Lundi 28 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit Florent Martini (Directeur de gestion, Trecento AM) , Pierre-Alexis Dumont (Chief Investment Officer, Sycomore Asset Management) , Aymeric Diday (Directeur de la gestion, Pergam) et Pierre-Yves Dugua (Correspondant américain)
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00:20replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:24Au sommaire de cette édition ce soir, les investisseurs font face à une semaine particulièrement
00:29dense avec de la macro, de la micro, de la politique au programme, de la politique monétaire
00:36également.
00:37Côté macro, les marchés vont suivre au fil des prochains jours les premières estimations
00:43de PIB, de croissance trimestrielle pour le troisième trimestre dans différentes zones
00:47géographiques et notamment pour les pays de la zone euro.
00:50Nous aurons des chiffres d'inflation également que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis, aux
00:56Etats-Unis avec notamment la mesure d'inflation privilégiée par la réserve fédérale américaine.
00:59Le Corps PCE qui sera publié au cours de la semaine.
01:04Côté politique et politique monétaire, la décision du Japon est attendue cette semaine.
01:09Le marché parie pour l'instant sur un nouveau statu quo de la Banque du Japon.
01:14Et puis côté résultats, au menu notamment les résultats des grands groupes technologiques
01:20américains, ce qu'on appelait à un moment les GAFAM et puis les banques européennes
01:23également qui vont publier dans les prochains jours.
01:26Nous aurons également les compagnies pétrolières attendues, les grandes majors pétrolières
01:29qui sont attendues au cours de cette semaine.
01:32Le pétrole justement qui fait partie des market movers du jour avec une prime de risques
01:36géopolitiques en lien avec les tensions au Moyen-Orient qui s'est largement estompée
01:42après la riposte d'Israël ce week-end contre des infrastructures iraniennes.
01:48Seules des infrastructures militaires ont été touchées, le risque d'escalade partant
01:53de là semble donc désormais limité.
01:55Gros retour en arrière pour le pétrole qui recule de 5-6% actuellement et puis l'autre
01:59market mover du jour, le Yen, j'évoquais la décision de la Banque du Japon cette semaine.
02:03Non, ce qui a fait baisser le Yen c'est la crise politique au Japon qu'on n'attendait
02:07peut-être pas dans cette ampleur, il faut dire que la vie politique japonaise est quand
02:10même relativement stable depuis quelques décennies avec un parti au cœur des majorités
02:16parlementaires, le parti libéral-démocrate qui a perdu sa majorité également avec son
02:23partenaire de coalition et donc il faut retrouver une majorité à la chambre japonaise, tout
02:29ça a eu pour conséquence de faire quand même baisser le Yen d'environ 1% contre
02:33dollars aujourd'hui.
02:34Voilà donc pour les grands mouvements du jour sur les marchés, discussion assurée
02:37avec nos invités de Planète Marché dans un instant et puis dans le dernier quart
02:39d'heure comme chaque lundi, ce sera notre quart d'heure américain qui porte plus que
02:44jamais bien son nom à moins de 10 jours maintenant de l'élection du 5 novembre.
02:49Nous retrouverons bien sûr en direct Pierre-Yves Dugas à partir de 17h45.
02:53Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, nous retrouvons Pauline Grattel
03:07qui nous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
03:10Bonsoir Pauline.
03:11C'est du vert pour commencer la semaine sur la plupart et même l'ensemble des grands
03:14indices mondiaux.
03:15Oui, l'ensemble des grands indices mondiaux évolue dans le vert aujourd'hui.
03:18A Paris, le CAC 40 gagne jusqu'à 1% au cours de la séance, une des seules valeurs
03:23à ne pas profiter de la hausse, c'est Total Energy qui cède plus de 2%.
03:26Côté US, Wall Street évolue en hausse également.
03:29Oui, on note effectivement ce gros retour en arrière pour les cours du pétrole aujourd'hui.
03:33Oui, le baril de Brent recule de plus de 6% autour de 71 dollars après qu'Israël a frappé
03:39l'Iran samedi contre des installations militaires.
03:41Israël avait initialement menacé de frapper des installations pétrolières.
03:45Le marché juge ainsi que le risque d'escalade supplémentaire se réduit.
03:49Et puis, plus on approche de l'élection présidentielle américaine, plus les rendements
03:52obligataires continuent de monter et c'est encore vrai aujourd'hui, Pauline.
03:56Oui, le rendement de l'obligation américaine à 10 ans poursuit sa remontée autour de
04:004,30% au plus haut de ce jour.
04:03Le rendement à 2 ans, lui, tourne autour de 4,10%.
04:06En Europe, le rendement de l'obligation allemande à 10 ans recule autour de 2,10%.
04:11Le spread entre l'Allemagne et la France est parfaitement stable entre 70 et 75 points
04:16de base, après que Moody's a abaissé la perspective de la note française vendredi
04:20soir.
04:21Du côté des entreprises, c'est évidemment l'annonce du jour, l'augmentation de capital
04:26format jumbo pour Boeing.
04:28Oui, une augmentation de capital importante de 19 milliards de dollars pour couvrir ses
04:34frais fixes alors que les salariés sont toujours en grève depuis mi-septembre.
04:38Chaque jour de grève coûte 100 millions de dollars à Boeing.
04:41Cette augmentation de capital devrait également permettre de rembourser sa dette abyssale
04:45de 11,5 milliards de dollars.
04:47Le titre Boeing recule légèrement à Wall Street.
04:50Bon, et puis les difficultés s'enchaînent pour le secteur automobile alors que Volkswagen
04:55avait déjà alerté il y a deux mois maintenant sur des fermetures potentielles d'usines
04:59en Allemagne.
05:00Une première.
05:01Oui, voilà, là c'est confirmé, ça a été annoncé par le comité de direction de l'entreprise.
05:05Volkswagen souhaite fermer au moins trois usines en Allemagne, ce qui menace 10 000
05:10emplois et l'entreprise annonce également réduire les salaires de 10% et leur gel pendant
05:15deux ans.
05:16Ce plan social historique devrait permettre à l'entreprise d'économiser 4 milliards
05:20d'euros.
05:21Le titre recule de 2%.
05:22La chute du jour au sein des actions de la zone euro est signée.
05:27Philips.
05:28Oui, Philips a baissé ses perspectives annuelles aujourd'hui en cause, comme pour de nombreuses
05:32autres entreprises, c'est la faible demande chinoise.
05:35Ces nouvelles perspectives entraînent un plongeon historique de l'action qui chute
05:39de plus de 17% à Amsterdam.
05:41Et puis dans la partie MNF, Fnac d'Arti rachète aujourd'hui Uni Euro.
05:46Oui, Uni Euro, c'est le leader du secteur de la distribution de produits électroniques
05:49et d'électroménagers en Italie.
05:51Selon les premiers résultats de l'offre publique d'achat, Fnac d'Arti détient plus de 71%
05:57du capital de Uni Euro.
05:58Le titre Fnac cède 5%.
06:00Enfin, l'agenda de demain, qu'est-ce qui retiendra l'attention des investisseurs sur
06:04les marchés Pauline ?
06:05Ils prendront connaissance de l'enquête Jolt, ce qui ressemble à les ouvertures de postes
06:09sur le marché du travail américain pour le mois de septembre.
06:12Cette semaine, de nombreux résultats d'entreprises sont attendus, notamment aux Etats-Unis, où
06:175 des 7 magnifiques publieront leur compte du troisième trimestre.
06:20Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smartbourse, Pauline Grattel est avec nous
06:24pour vous apporter les infos clés du jour sur les marchés.
06:27Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:41Florent Martin est avec nous, le directeur de la gestion de Trecento Asset Management.
06:45Bonsoir Florent.
06:46Bonsoir Grégoire.
06:47Pierre-Alexis Dumont nous accompagne également, directeur des investissements de Sycomore
06:49Asset Management.
06:50Bonsoir Pierre-Alexis.
06:51Bonsoir Grégoire.
06:52Et Aymeric Didet à nos côtés.
06:53Enfin Aymeric, bonsoir.
06:54Bonsoir Grégoire.
06:56Vous êtes directeur de la gestion de Pergam, merci d'être là messieurs, ravi de vous retrouver
06:59tous les trois.
07:00Alors vous avez tous une bonne connaissance en profondeur du tissu des entreprises qui
07:06font les marchés boursiers, vous êtes des stockpickers comme on dit Aymeric.
07:10Qu'est-ce qui vous intéresse à ce stade dans la séquence de publications de résultats
07:15et ou de chiffres d'activités qu'on a pu avoir jusqu'à présent ? Et dans quelle mesure
07:19les entreprises nous renseignent sur des sujets un peu plus macro, que ce soit ce qui se passe
07:23en Chine, la santé du consommateur en Europe et aux Etats-Unis ou encore l'idée du cycle
07:30d'investissement qui a été quand même un thème très porteur pour les marchés boursiers
07:33notamment.
07:34Ce qui a été assez marquant dans cette série de publications, pour le moment en tout cas,
07:38c'est que finalement la macro a bien joué son rôle dans la micro, c'est-à-dire pour
07:43une fois on voit que quand on est positionné sur une zone géographique dont la macroéconomie
07:48ralentit, par exemple la Chine, évidemment les chiffres n'ont pas été bons.
