• il y a 2 mois
Lundi 28 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit Florent Martini (Directeur de gestion, Trecento AM) , Aymeric Diday (Directeur de la gestion, Pergam) et Pierre-Alexis Dumont (Chief Investment Officer, Sycomore Asset Management)

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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète, marchés.
00:13Florent Martin est avec nous, le directeur de la gestion de Trecento Asset Management.
00:17Bonsoir Florent.
00:18Bonsoir Grégoire.
00:19Pierre-Alexis Dumont nous accompagne également, directeur des investissements de Sycomore
00:21Asset Management.
00:22Bonsoir Pierre-Alexis.
00:23Bonsoir Grégoire.
00:24Et Emeric Didet à nos côtés.
00:25Enfin, Emeric, bonsoir.
00:26Bonsoir Grégoire.
00:27Vous êtes directeur de la gestion de Pergam, merci d'être là messieurs, ravi de vous
00:31retrouver tous les trois.
00:32Alors, vous avez tous une bonne connaissance en profondeur du tissu des entreprises qui
00:38font les marchés boursiers, vous êtes des stockpickers comme on dit, Emeric, qu'est-ce
00:42qui vous intéresse à ce stade dans la séquence de publications, de résultats et ou de chiffres
00:47d'activités qu'on a pu avoir jusqu'à présent ? Et dans quelle mesure les entreprises
00:51nous renseignent sur des sujets un peu plus macro, que ce soit ce qui se passe en Chine,
00:56la santé du consommateur en Europe et aux Etats-Unis ou encore l'idée du cycle d'investissement
01:02qui a été quand même un thème très porteur pour les marchés boursiers notamment ?
01:05Ce qui a été assez marquant dans cette série de publications, pour le moment en tout cas,
01:10c'est que finalement la macro a bien joué son rôle dans la micro, c'est-à-dire pour
01:14une fois, on voit que quand on est positionné sur une zone géographique dont la macro-économie
01:20ralentit, par exemple la Chine, évidemment les chiffres n'ont pas été bons.
01:25Quand on est aux Etats-Unis, on a plutôt tendance à avoir des bonnes publications,
01:29même si le taux est un tout petit peu plus faible que d'habitude puisqu'il n'y a que 75%
01:36de surprises positives, alors que historiquement c'est plutôt 77-78%, donc on est un tout petit
01:41peu en dessous des taux de bonnes publications, mais ça reste quand même excellent.
01:46Et en Europe, toujours aussi mitigé, on voit bien que l'Europe est dans une situation
01:52assez morose et est toujours engluée quelque part dans cette absence de croissance forte,
01:58à l'exception évidemment de quelques valeurs, et c'est ça qui en fait l'intérêt, c'est
02:01qu'aujourd'hui on retrouve un petit peu plus d'intérêt dans le stock picking parce
02:05qu'on a des valeurs qui se distinguent.
02:07On l'a vu avec SAP par exemple en Allemagne, on a vu l'opposé avec la confirmation malheureusement
02:12que le luxe était à la traîne en France particulièrement, et tout ça, ça donne
02:18un peu plus d'intérêt pour l'investisseur pour aller chercher finalement les belles
02:23histoires sur lesquelles on pense qu'il y a une tendance qui va perdurer ou des retournements
02:28qui peuvent exister.
02:29C'est toujours un moment important quand même ces trimestres de publications, et c'est intéressant
02:34d'ailleurs parce qu'on regarde les indices boursiers, mais les techniciens vous diraient
02:38que les indices boursiers sont assez neutres au final, alors qu'en revanche chaque journée
02:42de publication apporte son lot de mouvements à la hausse ou à la baisse, parfois très
02:46marqués sur des valeurs spécifiques.
02:49Tout à fait, il y a beaucoup d'arguments pour investir sur les indices, mais il y en
02:52a autant pour ne pas investir sur les indices.
02:54Aujourd'hui quand on regarde le S&P 500, aujourd'hui il est à plus 20 par exemple,
02:59et on a 125 valeurs qui perdent de l'argent, et finalement la performance est faite par
03:07quelques valeurs.
03:08Bon, le quart de la performance, il y a les trois quarts qui peuvent être faits aussi
03:11par d'autres valeurs, donc ça apporte de l'intérêt toujours pour le stock picking,
03:16ça c'est sûr, mais c'est vrai qu'aujourd'hui quand on regarde les indices, la volatilité
03:21est faible finalement sur les indices, on a eu peu d'accidents cette année, peu d'épisodes
03:27de volatilité, donc pour l'investisseur qui cherche finalement un rendement sans trop
03:33de prise de risque et ne voulant pas faire un petit peu l'extra mile, de faire mieux
03:39que l'indice, finalement c'est une solution qui existe aussi et qu'il ne faut pas attaquer
03:45en frontal aujourd'hui quand on voit nos clients.
03:48Pierre-Alexis, c'est quoi les surprises de cette première partie de saison de publication
03:52pour vous quand vous regardez, que ce soit des secteurs de consommation, des secteurs
03:57industriels ou autres, ou est-ce que vous avez trouvé qu'il y avait des surprises peut-être ?
04:02Alors, je pense qu'on s'inscrit un peu dans les mêmes dynamiques que le dernier trimestre,
04:08c'est-à-dire que ce n'est pas du tout une saison de publication qui va inverser à la
04:14fois la dynamique de faible croissance qu'on a en Europe qui va entraîner qu'on va peu
04:18à peu arriver quasiment à 0% de croissance en 2024, on s'y dirige.
04:23Sur les bénéfices, c'est ça ? Le quatrième trimestre, c'est à peu près ce qu'on attend,
04:26c'est ça ? On va finir l'année autour de zéro, quoi.
04:30Aujourd'hui, les prévisions vont à plus 1,8, mais comme on perd à peu près 2% par
04:34trimestre, on devrait arriver autour de zéro.
04:36On commençait à plus 10, on va finir à 0 et on ne fâche pas.
04:38Ça se rappelle 2010-2020, on était 0% de croissance, on prendrait 3% au 88, donc là
04:43dessus, il n'y a pas d'inversion.
04:45Par contre, en effet, c'est relativement calme.
04:48La surface de l'eau est plane, par contre, en dessous, il y a une chasse de thon, c'est-à-dire
04:52que c'est très, très, très… Ça secoue, ça remue, quoi.
