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00:00Le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:04Et on est ensemble pour commenter l'actualité, pour les débats.
00:08Mettez-vous d'accord aujourd'hui autour de Kévin Bessuet, professeur d'histoire en Seine-Saint-Denis.
00:13Bonjour Kévin, c'est les vacances, on en profite, on est content de vous avoir.
00:17Gilles Gansman est resté avec nous, journaliste Média Sud Radio.
00:21Alexis Bachelet, maire adjoint à Colombes. Bonjour Alexis.
00:25Alex Darmon, journaliste politique.
00:27On vous retrouve tous les vendredis matins face à Éric Tegner dans la matinale de Patrick Roger,
00:32enfin dans La Vérité en face plus précisément, à 9h.
00:35Et puis également votre chaîne sur Youtube, les Indécis, chaîne de débats politiques.
00:40Évidemment, le budget encore et toujours avec des points qui font débat.
00:45Faut-il taxer l'alcool et les boissons sucrées ?
00:49Faut-il supprimer un deuxième jour férié ?
00:52Trois jours de carence pour les fonctionnaires, c'est ce qui est évoqué également.
00:55Et puis tout de même, ce qui se passe à Rennes, un enfant de 5 ans blessé par balle.
01:00Son père était visé, c'est ce jeune enfant qui a reçu deux balles visiblement dans la tête.
01:09Il est entre la vie et la mort.
01:11Et M. Retailleau, notre ministre de l'Intérieur, a déclaré la guerre au narcotrafic.
01:15Ce serait très bien s'il y avait des résultats.
01:18On va commencer avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
01:21Alors Alexis, c'est un coup de cœur sportif.
01:24Oui absolument, c'est un coup de cœur pour un jeune sportif français
01:30qui nous avait déjà fait vibrer pendant les Jeux Olympiques.
01:32C'est Félix Lebrun, qui avait déjà fait des choses extraordinaires pendant les Jeux Olympiques.
01:41Et qui vient de gagner son premier grand tournoi international.
01:46Mais c'est la première fois qu'un Français gagne un tournoi.
01:50Et puis il a battu son frère.
01:52Il a battu son frère, puis un Chinois, puis un Japonais en finale.
01:55Absolument.
01:56Et donc, ce n'est quand même pas tous les jours qu'on a un Français qui gagne,
02:0318 ans, dans un sport où on n'était pas toujours mauvais, mais pas non plus au sommet.
02:09Et on peut imaginer, il a l'air d'avoir la tête sur les épaules, d'être bien entouré par sa famille.
02:14Il y a son frère aussi qui est un très très bon joueur, qui est son frère aîné.
02:18Et donc, on peut espérer peut-être qu'il domine sa discipline du tennis de table pendant quelques années.
02:25On ne va pas s'enflammer, mais quand même, vu la précocité, le talent, ils ont l'air de respirer.
02:32En espérant que l'argent ne leur monte pas la tête.
02:35Moi j'ai passé un extrait de Zappi où les contrats publicitaires deviennent totalement dingues.
02:40Actuellement, on peut les voir dans une publicité.
02:43En Chine, ils sont appelés les frères Lunette.
02:46Ils ont de plus en plus de contrats.
02:48Tout ça est géré par la maman.
02:50C'est juste ce qu'on espère, mais ils ont l'air d'avoir les pieds sur terre.
02:53Oui, mais il y a plein d'exemples dans le sport.
02:55Quelqu'un comme Roger Federer, par exemple, ça ne lui est pas monté à la tête.
02:59Il est resté parfois moins dans son sport.
03:01C'était aussi une icône publicitaire.
03:03Il est suisse, il est habitué à l'argent.
03:05Il est suisse, il est habitué à l'argent, mais il n'y a pas de raison qu'on n'ait pas en France aussi.
03:08Mais c'est un beau symbole.
03:09C'est la France qui gagne, la France qui gagne à l'international aussi.
03:12C'est une marque qui va devenir internationale si vraiment il confirme son talent.
03:17Je trouve que ça a mérité le coup de cœur ce matin.
03:20Vous avez raison.
03:22Moi, j'étais impressionné par le tournoi en lui-même.
03:24Je n'avais jamais regardé de ping-pong.
03:26J'ai trouvé l'ambiance et même la scénographie assez incroyable sur les couleurs et tout ce qui en ressortait.
03:32Et les points, je ne sais pas si vous avez vu ce point entre les deux frères Lebrun.
03:35Un point qui n'en finit pas où ils vont chercher les uns dans les autres la balle aux extrémités de la table.
03:41Du tennis de table.
03:43C'était exceptionnel.
03:45C'était surnaturel.
03:47Le jour où on joue comme ça...
03:49Kevin et moi on va passer notre tour.
03:51Je connais monsieur Federer, mais tous les autres noms, tout ça, je ne sais pas.
03:55Le frère Lebrun.
03:57Mais les deux, ils se ressemblent.
03:59Tu joues au ping-pong avec la racket entre deux doigts.
04:02Le tennis de table, oui.
04:04Pourquoi on ne dit plus ping-pong ?
04:06Je ne sais pas pourquoi.
04:08On va aider Kevin à s'intéresser au sport.
04:11Et à l'avance qui gagne.
04:13C'est ringard de dire ping-pong.
04:15Je ne sais pas pourquoi.
04:17Je pense qu'il y a aussi un petit côté...
04:19Ping-pong c'est au jour où on campagne.
04:21Au camping, oui.
04:23Ça reste du ping-pong.
04:25C'est une table avec deux rackets, une balle.
04:27Vous avez une table, vous avez des rackets.
04:29Voilà, c'est un peu ça.
04:31Alex, vous aviez un coup de cœur.
04:33Ça tombe bien que Gilles soit resté ce matin.
04:35Pour une série culte sur Amazon Prime que j'ai trouvé vraiment géniale.
04:39Que j'ai vue la semaine dernière.
04:41Je l'ai bingée, comme on dit dans le langage des jeunes.
04:43Je suis encore un petit peu jeune.
04:45Vous l'avez regardée en un week-end.
04:47Exactement.
04:49J'ai trouvé la série d'abord très intéressante en tant que telle.
04:52Sur ce qu'elle raconte de la société.
04:54De cette arrivée de la télé-réalité dans notre société française.
04:56Qui a été le dernier pays en Europe quasiment à accueillir la télé-réalité.
04:59Donc j'ai trouvé ça vraiment très intéressant.
05:02Et de voir cette guerre aussi de pouvoir entre des gros groupes médias.
05:06Parce que tout est raconté, rien n'est laissé de côté.
05:08Entre le groupe TF1 et le groupe M6.
05:11Et puis j'ai surtout adoré l'écriture.
05:13Je trouvais que c'était très bien écrit.
05:15C'était très à la mode.
05:16Le jeu de comédien.
05:18Je l'ai trouvé très fort.
05:20Après forcément, puisque c'est produit par une des protagonistes principales.
05:24Alexia Laroche-Joubert.
05:26On a l'impression qu'elle se met un peu en avant.
05:28C'était un grand débat entre moi et Valérie.
05:30Qu'elle se favorise.
05:32Mais en même temps, je trouve qu'on la retrouve assez bien dans son caractère.
05:37Vous trouvez qu'elle s'épargne ?
05:39J'ai pas dit qu'elle s'épargne.
05:41Elle ressort comme étant la grande gagnante du truc.
05:48Elle va devenir la grande prédresse de la télé-réalité quand même.
05:51Mais je trouve pas qu'elle s'épargne.
05:52Parce que son comportement, son attitude, n'est pas forcément valorisant pour elle.
05:59Vous la regardez non plus, Kévin ?
06:01Vous ne regardez que des documentaires sur la guerre de 1939 ?
06:05Je ne sais pas comment on s'abonne à Amazon Prime, mais j'apprends des choses.
06:09Vous ne regardez que Arte en allemand ?
06:10Non, j'ai même pas de téléviseur chez moi.
06:12Vous n'avez pas de téléviseur ?
06:13Non, non.
06:14Et vous ne vous trouvez pas déconnecté avec vos élèves sans avoir de téléviseur ?
06:17Non, mais c'est juste que j'ai un téléphone et je peux voir quelques replays.
06:21Je suis fan de TikTok.
06:23Ça m'automise la tête.
06:25Par exemple, vous ne regardez pas les journaux de 20h.
06:29C'est presque incroyable.
06:31C'est presque pire que de ne pas regarder la télé.
06:35J'ai plus de télévision depuis que j'ai 20 ans.
06:37Je m'en sors très bien.
06:38Vous ne le savez pas, parce que vous ne savez pas ce qui s'y passe.
06:40On va voir un petit peu sur les réseaux sociaux quand même.
06:42Non, vous ne savez pas ce qui s'y passe, parce que ce n'est pas vous qui faites le choix.
06:46Moi, je trouve ça drôle de quelqu'un dans notre société où les médias,
06:49pas forcément le support télé, est important.
