Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00:00Bonsoir à tous, Élisabeth Lévy-Olivier d'Artigolles, Gilles William-Golladel et Philippe Bilger.
00:00:08Le ministère public a annoncé ce mardi 4 mars que le parquet de Nanterre requiert un procès pour meurtre,
00:00:15monsieur l'avocat général, et cette qualification a pu et nous étonner et nous choquer, disons-le,
00:00:23contre le policier ayant mortellement tiré sur Nahel lors d'un refus d'obtempérer en juin 2023.
00:00:29Meurtre, c'est volonté de tuer, volonté de tuer, on ne parle pas d'un homicide involontaire.
00:00:35On dit ce soir aux policiers, quand il y aura un refus d'obtempérer, si vous répondez,
00:00:44eh bien vous pourrez peut-être passer devant un tribunal d'assises.
00:00:48Alors on va en parler ensemble parce que c'est un fait, me semble-t-il, très important du jour
00:00:52et on va rappeler les faits tout d'abord.
00:00:56Le 27 juin 2023, Nahel, 17 ans, conduit une Mercedes jaune à Nanterre avec deux passagers à bord.
00:01:04Florian M, policier de 38 ans à moto, contrôle son véhicule.
00:01:09La voiture est à l'arrêt, prise dans la circulation. L'adolescent tente alors de redémarrer.
00:01:14Le policier tire une balle à bout portant. Sa voiture s'encastre ensuite dans un bloc de béton quelques mètres plus loin.
00:01:20Une enquête pour meurtre est ouverte.
00:01:22Selon la version policière, le jeune homme aurait foncé sur le motard.
00:01:26Des faits infirmés par une vidéo amateur.
00:01:29D'après le réquisitoire définitif, Nahel a bien tenté de redémarrer,
00:01:33mais cela n'aurait pas représenté de danger immédiat pour les policiers.
00:01:37Toujours selon ce réquisitoire, le déclenchement du tir s'explique par l'état de tension extrême
00:01:42dans lequel la scène a eu lieu et le policier expérimenté aurait dû conserver son sang-froid.
00:01:47En mai 2024, une reconstitution des faits avait également écarté la version des témoins
00:01:52qui accusaient les policiers d'avoir porté des coups à Nahel.
00:01:55Le parquet de Nanterre a donc requis lundi un procès pour meurtre contre le policier.
00:02:00Un juge d'instruction doit désormais décider si un procès doit avoir lieu.
00:02:04On en reparlera tout à l'heure. Son avocat d'ailleurs Laurent-Franck Lienard le rappelle,
00:02:10mais le président de la République était entré immédiatement dans ce débat en disant des choses
00:02:15qui ne paraissent pas appropriées puisqu'il avait parlé d'un fait inexcusable.
00:02:22Je vous propose d'écouter le décryptage à l'instant qui est proposé par Sabrina Birla.
00:02:35Le parquet de Nanterre demande donc le renvoi du policier devant une cour d'assises
00:02:39afin qu'il soit jugé pour meurtre.
00:02:41C'est donc le juge d'instruction qui prendra la décision du renvoi ou non.
00:02:46Un mot sur cette qualification de meurtre. Elle a de l'importance.
00:02:50Il s'agit de statuer s'il y a eu intention ou non de donner la mort.
00:02:54S'il est reconnu coupable du meurtre, le policier encoure jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle.
00:02:59Sur les faits, il y a deux parties, deux versions qui s'affrontent.
00:03:04D'un côté la mère de Nahel qui dit que le policier n'était pas en danger.
00:03:09L'usage de son arme n'était donc pas nécessaire et pour elle l'intention de tuer est évidente.
00:03:14Pour la défense du policier, il maintient qu'il était en danger de mort car coincé entre la voiture et le mur,
00:03:21que la trajectoire initiale du tir était vers le bas mais qu'elle a été déviée à cause de la voiture qui avançait
00:03:28et que son tir était conforme au cadre légal.
00:03:31Intention ou non de donner la mort, voilà tout l'enjeu s'il y a procès.
00:03:37Laurent-Franck Liénard qui est l'avocat de Florian M, je vous propose de l'écouter avant de vous donner la parole.
00:03:45Je n'ai pas été surpris parce que je m'y attendais.
00:03:47En revanche, très déçu par ces acquisitions qui sont lunaires et un argumentaire qui est vide de sens.
00:03:55Je suis très déçu qu'on traite mon client de cette manière.
00:03:59S'agissant de la simple qualification de meurtre, bien sûr elle est inadaptée.
00:04:03Mon client n'a jamais voulu tuer personne et certainement pas M. Merzouk.
00:04:07Il a bien expliqué qu'il avait tiré vers le bas.
00:04:09Les expertises ont bien démontré que c'est la poussée du véhicule qui dévie la trajectoire du tir.
00:04:14Donc pourquoi le renvoyer pour meurtre ?
00:04:17Le parquet lui-même qui fait l'analyse des éléments à charge et à décharge a plus d'éléments à décharge qu'à charge
00:04:24et le seul élément à charge, c'est un peu grotesque, c'est de dire que mon client n'a pas été prudent dans l'utilisation de son arme
00:04:31mais ne pas être prudent dans l'utilisation de son arme, ça ne veut pas dire qu'on a voulu tuer.
00:04:35C'est intéressant parce qu'à notre plateau nous avons un magistrat, un avocat général et puis un avocat.
00:04:41Parole donc peut-être non pas à la défense d'abord mais à l'accusation.
00:04:45Tout ce que j'ai lu aujourd'hui Pascal sur les réquisitions pour meurtre, c'est des éléments superficiels.
00:04:56Je n'ai pas lu le réquisitoire qui fait je crois 100 ou 150 pages.
00:05:02Je suis un peu surpris tout de même.
00:05:05Franchement parce que d'abord, mais ça c'est mon point de vue subjectif,
00:05:12je n'imagine pas ce policier dans les circonstances dramatiques où il se trouve avoir eu l'intention de tuer Nahel.
00:05:22Deuxième élément, je note que notre excellente journaliste dit la version de la mère de Nahel.
00:05:29Que je sache, elle n'était pas présente, elle ne peut rien dire sur les faits eux-mêmes.
00:05:34Troisième élément, lorsqu'on parlait de cette affaire, j'imaginais tout naturellement au pire
00:05:41qu'on aurait des coups mortels sans intention de donner la mort.
00:05:46Et j'espère, évidemment le juge d'instruction...
00:05:49Il peut changer le juge de la qualification ? Il peut renvoyer en changeant la qualification ?
00:05:53Absolument.
00:05:54Ça c'est quand même important.
00:05:56Mais c'est comme dans l'affaire Traoré, on a le sentiment qu'un camp demande à condamner les policiers
00:06:03et que tant que ces policiers ne seront pas condamnés, ces gens feront peser dans l'opinion publique une menace.
00:06:14Et on l'a vu avec les émeutes.
00:06:16Alors, ça n'enlève rien, c'est un drame qui est arrivé, il faut le dire.
00:06:19C'est un drame, c'est la mort d'un adolescent.
00:06:21J'ai l'impression, mais là encore une fois, peut-être que j'exagère dans le soupçon,
00:06:27j'essaye de me mettre dans la peau du procureur qui a rédigé le réquisitoire.
00:06:35J'y sens comme un parfum de très légère démagogie.
00:06:39Comme si en réalité, il était presque voué à faire un réquisitoire pour demeurer fidèle à la qualification initiale.
00:06:56C'est l'affaire Traoré qui recommence.
00:06:59Il faut être prudent puisque nous-mêmes, nous n'avons pas accès.
00:07:02D'ailleurs, je regrette là-dessus que la justice ne vienne pas faire une conférence de presse.
00:07:08Je crois que Gérald Darmanin va venir sur ces news jeudi et sans doute la question lui sera posée.
00:07:14Pourquoi ?
00:07:15C'est comme dans l'affaire de Crépole.
00:07:18Sur les affaires dangereuses, si j'ose dire, la justice se planque.
00:07:23Je pense qu'il faudrait venir tout simplement...
00:07:26Dès maintenant, vous pensez, Pascal ?
00:07:29Moi, je me mets à la place des policiers demain.
00:07:32En fait, les policiers qui vont être sur le terrain demain, qui risquent leur peau, leur vie,
00:07:38et qui voient que le soir, un de leurs collègues est mis en examen pour meurtre.
00:07:45Vous trouvez ça convenable ?
00:07:46Moi, je ne trouve pas ça convenable.
00:07:48Alors, il faut qu'on m'explique.
00:07:50Effectivement, il peut y avoir des arguments, des choses qu'on ne sait pas.
00:07:54Mais effectivement, il n'y a pas l'intention de tuer.
00:07:58Le policier, en plus, c'est un policier qui avait des états de service depuis de nombreuses années, tout à fait exceptionnel.
00:08:05Maître, c'est une décision juridiquement et moralement aberrante.
00:08:12Ce n'est pas la peine de connaître le dossier pour le comprendre.
00:08:16Un enfant comprendrait ça.
00:08:18Il n'y a pas de contentieux entre le policier et le pauvre Nahel.
00:08:23C'est un refus d'obtempérer.
00:08:26La voiture fait des zigzags, etc.
00:08:28Et puis, le policier y tire à un moment.
00:08:30Alors, peut-être, c'est bien possible, j'en sais rien, que c'est un homicide involontaire,
00:08:36sans l'intention de la donner.
00:08:38Mais il faut vraiment avoir l'esprit quand même particulier,
00:08:42notamment sur le plan idéologique ou politique,
00:08:45pour considérer que c'est un homicide volontaire, passible, de la cour d'assises.
00:08:49La réalité, je vais vous dire quelque chose, c'est motivé par l'idéologie,
00:08:53c'est motivé par la peur, c'est motivé par ce que vous voulez.
00:08:55Et ce qui va se passer, je vous le dis, ça va se passer encore peut-être pendant des années.
00:09:00Et puis, à la fin, ça sera comme l'affaire Zahel et Bouna,
00:09:05Ziad et Bouna dans Le Transformateur.
00:09:11Ils finiront après des années et des années d'enfer.
00:09:15Ou d'Adama Traoré.
00:09:16Ou d'Adama Traoré, bravo, par être relaxés de ces charges invraisemblables.
00:09:22Et pendant ce temps-là, vous avez raison, M. Praud,
00:09:25mettez-vous à la place des flics qui ne sont pas payés plus que ça.
00:09:29Est-ce que vous voulez croire qu'ils vont faire encore beaucoup de zèle
00:09:32dès l'instant où ils vont vouloir défendre la paix publique
00:09:36ou défendre la sécurité publique, comme le flic,
00:09:39parce que la voiture aurait pu faire des dégâts ?
00:09:41Est-ce que vous pensez, un seul instant, sauf à être à dessein laïc,
00:09:45et je n'en ai pas vu beaucoup dans ma vie de dessein laïc,
00:09:47qu'ils vont continuer à faire jusqu'au bout leur travail ?
00:09:50Où je tourne mon regard sur le plan moral, sur le plan juridique,
00:09:54sur le plan sociétal ?