04:57Les publications d'ASML… Donc, il y a des surprises quand même à tous les points
05:05de vue, que ce soit sur des usual suspects qui ont eu tendance historiquement à avoir
05:10des publications un petit peu erratiques, on parle de Philips aujourd'hui, ce n'est
05:14pas la première fois que… Mais sur même des sociétés qui étaient les fameux granolas
05:20européens sur lesquelles… Une des boîtes les plus suivies au monde,
05:24je veux dire, le consensus était à côté de la plaque par rapport à ce qui a été
05:29publié par EDF.
05:30Et donc, derrière ça, qu'est-ce qu'il faut en retenir ?
05:33Un, en effet, que le stock picking est clé, c'est-à-dire qu'on a gommé les cycles
05:38et donc on a un cycle qui est relativement faible.
05:40Et donc, ce qui veut dire qu'au final, les indices, ils sont suffisamment diversifiés
05:45pour que les bonnes nouvelles compensent les mauvaises nouvelles.
05:48Mais par contre, en effet, vous avez vraiment des surprises avec… On était dans un scénario
05:55avant où c'était toujours les mêmes qui surprenaient positivement et toujours les
05:59mêmes qui surprenaient négativement.
06:01Là, on n'est plus du tout dans ce phénomène-là, on a en effet un certain nombre de sociétés
06:07de segments qui sont en difficulté.
06:10Le luxe, c'est sectoriel, LVMH se débrouille bien, mais reste que vous avez un segment
06:16qui va moins bien, même L'Oréal qui était sur un segment où il avait surperformé énormément.
06:20Ils sont passés de 10% de croissance en début d'année à 3,5% cette année, donc on a
06:27vraiment un phénomène de décroissance lente.
06:31Par contre, vous avez encore soit des secteurs qui continuent à très bien résister, soit
06:36des secteurs qui commencent à rebondir, soit vous avez des histoires de stock-picking.
06:40C'est très intéressant, il y a un phénomène un peu de winner-take-all, regardez dans
06:46le CNN de l'automobile, ou alors là c'est le retour de Renault face à Peugeot, donc
06:51tout ça tourne et on a vraiment une capacité à être dans un environnement où il ne faut
07:02pas rester sur ses acquis.
07:03Et ces moments de renversement que vous décrivez, oui, ils sont justifiés.
07:07C'est normal que Renault aujourd'hui fasse mieux que Stellantis, alors que Stellantis
07:12écrasait tout le monde il y a encore 6 ou 9 mois, notamment sur le plan boursier.
07:17C'est normal qu'Adidas fasse mieux que Nike aujourd'hui, c'est normal que Publicis
07:21fasse mieux que WPP aujourd'hui, etc.
07:23C'est très intéressant parce que derrière ces différences, vous avez en fait des choses
07:29qui sont très différentes, c'est-à-dire que Publicis, son génie c'est d'avoir fait
07:33du numérique aux yeux de Salso, WPP ne l'a pas fait, donc il y a eu un certain nombre
07:38de choix.
07:39Mais ça on parle d'il y a 10 ans, c'est les choix de Maurice Lévy, je me souviens
07:41que déjà à l'époque on commentait le mouvement vers le digital, il a fait des acquisitions
07:47très chères et ça ne donne rien, et finalement il avait raison.
07:51Ce qui veut dire tout simplement que les options stratégiques que vous prenez aujourd'hui,
07:56en général, ce que vous disent les stratégistes d'entreprise, souvent il faut à peu près
08:02une dizaine d'années pour savoir, oui ou non, c'est bon ou pas, ça a été le bon
08:06choix ou pas.
08:07Donc là vous avez un certain nombre de choses qui sont derrière, donc aujourd'hui vous
08:12avez par exemple un SAP Dassault Systèmes, vous avez eu deux options stratégiques, un
08:17Meditata pour l'instant qui ne délivre pas chez Dassault Systèmes, un SAP Le Passage
08:22au Cloud qui lui a coûté très très cher il y a longtemps, qui commence à délivrer.
08:26Donc derrière vous avez soit du spectacle, mais il y a du rationnel, c'est pas le marché
08:31change comme ça d'âme parce que la mode change avec cette société, soit à l'inverse,
08:38des segments qui sont moins attractifs qu'avant parce qu'ils se retournent, parce qu'ils
08:41résistent moins bien.
08:42Et Renault c'est plus en effet un retour de l'enfer, c'est-à-dire qu'ils étaient
08:47vraiment tout.
08:48Et un bon cycle produit qui font qu'aujourd'hui ils sont en like for like positif sur le Renault.
08:53Pas de warning encore chez Renault.
08:55Pas de warning et like for like positif sur l'indice de l'automobile, ce qui est quand
08:58même relativement rare dans le secteur.
09:00Unilever Nestlé, enfin Nestlé, il n'y a plus d'écoute historique chez Nestlé, Unilever
09:05a publié je crois la semaine dernière, bon c'est si visiblement.
09:07L'investissement est maintenant en Inde.
09:09Voilà, c'est ça.
09:10Florent, sur ces histoires d'entreprise, ce qu'elles nous apprennent aussi du contexte
09:14actuel, moi je veux bien qu'on parle un peu spécifiquement de la Chine, du consommateur
09:17américain.
09:18Le message sur la Chine il appartient au troisième trimestre, donc je ne sais pas s'il est forcément
09:23très positif.
09:24Mais bon voilà.
09:25Est-ce qu'il y a quand même des éléments que les entreprises nous apportent qui permettent
09:28de renseigner un peu le champ macro aussi ?
09:29Là-dessus je vais prendre un exemple hyper précis, parce que la semaine dernière, une
09:33publication que j'ai trouvée hyper surprenante, c'est L'Oréal vs Réquin-Betkiza, c'était
09:39le même jour.
09:40Alors le discours sur la Chine, ils sont complètement opposés.
09:43C'est-à-dire que L'Oréal, vous le savez, c'est 6% de décroissance sur la Chine, moins
09:4710 sur le luxe, moins 30 dans certaines provinces chinoises, notamment le Saint-Tropez chinois
09:52fait moins 30 je crois.