06:52Vous êtes au contact des élèves.
06:54De ne pas avoir ce contact avec ce qui se passe sur les médias.
06:58Il l'a avec son téléphone.
07:00Je vais regarder les réseaux sociaux, je lis les journaux.
07:03Il ne se regarde même pas quand il passe à la télé.
07:05Non, je ne regarde que les émissions dans lesquelles je passe.
07:07Voilà, c'est ça.
07:09Alors, vous, vous avez un coup de cœur.
07:13Donc, série culte.
07:15Gilles, c'est un coup de gueule.
07:17Moi, j'ai un gros coup de gueule.
07:19Ça commence par une vidéo de Stéphane Rottenberg.
07:22Il était trop content, parce que ça va être les 20 ans de Pékin Express.
07:25Pékin Express, c'est une émission sur M6 où on va chez l'habitant.
07:29Enfin voilà, on fait du stop pour aller découvrir l'habitant
07:32et d'aller de ville en ville.
07:34Et pour la première fois, l'émission, alors que c'est compliqué à organiser,
07:38va avoir lieu pour ses 20 ans en Afrique, en Tanzanie,
07:40Mozambique, Lesotho et Johannesburg.
07:43C'est la première fois par rapport.
07:46Il y a eu 44 pays traversés depuis la création du programme.
07:50Et Sandrine Rousseau a tweeté.
07:52C'est cela, l'impensé colonialiste, faire des émissions d'aventure
07:56dans des pays exotiques et ne jamais montrer les destructions
07:59de nos entreprises sur ces territoires.
08:02Moi, je trouve que c'est de la bêtise crasse.
08:05Déjà, elle fait un bras d'honneur.
08:07Elle est habituée au tourisme.
08:09Évidemment, ces pays ont besoin du tourisme, de visibilité.
08:12Jusqu'ici, toutes les émissions ont eu lieu en priorité en Asie.
08:16Pour la première fois, elles y viennent en Afrique.
08:19Alors, il faut rappeler quand même à Sandrine Rousseau
08:21que l'Afrique, ce n'est pas forcément la brousse
08:24avec des animaux dans la jungle.
08:27C'est aussi des villes, des gens, des médecins.
08:30C'est aussi toute une société.
08:32Et ils traversent ces pays-là en voiture.
08:34Donc, c'est quand même assez civilisé.
08:36On a l'impression qu'elle parle d'une Afrique qui n'est pas civilisée
08:39et dans laquelle on ne pourrait pas faire des émissions.
08:41Et puis, l'autre reproche qu'elle fait,
08:43elle dit qu'on devrait plus montrer Total et ce qui est fait là-bas.
08:47Ce n'est pas le but de l'émission.
08:48C'est une émission de divertissement.
08:50Donc, moi, je conseille aussi à elle de s'abonner à Canal+, Afrique.
08:53Canal+, est présent depuis 2010.
08:57Ils ont des émissions documentaires fortes.
08:59Ils ont des débats sur Canal+, Afrique.
09:01Ils sont présents dans une grande partie de l'Afrique depuis plus de 15 ans.
09:05Donc, il ne faut pas mélanger les choses.
09:07Et moi, je trouve ça très bien.
09:08Il y a deux émissions très importantes en France qui sont Koh-Lanta.
09:11Koh-Lanta n'a jamais réussi à faire un Koh-Lanta en Afrique
09:15alors que les téléspectateurs leur demandent de faire un Koh-Lanta là-bas.
09:21Et évidemment, c'était très compliqué d'organiser ça pour Pékin Express.
09:26Et la façon dont a réagi, je trouve, Sandrine Rousseau,
09:32c'est vraiment une image d'une vieille Afrique.
09:35C'est-à-dire qu'on ne pourrait pas aller là-bas alors qu'on va dans tous les pays.
09:38Je vous ai dit, 44 pays traversés depuis la création de cette émission.
09:43Et donc, j'ai trouvé que c'était un contre-emploi
09:46et que c'était un tweet assez crasse, pour tout vous dire.
09:50Déjà, pourquoi on n'a pas besoin de son avis sur la télé, c'est sur tout ça.
09:56Oui, elle a voulu créer une polémique, sans l'habitude.
09:59Tout est dit sur le fait que c'est une émission de divertissement.
10:02Un documentaire ou une émission d'info ou un débat qui devrait suivre un documentaire,
10:07c'est effectivement, quand vous connaissez Pékin Express,
10:09qui est une émission formidable aussi, d'aller d'un point A au point B,
10:13qui repose sur des valeurs d'aventure, de convivialité, d'esprit d'équipe.
10:18Et de rencontres aussi, des rencontres avec les familles, avec les gens.
10:22Ça permet de visiter le monde en même temps, mais ça ne permet pas non plus de critiquer.
10:25Ce n'est pas le but de l'émission.
10:26Ce n'est pas le but de l'émission, c'est ça.
10:27Donc chacun donne son avis tout le temps, surtout, c'est un peu fatigant.
10:30Allez, on marque une pause, on se retrouve dans un instant.
10:32Ce sera votre coup de gueule, dans un instant, qui viendra dessus.
10:35Et quel teasing, on va avoir.
10:37On est un peu perdus, pour l'instant.
10:39On regarde dans le vide, on parle d'émissions de télé, de médias.
10:42Là, c'est dur, il faut passer à autre chose.
10:44Allez, à tout de suite.
10:47Voilà, Sud Radio.
10:49Parlons vrai.
10:50Sud Radio.
10:51Parlons vrai.
10:53Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
10:58Et on est ensemble avec vous sur Sud Radio, jusqu'à midi.
11:02On va continuer de commenter l'actualité avec Kévin Bossuet, professeur d'histoire en Seine-Saint-Denis,
11:09Gilles Gansman, journaliste média à Sud Radio, Alexis Bachelet, maire adjoint à Colombes,
11:13et Alex Darmand, journaliste politique.
11:15On vous retrouve tous les vendredis matin à 9h, face à Éric Tegner, dans La Vérité en face,
11:21animé par Patrick Roger.
11:23Et votre chaîne YouTube, Les Indécis, est une chaîne de débats politiques.
11:27On va revenir...
11:28Vous ne dites pas qu'on me retrouve tous les jours avec vous ?
11:29Non.
11:30Trois jours de carence pour les fonctionnaires.
11:32Faut-il désinfecter les retraites ?
11:34La taxe sur l'alcool et les boissons sucrées.
11:36Bref, beaucoup de sujets autour du budget.
11:41Et puis le narcotrafic, également, au sommaire de cette émission.
11:46On continue avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
11:49Et Kévin, c'est un coup de gueule ?
11:51Oui, un coup de gueule contre ces 150 manifestants qui, à Vertoux, en Loire-Atlantique,
11:56ont décidé de se mobiliser pour empêcher la tenue d'une réunion du Rassemblement National
12:02organisée par Sébastien Chenu.
12:04La manifestation a été interdite et ils y sont quand même allés.
12:08Et ils ont commis des exactions contre nos policiers.
12:11Et je trouve qu'il y a une montée de la violence politique dans notre pays
12:14qui est plus que de la violence verbale, qui est de la violence physique.
12:17On a vu qu'il y a quelques jours, vous avez le délégué national de l'Uni,
12:21Yvain Lecauze, qui a été notamment frappé au sein d'un amphi à Tours,
12:26au niveau de la mâchoire et au niveau de la tempe.
12:29Et je me souviens qu'en juin dernier, il y a un candidat RN qui s'était retrouvé hospitalisé
12:33à Saint-Étienne parce qu'on l'avait frappé, notamment sur un marché.
12:37Mais cette montée de la violence ne m'étonne pas du tout
12:40parce qu'il y a un parti politique qui s'appelle la France Insoumise
12:44qui institutionnalise cette violence.
12:47Je pense notamment à Rima Hassan qui émet des menaces de mort
12:51contre François-Xavier Bellamy.
12:54Je pense à Thomas Porte qui, au moment de la réforme des retraites,
12:57avait quand même transformé la tête d'un ministre en ballon.
13:02Et je trouve qu'investir comme candidat au législatif Raphaël Arnault,
13:07qui est un triple fiché S, qui a été condamné pour violence en Réunion,
13:10c'est un très mauvais signal.
13:12Je trouve qu'avec ces gens-là, la démocratie se transforme en voyoucratie.
13:17Et moi, ça me pose un problème.
13:19Mais tout simplement...
13:20– Quand vous expliquez qu'ils sont tous élus, Rima Hassan a été élu normalement,
13:24le fiché S dont vous parlez a été élu, Sébastien du côté de Marseille a été élu.
13:30– Ils sont élus parce que la stratégie de la France insoumise,
13:32c'est de faire appel aux bas instincts.
13:34Ce sont des gens qui sont sur l'antisémitisme,
13:36qui n'est que le fauné de l'antisémitisme,
13:38qui tiennent un discours profondément dangereux, profondément antisystème,
13:42qui font du populisme bas de gamme.