07:53Quand on est aux Etats-Unis, on a plutôt tendance à avoir des bonnes publications,
07:57même si le taux est un tout petit peu plus faible que d'habitude puisqu'il n'y a que
08:0375% de surprises positives, alors que historiquement c'est plutôt 77-78%, donc on est un tout petit
08:09peu en dessous des taux de bonnes publications, mais ça reste quand même excellent.
08:14Et en Europe, toujours aussi mitigée, on voit bien que l'Europe est dans une situation
08:20assez morose et toujours engluée quelque part dans cette absence de croissance forte,
08:26à l'exception évidemment de quelques valeurs, et c'est ça qui en fait l'intérêt, c'est
08:29qu'aujourd'hui on retrouve un petit peu plus d'intérêt dans le stock picking parce
08:33qu'on a des valeurs qui se distinguent.
08:35On l'a vu avec SAP par exemple en Allemagne, on a vu l'opposé avec la confirmation malheureusement
08:40que le luxe était à la traîne en France particulièrement, et tout ça, ça donne
08:46un peu plus d'intérêt pour l'investisseur pour aller chercher finalement les belles
08:51histoires sur lesquelles on pense qu'il y a une tendance qui va perdurer ou des retournements
08:56qui peuvent exister.
08:57C'est toujours un moment important quand même ces trimestres de publications, et c'est intéressant
09:02d'ailleurs parce qu'on regarde les indices boursiers, mais les techniciens vous diraient
09:06que les indices boursiers sont assez neutres au final, alors qu'en revanche chaque journée
09:10de publication apporte son lot de mouvements à la hausse ou à la baisse, parfois très
09:15marqués sur des valeurs spécifiques.
09:17Tout à fait, il y a beaucoup d'arguments pour investir sur les indices, mais il y en
09:21a autant pour ne pas investir sur les indices.
09:23Aujourd'hui quand on regarde le S&P 500, aujourd'hui il est à plus 20 par exemple,
09:27et on a 125 valeurs qui perdent de l'argent, et finalement la performance est faite par
09:36quelques valeurs.
09:37Bon, le quart de la performance, il y a les trois quarts qui peuvent être faits aussi
09:40par d'autres valeurs, donc ça apporte de l'intérêt toujours pour le stock picking,
09:44ça c'est sûr, mais c'est vrai qu'aujourd'hui quand on regarde les indices, la volatilité
09:49est faible finalement sur les indices, on a eu peu d'accidents cette année, peu d'épisodes
09:55de volatilité, donc pour l'investisseur qui cherche finalement un rendement sans trop
10:02de prise de risque et ne voulant pas faire un petit peu l'extra mile, de faire mieux
10:07que l'indice, finalement c'est une solution qui existe aussi et qu'il ne faut pas attaquer
10:13en frontal aujourd'hui quand on voit nos clients.
10:16Pierre-Alexis, c'est quoi les surprises de cette première partie de saison de publication
10:21pour vous quand vous regardez, que ce soit des secteurs de consommation, des secteurs
10:25industriels ou autres, ou est-ce que vous avez trouvé qu'il y avait des surprises peut-être ?
10:30Alors, je pense qu'on s'inscrit un peu dans les mêmes dynamiques que le dernier trimestre,
10:36c'est-à-dire que ce n'est pas du tout une saison de publication qui va inverser à la
10:42fois la dynamique de faible croissance qu'on a en Europe qui va entraîner qu'on va peu
10:46à peu arriver quasiment à 0% de croissance en 2024, on s'y dirige.
10:51Sur les bénéfices, c'est ça, le quatrième trimestre, c'est à peu près ce qu'on attend,
10:54c'est ça ? On va finir l'année autour de zéro.
10:57Aujourd'hui, les prévisions vont à plus 1,8, mais comme on perd à peu près 2% par
11:02trimestre, on devrait arriver autour de zéro.
11:04On commençait à plus 10, on va finir à zéro.
11:06Ça se rappelle 2010-2020 où on était 0% de croissance pendant 3 ans 88, donc là-dessus
11:12il n'y a pas d'inversion, par contre, en effet, c'est relativement calme, la surface
11:17de l'eau est plane, par contre, en dessous, il y a une chasse de thon, c'est-à-dire que
11:21c'est très, très, très, très… Ça secoue, ça remue, quoi !
11:25Les publications d'ASML, voilà, donc il y a des surprises quand même à tous les
11:33points de vue, que ce soit sur des usual suspects qui ont eu tendance historiquement à avoir
11:38des publications un petit peu erratiques, on parle de Philips aujourd'hui, ce n'est
11:42pas la première fois que… Mais sur même des sociétés qui étaient les fameux granolas
11:48européens…
11:49Une des boîtes les plus suivies au monde, je veux dire, le consensus était à côté
11:55de la plaque par rapport à ce qui a été publié par EDA.
11:58Et donc derrière ça, qu'est-ce qu'il faut en retenir ?
12:01Un, en effet, que le stock picking est clé, c'est-à-dire qu'on a gommé les cycles,
12:06donc on a un cycle qui est relativement faible, et donc ce qui veut dire qu'au final,
12:11les indices, ils sont suffisamment diversifiés pour que les bonnes nouvelles compensent les
12:15mauvaises nouvelles.
12:16Mais par contre, en effet, vous avez vraiment des surprises avec… On était dans un scénario
12:24avant où c'était toujours les mêmes qui surprenaient positivement et toujours les
12:27mêmes qui surprenaient négativement.
12:29Là, on n'est plus du tout dans ce phénomène-là, on a en effet un certain nombre de sociétés
12:35de segments qui sont en difficulté.
12:38Le luxe, c'est sectoriel, LVMH se débrouille bien, mais reste que vous avez un segment
12:44qui va moins bien, même L'Oréal qui était sur un segment où il avait surperformé énormément,
12:49ils sont passés de 10% de croissance en début d'année à 3,5% cette année, donc on a
12:55vraiment un phénomène de décroissance lente.
13:00Par contre, vous avez encore soit des secteurs qui continuent à très bien résister, soit
13:05des secteurs qui commencent à rebondir, soit vous avez des histoires de stock-picking.
13:08C'est très intéressant, il y a un phénomène un peu de winner-take-all, regardez dans
13:14le CNN de l'automobile, ou alors là c'est le retour de Renault face à Peugeot, donc
13:20tout ça tourne et on a vraiment une capacité à être dans un environnement où il ne faut
13:30pas rester sur ses acquis.
13:31Et ces moments de renversement que vous décrivez, oui, ils sont justifiés, c'est normal que
13:36Renault aujourd'hui fasse mieux que Stellantis, alors que Stellantis écrasait tout le monde
13:41il y a encore 6 ou 9 mois, notamment sur le plan boursier, c'est normal qu'Adidas fasse
13:46mieux que Nike aujourd'hui, c'est normal que Publicis fasse mieux que WPP aujourd'hui,
13:51etc.
13:52C'est très intéressant parce que derrière ces différences, vous avez en fait des choses
13:58qui sont très différentes, c'est-à-dire que Publicis, son génie c'est d'avoir fait
14:01du numérique aux yeux de Salso, WPP ne l'a pas fait, donc il y a eu un certain nombre
14:06de choix.
14:07Mais ça on parle d'il y a 10 ans, c'est les choix de Maurice Lévy, je me souviens
14:09que déjà à l'époque on commentait le mouvement vers le digital, il y a 5 ans on disait qu'il
14:15a fait des acquisitions très chères et ça ne donne rien, et finalement il avait raison.
14:19Ce qui veut dire tout simplement que les options stratégiques que vous prenez aujourd'hui,
14:24en général, ce que vous disent les stratégistes d'entreprise, souvent il faut à peu près
14:30une dizaine d'années pour savoir, oui ou non, c'est bon ou pas, ça a été le bon
14:35choix ou pas.
14:36Donc là vous avez un certain nombre de choses qui sont derrière, donc aujourd'hui vous
14:40avez par exemple un SAP Dassault Systèmes, vous avez deux options stratégiques, un Meditata
14:46pour l'instant qui ne délivre pas chez Dassault Systèmes, le passage au cloud qui lui a coûté
14:51très très cher il y a longtemps, qui commence à délivrer.
14:54Donc derrière vous avez soit du spéculatif, mais il y a du rationnel, c'est pas le marché
14:59change comme ça, parce que la mode change, soit à l'inverse, des segments qui sont moins
15:07attractifs qu'avant parce qu'ils se retournent, parce qu'ils résistent moins bien, et Renault
15:11c'est plus en effet un retour de l'enfer, c'est-à-dire qu'ils étaient vraiment, non,
15:17et un bon cycle produit qui font qu'aujourd'hui ils sont like for like positif sur le, pas
15:22de warning encore chez Renault, et like for like positif sur l'industrie automobile,
15:26ce qui est quand même relativement rare dans le secteur.
15:28Unilever-Nestlé, enfin Nestlé, il n'y a plus d'écoute historique chez Nestlé, Unilever
15:33a publié je crois la semaine dernière, bon c'est l'investissement américain en Inde.