09:53Et Réquin, le même jour, le CEO vous dit « notre business en Chine est florissant
09:59».
10:00Alors c'est plus des produits ménagers, Réquin, c'est très large.
10:02Oui, mais c'est du personal care, c'est l'ensemble de personal care, et il dit « on va faire
10:07une croissance à deux chiffres ».
10:08Le même jour, il y avait Electrolux contre Whirlpool, il y en a une qui fait plus qu'un,
10:13une d'entre elles fait moins que l'autre.
10:16Emmerich l'a dit, je pense que ça s'explique par des expositions géographiques différentes,
10:22peut-être des marchés finaux différents, mais je crois qu'en sous-jacent, il y a des
10:27politiques de prix qui sont peut-être meilleures chez certains acteurs que d'autres, il y a
10:31des capacités à mieux toucher le consommateur final, à mieux le cibler, il y a de l'innovation
10:36qui se fait, je pense qu'il y a de la qualité de gestion opérationnelle également, et je
10:41crois que l'intelligence artificielle dans tout ça n'est pas complètement étrangère.
10:45Je vais prendre l'exemple de Walmart, Walmart a déposé trois mille brevets d'IA depuis
10:51trois ans.
10:52Pour donner un ordre de comparaison, Amazon en a déposé neuf mille.
10:56Amazon, c'est une entreprise technologique, et chez Walmart, dans les magasins, ils ont
11:04mis des caméras qui sont capables de repérer dans les rayons les produits qui manquent,
11:09donc les réassorts se font très vite, les employés ont un espèce de chat GPT-AE qui
11:16s'appelle Ask Sam, qui leur permet de trouver l'info hyper rapidement, il y a la réalité
11:21augmentée pour les clients, c'est-à-dire qu'ils peuvent essayer leurs habits sur une
11:25tablette, donc ils ont beaucoup moins de retour de produits clients qu'auparavant, c'est un
11:29endroit où ils passaient un temps fou, les petits employés de Walmart, et puis il y a
11:33toute cette thématique d'entrepôt 2.0, avec la gestion optimisée des stocks, le
11:38tri des commandes automatisées, et quand je regarde face à un Target, un Target n'a
11:44pas pris ce virage aussi vite, et ça se retrouve dans la bottom line, la productivité de Walmart
11:50a explosé.
11:51Donc, moi je pense qu'effectivement, il y a des aspects géographiques, il y a des aspects
11:56très spécifiques, mais moi ce qui m'a marqué sur cette saison-là, c'est que j'ai l'impression
12:00que les entreprises qui ont pris le virage de l'IA très vite, c'est un des marqueurs
12:05de différence.
12:06D'autant que j'imagine que le levier du pricing power s'est un peu réduit pour tout le monde,
12:11il y a eu la marée montante du pricing power qui a embarqué un peu tout le monde, même
12:15des constructeurs d'automobiles qui ne pensaient pas un jour pouvoir augmenter leur prix, et
12:20là la mer est un peu redescendue, et donc on voit effectivement ceux pour qui les stratégies
12:25comme vous disiez d'aller toucher le consommateur final sont les plus pertinentes aujourd'hui.
12:29Les outils de méta par exemple pour extrêmement bien cibler les nouveaux clients, les attraper,
12:35les rendre fidèles, les fidéliser, etc.
12:37Et donc Rekit Benkidzor, ils disent que tout n'est pas perdu avec le consommateur chinois
12:41alors ?
12:42Pour eux ça se passe plutôt bien parce qu'ils ont cette innovation produit, ils arrivent
12:47à toucher plus de consommateurs, ça se passe plutôt bien pour eux, et c'est vrai que
12:50le comparatif avec L'Oréal le même jour, c'était vraiment impressionnant.
12:55Pierre-Alexis, derrière tout ça, ce qui est sûr c'est que vous avez quand même
12:59beaucoup moins de dynamique, parce qu'avant vous aviez des secteurs qui emmenaient toutes
13:04les valeurs.
13:05Oui.
13:06Là je trouve qu'à part quelques secteurs, le secteur automobile est quand même très
13:13compliqué, donc vouloir investir sur le secteur, mais sinon vous avez la capacité de trouver
13:20des valeurs qui font exception dans quasiment tous les secteurs.
13:23Souvent pour des dynamiques propres, souvent parce qu'ils sont sur le bon endroit, sur
13:29la bonne géographie, sur le bon segment.
13:30Bon positionnement, bonne stratégie, donc c'est la dispersion intrasectorielle dont
13:34on parle.
13:35Rekit, il y a 5 ans, était dans une situation très difficile, elle a dû aussi se réinventer.
13:38En général, vous avez le cycle des affaires et des sociétés qui se réinventent en permanence.
13:43Il y en a qui savent très bien le faire et à long terme, ce sont les sociétés gagnantes,
13:49il y en a qui ont plus de mal à le faire et souvent qui s'enferment dans des stratégies
13:52perdantes.
13:53Une fois qu'on a dit ça, comment vous abordez la question du 5 novembre dans vos métiers
13:59Aymeric ? Je n'ose même plus poser de questions particulières, je n'en sais rien.
14:06Trump, Paris, je crois qu'on a tous regardé les valeurs, les secteurs, le niveau d'inflation.
14:12On est tous prêts pour le 5 novembre de ce point de vue-là, maintenant ça reste encore
14:16à venir.
14:17Techniquement après, on dit toujours en bourse que quand on enlève une incertitude, ça permet
14:21aussi au marché de se libérer.
14:22Première incertitude, savoir est-ce qu'on aura les résultats le 5 novembre au soir ?
14:26Ça aussi, parce que comme les conflits sont très serrés, en effet ça peut être un sujet.
14:35Notre correspondant américain, juste petite parenthèse, sur la période 2000, Al Gore,
14:38c'est 2000 en Floride où on recompte les voix, je ne sais plus, je n'ai plus le calendrier
14:42en tête, ça dure quand même quelques jours ou une paire de semaines, le S&P perd peut-être
14:467-10% pendant l'intervalle.
14:49Celle d'incertitude, de non-résultat, avait pesé sur le marché.
14:53Tout à fait, incertitude, baisse des marchés, ça fonctionne à peu près sur pas mal de
15:00sujets sur les marchés.
