qu'on échappera à la dissolution.
05:39Qu'il y a des municipales qui arrivent et qu'ils ont un accord électoral qui passe avant tout.
05:43Et on va en parler plus en détail.
05:45Une fois de plus il va se faire mener en bateau par Marine Le Pen qui va promettre de ne pas censurer.
05:50Et par les socialistes qui vont dire
05:52« Oh oui mais on ne nous a pas demandé notre avis et on nous a écarté ».
05:56Donc j'ai peur qu'ils ne soient pas très convaincants.
05:58Mais enfin bonne chance au Premier ministre qui sera nommé.
06:00En tout cas on est en train de débriefer, comme on dit en bon français, cette allocution du Président de la République.
06:0610 minutes tout à l'heure que vous avez pu suivre en direct sur France Info.
06:10Laurent Mouloud de l'Humanité.
06:11Vous avez entendu quand il dit que c'est une époque nouvelle Emmanuel Macron.
06:14Quand il dit qu'il faut bâtir de nouveaux compromis.
06:16Et qu'il promet donc dans les prochains jours, on comprend que ce ne sera pas totalement tout de suite,
06:20un nouveau Premier ministre.
06:21Agathe le relevait.
06:23D'intérêt général.
06:25Chargée de former un gouvernement d'intérêt général.
06:27Voilà, c'est ça d'intérêt général.
06:29Et il évoque l'idée qu'il n'y ait une non-censure.
06:32Qui était d'ailleurs une idée de gauche qui est mise en main par la gauche, Laurent Mouloud.
06:35Il y a plusieurs responsables de la gauche qui ont proposé un pacte de non-censure
06:38autour d'un certain nombre de projets qu'on pourrait poser.
06:41Et sur lesquels différentes forces politiques pourraient s'entendre.
06:44Et être adoptées dans un futur parlement où il y aurait une recomposition de ces forces.
06:49Moi ce que j'ai senti, il y a une chose quand même qui est assez marquante,
06:52c'est l'absence de variation totale de sa manière d'expliquer les choses.
06:55C'est tout à fait vrai.
06:57C'est-à-dire ?
06:58C'est-à-dire qu'il ait cette espèce de manière de renvoyer la responsabilité aux autres.
07:02Il y a un moment, il est dans une situation très chaotique,
07:04et à chaque fois il prend ces mêmes arguments,
07:06en disant là je suis un peu d'accord avec vous, on a l'impression que c'est la faute des Français.
07:09Vous avez fait choix, vous nous avez mis en gros dans la mouise,
07:12c'est votre faute mais je vais essayer de vous en sortir,
07:14quelque part en se donnant le beau rôle.
07:16Il y a cette attitude-là qui relève un peu du déni quand même
07:18dans la méthode et dans la manière de gouverner,
07:20qui est quand même assez déplaisante.
07:22Et la deuxième chose que j'ai, sur les indices qu'on a un petit peu quand même dans ce qu'il dit,
07:27sur le profil on va dire en tout cas d'un futur Premier ministre,
07:32j'ai l'impression qu'il a été quand même, il a renvoyé de manière très explicite,
07:35dos à dos, l'extrême gauche et l'extrême droite,
07:38en employant ce terme d'extrême gauche pour qualifier le NFP,
07:41qui est quand même une coalition de formations qui ne sont pas toutes,
07:43ce n'est pas du NPA, c'est ça,
07:45les socialistes, Boris Vallaud,
07:48ou François Hollande, ce ne sont pas des gens...
07:50C'est son dernier employeur ?
07:51Que ce soit là, son dernier employeur n'est pas quelqu'un d'extrême gauche,
07:54mais il l'a employé à dessein.
07:56Donc j'ai l'impression plutôt dans son vocable qu'il cherchait un petit peu
07:58à dégager le terrain pour amener plutôt quelqu'un,
08:01plutôt centriste, j'ai plutôt l'impression qu'il est sur cette option.
08:04Paul Barcelone, vous qui suivez au quotidien la présidence
08:07et Emmanuel Macron pour France Info,
08:09quels sont les mots-clés peut-être que vous avez entendus,
08:11sachant que vous avez discuté avec Emmanuel Macron
08:13en Arabie Saoudite il y a deux jours,
08:16sur justement cette question de la censure.
08:18Je ne sais pas, la question à laquelle il faut répondre,
08:20c'est que retenir de l'allocution d'Emmanuel Macron,
08:22je n'ai pas l'impression qu'il fallait retenir grand-chose,
08:23on n'a pas appris grand-chose.
08:25Il n'y a pas de premier ministre et on ne sait pas quand il sera nommé,
08:27manifestement pas demain, puisqu'il le dit dans les prochains jours,
08:29sinon il l'aurait dit demain.
08:30Il n'y a pas de grandes orientations pour le pays,
08:32il n'annonce pas de texte, pas de décision politique,
08:35il n'y a pas de référendum annoncé ce soir,
08:37il n'y a pas de loi sur la proportionnelle.
08:41Je disais, il n'y a pas de premier ministre,
08:43on a un président qui globalement
08:45a cette manière d'être extrêmement content de lui,
08:49et en même temps, Agathe le disait très bien,
08:52et de porter la responsabilité sur les autres.
08:56En réalité, on a un Emmanuel Macron qui se débat face à une crise politique
08:59qu'il a lui-même contribué à créer avec sa dissolution,
09:03probablement pas très conscient de l'énorme sentiment de rejet,
09:07voire parfois de détestation qu'il peut susciter dans une partie de la société.
09:12Et le mot-clé, puisque c'était votre question, Jean-Rémi, que je retiens,
09:15c'est peut-être « je », qui est une manière de se remettre au centre du jeu,
09:18le jeu J-E, je ne démissionnerai pas, je nommerai un premier ministre,
09:23j'ai reconstruit Notre-Dame de Paris.
09:26Il a surtout voulu dire qu'il était là jusqu'au bout de son mandat.
09:2930 mois, 30 mois, c'est pas les 3 mois de Barnier,
09:33lui c'était les 30 mois de Macron.
09:35Il a voulu absolument passer, je pense que c'est le message principal,
09:39sans se rendre compte à quel point, effectivement,
09:42il commence à être visé, y compris chez ses propres troupes,
09:45Copé le dit à longueur d'interview, qu'il faut qu'il dégage,
09:49mais il a voulu cranter le fait qu'il était le président,
09:54qu'il avait un mandat institutionnel et qu'il le remplirait jusqu'au bout,
09:59et tout le reste n'est que littérature.
10:02Après, que le premier ministre se débrouille pour voir,
10:04je ne pensais pas un premier ministre de gauche,
10:06je pensais un premier ministre qui ferait appel à des bandes volontaires,
10:09côté socialiste, style Bigo.
10:12Je veux juste rebondir sur ce que disait Laurent Mouloud,
10:14et ça allait aussi avec ce que disait Paul,
10:17Emmanuel Macron, la dissolution, il n'a toujours pas compris
10:20pourquoi les Français ne l'ont pas, non plus,
10:23il venait des macronistes en tête, oui.
10:25Et en fait, dans son entourage, il y a vraiment cette idée,
10:28certains pensent que les Français sont ingrats,
10:30et ils ont répété ça pendant des jours et des jours,
10:33après les résultats des législatives,
10:35cette sorte d'ingratitude des Français.
10:37Je pense qu'Emmanuel Macron est encore en train de la digérer,
10:40qu'il le ressent aussi comme ça.
10:42Il dit que c'est sa responsabilité,
10:44le fait que cette dissolution n'ait pas été comprise.