15:38Florent, sur ces histoires de l'entreprise, ce qu'elles nous apprennent aussi du contexte
15:42actuel, moi je veux bien qu'on parle un peu spécifiquement de la Chine, du consommateur
15:46américain, bon le message sur la Chine il appartient au troisième trimestre, donc
15:50je ne sais pas s'il est forcément très positif, mais bon voilà, est-ce qu'il y a quand même
15:54des éléments que les entreprises nous apportent qui permettent de renseigner un peu le champ
15:57macro aussi ?
15:58Là-dessus je vais prendre un exemple hyper précis, parce que la semaine dernière moi
16:01une publication que j'ai trouvée hyper surprenante, c'est L'Oréal vs Réquin-Betkiser, c'était
16:07le même jour, alors les discours sur la Chine ils sont complètement opposés, c'est-à-dire
16:12que l'Oréal, vous le savez, c'est 6% de décroissance sur la Chine, moins 10% sur
16:16le luxe, moins 30% dans certaines provinces chinoises, notamment le Saint-Tropez chinois
16:21fait moins 30% je crois, et Réquin-Betkiser, le même jour, le CEO vous dit notre business
16:26en Chine est florissant.
16:27Alors c'est plus des produits ménagers Réquin-Betkiser ?
16:29Oui mais c'est du personal care, c'est cet ensemble de personal care, et il dit on va
16:35faire une croissance à deux chiffres, le même jour il y avait Electrolux contre Whirlpool,
16:40il y en a une qui fait plus qu'un, on dirait qu'elle fait moins 12, donc Aymeric l'a dit,
16:46je pense que ça s'explique par des expositions géographiques différentes, peut-être des
16:50marchés finaux différents, mais je crois qu'en sous-jacent, il y a des politiques
16:55de prix qui sont peut-être meilleures chez certains acteurs que d'autres, il y a des
16:59capacités à mieux toucher le consommateur final, à mieux le cibler, il y a de l'innovation
17:04qui se fait, je pense qu'il y a de la qualité de gestion opérationnelle également, et je
17:09crois que l'intelligence artificielle dans tout ça n'est pas complètement étrangère,
17:13je vais prendre l'exemple de Walmart, Walmart a déposé 3000 brevets d'IA depuis 3 ans,
17:21pour donner un ordre de comparaison, Amazon en a déposé 9000, Amazon c'est une entreprise
17:26technologique, c'est son business, et chez Walmart, dans les magasins, ils ont mis des
17:32caméras qui sont capables de repérer dans les rayons les produits qui manquent, donc
17:38les réassorts se font très vite, les employés ont un espèce de chat GPT à eux, qui s'appelle
17:44AskSam, qui leur permet de trouver l'info hyper rapidement, il y a la réalité augmentée pour les
17:50clients, c'est-à-dire qu'ils peuvent essayer leurs habits sur une tablette, donc ils ont
17:54beaucoup moins de retour de produits clients qu'auparavant, c'est un endroit où ils passaient
17:58un temps fou, les petits employés de Walmart, et puis il y a toute cette thématique d'entrepôt
18:022.0, avec la gestion optimisée des stocks, le tri des commandes automatisées, et ça, ça finit par
18:09faire la différence, quand je regarde face à un Target, un Target n'a pas pris ce virage aussi
18:13vite, et ça se retrouve dans la bottom line, la productivité de Walmart a explosé, donc moi je
18:20pense qu'effectivement il y a des aspects géographiques, il y a des aspects très spécifiques,
18:25mais moi ce qui m'a marqué sur cette saison-là, c'est que j'ai l'impression que les entreprises
18:30qui ont pris le virage de l'IA très vite, c'est un des marqueurs de différence.
18:34D'autant que j'imagine que le levier du pricing power s'est un peu réduit pour tout le monde, il y a eu la marée
18:40montante du pricing power qui a embarqué un peu tout le monde, même des constructeurs
18:43automobiles qui ne pensaient pas un jour pouvoir augmenter leur prix, et là la mer est un peu
18:49redescendue, et donc on voit effectivement ceux pour qui les stratégies, comme vous disiez,
18:53d'aller toucher le consommateur final sont les plus pertinentes aujourd'hui.
18:57Les outils de méta par exemple pour extrêmement bien cibler les nouveaux clients, les attraper, les rendre fidèles, les fidéliser, etc.
19:05Et donc Rekit Benkidzor, ils disent que tout n'est pas perdu avec le consommateur chinois alors ?
19:09Ben non, pour eux ça se passe plutôt bien parce qu'ils ont cette innovation produit, ils arrivent à toucher plus de consommateurs,
19:17ça se passe plutôt bien pour eux, et c'est vrai que le comparatif avec L'Oréal le même jour, c'était vraiment impressionnant.
19:23Pierre-Alexis ?
19:24Non mais derrière tout ça, ce qui est sûr c'est que vous avez quand même beaucoup moins de dynamique,
19:29parce qu'avant vous aviez des secteurs qui emmenaient toutes les valeurs, là je trouve qu'à part quelques secteurs,
19:38le secteur automobile est quand même très compliqué, donc voilà, vouloir investir sur le secteur, mais sinon,
19:45vous avez la capacité de trouver des valeurs qui font exception dans quasiment tous les secteurs.
19:52Souvent pour des dynamiques propres, souvent parce qu'ils sont sur le bon endroit, sur la bonne géographie, sur le bon segment...
19:58Bon positionnement, bonne stratégie, c'est la dispersion intrasectorielle dont on parle.
20:03Rekit, il y a 5 ans, était dans une situation très difficile, elle a dû aussi se réinventer.
20:07En général, vous avez le cycle des affaires et des sociétés qui se réinventent en permanence,
20:12il y en a qui savent très bien le faire, et à long terme, ce sont les sociétés gagnantes,
20:17il y en a qui ont plus de mal à le faire et souvent qui s'enferment dans des stratégies perdantes.
20:22Une fois qu'on a dit ça, comment vous abordez la question du 5 novembre dans vos métiers, Emric ?
20:29Non mais, j'ose même plus poser de questions particulières, j'en sais rien.
20:34Bon, Trump, Paris, je crois qu'on a tous regardé les valeurs, les secteurs, le niveau d'inflation...
20:40On croit qu'on est tous prêts pour le 5 novembre de ce point de vue-là. Maintenant, ça reste encore à venir, quoi.
20:45Alors techniquement, après, on dit toujours en bourse que quand on enlève une incertitude, ça permet aussi au marché de se libérer.
20:51Première incertitude, savoir, est-ce qu'on aura les résultats le 5 novembre au soir ?
20:54Ça aussi, parce que comme les...
20:56La première incertitude a levé, j'ai l'impression.
20:58... sont très serrées, en effet, ça peut être un sujet.
21:03Notre correspondant américain, juste petite parenthèse, sur la période 2000, Al Gore, c'est 2000, en Floride, où on recompte les voix,
21:08alors je ne sais plus, je n'ai plus le calendrier en tête, ça dure quand même quelques jours ou une paire de semaines,
21:13le S&P perd peut-être 7-10% pendant l'intervalle.
21:17C'est-à-dire que cette incertitude avait pesé, de non-résultats, avait pesé sur le marché.
21:22Tout à fait. Incertitude, baisse des marchés, ça, c'est quelque chose...
21:26Ça fonctionne. Ça fonctionne à peu près.
21:28Sur pas mal de sujets sur les marchés.
21:30Par contre, une fois qu'on sait, on a plutôt tendance à penser qu'un Trump est favorisé aujourd'hui par les marchés financiers.
21:38Maintenant, est-ce que ça va être suivi d'effet ou pas ?
21:41Évidemment, ça va être un Trump 2, ce n'est pas le même que le Trump 1, ça, c'est la première chose.
21:46Il n'est pas du tout dans le même environnement économique.
21:48Ça n'a rien à voir. Lui, il rêvait d'inflation. Aujourd'hui, je ne suis pas sûr que refaire beaucoup d'inflation,
21:53ça sera faisable et souhaitable, très clairement.
21:56Mais par contre, moi, j'ai plutôt tendance à dire, la seule chose, c'est qu'on connaît un petit peu mieux le personnage,
22:03donc on aura plus de facilité à l'appréhender et à appréhender ses réactions.
22:07Et puis, moi, j'ai un peu l'impression que la géopolitique a besoin d'un leadership important
22:13et que Trump peut incarner ce leadership là où Kamala Harris a un peu moins présent
22:18ou a un peu moins montré de leadership sur la scène internationale.
22:21Donc, c'est en ça que le marché a un tout petit peu plus la faveur pour Donald Trump.
22:26Trump pourrait amener une réduction du risque géopolitique.
22:31Oui, et donc, baisse de la prime de risque par rapport à ça.
22:34Donc, c'est ça qui peut être intéressant par rapport à l'élection américaine.
22:38Et on voit, ça peut compter, la baisse de la prime de risque géopolitique.
22:41Là, je vois le pétrole aujourd'hui, sur une spéculation d'une non-escalade supplémentaire au Moyen-Orient,
22:48c'est moins 6% sur les cours du pétrole.
