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Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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Transcription
00:00Bonsoir à Véronique Jacquier, à Louis de Raguenel, à Gilles-William Gollnadel, à Paul Melin et à Johan Napol Melin.
00:09Je pensais qu'il serait avec nous ce soir.
00:13Il n'est pas là ?
00:14Viendra-t-il nous rejoindre ? Il sera là dans quelques heures, dit-on.
00:20Comment imaginer ce qui va se passer dans quelques instants ?
00:26Est-ce qu'il y a un suspense ? La réponse est sans doute non.
00:29Le vote va s'arrêter à 20h20.
00:33On aura la réponse sans doute entre 20h et 21h, mais ce n'est pas tout à fait certain.
00:38Il y a un moment de dépouillement.
00:40Et on va pouvoir ensemble décrypter, commenter, essayer de comprendre aussi, en pensant également à l'avenir.
00:46Mais peut-être on peut écouter deux ou trois interventions.
00:48Et la première que je voulais vous faire écouter, c'est M. Barnier qui est arrivé à la tribune.
00:54C'était assez émouvant d'ailleurs, comme un au revoir.
00:56Il a été applaudi notamment par la Macronie et les LR.
01:01La parole est à présent à M. le Premier ministre.
01:27Bon, ça ressemble à un baroud d'honneur.
01:31Et M. Barnier s'est exprimé quelques minutes, bien sûr, sans espoir, sans doute.
01:37Je vous propose de l'écouter sur la réalité, disait-il, qui restera.
01:41On peut dire tout ce qu'on veut, c'est la réalité.
01:44J'ai essayé de l'affronter, l'ensemble du gouvernement que je remercie, en vous présentant des textes financiers difficiles.
01:52Cette réalité, elle reste là.
01:55Écoutez-moi bien, elle ne disparaîtra pas par l'enchantement d'une motion de censure.
02:09Écoutez-moi bien et souvenez-vous, dans quelque temps, cette réalité-là, elle se rappellera à tout gouvernement, quel qu'il soit.
02:19Et Mme Le Pen, elle se rappellera à tout gouvernement, quel qu'il soit, parce qu'il s'agit de notre souveraineté.
02:29Sans doute dois-je dire ici que, quand je vois vos propositions, aujourd'hui, hier, nous n'avons pas la même idée de la souveraineté, ni du patriotisme.
02:49Il y a deux arguments que j'ai entendus toute la journée.
02:53On va d'abord décrypter le premier.
02:55Le premier, c'est de dire, s'il y a censure, c'est le chaos.
02:58Mais c'est vrai que je suis tellement défiant des hommes politiques, et notamment de la politique de la peur en permanence,
03:04que j'ai vu se mettre en place durant le Covid, qu'aujourd'hui, c'est vrai que je suis un peu défiant quand on me dit,
03:11attention, ça va être un carnage, ou en tout cas, ça va être terrible, ça va être le chaos, si cette censure n'est votée.
03:20Est-ce qu'on peut, objectivement, si j'ose dire, analyser ça ? Est-ce que vraiment, demain, s'il y a...
03:29Oui, on peut l'analyser simplement quand on regarde comment fonctionnent les institutions.
03:33Certes, oui, il y a un certain nombre de choses qui ne vont pas être réglées par le budget puisqu'il n'est pas voté.
03:38En revanche, ce qui est possible, c'est qu'il y aura le budget de l'année d'avant qui va être appliqué,
03:44mais le prochain gouvernement pourra tout à fait adapter le budget du ministère de l'Intérieur, le budget du ministère de la Défense,
03:50le budget du ministère de la Justice, et donc, non, il n'y a pas de crainte par rapport aux fonctionnaires non payés,
03:56par rapport aux primes des policiers qui ont travaillé pendant les Jeux olympiques qui pourraient ne pas être versées.
04:01Tout ça, ce sont des engagements...
04:02Tout ça est faux, en fait. Tout ce qu'on entend depuis tout à l'heure, ce que vous nous dites, c'est que c'est faux.
04:06Après, je vois mal un nouveau gouvernement dire qu'on s'assied sur l'augmentation du budget du ministère de l'Intérieur,
04:13on s'assied sur le ministère de la Défense et tous les autres postes de défense.
04:16Mais c'est ennuyeux pour la crédibilité de ce qu'on parlait.
04:18Sur les questions économiques, vous avez entièrement raison, et globalement, tout le monde joue à se faire peur,
04:23et globalement, quand on entend surtout les savants prévisionnistes anciens ministres du budget
04:29qui se sont plantés vraiment royalement sur ce que serait la croissance, ce que seraient les recettes,
04:35on peut quand même relativiser la pertinence de leurs menaces.
04:39En revanche, là où on entre vraiment dans quelque chose de totalement inconnu,
04:45c'est qu'on voit bien que derrière la question de cette motion de censure,
04:49les gens n'ont pas censuré en réalité Michel Barnier.
04:51Ils ont voulu censurer Emmanuel Macron, sauf qu'Emmanuel Macron ne peut pas être censuré puisqu'il est président de la République.
04:57Et c'est là...
04:58Même si Madame Le Pen dit le contraire.
05:00Elle dit le contraire, mais globalement, ce qui est sous-entendu parfois de manière très explicite,
05:05objectivement par d'ailleurs beaucoup de députés...
05:07Même si elle dit précisément le contraire.
05:08Oui.
05:09Elle dit que je ne fais pas partie de celle qui demande, etc.
05:11D'accord, d'accord.
05:12Mais même le fait d'en parler en soi, enfin, vous voyez bien que...
05:15Eh bien, l'argument, la preuve qu'on pourrait lui donner, donc...
05:18Vous avez raison.
05:19Marine Le Pen a dit ça, c'est factuellement vrai, puisqu'elle l'a dit, mais...
05:23Ce qui n'est pas vrai en revanche de...
05:24Non, mais il y a beaucoup de députés du Rassemblement national qui disent maintenant le point de blocage,
05:29c'était Emmanuel Macron.
05:30Quel que soit le prochain Premier ministre, la situation ne peut pas se régler.
05:33Donc, ce qu'il faut, c'est une élection présidentielle anticipée.
05:37Et là, pour le coup, je n'ai pas du tout la même grille de lecture.
05:40Et moi, j'y vois vraiment un danger qui n'est pas uniquement...
05:43Qu'on ne peut pas attribuer uniquement au Rassemblement national.
05:46Mais si vous considérez...
05:47Si vous voulez, on est dans une situation où dans la Ve République,
05:50la seule chose qui tient encore la Ve République, c'est l'élection présidentielle.
05:53Si on considère que n'importe quel président de la République, dès lors qu'il est élu,
05:57on peut écourter son mandat, il n'y a plus de Ve République.
06:01Voilà. C'est la clé de voûte de la Ve République qu'on enlève, qu'on retire.
06:05Et je trouve que c'est un avertissement pour les autres.
06:08Si demain Marine Le Pen est élue, ou Jean-Luc Mélenchon,
06:10eh bien, imaginez que deux mois après leur élection,
06:13il y a des gens qui commencent à faire des manifestations pour dire
06:15« Ah ben non, il faut arrêter, il faut annuler l'élection présidentielle ».
06:17Et là, c'est dangereux.
06:18Moi, je suis d'accord avec la fin de votre démonstration, Louis,
06:20mais je pense que l'idée fondamentale, c'est cette histoire de peur.
06:23C'est-à-dire qu'on a dit depuis très longtemps que les extrêmes agitaient les peurs.
06:27Là, vraisemblablement, ce ne sont pas les extrêmes qui ont agité les peurs,
06:30ce sont plutôt les analyses dont vous parliez, Pascal,
06:33et votre parallèle avec le Covid est intéressant,
06:35de dire que si on vote cette censure, ce sera le chaos, les rivières de sang, etc.
06:40On pourrait avoir des arguments opposés à la motion de censure sans pour autant invoquer la peur.
06:45Si on invoque la peur, c'est qu'on veut jouer sur l'émotion et pas sur la raison.
06:49Si on joue sur la raison, on reprend les arguments que vous donniez, Louis,
06:52et on s'aperçoit que, sujet par sujet, on ne sera pas dans la paralysie que l'on décrit.
06:56La vérité, c'est que si jamais Michel Barnier tombe ce soir,
06:59il y aura un nouveau Premier ministre qui sera nommé dans les 24 heures par Emmanuel Macron.
07:02Dans les 24 heures, vous pensez ?
07:04C'est ce vers quoi on semble s'affirmer.
07:07Après, il y aura le gouvernement.
07:08Je pense qu'il aurait raison de nommer son Premier ministre assez vite
07:10pour couper le cours de ceux qui appellent à sa démission.
07:12Ça pourrait être M. Lecornu, effectivement.
07:14Mais ça va être intéressant de voir le temps que prendra Emmanuel Macron
07:20à nommer le Premier ministre, qui dira effectivement le niveau de peur ou non qu'il a.