15:01Par contre, une fois qu'on sait, on a plutôt tendance à penser qu'un Trump est favorisé
15:08aujourd'hui par les marchés financiers.
15:09Maintenant, est-ce que ça va être suivi d'effet ou pas ? Evidemment, ça va être un Trump
15:142, ce n'est pas le même que le Trump 1, ça c'est la première chose, il n'est pas du
15:17tout dans le même environnement économique, ça n'a rien à voir.
15:21Lui, il rêvait d'inflation, aujourd'hui, je ne suis pas sûr que refaire beaucoup d'inflation,
15:24ça me voit faisable et souhaitable, très clairement.
15:27Mais par contre, moi j'ai plutôt tendance à dire, la seule chose c'est qu'on connaît
15:33un petit peu mieux le personnage, donc on aura plus de facilité à l'appréhender et à
15:37appréhender ses réactions.
15:38Et puis, moi j'ai un peu l'impression que la géopolitique a besoin d'un leadership
15:44important et que Trump peut incarner ce leadership là où Kamala Harris a un peu moins présent,
15:50ou a un peu moins montré de leadership sur la scène internationale.
15:53Donc, c'est en ça que le marché a un tout petit peu plus la faveur pour Donald Trump.
15:58Trump pourrait amener une réduction du risque géopolitique et donc une baisse de la prime
16:05de risque par rapport à ça.
16:06Donc, c'est ça qui peut être intéressant par rapport à l'élection américaine.
16:09Et on voit, ça peut compter, la baisse de la prime de risque géopolitique, là je vois
16:13le pétrole aujourd'hui, sur une spéculation d'une non-escalade supplémentaire au Moyen-Orient,
16:20c'est moins 6% sur les cours du pétrole.
16:21Tout le monde se demandait quelle était la taille de la prime de risque géopolitique,
16:24ben voilà, on l'a.
16:25C'est pour ça, vu la prime de risque géopolitique qu'on a partout dans le monde, aujourd'hui
16:28elle est assez élevée.
16:29Donc, d'avoir un tout petit peu plus de charisme au niveau du gendarme historique du monde,
16:37ça peut aider les marchés.
16:38Maintenant, bien malin celui qui va pouvoir prévoir ce que va donner l'élection, premièrement,
16:43et deux, les deux programmes des candidats ne sont quand même pas vraiment favorables
16:47aux marchés financiers, parce qu'on parle de plus de taxes, soit pour les entreprises,
16:51soit pour les ménages, donc dans une économie qui est avec un déficit abyssal, où les
16:57Américains...
16:58Plus de taxes d'un côté ou moins de taxes de l'autre, mais en tout cas plus de déficits
17:01à l'arrivée.
17:02Plus de déficits à l'arrivée, un déficit qui est juste hallucinant, c'est le seul pays
17:05quand même qui a compris que pour le moment le déficit est infini, la dette est infinie
17:08et qu'ils peuvent faire tout ce qu'ils veulent sans que personne ne leur dise rien.
17:10Pour le moment, ça les a rapportés, puisque le niveau de vie des Américains est quand
17:15même à un niveau plus élevé qu'il y a dix ans, donc la réalité, c'est que ça a marché
17:21pour le moment.
17:22La reprise post-Covid la plus rapide de toutes les économies développées.
17:26Incroyable, mais en faisant de la dette, donc il y a un moment donné où en plus avec des
17:29taux aussi élevés, ça coûte un petit peu cher la dette, donc c'est pour ça que nous
17:33on est plutôt à penser que le scénario de la réserve fédérale, quel que soit le candidat,
17:37va être poussé pour de la baisse de taux, notamment à cause de la charge de la dette,
17:42qui à un moment donné coûte extrêmement cher aux Américains.
17:45Donc voilà, l'élection américaine, oui c'est un énorme sujet, mais les résultats
17:51et ce qui va être mis en place après, ça va être plus déterminant quelque part que
17:58finalement le résultat en lui-même, on ne sait pas comment le marché va réagir.
18:02Tout ce qu'on sait, c'est qu'enlever l'incertitude, c'est une bonne chose pour les marchés.
18:06Carlexi, est-ce que Trump peut abîmer l'exceptionalisme américain, ou en tout cas l'entamer encore
18:12un peu plus ? Aujourd'hui les Etats-Unis peuvent… J'avais regardé un calcul d'économistes
18:16qui montrait l'exceptionalisme américain, c'est le dollar, les porte-avions, etc.,
18:20mais c'est la capacité pour les Etats-Unis d'assumer peut-être jusqu'à 20% de ratio
18:25d'aides sur PIB supplémentaires par rapport aux autres pays, sans stigmatisation.
18:29Voilà, ça donne une ordre d'idée de ce que ça peut apporter comme bénéfice.
18:34Non mais je pense que là on touche l'un des risques majeurs pour les Etats-Unis, mais
18:40pour beaucoup d'économies développées, qui est le passage d'une expansion fiscale
18:45à plus de normalisation fiscale pour donner gage au marché financier de la soutabilité
18:51à moyen terme des plans de croissance et des déficits publics.
18:59Donc ça c'est un risque qu'a les Etats-Unis, qu'a l'Europe.
19:03Ça n'a pas été un gros sujet de la présidentielle américaine, le déficit, c'est pas très
19:08vendeur, je peux le comprendre, mais ça n'est pas du tout un sujet, et ça n'a pas été
19:14non plus un sujet en Europe, je tiens à le dire, mais comme toujours les marchés financiers
19:22vont se rappeler aux souvenirs des politiques, c'est-à-dire qu'ils vont le faire par
19:25la hausse des taux, et puis à un moment ça va commencer à coûter cher, très cher,
19:28très très très très cher, et puis là vous êtes obligé de faire quelque chose.
19:33Mais sous Trump on voit des nouveaux sommets sur le 10 ans américain arriver assez vite
19:39ou est-ce que c'est déjà intégré ? On est revenu à 4,30, 4,70 au premier trimestre
19:46et puis après c'était 5% en octobre dernier.
19:49Les scénarios à la liste russes c'est difficile à voir aux Etats-Unis, tout d'un
19:54coup, il y a une prise de panique.
19:56Le codé sudden stop, ça se bloque, d'accord.