10:46Oui, mais il ne dit pas que c'était une mauvaise décision, non plus.
10:48Il parle d'incompréhension, ce qui n'est pas tout à fait la même chose,
10:51parce qu'il la justifie, encore une fois.
10:53Il visualise cette dissolution comme une espèce de forme d'injustice,
10:56il est persuadé d'être seul contre les autres,
10:58d'avoir pris la bonne décision, et il le redit lui-même ce soir,
11:01en disant qu'il fallait redonner la parole au peuple.
11:03Et vous faisiez allusion, Jean-Rémi, au fait que,
11:05effectivement, j'ai échangé avec lui en arabie saoudite,
11:07et même les journalistes, il les prend à témoin en disant
11:09« je vous ai entendu dire que je n'aurais pas dû redonner la parole au peuple,
11:12mais c'est exactement ce qu'il fallait faire ».
11:14Il est complètement dans ce combat-là tout le temps.
11:16Et juste d'un mot, ce que je voulais rajouter et dire,
11:18notamment pour ceux qui ont entendu l'allocution à la radio,
11:21on est dans le même décor, et exactement au même endroit
11:23que lors de son allocution sur le Covid,
11:25quand il dit « nous sommes en guerre »,
11:27évidemment ce soir le ton est moins martial,
11:29mais je pense que la photo dit quelque chose aussi.
11:32Pourquoi il dit ça ce soir ? Pourquoi il insiste sur la dissolution ?
11:35Parce que la censure vient signer,
11:37si jamais on avait encore le moindre doute,
11:39l'échec de cette décision.
11:41Il dissout pour éviter la censure.
11:43Et on est au point de la censure.
11:45Il n'accepte pas les conséquences
11:47de la dissolution,
11:49et de tout ce qu'il y a eu derrière.
11:51Mais, vous prenez le mot-clé,
11:53il parle d'une nouvelle époque.
11:55Encore une nouvelle époque,
11:57après celle du Covid, où il disait
11:59« plus grand-mère ne sera jamais comme avant », etc.
12:01Il essaie de se ralentir tout le temps.
12:03Il y a cette volonté chez Emmanuel Macron
12:05qui est presque un peu déconnectée, j'ai envie de dire,
12:07de Président Thomas Turge,
12:09qui veut faire des miracles.
12:11Il compare la France à Notre-Dame.
12:13J'allais y venir, justement.
12:15Il compare les 3 ans qui restent de son quinquennat
12:17à la reconstruction de Notre-Dame,
12:19qui est un exploit...
12:21Ça fait 7 ans qu'il est au pouvoir.
12:23Il faut rappeler, peut-être,
12:25certains qui n'ont pas entendu Notre-Dame,
12:27à la fin de ces 10 minutes,
12:29il fait une grande tirade sur
12:31parce que c'est ça aussi qu'il dit, en fait,
12:33à quel point les Français peuvent faire des choses formidables,
12:35les JO et Notre-Dame.
12:37Et il s'inscrit là-dedans.
12:39Mais encore une fois, comme vous le dites assez justement,
12:41c'est de la littérature. Et Emmanuel Macron,
12:43quelque part, il lui reste 3 ans
12:45et ces 3 ans ne peuvent, entre guillemets,
12:47se passer que en cohabitation.
12:49Et il refuse cet état de fait.
12:51C'est un peu, ça signe,
12:53il accepte quelque part, on peut ouvrir même,
12:55il n'accepte pas un peu la fin de son règne.
12:57On en est là aujourd'hui.
12:59Notamment quand il revient
13:01sur les conséquences de la censure
13:03et sur l'équilibre politique
13:05qui a amené à cette censure.
13:07Et notamment quand il cite
13:09ceux qui ont voté contre Michel Barnier.
13:11Écoutez-le.
13:13L'extrême droite et l'extrême gauche
13:15se sont unis dans un front
13:17anti-républicain.
13:19Et parce que des forces qui,
13:21hier encore, gouvernaient la France, ont choisi
13:23de les aider.
13:25Je sais bien que certains sont tentés de me rendre
13:27responsable de cette situation.
13:29C'est beaucoup plus confortable.
13:31Mais si j'ai toujours assumé toutes mes responsabilités,
13:33les bonnes choses,
13:35comme parfois les erreurs que j'ai pu faire,
13:37je n'assumerai jamais
13:39l'irresponsabilité des autres.
13:41Et notamment des parlementaires qui ont choisi,
13:43en conscience, de faire tomber
13:45le budget et le gouvernement de la France
13:47à quelques jours des fêtes de Noël.
13:49S'il est Pierre Brossolette, vous vouliez réagir au propos du Président ?
13:51Oui, parce qu'il explique qu'il y a la conjonction
13:53des extrêmes. On est tous d'accord.
13:55C'est évident. Aider, effectivement, par des forces socialistes
13:57qu'il ne nomme pas en tant que telles,
13:59parce qu'il les ménage, on ne sait jamais.
14:01Mais on ne voit pas par quel miracle
14:03demain ne recommencerait pas
14:05la conjonction de ces extrêmes
14:07aidés par les socialistes,
14:09avec le même jeu double de Marine Le Pen
14:11qui fait toujours semblant,
14:13d'abord, d'être gentille, de dire
14:15« Oui, celui-là, il a ma bénédiction,
14:17je ne ferai rien contre. »
14:19Et l'extrême gauche qui ne pense
14:21qu'à le faire destituer de l'Elysée.
14:23Donc pourquoi est-ce que ces gens-là
14:25changeraient d'avis ?
14:27Je vous arrête, Sylvie, parce qu'il se trouve
14:29que vous appuyez sur un bouton
14:31en dessous du bureau, et donc on ne vous entend plus.
14:33Ah, on ne m'a pas entendu ?
14:35Continuez, continuez.
14:37On ne vous entendait pas tout le temps.
14:39Je disais qu'on ne voit pas pourquoi
14:41les deux extrêmes qu'il rend responsables
14:43de la situation aidée par les socialistes
14:45ne continueraient pas à avoir la même attitude.
14:47Les mêmes causes produisant les mêmes effets.
14:49Marine Le Pen, elle a toujours
14:51son problème judiciaire, et elle aimerait
14:53accélérer le calendrier. Elle fait semblant
14:55d'être polie, et présentable, et respectable.
14:57Mais en fait, elle a ça en tête. Depuis le 13 novembre,
14:59les réquisitions du parquet,
15:01pour elle, il faut accélérer les choses.
15:03Mélenchon, c'est pareil.
15:05Et tant que les socialistes n'ont pas
15:07empoché leur réélection
15:09dans leur circonscription, ils resteront collés
15:11à Elleffy, quoi qu'en dise Boris Vallaud.
15:13Parce que Boris Vallaud,
15:15il a la même attitude,
15:17même s'il a changé un peu facialement.
15:19Et quand il dit qu'il met comme condition
15:21d'entrer au gouvernement, ou faire un pacte
15:23de non-agression,
15:25la réforme des retraites, il sait que très bien,
15:27ça c'est un drapeau, un chiffon rouge
15:29pour Macron. Donc ils ne rentreront pas
15:31dans une alliance.
15:33Donc on se retrouve à la case départ,
15:35et Macron fait semblant de croire qu'une nouvelle ère s'ouvre.
15:37Mais je ne sais pas sur quelle base.
15:39On va en reparler dans un instant. Pourquoi cette culture de la coalition
15:41aussi en France est si compliquée,
15:43voire impossible. Mais Isabelle Raymond,
15:45d'abord chef du service
15:47économique de France Info.