13:44Il y a en effet des personnes qui croient en leur discours.
13:46Sauf que ça pose quand même un problème quand ces gens menacent,
13:49par exemple, des journalistes comme les journalistes de BFM.
13:51Et je trouve que la démocratie, qu'est-ce que c'est ?
13:54C'est le fait finalement d'éviter la violence et de privilégier le débat dans le respect.
13:59Là, on n'y est pas du tout.
14:00Et moi, par exemple, pour Rima Assane, il faut retirer son immunité parlementaire
14:04parce que ce qu'elle colporte, c'est inadmissible.
14:06– Bien sûr, mais vous ne dites pas qu'en face,
14:08il se passe quelque chose de compliqué pour qu'eux ne soient pas élus face à ces candidats ?
14:13C'est-à-dire, comment vous expliquez que ces candidats,
14:16ils ont une opposition qui vient de droite
14:19et que cette droite-là n'arrive pas à les combattre ?
14:21Comment vous l'expliquez ?
14:23– Mais parce que c'est le communautarisme.
14:24Regardez en Seine-Saint-Denis, tous les députés sont d'extrême gauche.
14:27– Ça veut dire que pour vous, la communauté musulmane
14:29est beaucoup plus forte que les autres communautés ?
14:32C'est ça que vous êtes en train de nous dire ?
14:33– Non, ça veut dire qu'en Seine-Saint-Denis,
14:35vous avez en effet une forte communauté musulmane
14:37et vous avez la stratégie de monsieur Mélenchon
14:39qui nous fait croire que tout est islamophobe.
14:41L'État est islamophobe, tout ce qui n'est pas à l'extrême gauche est islamophobe.
14:44– Mais est-ce que la droite, elle, c'est musulman ?
14:46– Et Mélenchon passe comme étant le candidat qui défend les musulmans,
14:49ce qui est complètement stupide puisque Mélenchon instrumentalise
14:52notamment les musulmans à des voix électoralistes.
14:54Et le problème c'est que ça fonctionne.
14:55– Oui mais Kévin, est-ce que la droite parle à ses musulmans ?
14:58Est-ce qu'elle leur propose autre chose ?
15:00– La droite essaie de parler à ses musulmans,
15:03mais en avant la question de la méritocratie,
15:05mais en effet je suis parfaitement d'accord, c'est compliqué.
15:08Mais je trouve que quand même, l'attitude de ces députés d'extrême gauche,
15:13ça pose quand même question, enfin on est bien d'accord.
15:15– Juste de répondre à cette question de Gilles,
15:18est-ce que la droite parle aux musulmans ?
15:20D'abord je pense qu'elle parle aux musulmans,
15:22ça me gêne de demander est-ce qu'un parti parle aux musulmans ?
15:24– C'est vrai.
15:25– Je répondais à la question du comité.
15:26– Je sais, mais par définition…
15:27– Ce n'est pas mon avis à moi.
15:28– Mais bien sûr, mais par définition je pense…
15:30– C'est un débat.
15:31– Je suis bien compris.
15:32Mais par définition, je pense que de toute façon,
15:34quand vous êtes un citoyen français,
15:36d'abord on n'a pas à vous parler principalement ou précisément
15:39parce que vous êtes juif, chrétien ou musulman, premièrement.
15:42Et deuxièmement, je pense qu'effectivement la droite
15:44ou les différents partis, parce que pas que la droite,
15:46ont parlé à la communauté musulmane à un moment donné
15:49et que ça ne s'est pas très bien passé aussi.
15:51Je vais prendre Nicolas Sarkozy qui parlait d'Islam 2 France,
15:54Bernard Cazeneuve a tenté la même chose 10 ans ou 12 ans plus tard,
15:56on n'y a pas réussi, donc c'est qu'il y a un problème.
15:58Bon ça c'est le premier point.
15:59Le deuxième point, sur la situation de violence politique,
16:03oui effectivement, Kévin, vous avez raison,
16:06il y a une violence politique dans le pays qui est considérable,
16:08mais qui ne date pas d'hier, elle est considérable cette violence.
16:11Mais tant dans les mots, quand on voit encore une fois,
16:13on en avait souri il y a quelques mois
16:15quand le garde des Sceaux avait fait un bras d'honneur dans l'hémicycle,
16:19ça commence par là,
16:20Sandrine Rousseau a recommencé la semaine dernière
16:22en disant qu'elle a commencé le geste mais qu'elle ne l'a pas terminé.
16:25La violence sociale commence par là.
16:27Et je pense qu'elle n'est pas attribuée à un seul parti,
16:31la France Insoumise,
16:32même si c'est vrai qu'ils ont des responsabilités très importantes,
16:36ça c'est évident et qu'ils en jouent beaucoup,
16:39je pense qu'il y a une violence qui est collégiale.
16:41Comme quand on reproche à Emmanuel Macron de ne pas être à la hauteur,
16:44c'est vrai, on doit reprocher à l'ensemble de la classe politique
16:47aujourd'hui de ne pas être à la hauteur.
16:50Et après je vous dirais, juste sur les communautés,
16:52que souvent les choses arrivent en Europe après les Etats-Unis,
16:56les Etats-Unis fonctionnent comme ça,
16:58le vote gay, le vote black, le vote Latino,
17:01l'arrêt du public français, c'est justement le contraire de cela en fait.
17:05Normalement.
17:06Normalement, mais ça va changer.
17:07Alexis, mot là-dessus ?
17:09Non ?
17:10Non, c'est comme les poupées russes,
17:15on part d'un truc, un fait micro-local,
17:18et puis on arrive à toujours la même chose,
17:21les musulmans, il y a un problème avec les musulmans.
17:23Je n'ai pas dit ça, ce n'est pas ce qu'on a dit en fait.
17:25C'est ce qu'il a dit lui.
17:26Ah non, je n'ai pas dit ça.
17:27J'ai dit qu'il y avait une instrumentalisation des musulmans
17:30de la part d'une certaine partie du spectre politique.
17:32Je pense que c'est un peu plus compliqué que ça quand même.
17:34Et moi je n'aime pas signer un résident soit religieux.
17:36Peut-être que les musulmans ne votent pas les filles.
17:37Vous savez, moi, dans l'éducation nationale, je suis depuis 10 ans.
17:40Vous avez des professeurs qui sont des républicains,
17:43qui ne regardent pas l'origine sociale des élèves,
17:45qui n'ont absolument rien à faire, qui sont pour le mérite.
17:48Et vous avez des profs de gauche qui, sans arrêt,
17:50sont dans la culture de l'excuse, nous racontent
17:52« mais il faut comprendre, c'était le ramadan,
17:54mais regardez d'où il vient, il vient de la cité, il faut baisser ».
17:57Mais ça, c'est insupportable en fait.
17:59La République, c'est la même chance pour tous,
18:01et c'est ne pas enfermer des gens dans des communautés
18:04ou enfermer des gens dans des religions.
18:06Je suis désolé, la liberté individuelle, c'est important.
18:08C'est un peu caricatural.
18:10Non, c'est la vérité.
18:11Tous les profs ne sont pas de gauche.
18:12Mais peut-être que c'est caricatural.
18:14En tout cas, moi, c'est ce que je vois sur le terrain.
18:16Il y a des profs de gauche qui sont très sociaux des valeurs de la République,
18:18de la laïcité, donc c'est caricatural de dire
18:20« les profs de gauche, la culture de l'excuse, le lacide ».
18:22Je l'ai dit avant de m'exprimer que c'était caricatural.
18:24Mais c'était très schématique.
18:26Stop, stop. Un mot, une interrogation.
18:28Vous savez que le Président de la République
18:30est en voyage d'État, en voyage officiel au Maroc.
18:37Et alors, il a des invités qui m'interrogent dans ses bagages.
18:41Le photographe François-Marie Bagné,
18:43condamné en 2016 pour abus de faiblesse sur Liliane Bettencourt.
18:46Et l'ex-député LREM, Mjid El-Gherab,
18:50condamné en 2022 pour violence.
18:52Est-ce qu'on est obligé d'inviter ces gens-là ?
18:55Non.
18:56Ça doit être du copinage, là.
18:58Clairement non.
18:59Oui, mais c'est étonnant.
19:00Après, il y a des ministres et anciens élus.
19:03Il y a Hubert Védrine, Madame Guigou,
19:05son mari, vraisemblablement, Jean-Louis Guigou,
19:08président de l'Institut de Prospective Économique.
19:11Il y a Madame Yamina Ben Guigui, Madame Sarah El Haïry,
19:14donc des gens qui ont des liens avec le Maroc.
19:17Mais c'est vrai que c'est assez étonnant.
19:19Mais ça vient peut-être du Maroc, aussi.
19:21Il n'y a pas Jean-Luc Mélenchon ?