19:59Forcé de constater quand même que la détention d'êtes américaines par un certain nombre
20:05de gros investisseurs a tendance à baisser, que dans un contexte de géopolitique qui
20:11se tend, il n'y a pas de raison que ces gros investisseurs reviennent sur le marché, etc.
20:17Donc c'est quand même un sujet d'offre.
20:19Sincèrement, le scénario d'offre-demande entre les émissions de dettes américaines
20:25et la demande résiduelle des investisseurs, dans un contexte en plus de guerre commerciale
20:31où il n'y a aucune raison que la zone euro s'amuse à acheter toute la dette américaine,
20:36voilà.
20:37D'autant que le trésor américain s'est bien gardé d'aller mettre trop loin sur
20:41la courbe, ils ont plutôt privilégié le cours, il faudra sans doute rallonger un peu
20:45les émissions à un moment.
20:46On aura d'ailleurs le nouveau programme du trésor, je crois, au cours de la semaine,
20:49sur le prochain programme d'émissions, etc.
20:52Donc ce que je veux dire par là, c'est qu'ils ne sont pas du tout dans la situation
20:55du Japon, qui a 200% de dettes sur piste, ça ne pose pas de problème parce que c'est
20:58eux qui les détiennent.
20:59Et qui sont en plus exportateurs de notes, de capitaux, etc.
21:03Donc attention, c'est un risque que l'on a aux Etats-Unis, en Europe.
21:09Alors après, comment aborder ce phénomène ? Moi je le dis souvent, c'est-à-dire que
21:15les risques politiques, il faut les intégrer dans son portefeuille.
21:17Par contre, savoir ce qui va se passer et savoir comment les marchés vont agir par
21:22rapport à ce qui va se passer, sincèrement, vous avez tout le poids, vous perdez énormément
21:30d'opportunités, donc il faut rester, à mon avis, sur ce que vous savez faire, c'est-à-dire
21:36plutôt la sélection de titres.
21:37Par contre, nous ce qu'on fait, c'est qu'on diversifie aujourd'hui.
21:41Nous on considère que la Trump trade est quand même bien dans les cours américains,
21:46je suis tout à fait d'accord.
21:47Là, aujourd'hui, les investisseurs se sont placés dans une dynamique Trump, donc comme
21:54c'est dans les cours, il n'y a plus grand-chose sans doute à extraire.
21:58Ce ne serait pas la même surprise qu'en 2016, les futurs s'effondrent avant que le marché
22:05reparte très fort derrière le jour de l'élection.
22:07Une diversification, et en effet, ne pas arriver toute voile dehors le jour de l'élection,
22:13parce que vous pouvez avoir des surprises, on peut avoir des phénomènes d'incertitude
22:17pendant plusieurs jours, voire des meutes, qui seraient en effet assez négatifs.
22:23Ambiance très différente de 2016.
22:25A priori, nous, on aborde ça en voulant plutôt réduire le risque sur cette partie.
22:32Florent, Trump et les marchés ?
22:34Oui, il y a beaucoup de choses qui ont été dites, mais c'est une équation qui a trop d'inconnus.
22:43Est-ce qu'il y a des secteurs quand même où on se dit, oui, une politique ou une administration
22:48Trump versus une administration Harris, on sait que sur le plan sectoriel, on sait que
22:54oui, ce ne sont pas les mêmes histoires ?
22:56Il y a l'énergie, la finance, la santé.
23:01La santé que vous connaissez bien, ça m'intéresse.
23:03Non, oui, c'est un faux débat.
23:04Cette année, en fait, ça n'a pas été dans le débat.
23:07Ça a été complètement mis de côté du débat et je vous l'ai dit pas mal de fois sur ce plateau,
23:12mais si Trump est élu, c'est plutôt positif santé, parce que c'est de la dérégulation.
23:17Si c'est Kamala Harris, elle va poursuivre ce qu'a fait Joe Biden.
23:20Donc, c'est quelque chose qui est connu par le marché.
23:23Ce n'est pas une rupture non plus.
23:24Donc, c'est vrai que ça a été...
23:25Mais encore une fois, je rejoins Pierre-Alexis Emmerich, c'est-à-dire que vous pouvez faire
23:29tous les scénarios que vous voulez, prévoir la réaction du marché le jour J.
23:33Moi, je me rappelle de 2016, j'avais 26 ans à l'époque, je n'ai rien compris à ce qui s'est passé.
23:39Moi, j'étais à New York à Times Square, je peux vous dire que personne ne comprenait grand-chose non plus.
23:42Non, mais la légende veut même que Trump lui-même ait été surpris.
23:45C'est Mélania Trump, la légende veut qu'elle ait été tellement surprise que son mari soit élu
23:50qu'elle était en pleurs avant d'arriver à la Maison Blanche.
23:53Parce que ce n'était pas prévu, visiblement, dans le programme de Mélania Trump,
23:56la suite des quatre ans à la Maison Blanche.
23:58Et l'oreille prenait 20% sur la... Oui, bah oui, oui, oui.
24:02Non, mais après, si je prends un peu de recul sur l'économie américaine,
24:05enfin, sur ces élections et si on regarde un peu plus loin,
24:08moi, je constate que, un, l'économie américaine, elle reste solide.
24:12Et l'histoire récente, quand même, nous a prouvé que les entreprises
24:16ont une capacité d'adaptation qui est absolument extraordinaire.
24:19Donc, quel que soit le candidat, je veux dire, des entreprises qui ont vécu le Covid,
24:23le choc des chaînes d'approvisionnement, le conflit en Ukraine, etc.
24:27Ça va swinguer un petit peu, mais elles s'adapteront.
24:29Si Trump relance le fossile, c'est pas pour ça que les GAFAM
24:33arrêteront de privilégier de l'énergie propre et l'électricité
24:37potentiellement issues du nucléaire pour alimenter leur dette à 7 heures.
24:40La transition, elle se fait comme ça aussi, quoi.
24:42Ah oui, les GAFAM voient après Trump, voilà.
24:45Donc, voilà, à court terme, ça peut bouger.
24:47Maintenant, moi, ce que j'ai compris de Powell depuis Jackson Hole,
24:52c'est qu'en fait, il a analysé ce choc inflationniste comme un choc d'offres.
24:57Et il vous dit, aujourd'hui, c'est terminé.