22:50Tout le monde se demandait quelle était la taille de la prime de risque géopolitique.
22:52Ben voilà, on l'a.
22:53C'est pour ça.
22:54Vu la géopolitique qu'on a partout dans le monde, aujourd'hui, elle est assez élevée.
22:57Donc, d'avoir un tout petit peu plus de charisme au niveau du gendarme historique du monde, ça peut aider les marchés.
23:06Maintenant, bien malin celui qui va pouvoir prévoir ce que va donner l'élection.
23:10Premièrement.
23:11Et deux, les deux programmes des candidats ne sont quand même pas vraiment favorables au marché financier.
23:16Parce qu'on parle de plus de taxes, soit pour les entreprises, soit pour les ménages.
23:20Donc, dans une économie qui est avec un déficit abyssal, où les Américains...
23:25Plus de taxes d'un côté, ou moins de taxes de l'autre.
23:27Mais en tout cas, plus de déficit à l'arrivée.
23:29Plus de déficit à l'arrivée.
23:30Dans un déficit qui est juste hallucinant.
23:32C'est le seul pays, quand même, qui a compris que pour le moment, le déficit est infini.
23:35La dette est infinie.
23:36Et qu'ils peuvent faire tout ce qu'ils veulent sans que personne ne leur dise rien.
23:38Donc, pour le moment, ça les a rapportés.
23:40Puisque le niveau de vie des Américains, il est quand même à un niveau plus élevé qu'il y a dix ans.
23:46Donc, la réalité, c'est que ça a marché pour le moment.
23:49La reprise post-Covid la plus rapide de toutes les économies développées.
23:53Incroyable.
23:54Mais en faisant de la dette.
23:55Donc, il y a un moment donné, où en plus, avec des taux aussi élevés, ça coûte un petit peu cher la dette.
23:59Donc, c'est pour ça que nous, on est plutôt à penser que le scénario de la réserve fédérale,
24:04quel que soit le candidat, va être poussé pour de la baisse de taux.
24:08Notamment à cause de la charge de la dette.
24:10Qui, à un moment donné, coûte extrêmement cher aux Américains.
24:13D'accord.
24:14Donc, voilà.
24:15L'élection américaine, oui, c'est un énorme sujet.
24:17Mais les résultats et ce qui va être mis en place après, ça va être plus déterminant, quelque part,
24:26que, finalement, le résultat en lui-même.
24:29On ne sait pas comment le marché va réagir.
24:31Tout ce qu'on sait, c'est qu'enlever l'incertitude, c'est une bonne chose pour les marchés.
24:34Carlexi, est-ce que Trump peut abîmer l'exceptionalisme américain ?
24:38Ou, en tout cas, l'entamer encore un peu plus ?
24:40Aujourd'hui, les Etats-Unis peuvent...
24:42J'avais regardé un calcul d'économistes qui montrait l'exceptionalisme américain.
24:46C'est le dollar, les porte-avions, etc.
24:48Mais c'est la capacité pour les Etats-Unis d'assumer peut-être jusqu'à 20% de ratio de dette sur PIB supplémentaire
24:54par rapport aux autres pays, sans stigmatisation.
24:57Voilà, ça donne un ordre d'idée de ce que ça peut apporter comme bénéfice.
25:02Non, mais je pense que là, on touche l'un des risques majeurs pour les Etats-Unis,
25:08mais pour beaucoup d'économies développées,
25:10qui est le passage d'une expansion fiscale à plus de normalisation fiscale
25:16pour donner gage au marché financier de la soutabilité à moyen terme des plans de croissance.
25:24Des plans de croissance et des déficits publics.
25:27Donc ça, c'est un risque qu'a les Etats-Unis, qu'a l'Europe.
25:32Ça n'a pas été un gros sujet de la présidentielle américaine, le déficit.
25:36C'est pas très vendeur, je peux le comprendre.
25:38Ce n'est pas du tout un sujet, et ça n'a pas été non plus un sujet en Europe, je tiens à le dire.
25:45Mais comme toujours, les marchés financiers vont se rappeler aux souvenirs des politiques,
25:52c'est-à-dire qu'ils vont le faire par la hausse des taux.
25:54Et puis à un moment, ça va commencer à coûter cher, très cher, très très très très cher.
25:58Et puis là, vous êtes obligé de faire quelque chose.
26:01Mais sous Trump, on voit des nouveaux sommets sur le 10 ans américain arriver assez vite,
26:07ou est-ce que c'est déjà intégré ?
26:09On est revenu à 4,30, 4,70 au premier trimestre.
26:14Et puis après, c'était 5% en octobre dernier.
26:17Les scénarios à la liste rostre, c'est difficile à voir aux États-Unis.
26:21D'accord.
26:22Tout d'un coup, il y a une prise de panique.
26:24Le codé sudden stop, ça se bloque.
26:27Après, force est de constater quand même que la détention de dettes américaines
26:32par un certain nombre de gros investisseurs a tendance à baisser,
26:36que dans un contexte de géopolitique qui se tend,
26:40il n'y a pas de raison que ces gros investisseurs reviennent sur le marché, etc.
26:45Donc, c'est quand même un sujet d'offre.
26:47Sincèrement, le scénario d'offre-demande entre les émissions de dettes américaines
26:53et la demande résiduelle des investisseurs,
26:57dans un contexte en plus de guerre commerciale,
26:59où il n'y a aucune raison que la zone euro s'amuse à acheter toute la dette américaine,
27:05C'est un vrai sujet.
27:07D'autant que le Trésor américain s'est bien gardé d'aller mettre trop loin sur la courbe.
27:11Ils ont plutôt privilégié le cours.
27:13Il faudra sans doute rallonger un peu les émissions à un moment.
27:15On aura d'ailleurs le nouveau programme du Trésor, je crois, au cours de la semaine,
27:18sur le prochain programme d'émissions, etc.
27:21Ce que je veux dire par là, c'est qu'ils ne sont pas du tout dans la situation du Japon,
27:24qui a 200% de dettes sur pied.
27:26Ça ne pose pas de problème, parce que c'est eux qui les détiennent.
27:28Et qu'ils sont en plus exportateurs de notes, de capitaux, etc.
27:31Donc attention.
27:33C'est un risque que l'on a aux Etats-Unis, en Europe.
27:37Alors après, comment aborder ce phénomène ?
27:40Moi, je le dis souvent, c'est-à-dire que les risques politiques,
27:44il faut les intégrer dans son portefeuille.
27:46Par contre, savoir ce qui va se passer,
27:49et savoir comment les marchés vont agir par rapport à ce qui va se passer,
27:52sincèrement, vous avez de quoi perdre énormément d'opportunités.
28:01Donc il faut rester, à mon avis, sur ce que vous savez faire,
28:04c'est-à-dire plutôt la sélection de titres.
28:06Par contre, nous, ce qu'on fait, c'est qu'on diversifie aujourd'hui.
28:09C'est-à-dire que nous, on considère que la Trump trade est quand même bien dans les cours américains,
28:14que je suis tout à fait d'accord.
28:16Là, aujourd'hui, les investisseurs se sont placés dans une dynamique Trump.
28:22Comme c'est dans les cours, il n'y a plus grand-chose sans doute à extraire.
28:27Ce ne serait pas la même surprise qu'en 2016.
28:31En 2016, les futurs s'effondrent avant que le marché reparte très fort derrière le jour de l'élection.
28:36Une diversification, et en effet, pas arriver toute voile dehors le jour de l'élection,
28:41parce que vous pouvez avoir des surprises.
28:43On peut avoir des phénomènes d'incertitude pendant plusieurs jours,
28:47voire des meutes qui seraient en effet assez négatives.
28:52Une ambiance très différente de 2016.
28:54A priori, nous, on aborde ça en voulant plutôt réduire le risque sur cette partie-là.
29:00Florent, Trump et les marchés ?
29:02Oui, il y a beaucoup de choses qui ont été dites.
29:06Non, après, c'est une équation qui a trop d'inconnus.
29:11Est-ce qu'il y a des secteurs, quand même, où on se dit,
29:14oui, une politique ou une administration Trump versus une administration Harris,
29:19on sait que, sur le plan sectoriel, ce ne sont pas les mêmes histoires ?
29:25Il y a l'énergie, la finance, la santé.
29:29La santé que vous connaissez bien, ça m'intéresse.
29:31C'est un faux débat.
29:33Cette année, en fait, ça n'a pas été dans le débat.
29:36Ça a été complètement mis de côté du débat.
29:38Je vous l'ai dit pas mal de fois sur ce plateau,
29:40mais si Trump est élu, c'est plutôt positive santé,
29:43parce que c'est de la dérégulation.
29:45Si c'est Kamala Harris, elle va poursuivre ce qu'a fait Joe Biden.
29:48Ce n'est pas une rupture non plus.
29:52C'est vrai que ça a été…
29:54Mais encore une fois, je rejoins Pierre-Alexis Hemmerich.
29:56C'est-à-dire que vous pouvez faire tous les scénarios que vous voulez,
29:59prévoir la réaction du marché le jour J.