00:09:56Vous ne pouvez pas imaginer dans quel état de colère je me trouve.
00:09:58Bruno Retailleau a quand même tweeté et ce qu'il dit est très clair.
00:10:02Je veux rappeler que la présomption d'innocence
00:10:04doit être respectée aussi pour les policiers.
00:10:07Je veux dire mon soutien indéfectible aux policiers et gendarmes
00:10:10qui exercent leur métier dans des conditions particulièrement difficiles.
00:10:13Il appartient maintenant à la justice d'établir la vérité.
00:10:15On rappelle que ce monsieur, Nael, avait fait une course-poursuite
00:10:19sur je ne sais combien de mètres,
00:10:21que ça avait duré dix ou un quart d'heure.
00:10:25Il mettait des gens en danger.
00:10:27Le refus d'optimiser réagit à quelques minutes près.
00:10:30Et qu'il était connu favorablement des services de police.
00:10:34Et qu'il avait 17 ans et qu'il roulait sans permis avec une voiture.
00:10:37On a quand même l'impression que la justice est aujourd'hui tenue en joue.
00:10:41Il y a trois raisons possibles.
00:10:43D'ailleurs exclusives les unes des autres à cette décision.
00:10:47La première c'est l'idéologie.
00:10:49Le flic est coupable, le délinquant.
00:10:51Parce que même s'il est mort, et c'est bien terrible,
00:10:53c'était aussi quelqu'un qui avait fait...
00:10:55C'est tout de là d'ailleurs, c'est un drame.
00:10:57C'est un drame pour lui, pour sa famille.
00:10:59Absolument.
00:11:01Mais il était dans une situation où il était en position de délinquance
00:11:04puisqu'il a refusé de se soumettre à un contrôle de police.
00:11:07Il faut quand même rappeler que s'il s'y était soumis,
00:11:10évidemment on parlerait d'autres choses ce soir.
00:11:12Donc il y a l'idéologie.
00:11:14Il y a la peur, le trouillomètre à zéro.
00:11:17Et donc on a l'impression que la minorité de racaille des banlieues
00:11:22tient en joue et la justice et la France.
00:11:24Qu'on est là à subir un chantage comme dans l'affaire Traoré
00:11:27où en réalité les juges ont fait durer le dossier avant le non-lieu
00:11:31parce qu'ils avaient peur.
00:11:32Et la troisième est quand même,
00:11:34alors j'ai entendu la vocale dire, je ne sais pas,
00:11:36mais vous vous rappelez que tout de suite
00:11:38le Président de la République avait dit...
00:11:40On va l'écouter justement.
00:11:41On va écouter cet archive du Président de la République
00:11:43puisqu'écoutez ce qu'il avait dit.
00:11:44Mais c'est grave.
00:11:45Mais bien sûr que c'est grave.
00:11:46Mais souvenez-vous du psychodrame.
00:11:49Monsieur Mbappé avait tweeté Petit Ange partie trop tôt.
00:11:57Il n'a pas dit un mot sur Boislem-Sensal,
00:11:59Monsieur Mbappé ni sur autre chose.
00:12:01Depuis je ne sais même pas s'il a dit un mot
00:12:03sur un autre sujet sociétal ou politique.
00:12:05Donc ça a été un psychodrame en France
00:12:08et qu'effectivement il continue d'une certaine manière.
00:12:12Ça le relance.
00:12:13Oui.
00:12:14Oui.
00:12:15Bon, écoutons ce qu'avait dit le Président de la République.
00:12:19Je veux ici dire de manière très claire
00:12:21que la police comme la gendarmerie
00:12:24qui sont des femmes et des hommes
00:12:26qui viennent aussi de tous les quartiers de la République
00:12:28s'engagent pour vous protéger, nous protéger
00:12:31et servir la République.
00:12:34Et je les remercie chaque jour de cela.
00:12:36Et donc ils ne servent qu'une chose,
00:12:39c'est les lois de la République.
00:12:41Et donc ils le font dans un cadre déontologique
00:12:44qui est défini, qui doit être respecté.
00:12:46Et donc là la justice a été immédiatement saisie.
00:12:48La justice doit passer.
00:12:50Et c'est à la justice d'assigner les responsabilités de passer.
00:12:54Et je veux ici que tout le monde ait le respect
00:12:57pour la victime et sa famille.
00:12:59Et le respect c'est l'affection de la nation
00:13:02c'est-à-dire que rien, rien ne justifie la mort d'un jeune.
00:13:09Non, sincèrement, je ne suis pas le premier avocat de M. Macron
00:13:13mais il n'y a pas grand-chose à dire.
00:13:15Mais je suis d'accord avec vous, mais ce n'est pas le passage
00:13:17que je voulais vous faire écouter malheureusement.
00:13:19Mais voilà, écoutons Laurent-Franck Liénard
00:13:22lorsque Emmanuel Macron, il rappelle
00:13:25qu'Emmanuel Macron avait parlé de faute inexcusable.
00:13:27Ah ben ouais.
00:13:30...de notre grand-chef à tous, le président de la République
00:13:34qui le jour même des faits a dit que c'était une faute inexcusable.
00:13:37Donc à partir du moment où au plus haut niveau de l'État
00:13:41on a pris position à ce niveau-là
00:13:43je pense que la justice n'a pas le recul nécessaire
00:13:47n'a pas l'indépendance nécessaire pour dire
00:13:49non, M. le Président, ce n'était pas une faute
00:13:51c'était l'application de la loi.
00:13:53Et c'est dommage, mais on en est là.
00:13:55On en est là aujourd'hui.
00:13:56Mon client il a toujours dit que c'était un prisonnier politique
00:13:58et je commence à penser qu'il a raison.
00:14:00Moi je suis très choqué aussi, par exemple
00:14:02la dépêche de l'AFP ce matin.
00:14:03Il se trouve que j'étais à l'antenne sur Europe 1
00:14:05lorsque cette information est tombée
00:14:07et ça a été prise hier, l'information
00:14:09et puis on l'a appris ce matin, on l'a appris à 11h06.
00:14:11Dépêche de l'AFP qui dit
00:14:13cette mort est devenue le symbole des violences policières.
00:14:16Moi je vous assure, parfois tu te dis
00:14:20mais comment est-ce possible ?
00:14:22De la part de l'AFP ?
00:14:24Comment est-ce possible ? J'ai la dépêche sous les yeux.
00:14:26L'affaire de Montenant terre requiert un procès pour meurtre
00:14:28contre le policier ayant tiré sur Nael en juin 2023.
00:14:31Une mort devenue symbole des violences policières.
00:14:34C'est-à-dire que ces gens, ces gens,
00:14:37avant que le procès ait lieu.
00:14:39En fait quand je parle de climat général,
00:14:43s'il vous plaît,
00:14:45quand je parle de climat général,
00:14:47souvent on parle de ça le soir.
00:14:49Mais comment c'est possible ?
00:14:51C'est l'AFP, personne ne dit rien.
00:14:53Personne ne dit rien que le procès n'a pas eu lieu
00:14:55et que la mort de Nael,
00:14:57ce mot déjà violences policières,
00:14:59il est contestable.
00:15:01Personne ne dit rien à l'AFP, jamais.
00:15:03Par quels miracles voulez-vous
00:15:07que l'AFP ne soit pas le reflet
00:15:11de l'idéologie médiatique ?
00:15:13Mais c'est une agence française,
00:15:15il n'y a pas un problème à éviter.
00:15:17Je sais pas,
00:15:19enfin il y a un moment quand même,
00:15:21il va falloir réagir.
00:15:23Je ne suis pas choqué
00:15:25sur le fait que cette affaire
00:15:27puisse donner lieu à un procès,
00:15:29étant donné qu'il y a la mort
00:15:31d'un individu dans des conditions
00:15:33qu'il faut établir.
00:15:35Je suis choqué, oui, par la qualification,
00:15:37parce que cela voudrait dire
00:15:39qu'il y a une intentionnalité.
00:15:41En effet, la justice devrait communiquer
00:15:44pour donner à voir
00:15:46concernant le réquisitoire définitif
00:15:48beaucoup plus que ce qu'on arrive
00:15:50à prendre dans la presse
00:15:52sur l'idée que ce véhicule est immobilisé,
00:15:54que le fonctionnaire de police,
00:15:56sa vie n'est pas en danger,
00:15:58et que le tir est à bout portant.
00:16:00Voilà ce qui peut,
00:16:02concernant ce réquisitoire définitif,
00:16:04amener vers un procès,
00:16:06mais pas, en effet,
00:16:08vers la qualification d'un meurtre.
00:16:10Puis après on pense bien sûr
00:16:12aux agents de police,
00:16:14qui dans un dixième de seconde
00:16:16doivent prendre des décisions
00:16:18dans un contexte totalement
00:16:20extraordinaire au sens littéral
00:16:22du terme pour eux,
00:16:24ce à quoi nous ne nous sommes jamais confrontés
00:16:26dans une journée. Là-dessus, c'est un métier terrible.
00:16:28Écoutons Laurent-Franck Liénard,
00:16:30qui est l'avocat de Florian M,
00:16:32et qui parle de l'état d'esprit
00:16:34de son client.
00:16:36Il est toujours combatif, toujours concentré,
00:16:38et il n'est pas surpris non plus.
00:16:40Il a vu comment il avait été traité
00:16:42au départ de cette affaire,
00:16:44et il dit que c'est la suite logique
00:16:46de ce mauvais traitement.
00:16:48Et je pense qu'aujourd'hui,
00:16:50tous les policiers de France et tous les gendarmes
00:16:52de France qui portent une arme à la ceinture
00:16:54pour protéger les autres
00:16:56doivent se poser des grosses questions
00:16:58sur l'opportunité de continuer leur métier.
00:17:00Et ce Florian M, il est devenu
00:17:02lui-même un symbole. Il a été cinq mois
00:17:04en détention provisoire, tout ça pour calmer les banlieues.
00:17:06Parce qu'il y a une chose
00:17:08qu'il faut comprendre chez Emmanuel Macron,
00:17:10et peu de gens souvent le disent, c'est qu'il a peur.
00:17:12Je crois qu'on en parlera peut-être tout à l'heure.
00:17:14Il a peur.
00:17:16Et quand vous avez compris ça,
00:17:18il a peur.
00:17:20Il a peur de la réaction, peur de l'opinion.
00:17:22Cinq mois en détention.
00:17:24C'est la même chose avec l'Algérie, c'est la même peur.
00:17:26Quand vous avez un président qui refuse
00:17:28de marcher contre l'antisémitisme
00:17:30parce qu'il a peur de la réaction islamiste,
00:17:32quand vous avez un président
00:17:34qui refuse de dénoncer les accords
00:17:36parce qu'il a peur que la diaspora
00:17:38algérienne, au moment où il a dit
00:17:40« Fasse sauter la casserole », je ne sais pas ce qu'il a dit
00:17:42exactement, c'est un garçon.
00:17:44Peut-être d'ailleurs,
00:17:46j'essaye de...
