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00:00Pour moi, une opération du cœur, c'est finalement mourir.
00:03En fait, je n'avais que ça en tête.
00:05Le ciel m'est tombé complètement dessus, sur les épaules,
00:09lorsqu'on m'a annoncé que j'allais me faire opérer à cœur ouvert.
00:12Je suis allée chez le médecin parce que j'avais une angine
00:14et à un moment donné, je n'avais plus de voix.
00:16Il fallait absolument que je me fasse soigner et il me dit
00:18« C'est bizarre, ton cœur tape fort.
00:20J'aimerais que tu ailles consulter un cardiologue. »
00:23Je n'avais aucun symptôme, c'est-à-dire que je n'avais pas les jambes lourdes,
00:26je n'étais pas fatiguée, je dormais bien, je mangeais bien,
00:31pas d'essoufflement, surtout que je fais beaucoup de sport depuis que je suis petite.
00:34Je ne prends pas ça très au sérieux et j'attends environ deux mois
00:40avant d'aller consulter.
00:41C'est vrai que le soir, lorsqu'il n'y avait plus un bruit dans le lit,
00:47c'est vrai que je sentais un cœur qui tapait fort.
00:49Mais est-ce que c'était normal ou pas ?
00:51Finalement, je n'avais jamais fait attention à mon cœur.
00:53Le cardiologue me fait un électrocardiogramme
00:56qui était bon.
00:58Après, il me fait une échographie.
00:59A l'échographie, il me dit
01:02« Écoutez, vous avez une insuffisance cardiaque qui est bien avancée.
01:07Il faudra faire des examens plus poussés. »
01:09Je vais voir un autre cardiologue qui me refait exactement les mêmes examens,
01:13qui me dit exactement la même chose
01:14et qui me fait faire des examens plus poussés comme un angioscanner.
01:17On m'appelle et on me dit « En fait, là,
01:21je vais appeler votre cardiologue parce qu'il faut que vous fassiez opérer.
01:25Vous avez un anévrisme de la horte.
01:28La horte, c'est le tuyau le plus gros au niveau du cœur.
01:31Et donc, moi, le tuyau avait gonflé un peu comme un ballon, un ballon de baudruche.
01:36Un anévrisme, ça peut éclater à un moment donné, donc c'est très dangereux.
01:41Et en plus, j'avais cette insuffisance cardiaque qui est congénitale,
01:44c'est-à-dire qu'elle est de naissance.
01:46J'ai une malformation au niveau de la valve, d'une de mes valves,
01:50ce qui fait que le sang circule mal, en fait, dans mon cœur.
01:55Je me suis mise à pleurer.
01:57J'étais vraiment hyper, hyper mal.
01:59Je me dis « Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ? »
02:00On est vraiment obligé de m'ouvrir de là jusque là,
02:05de casser le thorax, d'aller chercher, de pousser les poumons, d'aller chercher la horte.
02:09Et en fait, ce qu'on m'a fait, c'est qu'on a remplacé un bout de mon aorte,
02:14le bout qui était trop gros.
02:16On a mis une prothèse à la place et le chirurgien a réparé ma valve.
02:21J'ai eu très, très, très, très peur avant l'opération.
02:25J'ai cru que j'allais mourir.
02:27Je disais à tout le monde que j'allais mourir, même dans mes cauchemars.
02:30Je voyais mes amis à mon enterrement en train de lire des textes sur moi.
02:34Enfin, c'était vraiment horrible.
02:35Et en plus, j'ai un petit garçon et à l'époque, il avait 4 ans.
02:38Et moi, j'ai perdu ma maman à 20 ans.
02:41C'est déjà très dur à cet âge-là.
02:44Je me disais, à 4 ans, si je ne reviens pas, c'est horrible pour un enfant.
02:50C'est la première cause de mortalité chez les femmes
02:52et la première cause de mortalité dans le monde, les maladies cardiovasculaires.
02:56Donc, il faut en parler, il faut se sensibiliser
02:59et de dire qu'il faut aller consulter un cardiologue.
03:01À un moment donné, il faut aller voir si son cœur fonctionne bien.
03:05Parce que c'est hyper important de prendre sa taux pour pouvoir régler s'il y a un souci.
03:10C'est génial ce qui est fait pour le cancer du sein,
03:12d'informer comme ça, de pousser les femmes à aller faire des mammographies.
03:15C'est génial, il faut.
03:17Et il faudrait exactement la même chose pour les maladies cardiovasculaires.