30:01Moi, je me rappelle de 2016.
30:03J'avais 26 ans à l'époque.
30:04Je n'ai rien compris à ce qui s'est passé.
30:07Moi, j'étais à New York à Times Square.
30:09Personne ne comprenait grand-chose non plus.
30:11La légende veut même que Trump lui-même ait été surpris.
30:13C'est-à-dire que c'est Mélania Trump.
30:15La légende veut qu'elle ait été tellement surprise
30:17que son mari soit élu qu'elle était en pleurs,
30:19avant d'arriver à la Maison Blanche.
30:21Parce que ce n'était pas prévu, visiblement,
30:23dans le programme de Mélania Trump,
30:25la suite des quatre ans à la Maison Blanche.
30:27Et l'ourage prenait 20 %.
30:29Oui, oui, oui.
30:30Non, mais après, si je prends un peu de recul
30:32sur l'économie américaine,
30:34sur ces élections, et si on regarde un peu plus loin,
30:36moi, je constate que, un,
30:38l'économie américaine, elle reste solide.
30:40Et l'histoire récente, quand même,
30:42nous a prouvé que les entreprises
30:44ont une capacité d'adaptation qui est absolument extraordinaire.
30:46Donc, quel que soit le candidat,
30:48des entreprises qui ont vécu le Covid,
30:50le choc des chaînes d'approvisionnement,
30:52le conflit en Ukraine, etc.,
30:54ça va swinguer un petit peu,
30:56mais elles s'adapteront.
30:58Si Trump relance le fossile,
31:00ce n'est pas pour ça que les GAFAM
31:02s'adapteront de privilégier l'énergie propre
31:04et l'électricité potentiellement issue du nucléaire
31:06pour alimenter leur data center.
31:08La transition, elle se fait comme ça aussi.
31:10Oui, les GAFAM voient après Trump.
31:12Donc, voilà,
31:14à court terme, ça peut bouger.
31:16Maintenant, moi, ce que j'ai compris
31:18de Powell, depuis Jackson Hole,
31:20c'est qu'en fait,
31:22il a analysé ce choc inflationniste
31:24comme un choc d'offres,
31:26et il vous dit, aujourd'hui, c'est terminé.
31:28Et on est sur quelqu'un qui est redevenu
31:30pro croissance, qui privilégie son
31:32croissance plutôt que l'inflation.
31:34Donc, dans ce cadre-là, c'est difficile
31:36d'être très pessimiste à moyen terme.
31:38Sur le court terme, il va y avoir un peu de mouvements.
31:40Et alors, si je pousse
31:42le bouchon un peu plus loin,
31:44si l'inflation se maintient sur ces niveaux-là,
31:46même réaccélère un tout petit peu,
31:48et qu'on a quand même des baisses de taux,
31:50ça, c'est home run pour les equity.
31:52C'est le scénario idéal.
31:54C'est le sweet spot.
31:56C'est assez difficile d'être très pessimiste.
31:58Il y aura de la volatilité.
32:00Il faut regarder un peu plus loin que l'élection.
32:02Alexi ?
32:04Oui, il y a un facteur peut-être
32:06qui peut être différent
32:08des autres élections,
32:10c'est ces histoires de nomination.
32:12Oui, il risque de changer beaucoup, beaucoup de monde.
32:14Et donc ça, attention,
32:16c'est ce qui s'y rajoute,
32:18à mon avis, au phénomène de volatilité.
32:20Donc, un peu de questionnement
32:22sur la force des institutions américaines,
32:24sur qu'est-ce que devient
32:26la Fed post-Powell,
32:28si Powell est sorti ?
32:30D'un nouvel, je crois qu'il avait dit
32:32qu'il n'avait pas forcément envie
32:34de le virer, quoi.
32:36Oui, mais il l'a dit avant
32:38qu'il voulait le virer.
32:40Le problème, c'est qu'on ne sait pas.
32:42On ne sait plus.
32:44Donc voilà, je pense que
32:46ça, ça...
32:48Mais dans les administrations, important aussi,
32:50moi, je me souviens, le premier mandat,
32:52le temps qu'il avait fallu pour Trump
32:54grâce à chaque fois le renouvellement
32:56des personnes à la tête des administrations, etc.,
32:58ça avait pris énormément de temps.
33:00On verra cette fois s'il est mieux préparé
33:02de ce point de vue-là.
33:04Le fameux état profond.
33:06J'ai cru comprendre, là aussi, dans ses discours,
33:08mais il y a déjà quelques temps,
33:10que pour le coup, sur ce point-là,
33:12il s'était beaucoup mieux préparé qu'en 2016.
33:14Puis il y a toujours une grande incertitude
33:16sur qui aura la chambre, qui aura le Sénat.
33:18Il y a pléthore de scénarios.
33:20Une victoire de Trump à la présidentielle,
33:22c'est quand même une probabilité supérieure
33:24d'avoir le clean sweep,
33:26c'est-à-dire vraiment la vague
33:28qui emporte également...
33:30Le clean sweep démocrate est très peu probable.
33:32Voilà, c'est ça.
33:34À l'inverse, le clean sweep démocrate est très peu probable,
33:36même en cas, évidemment, de victoire d'Aris.
33:38Ce qui est inquiétant,
33:40c'est que quand on regarde un peu
33:42les gérants et les allocataires d'actifs,
33:44tout le monde a un peu ce scénario de baisser les allocations
33:46juste avant l'élection,
33:48et pourtant, le marché continue à monter.
33:50C'est là où, aujourd'hui,
33:52on sent que le marché a envie de voir
33:54aussi un petit peu plus loin, en effet,
33:56que ces élections
33:58qui vont apporter cette volatilité.
34:00Oui, peut-être, ou peut-être pas,
34:02mais en tout cas, pour le moment,
34:04on reste quand même dans un scénario global
34:06où, oui, on favorise la croissance.
34:08Les banques centrales sont en train de favoriser la croissance
34:10aux États-Unis.
34:12Et parce qu'aujourd'hui, il y a un peu un gagnant,
34:14et puis après, il y a pas mal de grands perdants à côté.
34:16On a une Europe qui est toujours très faible
34:18et qui n'arrive pas à sortir la tête de l'eau,
34:20et une Chine qui, aujourd'hui,
34:22était une économie alternative,
34:24quelque part forte et puissante,
34:26qui va coup de mesurette
34:28pour essayer de redynamiser son économie.
34:30Ils n'ont pas du tout les mêmes notions de temps
34:32que les Américains
34:34qui veulent tout dans l'instantanéité
34:36la plus totale,
34:38là où les Chinois, ils ont une génération
34:40pour faire les changements qu'ils souhaitent.
34:42Donc, là, ce qui se passe en Chine,
34:44vous ne l'analysez pas comme un game changer immédiat
34:46qui redonne une place à la Chine
34:48différente, en tout cas sur le plan de l'investissement,
34:50que ce qu'elle a eu depuis quelques années.
34:52Non, malheureusement, la Chine,
34:54elle prend des mesures au fur et à mesure
34:56parce qu'elle a le temps, elle adresse les problèmes
34:58là où ils sont les plus importants,
35:00tout ce qui touchait à l'immobilier,
35:02à la promotion immobilière.
35:04Ensuite, ils s'attaquent comment à la suite ?
35:06Ils ont commencé par la base.
35:08Ils ont repris en main leur population.
35:10Ça, ça a été post-Covid.
35:12Ils ont enfermé, ils les ont pressurisés.
35:14Ils ont repris en main,
35:16ils leur ont enlevé les jeux vidéo,
35:18ils leur ont enlevé beaucoup de choses,
35:20beaucoup de libertés quelque part
35:22et du libéralisme dans lesquels ils avaient été
35:24depuis plus de 20 ans
35:26où c'était open bar, toutes les marques.
35:28Et maintenant, c'est une honte de consommer
35:30des grandes marques quasiment pour certains en Chine.
35:32C'est ce que nous expliquent en tout cas
35:34certaines sociétés du luxe.
35:36C'est pour ça qu'aujourd'hui, la Chine,
35:38elle reprend brique après brique,
35:40mais avec un temps, une échelle de temps
35:42que celle des Américains.
35:44Donc vous dites qu'il ne faut pas attendre des résultats,
35:46même sur les comptes d'entreprises exposés à la Chine ?
35:48Même si c'est sûrement en plus la bonne stratégie
35:50parce que c'est celle qui permet de remettre des bases saines.
35:52Ils ont les moyens.
35:54Ils ont aujourd'hui tous les moyens qu'ils veulent
35:56pour prendre relance.
35:58Et s'ils ne le font pas, c'est qu'il y a une raison
36:00et c'est que justement, ils veulent repartir sur quelque chose de sain
36:02et clairement avec le temps,
36:04normalement, si on voit que
36:06tout le reste est surendetté
36:08et à un moment donné, la dette devient insoutenable
36:10pour les pays développés que sont principalement
36:12les Etats-Unis ou l'Europe,
36:14eux, ils auront peut-être,
36:16c'est là où ils seront peut-être les gagnants de demain.
36:18Donc on va en avoir toujours un petit peu
36:20parce qu'ils peuvent tout faire à tout moment.