00:17:48Peut-être d'ailleurs, à juste titre,
00:17:50qu'on ne vienne pas me dire
00:17:52que l'immigration est une chance
00:17:54pour la France.
00:17:56On le vit sous la menace d'un chantage.
00:17:58Écoutez Rudi,
00:18:00écoutez Rudi,
00:18:02une fois que vous avez dit ça,
00:18:04les émeutes
00:18:06dans les banlieues,
00:18:08ce qui s'est passé
00:18:10au moment de l'affaire Nael est invraisemblable.
00:18:12Écoutez Rudi Mana,
00:18:14porte-parole d'Allianz.
00:18:18Vous savez, on a reçu des milliers
00:18:20de messages chez Allianz, on a reçu des milliers
00:18:22de messages de collègues qui étaient écoeurés.
00:18:24Le mot qui est ressorti aujourd'hui,
00:18:26c'est écoeuré, de voir qu'on nous traite
00:18:28de meurtriers. On n'est pas des meurtriers.
00:18:30Vous l'avez bien compris.
00:18:32Cent quarante mille forces de l'ordre des hommes et des femmes
00:18:34qui se lèvent le matin pour garantir la paix publique.
00:18:36On n'est pas des meurtriers.
00:18:38Combien de refus d'obtempérer par jour ?
00:18:40C'est tous les 17 minutes qui ont refus d'obtempérer.
00:18:42Et encore, il y en a beaucoup plus.
00:18:44Parfois, on ne fait pas des procès verbaux.
00:18:46Il y en a peut-être le double, le triple.
00:18:48Parfois, on ne fait pas des procès verbaux.
00:18:50Aujourd'hui, un procureur dit
00:18:52continuez à faire des refus d'obtempérer.
00:18:54De toute façon, si le policier tire,
00:18:56ça sera un meurtrier. Il va aller devant
00:18:58un jury d'assises. Voilà comme le ressent les collègues.
00:19:00Je pense que ça a créé un véritable séisme.
00:19:02Quand je vous dis ça, je vous le dis
00:19:04vraiment parce que je ne l'avais jamais ressenti
00:19:06d'une telle manière.
00:19:08Les collègues sont vraiment écoeurés
00:19:10et choqués par cela
00:19:12parce qu'encore une fois,
00:19:14on n'est pas des meurtriers.
00:19:16Je veux le redire, aucun policier
00:19:18n'est un meurtrier dans l'exercice
00:19:20de sa mission et encore une fois,
00:19:22s'il peut éviter d'utiliser son arme,
00:19:24je vous assure qu'il le fera.
00:19:26C'est vrai qu'entre certains magistrats,
00:19:28aujourd'hui, j'ai beaucoup de flics que je connais
00:19:30qui me disent les magistrats les toisent,
00:19:32les prennent de haut, les méprisent.
00:19:34Alors évidemment, il y a toujours
00:19:36un rapport personnel qui existe.
00:19:38Et je montre causeur
00:19:40parce que c'est finalement
00:19:42l'excellent journal d'Elisabeth Lévy.
00:19:44Ferrand au sommet, Hanouna au bûcher,
00:19:46les dates de droit, c'est plus fort que toi.
00:19:48Mais c'est vrai qu'évidemment,
00:19:50je vais faire un raccourci,
00:19:52se surprendre, mais la France,
00:19:54c'est aujourd'hui un pays où on met en examen
00:19:56des policiers pour meurtre et on ferme
00:19:58des chaînes de télévision.
00:20:00Mais je rappelle quand même, sous le contrôle
00:20:02de M. Bilger,
00:20:04M. l'avocat général Bilger,
00:20:06je rappelle que le parquet,
00:20:08le parquet, M. Poulon,
00:20:10c'est l'avocat
00:20:12de la société.
00:20:14Ils sont là pour défendre la société.
00:20:16On est d'accord ?
00:20:18J'ai pas l'impression que le parquet
00:20:20de Nanterre est vraiment défendu
00:20:22avec efficacité.
00:20:24Aujourd'hui, la société française.
00:20:26Et je veux dire, si vous allez dans la rue,
00:20:28il y a 90% des gens qui doivent être écoeurés
00:20:30de ça. Mais écoeurés.
00:20:32Parce que ce qui est arrivé,
00:20:34évidemment, ça peut pas vous arriver à vous.
00:20:36Ce qui est arrivé à Naël,
00:20:38ça peut pas vous arriver à vous, ça peut pas arriver
00:20:40à aucun de nous. Ça peut arriver à très peu de gens, en fait.
00:20:42Parce qu'effectivement,
00:20:44quand tu vois un policier, tu obtiens perdre.
00:20:46Alors je le répète, c'est un drame.
00:20:48C'est un drame total.
00:20:50Perdre un enfant, c'est un drame total.
00:20:52Mais c'est aussi un drame maintenant pour le policier.
00:20:54Parce qu'il est accusé
00:20:56de meurtre. Et son collègue,
00:20:58la carrière est sans doute...
00:21:00Comment ?
00:21:02Oui, non lieu. Mais sa carrière est gâchée.
00:21:04Bien évidemment, parce que t'es pas soutenu, en fait.
00:21:06Tu n'es pas soutenu
00:21:08parce que t'as peur.
00:21:10T'as peur que les banlieues s'enflamment.
00:21:12J'ai été frappé par le fait que
00:21:14le réquisitoire, apparemment,
00:21:16reprend exactement
00:21:18l'argumentation de la faute
00:21:20inexcusable, en disant
00:21:22il aurait dû faire attention.
00:21:24On l'écoutera, ce qu'il en a dit.
00:21:26Et deuxième élément, il y a quelque chose
00:21:28qui m'exaspère dans une
00:21:30certaine conception de l'état de droit.
00:21:32C'est que
00:21:34on vient poser une grille abstraite,
00:21:36tranquille, sereine, en bureau
00:21:38sur un événement
00:21:40dans lequel
00:21:42il était impossible de faire mieux
00:21:44que de l'a fait le policier.
00:21:46On marque une pause et on revient
00:21:48dans une seconde et je vous ferai
00:21:50écouter ce qu'a dit le président de la République.
00:21:52On parlera évidemment de l'Algérie, on parlera
00:21:54de l'Ukraine, bien évidemment.
00:21:56On est ensemble jusqu'à 21h13,
00:21:58figurez-vous, à tout de suite.
00:22:04Je rappelle que le ministère public a annoncé
00:22:06ce mardi 4 mars que le parquet de Nanterre
00:22:08requiert un procès pour meurtre.
00:22:10Et c'est ça qui nous fait réagir, pas que ce
00:22:12policier soit jugé,
00:22:14bien évidemment, mais qu'il soit
00:22:16jugé pour le moment, en tout cas pour meurtre.
00:22:18Le juge dira s'il suit
00:22:20le parquet contre le policier
00:22:22ayant mortellement tiré sur Nahel.
00:22:24Je vais vous montrer deux réactions
00:22:26qui illustrent notre conversation.
00:22:28Thomas Porte, député de la France Insoumise
00:22:30qui dit que le parquet de Nanterre requiert un procès
00:22:32pour meurtre pour la mémoire de Nahel et de toutes
00:22:34les victimes de violences policières. C'est une décision importante.
00:22:36Donc Thomas Porte et la France Insoumise
00:22:38ont déjà son avis. Nous n'oublierons pas
00:22:40toutes celles et ceux qui ont traîné
00:22:42Nahel et sa famille dans la boue
00:22:44justifiant sa mise à mort
00:22:46par un policier. Donc là on est
00:22:48dans une démarche électoraliste
00:22:50pour les raisons que l'on connaît
00:22:52de Thomas Porte. Et puis Sabrina Sebailly
00:22:54qui est une députée écologiste
00:22:56dit la même chose. C'est une décision importante
00:22:58pour toutes les victimes de violences policières
00:23:00et un pas nécessaire vers la vérité et la justice.
00:23:02Elle ne sait sans doute rien du dossier
00:23:04bien évidemment, mais pour elle
00:23:06c'est une victime policière. Elle s'aligne sur
00:23:08l'AFB.
00:23:10Elle est écologiste. J'ai du mal
00:23:12à distinguer les écologistes des insoumis.
00:23:14C'est les mêmes.
00:23:16C'est les mêmes, c'est-à-dire que c'est
00:23:18vert à l'extérieur mais rouge à l'intérieur.
00:23:20On le sait.
00:23:22Dernière chose que je voulais vous faire
00:23:24écouter. D'abord je vais vous faire
00:23:26écouter ce qu'avait dit Emmanuel Macron
00:23:28parce qu'on n'a pas entendu tout à l'heure sa prise
00:23:30de parole immédiate qui paraît sidérante.
00:23:32Disons-le puisque
00:23:34il ne sait rien de cette affaire
00:23:36et il donne déjà un avis.
00:23:40Je veux ici dire de manière très claire
00:23:42que la police,
00:23:44comme la gendarmerie,
00:23:46qui sont des femmes et des hommes qui viennent
00:23:48aussi de tous les quartiers de la République
00:23:50s'engagent pour vous protéger,
00:23:52nous protéger et servir la République.
00:23:54Et je les remercie chaque jour de cela.
00:23:56Et donc
00:23:58ils ne servent qu'une chose,
00:24:00c'est les lois de la République.
00:24:02Et donc ils le font dans un cadre
00:24:04déontologique qui est défini, qui doit être
00:24:06respecté. Et donc là la justice a été
00:24:08immédiatement saisie. La justice doit
00:24:10passer et c'est à la justice
00:24:12d'assigner les responsabilités
00:24:14de passer et je veux ici que
00:24:16tout le monde ait le respect
00:24:18pour la victime et sa famille.
00:24:20Et le respect c'est l'affection
00:24:22de la nation et dire que rien, rien
00:24:24ne justifie
00:24:26la mort d'un jeune. Je veux ici
00:24:28dire l'émotion de la nation
00:24:30toute entière. Après
00:24:32donc
00:24:34ce qui est arrivé
00:24:36et la mort du
00:24:38jeune Nahel et dire à sa
00:24:40famille toute notre solidarité et l'affection
00:24:42de la nation. Nous avons un adolescent
00:24:44qui a été tué.
00:24:46C'est inexplicable,
00:24:48inexcusable et d'abord
00:24:50ce sont des mots d'affection,
00:24:52de peine partagée, de soutien à sa famille
00:24:54et à ses proches.
00:24:56Inexplicable et inexcusable. Ce qui avait mis le feu
00:24:58auprès des policiers.
00:25:00J'ai pas entendu faute inexcusable.
00:25:02C'est un problème de diction.
00:25:04C'est inexcusable.
00:25:06J'ai pas entendu
00:25:08faute inexcusable.
00:25:10Mais il n'a pas dit faute. C'est inexcusable.
00:25:12Qu'est-ce que ça change ?
00:25:14J'ai cru
00:25:16comprendre mais peut-être que
00:25:18s'il avait dit c'est une faute inexcusable
00:25:20j'aurais pensé que
00:25:22sa parole était une faute inexcusable.