07:26Parce que s'il y a tout de suite un Premier ministre, ça veut dire qu'il a peut-être un peu peur.
07:30Et s'il prend 20 ou 30 jours...
07:33Pascal...
07:34Ou qui veut éviter la paralysie.
07:36Silence, le ministre pour...
07:38Vous comprenez ce que je veux dire ?
07:39Samedi, Donald Trump atterrit à Paris.
07:42Est-ce que vous croyez un instant qu'Emmanuel Macron veut se présenter affaibli
07:45sans Premier ministre en pleine crise politique ?
07:47Bien sûr, la meilleure défense, c'est l'attaque.
07:50En revanche, la vraie question, Pascal...
07:52Mais alors qu'est-ce que ça change ?
07:53Si M. Lecornu est nommé vendredi, que Bruno Retailleau...
07:58Ce Premier ministre sera à la tête d'un gouvernement démissionnaire.
08:01Charge à lui ensuite de constituer un nouveau gouvernement qui a réellement des pouvoirs.
08:05Mais il prendra sans doute beaucoup de membres actuels de ce gouvernement,
08:09et notamment M. Retailleau.
08:10Nous verrons.
08:11Deuxième passage de M. Barnier, puis après je donne un...
08:14Parce que vous êtes très silencieux.
08:16Quand vous êtes silencieux, le public ne sait pas comment interpréter.
08:20Si c'est de l'agacement, de la réflexion...
08:23Ou du mépris.
08:25Je m'interroge toujours.
08:28Je viens m'entourer d'un voile de mystère.
08:32Écoutons le deuxième passage de M. Barnier sur la censure
08:37et combien elle peut amener quelque chose de grave dans le pays.
08:42Ce dont je suis sûr, mesdames et messieurs, ce que j'aurai dit avec gravité devant vous,
08:47c'est que cette motion de censure, au moment où vous vous apprêtez sans doute,
08:52dans cette conjonction des contraires, à approuver,
08:56cette motion de censure rendra tout plus grave et plus difficile.
09:00Une censure de gouvernement en ce mois de décembre
09:04signifierait que le budget de la nation ne pourrait vraisemblablement pas être adopté avant la fin de l'année,
09:10quelles que soient les lois d'urgence.
09:13Et cela aura de lourdes conséquences, de trois ordres.
09:16D'abord, une perte de pouvoir d'achat pour les Français.
09:20Et nous avions fait le choix de protéger les Français qui travaillent.
09:24En l'absence de ce budget, le barème de l'impôt sur le revenu ne pourrait pas prendre en compte l'inflation.
09:30En conséquence, vous pouvez dire que c'est faux, vous verrez.
09:34Et vous vous expliquerez.
09:36En conséquence, près de 18 millions de foyers verraient leur impôt augmenter,
09:45tandis que 380 000 foyers français supplémentaires seraient éligibles à l'impôt sur le revenu.
09:53Gilles William, c'est vrai, je le confesse, j'ai un peu de défiance généralement sur la parole politique.
09:59C'est vrai.
10:00Mais si vraiment c'était catastrophique à partir de demain,
10:04hier soir M. Barnier pouvait venir à 20h et dire
10:08écoutez, au nom de la France, j'entends les arguments du RN,
10:12et l'indexation des retraites, je la mets en place pour le 1er janvier.
10:17Et je donne la dernière chose que Mme Le Pen me demande.
10:21Si vraiment le chaos est là, au nom de l'intérêt supérieur de la France,
10:26il ne l'a pas prononcé.
10:28Ce qui me fait dire qu'effectivement, derrière les mots, la réalité ne sera peut-être pas celle-là.
10:33Moi je ne suis pas non plus partisan d'une hypothèse apocalyptique.
10:38Mais je maintiens d'abord que je crains, à moyen terme,
10:46non pas un risque économique, comme l'a très bien dit Louis,
10:49mais plutôt un risque sociétal ou social,
10:52avec des gens dans la rue qui m'inspirent une sympathie très moyenne.
10:57Et je pense à l'extrême gauche.
10:59Et d'autre part, une chose est certaine,
11:01ceux qui sont extrêmement mal...
11:03Je conserve M. Barnier comme un homme de qualité.
11:07Je ne dis pas que c'est un orfèvre merveilleux pour la négociation,
11:13mais je pense que c'est un homme sincère,
11:15et qui n'aura pas, à mes yeux, démérité.
11:19Mais surtout, ce que je ne supporte pas à ce stade de notre débat,
11:24c'est la Macronie.
11:26La Macronie qui, aujourd'hui, agite justement le spectre de l'apocalysme,
11:32alors même que leur patron en chef a provoqué la dissolution,
11:39et qu'ils sont les responsables premiers
11:42de la triste situation économique et financière dans laquelle nous nous trouvons.
11:47Ceux-là, très sincèrement, sont très mal placés
11:51pour donner des leçons à Marine Le Pen...
11:53Marine Le Pen ne dit pas la même chose que vous.
11:55Non, non. Ensuite...
11:57Ce n'est pas la logique de ce que vous dites.
11:59C'est la censure.
12:01Non, non. Pas du tout.
12:03Ensuite, on divergera sans doute sur la manière dont Marine Le Pen s'y prend.
12:08Ça, c'est autre chose.
12:10Dans le propre intérêt, à mon avis, de son parti.
12:13Mais c'est une appréciation que j'ai et qui est mienne.
12:16Mais pour l'origine de nos ennuis, pour parler poliment,
12:21la Macroniste est M. Attal qui a fait venir l'extrême gauche en force
12:26et le dernier à pouvoir donner des leçons.
12:29Le premier argument, c'est celui-là.
12:31Et le deuxième argument que j'ai entendu toute la journée,
12:33alors est-ce qu'il est bon ou pas,
12:35c'est au fond de dire le RN vote avec LFI.
12:38Et le RN est allié avec LFI.
12:40Moi, j'ai le sentiment que cet argument ne pèse pas
12:43parce que personne en France ne pense que le RN et le LFI marchent ensemble.
12:47C'est de fait parce que la Constitution est comme ça.
12:49Il y a une motion de censure, il faut la voter un à deux.
12:51Autrement, le RN ne peut jamais voter de censure.
12:53Par définition, autrement, il n'y a jamais de censure possible.
12:55Donc, ça ne sert à rien.
12:56Cette menace nucléaire n'existe pas.
12:58Peut-être que la véritable stratégie du RN,
13:03et c'est ce qui est en train de se dessiner, mais l'avenir nous le dira,
13:06c'est que Marine Le Pen se dit
13:08Michel Barnier ne m'a pas donné suffisamment de gages,
13:11bon, vrai ou faux.
13:12Elle mise sur un autre Premier ministre plus RN compatible.
13:15Alors, on parle de Sébastien Lecornu,
13:17mais on peut aussi parler de François Bayrou
13:19qui est d'accord avec Marine Le Pen, par exemple, sur la proportionnelle.
13:22Un François Bayrou qui, par exemple, lui a donné son parrainage
13:24quand elle était en difficulté pour les avoir en 2022.
13:27Donc, ce sont des gens qui se respectent.
13:29Ils peuvent être Premier ministre
13:32parce que Mme Le Pen dit qu'elle ne le censurerait pas.
13:35Exactement.
13:36Et donc, on peut voir une nouvelle forme de coalition assez inédite,
13:39c'est-à-dire le bloc central qui est constitué des macronistes, des LR,
13:43et puis du RN qui, quelque part, ne participe pas, mais les soutient.
13:47Ça, on va peut-être voir ça dans les jours qui viennent.
13:49Bruno Taillot, c'est peut-être même le meilleur candidat,
13:51parce que vous parliez de lui,
13:52parce qu'il pourrait neutraliser le Rassemblement national
13:54pour le président de la République.
13:55Nous, on n'a pas intérêt à le neutraliser, justement.
13:57Une politique régalienne très ferme, ce que veulent les Français.
13:59Dans un premier temps.
14:00Ce que je ne saisis pas dans votre raisonnement,
14:05c'est que si vous enlevez le droit à Mme Le Pen
14:09de voter avec la France insoumise une motion de censure,
14:13il n'y a plus jamais une motion de censure qui passe.
14:15J'ai le droit quand même...
14:16Non, mais répondez à cette question.
14:17Je vais vous répondre et vous répondrez doublement.
14:19Donc, il ne faudrait pas aucune motion de censure.
14:20J'ai le droit quand même à examiner l'opportunité de ce vote-là.
14:26Ah non, non, vous dites, elle vote avec Eléfine.
14:28Alors, justement, l'action...
14:29Mais elle voterait toujours avec Eléfine,
14:30parce qu'autrement, aucune autre motion de censure peut passer.
14:32Non, monsieur, pardon, exprime-moi.
14:34Moi, j'ai bâti ma vision culturelle sur deux choses.