36:22Ça, c'est très clair.
36:24Ils ont les moyens de tout faire.
36:26Depuis fin septembre, effectivement, il y a eu un effet surprise
36:28majeur quand même dans le spectre,
36:30l'ampleur, la profondeur des annonces.
36:32Parce que ça y est, on repart dans une trajectoire
36:34qui est très différente.
36:36Là, on était dans une trajectoire qui était restrictive
36:38et là, on repart dans une trajectoire constructive.
36:40Donc c'est vraiment deux choses très différentes.
36:42C'est pour ça qu'aujourd'hui, on remet un peu
36:44d'Asie et de Chine dans les comptes.
36:46Donc voilà, c'est un petit peu
36:48les changements qu'on peut avoir.
36:50On parlait de diversification tout à l'heure.
36:52Il y a une porte de diversification qui s'ouvre à nouveau
36:54pour des investisseurs.
36:56Florent, sur la Chine, qu'est-ce que vous en retirez à ce stade ?
36:58J'abonde dans le sens d'Emeric.
37:00Alors moi, j'ai quand même une dissonance cognitive
37:02sur la Chine, c'est-à-dire qu'effectivement, les fondamentaux,
37:04quand je suis une analyse fondamentale
37:06et qualitative, ça reste quand même assez compliqué.
37:08Je pense que le plan de relance,
37:10il était clairement nécessaire. Est-ce qu'il serait suffisant ?
37:12Je n'en ai aucune idée.
37:14On est dans un contexte où l'économie
37:16est beaucoup plus manufacturière qu'avant,
37:18donc à relancer, c'est plus difficile.
37:20Les grandes tendances, la démographie,
37:22les barrières douanières, les relocalisations,
37:24ce n'est pas un plan de relance qui va changer tout ça.
37:26Maintenant, quand je réanalyse
37:28les choses d'un point de vue plus
37:32comportemental, technique,
37:34j'ai des très bons signaux,
37:36notamment sur le Hang Seng,
37:38l'indice tech chinois,
37:40où en fait, la participation de cet indice-là
37:42n'a pas cessé d'augmenter
37:44depuis des mois. Il y a des entreprises
37:46qui surperformaient non seulement leur indice local,
37:48mais aussi les indices mondiaux
37:50des semaines avant.
37:52Et forcés de constater
37:54que le mouvement,
37:56il a été très impulsif
37:58et il s'est fait dans un scepticisme
38:00qui est absolument massif
38:02et qui continue de perdurer,
38:04j'ai l'impression.
38:06Donc là, j'ai un peu tous les ingrédients pour avoir un indice
38:08qui, à minima, se stabilise,
38:10voire se fait un retournement aussi.
38:12Je suis assez d'accord avec l'approche.
38:14Et donc, c'est une carte de diversification pour ceux qui veulent ?
38:16C'est toujours pareil, si le client vous dit
38:18« je ne veux pas de Chine », ce n'est pas la peine d'insister.
38:20Par contre, je suis d'accord avec l'approche d'Emmerich,
38:22c'est-à-dire qu'il faut commencer à remettre un petit peu.
38:24Maintenant, je ne pense pas que ce soit le bon plaid
38:26de jouer des acteurs européens ou américains
38:28exposés à la Chine.
38:30On le voit ce matin avec Aristide Philips,
38:32je veux dire, ils ont blâmé la Chine
38:34pendant tout le call.
38:36Ça n'empêche pas le titre de perdre entre 15 et 20%.
38:38En revanche, je pense que
38:40les acteurs qui sont plus locaux...
38:42Quitte à faire de la Chine,
38:44autant le faire avec des acteurs chinois.
38:46De toute façon, il y a une volonté
38:48du gouvernement chinois de consommer local.
38:50Alibaba est un exemple
38:52où, au-delà des thématiques de cloud
38:54et de fintech, on peut jouer cet e-commerce
38:56chinois qui est très local.
38:58Il faut savoir qu'Alibaba
39:00valait 300 dollars sur l'ADR
39:02il y a 3 ans et ça vaut 95
39:04malgré un rebond énorme.
39:06Ça a été divisé par plus de 3.
39:08C'est un free cash flow
39:10yield, un rendement
39:12de trésorerie énorme.
39:14Ça a une valorisation, ça se paye 10 fois
39:16le BPA.
39:18Moi, j'en avais avant.
39:20J'ai souffert avant.
39:22Je ne profite pas du rebond pour la sortir.
39:24Au contraire, là, je cherche
39:26des portes pour renforcer et en remettre.
39:28Sur la Chine, qu'est-ce que ça peut apporter
39:30à la big picture, un peu global
39:32macro, selon vous ?
39:34Je crois que c'est assez enraisonnant avec ce qu'on a dit.
39:36Attention, top-down, bottom-up.
39:38En top-down,
39:40ça va être dur.
39:42C'est pas évident.
39:44La démographie, le changement
39:46de modèle économique, très exportateur
39:48où il faut faire un modèle qui est plus équilibré
39:50qu'on s'en...
39:52On sait très bien qu'ils sont capables
39:54de le faire parce qu'ils ont des vues longues.
39:56Par contre, dans un temps boursier,
39:58ça peut être très très loin à mettre en œuvre
40:00avec des résultats
40:02qu'on verra dans sans doute
40:0415-20 ans. C'est pas évident.
40:06Par contre, il n'en reste pas moins
40:08et je suis tout à fait d'accord que ça n'exclut
40:10pas le fait qu'il y a
40:12des entreprises qui ont
40:14une réussite exceptionnelle
40:16et qui sont leaders.
40:18Et qui ne sont pas ininvestissables.
40:20Qui ne sont pas ininvestissables.
40:22Voilà. Que je vois mal comment
40:24la capacité
40:26des leaders occidentaux
40:28à les rattraper.
40:30Sur la partie électrique, ça va être quand même très très compliqué.
40:32Quoi que vous regardiez.
40:34Quelle que soit la façon dont vous le regardiez.
40:36Donc...
40:38Et vous avez la même chose sur la partie
40:40FinTech, e-commerce.
40:42Donc il y a vraiment des segments
40:44où il est bon
40:46d'investir. Et le gros avantage
40:48que vous avez sur la bourse, c'est que si
40:50malheureusement il se passe
40:52des chocs géopolitiques qui font que
40:54ça devient moins investissable, vous pouvez
40:56vendre. Contrairement
40:58à quelqu'un qui fait un investissement direct
41:00en Chine. J'entends.
41:02Donc je pense que
41:04c'est intéressant en
41:06carte de diversification.
41:08De façon évidemment mesurée et autre.
41:10Parce qu'il y a évidemment
41:12derrière un risque géopolitique qui
41:14là est
41:16présent et va rester présent
41:18et sans doute va
41:20malheureusement avoir tendance à monter.
41:22Mais par contre,
41:24c'est intéressant parce que vous avez
41:26vraiment des know-how en Chine
41:28qui sont extrêmement
41:30attractifs et sur lesquels ils ont encore
41:32un boulevard. A propos,
41:34parlons de Tech, mais de TechUS, puisque ça va être la semaine
41:36de la TechUS.
41:38Pour venir valider les derniers
41:40sommets du Nasdaq, c'est ça Emric ?
41:42En théorie oui.
41:44Pour les résultats de Microsoft.
41:46Ça a été quand même
41:48une histoire sans faille.
41:50Depuis quelques années en tout cas.
41:52Parce que c'est une société qui s'est réinventée.
41:54Alphabet,
41:56grosse publication parce que Alphabet
41:58fait quand même l'objet de pas mal
42:00de controverses aujourd'hui
42:02et pas mal d'histoires autour
42:04de la justice américaine
42:06et européenne.
42:08Mais pour le coup, très bonne activité
42:10sur
42:12aujourd'hui le
42:14cloud notamment.
42:16Là aussi, ça devrait quand même être plutôt positif.
42:18On a en tout cas
42:20tous les signes pour avoir
42:22un Nasdaq qui poursuit sa hausse.
42:24C'est pour ça que tout à l'heure on parlait de
42:26vendre. C'est peut-être justement le dernier
42:28petit run qui va nous permettre
42:30cette semaine de pouvoir faire les allègements
42:32dans les comptes. Parce que
42:34encore une fois, on a vu des
42:36services Now qui ont publié, c'était très bon.
42:38Toute cette activité du cloud,
42:40toute cette activité de l'intelligence artificielle,
42:42elle nous montre quand même qu'il y a de la demande,
42:44que la demande est très forte. On en parlait tout à l'heure
42:46sur Walmart. Ils utilisent
42:48évidemment aujourd'hui ça, c'est un argument.
42:50On a connu les points com,
42:52on a connu pas mal de choses
42:54sur des secteurs
42:56spécifiques, mais
42:58le secteur de la tech et de l'IA aujourd'hui
43:00reste pour le moment
43:02encore un leader
43:04des indices et
43:06les dernières publications nous ont montré qu'il y avait
43:08encore de la marge pour
43:10la hausse. Pourquoi pas ?