00:25:24La manière dont il le dit, pardon, c'est...
00:25:26C'est inexcusable, ça veut dire
00:25:28qu'il a déjà cranché.
00:25:30Vous trouvez que c'est aux présents
00:25:32de la République de dire cela ?
00:25:34C'est inexcusable.
00:25:36Je suis en train de vous dire
00:25:38que j'avais cru comprendre que vous
00:25:40aviez dit que c'était une faute inexcusable.
00:25:42C'est inexcusable.
00:25:44C'est pas pareil.
00:25:46C'est pas pareil mais c'est pas approprié.
00:25:48Et puis, dans la discussion
00:25:50d'aujourd'hui,
00:25:52dans la discussion
00:25:54d'aujourd'hui,
00:25:56un homicide
00:25:58involontaire peut être considéré
00:26:00aussi comme une faute inexcusable.
00:26:02Ça n'a rien à voir avec le renvoi
00:26:04d'aimants devant la cour d'assises.
00:26:06Rien à voir.
00:26:08L'affection de la nation.
00:26:10Rien à voir.
00:26:12Oui, il y avait une minute de silence.
00:26:14Mais parce que là, on sent la peur.
00:26:16On sent la peur, très clairement.
00:26:18C'est-à-dire qu'on se sent coupable.
00:26:20Il se sent coupable.
00:26:22Voilà, il se sent coupable.
00:26:24Parce qu'il dit, attention, attention.
00:26:26Bien sûr.
00:26:28Bon, je termine. Attendez, attendez.
00:26:30Laure Parra, notre correspondante à Marseille,
00:26:32me dit, juste pour éclairer le débat,
00:26:34meurtre, c'est la qualification pour les règlements de comptes.
00:26:36Il manque la bande organisée,
00:26:38vu que son confrère n'était pas au courant
00:26:40de son intention de donner la mort,
00:26:42dit-elle, par le second degré,
00:26:44dans ce qu'elle dit, bien évidemment.
00:26:46Je voulais juste vous faire écouter,
00:26:48pour terminer ce sujet, parce qu'on a tout dit
00:26:50ce qu'on devait dire, mais je voulais juste
00:26:52vous faire écouter Philippe David,
00:26:54qui était sur notre plateau aujourd'hui.
00:26:56Mais déjà,
00:26:58je pense qu'Emmanuel Macron est sorti
00:27:00totalement de son rôle et a piétiné
00:27:02la présomption d'innocence le jour même.
00:27:04Ce qui est quand même un coup de poignard dans le dos
00:27:06aux forces de l'ordre de ce pays. Il n'y a pas d'autre mot.
00:27:08Et il n'a pas empêché les conséquences.
00:27:10Et il n'a pas empêché les conséquences.
00:27:12Je crois que la vérité, elle est simple.
00:27:14Macron piétine la présomption d'innocence.
00:27:16On a peur d'une nouvelle période d'émeute.
00:27:18Parce que c'est quand même ça, la réalité.
00:27:20Donc, moi je le dis depuis le début,
00:27:22ce prodicier va être chargé
00:27:24à bloc. Il va être chargé
00:27:26à bloc et
00:27:28le procès pour meurtre,
00:27:30je vais vous prendre un exemple. Vous avez une gendarme
00:27:32qui a été tuée lors d'un refus d'obtempérer
00:27:34dans le Lot-et-Garonne qui s'appelait
00:27:36Madame Médaline Lemay.
00:27:38Oui, Bilal Lemay.
00:27:4026 ans. Absolument. Et là,
00:27:42l'auteur qui a forcé
00:27:44refus d'obtempérer délibérément un barrage de gendarmerie
00:27:46va être jugé pour violence volontaire
00:27:48sur personne dépositaire de l'autorité
00:27:50publique ayant entraîné la mort
00:27:52sans intention de la donner.
00:27:54C'est-à-dire que vous forcez un barrage
00:27:56de gendarmerie, vous tuez une gendarme
00:27:58qui a été traînée sur 300 mètres
00:28:00et certainement, je ne rentre pas dans les détails,
00:28:02vous pouvez les raconter, mon général.
00:28:04Elle va être jugée
00:28:06au mois de juin prochain, donc dans quelques semaines
00:28:08pour des faits
00:28:10jugés moins graves par la justice
00:28:12que ce policier. Excusez-moi, mais un meurtre,
00:28:14c'est quoi ? Vous rentrez chez quelqu'un
00:28:16pour le cambrioler, ça tourne mal,
00:28:18vous le tuez, c'est un meurtre, c'est pas
00:28:20un assassinat. Je vous assure...
00:28:22Son exemple est révoltant, franchement.
00:28:24L'exemple que donne David
00:28:26est vrai et révoltant.
00:28:28C'est l'inversion des valeurs.
00:28:30Voilà, c'est tout.
00:28:32L'inversion des valeurs, la préférence pour l'autre.
00:28:34Pardon, on dépasse le stade de la politique.
00:28:36Je suis d'accord
00:28:38avec vous, mais on le dit sans arrêt,
00:28:40j'ai une défiance,
00:28:42comme tous ceux qui nous écoutent, XXL
00:28:44pour la justice aujourd'hui, et je regrette
00:28:46de dire ça. Franchement, je vous assure,
00:28:48je regrette de dire ça, parce que je n'aimerais
00:28:50pas le dire. Mais vous avez tort, là,
00:28:52je crois pas. Je crois qu'il a raison.
00:28:54On peut dénoncer la justice
00:28:56dans certaines de ses pratiques
00:28:58ou de ses décisions, mais globalement,
00:29:00quand on a votre écoute,
00:29:02c'est très dangereux de dire ça.
00:29:04Mais il a raison.
00:29:06Non, je crois pas.
00:29:08C'est pour ça que j'ajoute, que je regrette
00:29:10de le dire, mais je pars du principe
00:29:12que j'essaye d'être au plus près
00:29:14dans mes commentaires de ce que je pense.
00:29:16Mais au plus près, vous avez raison
00:29:18dans cette affaire, sûrement,
00:29:20mais en général...
00:29:22Il n'y a pas d'en général, à partir du moment
00:29:24où on peut tomber sur un juge complètement...
00:29:26A partir du moment où il y a ce risque,
00:29:28on a peur de la justice,
00:29:30c'est un fait.
00:29:32Il y a 30 ans,
00:29:34j'étais déjà...
00:29:36Je ne joue pas la statistique
00:29:38dans ce domaine-là.
00:29:40Un jour, j'écrirai comment j'ai vu mourir
00:29:42la justice française. Il y a 30 ans,
00:29:44l'avocat qui vous parle avait une impression
00:29:46de sécurité juridique infiniment plus grande
00:29:48pour un client que maintenant.
00:29:50Quand le type, il rentrait dans mon bureau,
00:29:52j'allais à peu près lui dire l'avenir.
00:29:54Maintenant, j'ai plus peur que lui.
00:29:56La réalité, elle est là.
00:29:58Vous êtes un avocat que je respecte,
00:30:00mais je n'irai pas tirer mes leçons
00:30:02des avocats.
00:30:04Mais c'est incroyable !
00:30:06Non, mais je répondais...
00:30:08Je répondais à...
00:30:10Je suis au garagiste !
00:30:12Mais quel mépris !
00:30:14Mais Pascal,
00:30:16c'est vous qui avez du mépris
00:30:18lorsque vous dites
00:30:20la justice en général.
00:30:22C'est pas du mépris, j'ai une défiance.
00:30:24J'ai le droit, c'est gentil de dire que j'ai une défiance.
00:30:26Mais Philippe, comment tu peux...
00:30:28Le mépris, il est dans votre promenade.
00:30:30Il n'y a pas de mépris.
00:30:32J'ai une défiance.
00:30:34Philippe, comment vous pouvez nous dire
00:30:36la statistique est avec vous ?
00:30:38Je ne parle pas de la statistique.
00:30:40Surtout moi.
00:30:42Je pense que les gens qui me connaissent ici
00:30:44savent que je suis encore plus citoyen qu'avocat.
00:30:46Je ne suis pas toujours dans la défense
00:30:48de tout le monde.
00:30:50Je vous dis simplement, objectivement parlant,
00:30:52compte tenu de l'idéologie,
00:30:54compte tenu de la paralysie,
00:30:56compte tenu de beaucoup de choses,
00:30:58je suis un avocat bien plus malheureux qu'il y a 30 ans.
00:31:00Tout le monde a ce sentiment
00:31:02que ce sujet est politique,
00:31:04ou qu'il y a une part de politique,
00:31:06consciente ou inconsciente.
00:31:08Effectivement, ce qui s'est passé
00:31:10après la mort de Naël
00:31:12pèse sur le dossier.
00:31:14Effectivement, si ce n'était pas Naël,
00:31:16si c'était un autre jeune homme,
00:31:18une autre jeune fille,
00:31:20peut-être qui aurait eu un prénom différent,
00:31:22qui venait d'origine différente,
00:31:24peut-être qu'il n'y aurait pas eu
00:31:26ce climat politique.
00:31:28Tout le monde a ce sentiment,
00:31:30à tort ou à raison,
00:31:32que les banlieues
00:31:34se sont enflammées.
00:31:36Voilà.
00:31:38Et que ça pèse sur la décision
00:31:40des juges.
00:31:42L'affaire Traoré est invraisemblable.
00:31:44Invraisemblable.
00:31:46Sarkozy est invraisemblable.
00:31:48Non.
00:31:50Mais non, Elisabeth.
00:31:52Mais bien sûr.
00:31:54Pour une attention.
00:31:56Il n'y a toujours pas
00:31:58un centime de trouvé.
00:32:00Dans l'affaire Sarkozy, il n'y a toujours pas un centime.
00:32:02Mais on ferme la parenthèse.
00:32:04Tous les jours, le président Sarkozy
00:32:06est devant des juges, ils n'ont pas trouvé
00:32:08un billet.
00:32:10On ne lit pas les mêmes comptes rendus.
00:32:12Vous avez trouvé un billet,
00:32:14vous avez trouvé de l'argent, il faut le dire.
00:32:16Il y a de l'argent qui a été trouvé ?
00:32:18Ce n'est pas le seul critère.
00:32:20Quand il y a corruption, ce n'est pas le critère.
00:32:22Mais la présidente, qui est très remarquable,
00:32:24avait indiqué
00:32:26qu'on peut avoir une multitude
00:32:28de prénomptions, d'indices.
00:32:30Mais où est passé l'argent ?
00:32:32C'est quand même un critère.
00:32:34Où est passé tout de même pas mal
00:32:36de l'argent ?
00:32:38Attendez,
00:32:40on n'est pas dans le procès Sarkozy.
00:32:42Il n'y a pas d'argent qui passe.
00:32:44On a vu passer de l'argent.
00:32:46En tout et pour tout, il y a 11 000 euros.
00:32:48Mais pas seulement.
00:32:50C'est tout, c'est tout ce qu'il y a.
00:32:52Et Gobert, il n'y a pas eu d'argent.