14:39Le fait de refuser le diktat de l'extrême-gauche antisémite,
14:44que je considère comme le principal danger pour la France.
14:47Et d'autre part, la manière injuste
14:51dont le Rassemblement national de Marine Le Pen a été traité.
14:55Et, pardon, de respecter les principes.
14:57Et aujourd'hui, vous avez une extrême-gauche...
15:00Mais ça fait dix fois que je vous interroge.
15:02Vous n'entendez pas ma question.
15:03Ils vont voter.
15:04Ils vont voter.
15:06Non, non, non.
15:08Il y a des gens qui n'ont pas entendu hier soir.
15:10Ils vont voter.
15:11Non, monsieur Paul.
15:13Non, ils vont voter une motion qui les insulte.
15:19Pardon, pardon de respecter les principes.
15:21Donc, une fois qu'on a dit ça,
15:23le Rassemblement national ne peut jamais voter une motion de censure.
15:27Mais vous plaisantez ou quoi ?
15:29Une motion de censure qui aille jusqu'au bout.
15:31Qui censure un gouvernement.
15:33Puisque par définition, ils seront toujours avec elle.
15:35Mais Pascal, la motion de censure a été créée dans la Ve République
15:37pour renverser un gouvernement et donner une nouvelle majorité
15:40au groupe qui censure.
15:42Et c'est vrai que le système de la Ve est tellement déréglé
15:46que ça n'avait pas du tout été conçu
15:48pour être signé par deux groupes qui se détestent.
15:50Mais ce n'est pas fait pour ça.
15:51Non, mais si on revient à l'esprit initial.
15:53La motion de censure, ce n'est pas comme en Allemagne
15:55pour donner une nouvelle majorité.
15:57Ça, ce n'est pas vrai du tout.
15:59Je suis désolé de vous lire d'ailleurs.
16:01On a voté une motion de censure sans majorité alternative.
16:03Une motion de censure, c'est pour renvoyer tout le monde
16:05devant les élections.
16:07Il n'y a jamais eu de coalition.
16:09Non, il n'y a jamais eu de coalition.
16:11Je suis d'accord avec vous.
16:13Avec le bipartisme, c'était plus faisable.
16:15Avec le bipartisme, c'était plus faisable.
16:17La motion de censure de Mme Marine Le Pen
16:19n'insultait pas le parti adverse.
16:21Je suis désolé.
16:23Et vous pensez que c'est un argument qui pèse auprès des Français ça ?
16:26Non, je pense qu'à terme, sur le fond…
16:31Non mais parce que…
16:33Sur le fond, sur le fond…
16:35Enfin, vraiment, sans critique, ça c'est à Paris.
16:37Dans quelques dîners parisiens.
16:39Vous pensez que les gens qui nous écoutent, ils savent ça ?
16:41A la fin de la fin de la fin,
16:43M. Barnier avait adoubé le Rassemblement national
16:48en acceptant ces propositions alternatives.
16:52Et à la fin de la fin,
16:54de manière assez peu loyale, le RN n'a pas accepté le bargain de M. Barnier et refuse ça.
17:03Je ne suis pas sûr que ce soit uniquement dans les dîners parisiens qu'on appréciera cette manière de faire.
17:08Et encore une fois, ce n'est pas l'adversaire le plus déterminé du RN qui vous parle.
17:14Et c'est peut-être même dans son intérêt bien compris.
17:17Écoutez, on verra de toute façon, on verra.
17:22Mais non, mais ne vous énervez pas, on verra, vous n'avez pas forcément surtout la bonne analyse.
17:28J'aurais aimé...
17:30Enfin, on discute là.
17:31Je veux dire, ne vous énervez pas. Nous, on vous pose des questions.
17:35J'aurais aimé, j'aurais aimé à la fin de ma tirade se convaincre.
17:39Vous voulez qu'on vous applaudisse ?
17:40J'y vois un échec de mon éloquence.
17:42Il y a deux doigts de me tomber dessus.
17:44J'en suis pas loin.
17:45En fait, ce qui est intéressant dans cette période, c'est que tout le monde a une analyse différente.
17:50Les électeurs manifestement de Mme Le Pen, ils sont contents ou pas ?
17:53Il l'a demandé.
17:54Je ne suis pas sûr que tous au sein de l'Assemblée ne soient pas de mon avis.
17:59Pascal, après la question qui est posée, je pense que les conséquences en cascade de cet acte, de la motion de censure,
18:05peu de gens la mesurent aujourd'hui.
18:07En 1962, la gauche a pu censurer Pompidou en votant avec la droite, anti-gaulliste.
18:13Et qui plus est, Jean-Marie Le Pen était encore députée.
18:15Il y a eu d'autres motions de censure où les communistes, par exemple, ont voté à la droite.
18:19Voilà la stratégie de Mme Le Pen.
18:23Peut-être est-elle bonne, peut-être est-elle...
18:25La seule chose que vous pouvez dire, en revanche, c'est que c'est pas mal quand même quand un homme politique défend ses électeurs.
18:31Est-ce que ses électeurs veulent ça ?
18:33Si ses électeurs veulent ça...
18:34Un homme politique peut aussi agir contre ses électeurs.
18:36Et si elle pense que le budget est mauvais ?
18:38Si elle pense que le budget est...
18:40Les électeurs de Mme Le Pen n'ont pas une farouche détestation par rapport au projet de M. Retailleau, par exemple.
18:49C'est pas indifférent...
18:50Il sera là, M. Retailleau, vendredi.
18:52Oui, on en reparlera, on verra comment ça se passe.
18:54Il sera là dans le...
18:55C'est pas indifférent la lutte contre l'immigration invasive.
18:57C'est peut-être aussi important que la sécurité sociale.
19:00Peut-être que dans huit jours, on réécoutera notre débat.
19:02On se dira, mais tout ça, vous aurez M. Lecornu qui aura été nommé.
19:05Vous aurez toujours M. Retailleau, peut-être, à l'intérieur.
19:07Vous aurez beaucoup de ministres qui étaient dans le gouvernement Barnier.
19:09Et peut-être qu'effectivement, il y aura plus de fluidité avec M. Le Pen.
19:16C'est une certitude.
19:17Parce que le RN a fait la démonstration de deux choses.
19:20Un, on ne peut plus composer sans son accord, sans son avis.
19:23Et donc, c'est la nouvelle DRH de la République.
19:25Mais c'est 11 millions.
19:27C'était fait.
19:29La censure est adoptée.
19:33Mélodie Huchard, c'est à l'instant.
19:35Benjamin Nault me dit que la censure est adoptée.
19:37C'est évidemment sans surprise.
19:40On part pour l'Assemblée.
19:43On part pour l'Assemblée.
19:44Nous sommes à l'Assemblée nationale.
19:46Nous sommes à l'Assemblée nationale.
19:48Est-ce que nous avons l'Assemblée nationale ?
19:53Alors, vous voyez, les députés sont en train de revenir en séance.
19:55Parce que très certainement, il va y avoir une annonce officielle.
19:59L'hémicycle, évidemment, est plein.
20:03C'est la deuxième fois simplement dans l'histoire de la République.
20:06Depuis 62 ans.
20:08Donc, aucun de nous n'était né, je pense.
20:10Si, peut-être Jacques-Williams d'ailleurs.
20:12En 1962.
20:14Mais vous étiez vraiment très petit.
20:16C'est dire s'il y a quelque chose d'historique dans cet événement.
20:23Et alors après, chacun, effectivement, va pouvoir analyser, décrypter
20:29les forces en présence, le rapport de force.
20:31L'intelligence, c'est de saisir les rapports, paraît-il.
20:34L'intelligence, c'est de saisir les rapports.
20:36Il est possible que M. Barnier, de ce point de vue-là, ait manqué de souplesse ou de subtilité.
20:45La séance est reprise.
20:47Voici le résultat du scrutin.
20:50Majorité requise pour l'adoption de la motion de censure 288.
20:55Pour l'adoption, 331.
20:59La majorité requise étant atteinte, la première motion de censure est adoptée.
21:03Il n'y a pas lieu de mettre en voie la seconde motion.
21:06Les conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025
21:12sont donc considérées comme rejetées.
21:15En raison de l'adoption de la motion de censure et conformément à l'article 50 de la Constitution,
21:19le Premier ministre doit remettre au Président de la République la démission du gouvernement.
21:25Les travaux de l'Assemblée nationale sont ajournés.
21:29La séance est levée.
21:33Alors 331, vous pouvez faire des comptes ?
21:36Est-ce que Elodie Huchard est avec nous ? Qui a voté ?
21:39On va être avec Elodie dans une seconde.
21:42331, c'est-à-dire que le RN, c'est combien de députés ?
21:46Si vous additionnez le NFP, c'est 192 députés.
21:48Le RN, c'est 140. Vous faites 140 plus 192, ça fait 332.