15:49Emmanuel Macron, en attendant
15:51le budget, a annoncé
15:53une loi spéciale pour la mi-décembre.
15:55Il y a eu un débat ces derniers jours,
15:57entre Marine Le Pen qui disait
15:59pas de panique, la loi spéciale permettra
16:01de tout régler, il n'y aura aucun problème,
16:03on n'aura pas de budget, mais cette loi on pourra tout mettre dedans.
16:05Et Bercy et des constitutionnalistes
16:07qui disaient, attention, la loi spéciale
16:09elle est limitée. Concrètement,
16:11pour les Français,
16:13qu'est-ce que ça change ?
16:15Emmanuel Macron nous a expliqué
16:17ce qu'il allait se passer.
16:19J'ai quand même entendu un président de la République
16:21qui s'adressait au marché
16:23financier, aux investisseurs,
16:25en leur disant, vous avez bien fait de ne pas bouger
16:27aujourd'hui, je ne sais pas si vous avez vu, mais la bourse de Paris
16:29est restée extrêmement stable.
16:31Donc il leur a dit, ne vous inquiétez pas,
16:33ça ne va pas durer longtemps. Et ça va durer
16:35beaucoup moins longtemps qu'après la dissolution.
16:37Et ça, mine de rien, pour les marchés
16:39d'affaires, pour les chefs d'entreprise,
16:41c'est important. Donc il leur a dit,
16:43ne vous inquiétez pas, ça ne va pas être la panique de la dernière fois,
16:45ça ne va pas s'arrêter pendant des semaines et des semaines,
16:47dans quelques jours. Donc dans quelques jours,
16:49ce n'est pas dans des semaines, je vais nommer
16:51un Premier ministre, et d'ici la mi-décembre,
16:53pour le coup, il a donné une date,
16:55il va y avoir une loi spéciale. Et cette loi spéciale,
16:57elle va permettre de passer quelques semaines,
16:59elle va permettre d'avoir des crédits
17:01en début d'année. Et effectivement,
17:03cette loi spéciale, elle ne va pas permettre de tout
17:05régler, et il l'a dit à demi-mot,
17:07les impôts des Français,
17:09de quelques Français, enfin quand même 17 millions de Français,
17:11vont augmenter, parce que
17:13cette loi spéciale ne permet pas, je ne vais pas rentrer
17:15dans le détail, mais ne permet pas
17:17d'indexer l'impôt sur le revenu
17:19sur l'inflation. Donc il dit le contraire de Marine Le Pen,
17:21Isabelle. Oui, et d'ailleurs,
17:23les services de Laurent Saint-Martin
17:25disent ça aussi depuis quelques jours.
17:27Une loi spéciale, le ministre du budget,
17:29permet seulement de reconduire
17:31le budget de l'année précédente
17:33à l'année prochaine.
17:35Voilà, exactement. Donc,
17:37en 2025,
17:39pendant quelques semaines en tout cas,
17:41on aura juste les crédits de 2024.
17:43Mais il dit, ne vous inquiétez pas,
17:45parce que, et c'est là pour le coup, pour moi,
17:47il veut rassurer, et il appelle à la responsabilité.
17:49Il appelle les députés à la responsabilité.
17:51Il leur dit, attention,
17:53il va falloir qu'il y ait un budget rectificatif,
17:55parce que moi j'ai fait des promesses. J'ai fait des promesses
17:57à l'armée, j'ai fait des promesses
17:59aux agriculteurs, il faut que je les tienne. Il dit,
18:01les armées, les agriculteurs,
18:03la Nouvelle-Calédonie, il faut que les promesses
18:05soient tenues, et il veut
18:07contribuer aussi les Français, les contribuables,
18:09qui entendent, et notamment sur France Info,
18:11attention, vous allez payer plus d'impôts,
18:1317 millions de foyers qui vont
18:15payer plus d'impôts,
18:17et 380 000 foyers qui vont
18:19rentrer dans l'impôt. Il leur dit, ne vous
18:21inquiétez pas, ça ne va pas durer longtemps,
18:23il va y avoir un projet de loi de finance
18:25rectificative assez vite,
18:27et donc, il veut à la fois rassurer
18:29et responsabiliser leurs députés
18:31en disant, maintenant,
18:33à vous de faire en sorte que
18:35vous étiez d'accord et que vous puissiez présenter
18:37un Français qui fasse en sorte de rassurer tout le monde.
18:39Ça vous rassure, Laurent Molloud ?
18:41Oui, moi, c'était sur la nomination
18:43du Premier ministre, j'entendais ce que disait Sylvie
18:45Pierre-Bourselette,
18:47la gauche n'est pas
18:49un bloc d'extrême-gauche qui rêve
18:51de destitution de Macron. C'est la position
18:53de la France insoumise, c'est la position
18:55de Jean-Luc Mélenchon, mais c'est même pas
18:57la position, en fait, de l'ensemble de la France insoumise
18:59parce qu'on a remarqué ces derniers temps qu'il y avait
19:01quand même de l'eau dans le vin
19:03qui commençait à être mise parmi les députés insoumis
19:05qui reprenaient pas tous, effectivement,
19:07cette position, et surtout, toutes les autres forces
19:09du NFP, que ce soit les écologistes,
19:11le Parti communiste ou les socialistes,
19:13sont sur des mains tendues,
19:15mais très explicites. Ils font des
19:17pactes, entre guillemets, de non-agression
19:19en disant, des pactes de non-censure,
19:21et ils sont là en train de faire des compromis...
19:23Oui, mais avec des conditions impossibles, ils disent
19:25qu'on abroge les retraites.
19:27C'est pas abroger, c'est caricatural.
19:29Une conférence de financement...
19:31Ne sombrez pas dans l'extrême.
19:33C'est caricatural de dire ça.
19:35C'est pas ce qu'ils disent. Et surtout, il y en a des gens
19:37au centre, y compris au Modem,
19:39qui disent, peut-être qu'effectivement,
19:41on pourrait retoucher sur les questions des retraites.
19:43On en reparlera, chers informés,
19:45dans quelques instants.
19:47On va juste profiter du journal de 20h30
19:49pour refaire un point sur ce qu'Emmanuel Macron
19:51a dit ce soir lors de cette allocution
19:53que vous avez pu entendre en direct sur
19:55France Info, pour l'heure, il est 20h30.
20:01Le journal.
20:03Bonsoir, Sophie Echelle.
20:05Bonsoir, Jean-Rémi.
20:07Bonsoir à toutes et à tous.
20:09Une allocution de 10 minutes, prononcée à l'Elysée.
20:11Emmanuel Macron a pris la parole ce soir
20:13pour la première fois après la censure
20:15historique, puis la démission du gouvernement Barnier.
20:17Justement, le chef de l'État
20:19remercie Michel Barnier pour son travail
20:21accompli, son dévouement, sa pugnacité.
20:23Lui et ses ministres se sont
20:25montrés à la hauteur du moment quand d'autres
20:27ne l'ont pas été, souligne le Président.
20:29Emmanuel Macron a remonté
20:31le fil des événements depuis les élections
20:33européennes cet été, la dissolution
20:35de l'Assemblée, les législatives et
20:37le choix du Premier ministre. Son gouvernement
20:39a été censuré parce que l'extrême-droite
20:41et l'extrême-gauche se sont unis
20:43dans un front anti-républicain, point-il.
20:45Pour rappel, la censure a pu être votée
20:47car le Rassemblement national a apporté
20:49ses voix à la motion déposée par la gauche.