00:32:54Mais Gobert, c'est d'abord...
00:32:56400 000 euros !
00:32:58Mais en fait, vous dites n'importe quoi.
00:33:00Je suis sidéré.
00:33:02On ferme la parenthèse.
00:33:04Est-ce que vous avez lu ?
00:33:06Je lis tout.
00:33:08Philippe, on écoute des avocats dans ce pays.
00:33:10Il reste 27 minutes.
00:33:12Soyez gentils.
00:33:14On écoute des avocats.
00:33:16On écoute des avocats
00:33:18qui sont une partie.
00:33:20En l'occurrence, ce n'est pas le cas pour Gilles Huilliam.
00:33:22Je n'irai pas systématiquement
00:33:24connaître la vérité
00:33:26sur la justice.
00:33:28Le point de vue des avocats.
00:33:30Gilles Huilliam, je le mets à part.
00:33:32Allez, on passe à l'Ukraine.
00:33:34Autrement, on va être très en retard.
00:33:36On passe à l'Ukraine.
00:33:38L'Ukraine avec monsieur Zelensky.
00:33:40Manifestement, qui fait
00:33:42machine arrière.
00:33:44Le pistolet sur la tempe.
00:33:46Pourquoi le pistolet sur la tempe ?
00:33:48Parce que le rapport de force
00:33:50qui s'exerce sur lui
00:33:52est tellement à son désavantage
00:33:54qu'il doit un peu reconsidérer les choses.
00:33:56Mais la manière
00:33:58dont ça s'est passé continue
00:34:00à me poser problème.
00:34:02Je vous propose d'écouter le président Trump
00:34:04Je suis d'accord, il y a une violence,
00:34:06une brutalité, que personne ne connaît
00:34:08ce qui s'est passé à la maison de Blanche.
00:34:10Mais, sans doute,
00:34:12mais visiblement, ce que nous dit Vincent
00:34:14hier,
00:34:16c'est que
00:34:18avant ça, il y a une insulte
00:34:20de Zelensky que personne ne dit dans la presse.
00:34:22Il l'insulte, il nous l'a dit hier.
00:34:24Il l'insulte.
00:34:26En russe.
00:34:28Je ne suis pas sûr que monsieur Trump...
00:34:30Personne ne le dit. Et Vincent, c'est le seul à l'avoir dit.
00:34:32Bon, écoutez le président Trump.
00:35:02Que voulez-vous voir
00:35:04de la part du président Zelensky
00:35:06pour relancer ces négociations ?
00:35:08Je pense simplement qu'il devrait être plus reconnaissant.
00:35:10Car ce pays est resté à leur côté
00:35:12contre vents et marées. Nous leur avons donné
00:35:14bien plus que l'Europe. Et l'Europe aurait dû donner
00:35:16plus que nous. Parce que, comme vous le savez,
00:35:18c'est juste là. C'est la frontière.
00:35:20Je voulais qu'on voit le tweet
00:35:22de Volodymyr Zelensky.
00:35:24Aujourd'hui, mon équipe et moi
00:35:26sommes prêts à travailler sous la direction ferme
00:35:28du président Trump pour obtenir une paix durable.
00:35:30Nous sommes prêts à travailler rapidement pour mettre fin à la guerre.
00:35:32Et les premières étapes pourraient être la libération des prisonniers,
00:35:34une trêve dans le ciel, interdiction des missiles,
00:35:36des drones à longue portée, des bombes
00:35:38sur l'énergie et d'autres infrastructures
00:35:40civiles et une trêve maritime immédiate
00:35:42si la Russie fait de même.
00:35:44Bon, est-ce que ça peut être...
00:35:46Notre réunion à Washington, à la Maison Blanche
00:35:48vendredi ne s'est pas déroulée comme elle aurait dû l'être.
00:35:50Il est regrettable que ça soit passé ainsi.
00:35:52Il est temps de remettre les choses en ordre.
00:35:54Nous souhaitons que la coopération et la communication future
00:35:56soient constructives.
00:35:58Oui, ben c'est une reddition
00:36:00en bonne et due forme et vous avez raison,
00:36:02c'est le rapport de force et
00:36:04je pense que c'est ça
00:36:06qu'il faut tirer comme leçon de cette séquence.
00:36:08C'est-à-dire que ça fait des années,
00:36:10François Bayrou l'a encore dit à l'Assemblée hier.
00:36:12Il a dit, oui, nous, pour nous,
00:36:14il faut que le monde soit régi par le droit.
00:36:16Ben oui, on aimerait bien...
00:36:18Mais voilà, le monde...
00:36:20Vous avez encore un peu de mal
00:36:22pour dire que
00:36:24Trump a fait un renversement d'alliances
00:36:26historiques et...
00:36:30C'est pas ce que dit Pierre Manon ce matin.
00:36:32Je l'ai lu, sauf que moi
00:36:34je regarde les votes des Etats-Unis
00:36:36au Conseil de l'ONU
00:36:38le 24 février.
00:36:40A l'Assemblée générale.
00:36:42Et au Conseil de sécurité, d'ailleurs,
00:36:44il n'y a pas le veto des Français et des Anglais.
00:36:46Je regarde la manière dont ça s'est passé
00:36:48dans le bureau
00:36:50Oval
00:36:52et je regarde
00:36:54le rapprochement spectaculaire et très rapide
00:36:56entre l'administration Trump
00:36:58et Poutine
00:37:00devant une Europe
00:37:02qui est dans un mélange de sidération
00:37:04et d'effroi.
00:37:06C'est en train de se passer sous nos yeux.
00:37:08Et d'ailleurs, les Allemands,
00:37:10le nouveau chancelier a dit,
00:37:12je ne pensais jamais pouvoir dire ça à la télé,
00:37:14mais donc, ils ne sont plus nos alliés.
00:37:16Et il y a aujourd'hui uniquement
00:37:18Mélanie à l'échelle d'Europe
00:37:20qui essaie de dire, essayant de voir
00:37:22avoir une réunion très atlantique.
00:37:24Mais tout ça est derrière nous. C'est fini.
00:37:26Trump n'est plus notre allié.
00:37:28Trump n'est plus notre allié, Pascal Praud.
00:37:30Je pense que vous trompez.
00:37:32Mais après,
00:37:34qu'est-ce qu'il dit Pierre Manance ?
00:37:36C'est intéressant.
00:37:38Il cherche à comprendre Trump.
00:37:40Et il dit, attention,
00:37:42la jeune génération aujourd'hui de 20 ans,
00:37:44elle se fiche de l'Europe.
00:37:46Elle ne sait pas que l'Europe existe.
00:37:48Un gars venu de Géorgie qui se foutait pas mal de toi
00:37:50n'existera plus. Ils ne viendront plus.
00:37:52Personne ne peut comprendre.
00:37:54Donc, il ne se rapproche pas tant de Poutine,
00:37:56comme vous le dites, dit Pierre Manance,
00:37:58qu'en fait, il dit, on ne veut plus se mêler du monde entier.
00:38:00Ce n'est plus notre truc.
00:38:02Oui, mais ce n'est pas du tout la même chose.
00:38:04Donc vous, vous traduisez ça
00:38:06en des alliances qui changent.
00:38:08Bon, effectivement, c'est ce qu'il dit.
00:38:10Parce que la génération a changé, parce qu'il n'y aura plus jamais de G.I.
00:38:12Parce que ce n'est plus Roosevelt, parce que ce n'est plus Wilson.
00:38:14Lisez ce papier de Pierre Manance
00:38:16qui est beaucoup plus complexe que ce que je dis là.
00:38:18Il est passionnant.
00:38:20Mais, en fait, il faut comprendre Trump.
00:38:22Je ne dis pas qu'il a raison ou pas.
00:38:24Il faut le comprendre.
00:38:26Et tout le monde est tellement manichéen ici.
00:38:28La cible de Trump, c'est la Chine.
00:38:30Il va vouloir décrocher la Russie.
00:38:32Je vais vous faire écouter deux, trois passages.
00:38:34D'ailleurs, celui qui dit les choses
00:38:36les plus claires, d'une certaine manière, c'est François Bayrou.
00:38:38Écoutons d'abord François Bayrou.
00:38:40Mais après, vous écouterez M. Manuret,
00:38:42vous écouterez M. Philippe, Édouard Philippe,
00:38:44et vous direz que tout le monde
00:38:46n'a peut-être pas la bonne analyse.
00:38:48Mais d'abord, François Bayrou.
00:38:50L'annonce que les États-Unis
00:38:52stoppaient désormais
00:38:54les livraisons d'aide
00:38:56à l'Ukraine.
00:38:58Car le mot de suspension
00:39:00ne trompe personne.
00:39:02La suspension dans la guerre
00:39:04de l'aide
00:39:06à un pays agressé,
00:39:08ça signifie qu'on abandonne
00:39:10le pays agressé et qu'on accepte
00:39:12ou qu'on souhaite que son agresseur
00:39:14l'emporte.
00:39:16Ceci est évidemment pour la France
00:39:18et pour nous tous et pour les Européens
00:39:20et pour tous ceux qui sont attachés
00:39:22aux libertés et aux droits.
00:39:24Pour ceux qui sont attachés à la charte
00:39:26des Nations Unies, par exemple.
00:39:28C'est évidemment absolument
00:39:30insupportable.
00:39:32Ça, ça s'entend.
00:39:34Maintenant, Claude Manuret, que les uns et les autres
00:39:36vous aimaient bien, je pense.
00:39:38Claude Manuret, son analyse me surprend.
00:39:40Et la violence
00:39:42et la brutalité de ce qu'il dit
00:39:44peut nous surprendre. Sénateur Claude Manuret,
00:39:46écoutez-le.
00:39:48L'Europe est un tournant critique
00:39:50de son histoire. Le bouclier
00:39:52américain se dérobe,
00:39:54l'Ukraine risque d'être abandonnée,
00:39:56la Russie renforcée.
00:39:58Washington est devenu la cour
00:40:00de Néron. Un empereur
00:40:02incendiaire, des courtisans
00:40:04soumis et un bouffon
00:40:06sous kétamine chargé de l'épuration
00:40:08de la fonction publique. Le message
00:40:10de Trump est que
00:40:12rien ne sert d'être son allié puisqu'il ne vous
00:40:14défendra pas, qu'il vous imposera
00:40:16plus de droits de douane qu'à ses ennemis
00:40:18et vous menacera de s'emparer de vos
00:40:20territoires tout en soutenant
00:40:22les dictatures qui vous envahissent.
00:40:24Nous étions en guerre contre un dictateur.
00:40:26Nous nous battons désormais
00:40:28contre un dictateur soutenu par un
00:40:30traître.
00:40:32Il est dans son style.
00:40:34Il se fait plaisir, mais
00:40:36je ne pense pas que ce soit au niveau même de Claude Manuret.
00:40:38Parce que ce qu'il dit, ce n'est pas tout à fait vrai.
00:40:40Vous trompez, Pascal.
00:40:42Il force le trait.
00:40:44Moi, je trompe.
00:40:46Mais c'est la cour de Néron. De quoi on parle ?