25:00Et on est sur quelqu'un qui est redevenu pro-croissance,
25:02qui privilégie son ordre de croissance plutôt que l'inflation.
25:06Donc, dans ce cadre-là, c'est difficile d'être très pessimiste à moyen terme.
25:09Sur le court terme, il va y avoir un peu de mouvement.
25:12Et alors, si je pousse le bouchon un peu plus loin,
25:15si l'inflation se maintient sur ces niveaux-là,
25:18même réaccélère un tout petit peu et qu'on a quand même des baisses de taux,
25:22ça, c'est home run pour les equity.
25:23C'est le scénario idéal.
25:25C'est le sweet spot.
25:27C'est assez difficile d'être très pessimiste à court terme, oui.
25:29Il y aura de la volatilité.
25:31Il faut regarder un peu plus loin que l'élection.
25:34– Alexis ?
25:34– Oui, il y a un facteur peut-être qui peut être différent des autres élections,
25:40c'est ces histoires de nomination.
25:43Où il risque de changer beaucoup, beaucoup de monde.
25:46Et donc, ça, attention, c'est ce qui rajoute, à mon avis, au phénomène de volatilité.
25:51Donc, un peu de questionnement sur la force des intuitions américaines,
25:56sur ce que devient la Fed post-Powell, si Powell est sorti.
26:02– D'un nouvel, je crois qu'il avait dit qu'il n'avait pas forcément envie de le virer, quoi.
26:07– Oui, il l'a dit avant qu'il voulait le virer.
26:11Le problème, c'est qu'il ne le fait pas.
26:13– Oui, oui, on ne sait plus.
26:14– On ne sait pas.
26:15– Donc, voilà, je pense que ça, ça…
26:19– Mais oui, oui, mais dans les administrations, important aussi,
26:21moi, je me souviens, le premier mandat, le temps qu'il avait fallu pour Trump
26:24de mettre en place à chaque fois le renouvellement des personnes à la tête des administrations, etc.,
26:29ça avait pris énormément de temps.
26:31Donc, on verra cette fois s'il est mieux préparé de ce point de vue-là.
26:35– Le fameux état profond.
26:36– Ben oui, oui, oui, mais j'ai cru comprendre, là aussi, dans ses discours,
26:39mais il y a déjà quelques temps, que pour le coup, sur ce point-là,
26:42il s'était beaucoup mieux préparé qu'en 2016.
26:44– Puis, il y a toujours une grande incertitude sur qui aura la chambre, qui aura le Sénat.
26:47– Oui, alors ça, le Congrès, effectivement.
26:49– Il y a pléthore de scénarios.
26:50De ce que je comprends, c'est qu'une victoire de Trump à la présidentielle,
26:55c'est quand même une probabilité supérieure d'avoir le clean sweep,
26:58c'est-à-dire vraiment la vague qui emporte également.
27:01– Le clean sweep démocrate est très peu probable.
27:04– Voilà, c'est ça.
27:05À l'inverse, le clean sweep démocrate est très peu probable,
27:07même en cas, évidemment, de victoire d'Aris.
27:11– Ce qui est inquiétant, c'est que quand on regarde un peu les gérants et les allocataires d'actifs,
27:15tout le monde a un peu ce scénario de baisser les allocations juste avant l'élection
27:19et pourtant, le marché continue à monter.
27:21– Bien vu !
27:22– C'est génial.
27:23C'est là où, aujourd'hui, on sent que le marché a envie de voir aussi un petit peu plus loin,
27:28en effet, que ces élections qui vont apporter cette volatilité.
27:32Oui, peut-être ou peut-être pas, mais en tout cas, pour le moment,
27:35on reste quand même dans un scénario global où, oui, on favorise la croissance.
27:39Les banques centrales sont en train de favoriser la croissance aux États-Unis.
27:43Et parce qu'aujourd'hui, il y a un peu un gagnant
27:46et puis après, il y a pas mal de grands perdants à côté.
27:48On a une Europe qui est toujours très faible et qui n'arrive pas à sortir la tête de l'eau
27:52et une Chine qui, aujourd'hui, était une économie alternative,
27:56quelque part forte et puissante,
27:58qui va à coups de mesurettes pour essayer de redynamiser son économie.
28:02Ils n'ont pas du tout les mêmes notions de temps que les Américains
28:06qui veulent tout dans l'instantanéité la plus totale,
28:09là où les Chinois, ils ont une génération pour faire les changements qu'ils souhaitent.
28:14– Donc là, ce qui se passe en Chine,
28:15vous ne l'analysez pas comme un game-changer immédiat
28:18qui redonne une place à la Chine différente,
28:21en tout cas sur le plan de l'investissement,
28:22que ce qu'elle a eu depuis quelques années ?
28:24– Non, malheureusement, la Chine, elle prend des mesures au fur et à mesure
28:28parce qu'elle a le temps, elle adresse les problèmes
28:30là où ils sont les plus importants,
28:31qui étaient tout ce qui touchait à l'immobilier et à la promotion immobilière.
28:36Ensuite, ils s'attaquent vraiment à la suite.
28:37Ils ont commencé par la base, ils ont repris en main leur population.
28:41Ça, ça a été post-Covid.
28:43Ils ont enfermé, ils les ont pressurisés et ils ont repris en main,
28:48ils leur ont enlevé les jeux vidéo, ils leur ont enlevé beaucoup de choses,
28:51beaucoup de libertés quelque part et du libéralisme
28:53dans lesquels ils avaient été depuis plus de 20 ans,
28:57où c'était open bar, toutes les marques.
28:59Et maintenant, c'est une honte de consommer des grandes marques,
29:01maintenant quasiment pour certains en Chine.
29:03Donc c'est ce que nous expliquent en tout cas certaines sociétés du luxe.
29:07Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui, la Chine, elle reprend brique après brique,
29:11mais avec un temps, une échelle de temps qui est très différente de celle des Américains.
29:15Donc vous dites qu'il ne faut pas attendre des résultats,
29:16même sur les comptes d'entreprises exposés à la Chine ?
29:19Même si c'est sûrement en plus la bonne stratégie,
29:21parce que c'est celle qui permet de remettre des bases saines avec.
29:24Ils ont les moyens, ils ont tous les moyens qu'ils veulent pour prendre des relances.