19:22Non, il n'y a pas Jean-Luc Mélenchon.
19:24Vous ne savez pas aussi ?
19:26Ça a dû être validé par le Maroc, aussi.
19:28Non, parce qu'il y a les invités du Maroc qui sont à part.
19:31Et il y a les invités du président de la République.
19:34Ce voyage est très, très important.
19:36Bien sûr.
19:37En réalité, il est très important.
19:39Je ne connaissais pas cette liste.
19:40Je trouve ça assez bizarre d'inviter François-Marie Bagné.
19:43Il a été condamné.
19:44Après, il peut avoir une vie.
19:45Il peut avoir une vie.
19:46Mais bon, sur le symbole, ce n'est pas très mal.
19:49Après, c'est vrai que le président de la République,
19:51sur les symboles, en ce moment, il n'est pas hyper mal.
19:53Mais bon, après, ça le regarde.
19:55Après, sur le reste, sur le voyage en tant que tel,
19:57ce voyage officiel, un voyage d'État,
19:59c'est quand même la réconciliation.
20:01On le sait que les deux pays sont extrêmement fâchés.
20:04Depuis la reconnaissance contre toute attente d'Emmanuel Macron
20:07sur le Sahara occidental au mois d'août dernier,
20:09le Maroc semble vouloir faire un nouveau pas vers la France.
20:13Mais il est très important pour plein de raisons.
20:15D'abord, pour les relations effectivement diplomatiques.
20:17Mais surtout, dans un contexte aujourd'hui
20:19où tout le monde en parle sur les OQTF,
20:21sur le fait de pouvoir renvoyer les délinquants,
20:26en tout cas ceux qui sont condamnés par la justice d'origine marocaine.
20:29Qui ne devraient pas être sur le territoire.
20:30Voilà, qui ne devraient pas être sur le territoire.
20:32On a besoin des pays maghrébins.
20:34D'origine.
20:35D'origine, exactement.
20:36Non mais attendez, je n'ai pas fini.
20:38Vous, les échanges commerciaux,
20:40avoir une importance sur un pays d'Arabes,
20:44de pouvoir négocier avec tout ce qui se passe en ce moment,
20:47ce n'est pas plus important que les OQTF ?
20:50Non, pas aujourd'hui.
20:51Aujourd'hui, je ne crois pas pour la majeure partie des Français.
20:53Je ne dis pas que ce n'est pas important.
20:55Je dis que c'est un mix des deux.
20:56Il va falloir faire un mix des deux.
20:57Ce voyage, il dure 4 jours.
20:58Il est très important.
20:59Il y a des chefs d'entreprise qui sont avec lui.
21:01Oui, mais surtout quand vous voyez que le ministre qui est mis en avant
21:03dans ce voyage, c'est Bruno Retailleau,
21:05ça envoie quand même un signal.
21:07Voilà, c'est tout ce que je dis.
21:08Je dis simplement que c'est un moment important aussi de ce côté-là.
21:11Oui.
21:12Alexis Bachelet.
21:13Non mais moi, tout ce qui va dans le sens du dialogue
21:19et des meilleures relations de la France avec ses voisins,
21:23en particulier sur le pourtour méditerranéen,
21:26moi, je prends.
21:28Quelles que soient les arrières-pensées,
21:30il y en a sûrement, il y en a toujours.
21:31Après, effectivement, la liste de la délégation,
21:34c'est un peu anecdotique,
21:36même si je pense quand même qu'un casting,
21:38ça reflète toujours quelque chose
21:40et qu'il y a tellement de personnes qui ont des liens avec le Maroc
21:43qu'on ne peut pas tous les emmener.
21:44Et emmener ceux-là, c'est ne pas emmener les autres.
21:47Par provocation, par rapport à Kévin,
21:50j'ai cité Jean-Luc Mélenchon qui est né au Maroc,
21:51mais je suis sûr qu'il y a plein d'autres personnalités
21:53qui ont un lien intime.
21:55Il y a aussi Dominique Strauss-Kahn, je crois même qu'il y vit.
21:58Evidemment, ça ne se réviendrait peut-être pas à l'idée d'Emmanuel Macron,
22:01quoique peut-être qu'ils vont se voir d'ailleurs,
22:03parce qu'il est souvent à Marrakech, Dominique.
22:07Mais au-delà de l'anecdote,
22:10c'est vrai que je pense que la France,
22:13elle a une relation particulière, évidemment, avec ses pays,
22:16puisqu'on a été aussi la puissance coloniale au Maroc, en Tunisie.
22:20– Protectorat.
22:21– Protectorat, oui, mais je connais bien la différence
22:26et je sais même que les protectorats ont été abolis en 1956,
22:30c'est-à-dire juste avant le début de la guerre d'Algérie.
22:32Mais après, ce qu'effectivement je pense que le sujet,
22:35ça serait aussi, peut-être que la France,
22:38là je vais faire à mon côté un peu candide,
22:40ça va faire plaisir à certains,
22:42ce qui serait bien, c'est qu'il y ait aussi une amélioration,
22:47une pacification des relations entre le Maroc et l'Algérie,
22:50et entre la France et l'Algérie, parce que finalement…
22:52– Vous croyez qu'Emmanuel Macron va se lancer là-bas ?
22:55– Oui, en prenant aussi les pas de la diplomatie marocaine,
22:59ce que je peux entendre,
23:01on braque aussi l'autre grand partenaire de la France
23:06dans cette zone du monde.
23:07– Parce que l'Algérie n'a pas braqué la France.
23:09– Non mais il faut en avoir conscience, c'est tout, c'est compliqué.
23:11Autant dire que la géopolitique, vous voyez, c'est quand même un sujet,
23:15la diplomatie c'est un sujet particulièrement complexe
23:18et on ne peut pas y aller avec des idées simples.
23:20– Je terminerai cette séquence avec les paroles de Jean-Louis Borloo,
23:24le Maroc est l'une des meilleures gouvernances au monde,
23:26c'est dit, je pense que lui aussi sera partie des gens rencontrés là-bas.
23:32Allez, on se retrouve dans un instant,
23:34on va parler du budget et des différentes taxes,
23:36imaginez, concours l'épine des taxes, à tout de suite.
23:40– Soudradio.
23:41– Soudradio.
23:42– Parlons vrai.
23:43– Parlons vrai.
23:44– Soudradio.
23:45– Parlons vrai.
23:46– Soudradio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
23:51– On est ensemble et on commente l'actualité,
23:55on va commencer à parler de ce budget de la Sécu
23:59qui est aujourd'hui dans la ligne de mire des parlementaires
24:05avec plusieurs positions, plusieurs suggestions, plusieurs propositions
24:11qui font beaucoup réagir, la désindexation temporaire des retraites,
24:16les allègements de charges, bref, il y a beaucoup les arrêts de maladies
24:19moins bien démunisés, je voulais qu'on parle de…
24:22– Pour les fonctionnaires.
24:23– Non, les arrêts de maladies, ce n'est pas que pour les fonctionnaires.
24:26– Si, si, il passe de…
24:28– Non mais là, il y a les arrêts de maladies d'une manière générale,
24:32je crois qu'ils sont…
24:33– Et après, ils vont le faire payer les entreprises, c'est ça ?
24:36– Pour le privé, ils vont le faire payer le troisième jour de carrière.
24:38– On commence par quoi ?
24:40– Bon courage.
24:42– Oui, c'est ça, d'abord, est-ce que ça sert à…
24:44est-ce que vraiment, il va y avoir des…
24:46ces propositions vont être ajoutées à la loi ou pas ?
24:50– Ben oui.
24:51– Oui ?
24:52– Si, de toute façon, ça va être voté par 49-3.
24:54– Ben c'est ça.
24:55– J'ai envie de vous dire, ils vont faire un peu ce qu'ils veulent,
24:57le gouvernement et les différents ministres.
25:00Il n'y aura pas vraiment de débat, vous avez une commission des finances,
25:04il y a 10 jours maintenant, qui avait tricoté, retricoté, détricoté le texte
25:08et au final, qui n'avait même pas été voté,
25:10donc on est reparti du projet de loi initial.
25:13Le problème, c'est qu'en fait, vous avez un PLF,
25:15et le PLF, normalement, il y a une durée, je ne suis pas sur ton contrôle,
25:17il y a une durée de vie pour pouvoir le voter.
25:19– Absolument.
25:20– Et il faut quand même aller vite, je crois qu'il reste très peu de temps,
25:23et donc s'il faut mettre des nouveaux amendements,
25:25faire des nouvelles propositions, les débattre à l'Assemblée
25:28et toutes ces choses-là, déjà qu'on a pris du retard,
25:30parce que le gouvernement a été nommé tard,
25:32en réalité, il va falloir serrer les délais.
25:34Donc c'est pour ça que je vous dis que oui, ils vont pouvoir proposer,
25:38donner des nouveaux amendements, mettre des nouvelles propositions,
25:41mais elles ne vont pas être débattues.