20:51Le RN a choisi le désordre,
20:53le seul projet qui l'unit à
20:55l'extrême-gauche, dit Emmanuel Macron.
20:57Par ailleurs, il confirme qu'il ne démissionnera
20:59pas, c'est ce que réclame
21:01notamment la France insoumise. Le chef de l'État
21:03exercera son mandat pleinement jusqu'à
21:05son terme. Il invite à bâtir des compromis
21:07nouveaux et annonce qu'il nommera
21:09un Premier ministre dans les prochains jours
21:11afin de former un gouvernement d'intérêt
21:13général et une priorité,
21:15le budget. Emmanuel Macron affirme
21:17d'ailleurs qu'une loi spéciale sera
21:19déposée d'ici mi-décembre, une loi
21:21temporaire pour permettre la continuité
21:23des services publics. En conclusion
21:25de ses propos, le Président adressait un parallèle
21:27avec la réouverture de la cathédrale Notre-Dame
21:29de Paris ce week-end. Ce chantier
21:31qu'on croyait impossible, nous l'avons fait
21:33car il y avait un cap clair et une volonté.
21:35Chacun a travaillé dur,
21:37il termine, c'est la même chose qu'il nous
21:39faut faire pour la nation.
21:41France Info
21:4320h21,
21:45Les Informés, Agathe Lambret,
21:47Jean-Rémi Baudot. Les Informés,
21:49deuxième grande partie, on revient sur
21:51cette allocution du Président de la République, Emmanuel Macron.
21:53Pendant une dizaine de minutes
21:55que vous avez pu suivre en direct à la radio
21:57et à la télévision sur
21:59France Info. Petit tour de table rapide
22:01pour représenter nos Informés du soir. Sylvie Pierre-Brossolette,
22:03éditorialiste au point.
22:05Olivier Perroux, grand reporter à L'Express.
22:07Laurent Mouloud est avec nous, rédacteur en chef
22:09à l'Humanité. Il y a aussi
22:11Isabelle Raymond, chef du service Économie et Social
22:13de France Info, ainsi que Paul Barcelone qui suit
22:15le Président au quotidien pour
22:17la radio France Info. Agathe,
22:19il y a un élément qui est important
22:21dans cette allocution du Président, c'est qu'Emmanuel Macron
22:23a plusieurs fois
22:25commenté une petite musique qui
22:27montre son éventuelle démission.
22:29Oui, et c'était l'un des objectifs de cette
22:31allocution. On peinait à trouver
22:33les objectifs de cette
22:35prise de parole. Celui-là, il était clair
22:37dire à tout le monde qu'il ne démissionnerait pas
22:39alors que, non seulement
22:41la France Insoumise, mais aussi
22:43le Rassemblement National, mais en plus
22:45Jean-François Copé, personnalité
22:47de droite Macron compatible,
22:49David Lissnard, le maire de Cannes, évoque
22:51maintenant ouvertement la démission du Président.
22:53Il l'assure, il a été
22:55élu pour 5 ans, il restera pour 5 ans.
22:57Écoutez.
22:59Le mandat que vous m'avez démocratiquement
23:01confié est un
23:03mandat de 5 ans et je l'exercerai
23:05pleinement jusqu'à son terme.
23:07Ma responsabilité
23:09exige de veiller à la continuité de l'État,
23:11au bon fonctionnement de nos
23:13institutions, à l'indépendance de
23:15notre pays et à votre protection
23:17à tous. Je le fais
23:19depuis le début, à vos côtés.
23:21Donc,
23:23on vient d'entendre, pardonnez-moi,
23:25Emmanuel Macron qui revenait sur
23:27cette petite musique qui montait
23:29sur la question de sa démission.
23:31Laurent Mouloud, de l'Humanité,
23:33cette petite musique, elle monte notamment à gauche.
23:35Là, très clairement, Emmanuel Macron
23:37dit, circulez, il n'y a rien à voir, ça n'arrivera pas.
23:39Là, il a été très ferme. C'était une
23:41solution effectivement démocratique
23:43de démissionner, un peu comme avait fait
23:45le général De Gaulle désavoué, en disant
23:47les Français ne veulent plus le moi, je rends le tabli.
23:49Il n'est pas du tout sur cette position-là.
23:51Et il compte, il l'a dit
23:53très fermement, et c'est ce à quoi on s'attendait
23:55qu'il allait continuer là-dessus.
23:57Après, je dirais
23:59tout est dans ses mains maintenant.
24:01S'il ne veut pas être poussé à la démission, parce qu'à un moment
24:03je pense qu'il peut être aussi acculé
24:05à démissionner. S'il y a une instabilité
24:07parlementaire et gouvernementale
24:09qui se prolonge sur des semaines
24:11et des mois et des mois, il va falloir...
24:13Ça ne changera rien, parce que, en fait,
24:15s'il démissionne,
24:17s'il annonce sa démission ou qu'il y a
24:19une destitution, gros, je résume à gros traits,
24:21mais il y a un petit mois et demi pour organiser
24:23une élection présidentielle. Mais le nouveau
24:25président de la République, que ce soit Jean-Luc Mélenchon
24:27ou Marine Le Pen, il aura
24:29le même problème derrière. Il aura encore
24:31trois forces politiques à l'Assemblée nationale.
24:33Pourquoi ? Parce que même le nouveau président de la République
24:35ne peut pas dissoudre l'Assemblée nationale
24:37avant dix mois. Donc avant cet été,
24:39avant juillet. On va parler
24:41du calendrier. Il ne peut pas
24:43dissoudre avant juillet. Et il ne pourra même
24:45pas dissoudre en juillet, même Emmanuel Macron. Pourquoi ?
24:47Parce qu'en fait, les élections, en août, il n'y aura personne.
24:49On va faire des législatives
24:51le 15 août. Donc ça se fera en septembre.
24:53Donc le problème, que ce soit Jean-Luc Mélenchon
24:55en février, président de la République, ou Marine Le Pen
24:57présidente de la République en février, ne changera
24:59rien à la situation politique
25:01française aujourd'hui. La question, ce n'était pas tendre.
25:03Une démission immédiate,
25:05même dans les mois qui viennent, semble totalement exclue.
25:07Et effectivement, en plus, elle n'aurait peut-être
25:09pas de perspectives parlementaires.
25:11Mais en revanche, ce qui va lui arriver, c'est
25:13je dirais, une succession de gouvernements
25:15barniers. Et c'est qu'il va falloir qu'il trouve quand même la bonne
25:17carburation, ou en tout cas la bonne idée,
25:19ou en tout cas la bonne personne, pour pouvoir
25:21essayer de stabiliser aussi le fonctionnement parlementaire.
25:23Vous êtes très optimiste sur un futur nouveau Premier ministre,
25:25Laurent Moulin. Non, tellement !
25:27Il y a une guerre d'usure
25:29qui va s'installer. Et un rapport
25:31de force entre le président, qui a un mandat
25:33tout à fait légal et légitime,
25:35et un Parlement
25:37qui va, évidemment, l'embêter
25:39et embêter son nouveau Premier ministre.
25:41Au début, il y aura un accord,
25:43au moins facialement. Et puis,
25:45très vite, les mêmes causes produiront
25:47les mêmes effets. Personne ne sera content
25:49des impôts qu'il faudra voter, parce que
25:51les 60 milliards, ils n'ont pas disparu.
25:53Tout d'un coup, il faut toujours les trouver
25:55pour combler les déficits. Notre plan à Bruxelles,
25:57les marchés, il faut quand même les rassurer.
25:59Alors, qui va payer ? C'est toujours les Français.
26:01Alors, lesquels ?