21:52Donc je pense qu'on en est à peu près à ça.
21:54Donc effectivement, c'est tout.
21:56La voie qui manque, c'est peut-être celle de...
22:00Il va falloir, dans le Nouveau Front Populaire ou dans le RN,
22:06savoir quelle est la voie qui n'a pas voté.
22:09Mathilde Panot prend la parole.
22:12Il y a 331.
22:14Madame Panot.
22:16On voit la buvette.
22:18Nous savions depuis le premier jour de ce gouvernement
22:21que ce gouvernement allait tomber pour une raison toute simple.
22:25Il était sous provocation au vote des Français et des Françaises,
22:29fait le 7 juillet.
22:31Censurer Barnier, c'est respecter le vote des Français,
22:35c'est respecter la souveraineté du peuple.
22:37Et c'est par notre motion, déposée par la France Insoumise
22:41et le Nouveau Front Populaire,
22:43que ce gouvernement a été renversé.
22:45Pas par celle du RN,
22:47qui, comme d'habitude, n'a servi absolument à rien,
22:50si ce n'est à nous faire perdre deux mois,
22:52puisque nous avions présenté, dès le départ,
22:54lorsque ce gouvernement illégitime avait été présenté,
22:57une motion de censure en octobre,
22:59que la RN avait refusé de voter,
23:02et il avait même voté contre la destitution du président de la République, Emmanuel Macron.
23:07Aujourd'hui est un jour historique.
23:10Pour la seconde fois dans la Ve République,
23:13et pour la première fois depuis 62 années,
23:17un gouvernement est renversé.
23:20Nous avons donc, dans quelques mois,
23:22le premier président de la République,
23:24visé par une procédure de destitution
23:26de l'histoire de la Ve République,
23:28et le gouvernement Barnier,
23:31le plus éphémère de toute l'histoire de cette Ve République.
23:34Aujourd'hui est un jour historique,
23:37qui porte un signal puissant pour l'ensemble du pays,
23:40et ce signal est le suivant.
23:42Le seul souverain en République et en démocratie,
23:45c'est le peuple.
23:46Le seul souverain, c'est ce peuple qui, à tout moment,
23:49peut décider que nous pouvons changer le cours de l'histoire.
23:53Alors, le gouvernement Barnier a tenté d'échapper à la censure,
23:57en choisissant le déshonneur.
23:59Il aura eu et le déshonneur, et la censure.
24:02Aucun mensonge n'est venu à bout de cette censure,
24:06notamment pour nous expliquer que, après cette censure,
24:09il y aurait un hiver nucléaire qui s'abattrait sur la France,
24:13une pluie de sauterelles, des rivières de sang.
24:16Non, ce n'est pas vrai qu'au 1er janvier,
24:19les cartes vitales s'arrêteront.
24:21Oui, il est vrai qu'avec ce budget que nous avons fait tomber,
24:25les pensions des retraités seront indexées immédiatement
24:28au 1er janvier.
24:29Oui, il est vrai, et nous l'avons démontré
24:31dans le débat parlementaire, qu'un autre budget est possible.
24:35Et le chaos, ce n'est pas nous,
24:37c'est Emmanuel Macron qui, depuis 7 ans,
24:39a appauvri l'immense majorité sociale du pays,
24:42qui, depuis 7 ans, a détruit méthodiquement les services publics,
24:45notamment mis à terre l'éducation nationale et les hôpitaux,
24:49qui, depuis 7 ans, a mené à une saignée sociale
24:52que nous voyons actuellement avec un nombre record
24:54de plans de licenciement qui s'annoncent sur les salariés.
24:58La censure populaire, pas celle juste institutionnelle, arrive.
25:02Elle s'est exprimée hier avec les taxis,
25:05avec les agriculteurs, avec les gilets jaunes.
25:07Demain, avec l'ensemble des fonctionnaires des services publics,
25:10avec les enseignants qui seront dans la rue,
25:12et nous serons à leurs côtés.
25:14Alors, aujourd'hui, par la censure de ce gouvernement,
25:20c'est toute la politique d'Emmanuel Macron qui est battue.
25:23Celle qui a été battue trois fois dans le résultat des urnes.
25:27Celle qui s'obstine à vouloir faire payer
25:29aux peuples et aux services publics
25:31la politique faite aux plus riches.
25:33Celle qui doit maintenant s'arrêter
25:36et pour sortir de l'impasse dans laquelle a placé
25:39le Président de la République.
25:41Eh bien, il ne reste qu'une solution.
25:43Nous demandons maintenant à Emmanuel Macron de s'en aller.
25:46Ce n'est d'ailleurs pas que la France Insoumise
25:48qui pense que c'est inéluctable.
25:50Ce sont 63% des Français qui pensent de même,
25:53puisque le gouvernement Barnier est tombé.
25:55C'est aussi des personnalités comme Charles de Courson,
25:58comme Hervé Morin, comme Jean-François Copé,
26:00ou même le Président de l'Association des maires de France,
26:03David Linard, qui pense lui aussi
26:05qu'il est inéluctable que le Président s'en aille.
26:08Aujourd'hui, nous avons défendu la démocratie.
26:11Celle qui a été bafouée en 2005.
26:13Celle qui a été bafouée en 2023
26:15lors de l'adoption par force
26:17de la réforme de la retraite à 64 ans.
26:20Celle bafouée en 2024 lors du non-respect
26:23du scrutin du 7 juillet dernier
26:25et des législatives anticipées.
26:27Nous sommes prêts à gouverner sur un programme de rupture.
26:30Emmanuel Macron doit s'en aller
26:32et nous voulons montrer à tout moment
26:34et nous démontrerons qu'un autre monde
26:36est toujours possible et que le seul souverain
26:38dans ce pays reste le peuple et lui seul.
26:40Avez-vous un candidat pour Matignon ?
26:42Nous avons toujours dit que nous soutenions
26:44Lucie Castet pour Matignon.
26:46Mais nous ne voulons pas faire semblant
26:48de ne pas voir que, par exemple, le Parti Socialiste
26:50ne soutient plus Lucie Castet.
26:52Et je vais vous dire, nous sommes dans un tel moment.
26:55J'ai entendu notamment Emmanuel Macron
26:57qui disait qu'il voulait nommer un autre Premier ministre
26:59dans les 24 heures prochaines.
27:01Nous en sommes dans un tel moment de crise politique
27:03créée par le Président de la République
27:05que je vais vous dire qu'il ne reste qu'une solution
27:07pour sortir de l'impasse.
27:09Et cette solution, ce sont des présidentielles anticipées
27:11pour que le peuple puisse redécider par les urnes
27:14du chemin qu'il veut faire prendre
27:16à notre destin commun.
27:18Merci à vous.
27:21C'était attendu, bien sûr,
27:24que Mme Pannot demande
27:26des élections présidentielles anticipées.
27:30La légitimité ce soir d'Emmanuel Macron
27:32n'est pas entamée.
27:34Il a été élu pour 5 ans.
27:36Et je pense qu'effectivement,
27:38vous avez parfaitement raison.
27:40Tous les observateurs doivent souligner
27:42que si on commence à entrer dans ce jeu-là,
27:44ce n'est pas une bonne chose
27:46ni pour la démocratie,
27:48ni pour les institutions.
27:50Et cette 5ème République
27:52est une des dernières choses qui tient debout.
27:54Élodie Huchard, qui est sur place,
27:56donnez-nous la couleur des réactions
27:58que vous avez pu entendre
28:00ces dernières minutes.
28:06Écoutez, Pascal, finalement,
28:08il n'y avait pas de grandes surprises
28:10puisque de toute façon,
28:12cette censure avait de grandes chances d'être adoptée.
28:14Et puis on a assisté à ce discours
28:16dans la tribune, un discours d'adieu,
28:18peut-on dire, avec ce lapsus.
28:20J'ai été honorée d'être Premier ministre.
28:22C'est-il repris ?
28:24Michel Barnier, qui pendant le temps du vote
28:26s'est rendu à Matignon,
28:28devant l'intégralité de son gouvernement.
28:30On nous dit qu'il a été applaudi
28:32assez longuement, comme ça a été le cas d'ailleurs
28:34dans l'hémicycle, qu'il a dit à ses ministres
28:36« Je suis ennuyée de vous avoir entraîné
28:38dans cette aventure ».
28:40Le Premier ministre qui est allé plus loin,
28:42disant qu'il était incroyable que les extrêmes
28:44du pays, on a beaucoup entendu ces derniers jours
28:46la théorie du chaos, si le budget n'était pas
28:48adopté, il a remercié chacun des membres
28:50de son gouvernement. Et maintenant on voit bien
28:52aussi qu'il y a une volonté des membres
28:54du gouvernement de continuer
28:56à échanger puisque d'ici quelques minutes
28:58normalement, le ministre de l'Intérieur devrait s'exprimer
29:00ici à l'Assemblée nationale.