25:42Donc vous allez avoir un 49.3 qui va passer très très vite.
25:44Et c'est là, c'est à ce moment-là, où ça risque d'exploser,
25:47parce que vous aurez eu les arbitrages qui ont été faits
25:49entre les différents ministères.
25:51Et ça commence à exploser déjà, ça va encore plus exploser
25:53dans les jours qui viennent, je pense.
25:54– Oui, sur les retraites en particulier.
25:56– Sur les retraites, sur les taxes, mais même sur le budget de la justice,
25:59ou sur le budget de la police et du ministère de l'Intérieur,
26:01c'est là, à mon avis, que ça va se cristalliser très très vite.
26:03– On a déjà eu des menaces de ministres, celui de la justice.
26:06– Mais il y en a un qui va partir, c'est mon avis.
26:09Ça dépendra qui va gagner l'arbitrage entre la justice et l'Intérieur.
26:13S'il donne plus de moyens au ministère de l'Intérieur,
26:15la justice partira.
26:16Si la justice a plus de moyens, c'est l'Intérieur qui partira.
26:19Et franchement, on parlait du voyage au Maroc il y a quelques secondes,
26:23le fait que Bruno Rotaïo accompagne le président de la République au Maroc,
26:27ça envoie quand même un certain signal sur la politique
26:30qui va être menée par le président de la République et l'exécutif.
26:32– Moi je l'ai vu hier interviewer Didier Migaud,
26:35je l'ai trouvé particulièrement faible dans ses réponses,
26:39louvoyant et ne répondant pas directement aux questions qui lui étaient posées.
26:45– Moi je voulais parler des arrêts maladie dans la fonction publique,
26:49vous allez pouvoir me répondre Kévin.
26:51Dans le privé, la mesure permettrait de récupérer 1 milliard d'euros,
26:56on cherche 60, mais 43 millions de jours de carence en 2014
27:01pour la fonction publique, ça c'est en 2014,
27:04on est passé à 77 millions en 2022, plus de 80%.
27:09Jean-Jacques Bourdin disait ce matin,
27:11combien de fois je suis venu une journée ou deux jours avec un rhume,
27:15avec une grippe pour faire mon métier,
27:19moi je suis absolument d'accord avec lui,
27:22je trouve que le fait dès le premier jour d'être remboursé
27:26font que les gens ne se posent vraiment pas forcément de questions
27:30et qu'ils viennent un peu au régime général
27:33comme les français avec 3 jours de carence,
27:37je trouve que c'est plutôt une bonne mesure.
27:41– Kévin ?
27:43– Oui…
27:45– Vous n'êtes pas remboursé dès le premier jour ?
27:48– Je ne sais pas, moi je ne me suis jamais mis en arrêt maladie depuis 10 ans,
27:51donc je ne sais pas comment ça fonctionne.
27:54– C'est le jour de carence, mais c'est pour la fonction publique,
27:56c'est pour ça que j'ai posé la question,
27:59– Pour la fonction publique effectivement,
28:01est-ce que c'est une bonne idée ?
28:04– Que tout le monde participe à l'effort.
28:07– Le problème c'est que je pense que c'est une bonne idée,
28:10mais la fonction publique, et d'ailleurs ils ont le droit,
28:13ils vont vous dire que ce n'est pas une bonne idée,
28:15il faut savoir quand même que les arrêts maladie,
28:17aujourd'hui en France, tout confondu, ça représente 15 milliards de budget,
28:21en 2022, c'est considérable,
28:24donc il faut pouvoir faire des économies,
28:26donc ils sont en train d'avancer deux pistes,
28:27c'est sur le privé, faire payer les entreprises,
28:29et ça c'est vraiment embêtant je vous le dis,
28:31mais bon c'est comme ça, c'est la vie,
28:32les entreprises seront obligées de le faire,
28:34faire payer les entreprises sur ces jours de carence,
28:36et du côté, c'est d'aligner la fonction publique
28:39avec le secteur privé sur les trois jours de carence,
28:41et ça va effectivement représenter une économie considérable maintenant.
28:45– Alors l'entreprise, ce sera très dangereux,
28:48parce que jusqu'ici de se dire, c'est payé par la sécu,
28:51donc ça va, mais du moment où l'entreprise va devoir payer un employé,
28:55qui est de temps en temps malade ou souffrant,
28:58je peux vous dire que quand il y aura des licenciements,
29:01il réfléchira entre une personne qui a été malade,
29:05et une qui n'a pas été malade,
29:06jusqu'ici la sécurité sociale protégeait ce licenciement,
29:09parce qu'en effet, ce n'est pas l'entreprise qui payait,
29:11mais la sécurité sociale.
29:12– Alexis, bonne mesure ou pas ?
29:16C'est-à-dire qu'on est en train de chercher quand même
29:19dans tous les fonds de tiroirs.
29:21– Oui, ce n'est pas à l'échelle du problème.
29:23De toute façon, je pense que…
29:25– Mais rien n'est à l'échelle du problème.
29:27– On est dans une situation qui est quand même assez compliquée
29:30du point de vue des finances de l'État.
29:33Je pense qu'ils vont faire les poches de tout le monde.
29:38Nous, dans les collectivités, ces 5 milliards d'euros…
29:42– Ça représente quoi, 5 milliards d'euros,
29:45c'est-à-dire pour une ville comme Colombes ?
29:47Ça veut dire que vous allez devoir faire des économies où ?
29:49– Pour Colombes, précisément, c'est 4 millions d'euros
29:53à trouver d'économies sur un budget de fonctionnement
29:58qui fait à peu près 150 millions en fonctionnement.
30:03Mais sur ces 150 millions, il y a déjà tous les salaires des agents
30:07qui sont incompréhensibles.
30:08Vous savez que dans la fonction publique, on ne peut pas virer les gens,
30:11ils ont un statut, on n'est pas dans le privé.
30:14Donc on va devoir trouver d'autres.
30:16Alors évidemment, il y a des gens qui partent à la retraite
30:18qu'on ne va pas remplacer,
30:19il y a des postes à pourvoir qu'on va supprimer.
30:22Mais une fois qu'on a fait ça,
30:23après c'est le fonctionnement des services qu'il faut attaquer.
30:26Donc ça veut dire qu'est-ce qu'on arrête de faire, qu'on faisait avant.
30:29– Certaines subventions ?
30:32– Oui, par exemple la vie associative.
30:34Vous savez que les communes sont quand même
30:36les premières financeurs de la vie associative
30:39qui joue quand même un rôle extrêmement structurant,
30:42notamment dans le sport et la culture,
30:43dans toutes les communes de France, pas qu'à Colombes.
30:46Et donc, typiquement, si on veut par exemple dire
30:50qu'on préserve ce budget-là, il faut trouver des économies ailleurs.
30:53– Mais par exemple, vous interdisez d'en faire sur la cantine ou la nourriture ?
30:58– Ça veut dire quoi ?
30:59Faire des économies sur la cantine, la nourriture,
31:01ça veut dire qu'on met moins de viande dans les repas,
31:03ça veut dire qu'on est obligé quand même…
31:05– On rentre tous les industriels ?
31:06– On ne va pas demander aux gamins de faire un repas chaud,
31:08on ne va pas nourrir les enfants un jour chaud.
31:10Non mais je veux dire, c'est là que ça devient très compliqué,
31:12c'est qu'en fait il y a énormément de dépenses incompressibles.
31:15Et je pense d'ailleurs que c'est la même chose pour l'État.
31:17– Kevin, sur le budget en général, sur toutes ces pistes,
31:20donc augmenter les taxes sur les boissons sucrées,
31:24sur tous les produits sucrés, c'est ce que dit Alexis,
31:29ce n'est pas à la mesure de la dette ?
31:33– Si vous voulez, j'ai écouté le débat parlementaire,
31:36j'ai été estomaqué par l'attitude des députés.
31:39C'est le concours de l'épine de la taxe, le concours de l'épine de l'impôt
31:44et on invente tout et n'importe quoi.
31:46Taxer les boissons sucrées, je n'ai rien contre dans l'idée,
31:49mais pourquoi pas le retour de la gabelle aussi,
31:51et taxer également les aliments trop salés.
31:54C'est-à-dire qu'à chaque fois, on veut nous imposer un impôt
31:57en disant que finalement c'est pour notre bien.
31:59C'est pareil pour la taxation notamment des billets d'avion,
32:01c'est pour l'écologie, donc on va pouvoir vous prendre le pognon
32:04et on va pouvoir vous taxer.
32:05Pour revenir sur ce qu'a dit Gilles, les trois jours de carence,
32:08moi dans l'idée, je n'ai rien contre.
32:09Sauf qu'on se rend compte, on nous dit que c'est une égalité
32:11entre les employés du public et les employés du privé.
32:15Sauf que dans le privé, 75% des entreprises couvrent financièrement
32:20les trois jours de carence.