26:03Selon qu'on décide que c'est certains
26:05ou d'autres, il y aura des partis
26:07qui seront mécontents. Il y aura
26:09toujours des mécontents qui ne voudront pas
26:11assumer quoi que pense
26:13Macron de la date
26:15des prochaines élections. Ils se diront
26:17« Oh là là, on ne sait pas, il peut y avoir des législatives,
26:19une présidentielle. Moi, j'ai mon agenda
26:21personnel d'intérêt de parti
26:23avant le pays. Et donc, je ménage
26:25mes arrières. » Et donc, il va y avoir un rapport
26:27de force un peu paradoxal, parce que
26:29Macron se présente en rempart
26:31de la stabilité, en disant « ça s'agite,
26:33les contraires se mettent
26:35ensemble de manière irresponsable.
26:37Moi, j'assure la stabilité, je fais tout
26:39ce que je peux. » Mais si, en restant
26:41là, en nommant des gens qui se font
26:43chahuter et il y a l'instabilité,
26:45il y a un moment donné où l'opinion peut
26:47basculer. Alors, pour l'instant,
26:49ils sont à 54%
26:51préférés que Macron s'en aille
26:53déjà. Donc, c'est dangereux.
26:55S'il n'arrive pas
26:57à stabiliser les choses à l'Assemblée,
26:59et je ne vois pas très bien comment
27:01il va arriver à les stabiliser,
27:03la petite musique va continuer à monter.
27:05– Peut-être avec un nouveau Premier ministre. Je voudrais qu'on réécoute
27:07Emmanuel Macron, tout à l'heure, que vous avez
27:09entendu sur France Info,
27:11qui annonce qu'il
27:13nommera
27:15un Premier ministre
27:17dans les prochains jours. Écoutez.
27:19– Je nommerai dans les prochains jours un Premier ministre.
27:21Je le chargerai
27:23de former un gouvernement d'intérêt général
27:25représentant toutes les forces
27:27politiques d'un arc de gouvernement
27:29qui puisse y participer, ou à tout le moins
27:31qui s'engage à ne pas le censurer.
27:33Le Premier ministre
27:35aura à mener ses consultations
27:37et former un gouvernement resserré à votre service.
27:39Sa priorité
27:41sera le budget.
27:43Une loi spéciale sera à déposer
27:45avant la mi-décembre au Parlement
27:47et cette loi temporaire permettra,
27:49comme c'est prévu d'ailleurs par notre Constitution,
27:51la continuité des services publics
27:53et de la vie du pays.
27:55Elle appliquera pour 2025
27:57les choix de 2024.
27:59Je compte bien qu'une majorité puisse se dégager
28:01pour l'adopter au Parlement.
28:03– Voilà, priorité, budget pour ce
28:05nouveau futur Premier ministre
28:07qui sera, Agathe, nommé dans les prochains jours.
28:09Est-ce qu'on a une idée du profil
28:11qui pourrait émerger dans la tête
28:13d'Emmanuel Macron ?
28:15– Beaucoup disent qu'on va se diriger plutôt
28:17vers un proche et un macroniste
28:19cette fois, donc pas un
28:21homme de droite, même si ça peut être
28:23un macroniste issu de la droite
28:25et parmi les noms qui tiennent la corde
28:27il y a toujours Sébastien Lecornu
28:29donc ministre des Armées
28:31que le Rassemblement
28:33National apprécie plutôt.
28:35En tout cas Sébastien Chenu encore tout à l'heure
28:37sur France Info disait que c'était
28:39quelqu'un qui se comportait bien avec le parti
28:41il a dîné avec Marine Le Pen
28:43on se dit qu'il ne braquerait pas la gauche
28:45et François Bayrou qui voit vraiment
28:47son heure arriver, qui pense que c'est son moment
28:49et c'est vrai que François Bayrou
28:51il coche beaucoup de cases
28:53issu du centre, donc il peut faire
28:55éventuellement un trait d'union.
28:57Ensuite il avait parrainé Marine Le Pen en 2022
28:59il lui avait apporté son parrainage
29:01– Au nom de la démocratie.
29:03– Il a critiqué
29:05les réquisitions du parquet dans le procès
29:07de l'affaire des assistants parlementaires européens
29:09donc il a un peu volé au secours
29:11de Marine Le Pen dans un moment où
29:13elle ne comprenait pas cette décision.
29:15François Bayrou son point faible
29:17c'est que la droite ne l'apprécie pas
29:19Nicolas Sarkozy ne l'apprécie pas
29:21particulièrement et donc la droite
29:23et même chez certains macronistes il y a une petite musique qui monte
29:25et on essaye de pousser un autre homme
29:27c'est François Baroin
29:29homme de droit qui lui aurait les faveurs
29:31de Nicolas Sarkozy
29:33ancien ministre, voilà.
29:35François Baroin m'a dit que ça ne passerait pas
29:37parce que c'est vrai qu'il avait appelé
29:39à la démission d'Emmanuel Macron
29:41à l'époque où Emmanuel Macron avait 10 sous
29:43et Emmanuel Macron était hyper mnésique
29:45et rancunier et donc
29:47il ne risque pas de nommer Premier ministre quelqu'un
29:49sur Bayrou vous oubliez un petit détail
29:51Agathe, c'est qu'il a voté
29:53Hollande
29:55et en plus c'est bien pour lui
29:57donc justement ça fait une case de plus
29:59approchée
30:01s'il y a un homme en Macronie
30:03qui peut parler à la gauche
30:05en tout cas aux socialistes, aux sociodémocrates
30:07à ceux qui font mine de vouloir
30:09jouer le jeu, la main tendue
30:11le pacte de non-censure
30:13c'est plutôt ce centriste là
30:15parce qu'il y a différents types de centristes
30:17il est allé très loin, il a payé très cher
30:19et il a quand même
30:21il avait déjà flirté un peu avec
30:23Ségolène Royal, rappelez-vous lors de sa présidentielle
30:25à elle et puis il avait carrément voté Hollande
30:27donc à la fois
30:29il est détesté de Sarkozy
30:31ce qui est un problème à Ehlers
30:33Ehlers n'aime pas beaucoup Bayrou
30:35il avait donc trahi la droite
30:37mais il peut compenser au centre-gauche
30:39si effectivement les socialistes
30:41décident de jouer le jeu
30:43ce dont j'ai un doute
30:45Laurent Wauquiez a dit hier soir qu'en responsabilité
30:47il ne censurerait pas le futur pro-unis
30:49quel que soit son nom d'ailleurs
30:51Paul Barcelone, vous qui êtes dans les petits papiers
30:53du côté de l'Elysée
30:55sur le gouvernement, il y a
30:57intérêt général, ce qui laisse la sensation
30:59qu'il a envie peut-être d'élargir le socle
31:01commun et je rejoins Agathe sur l'idée que
31:03on sortirait peut-être d'un profil
31:05de pure droite comme
31:07l'était par exemple Michel Barnier et qu'on va vers un autre
31:09profil, comme s'il actait un peu l'échec
31:11de la coalition restreinte
31:13si j'ose dire aux macronistes
31:15et aux républicains
31:17il remet sur la table, mais on en parlait aussi tout à l'heure
31:19le pacte de non-censure qui est à l'origine
31:21plutôt une idée de la gauche
31:23et surtout il donne une forme de feuille de route
31:25ou un semblant de portrait robot
31:27en disant il faudra que ce soit
31:29un gouvernement resserré, ce qui prend là
31:31le contre-pied du gouvernement Barnier, plus de 40 ministres
31:3342 je crois
31:35et en disant gouvernement resserré
31:37c'est une manière de là aussi revenir dans le jeu
31:39puisque je me souviens au moment des