29:02Merci beaucoup Elodie Huchard.
29:04Réaction
29:06sur ce que disait peut-être
29:08Madame Panot. Mais
29:10là je peux me tromper encore.
29:12Je pense que c'est assez contre-productif
29:14l'intervention de Madame Panot.
29:16C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de gens
29:18qui sont effrayés par ce discours
29:20et qui précisément
29:22pourront s'éloigner d'autant plus.
29:24Vous pensez que
29:26la France insoumise mise
29:28sur la confiance
29:30qu'elle inspire
29:32aux gens normaux ?
29:34Vous pensez que c'est comme ça ?
29:36Je ne sais pas ce que vous voulez dire les gens normaux
29:38mais je ne suis pas sûr que
29:40le discours de Madame
29:42Panot trouve un écho
29:44dans le public.
29:46Quand vous parlez de colère sociale...
29:48Quand vous parlez de colère sociale
29:50à chaque fois
29:52depuis la rentrée que des manifestations
29:54ont été organisées, il n'y avait personne.
29:56Il n'y avait personne, c'est ça la réalité.
29:58Il suffit d'un petit déclencheur.
30:00Ils espèrent le grand soir.
30:02Mais qu'elles l'espèrent.
30:04Elle a le droit
30:06de l'espérer.
30:08Ils ont le droit d'espérer.
30:10Je trouve que vous perdez un peu
30:12votre sang froid.
30:14Ah bon ?
30:16Vous trouvez que je perds mon sang froid ?
30:18Il faut savoir raison garder Madame Panot.
30:20Le discours de Madame Panot
30:22qui est extrêmement offensif,
30:24qui demande la démission
30:26du chef de l'État, je ne suis pas sûr
30:28qu'il trouve un écho très important dans le pays.
30:30Ils espèrent.
30:32Vous ne pouvez pas les empêcher
30:34d'espérer qu'avec une crise économique,
30:36une crise sociale et l'alliance
30:38entre les banlieues et les antifas,
30:40il y a le grand soir.
30:42Oui mais ils l'attendent.
30:44J'ose espérer qu'ils se trompent.
30:46Mais ils l'attendent.
30:48Véronique Jacquier.
30:50On voit la gauche plastronnée.
30:52Il y a quelque chose de très énervant.
30:54On sait qu'il se pince le nez quand,
30:56il se pincait plutôt, puisqu'on est obligé d'en parler au passé,
30:58quand Michel Barnier tendait la main
31:00à Marine Le Pen. Mais là, les voix du RN
31:02pour une victoire
31:04très forte ce soir,
31:06ça ne les dérange absolument pas.
31:08Et là, on voit un petit peu le privilège rouge.
31:10C'est qu'on va faire un procès à Marine Le Pen d'avoir
31:12mêlé ses voix à celles de LFI.
31:14Mais l'inverse, on revendique ce matin.
31:16On n'en entend absolument pas parler.
31:18Ça, c'est franchement très énervant.
31:20Vous avez raison.
31:22Mais les Français, ils savent tout ça.
31:24Les Français, ils savent tout ça.
31:26C'est pour ça que, quand ils vont voter,
31:28entre ce que disent
31:30les éditorialistes autour des tables
31:32et dans les studios,
31:34et puis ce qu'ils feront
31:36dans l'isoloir, il y aura peut-être une différence.
31:38Non, mais bien entendu. Mais en revanche, Marine Le Pen
31:40doit maintenant vraiment... Marine Le Pen qui a pris la parole.
31:42... une stratégie très, très claire.
31:44Parce que sinon, il y a bien des électeurs qui vont quand même être perdus.
31:46Mais Marine Le Pen,
31:48elle vient de prendre la parole.
31:50Et je vous propose de lire ce que vous voyez
31:52à l'instant,
31:54et ce qu'on peut revoir
31:56à l'instant.
31:58Madame Pannot réclamait,
32:00elle a dit
32:02qu'à cette Première Ministre,
32:04elle a dit que le PS
32:06ne soutenait plus.
32:08C'est une information,
32:10ça, ou on le savait ?
32:12Le choix qu'on leur a fait, c'est celui de protéger les Français.
32:14Enfin, c'est pas ce qu'elle a dit.
32:16Ici, on écoute Madame Pannot, mais on n'a pas le droit d'écouter
32:18Marine Le Pen, si je comprends bien.
32:20Il y a une différence de traitement.
32:22Elle n'a pas parlé, Marine Le Pen.
32:24C'est un communiqué.
32:26Elle est sur TF1, en ce moment.
32:28L'enjeu pour Marine Le Pen,
32:30c'est précisément de se désolidariser.
32:32Parce qu'on va lui faire le procès
32:34de l'amalgame avec la France insoumise.
32:36Si elle est amalgamée à des discours
32:38comme celui que vient de tenir Madame Pannot,
32:40qui sont des discours de trotskistes,
32:42d'estrades, de violences
32:44et d'incitations à la négation
32:46de la démocratie et de la souveraineté populaire,
32:48elle sera dans de beaux draps.
32:50Je suis d'accord, une fois n'est pas coutume,
32:52avec ce que disait notre ami Gilles William tout à l'heure,
32:54c'est-à-dire que Marine Le Pen a eu une stratégie
32:56qui coûtera à long terme,
32:58qui est de mêler ses voix à la France insoumise.
33:00Elle va passer pour un artisan du chaos,
33:02alors qu'elle arrivait à obtenir tout ce qu'elle voulait
33:04avec un simple coup de fil pour M. Barnier.
33:06C'était quand même plus habile.
33:08Tout votre raisonnement est juste.
33:12S'il y a chaos.
33:14Mais s'il n'y a pas chaos.
33:16Si dans huit jours, il n'y a pas chaos.
33:18Mais si dans huit jours,
33:20vous avez un Premier ministre,
33:22la seule fille n'a pas chaos.
33:24La seule question qu'on va écouter là,
33:26c'est M. Chassagne.
33:28S'il n'y a pas chaos.
33:30Les gens diront.
33:32Non, il y a toute une partie.
33:34Les gens ont fait peur.
33:36Marine Le Pen espérait,
33:38après avoir eu Hénin-Beaumont,
33:40espérait avoir ce qu'elle n'avait pas encore beaucoup,
33:42à savoir le bourgeois,
33:44modéré,
33:46qui aspire à l'ordre,
33:48et ce n'est pas avec cette manière-là
33:50qu'elle va l'avoir.
33:52La seule question qui compte,
33:54c'est quelle est l'intention profonde de Marine Le Pen.
33:56On ne le sait pas tout de suite.
33:58Est-ce que c'était réellement censurer ?
34:00Je pense qu'elle était sincère
34:02dans tout ce qu'elle a opposé à Michel Barnier.
34:04Ou est-ce que réellement, c'est d'obtenir
34:06le départ d'Emmanuel Macron ?
34:08Et là, pour le coup,
34:10on est dans une autre histoire.
34:12La stratégie de Marine Le Pen,
34:14c'est conquérir le convoi.
34:16Qui pourrait être le candidat
34:18du nouveau Front Populaire ?
34:20Il n'y aura pas de candidat commun
34:22pour le nouveau Front Populaire.
34:24Les socialistes et les écologistes
34:26ne l'entendent pas.
34:28Madame Condelier a dit
34:30qu'elle commençait à parler avec M. Attal
34:32pour trouver un candidat,
34:34avec un pacte et une alliance baroque
34:36qui irait du centre-gauche aux écologistes.
34:38Et les socialistes en sponsorent cette initiative
34:40pour isoler la française.
34:42Je pense que c'est de la politique-fiction.
34:44Éric Zemmour vient décrire
34:46manifestement le salut des Français
34:48ne viendra pas de cette classe politique
34:50ni de ce Parlement où elle s'agit.
34:52Le gouvernement Barnier vient d'être censuré.
34:54Pourquoi ? Pour une indexation
34:56des retraites au 1er juillet
34:58au lieu du 1er janvier.
35:00Nous aurons donc ce budget Attal 2024
35:02au lieu d'avoir le budget Barnier 2025.
35:04La belle affaire.
35:06D'ailleurs, c'est ce que je vous disais tout à l'heure.
35:08Si c'était aussi grave que ça,
35:10M. Barnier, hier, pouvait rétropédaler.
35:12Comme cela sonne dérisoire
35:14à côté des menaces graves, imminentes et existentielles,
35:16écrit Éric Zemmour, qu'il plane sur notre pays.
35:18Pourquoi encore ?
35:20A cause de l'incapacité d'un Premier ministre à comprendre
35:22qu'on équilibre un budget en baissant les dépenses,
35:24pas en augmentant les impôts
35:26et de l'incapacité de son opposition à avoir utilisé son levier de pression
35:28à temps d'imposer des mesures claires.
35:30L'ironie de cette affaire,
35:32les politiciens qui voulaient mettre une claque à Macron
35:34viennent de le remettre au centre du jeu.