00:40:48Et on parle de
00:40:50traître et on parle de bouffon
00:40:52en parlant d'Elon Musk.
00:40:54En fait, ce n'est pas sérieux.
00:40:56Je veux bien qu'on fasse des petites phrases
00:40:58et que ça vous amuse, mais ce n'est pas sérieux.
00:41:00Ça ne m'amuse pas.
00:41:02Ce n'est pas sérieux.
00:41:04Ce n'est pas au niveau.
00:41:06Que un journaliste caricature,
00:41:08il n'y a pas de soucis.
00:41:10Je suis premier à le faire.
00:41:12Ça peut m'arriver à me faire plaisir.
00:41:14Ça peut m'arriver.
00:41:16Je peux me faire plaisir.
00:41:18Mais pas quand tu es sénateur, me semble-t-il.
00:41:20J'ai plusieurs choses à dire
00:41:22dans les deux sens.
00:41:24D'abord,
00:41:26pendant un moment.
00:41:28Aujourd'hui, on sent
00:41:30le sens de la nuance.
00:41:32Je suis nuancé dans cette histoire-là.
00:41:34D'ailleurs, je ne suis pas un admirateur
00:41:36de M. Zelensky,
00:41:38ni son commando Azov.
00:41:40Je ne suis même pas sûr, encore une fois,
00:41:42que la Crimée ni le Donbass soient ukrainiens.
00:41:44Mais M. Malurey,
00:41:46même
00:41:48s'il est excessif,
00:41:50pardon de vous le dire,
00:41:52je ne suis pas
00:41:54le premier détracteur de M. Trump.
00:41:56Je trouve que ça dure 45 minutes
00:41:58ou 10 minutes.
00:42:00M. Trump n'est pas sorti grandi
00:42:02de cette prestation publique
00:42:04il y a deux jours.
00:42:06Pour défendre justement M. Trump,
00:42:08je me serais passé de ça.
00:42:10Maintenant, on interrompt pendant un moment
00:42:12les livraisons d'armes
00:42:14à M. Zelensky.
00:42:16Ils hurlent tous.
00:42:18M. Macron n'a pas hurlé
00:42:20lorsque M. Biden a interrompu
00:42:22les livraisons d'armes à Israël agressée.
00:42:24Il l'a demandé même.
00:42:26Il le demandait même.
00:42:28Il ne faut pas non plus exégerer.
00:42:30Suspendre la livraison,
00:42:32c'est arrêter.
00:42:34Son analyse est parfaite.
00:42:36Écoutez-moi.
00:42:38Vous n'en savez rien.
00:42:42M. Manon, vous parlez
00:42:44de M. Manon.
00:42:46La réalité, c'est que M. Trump
00:42:48est un isolationniste.
00:42:50Il a toujours été isolationniste.
00:42:52Et déjà,
00:42:54en 70, en 68,
00:42:56les petits hommes n'étaient pas contents
00:42:58d'aller faire la guerre
00:43:00contre le Vietnam communiste.
00:43:02Ça n'a pas été une expérience formidable.
00:43:04Il faut comprendre l'Amérique.
00:43:06Mais, ayant dit cela,
00:43:08pardon de vous le dire,
00:43:10j'ai été très chagriné
00:43:12par ce que j'ai vu à la Maison Blanche
00:43:14qui défiait la loi la plus élémentaire
00:43:16de l'hospitalité.
00:43:18C'est tout.
00:43:20Il y a consensus là-dessus.
00:43:22Il y a consensus
00:43:24pour trouver que...
00:43:26Il y a consensus pour trouver
00:43:28qu'il y avait une brutalité et une violence.
00:43:30J'en ai pris plein la tête de le dire.
00:43:32J'en ai pris plein la tête de le dire.
00:43:34Mais par qui vous en avez pris plein la tête ?
00:43:36J'ai écrit à peu près la même chose
00:43:38dans le Figaro que vous ne lisez pas.
00:43:40Je peux vous dire que je n'ai pas eu...
00:43:42Pierre Manon, c'est dans le Figaro.
00:43:44Oui, mais c'est pire.
00:43:46Vous n'avez pas vu Golnadel.
00:43:48Vous n'êtes pas sur le print.
00:43:50Vous êtes sur Internet.
00:43:52Exactement.
00:43:54Pour vous, c'est la valise de télévision.
00:43:56Vous êtes en deuxième place.
00:43:58C'est la plèbe.
00:44:00Vous n'êtes pas sur le cours Centrale.
00:44:02Vous n'êtes pas sur Figaro Vox.
00:44:04Je vous assure que je n'ai pas eu
00:44:06que des compliments dans ce que j'ai dit.
00:44:08Vous êtes d'accord que ce n'est pas l'essentiel...
00:44:10Ça me paraît central.
00:44:12Écoutez Edouard Philippe.
00:44:14Moi j'ai l'impression qu'il est toujours à côté.
00:44:16A côté de l'opinion publique notamment.
00:44:18Il reste haut dans les sondages.
00:44:20Il reste haut, tout à fait.
00:44:22Je ne vais pas citer comme beaucoup de gens.
00:44:24Parfois il était haut dans les sondages.
00:44:26Quand la campagne commence, ils sont moins hauts.
00:44:28Écoutez ce qu'il dit.
00:44:30Ça ne me paraît pas adapté non plus.
00:44:34L'épisode qui s'est passé
00:44:36dans le bureau du président des Etats-Unis
00:44:38avec le président Zelensky
00:44:40était une embuscade.
00:44:42La décision américaine est une trahison.
00:44:46Ce ne sont pas des mots légers.
00:44:48Mais c'est ce que je pense.
00:44:50C'est une trahison la décision américaine ?
00:44:52Oui bien sûr.
00:44:54Abandonner un pays qu'on soutient
00:44:56qui est agressé.
00:44:58Imaginer travestir la vérité
00:45:00au point de dire
00:45:02que la guerre serait le fait de l'Ukraine.
00:45:04Évidemment c'est une trahison.
00:45:06Alors c'est les Etats-Unis.
00:45:08Ils sont souverains.
00:45:10Ils prennent des décisions conformes à l'intérêt.
00:45:12Je ne remets pas ça en cause.
00:45:14Mais de mon point de vue,
00:45:16cette décision est une trahison.
00:45:18Qu'est-ce que vous trouvez d'anormal ?
00:45:20Ce n'est pas une trahison.
00:45:22Il n'a jamais chanté
00:45:24l'allégoire de l'Ukraine.
00:45:26On ne peut pas dire
00:45:28que Trump est trahi de l'Ukraine.
00:45:30Ce n'est pas une trahison.
00:45:32Ce mot-là ne me paraît pas adapté.
00:45:34Je pense qu'il va falloir
00:45:36qu'on apprenne justement
00:45:38à quitter ce registre
00:45:40de l'affect et de l'indignation.
00:45:42Parce que la réalité,
00:45:44on est placé comme ça a été dit
00:45:46ici.
00:45:48Les Américains veulent d'abord
00:45:50s'occuper de leurs intérêts
00:45:52et de l'Asie pacifique
00:45:54et faire du deal.
00:45:56Notre problème,
00:45:58c'est que l'Europe a tellement
00:46:00l'habitude d'être câlinée,
00:46:02d'être des enfants,
00:46:04qu'on s'occupe pour eux de leur sécurité
00:46:06pendant que nous faisons nos prestations sociales
00:46:08et que c'est merveilleux.
00:46:10Et notre retraite à 62 ans.
00:46:12Maintenant, on est obligé d'être adultes.
00:46:14Les problèmes de Français ont une image positive
00:46:16de Donald Trump.
00:46:18J'imagine,
00:46:20ça doit être entre 20 et 30 %.
00:46:2220 %.
00:46:24Ce qui me frappe,
00:46:26c'est tout de même,
00:46:28au-delà de...
00:46:30Certains dirigeants français, politiques,
00:46:32qui ont eu véritablement une passion trumpiste
00:46:34qui commence à un peu
00:46:36s'émousser, devraient regarder
00:46:38la manière dont ils ont été roulés.
00:46:40Il y a des gens qui ont aimé Mélenchon aussi.
00:46:42Alors, Elisabeth,
00:46:44moi,
00:46:46ça n'a rien de vrai.
00:46:48Dernière parole.
00:46:50C'est que
00:46:52c'est sur le plan moral
00:46:54que je suis indigné.
00:46:56La moral, ça compte.
00:46:58Vous avez peut-être raison d'être indigné.
00:47:00Dernière parole.
00:47:02Ça nous arrive de l'être.
00:47:04Dernière parole.
00:47:06Bon.
00:47:08On ne sait pas où vous êtes sur ce sujet-là.
00:47:10Je suis indigné.
00:47:12Arrêtez de toucher votre jeu comme ça.
00:47:14Vous le faites.
00:47:16J'écris.
00:47:18D'abord, vous ne regardez pas Causeur,
00:47:20vous regardez votre artiste.
00:47:22Un mot dont vous ignorez le sens, la nuance.
00:47:24Alors, ça, c'est pas bien.
00:47:26Quand on me cherche, on me trouve.
00:47:28Ça, c'est une attaque personnelle.
00:47:30Donc, ça, c'est pas bien.
00:47:32Je suis un peu déçu.
00:47:34Ce matin, je vais vous dire,
00:47:36on a plein de sujets le soir
00:47:38et on ne sait pas la moitié.
00:47:40C'est dommage parce que je voulais vous parler,
00:47:42je vous en parlerai peut-être demain soir,
00:47:44d'autres sujets qui pouvaient nous intéresser.
00:47:46Mais ce matin, c'était vraiment passionnant
00:47:48parce qu'une jeune femme est venue nous voir
00:47:50et cette jeune femme
00:47:52a écrit un livre qui s'appelle
00:47:54Où es-tu, maman ?
00:47:56Elle s'appelle Olivia Morel.
00:47:58Et cette jeune femme est issue,
00:48:00je ne sais pas comment le dire autrement,
00:48:02d'une gestation par autrui.
00:48:04Elle est née par GPA.
00:48:06C'est une jeune femme qui a raconté
00:48:08ses difficultés.
00:48:10Je vous assure, c'est un sujet,
00:48:12elle dénonce l'exploitation des mères porteuses,
00:48:14elle dévoile les contrats cyniques, etc.
00:48:16Mais il y a aussi la part psychologique
00:48:18et comment elle vit les choses.
00:48:20Je l'ai interrogée, elle était avec nous,
00:48:22il y avait Marie-Estelle Dupont également
00:48:24et puis il y avait Charlotte Dornelas,
00:48:26que vous écouterez tout à l'heure,
00:48:28qui a été, comme toujours, brillantissime,
00:48:30qui a fait une conclusion brillantissime
00:48:32d'une très grande clarté et d'une très grande intelligence.
00:48:34C'est un sujet particulier,
00:48:36la GPA. Écoutons cette jeune femme,
00:48:38Olivia Morel, qui raconte
00:48:40comment elle devinait
00:48:42que ses parents n'étaient pas ses parents.