29:28Mais s'ils ne le font pas, c'est qu'il y a une raison
29:30et c'est que justement, ils veulent repartir sur quelque chose de sain
29:33et clairement avec le temps, normalement,
29:36si on voit que tout le reste est surendetté
29:39et à un moment donné, la dette devient insoutenable dans les pays développés
29:42que sont principalement les Etats-Unis ou l'Europe,
29:45ben eux, ils auront peut-être, c'est là où ils seront peut-être les gagnants de demain.
29:49Donc on va en avoir toujours un petit peu parce qu'ils peuvent tout faire à tout moment,
29:54ça c'est très clair, ils ont les moyens de tout faire.
29:57Depuis fin septembre, effectivement, il y a eu un effet surprise majeur quand même
30:00dans le spectre, l'ampleur, la profondeur des annonces.
30:03Parce que ça y est, on repart dans une trajectoire qui est très différente.
30:07Là, on était dans une trajectoire qui est restrictive
30:09et là, on repart dans une trajectoire constructive.
30:12Donc c'est vraiment deux choses très différentes.
30:13C'est pour ça qu'aujourd'hui, on remet un peu d'Asie et de Chine dans les comptes.
30:17Donc voilà, c'est un petit peu les changements qu'on peut avoir.
30:21On parlait de diversification tout à l'heure,
30:22ben il y a une porte de diversification qui s'ouvre à nouveau pour des investisseurs.
30:27Florent, sur la Chine, qu'est-ce que vous en retirez à ce stade ?
30:29J'abonde dans le sens d'Henrik.
30:31Alors moi, j'ai quand même une dissonance cognitive sur la Chine,
30:34c'est-à-dire qu'effectivement, les fondamentaux...
30:36Quand je suis une analyse fondamentale et qualitative,
30:38ça reste quand même assez compliqué.
30:41Je pense que le plan de relance, il était clairement nécessaire.
30:43Est-ce qu'il serait suffisant ? J'en ai aucune idée.
30:46On est dans un contexte où l'économie est beaucoup plus manufacturière qu'avant,
30:49donc à relancer, c'est plus difficile.
30:51Les grandes tendances, la démographie, les barrières douanières, les relocalisations,
30:56c'est pas un plan de relance qui va changer tout ça.
30:59Maintenant, quand je réanalyse les choses d'un point de vue plus comportemental...
31:05Technique !
31:06J'ai des très bons signaux, notamment sur le Hang Seng, l'indice tech chinois,
31:12où en fait, la participation de cet indice-là n'a pas cessé d'augmenter depuis des mois.
31:17Il y a des entreprises qui surperformaient non seulement leur indice local,
31:19mais aussi les indices mondiaux des semaines avant les relances.
31:25Et force est de constater que le mouvement a été très impulsif,
31:30et il s'est fait dans un scepticisme qui est absolument massif,
31:34et qui continue de perdurer quand même, j'ai l'impression.
31:37Donc là, j'ai un peu tous les ingrédients pour avoir un indice qui, à minima,
31:40se stabilise, voire se fait un retournement aussi.
31:43Voilà, donc je suis assez d'accord avec l'approche...
31:44Et donc, c'est une carte de diversification, alors pour ceux qui veulent ?
31:47C'est toujours pareil, si le client vous dit « je veux pas de Chine »,
31:49c'est pas la peine d'insister, mais...
31:52Je suis d'accord avec l'approche d'Emeric, c'est-à-dire qu'il faut commencer à remettre un petit peu.
31:55Maintenant, je pense pas que ce soit le bon plaid de jouer des acteurs européens ou américains
31:59exposés à la Chine.
32:02On le voit ce matin avec Aristide Philips, je veux dire, ils ont blâmé la Chine pendant tout le call,
32:07ça empêche pas le titre de perdre entre 15 et 20%.
32:10En revanche, je pense que les acteurs qui sont plus locaux...
32:15Quitte à faire de la Chine, autant le faire avec des acteurs chinois, quoi.
32:18J'entends.
32:19De toute façon, il y a une volonté du gouvernement chinois de consommer local.
32:23Alibaba est un exemple où, au-delà des thématiques de cloud et de fintech,
32:26on peut jouer cet e-commerce chinois qui est très local.
32:31Il faut savoir qu'Alibaba, ça valait 300$ sur l'ADR il y a 3 ans et ça vaut 95$ malgré un rebond énorme.
32:38Donc ça a été divisé par plus de 3, c'est un rendement de trésorerie énorme.
32:45Et puis ça a une valorisation, ça se paye 10 fois le BPA, quoi.
32:49Donc moi, j'en avais avant, donc j'ai souffert avant.
32:52Et je veux dire, je ne profite pas du rebond pour la sortir.
32:56Au contraire, là, je cherche des portes pour renforcer.
32:59Pour en remettre.
33:00Sur la Chine, qu'est-ce que ça peut apporter à la big picture, un peu global macro, selon vous, cher Alexis ?
33:06Je crois que c'est assez enraisonnant avec ce qu'on a dit, c'est-à-dire, attention, top-down, bottom-up.
33:10En top-down, c'est sûr que ce n'est pas évident.
33:15La démographie, le changement de modèle économique très exportateur,
33:20où il faut faire quand même un modèle qui est plus équilibré qu'on se...
33:22Et ça, on sait très bien qu'ils sont capables de le faire parce qu'ils ont des vues longues.
33:27Par contre, dans un temps boursier, ça peut être très, très, très long à mettre en œuvre
33:32et avec des résultats qu'on verra dans sans doute 15-20 ans.
33:36Donc, ce n'est pas évident.
33:38Par contre, il n'en reste pas moins, et je suis tout à fait d'accord que ça n'exclut pas le fait
33:43qu'il y a des entreprises qui ont une réussite exceptionnelle et qui sont leaders.
33:49Et qui ne sont pas ininvestissables.
33:51Qui ne sont pas ininvestissables.
33:54Que je vois mal comment la capacité des leaders occidentaux à les rattraper.
34:01Sur la partie électrique, ça va être quand même très, très compliqué.
34:04Quoi que vous regardiez, quelle que soit la façon dont vous le regardiez.
34:08Et vous avez la même chose sur la partie fintech, e-commerce.