35:36A lui désormais de décider du futur Premier ministre
35:38de droite ou de gauche à sa guise.
35:40A lui de décider de sa démission
35:42ou de rester jusqu'au dernier jour.
35:44A lui de décider du moment d'une dissolution.
35:46Pendant ce temps, la France souffre et attend.
35:48Les Français attendent.
35:50Les agriculteurs se voient de nouveau balader.
35:52L'école continue de s'effondrer.
35:54Les frontières restent béantes.
35:56Notre économie s'écroule sur elle-même.
35:58À quand la fin du cirque Éric Zemmour ?
36:00Voilà ce que je pouvais vous dire.
36:02C'est intéressant ce que dit Éric Zemmour
36:04sur le fait qu'Emmanuel Macron revient au centre du jeu.
36:06Parce qu'effectivement, il reprend les clés là maintenant.
36:08Il avait laissé Michel Barnier en pilotage automatique.
36:10C'est Michel Barnier qui avait fait son gouvernement.
36:12Il avait eu les mains libres, etc.
36:14Là maintenant, c'est à l'Elysée que ça va se jouer dans les prochains temps.
36:16Est-ce que vous voulez quand même entendre quelques...
36:18Comment ?
36:20Il a raison.
36:22Bien sûr.
36:24L'analyse est juste.
36:26Il n'ose pas aller jusqu'à dire
36:28que ça ne méritait pas une censure.
36:30Mais c'est quand même la conclusion
36:32qu'on est obligé de faire.
36:34Il dit la même chose.
36:36Il est sur la même position que Marine Le Pen.
36:38Ah bon ?
36:40Si il avait été dans l'Assemblée,
36:42il aurait voté...
36:44D'ailleurs, il ne reproche pas
36:46à Marine Le Pen d'avoir voté avec la LFI.
36:48Non, il ne va pas jusque-là.
36:50Mais il dit que ça ne méritait pas une censure.
36:52Il dit que ça ne méritait pas une censure.
36:54Ce petit détail ne méritait pas une censure.
36:56Il dit que c'est seulement à cause des retraites
36:58et que c'était insuffisant pour voter la censure.
37:00Exactement.
37:02Il veut remettre M. Macron au centre du jeu.
37:04Le sujet politique n'est pas technique en réalité.
37:06Je pense que ce n'est pas joué uniquement
37:08sur la question de la mesure.
37:10On voit bien qu'il y avait une volonté
37:12de censurer ce gouvernement
37:14et d'essayer de mettre ce gouvernement à genoux
37:16et derrière de taper Emmanuel Macron.
37:18Je suis désolé de vous le dire,
37:20mais vous ne retenez que ce que vous voulez retenir.
37:22Parce que le gouvernement
37:24vient d'être censuré.
37:26Pourquoi ? Pour une indexation.
37:28C'est le premier chapitre.
37:30Et il dit pourquoi encore ?
37:32A cause de l'incapacité d'un Premier ministre
37:34à comprendre qu'on équilibre un budget
37:36et de l'incapacité de son opposition
37:38à avoir utilisé son levier de pression en temps
37:40en imposant des mesures claires.
37:42J'ai passé mon temps à dire
37:44que j'avais des mal à comprendre
37:46un gouvernement de droite
37:48qui augmentait les impôts
37:50comme de toute manière
37:52on a une majorité ingouvernable.
37:54De toute manière, je ne suis pas sûr
37:56que les gens qui pensent comme moi
37:58vont faire une bonne affaire
38:00avec le gouvernement qui vient.
38:02C'est tout ce que je suis en train de vous dire.
38:04L'analyse de M. Zemmour
38:06n'invalide pas du tout ce que je dis
38:08contrairement à ce que vous pensez.
38:10Ça ne mérite...
38:12En tout cas, ça ne valide pas exactement ce que vous dites.
38:14Mais non, mais oui.
38:16Et d'ailleurs, il ne dit pas clairement.
38:18Non, mais il y a quelque chose
38:20d'ironique quand même.
38:22Chacun écoute ce qu'il veut.
38:24Pourquoi encore ?
38:26A cause de l'incapacité d'un Premier ministre
38:28à comprendre qu'on équilibre un budget
38:30en baissant les dépenses.
38:32Il lui reproche de ne pas...
38:34Relisez les deux premières phrases.
38:36Il n'y a pas que deux phrases.
38:40Si vous pensez qu'il n'aurait pas censuré
38:42le budget barbier...
38:44Dans l'hémicycle, il n'aurait pas censuré.
38:46Il n'aurait pas censuré pour ça.
38:48D'accord.
38:50On peut lui demander s'il nous écoute
38:52et il nous le dira.
38:54En ajoutant sa voix à l'extrême-gauche.
38:56Je pense qu'il n'aurait pas fait ça.
38:58Maintenant, vous pensez à la place d'Éric Zemmour.
39:00D'abord, je le connais un peu.
39:02Et d'autre part, en écoutant
39:04ce que vous venez de dire,
39:06j'en suis persuadé.
39:08Est-ce que vous souhaitez écouter
39:10ce qui s'est dit à l'Assemblée nationale aujourd'hui ?
39:12Est-ce que vous voulez par exemple écouter Marine Le Pen ?
39:14Peut-être qu'on peut l'écouter à la question
39:16pourquoi elle a pris la parole ?
39:18Pourquoi ?
39:20Et elle a donné sa réponse.
39:24Aujourd'hui où la censure nous apparaît
39:26comme une nécessité pour mettre fin au chaos,
39:28aux Français un budget dangereux,
39:30injuste et punitif
39:32qui de surcroît aggrave les déficits,
39:34les institutions nous contraignent
39:36à mêler nos voix à celle de l'extrême-gauche.
39:40Ce n'est pas de gaieté de cœur
39:42que nous le faisons.
39:44Tant les idées de l'extrême-gauche
39:46et de la gauche extrémisée sont dévastatrices
39:48pour l'unité, la sécurité
39:50et la prospérité du pays.
39:52Et tant leur comportement
39:54est terriblement éloigné de l'idéal français
39:56et du respect de nos institutions.
40:00Ces mêmes institutions
40:02nous contraignent aujourd'hui
40:04à utiliser le NFP comme un simple outil
40:06pour éviter l'application
40:08d'un budget toxique.
40:18Mais contrairement à ce que vous avez fait
40:20en juin dernier,
40:22nous ne les envisagerons jamais
40:24de gagner.
40:26Bon, on est quand même
40:28un peu chez les fous parce que
40:30quand elle dit
40:32oui, ce n'est pas de gaieté de cœur
40:34que je signe en gros avec Elle et Fille,
40:36ils partagent quand même un semblant
40:38de programme économique et social
40:40sur les fonctionnaires,
40:42sur l'abrogation de la réforme des retraites,
40:44pardonnez-moi, ça, ça foutrait quand même le pays
40:46dans une sacrée faillite. Donc quand on dit
40:48je pense au français, je pense au français,
40:50moi je trouve que là, elle ne pense pas beaucoup à la France
40:52déroulant de 4ème République parce qu'on est en plein
40:54dans le régime des partis.
40:56Alors ça c'est vrai.
40:58Je suis parfaitement d'accord.
41:00Vous êtes la première à le dire ce soir, mais vous avez
41:02parfaitement raison. C'est vraiment
41:04ce qu'on voyait à la télévision dans des images
41:06d'archives jadis et qui n'existaient
41:08plus depuis 60 ans, c'est effectivement
41:10le régime des partis. Vous avez raison.
41:12Mais c'est aussi le vote des français.
41:14À partir du moment où vous avez une assemblée nationale
41:16de ce type,
41:18vous ne pouvez pas faire autrement.
41:20Elle n'a pas fait le choix.
41:22Ce soir, elle n'a pas fait
41:24le choix du régime des partis.
41:26Elle n'a pas fait le choix, quelque part,
41:28de devenir un parti de gouvernement
41:30et donc de jouer la carte de la responsabilité.
41:32Vous entendez ce qu'elle a dit sur TF1.
41:34J'ai trouvé facile et honorable de défendre les français,
41:36y compris au prix, effectivement,
41:38d'être obligé d'additionner
41:40mes voix avec la France.
41:42Elle redit ce qu'elle a dit cet après-midi.
41:44Effectivement, on ne peut pas l'accuser
41:46de nouer une alliance avec la France insoumise au seul motif
41:48qui vote ponctuellement une motion de censure.
41:50C'est un discours assez efficace.
41:52Sur l'alternance,
41:54et je le dis pour Benjamin Nau,
41:56parce qu'on a évidemment beaucoup de passages
41:58à vous faire écouter,
42:00mais celui-là est peut-être un des plus intéressants.
42:02C'était le dernier qu'on avait imaginé de Marine Le Pen
42:04et je le dis pour Benjamin Nau,
42:06sur l'alternance. Écoutons Mme Le Pen.
