• le mois dernier

A la sorte de l’audition de Bruno Le Maire par la mission d’information du Sénat sur le dérapage du déficit public, le rapporteur général Jean-François Husson (LR) a estimé « qu’il n’était ni acceptable, ni entendable » de la part de l’ancien ministre d’affirmer que le déficit à 6,1 % « était de la seule responsabilité du nouveau gouvernement ».
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Transcription
00:00Ce qui, par contre, n'est ni entendable ni acceptable,
00:04c'est le fait de dire qu'aujourd'hui, le déficit à 6,1%
00:08est de la seule responsabilité du nouveau gouvernement.
00:11C'est méprisant, parce que tout ça n'est que la résultante
00:16de ce qui n'a pas été fait auparavant.
00:18Et donc, nous allons avoir l'occasion, évidemment,
00:21de tirer au clair par rapport à ces déclarations,
00:23mais également avec les auditions qui suivent,
00:26et notamment des premiers ministres qui étaient en exercice hier.
00:29Quelle est la prochaine étape, Président ?
00:31Il y a une autre chose sur laquelle vous avez voulu insister,
00:34notamment au début de votre édition,
00:37c'est le cloisonnement que lui a trouvé formidable
00:42du fait qu'il ait une non-remontée d'informations...
00:44Non, mais ça, c'est pour essayer de se draper dans la vertu
00:47dans toute administration, dans toute collectivité
00:50et au plus haut niveau de l'État.
00:52Vous avez une administration qui prépare,
00:55qui donne les éléments de compréhension,
00:57et le politique, il choisit, il arbitre,
01:00le fait d'ailleurs, d'une certaine manière,
01:02de se défausser sur une réalité qui a moins de recettes.
01:09Vous savez, ce n'est pas uniquement une faute technique
01:13ou une erreur de prévision.
01:14Il y a finalement...
01:16C'est quoi le grand absent dans cette confession matinale ?
01:20C'est le fait que jamais, jusqu'à maintenant,
01:23le gouvernement n'a arbitré pour réduire le niveau
01:27d'un certain nombre de dépenses publiques.
01:29Expliquer en balayant d'un revers de main...
01:32Vous savez, quand on met en place des dispositifs nouveaux
01:35en période de crise, on n'arrive pas à en sortir.
01:37Mais enfin, quand on est sorti de la crise,
01:40Bruno Le Maire a continué, pendant deux ans,
01:42à exercer des responsabilités.
01:44Donc, il ne peut pas se draper dans la vertu d'un côté,
01:47expliquer de l'autre côté, ce n'est pas moi.
01:49Et puis, il part le 21 septembre, et dès le 22 septembre,
01:52c'est la faute de ceux qui vont arriver.
01:54Enfin, de ce côté-là, c'est une triste plaisanterie.
01:58Alors, la question était de savoir comment on allait poursuivre.
02:01Nous poursuivons cet après-midi avec l'audition
02:04de Thomas Cazenave, qui était donc le ministre délégué
02:08au budget et au compte public, pour aller un peu plus
02:11en profondeur sur certains sujets qui ont été touchés ce matin.
02:16Nous poursuivons, bien sûr, avec les deux premiers ministres,
02:18puisque comme cela a été présenté, c'est la vérité,
02:21on est dans un système d'arbitrage dans lequel
02:24le premier ministre, voire le président de la République,
02:26joue un rôle essentiel, et il sera important,
02:29là aussi, d'interroger les premiers ministres
02:31sur la façon dont Bruno Le Maire raconte cette histoire,
02:35et notamment sur la partie, qui est vraiment la partie
02:38très importante, qui était la partie de
02:41est-ce qu'on fait un projet de finance rectificative
02:44au bon moment, ou est-ce qu'on ne le fait pas,
02:47et pour quelles raisons on ne le fait pas ?
02:49Car, sincèrement, si la seule question,
02:51c'est de la petite politique pour les élections européennes,
02:55et en plus, quand on voit les résultats que ça a donnés
02:57pour le camp présidentiel, il y a de quoi, quand même,
03:01s'attrister de voir qu'on doit maintenant réparer,
03:03les uns et les autres, tous, cette faute collective.
03:07Et quand il dit que c'est à la faute du gouvernement actuel,
03:10ces 6,1 % de déficit, vous avez envie de me dire
03:13quelque chose ?
03:15Cela vient d'être dit, mais...
03:16Vous avez bien vu, on a clairement répondu
03:21que le ministre ne peut pas s'extraire, d'abord,
03:24parce qu'il dispose lui-même d'une note
03:27de ses services de Bercy, qui lui dit
03:30qu'il va y avoir un niveau de déficit probablement
03:33plus élevé. Donc, quand la note dit
03:36un déficit qui risque d'être de 6,3,
03:39Bruno Le Maire ne peut pas faire...
03:41Vous savez, l'oubli est l'ennemi de la démocratie,
03:44mais l'amnésie, elle est parfois confondante
03:46quand elle est poussée à ce point.
03:48Chacun doit assumer sa part de responsabilité.
03:50La représentation nationale, mais ceux qui exercent
03:53et qui ont exercé des responsabilités juste avant
03:56de quitter, mais qui ont mis la France dans cette situation
04:00inédite, hors temps de crise, c'est inédit.

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