32:22En outre, moi je me mets à la place des professeurs,
32:24s'ils doivent être arrêtés, par exemple, parce que je suis prof,
32:27une journée, peut-être qu'ils vont se dire
32:29je vais plutôt m'arrêter cinq ou six jours,
32:30puisque de toute manière, les trois premiers jours
32:32ne sont pas remboursés.
32:33Donc évidemment qu'il faut faire des économies,
32:35mais encore, c'est du colmatage, c'est des bouts de chandelles
32:38et tant qu'on ne baissera pas de manière durable
32:41la dépense publique dans notre pays, on n'y arrivera pas.
32:43Il faut faire des réformes de structure.
32:45Je préférerais qu'on valorise le travail des fonctionnaires,
32:48qu'on les paye au mérite, et qu'ils soient un petit peu moins nombreux.
32:51Je pense que c'est vers ça qu'il faut aller,
32:53parce que là, c'est la dernière fois qu'on a un budget de colmatage.
32:56Si jamais on ne fait pas des réformes dans le dur,
32:59on va vers un scénario à la grecque, c'est évident.
33:02Mais lisez le Parisien d'aujourd'hui sur les catalogues d'achats des collectivités.
33:07C'est assez parlant.
33:09J'imagine que vous en avez aussi, vous, dans vos collectivités,
33:13des ampoules à 48 euros, des lampes à 100 euros,
33:17des chaises à 80 euros, qui valent à quelques euros chez Ikea,
33:22pour ne pas les citer.
33:24Après, les achats dans les collectivités, en général...
33:30Oui, peanuts, mais quand même.
33:33Si tout est peanuts, ça ne va jamais arriver.
33:35C'est ce que j'ai dit tout à l'heure.
33:37On essaie quand même de négocier.
33:38D'abord, c'est très encadré, il y a des marchés,
33:39il y a de la mise en concurrence.
33:40Donc, en général, on prend les moins chers.
33:41Je le dis quand même, je suis en commission d'appel d'offres,
33:43système actuellement, sur les marchés publics,
33:45on prend toujours le moins cher.
33:46Après, il faut regarder qu'ils soient capables
33:48de fournir les prestations demandées, la qualité, etc.
33:50Oui, parce que si c'est pour en racheter une,
33:52la décrochonne, ça va.
33:53Voilà, si c'est pour acheter des choses bas de gamme.
33:55Là, il y a quand même des contrôles là-dessus.
33:57C'est des gens qui sont des professionnels quand même,
33:59et globalement, on arrive quand même à s'en sortir.
34:02Mais pour revenir sur la question de la taxe,
34:04j'ai vu qu'on avait même évoqué le retour de la taxe d'habitation.
34:07Oui, absolument.
34:09Mais qui est un vrai sujet aussi pour les collectivités locales,
34:12parce que, si vous voulez, nous, pour le coup,
34:14on était contre la suppression de la taxe d'habitation,
34:16parce que, certes, ça faisait plaisir aux gens.
34:18Oui, mais ça a été compensé ou pas ?
34:20Ça a été compensé, mais par exemple,
34:22pour être très concret, ça a été compensé à l'année N.
34:26Si votre population a continué à augmenter les années suivantes,
34:29l'État ne suit pas.
34:32Parce que, par exemple, on va vous dire
34:34qu'on va geler l'indexation de la compensation.
34:37Donc, en fait, à chaque fois, l'État, en réalité,
34:41sur la durée, gagne de l'argent sur le dos des collectivités.
34:44Et comme on n'a plus d'impôts locaux à part la taxe foncière,
34:47on peut encore augmenter, mais la taxe d'habitation,
34:49en fait, c'était aussi un principe de responsabilité politique.
34:52C'est que les élus disaient, voilà,
34:54si je n'arrive pas à tenir mon budget avec les taux actuels,
34:57j'augmente les impôts et c'est les électeurs qui trancheront
35:00et qui diront si j'ai eu raison ou pas et qui accepteront.
35:03Maintenant, tout est recentré par l'État et on n'a plus d'autonomie fiscale.
35:06Et donc, c'est vrai que c'est moins bien
35:08pour la responsabilité vis-à-vis des citoyens.
35:11C'est moins pédagogique aussi, puisque maintenant,
35:13il faut expliquer aux gens que, certes, on n'a plus d'impôts locaux,
35:16mais que c'est les dotations qui nous obligent à faire des économies.
35:19Donc, en fait, on renvoie toute la responsabilité vers l'État.
35:22Je voulais aussi répondre à Kévin sur les questions des taxes.
35:25C'est vrai que le débat sur les alcools, le sucre et le salé,
35:30on l'avait déjà eu à l'époque du quinquennat de François Hollande,
35:34puisque déjà, on cherchait aussi des recettes à l'époque.
35:36Et il y avait eu un énorme lobbying, moi j'étais député à l'époque,
35:40pour nous empêcher ou nous orienter vers d'autres solutions.
35:46Moi, pour le coup, je suis comme tout le monde,
35:50je ne suis pas pour qu'on taxe tout le temps.
35:53Enfin, à un moment donné, il faut quand même financer nos services publics.
35:56Et puis là, aujourd'hui, on a la question de la dette.
35:58Donc, quitte à faire des taxes, on le sent qu'elles soient intelligentes.
36:01Moi, je pense qu'aujourd'hui, taxer des produits qui sont nocifs pour la santé,
36:06et dont on sait parfaitement, parce qu'on a 25 études sanitaires
36:10qui nous disent que le sucre, aujourd'hui, c'est un poison,
36:13qu'on a l'obésité qui explose, qu'on a les maladies cardiovasculaires qui explosent,
36:19et que tout ça, c'est lié, en partie, à deux choses.
36:21Notre alimentation, et aussi, peut-être, le mode de vie, le manque d'activité, etc.
36:26Si on peut intervenir, au moins, sur la santé,
36:28et faire en sorte d'orienter les gens vers des produits plus simples,
36:32plus naturels, et moins produits chimiques, etc., c'est mieux.
36:36On vend, on parle, on marque une pose, on vend, on marque une pose.
36:49Sur Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
36:54Avec vous, sur Sud Radio.
36:56Effectivement, les Français voient que leur service public ne fonctionne pas,
36:59je crois qu'on doit le dire à peu près, ici, tous les jours,
37:02et un auditeur me dit, écoutez ce qui se passe dans mon village,
37:05pour le Tour de France, ils ont refait la route du centre du village,
37:08plus les routes autour, pour un prix dingue, des travaux qui ont duré,
37:11tout ça, pour cinq minutes de passage.
37:13C'est un exemple, il y avait...
37:15Oui, mais après, ça sert tout le temps.
37:17Oui, il y avait dans l'émission « Combien ça coûte ? », à l'époque,
37:20l'argent public gaspillé.
37:22Je pense que, déjà, si on commençait par là, par les ponts sans route,
37:25et le genre d'absurdité qu'on peut avoir parfois,
37:28là aussi, on pourrait trouver de l'argent.
37:30Oui, oui, oui.
37:31Elle était très bien, cette émission, « Combien ça coûte ? », à l'époque.
37:33Vraiment très bien.
37:34Avec une bonne animatrice.
37:35Non, ce n'était pas moi, c'était Jean-Pierre Fermat.
37:37Oui, mais après, tu étais...
37:38Non, mais ce que je veux dire, aussi, c'est répondre au fait,
37:41il faut moins de fonctionnaires, ce que disait Kevin tout à l'heure.
37:44Moi, je comprends cette rengaine qui revient,
37:46il faudrait moins de fonctionnaires et qu'ils fassent mieux leur travail.
37:48Mais on ne peut pas, d'un côté, dire que les services publics
37:50fonctionnent de moins en moins bien,
37:52qu'ils disparaissent de plein de zones du territoire,
37:54notamment les territoires ruraux,
37:56où on a de moins en moins de services publics,
37:58et dire qu'il nous faut moins de fonctionnaires.
37:59Je pense qu'en vérité, il faut avoir une réflexion globale,
38:01juste dire qu'on ne va pas remplacer un fonctionnaire sur deux
38:04parce qu'on a besoin de faire des économies.
38:06Pour moi, ce n'est pas viable dans le temps.
38:07D'ailleurs, on revient toujours sur cette décision à chaque fois.
38:09Ça, c'est le premier point.
38:10Le deuxième point, sur les jours de carence,
38:12dans le service privé, le service public et tout,
38:14oui, ok, mais je vais peut-être vous étonner,
38:17parce que ce n'est pas mon habitude de réfléchir comme ça,
38:21mais je pense qu'il faut qu'on ait aussi un débat philosophique
38:23dans la société française.
38:24On est quand même aujourd'hui, en Europe, les moins productifs.
38:26Ça, il faut quand même le dire.
38:2835 heures, pas 35 heures, ce que vous voulez,
38:30on est les moins productifs sur le travail en tant que tel,
38:32les Français.