00:48:44Vous n'avez pas l'intuition,
00:48:46vous êtes élevée par votre père,
00:48:48votre mère,
00:48:50vous n'avez pas l'intuition à ce moment-là,
00:48:52avant même qu'ils vous en parlent,
00:48:54etc. C'est-à-dire qu'au plus profond
00:48:56de vous, quand vous avez 6 ans,
00:48:58vous dites, c'est pas mon père, c'est pas ma mère.
00:49:00Je n'ai pas dit que ce n'était pas mon père.
00:49:02J'ai toujours su que c'était lui.
00:49:04Il y avait une connexion émotionnelle avec lui, c'était certain.
00:49:06Et puis, on se ressemblait un petit peu,
00:49:08on était un petit peu pareils.
00:49:10Donc, il y avait cette connexion-là. Avec ma mère non biologique,
00:49:12il y avait quand même
00:49:14une différence qui était assez importante,
00:49:16physiquement parlant.
00:49:18Très grande différence, d'ailleurs.
00:49:20Et puis, elle était quand même beaucoup plus âgée
00:49:22que les autres mères qu'il y avait à la sortie de l'école.
00:49:24Donc, à vers 6 ans, vers 7 ans,
00:49:26et c'est d'ailleurs là où j'ai mes premières...
00:49:28C'est là où je commence à avoir
00:49:30des souvenirs.
00:49:32Parce qu'avant, c'est le black-out complet.
00:49:34Et puis, voilà,
00:49:36je commence à me poser des questions, oui.
00:49:38Et puis ensuite, c'est là
00:49:40que les questions s'enchaînent.
00:49:42Je pose à ma mère la question
00:49:44« T'as quel âge, maman ? »
00:49:46Elle me répond « J'ai 8 ans ». Donc, elle ne me répond pas réellement son âge
00:49:48parce qu'elle souhaite le garder pour elle.
00:49:50Et puis ensuite,
00:49:52est partie l'adolescence
00:49:54avec la crise identitaire qui va avec.
00:49:56Une grosse crise identitaire
00:49:58qui mène à la drogue, à l'alcool
00:50:00et puis, plus tard, le viol.
00:50:02Le viol ?
00:50:04Oui, le viol. Parce que j'étais constamment en train de me mettre
00:50:06à bout.
00:50:08Je comblais un vide, tout le temps.
00:50:10Avec la drogue, avec l'alcool,
00:50:12avec le reste.
00:50:14Et un soir, que je le décris
00:50:16d'ailleurs dans le livre,
00:50:18c'est une manière thérapeutique aussi de me libérer
00:50:20de cette chose qui m'est arrivée.
00:50:22Je passe une soirée
00:50:24très arrosée
00:50:26et pendant une nuit entière,
00:50:28deux hommes me violent.
00:50:30Et c'est là, d'ailleurs,
00:50:32que j'ai arrêté de boire de l'alcool.
00:50:34Donc, ça va faire maintenant 13 ans.
00:50:36Au cœur, évidemment,
00:50:38il y a la chose la plus importante, c'est l'abandon.
00:50:40C'est l'abandon.
00:50:42Et c'est aussi l'arrachement
00:50:44de mon identité.
00:50:46C'est-à-dire que je n'avais pas d'identité.
00:50:48Je savais qui était mon père,
00:50:50donc je savais que j'étais suisse d'un côté,
00:50:52mais de l'autre côté, je ne savais pas du tout qui j'étais.
00:50:54Et pour se construire en tant qu'être humain,
00:50:56on est obligé de connaître nos origines.
00:50:58C'est obligatoire.
00:51:00Sinon, on ne peut pas se construire correctement.
00:51:02On ne peut pas avoir les bons fondements.
00:51:04C'est impossible.
00:51:06Marie-Estelle Dupont-Auteyde est là.
00:51:08Je ne sais pas si vous suivez régulièrement notre émission.
00:51:10Elle est là de temps en temps le matin.
00:51:12C'est une psychologue qui intervient beaucoup sur ces sujets-là.
00:51:14Une essayiste également.
00:51:16Je vous propose de l'écouter.
00:51:18Merci pour ton livre.
00:51:20Tu rappelles à quel point tout est une imposture
00:51:22et que tout est un mensonge dans la GPA
00:51:24dont on fait croire que c'est un contrat
00:51:26qui repose sur un consentement.
00:51:28Alors que, bien évidemment, la liberté et le consentement
00:51:30de l'enfant à naître, je pense qu'on n'a pas besoin
00:51:32de s'attarder sur le sujet puisqu'il n'est pas là.
00:51:34Mais pour la mère porteuse non plus,
00:51:36il n'y a pas de consentement possible
00:51:38puisque la grossesse, c'est un événement
00:51:40qui est par définition imprévisible.
00:51:42C'est-à-dire que les liens qui vont se tisser
00:51:44dans cette dillade, comme tu le dis,
00:51:46pendant neuf mois, elle me berce, elle me nourrit,
00:51:48elle organise son alimentation, ses déplacements,
00:51:50elle m'investit pour me donner la vie
00:51:52et le contrat, entre guillemets,
00:51:54parce que ça n'est pas un contrat juridiquement,
00:51:56ça ne respecte pas ce qu'est un contrat,
00:51:58lui demande, dans le même temps qu'elle m'investit,
00:52:00de me rejeter.
00:52:02Donc, c'est donne tout pour moi et en même temps,
00:52:04abandonne-moi et ne m'aime pas.
00:52:06Donc, on demande à la mère porteuse un clivage
00:52:08qui est absolument insoutenable.
00:52:10Et puis, il faut quand même rappeler,
00:52:12derrière les belles histoires médiatiques
00:52:14qu'on essaye de nous raconter,
00:52:16que d'abord, la GPA, ce n'est pas un acte médical.
00:52:18C'est un acte technique de désarticulation
00:52:20de la fonction reproductrice,
00:52:22puisqu'en fait, on distingue
00:52:24la reproduction de la sexualité
00:52:26et la maternité de l'enfantement.
00:52:28Bon, déjà. Et en aucun cas,
00:52:30c'est un traitement de la stérilité.
00:52:32Donc, l'argument de, oui, mais il y a des couples stériles,
00:52:34il est complètement bidon, ça ne répond pas
00:52:36à la question de la stérilité.
00:52:38D'ailleurs, les couples stériles,
00:52:40en expérience d'enfant...
00:52:42Non, elle est hypocrite en France,
00:52:44parce qu'en fait, on n'a pas le droit de le faire
00:52:46mais on vous délivre des papiers si vous allez le chercher à l'étranger.
00:52:48Elle est interdite en France.
00:52:50Donc, on est dans du...
00:52:52Elle est interdite.
00:52:54Sur le sol.
00:52:56Il faut aller plus loin, comme l'Italie l'a fait d'ailleurs il n'y a pas si longtemps que ça,
00:52:58interdire les Français d'aller à l'étranger et revenir avec un enfant.
00:53:00Et la conclusion, je vous disais,
00:53:02lumineuse, c'est Charlotte Dornelas
00:53:04qui l'a faite.
00:53:06Le vrai enjeu,
00:53:08et c'est toujours le même, malheureusement,
00:53:10bien au-delà de la GPA, c'est la question de l'incarnation.
00:53:12La volonté progressiste
00:53:14de désincarner l'homme est
00:53:16complètement folle.
00:53:18C'est-à-dire, nous n'avons plus aucun besoin,
00:53:20nous pouvons tout décider en permanence.
00:53:22Et bien non, là, la question initiale,
00:53:24c'est est-ce que l'enfant a des besoins ?
00:53:26Moi, il y a deux questions
00:53:28qui naissent instantanément quand on parle de GPA.
00:53:30La première, c'est notre expérience collective
00:53:32sur les douleurs que peut générer
00:53:34l'adoption.
00:53:36L'adoption, l'enfant, il existe,
00:53:38il est là,
00:53:40et il y a des parents qui lui disent
00:53:42que puisque tu vas manquer,
00:53:44puisque quelqu'un t'a abandonné,
00:53:46nous venons te chercher pour t'aimer.
00:53:48La démarche, elle est sublime,
00:53:50elle est magnifique.
00:53:52Et déjà, il y a parfois une douleur immense
00:53:54liée à l'adoption, non pas au manque d'amour,
00:53:56mais simplement à l'abandon lui-même.
00:53:58Partant de cette expérience,
00:54:00nous nous disons, on va la pousser plus loin.
00:54:02L'enfant ne préexiste pas.
00:54:04C'est parce que j'en veux un
00:54:06qu'on va penser à le créer
00:54:08avec cet abandon.
00:54:10Je ne prends pas cette responsabilité
00:54:12pour aucun enfant au monde, je ne la prends pas.
00:54:14Je ne veux pas le regarder dans les yeux
00:54:16quand il sera grand et lui dire
00:54:18c'est moi qui ai eu cette idée-là,
00:54:20je ne sais même pas comment c'est possible qu'on l'ait.
00:54:22La deuxième chose qui me vient instantanément,
00:54:24c'est la différence entre les femmes
00:54:26qui sont aujourd'hui enceintes
00:54:28et leur mère ou leur grand-mère
00:54:30dans l'attention que l'on porte à la grossesse.
00:54:32En effet, la manière dont on dit
00:54:34la musique que vous écoutez est importante.
00:54:36Parlez-lui, faites parler son père
00:54:38quand il est in utero.
00:54:40Attention à ce que vous mangez.
00:54:42Les restrictions alimentaires
00:54:44que s'imposent les femmes aujourd'hui enceintes
00:54:46même par rapport à leur mère sont immenses.
00:54:48Et on vous dit tout ce que vous ferez
00:54:50pendant votre grossesse
00:54:52jusqu'à la musique que vous écouterez
00:54:54et la manière dont vous parlez à l'enfant
00:54:56aura un impact sur le lien que vous avez avec lui.
00:54:58Et là je vous dis, la désincarnation,
00:55:00ça nous rend fou.
00:55:02Subitement on dit, sauf si
00:55:04c'est quelqu'un d'autre qui veut, ça n'a plus aucune importance.
00:55:06Mais comment est-ce possible
00:55:08de penser la même chose en même temps ?
00:55:10Et ces deux questions-là,
00:55:12elles naissent instantanément
00:55:14et je pense qu'elles peuvent naître dans la tête
00:55:16d'absolument tout le monde.
00:55:18Alors d'abord...
00:55:20Merci d'abord, c'est vraiment...
00:55:22C'est passionnant, je voulais juste dire
00:55:24avant de dire un tout petit peu
00:55:26ce que je pense. Moi j'ai beaucoup parlé,
00:55:28je peux le dire, il avait écrit un livre dessus
00:55:30avec Marc-Olivier Fogiel.
00:55:32Il y a eu deux filles par GPA
00:55:34et donc avec son compagnon, chacun étant le père
00:55:36d'une des filles.
00:55:38Et je comprends très bien qu'à l'origine,
00:55:40il y a beaucoup d'amour, qu'ils aiment leurs filles.