31:41nominations Barnier, il avait dit moi je m'en occupe pas
31:43c'est le gouvernement de Michel Barnier
31:45le premier ministre fera tout tout seul
31:47et moi je m'en mêle pas. Là
31:49il donne ses grandes lignes et il donne ses consignes
31:51Oui
31:53Olivier Perrault je vous laisse la parole
31:55Je pense que c'est assez intéressant
31:57justement de raconter aussi un peu ce qui se
31:59passe actuellement en coulisses
32:01parce qu'on parle de François Bayrou
32:03en fait plutôt que de parler des castings c'est intéressant
32:05de savoir sur quoi les
32:07François Bayrou, le corps nu, les
32:09partis socialistes commencent à discuter
32:11je peux vous dire que déjà depuis une semaine
32:13donc depuis avant le départ de Michel Barnier
32:15beaucoup de
32:17cadres du MoDem ont commencé
32:19les conversations avec des membres
32:21du parti socialiste
32:23dont François Hollande, dont Boris Vallaud
32:25C'est ce que disait Erwin Balanant hier sur France Info
32:27Exactement, avec aussi des communistes
32:29notamment André Chassaigne, avec
32:31des écologistes et notamment Marine Tendelier
32:33aujourd'hui Marine Tendelier elle a eu
32:35Edouard Philpe au téléphone mais elle a aussi eu François Bayrou
32:37Marc Fenault
32:39j'espère qu'il l'a eu à 7h mais je sais
32:41qu'il a essayé de la joindre dans la journée
32:43donc il y a des choses qui se passent
32:45C'est pas bloqué, on a l'impression qu'on est dans l'impasse
32:47La question c'est pas que c'est pas bloqué
32:49c'est qu'ils planchent sur des
32:51pistes de travail plus ou moins communes
32:53qu'est-ce que ça veut dire la non-censure aujourd'hui
32:55alors on parlait de la réforme des retraites tout à l'heure en disant
32:57que les socialistes et les
32:59écologistes sont arcs boutés sur la
33:01bourgation de la réforme des retraites, non
33:03ce dont tout le monde est en train
33:05de parler là c'est sur un potentiel
33:07gel de la réforme des retraites pendant un an et
33:09une conférence
33:11de financement
33:13donc là dessus les socialistes et les écologistes
33:15sont plutôt d'accord
33:17il y a la question de la proportionnelle qui a été discutée
33:19notamment entre Marc Fenault et
33:21François Hollande la semaine dernière
33:23Mais avec un gouvernement de gauche, Laurent Mollo
33:25ou Olivier Perroux, parce que
33:27ils disent qu'il faut un gouvernement de gauche
33:29Non c'est non soutien
33:31mais non censure et non participation
33:33C'est-à-dire que
33:35vers qui il va trianguler cette fois-ci ?
33:37En gros, parce que là il triangulait avec le
33:39RN et LR, il a misé LR, RN
33:41donc une triangulation à droite
33:43et qui était en fait
33:45nourrie par l'extrême droite. Est-ce qu'il va
33:47prendre en compte aussi
33:49une force parlementaire
33:51de 192 par le député
33:53du NFP, est-ce qu'il va trianguler
33:55de ce côté-là ?
33:57Ça va être extrêmement difficile
33:59en fait, parce que si on nomme François Bayrou
34:01ça voudrait dire, c'est une question d'arithmétique
34:03le bloc centriste
34:05aujourd'hui, celui qui était au gouvernement, rassemblait
34:07210 députés de mémoire
34:09s'il veut glaner des députés
34:11socialistes, il faudrait qu'il arrive à rassembler
34:13l'ensemble du camp socialiste
34:15c'est-à-dire l'ensemble des députés socialistes du NFP
34:17qui viennent se rallier à un contrat de
34:19gouvernement en se détachant du NFP
34:21ou en tout cas etc.
34:23C'est-à-dire que c'est une position qui va être
34:25et s'il veut conserver son
34:27le soutien des LR de l'autre côté pour essayer de trianguler
34:29ça serait extrêmement compliqué
34:31La solution qui, moi, me semblerait le plus logique
34:33effectivement, c'est quand même d'aller nommer
34:35plutôt quelqu'un de la gauche
34:37et de monter, parce que là on parlait de profil
34:39le profil de quelqu'un
34:41de personnes qui veulent
34:43gouverner texte par texte sur des
34:45positions précises etc.
34:47C'est ce que propose aujourd'hui la gauche
34:49il aurait beau jeu de les prendre à leur jeu
34:51mais il propose un gouvernement de gauche
34:53et d'ailleurs, c'est ce que disait
34:55je crois Lucie Casté dans nos colonnes
34:57notamment, elle dit, nous on n'est pas là pour appliquer
34:59tout notre programme du NFP
35:01on est là pour construire
35:03un gouvernement de projet
35:05sur des choses sur lesquelles
35:07on peut s'entendre avec les gens d'un arc républicain
35:09Laurent Molot, je vous arrête là
35:11on va se retrouver dans un instant avec les autres informés
35:13pour l'heure il est 20h46
35:15on va refaire un point sur ce qu'a dit ce soir
35:17Emmanuel Macron avec Stéphane Milhomme
35:19Emmanuel Macron nommera
35:21dans les prochains jours un premier ministre
35:23pour un gouvernement d'intérêt général
35:25dans son allocution
35:27le chef de l'Etat souhaite ce soir que ses membres représentent
35:29toutes les forces politiques
35:31d'un arc de gouvernement qui puisse y participer
35:33ou tout au moins s'engage
35:35à ne pas le censurer
35:37une équipe, dit-il, resserrée
35:39dans tous les cas, le chef de l'Etat l'annonce
35:41ce soir, il ne démissionnera pas
35:43et accomplira son mandat pleinement
35:45jusqu'à son terme en 2027
35:47en attendant, pas de gouvernement, pas de budget
35:492025, il promet donc une loi spéciale
35:51qui sera déposée au Parlement
35:53à la mi-décembre, elle permettra d'appliquer
35:55en 2025 les choix budgétaires
35:57de 2024, cette loi temporaire
35:59permettra la continuité des services
36:01publics et de la vie du pays
36:03Emmanuel Macron a osé aussi une
36:05comparaison avec la rénovation de la cathédrale
36:07Notre-Dame de Paris, réalisée en 5 ans
36:09et le succès des Jeux de Paris
36:11c'est la même chose que nous devons faire
36:13avoir un cap clair pour la nation
36:15le chef de l'Etat est également revenu
36:17sur cette motion de censure, la chute du gouvernement
36:19il accuse l'extrême droite et l'extrême gauche
36:21de s'unir dans un front
36:23anti-républicain, parmi les
36:25premières réactions après cette allocution
36:27celle de Marine Le Pen, la chef de file
36:29du Rassemblement National, réclame
36:31sur le réseau social X la mise en place
36:33d'un scrutin proportionnel, moyen
36:35selon elle, de recréer du lien entre le peuple
36:37et ses dirigeants, et puis ça va mal se terminer
36:39prédit Marine Tondelier
36:41la secrétaire nationale des écologistes
36:43voit toutefois une bonne nouvelle ce soir
36:45le Président de la République n'a pas nommé
36:47à la va vite un Premier Ministre encore
36:49plus à droite
36:51France Info
36:5320h21
36:55Les Informés
36:57Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot
36:59Retour sur le plateau des informés