38:33Et moi, quand je vois aujourd'hui, au quotidien,
38:35que je travaille avec des plus jeunes,
38:36je pense que le Covid a laissé des traces
38:38dans la façon de travailler des gens.
38:40C'est-à-dire que les arrêts maladie, soit on est malade
38:42beaucoup plus facilement, c'est vrai,
38:44mais on est aussi beaucoup plus facilement en télétravail,
38:46parce que ça semble normal.
38:47On est le dernier pays en Europe encore à faire du télétravail.
38:49Il faut quand même le savoir.
38:50Et aujourd'hui, en France, tout ça a été épousé
38:53d'une façon très normale.
38:54Et on se dit que c'est normal de ne pas venir travailler
38:56deux jours au bureau physiquement,
38:58mais c'est sûr qu'on va être moins efficace
38:59si on n'est pas au bureau et qu'on n'est pas avec ses collègues.
39:01À un moment donné, ça va être beaucoup plus facile aussi,
39:03après, de se dire, je ne me sens pas très bien aujourd'hui,
39:05je vais me mettre en arrêt maladie.
39:07Et ça va faire augmenter, à ce moment-là,
39:09le trou de la sécurité sociale.
39:11Toutes ces choses-là, il faut aussi qu'on y réfléchisse.
39:13Je pense qu'on fait des grenelles pour plein, plein de choses,
39:15mais on n'a jamais fait une vraie réflexion autour du travail
39:18et de la valeur travail, à part pendant les campagnes électorales.
39:21Ça fait des années qu'on dit ça.
39:23Ça fait des années qu'on dit que les Français sont des feignasses.
39:26Non, mais je ne dis pas que c'est des feignasses.
39:27Non, mais vous sous-entendez, mais ça fait des années
39:30qu'on dit ça, on nous compare aux Allemands.
39:32Il y a 15 ans, on nous compare aux Allemands.
39:35On nous compare aux Italiens, ça a toujours été ça.
39:38Justement, je crois qu'on n'a jamais eu cette réflexion,
39:40à part pendant les campagnes électorales,
39:41où on dit travailler plus pour gagner plus,
39:43ou alors il faut qu'on lutte contre la fraude sur la chose sociale,
39:46mais on n'a jamais fait de débat concret sur le travail.
39:49Parce que quand vous écoutez les chefs d'entreprise,
39:51ils ont un mal fou à recruter.
39:52Oui, c'est très compliqué.
39:55Je vais même vous raconter une anecdote.
39:57Aujourd'hui, quand vous recrutez et que vous êtes les chefs d'entreprise,
39:59la première question qui est posée...
40:01C'est combien de jours de congés ?
40:02Non, même pas.
40:03Combien de jours de télétravail dans la boîte ?
40:04C'est la première question qu'on vous pose.
40:05Ce n'est même pas le salaire.
40:06C'est combien de jours de télétravail dans votre entreprise.
40:08Ça, ça dit quand même quelque chose de l'avenir du pays.
40:10Mais est-ce que cet employé qui est plus heureux,
40:13qui est chez lui deux jours, qui s'occupe de ses enfants...
40:16On ne va pas refaire le débat.
40:18Ce qu'il peut de ses enfants, ce n'est pas du télétravail.
40:20C'est plus télé que travail, dit Éric Grevel.
40:23Mais est-ce qu'il permet plus de rentabilité ?
40:26On ne va pas faire le débat sur le télétravail.
40:29Je voudrais qu'on parle quand même...
40:31Il y a d'autres sujets dans l'actualité.
40:33On vient d'apprendre que le livre de Jordan Bardella
40:37ne pourrait avoir de publicité dans les gares SNCF.
40:42Il y avait 581 panneaux publicitaires qui avaient été réservés.
40:46Le livre de Jordan Bardella qui paraît ce lundi, je crois,
40:51ou demain, enfin bref, il paraît aujourd'hui,
40:54le livre de Jordan Bardella.
40:55Et donc, il y a eu une montée de bouclier des syndicats.
40:57Et donc, la régie de la SNCF a décidé...
41:02Régie publicitaire et SNCF ont donc décidé
41:05que ce visuel contrevenait au principe de neutralité.
41:09Merci la SNCF pour cette campagne gratuite.
41:13Merci la SNCF de ne pas prendre cet argent
41:16pour améliorer le trafic, les réseaux et les gares,
41:19puisque l'argent va là.
41:21Merci donc d'économiser ces pages de publicité à Jordan Bardella.
41:25Et donc, le grand gagnant de tout ça est Jordan Bardella.
41:29On peut remercier les syndicats de la SNCF.
41:31Mais au-delà de ça, c'est une forme de censure.
41:34Malgré tout, soit Jordan Bardella est un fasciste dangereux
41:39et dans ce cas-là, on ne publie pas et on interdit son livre.
41:43Mais à partir du moment où il publie un livre,
41:46refuser la publicité, c'est...
41:48Les livres politiques n'ont pas le droit d'être affichés dans les gares.
41:51Oui, je ne suis pas sûre qu'il n'y en ait pas eu.
41:53C'est parce que lui dit que c'est une bio,
41:55ce n'est pas un programme.
41:57Les programmes n'ont pas le droit d'être affichés dans les gares.
42:00Quand vous avez François Hollande,
42:02c'est sur son histoire, sur sa vision du monde,
42:06sur sa vie, son œuvre, ça vous avez le droit.
42:08Si vous faites un livre sur un programme,
42:13vous n'avez pas le droit à l'affichage,
42:14ça c'est valable pour tout le monde.
42:16Et donc, il joue sur cette ambiguïté en fait.
42:18Oui, mais tout simplement, ça s'appelle de la censure.
42:22M. Bardella est censuré parce que c'est M. Bardella.
42:25Et on voit bien qu'il y a dans le petit microcosme
42:29une forme de mépris vis-à-vis des électeurs
42:31qui votent pour le Rassemblement National.
42:33Certains ont même parlé de tiktotisation,
42:35notamment de Jordan Bardella,
42:37comme quoi finalement, ce dernier ne serait pas au niveau
42:40et n'aurait pas de légitimité sur le terrain public.
42:43Donc voilà, c'est de la censure.
42:45Je ne veux pas tomber non plus dans la tiktotisation,
42:47donc je vais m'arrêter là.
42:49Non, oui, je pense qu'il n'y a rien à ajouter
42:51sur le fait que ça paraît quand même étrange.
42:54Voilà, c'est tout.
42:56Alexis, on te revient ou pas à la neutralité ?
42:59Je pense que quand j'ai voyagé,
43:00j'ai dû voir des affiches des livres de Nicolas Sarkozy
43:03ou de François Hollande dans les gares,
43:04et peut-être même d'autres hommes ou femmes politiques,
43:07et que ça ne m'a jamais choqué.
43:08Oui, c'est...
43:10Franchement, il n'y a pas de...
43:14Ce n'est pas grave.
43:15Non, mais je veux dire, c'est un choix de l'entreprise.
43:18Je veux dire, si elle ne le fait que pour Jordan Bardella,
43:20c'est embêtant, parce que c'est déiscriminatoire.
43:23Mais enfin, si...
43:24Mais vous avez souvenir d'un autre livre
43:26dont l'affichage a été interdit ?
43:29Peut-être qu'on n'en a pas eu la publicité.
43:31Ce n'est pas réglé.
43:32En général...
43:33Ils n'ont pas fait l'affichage du livre de Zemmour
43:35et qu'on ne l'a pas su.
43:36J'en sais rien, moi.
43:37Le livre de Zemmour, j'ai dû le voir en plus.
43:38En général, ça remonte jusqu'à nous.
43:43Après, ça permet surtout de faire une publicité au livre.
43:47Mais voilà, c'est dingue.
43:49Il ne sera pas visible dans les gares,
43:50mais on en aura parlé dans tous les médias,
43:52parce que tout le monde va le commenter.
43:53Ils n'ont que de visite fric d'une campagne.
43:56On va parler de ce qui s'est passé à Rennes.
43:59Là aussi, c'est un petit peu comme le budget.
44:01On a un peu le sentiment qu'il y a des annonces,
44:04il y a de la com,
44:06mais qu'il n'y a pas grand-chose qui se passe.
44:09Je vous propose qu'on en parle tout de suite après la pub.
44:12Comme ça, on aura du temps pour ce sujet, tout de suite.
44:17Sud Radio, parlons vrai.
44:27Avec vous sur Sud Radio jusqu'à midi.
44:29Je voudrais qu'on reparle de ce qui s'est passé à Rennes.
44:31Un enfant de 5 ans blessé par balle.
44:32Il était dans la voiture de son père,
44:35qui visiblement a été visé par un règlement de comptes.
44:39C'est l'enfant qui a été atteint,
44:40qui est entre la vie et la mort.
44:42Tout cela après une course poursuite.