00:55:42Enfin c'est pas du tout à l'échelle individuelle
00:55:44et on peut très bien comprendre, visiblement,
00:55:46ils ont des liens encore avec la mère porteuse.
00:55:48Bon, très bien. Mais simplement ce que je vois
00:55:50en fait, et on n'arrivait pas
00:55:52à trouver d'accord, puisque lui a invoqué
00:55:54son cas individuel, moi je vois ça
00:55:56à l'échelle un peu collective, c'est-à-dire
00:55:58anthropologique. En fait on a mis le bazar
00:56:00dans la filiation et c'est dit
00:56:02à un moment, il y a eu une révolution
00:56:04merveilleuse, c'est la pilule,
00:56:06on déconnecte, on peut,
00:56:08la sexualité n'aboutit pas forcément
00:56:10à la reproduction. Et la deuxième étape,
00:56:12c'est que maintenant,
00:56:14on a la reproduction sans la sexualité,
00:56:16sans la rencontre des deux sexes.
00:56:18Et donc,
00:56:20je suis désolée, au départ, pour faire
00:56:22un enfant, il faut un homme et une femme,
00:56:24on peut les élever différemment, on peut faire toutes sortes
00:56:26de choses. Or ce mensonge-là,
00:56:28ce mensonge sur la filiation,
00:56:30il est en train de saper les bases
00:56:32symboliques et les bases anthropologiques
00:56:34de notre société. Et Charlotte a raison,
00:56:36quand elle parle de cela, c'est très grave.
00:56:38Non mais alors, au moins dans le couple
00:56:40homosexuel, il n'y a pas de mensonge.
00:56:42L'enfant, il sait bien
00:56:44qu'il est venu d'ailleurs.
00:56:46Dans l'expérience, si j'ai bien compris...
00:56:48Quand on dit deux pères...
00:56:50Deux pères, on a bien compris qu'ils venaient d'ailleurs.
00:56:52Par contre,
00:56:54que dans l'expérience d'Olivier Morel,
00:56:56d'Olivier Morel en plus,
00:56:58il y a eu un véritable mensonge
00:57:00pendant des années.
00:57:02Oui.
00:57:04Voilà.
00:57:06En tout cas, ce témoignage...
00:57:08Merci, c'était...
00:57:10Non, c'était très bien, mais...
00:57:12Peut-être pour
00:57:14vous donner un peu plus
00:57:16de légèreté, alors que Gauthier Lebret
00:57:18va venir sans doute...
00:57:20De légèreté ? C'est pas léger comme...
00:57:22Oui, c'est ce que je veux dire.
00:57:24Pour vous donner peut-être un peu de légèreté,
00:57:26pour terminer cette émission, il est 21h08
00:57:28et Gauthier Lebret, je crois qu'il doit être là.
00:57:30Je voulais vous dire que le baromètre argent de poche
00:57:32et inégalité par le Teenage Lab de
00:57:34Pixpay est publié chaque année
00:57:36et
00:57:38le baromètre argent de poche et inégalité
00:57:40publié ce mardi confirme que les jeunes garçons
00:57:42touchent plus d'argent de part de leurs parents
00:57:44que les jeunes filles.
00:57:46Est-ce que vous aviez de l'argent de poche ?
00:57:48Ah oui !
00:57:50Et vous le gériez...
00:57:52Très mal !
00:57:54C'est une catastrophe !
00:57:56Vous aviez combien ?
00:57:58Vous vous souvenez ?
00:58:00C'était en francs, déjà ?
00:58:02Oui, c'était en francs.
00:58:04Je vais pas dire d'ancien argent.
00:58:06Non, mais oui, on avait
00:58:08un petit peu d'argent, mais pas beaucoup.
00:58:10C'était léger. Mais dès l'âge de 15-16 ans,
00:58:12on commençait à travailler,
00:58:14si vous permettez.
00:58:16Ça se passait comme ça, on travaillait l'été,
00:58:18on travaillait dans un supermarché, des choses comme ça.
00:58:20Et on vivait toute l'année
00:58:22avec cet argent qu'on avait gagné.
00:58:24Et on travaillait l'été, on travaillait pendant les vacances,
00:58:26on faisait des petits boulots, des trucs comme ça.
00:58:28Et vous étiez des policiers, donc ?
00:58:30Oui, toujours. Mais c'était plus facile.
00:58:32Honnêtement, c'était plus facile à mon époque qu'aujourd'hui.
00:58:34C'est-à-dire qu'à 17 ans,
00:58:36je travaillais à West France le samedi et le dimanche,
00:58:38tous les samedis et tous les dimanches, j'avais 17 ans.
00:58:40Vous faisiez quoi ?
00:58:42Est-ce que vous voulez que je vous dise ce que je faisais ?
00:58:44Oui !
00:58:46Je vais vous dire exactement ce que je faisais.
00:58:48T'avais 17 ans, t'arrivais le dimanche soir
00:58:50et tu faisais les résultats, parce qu'il n'y avait pas Internet.
00:58:52Donc tu faisais les résultats de basket, de football, etc.
00:58:54Déjà, alors vous étiez dans le 17 ans.
00:58:56Mais bien sûr !
00:58:58Donc t'appelais et tu disais « Allô, les gazelles de Blain ?
00:59:00Oui, bonjour Madame, c'est West France Nantes.
00:59:02Est-ce que vous avez des résultats ce soir ?
00:59:0477-70 ? Ah, ils ont bien joué alors !
00:59:06Eh bien, écoutez, bonne soirée Madame,
00:59:08à la semaine prochaine ! »
00:59:10Et tu mettais 77-70 et tu collectais les résultats.
00:59:14T'en appelais combien ?
00:59:16T'en appelais, je ne sais pas, 50 !
00:59:18Les clubs de football !
00:59:20Mais ce qui était formidable,
00:59:22c'est que t'apprenais ton métier.
00:59:24C'est-à-dire que t'apprenais pas ton métier.
00:59:26Tu rentrais en connexion avec ton métier.
00:59:28T'écrivais pas, évidemment, de papier.
00:59:30Mais c'était plus facile. Les gosses aujourd'hui ne peuvent pas faire ça.
00:59:32Donc tu voyais des jeunes journalistes.
00:59:34Tu ouvrais grand les yeux.
00:59:36Vraiment, c'était des seigneurs pour toi.
00:59:38T'as 17 ans. « Allô, les gazelles de Blain ? »
00:59:40Et ça durait pendant deux heures.
00:59:42C'est ce que tu faisais le dimanche soir.
00:59:44Et tu étais payé, je pense que tu étais payé,
00:59:46de vivre un petit peu.
00:59:48Gauthier Lebret.
00:59:50Lui, évidemment, c'est autre chose.
00:59:52Il rentre par la grande porte.
00:59:54Dans ce métier, ils font pas ces petites choses.
00:59:58J'ai commencé stagiaire.
01:00:00J'écrivais les textes des autres.
01:00:02J'ai pas commencé tout en haut de l'échelle.
01:00:04Oui, bien sûr.
01:00:06Mais vous n'avez pas appelé pour avoir les résultats
01:00:08de sport ou de choses comme ça.
01:00:10Il est 21h11.
01:00:12Ah oui, je voulais quand même vous parler de Cyril Hanouna.
01:00:14Parce qu'hier soir,
01:00:16et ça, c'est un modèle nouveau
01:00:18qui va être peut-être intéressant
01:00:20à diffuser.
01:00:22Puisque, Cyril,
01:00:24sur YouTube, le succès, il y avait 300 000 curieux.
01:00:26C'est le record
01:00:28d'émissions en direct sur YouTube.
01:00:32Ils étaient devant TMC sur les box.
01:00:34Six fois ce qu'a fait TMC.
01:00:36Et vous pouvez écouter Cyril, qui est en ce moment
01:00:38d'ailleurs à l'antenne.
01:00:40Et c'est vrai que ça donne des perspectives
01:00:42nouvelles pour tous ceux
01:00:44qui voudront communiquer
01:00:46et ne plus passer, pourquoi pas,
01:00:48sous les fourches codines de l'art com.
01:00:50Avoir, pourquoi pas, plus de liberté.
01:00:52Parce que t'es pas soumis
01:00:54aux mêmes règles.
01:00:56Et ça va être très intéressant. L'expérience Hanouna
01:00:58va être de ce point de vue-là très intéressante.
01:01:00C'est pas une chaîne de télévision.
01:01:02C'est une émission.
01:01:04Vous voyez ce que je veux dire ?
01:01:06Il n'y a pas de convention de chaîne.
01:01:08Tu fais une émission. Les gens t'écoutent.
01:01:10Vous comprenez ?
01:01:12Il a créé une chaîne.
01:01:16En plus, ce n'est pas tout à fait vrai ce que vous dites.
01:01:18Parce qu'il a créé une chaîne, sur laquelle vous pourrez mettre
01:01:20d'autres émissions. La chaîne s'appelle Zoubida TV.
01:01:22Moi je lui dis, je l'appelle maintenant
01:01:24Monsieur le PDG de Zoubida TV.
01:01:26Il a créé une chaîne, Zoubida TV.
01:01:28Et une chaîne hors art com,
01:01:30qui n'est pas mise sur la TNT.
01:01:32On l'appelle une chaîne YouTube.
01:01:34Ce n'est pas une Web TV, ça n'a rien à voir.
01:01:36Si, si, si.
01:01:38On n'a pas non plus fait des miracles.
01:01:40Il faut avouer.
01:01:46Ce soir,
01:01:48trois grands blocs.
01:01:50Évidemment,
01:01:52les réquisitions du parquet
01:01:54qui demande un procès pour meurtre
01:01:56à l'encontre du policier qui a tiré sur Nahel.
01:01:58L'Ukraine, avec les derniers propos
01:02:00de Volodymyr Zelensky
01:02:02qui s'est exprimé ce soir.
01:02:04Et évidemment, la crise algérienne
01:02:06qui continue, le désaveu du président
01:02:08à l'encontre de François Bayrou et de Bruno Retailleau
01:02:10qui continuent.
01:02:12Ça fait deux jours qu'on n'en parle pas.
01:02:14Ça fait deux jours que vous censurez
01:02:16les questions.
01:02:18Moi je veux bien, c'était ou la GPA
01:02:20ou l'Algérie.
01:02:22On prend un petit quart d'heure là.
01:02:24Si vous terminez à 21h30.
01:02:26C'était ou la GPA ou l'Algérie.
01:02:28Demain on le fait.
01:02:30Je suis d'accord avec vous,
01:02:32mais vous parlez tellement.
01:02:34Jean-Marc Lelouch a parlé tout le temps.
01:02:36Jean-Marc Lelouch était à la réalisation.
01:02:38Jean-Luc Lombard était à la vision.
01:02:40Jean-François Coulard était au son.
01:02:42Merci à Benjamin Noa, à Gauthier Ramon.
01:02:44Toutes ces émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
01:02:46Htécoseur, Théran au sommet.
01:02:48Hanouna au bûcher
01:02:50de notre amie Elisabeth Lévy.
01:02:52Bonne soirée.