37:01on continue à décrypter et à commenter cette
37:03allocution présidentielle, Emmanuel Macron
37:05qui a pris la parole pendant une dizaine de minutes
37:07vous avez pu la suivre en direct à la radio
37:09et à la télévision sur France Info
37:11on est ce soir avec Sylvie Pierre-Broussolette
37:13du Point, Laurent Mouloud
37:15de l'Humanité, Paul Barcelone
37:17du service politique de France Info
37:19et Olivier Perroux de L'Express
37:21on comprend Olivier Perroux que
37:23Emmanuel Macron d'une certaine manière
37:25tend la main à ses oppositions
37:27notamment à un certain nombre de groupes politiques
37:29Laurent vous parliez tout de suite de triangulation
37:31je ne sais pas, visiblement ils sont triangulés
37:33vers la gauche
37:35demain matin, vendredi matin, Patrick Cannaire
37:37le Président du groupe socialiste au Sénat
37:39et Boris Vallaud le Président des groupes
37:41des députés socialistes à l'Assemblée Nationale
37:43vont être reçus par Emmanuel Macron
37:45à l'Elysée
37:47donc il va bien devoir leur proposer quelque chose
37:49mais eux ne vont pas venir
37:51un peu tout guirer en disant
37:53merci de trianguler vers nous, c'est sympathique
37:55non non, eux ils viennent avec une liste
37:57de courses assez conséquente
37:59sur la réforme des retraites, sur le pouvoir d'achat
38:01probablement pas sur
38:03la proportionnelle parce que ce n'est pas
38:05une clé
38:07chez les socialistes
38:09mais en tout cas, ils ne vont pas
38:11donner des gages
38:13à Emmanuel Macron dès demain
38:15en leur disant, il est formidable ce Premier Ministre
38:17je pense qu'ils vont vouloir savoir aussi
38:19qui va être nommé, parce que ce n'est pas la même chose
38:21si c'est le cornu
38:23que si c'est un François Bayrou
38:25alors il y a un mot qu'a dit Macron
38:27c'est pas d'impôt
38:29il a prononcé le mot impôt
38:31et pour moi c'est une piste
38:33parce que gauche veut dire impôt
38:35le festival des 75 milliards
38:37non mais écoutez ce qui s'est passé
38:39la droite n'a jamais autant
38:41augmenté les impôts quand elle était au pouvoir
38:43non mais là, ils ont quand même
38:45voté un festival d'impôts
38:4775 milliards, ils sont arrivés à un maximum
38:49ils se sont un petit peu caricaturés
38:51ils se sont donné à cœur joie
38:53et donc la gauche
38:55moi je ne juge pas, ils considèrent
38:57qu'on peut aller beaucoup plus loin qu'a fait
38:59Michel Barnier sur la hausse des impôts
39:01pour les plus favorisés, pour les entreprises
39:03etc. Et là, Macron
39:05a un peu cranté en disant
39:07pas plus d'impôts, c'est pas comme ça
39:09qu'on va s'en sortir. Donc je ne sais pas
39:11comment aura lieu le dialogue
39:13mais je pense qu'en tout cas, il fallait que Macron
39:15reçoive les responsables de gauche
39:17il ne pouvait pas dire qu'il avait vu que Macron
39:19et les deux présidents des assemblées
39:21il faut recevoir tout le monde et après
39:23en cas d'échec et que la gauche ne vienne pas
39:25au moins une mystiquerie pourrait être refilée
39:27tout le monde se repasse
39:29le mystiquerie de la responsabilité
39:31d'un échec. Mais ce qu'il ne faut pas garder derrière tout ça
39:33l'idée qu'il va y avoir des consultations
39:35il y en a eu aujourd'hui à l'Elysée, Paul Barcelone
39:37il va y en avoir d'autres avec des groupes politiques
39:39c'est peut-être ça, l'époque nouvelle dont parlait Emmanuel Macron
39:41tout à l'heure. Exactement, et pour apporter
39:43un complément à ce qu'on disait tout à l'heure
39:45c'est important de noter
39:47qu'Emmanuel Macron ne va pas recevoir
39:49les présidents des groupes parlementaires tous en
39:51même temps, mais bien séparément
39:53avec d'abord les macronistes demain matin
39:55Renaissance, Horizons, Modem
39:57manifestement en même temps
39:59les socialistes en fin de matinée et les républicains
40:01un peu plus tard dans la journée
40:03donc pas forcément...
40:05Non mais vous savez bien le corriger
40:07parce qu'on en vient d'apprendre sur les socialistes mais vous avez plus d'informations
40:09Les infos de Paul Barcelone
40:11Je suis plus de la gauche, pardon Paul
40:13Tour à tour en face à face avec Emmanuel Macron
40:15ce qui accrédite l'idée qu'ils vont
40:17effectivement venir avec leur liste de course
40:19et probablement mettre leurs conditions
40:21à une participation ou au moins un pacte
40:23de non-censure que reprend à son compte ce soir
40:25le chef de l'État
40:27En tout cas le premier ministre je crois
40:29sera un peu plus
40:31Macron compatible que Barnier parce qu'il y a eu
40:33une erreur
40:35de compréhension au minimum
40:37entre Barnier et Macron
40:39Macron a cru quand il l'a nommé que Barnier
40:41était complètement sur sa ligne de la politique de l'offre
40:43qui n'augmenterait pas les impôts
40:45les charges et qui continuerait
40:47la politique
40:49qui était déjà faite
40:51et puis alors Macron a découvert dans le journal
40:53et en écoutant les informations
40:55que c'était pas du tout ça
40:57et qu'on allait faire
40:59beaucoup d'impôts et de plus en plus
41:01parce qu'au fur et à mesure
41:03on lâchait sur les dépenses
41:05forcément on allait augmenter
41:07la barque des impôts et ça il n'a pas du tout aimé
41:09et je pense qu'il ne pleure
41:11pas sur le sort de Barnier
41:13et son départ et qu'il espère
41:15avec un nouveau premier ministre
41:17je ne crois pas qu'il en nommera un de gauche
41:19je crois plutôt qu'il en nommera un
41:21qui est vraiment Macron compatible
41:23pour ne pas avoir de mauvaises surprises
41:25Agathe Lambret
41:27Emmanuel Macron a insisté sur l'irresponsabilité
41:29des oppositions
41:31il leur a reproché de ne pas être à la hauteur du moment
41:33et d'avoir les yeux rivés sur la présidentielle
41:35sur ce point là je suis plutôt
41:37en accord avec Emmanuel Macron
41:39et quand même c'est vrai que les oppositions
41:41ne lui facilitent pas la tâche
41:43et qu'en France
41:45discuter avec l'autre c'est complètement
41:47tabou et c'est incroyable
41:49il aurait même pu parler
41:51Emmanuel Macron ce soir de ce qui s'appelle la censure
41:53constructive
41:55à l'allemande et ça existe aussi en Belgique
41:57en Espagne avec des modalités différentes
41:59mais c'est à dire qu'en Allemagne on ne peut pas censurer
42:01un gouvernement si on n'a pas une solution alternative
42:03et ça vise à éviter quoi ? ça vise à éviter
42:05notamment les alliances
42:07extrême droite, extrême gauche qui ne proposent
42:09rien derrière en fait c'est pas possible
42:11parce qu'il faut avoir un projet constructif
42:13on ne peut pas censurer en France
42:15là cette censure ce qu'elle révèle aussi
42:17c'est que déjà l'alliance des contraires
42:19et ensuite absolument rien derrière
42:21aucun projet à part ne vous inquiétez pas