34:13Donc, il y a vraiment des segments où il est bon d'investir.
34:19Et le gros avantage que vous avez sur la bourse,
34:21c'est que si malheureusement il se passe des chocs géopolitiques
34:25qui font que ça devient moins investissable,
34:27vous pouvez vendre.
34:29Contrairement à quelqu'un qui fait un investissement direct en Chine.
34:32J'entends.
34:34Donc, je pense que c'est intéressant en carte de diversification.
34:39De façon évidemment mesurée et autre.
34:42Parce qu'il y a évidemment derrière un risque géopolitique qui là est présent
34:48et va rester présent et sans doute va malheureusement avoir tendance à monter.
34:54Mais par contre, c'est intéressant parce que vous avez vraiment des know-how en Chine
34:59qui sont extrêmement attractifs et sur lesquels ils ont encore un boulevard.
35:04À propos, parlons de tech mais de TechUS, puisque ça va être la semaine de la TechUS.
35:09Pour venir valider les derniers sommets du Nasdaq, c'est ça Emric ?
35:13En théorie oui.
35:15C'est toujours difficile d'être trinqué pour les résultats de Microsoft.
35:17Mais bon, c'est jamais.
35:19Un moment ça a été quand même une histoire sans faille.
35:21Depuis quelques années en tout cas.
35:23Parce que c'est une société qui s'est réinventée.
35:26Alphabet, grosse publication parce qu'Alphabet fait quand même l'objet de pas mal de controverses
35:32aujourd'hui et pas mal d'histoires autour de la justice américaine et européenne.
35:39Mais pour le coup, très bonne activité sur aujourd'hui le cloud notamment.
35:46Là aussi ça devrait quand même être plutôt positif.
35:50On a en tout cas tous les signes pour avoir un Nasdaq qui poursuit sa hausse.
35:55C'est pour ça que tout à l'heure on parlait de vendre.
35:58C'est peut-être justement le dernier petit run qui va nous permettre cette semaine
36:02de pouvoir faire les allègements dans les comptes.
36:05Parce qu'encore une fois, on a vu des services Now qui ont publié, c'était très bon.
36:10Toute cette activité du cloud, toutes ces activités de l'intelligence artificielle,
36:14elles nous montrent quand même qu'il y a de la demande, que la demande est très forte.
36:17On en parlait tout à l'heure sur Walmart.
36:19Ils utilisent évidemment aujourd'hui ça, c'est un argument.
36:22Bon, on a connu les points com, on a connu pas mal de choses sur des secteurs spécifiques.
36:29Mais le secteur de la tech et de l'IA aujourd'hui, restent pour le moment encore un leader des indices.
36:36Et les dernières publications nous ont montré qu'il y avait encore de la marge pour de la hausse.
36:42Donc pourquoi pas.
36:43Florent, effectivement, entre ASML qui a déçu mais TSMC le lendemain qui a envoyé un signal très puissant,
36:50justement le signal sur l'IA, il est où aujourd'hui et qu'est-ce qu'il nous dit ?
36:55ASML, justement, c'était marrant d'écouter le CEO d'ASML parce qu'il a dit
37:00« Sans l'IA, le marché des semi-conducteurs serait triste. »
37:03Parce qu'en fait, là où ça a péché sur ASML, c'est pas sur l'IA, c'est sur la partie industrielle, l'anti-automobile.
37:09Et puis vous savez, ASML, maintenant la machine fait 300 millions d'euros pièce,
37:15donc vous ratez 3-4 machines, voilà, ça explique.
37:17Deux prises, deux commandes en moins et c'est un écart parfois énorme avec les bons signaux.
37:21Mais par ailleurs, en fait, il y a eu des bons signaux.
37:23Comme Amérique l'a dit, il y a eu SAP qui était bien, SMC, vous l'avez dit, il y a eu Vertiv.
37:27Vous savez, Vertiv, c'est les liquides de refroidissement dans les datacenters qui appuient bien le carnet de commandes.
37:34Donc pour l'infrastructure IA, on est encore dans une demande très puissante.
37:39Alors je pense que c'est une thématique qui est bien comprise du marché mais qui va continuer
37:43parce que de toute façon, les innovations sont encore là.
37:45Tu as JPT, la dernière version, la 4.0, elle est plus efficace, elle va plus vite.
37:50On a dit.
37:51Elle a une capacité de raisonnement qui est meilleure encore.
37:54Donc je pense que les investissements vont continuer.
37:57Alors pour moi, la prochaine vague, et je pense qu'Amérique sera d'accord avec moi, c'est sur le software.
38:01Et comme disait Amérique sur la publication de ServiceNow, le taux d'adoption de leur solution IA, ça y est, il commence à prendre vraiment.
38:09Il y avait le CEO Bill McDermott qui disait, on est passé de la phase d'expérimentation à la phase de sélection d'application.
38:17Voilà, c'est en train de se faire.
38:19Il faut être sélectif parce que ça va très vite dans ce domaine-là.
38:22Il y a des acteurs comme ServiceNow justement qui vont plus vite que d'autres.
38:25Mais je pense qu'il y a la vague d'histoire 2025 pour l'IA.
38:29L'infrastructure sera là mais le software, il y a encore du potentiel.
38:32Puis il y a un peu d'énergie aussi entre les deux, moi je le dis souvent.
38:35Ça c'est la thématique de l'infrastructure.
38:37C'est dans l'infra.
38:39Vistra est la société du S&P 500 qui fait la meilleure performance boursière depuis le 1er janvier.
38:46Constellation doit être pas mal non plus.
38:48Quand Nvidia nous fait un petit 200% d'euros depuis le 1er janvier.
38:52Alors c'est pas les mêmes tailles de capi, j'ai regardé Vistra, ça doit être 100 fois moins gros qu'Nvidia.
38:57Je ne connaissais pas Vistra mais ils font de l'énergie, de l'électricité.
39:02Je leur raconte tous les jours maintenant, donc de l'électricité et notamment nucléaire pour alimenter les datacenters.
39:07Merci beaucoup messieurs, merci d'avoir été des invités de Planète Marché pour démarrer cette semaine.
39:12Florent Martini, Trecento Asset Management, Emerick Didet, Pergam et Pierre-Alexis Dumont, Sycomore Asset Management.

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