43:12Florent, effectivement, entre
43:14ASML qui a déçu mais
43:16TSMC le lendemain qui a envoyé un signal
43:18très puissant, justement, le signal
43:20sur l'IA, il est où aujourd'hui
43:22et qu'est-ce qu'il nous dit ?
43:24ASML justement, c'était marrant
43:26d'écouter le CEO d'ASML parce qu'il
43:28l'a dit, en fait, sans l'IA
43:30le marché des semi-conducteurs serait triste.
43:32Parce qu'en fait, là où ça a pêché
43:34sur ASML, c'est pas sur l'IA, c'est sur la partie
43:36industrielle et anti-automobiles.
43:38Et puis, vous savez,
43:40à ASML, maintenant, la machine fait
43:42300 millions d'euros-pièces, donc
43:44vous ratez 3-4 machines.
43:46Deux prises de commandes en moins et c'est un écart
43:48parfois énorme. Mais par ailleurs,
43:50en fait, il y a eu des bons signaux. Emric l'a dit,
43:52il y a eu SAP qui était bien, il y a eu TSMC
43:54vous l'avez dit, il y a eu Vertif. Vous savez, Vertif,
43:56c'est les liquides de refroidissement dans les
43:58datacenters
44:00qui appuient bien le carnet de commandes.
44:02Donc, pour l'infrastructure IA,
44:04on est encore dans une demande
44:06très puissante. Alors, je pense que c'est une
44:08thématique qui est bien comprise du marché
44:10mais qui va continuer parce que, de toute façon,
44:12les innovations sont encore là.
44:14JGPT, la dernière version, la 4.0,
44:16elle est plus efficace,
44:18elle va plus vite,
44:20elle a une capacité de raisonnement qui est meilleure
44:22encore. Donc, je pense que les investissements
44:24vont continuer. Alors, pour moi,
44:26la prochaine vague, et je pense qu'Emric sera d'accord avec moi,
44:28c'est sur le software. Et comme disait
44:30Emric sur la publication
44:32de ServiceNow, le taux
44:34d'adoption de leur solution IA,
44:36ça y est, il commence à prendre vraiment.
44:38Il y avait le CEO, Bill McDermott, qui disait
44:40qu'on est passé de la phase
44:42d'expérimentation à la phase de sélection
44:44d'application. Voilà, c'est
44:46en train de se faire. Alors, il faut être sélectif
44:48parce que ça va très vite
44:50dans ce domaine-là. Il y a des acteurs comme ServiceNow
44:52justement qui vont plus vite que d'autres.
44:54Mais je pense qu'il y a la vague d'histoire
44:562025 pour l'IA.
44:58L'infrastructure sera là mais le software
45:00il y a encore du potentiel. Et puis, il y a un peu d'énergie aussi
45:02entre les deux, moi je le dis souvent.
45:04Ça c'est la thématique de l'infrastructure.
45:06C'est dans l'infra.
45:08Vistra est la société
45:10du S&P 500
45:12qui fait la meilleure performance boursière depuis le 1er janvier.
45:14Constellation doit être pas mal non plus.
45:16Quand Nvidia nous fait un petit
45:18200% d'euros depuis le 1er janvier.
45:20Alors, c'est pas les mêmes tailles de capices.
45:22J'ai regardé Vistra, ça doit être 100 fois moins gros
45:24que Nvidia.
45:26Je ne connaissais pas Vistra
45:28mais ils font de l'énergie,
45:30je le raconte à tous les gens maintenant,
45:32de l'électricité et notamment nucléaire.
45:34Pour alimenter les data centers.
45:36Merci beaucoup messieurs, merci d'avoir été des invités
45:38de Manette Marché pour démarrer cette semaine.
45:40Florent Martigny, Trecento Asset Management,
45:42Emeric Didet, Pergam et Pierre-Alexis Dumont
45:44Sycomore Asset Management.
45:56Le dernier quart d'heure de Smart Bourg,
45:58chaque lundi, c'est le quart d'heure
46:00américain pour parler de
46:02la vie économique et politique américaine.
46:04Pierre-Yves Dugas est avec nous en visioconférence,
46:06notre correspondant américain.
46:08Bonsoir et bienvenue Pierre-Yves.
46:10Je crois que plus personne qui observe
46:12les marchés financiers n'a de doute de ce point de vue là.
46:14Les marchés et Wall Street
46:16attendent Donald Trump.
46:18Alors écoutez, j'ai procédé
46:20à un sondage extrêmement scientifique.
46:22Moi-même,
46:24avec mes petits doigts potelés,
46:26j'ai téléphoné à tous mes amis démocrates.
46:28Ça n'a pas pris très longtemps.
46:30Et il n'y en a aucun
46:32qui pense que Kamala Harris va gagner.
46:34C'est un sondage
46:36hautement scientifique.
46:38Je vous signale aussi, ça va peut-être
46:40vous surprendre, que plus de 34 millions
46:42d'Américains ont déjà voté.
46:44C'est beaucoup,
46:4634 millions.
46:4841%
46:50de ces Américains
46:52qui ont déjà voté
46:54étaient inscrits sur les listes électorales
46:56en tant que démocrate.
46:5835%
47:00étaient inscrits en tant que républicain.
47:02C'est ce chiffre de 35
47:04qui est important parce que
47:06dans les précédents cycles d'élection,
47:08les républicains
47:10ne croyaient pas aux votes anticipés
47:12et d'ailleurs, ils suivaient la recommandation
47:14suicidaire de
47:16Donald Trump qui leur disait
47:18non, non, ceux qui votent à l'avance sont des tricheurs.
47:20Alors cette année,
47:22le mot semble-t-il est bien passé,
47:24les consignes sont passées,
47:26les républicains se bougent presque autant
47:28que les démocrates.
47:30Alors est-ce qu'on a un phénomène de cannibalisation ou non,
47:32je n'en sais rien,
47:34mais c'est une raison de plus pour les démocrates
47:36de transpirer.
47:38Alors Wall Street mise sur une victoire
47:40de Donald Trump,
47:42Wall Street peut se tromper
47:44et comme vous le disiez
47:46avec nos invités il y a quelques minutes,
47:48en cas de victoire
47:50de Donald Trump, très vraisemblablement
47:52il y aura aussi
47:54au moins un Sénat républicain
47:56et dans cette configuration-là,
47:58quelles sont les valeurs
48:00qui pourraient en profiter
48:02et là je mets en garde
48:04ceux qui nous écoutent,
48:06les grands fonds sont certainement déjà positionnés
48:08sur ces valeurs-là,
48:10si vous voulez faire du trading contre les très gros,
48:12vous risquez d'avoir de très mauvaises surprises
48:14mercredi matin.
48:16En revanche,
48:18à l'horizon de trois ans,
48:20il n'est pas déraisonnable
48:22de chercher des secteurs qui ont tout
48:24à gagner d'une nouvelle administration
48:26républicaine, surtout si le Congrès
48:28soutient les efforts
48:30de dérèglementation promis
48:32par Donald Trump
48:34et on a évidemment le secteur bancaire,
48:36le secteur de l'énergie,
48:38le secteur des médias, les compagnies aériennes
48:40qui pourraient
48:42bénéficier
48:44d'une plus grande tolérance
48:46de la part des autorités réglementaires
48:48dans les opérations de fusion, puisque une des caractéristiques
48:50de l'administration Biden
48:52a été de chercher à bloquer
48:54toutes les grosses opérations d'acquisition
48:56des gens
48:58du Federal Trade Commission,
49:00du département de la justice,
49:02se sont vraiment employés pour empêcher
49:04tout cela et ça risque de changer
49:06nettement si jamais Donald Trump
49:08revient au pouvoir.
49:10Vous parliez d'une valeur
49:12originale qui
49:14était de nature à profiter de l'engouement
49:16pour les serveurs et l'intelligence artificielle.
49:18Il y en a une qui a déjà beaucoup grimpé,
49:20c'est GEO Group.
49:22Vous connaissez GEO Group ?
49:24C'est une société qui donne beaucoup d'argent
49:26à la campagne de Donald Trump parce qu'elle est
49:28convaincue qu'en cas d'élection
49:30de Donald Trump, elle va remporter
49:32à nouveau beaucoup de contrats. Ils sont spécialisés
49:34dans les prisons, les centres de détention
49:36qui sont là
49:38pour garder les migrants
49:40qui sont en instance
49:42d'expulsion ou en instance d'admission.
49:44Ils opèrent
49:46beaucoup de centres
49:48comme ça pour la police aux frontières
49:50américaines. Ils ont plus de 18 000
49:52employés. C'est une société qui n'est
49:54pas bon marché. GEO Group
49:56a reçu au prix bénéfice de 69.
49:58Mais c'est quelque chose
50:00qui peut-être mérite qu'on y jette un coup d'œil.
50:02Très intéressant.
50:04Je ne me souvenais plus mais je m'en
50:06souviens maintenant qu'il y a des groupes,
50:08des opérateurs de prisons,
50:10de centrales prisons qui sont
50:12cotées aux Etats-Unis.
50:18Il faut évoquer une surprise Harris
50:20ou pas ? Si il y avait une surprise Harris,
50:24où est-ce qu'on a définitivement enterré cette hypothèse-là,
50:26Pierre-Yves ?