42:23dormez sur vos deux oreilles
42:25il va rien se passer
42:27c'est vrai mais
42:29dans une situation où le président de la république
42:31et son parti a perdu les élections
42:33européennes et législatives
42:35il est étonnant que ce soit lui qui soit
42:37en mesure de nommer le premier ministre
42:39normalement ça devrait être l'inverse
42:41plutôt le parlement qui nomme
42:43notre constitution
42:45c'est assez intéressant ce qu'on est en train de vivre
42:47aujourd'hui avec cette censure parce qu'il y a une espèce de cycle
42:49qui se ferme, on a souvent parlé ces derniers jours
42:51de la dissolution
42:53de la censure de 1962
42:55et qu'est-ce qui s'est passé après
42:57c'est que finalement la censure
42:59après cette censure de Pompidou, le général de Gaulle
43:01dissout l'assemblée nationale
43:03et on a le début du vrai
43:05présidentialisme où le président
43:07a énormément de pouvoir
43:09là c'est vraiment l'inverse, on a l'impression d'assister
43:11un peu à la fin, c'est à dire que
43:13il y a une censure
43:15et le président de la république apparaît
43:17un peu perdu
43:19sur qui il doit choisir parce que même
43:21dans son propre camp
43:23il n'est pas en capacité de trouver
43:25quelqu'un qui puisse assouvir
43:27ses projets et tout ce qu'il veut faire
43:29sur la fin de son mandat
43:31c'est la fin du fait majoritaire
43:33la fin du fait présidentiel
43:35sans la culture de la coalition
43:37qui va avec
43:39tant qu'il y aura une élection présidentielle
43:41au suffrage universel vous allez avoir le phénomène
43:43des ambitions personnelles
43:45qui y arriveront avant
43:47les intérêts du pays
43:49ce qui se passe c'est que tout le monde a l'oeil rivé
43:51sur 2027 ou peut-être avant
43:53mais au minimum sur 2027
43:55et donc effectivement
43:57dans un système présidentiel on n'arrive pas
43:59à jouer le jeu des coalitions, des compromis
44:01parce que chacun ne pense qu'à cette élection
44:03reine et à prendre la place de Macron
44:05parce qu'il y a quand même beaucoup de pouvoir
44:07et il y en a un d'ailleurs qui y pense
44:09c'est Jean-Luc Mélenchon qui a réagi ce soir qui dit
44:11Emmanuel Macron est la cause du problème et s'en ira
44:13par la force des événements
44:15je cite Jean-Luc Mélenchon
44:17il y en a un qui se prépare quand même
44:19qui continue à mettre pression
44:21Laurent Mouloud. Ah oui Jean-Luc Mélenchon se prépare
44:23et il l'assume. Il l'assume bien. Il l'assume tout à fait
44:25mais encore une fois c'est pas une position
44:27partagée par l'ensemble
44:29de la NFP. Non mais pourquoi
44:31parce que le parti socialiste n'est pas prêt
44:33ils savent très bien que si il y a une présidentielle demain matin
44:35c'est Le Pen et
44:37Mélenchon qui tiennent le coffre. Ils sont à la fois pas prêts
44:39et puis ils aspirent à autre chose aussi
44:41ils savent qu'ils doivent aussi construire
44:43une force gouvernementale et une force politique
44:45suffisamment puissante. Parce qu'ils veulent être au deuxième tour
44:47Exactement, pour emmener une majorité
44:49avec eux et ça c'est pas des choses qui se construisent
44:51comme ça en quelques semaines
44:53le NFP tout nouveau quand même là dessus
44:55juste
44:57ils ont leur... moi je trouve que ce qui s'est
44:59passé dernièrement ces dernières semaines et ces derniers jours
45:01cette idée de
45:03mettre un peu d'eau dans son vin et d'essayer d'aller
45:05vers des politiques
45:07de projets précis
45:09en disant pour les populations
45:11françaises, on peut gagner sur tel thème
45:13et essayer de glaner
45:15Vous trouvez que c'est un début de rupture entre le PS et les insoumis ?
45:17ça cornerise les insoumis je trouve
45:19ça peut corneriser
45:21un peu les insoumis, ça peut aussi faire
45:23progresser dans cette
45:25circonstance là, puisqu'on est pour essayer
45:27de résoudre aussi cette situation parlementaire
45:29inextricable. Eux je trouve que
45:31pour le coup ils tendent la main à l'NFP
45:33Mais il y a 50% des électeurs socialistes qui n'étaient pas
45:35pour l'Assemblée. Mais qui à droite propose ça ?
45:37C'est notre sondage du point qui révèle ça
45:39Qui à droite propose la même chose ?
45:41Qui propose ça ?
45:43Avant de se quitter, je voudrais redonner la parole à Paul Barcelan
45:45avant de se quitter.
45:47Pour aller dans le sens de ce qui a été dit
45:49sur les réactions
45:51ce soir au sein du Nouveau Front Populaire
45:53Marine Tendelé par exemple dit
45:55il y a une bonne nouvelle ce soir dans l'allocution du Président
45:57ce qu'il n'a pas nommé à la va-vite, un Premier Ministre encore plus à droite
45:59ce qui tranche évidemment avec les réactions
46:01côté insoumis, où on qualifie
46:03c'est Manon Aubry qui dit ça ce soir
46:05Emmanuel Macron de forcené retranché
46:07à l'Élysée, il est temps de partir
46:09on va s'en aller, c'est inéluctable
46:11disait Mathilde Panot
46:13Marine Tendelé dit ça va mal se terminer
46:15On ne comprend pas trop ce que ça veut dire
46:17Avec trois petits points à la fin
46:19Je vous confirme, ça va dans un complément
46:21par rapport à ce qu'on disait tout à l'heure avec Olivier
46:23qu'il y a une vraie volonté ce soir dans l'entourage du
46:25chef de l'État de bien montrer que
46:27le Rassemblement National et la France Insoumise
46:29ne sont pas invités
46:31demain à l'Élysée, ce qui est une différence
46:33aussi avec les consultations de cet été
46:35C'est la fin du traitement peut-être un peu particulier
46:37Il y a la volonté de montrer qu'il y a des extrêmes
46:39Tous les électeurs de la France Insoumise
46:41qui ont voté Macron à la présidentielle pour éviter
46:43Marine Le Pen doivent être très heureux
46:45Laurent Mouloud à la Une de l'Humanité
46:47On a un titre, le roi est nu
46:49Macron face à ses responsabilités
46:51C'est-à-dire dans l'Humanité, demain
46:53cette semaine, Olivier Perrault à la Une de l'Express
46:55Nous on vous parle de deux choses évidemment
46:57les grèves SNCF juste avant vos vacances
46:59La grève de trop à la Une de l'Express
47:01Exactement, et bien sûr
47:03le récit des derniers jours de Michel Barnier
47:05avec énormément de coulisses
47:07On a notre fameux palmarès des hôpitaux et des cliniques
47:09qui revient, on ne l'avait pas eu depuis
47:11quelques années, voilà vous allez pouvoir
47:13faire votre choix
47:15C'est vrai ?
47:17Mais oui, mais pourquoi pas
47:19Merci beaucoup Sylvie Pierre-Broncelette
47:21Paul Barcelone, merci d'avoir
47:23été là ce soir au service
47:25politique de France Info
47:27Merci pour toutes vos infos, Agathe on se retrouve
47:29très vite demain à la radio
47:31de 18h à 20h, votre interview politique
47:33à 18h30 et les informés qui reviennent
47:35demain matin à 9h avec Adrien Beck et
47:37Renaud Delis