42:08Je veux dire à ceux qui souffrent
42:10et qui désespèrent
42:12que le temps n'est plus très loin.
42:14Avant que ne se profile la grande alternance,
42:16cette grande alternance
42:18que nous appelons de nos voeux
42:20et qui sera synonyme pour tous les Français de délivrance.
42:22Ce jour viendra bientôt,
42:24peut-être très vite.
42:26Ce sera là
42:28le véritable choc d'espérance
42:30qu'attend la France.
42:32Peut-être très vite d'ailleurs, dit-elle.
42:34Donc elle n'exclut pas que ça puisse aller plus vite qu'on imagine.
42:36Peut-être pense-t-elle à une dissolution
42:38qui sera possible à partir de juin prochain.
42:40Est-ce que c'est le départ d'Emmanuel Macron ?
42:42Je pense qu'elle fait plus référence à une victoire législative.
42:44Elle n'a jamais appelé,
42:46je parle sous votre contrôle,
42:48la démission d'Emmanuel Macron.
42:50Elle ne s'aligne pas du reste
42:52sur les positions de Mme Pannot
42:54par exemple sur ce sujet.
42:56Il y a même des parlementaires RN
42:58qui demandent le départ d'Emmanuel Macron.
43:00Si le gouvernement de M. Barnier tombe à l'issue
43:02d'une motion de censure,
43:04qui souhaitez-vous comme Premier ministre ?
43:06C'est Jordan Bardella qui arrive en premier
43:08avec 15% devant M. Cazeneuve
43:10et devant Mme Cassette.
43:12Sébastien Lecornu dont on parle beaucoup.
43:14Bruno Retailleau
43:16qui aura sans doute,
43:18qui a marqué des points évidemment
43:20depuis qu'il est en place.
43:22François Bayrou, François Barouin
43:24qui est parfois cité, Bernard Cazeneuve,
43:26Lucie Cassette.
43:28Je n'ai pas mis Michel Sapin avant Noël.
43:30Je ne sais pas si même son nom
43:32serait compatible avec la laïcité.
43:34Voyez-vous.
43:36C'est ça qui nous a fait le coup hier déjà.
43:38C'est vrai.
43:40Je n'ai pas mis Michel.
43:46Marine Le Pen.
43:48J'ai entendu Laurent Wauquiez.
43:50C'est vrai que Laurent Wauquiez
43:52dans la forme
43:54cette fois-ci, il y a quelque chose
43:56qui peut étonner.
43:58Et lorsqu'il parle
44:00notamment, qu'il dit à Mme Le Pen
44:02ressaisissez-vous.
44:04Mme Le Pen pèse 11 millions de voix.
44:06Je trouve qu'il y a quelque chose
44:08peut-être de déplacé
44:10qui sonne un peu faux.
44:12Le discours de Laurent Wauquiez,
44:14je l'ai écouté en entier.
44:16Il était intelligent.
44:18Il était efficace.
44:20Mais il était un peu décalé.
44:22C'était un discours de 2008.
44:24Comme si les Républicains
44:26étaient majoritaires.
44:28Sauf qu'ils ne le sont pas.
44:30C'est la différence.
44:32Ce matin, il y avait Bruno Retailleau
44:34qui était là.
44:36C'est-à-dire que vous avez quelqu'un
44:38manifestement très compétent,
44:40intelligent, mais d'engagé.
44:42Il y a une sorte
44:44de supplément d'âme
44:46lorsqu'on l'entend. Ça sonne juste.
44:48Laurent Wauquiez, ça sonne faux.
44:50Donc c'est ennuyeux
44:52forcément pour celui qui écoute.
44:54Et pourtant les idées sont sans doute
44:56les mêmes.
44:58Les idées sont les mêmes.
45:00Et il me semble
45:02que ressaisissez-vous,
45:04c'est pas la phrase à dire,
45:06mais je vous laisse juger.
45:08Laurent Wauquiez.
45:10Emmanuel Macron porte peut-être
45:12seul la responsabilité de la
45:14dissolution, mais vous allez
45:16porter avec la France insoumise
45:18la responsabilité de la censure
45:20qui va plonger le pays dans l'instabilité.
45:24Alors je vous le dis une dernière fois,
45:26ressaisissez-vous.
45:28Ressaisissez-vous, il est
45:30encore temps. Ressaisissez-vous et
45:32portez votre choix.
45:34Ressaisissez-vous parce que sinon
45:36nous nous souviendrons longtemps
45:38de ce jour désolant.
45:40Nous nous souviendrons longtemps,
45:42Madame Le Pen, qu'une alliance
45:44des contraires portée par le cynisme
45:46a plongé notre pays dans l'instabilité.
45:48Mais là encore,
45:50si dans huit jours
45:52ou dans dix jours, si en fait tout ça n'arrive
45:54pas,
45:56tous ceux qui ont pris la parole pour
45:58expliquer que
46:00le chaos arrive,
46:02leur parole sera décrédibilisée.
46:04On n'en vient pas à souhaiter le chaos quand même, Pascal.
46:06Non, mais en fait moi j'étais
46:08avec Alain Madelin ce matin, qui connaît
46:10un peu les, comment dire,
46:12la République, il dit bon, il ne se passera
46:14rien. Il a raison. Il ne se passera rien,
46:16c'est ça la réalité. Absolument. Il ne se passera rien.
46:18Après il y a d'autres colères qui existaient
46:20déjà. Bien sûr, mais en fait
46:22il ne se passera pas grand-chose.
46:24Mais non, bien sûr. Donc
46:26ceux qui agitent le chiffon
46:28rouge ne me paraissent pas effectivement
46:30les plus efficaces. Bon, je vous
46:32propose M. Attal.
46:34M. Attal qui, alors, de la même
46:36manière, quel est peut-être le
46:38passage le plus intéressant ?
46:40Je laisse à Benjamin Naux
46:42de décider ce que nous allons
46:44écouter de M. Attal qui a pris la parole.
46:46C'est lui, vous êtes jaloux.
46:48On assiste à une sorte de prise de pouvoir.
46:50La jeunesse est là.
46:52On est dans l'instabilité. Écoutons M. Attal.
46:54Écoutons.
46:56Oui, les députés lepénistes mentent.
46:58Ils mentent, je l'ai dit,
47:00quand ils font croire aux Français que c'est pour les défendre
47:02eux et défendre leur pouvoir d'achat
47:04qu'ils votent la motion de censure.
47:06Il n'en est rien. Les députés
47:08lepénistes mentent quand ils tentent de
47:10faire croire que le chaos qu'ils sèment,
47:12ça ne serait pas de leur faute.
47:14Au fond,
47:16je crois
47:18que vous le sentez déjà.
47:20Je crois que vous le sentez déjà
47:22que pour vous faire du bien, vous faites
47:24mal au pays et mal aux Français.
47:26Applaudissements.
47:28Applaudissements.
47:30Je crois
47:32que vous êtes déjà en train de le sentir,
47:34que les Français sont inquiets de cette censure annoncée.
47:36Vous le sentez, qu'ils aspirent
47:38à la stabilité et à la sérénité.
47:40Vous le sentez déjà
47:42que vous faites une erreur devant l'histoire.
47:44Mais vous ne pouvez pas
47:46vous en empêcher. C'est plus fort que vous.
47:48C'est votre nature.
47:50Alors vous cherchez à rejeter sur d'autres
47:52responsabilités que vous prenez,
47:54seuls, de faire tomber le gouvernement
47:56de la France. Auriez-vous déjà
47:58la censure honteuse ?
48:00C'est insupportable.
48:02C'est insupportable pour moi.
48:04D'entendre ça, c'est insupportable.
48:06D'abord, à mon avis,
48:08je ne prédis pas un très grand
48:10avenir politique à ce garçon.
48:12Ça devrait être le dernier
48:14à pouvoir se permettre de critiquer Marine Le Pen.
48:16Il a été le Premier ministre
48:18de celui qui a dissous
48:20et c'est celui qui a favorisé
48:22l'arrivée de l'extrême gauche par leur combine
48:24du deuxième tour. Et c'est lui qui donne
48:26des leçons de morale.
48:28À mon avis, il a perdu toute crédibilité,
48:30ce garçon.
48:32Heureusement que vous l'aimez bien.
48:34Qu'est-ce que c'est si vous ne l'aimez pas ?
48:36Vous me détestez, non ?
48:38Vous, vous étiez dithyrambique
48:40par rapport à lui. Quand vous l'avez accueilli,
48:42il manquait que le tapis rouge.
48:44Mais je suis dithyrambique de rien du tout.
48:46Quand j'accueille quelqu'un...
48:48On a le droit d'être déçu par quelqu'un ?
48:52Il symbolise pour moi la déception totale.
48:54C'est pour ça que je dis que je l'aimais bien.