50:28Non, les jeux ne sont pas faits.
50:30Les jeux ne sont pas faits.
50:32Il est possible que les sondages se trompent.
50:34Ce qui est frappant,
50:36c'est cette disparité,
50:38si j'ose dire, entre le grand
50:40sondage national qui nous donne
50:42Kamala Harris en tête
50:44peut-être d'un, voire deux petits points
50:46et les
50:48sondages dans les
50:5050 Etats qui participent à l'élection
50:52y compris dans la petite dizaine
50:54que l'on qualifie d'Etats pivots
50:56qui montrent
50:58des écarts extrêmement faibles
51:02plutôt favorables à Donald Trump.
51:04Mais on sait que
51:06les 49%
51:08qui sont crédités
51:10dans le sondage national
51:12pour Kamala Harris
51:14représentent
51:16en fait deux choses.
51:18D'abord, vous noterez qu'on est en dessous de 50.
51:20Deuxièmement,
51:22ce 48-49
51:24qu'on attribue à Kamala Harris
51:26contre 46-47 à Trump
51:28reflète des 60%
51:30d'avance en Californie,
51:32dans l'Etat de New York, dans l'Illinois,
51:34dans l'Atlantique, dans l'Atlante,
51:36chez moi,
51:38et que, par définition,
51:40cette avance ne sert à rien.
51:42Il est vrai
51:44qu'il y a d'autres Etats
51:46où Donald Trump jouit
51:48d'une avance considérable.
51:50La Floride, le Texas,
51:52pas autant que d'habitude.
51:54On pourrait avoir des petites surprises
51:56dans la sénatoriale au Texas, par exemple.
51:58Et bien sûr, dans tous les Etats du Sud,
52:00il est donné largement en tête.
52:02Les sondeurs
52:04les plus indépendants
52:06disent depuis des mois qu'il faut
52:08au candidat démocrate qui s'appelle Joe Biden
52:10ou Kamala Harris au moins 5 ou 6 points d'avance
52:12pour gagner.
52:14Elle ne les a pas aujourd'hui.
52:16Elle est loin de les avoir,
52:18ce qui fait dire à Wall Street et à beaucoup d'autres gens
52:20que probablement Donald Trump va gagner.
52:22Est-ce qu'il ne fait rien dire
52:24aux grands journaux américains
52:26de la presse
52:28de l'establishment
52:30contre la tradition ?
52:32Le Washington Post,
52:34le Los Angeles Times
52:36ne prendront pas parti
52:38ou n'écrireont pas d'éditoriaux
52:40de soutien
52:42à la candidate démocrate ?
52:44C'est un psychodrame
52:46dans la rédaction
52:48du Washington Post
52:50et dans la rédaction du Los Angeles Times.
52:52Parce que
52:54semble-t-il
52:56sur intervention indirecte
52:58ou directe de leurs propriétaires
53:00respectifs, Jeff Bezos dans le cas
53:02du Washington Post,
53:04le docteur Patrick Soon-Shiong
53:06dans le cas du Los Angeles Times,
53:08ces deux prestigieuses
53:10publications
53:12qui sont archi-pro-démocrates,
53:14tout le monde le sait,
53:16ne vont pas explicitement
53:18dans leur page éditoriale appeler leur lecteur
53:20à voter démocrate.
53:22Alors, démission en cascade
53:24aux LA Times, mais aussi
53:26aux Washington Post, où des personnalités
53:28importantes de la rédaction sont parties
53:30en claquant la porte.
53:32De deux choses l'une.
53:34Ou bien,
53:36comme le disent les syndicats des journalistes
53:38dans les deux publications,
53:40le propriétaire du journal a peur
53:42de la colère de Donald Trump
53:44qui
53:46a reproché déjà dans le passé
53:48au Washington Post d'avoir été
53:50extrêmement cruel à son égard.
53:52Et Jeff Bezos a beaucoup de contrats
53:54avec le gouvernement fédéral.
53:56Non seulement
53:58indirectement
54:00par le biais du cloud
54:02et de Amazon Web Services,
54:04mais aussi pour l'autre société
54:06dont il est propriétaire,
54:08Blue Origin, qui a des contrats avec la NASA.
54:10Et que donc, pour ne pas mettre en danger
54:12ces contrats sous l'effet d'une éventuelle colère
54:14de Donald Trump, Jeff Bezos
54:16aurait pu téléphoner à Will Lewis,
54:18le patron du Washington Post,
54:20en lui disant, écoute, cette année, on ne va rien dire
54:22il va m'inventer une histoire
54:24comme quoi c'est un retour à nos origines,
54:26puisque c'est vrai,
54:28avant 1976,
54:32le Post ne recommandait pas
54:34à ses électeurs de voter
54:36pour un candidat démocrate.
54:38Mais quand il l'a recommandé, il a toujours recommandé
54:40de voter pour un candidat démocrate.
54:42Donc il n'y a vraiment pas beaucoup de suspense.
54:44Moi, ce que je crois,
54:46ce qui est fondamental dans cette affaire,
54:48si vous regardez n'importe
54:50quelle entreprise de service
54:52ou même dans le secteur manufacturier,
54:54que vous faites un sondage et que vous apercevez
54:56que 31%
54:58seulement
55:00de ses clients
55:02lui font confiance.
55:04C'est le cas de la presse aujourd'hui.
55:0631% des Américains font confiance
55:08à la presse aujourd'hui. C'est une catastrophe.
55:1070% des lecteurs
55:12et des auditeurs ne font pas confiance
55:14aux produits.
55:16Quand on est propriétaire d'une entreprise comme ça,
55:18on a envie que ça change, forcément.
55:20Le Washington Post
55:22a perdu beaucoup d'argent l'an dernier.
55:24Il en perd encore probablement maintenant.
55:26Il arrive à un moment où même quand on est riche
55:28comme Jeff Bezos, on veut un petit peu
55:30reprendre les choses en main.
55:32Je pense que c'est ce qui se cache
55:34derrière cette affaire
55:36de...
55:38cette prise de décision de ne pas explicitement
55:40appeler l'électeur à voter pour un candidat démocrate.
55:42C'est le début d'une reprise en main
55:44qui viserait...
55:46L'objectif business,
55:48c'est regagner un peu
55:50de crédibilité d'une électorat.
55:52On ne peut pas
55:54prétendre que 70%
55:56de votre clientèle
55:58potentielle est
56:00idiote, sous-informée,
56:02raciste.
56:06Il y a un moment
56:08où il faut arrêter d'écrire pour soi-même.
56:12Ça me rappelle le papier de cet ancien
56:14journaliste du New York Times
56:16qui s'était exprimé dans les collins
56:18de The Economist.
56:20Il disait que le New York Times
56:22est devenu une publication
56:24d'une élite wokiste
56:26qui écrit pour elle-même
56:28à propos des Etats-Unis.
56:30C'est un pays qui n'existe pas.
56:32Quand vous achetez
56:34le Washington Post aujourd'hui,
56:36vous n'avez que
56:38des articles
56:40activistes hystériques.
56:42Ça tue beaucoup de crédibilité.
56:44Il y a un point qui,
56:46de mon point de vue, est fondamental.
56:48C'est, fin juin, le débat
56:50télévisé devant plus de 50 millions
56:52d'Américains entre Joe Biden
56:54et Donald Trump.
56:56En 10 minutes,
56:5851 millions d'Américains
57:00ont vu que la grande presse
57:02ne leur avait pas dit la vérité
57:04sur la sénilité de Joe Biden.
57:06La preuve était faite.
57:08Elle était éclatante.
57:10Toute cette presse avait
57:12choisi,
57:14dans son narratif,
57:16d'accréditer l'idée selon laquelle
57:18Joe Biden méritait absolument,
57:20en dépit de son grand âge
57:22et de ses signes de sénilité,
57:24de rester à la Maison-Blanche
57:26parce que le danger supérieur
57:28était d'éviter à tout prix
57:30que Donald Trump revienne à la Maison-Blanche.
57:32Je pense que ce soir-là,
57:34la presse américaine a perdu
57:36beaucoup de crédibilité,
57:38car la seule publication qui avait,
57:40quelques semaines auparavant,
57:42osé, dans un reportage exceptionnel,
57:44en interrogeant des dizaines de sources,
57:46mettre en lumière
57:48le fait que,
57:50non seulement Donald Trump était octogénaire,
57:52mais qu'il ne pouvait pas fonctionner
57:54normalement plus de 5-6 heures par jour.
57:56Merci beaucoup,
57:58Pierre-Yves.
58:00Merci pour ce quart d'heure américain.
58:02On se reparle évidemment la semaine prochaine.
58:04On vous retrouvera même plusieurs fois la semaine prochaine.
58:06Il y a beaucoup de choses autour du 5 novembre, je crois.
58:08On aura l'occasion d'en reparler également
58:10dans la foulée avec vous à l'antenne.
58:12Pierre-Yves Duguay avec nous chaque lundi
58:14dans ce quart d'heure américain
58:16de Smartboard sur Be Smart For Change.