48:56Je pense que M. Attal
48:58effectivement
49:00est un ambitieux.
49:02Oui, si vous avez le sens de l'euphémisme.
49:04Je pense qu'il est prêt
49:06à beaucoup de compromis
49:08pour faire avancer son pion.
49:10Mais il n'est pas le seul.
49:12Il a perdu toute crédibilité. À qui il peut convaincre ?
49:14Oui, mais c'est aux électeurs.
49:16Effectivement,
49:18l'alliance qu'il a proposée au mois de juin,
49:20je pense que tout ça,
49:22c'est un temps long. Peut-être que la prochaine fois,
49:24les gens n'entendront plus
49:26cette alliance de la même manière.
49:28Il expliquait que c'était l'extrême-gauche le grand danger.
49:30Et quinze jours après, il leur fait la courte échelle.
49:32Il y a quand même des limites.
49:34Une question d'intéresse,
49:36M. Louis de Raguenel.
49:38Est-ce que l'équation politique change ?
49:40Jusqu'à présent, il fallait plutôt
49:42un Premier ministre de droite
49:44qui puisse travailler avec le RN.
49:46Est-ce qu'il y a possibilité
49:48de trouver une majorité
49:50avec ce qu'on appelle le socle commun
49:52et une partie du PS ?
49:54Je sais qu'il y a sept ou huit personnes.
49:56D'ailleurs, c'est marrant parce qu'on avait dit qu'il y avait sept ou huit personnes
49:58qui ne voteraient pas la censure.
50:00Il y a peut-être des liottes
50:02qui ont voté la censure.
50:04On va savoir
50:06qui a voté pour qui.
50:08Pour la motion de censure, vous posez une bonne question.
50:10Parce que les votes ne sont pas publics.
50:12C'est rendu public après ?
50:14Oui.
50:16Dans une urne normalement.
50:18Est-ce qu'il y a possibilité
50:20d'une autre alliance,
50:22d'une majorité qui serait
50:24évidemment relative, avec une partie du PS
50:26et une partie du socle commun ?
50:28On exclut dans ces cas-là
50:30le LR.
50:32On ne voit pas le LR
50:34aller avec le PS.
50:36Est-ce que c'est possible ?
50:38C'est ce que réclame
50:40Gabriel Attal, qui lui-même
50:42souhaiterait être le Premier ministre
50:44et de retrouver
50:46Gabriel Attal.
50:48De retrouver Michel Barnier.
50:50Parce que Michel Barnier avait un peu ironisé
50:52en disant qu'au bout de huit mois,
50:54l'autre n'y restait que deux mois.
50:56C'est vrai que parfois, il faut faire...
50:58Attention à ce qu'on dit.
51:00Je pense qu'il y aurait une petite revanche pour Michel Attal
51:02de reprendre...
51:04Sur le papier, l'équation existe.
51:06Numériquement, vous faites des additions.
51:08Ensuite, moi, l'impression
51:10que j'ai aujourd'hui, c'est que les Français
51:12ne veulent plus du en même temps.
51:14Et là, c'est quasiment un élargissement du en même temps.
51:16C'est du en même temps XXL qui serait proposé.
51:18J'ai quand même l'impression
51:20qu'aujourd'hui, le DRH
51:22de l'Assemblée nationale, c'est Marine Le Pen.
51:24Elle l'a montré là.
51:26Ça voudrait dire qu'elle a gagné.
51:28Attendez, vous êtes fédérant.
51:30Moi, je suis convaincu
51:32que demain, Emmanuel Macron
51:34n'a pas d'autre choix que de regarder
51:36quel Premier ministre
51:38peut travailler avec Marine Le Pen.
51:40Vous avez dit tout à l'heure.
51:42D'un point de vue politique
51:44et de respectabilité,
51:46pour faire en sorte que son avis
51:48soit pris en compte, oui.
51:50Vous êtes sidérant.
51:52J'ai toujours dit ça.
51:54Donc, elle a gagné.
51:56Elle a gagné quoi ?
51:58Si elle est plus forte ce soir
52:00qu'elle n'était ce matin, ça veut dire qu'elle a gagné.
52:02Ce que je veux vous dire par là, c'est que oui,
52:04dans l'avenir, plus personne ne se dira
52:06Marine Le Pen bluffe.
52:08Là, elle sera prise au sérieux.
52:10Plus personne ne raconte des histoires,
52:12à la fin, elle se rangera.
52:14C'est certain, puisqu'il y aura un précédent.
52:16De fait, demain, Emmanuel Macron
52:18ne peut pas choisir un Premier ministre
52:20qui n'est pas compatible avec Marine Le Pen.
52:22Sur l'alliance du centre-gauche, il y a juste un tout petit point
52:24qui est très important et fondamental.
52:26Pour que l'alliance du centre-gauche et de Gabriel Attal
52:28marche, il faut qu'il pactise avec la France insoumise
52:30et que la France insoumise soit neutralisée
52:32Donc ça veut dire refaire une alliance
52:34avec Alephi.
52:36Je vais tous vous remercier.
52:38Remercier notre ami...
52:40William qui est un peu chafouin.
52:42Je ne sais pas pourquoi vous êtes un peu chafouin dans cette affaire.
52:44Mais vous vous êtes permis
52:46de me contredire à plusieurs reprises.
52:48Oui, mais ça fait deux ans que ça se passe.
52:50C'est un débat.
52:52C'est la contradiction.
52:54C'est-à-dire que chacun a compris...
52:56J'aimerais tellement faire l'anonymité autour de vous.
52:58Chacun comprend le rôle
53:00que j'ai parfois
53:02et qui est le rôle de l'avocat dit du diable.
53:06Julien Pasquet sera là ce soir
53:08et on le salue bien sûr à 20h58.
53:10Je vais remercier
53:12Jean-Marc Lelouch
53:14qui était avec nous, Philippe qui était à La Vision
53:16Guillaume Marceau qui était au son.
53:18Merci à Benjamin Nau, à Louis Vauvre, à Astrig
53:20et à Lick.
53:22Toutes ces émissions sont évidemment retrouvées sur cnews.fr
53:24Et pour vous faire patienter
53:26l'arrivée
53:28de l'ami Julien Pasquet
53:30c'est Elodie Huchard qui va nous donner
53:32les dernières informations en direct.
53:34Je disais ce matin que je vous enviais
53:36un peu, Elodie, parce que
53:38c'est des journées historiques. Vous étiez sur place
53:40et c'est vrai que lorsqu'on voit parfois des images
53:42d'archives en noir et blanc avec des journalistes
53:44qui sont là à attendre
53:46le suspect, en espérant bien sûr
53:48que le grand chaos n'arrive pas demain.
53:50Il y a quelque chose
53:52de l'histoire qui se joue.
53:54En tout cas d'une partie de l'histoire politique française.
53:56N'exagérons pas rien.
53:58Ce n'est pas le 14 juillet 1789 mais quand même
54:00c'est un événement marquant de la vie de la Vème République
54:02et vous y étiez, vous y avez assisté.
54:04Donc j'imagine qu'il y a aussi
54:06une forme d'intérêt et pourquoi pas même de plaisir.
54:08Bonne soirée à vous Elodie.
54:10Vous nous donnez les dernières informations
54:12et Julien Pasquet dans une seconde.
54:18Effectivement Pascal, le mot historique
54:20on l'a beaucoup entendu aujourd'hui ici
54:22à l'Assemblée Nationale et puis c'est finalement
54:24une terrible ironie du sort, ce à quoi
54:26on a assisté. Rappelez-vous comment Emmanuel Macron
54:28a justifié en partie la dissolution.
54:30Il voulait une Assemblée
54:32qui permette à un gouvernement qu'il ne soit pas censuré
54:34sur le budget. Étape 1.
54:36Étape 2, il y a 91 jours,
54:38il nomme Michel Barnier Premier ministre.
54:40On se rappelle de ces semaines très longues
54:42de négociations, de discussions.
54:44Il demandait leur avis à toutes les forces en présence
54:46à l'Assemblée. Le but, toujours, trouver
54:48un Premier ministre qui ne soit pas renversé.
54:50On est 91 jours plus tard et toute cette stratégie
54:52s'est effondrée.
54:54331 députés ont fait le choix
54:56de censurer le gouvernement Barnier.
54:58Alors on a vu d'un côté le socle commun
55:00tentant jusqu'au bout de dire que cette
55:02alliance des contraires entre le Nouveau Front
55:04Populaire et le Rassemblement National
55:06n'était pas normale, que ça allait plonger
55:08le pays dans le chaos. Rien n'y a fait.
55:10Marine Le Pen a tenu bon.
55:12On le rappelle depuis le début, c'est évidemment elle
55:14qui avait l'avis du gouvernement Barnier
55:16entre ses mains. Un mot aussi
55:18du discours du désormais
55:20ancien Premier ministre du Coup Michel Barnier.