44:45Un témoignage sur Twitter qui vaut ce qu'il vaut,
44:48mais qui corrobore un certain nombre de choses
44:54qu'on a pu entendre ici ou là,
44:56sur ce qui se passe réellement dans certaines villes,
44:59et en particulier à Rennes.
45:00Rappelez-vous, il y a quelques mois,
45:02je vous apprenais que pour rentrer dans certaines zones,
45:04les agents municipaux devaient montrer leurs pièces d'identité à des dealers
45:07afin de pouvoir aller faire l'entretien des pelouses.
45:09Rappelez-vous, il y a quelques semaines,
45:11je vous apprenais que deux points de deal de la ville
45:13étaient en vente sur Snapchat.
45:14Le premier à 3 millions d'euros et le second à 800 000.
45:17Chacun garantissait une rentabilité entre 30 000 et 80 000 euros par jour,
45:20selon l'annonce.
45:21Avec une patrouille de police dans certaines zones de Rennes,
45:23on envoie d'abord un drone pour être certain
45:25que tout va bien se passer lors du passage de la brigade.
45:28Tu as bien entendu, on envoie un drone et on parle de Rennes.
45:31Hier soir, j'étais un des premiers à parler de ce pauvre gamin de 5 ans
45:34qui se retrouve avec deux projectiles
45:36qui l'atteignent à la tête lors d'un règlement de comptes.
45:39Donc, c'est ce qu'on a entendu.
45:42Je ne sais pas si vous vous souvenez, Gilles,
45:44quand on avait reçu un journaliste
45:47qui avait fait un reportage sur les cités de Marseille.
45:49Les policiers lui ont dit, allez discuter.
45:51Nous, on ne peut rien.
45:53Allez discuter avec les délinquants.
45:56Enfin, allez discuter avec ceux que vous voulez filmer.
45:59Demandez-leur si vous pouvez mettre un drone
46:02parce que c'est eux qui gèrent ça.
46:04Rafik Smati nous avait raconté quand il était en campagne
46:06qu'il était allé à Marseille,
46:07qu'il y avait des checkpoints
46:09et qu'il a dû montrer patte blanche pour pouvoir rentrer
46:12pardon d'utiliser le mot patte blanche
46:14pour pouvoir rentrer dans la cité.
46:16Donc, ce qu'il dit ne semble pas complètement ahurissant.
46:20Mais moi, je trouve ça terrifiant.
46:22Là, sur les drones, ce que vous racontez,
46:24il faut savoir que quand on produit un film ou un documentaire,
46:26on fait des demandes officielles à la préfecture,
46:28à la mairie de la ville en question
46:30pour pouvoir faire rentrer un drone.
46:31Et à l'aviation civile.
46:32Et à l'aviation civile.
46:33Et je peux vous dire que c'est très compliqué
46:34d'avoir les autorisations pour filmer.
46:35Oui, c'est l'aviation civile avant tout.
46:37Oui, mais même la préfecture d'ailleurs,
46:39il faut que vous ayez une autorisation.
46:41Et ça doit être quelqu'un qui sait conduire des drones.
46:43Exactement, c'est quelqu'un, un professionnel
46:45qui a une carte spécialement pour ça et tout.
46:47Et donc, si c'est le cas, je vous crois,
46:51si c'est le cas sur le fait qu'il faut demander une autorisation
46:53pour placer un drone au-dessus
46:55pour pouvoir faire en sorte de surveiller l'endroit,
46:57c'est terrifiant.
46:58C'était Jérôme Piera qu'on a perçu.
47:00C'est terrifiant, et je vais vous dire autre chose.
47:01Moi, ce qui m'agace,
47:04enfin ce n'est même pas agacer,
47:06ce qui me gêne terriblement,
47:08c'est qu'on l'a dit plusieurs fois sur cette antenne,
47:10vous avez eu des opérations place nette XXL
47:12qui ont été tenues ces dernières semaines,
47:14ces derniers mois, avec des opérations comme incroyables.
47:16Et ce qui se passe ces derniers jours
47:18dans nos villes, à Rennes,
47:20enfin c'est à Rennes quand même, c'est quand même une grande ville de Bretagne.
47:22Rennes, Marseille, Grenoble.
47:24Rennes, ce qui s'est passé, un garçon qui prend deux balles,
47:26qui est entre la vie et la mort, un garçon de 5 ans,
47:28parce qu'il est à l'arrière de la voiture de son père,
47:30je ne sais pas ce qu'il faisait là-bas,
47:32je ne suis pas dans la justice,
47:34ce que je veux dire par là, c'est que c'est quand même terrifiant,
47:36en réalité, terrifiant.
47:38Le sonore que vous avez entendu, c'est quelqu'un,
47:40effectivement, que vous pouvez suivre sur TikTok,
47:42et Kévin, je sais que vous aimez TikTok, c'est pour ça que je le dis,
47:44c'est quelqu'un que vous pouvez suivre sur TikTok,
47:46qui est videur de boîte de nuit,
47:48si j'ai bien compris,
47:50et qui est au courant, qui entend,
47:52qui voit ce qu'il se passe autour de sa boîte de nuit,
47:54et qui prévient depuis des mois et des années.
47:56C'est pour ça que Bruno Retailleau
47:58qui répond, on va envoyer la CRS82
48:00là-bas,
48:02ce qu'il raconte,
48:04on vous a juste monté un petit extrait,
48:06ce qu'il raconte, c'est que les mecs disent, on se met au verre
48:08quelques moments, puis quand ils partent, on recommence.
48:10Je ne sais pas, vous avez été étonné
48:12par ce son ?
48:14Tout aussi terrifiant que la dame
48:16qui est chez elle, et puis qui se prend une balle
48:18à Marseille
48:20de l'appartement qui est juste à côté,
48:22c'est exactement la même histoire,
48:24on n'est pas dans une voiture, ce n'est pas un enfant,
48:26mais c'est le même principe, vous vous souvenez
48:28de cette fille,
48:30Soukhaina, on est exactement
48:32dans la même histoire et on fait toujours
48:34les mêmes débats.
48:36Ce qui me scénère, c'est le décalage
48:38entre le politique et
48:40la réalité.
48:42Est-ce que vous,
48:44vous vivez dans vos classes aussi, parfois,
48:46et les discours
48:48qu'on peut entendre des politiques
48:50diverses et variées, qui viennent voir
48:52ce qui se passe réellement ?
48:54Oui, c'est des discours qui sont complètement
48:56déconnectés, je crois qu'on a perdu la guerre
48:58contre le narco-banditisme, on a
49:00atteint un tel niveau,
49:02je ne sais pas si vous avez vu à Marseille récemment,
49:04avec le DZ,
49:06il y avait un groupe de drogués qui ont fait
49:08carrément une conférence de presse
49:10pour se mettre à égalité avec l'État.
49:12Quand vous interrogez certains policiers, ils vous racontent
49:14que parfois, les trafiquants de gang
49:16ont plus de moyens qu'eux,
49:18notamment que l'État.
49:20Je pense qu'on a perdu cela,
49:22et en effet, ça pose des problèmes
49:24pour tout banlieue.
49:26Alexis ?
49:28Moi, je me rappelle que quand Nicolas Sarkozy
49:30avait été élu en 2007,
49:32il avait trouvé
49:34l'alpha et l'oméga de la lutte
49:36contre les narco-trafiquants
49:38avec des groupements
49:40qui devaient rassembler les services
49:42de la justice, de la police
49:44et les services fiscaux,
49:46puisqu'à l'époque, on disait
49:48comment ils font
49:50pour rouler dans des bagnoles
49:52à 100 000 euros,
49:54sans revenu, etc.
49:56Donc on va trouver des solutions, vous allez voir ce que vous allez voir.
49:58Et ça, je vous parle de ça,
50:00ça fait quand même presque 20 ans maintenant.
50:02Le constat, c'est que
50:04en France,
50:06il n'y a peut-être pas qu'en France,
50:08mais en France, c'est un échec
50:10de la politique
50:12de répression,
50:14de mettre toujours plus de moyens
50:16pour combattre le narco-trafique,
50:18et au final, 20 ans après,
50:20il y a des territoires qui sont gangrénés,
50:22qui sont sous contrôle de ces trafiquants,
50:24et qui n'ont jamais aussi bien
50:26gagné leur vie, parce que ce qui est effrayant,
50:28c'est les sommes que vous donnez.
50:30– Vous trouvez que la politique des MJC a mieux marché ?
50:32– Non, ce n'est pas ce que je dis, mais pardon,
50:34mais il ne faut pas être caricatural.
50:36Les MJC, elles n'ont jamais eu
50:38comme objectif, intention, moyen
50:40de lutter contre la délinquance.
50:42– Un petit peu, quand même.
50:44– Jamais, mais non, pas du tout.
50:46C'était l'accès à la culture pour tous,
50:48à des familles qui n'avaient pas forcément
50:50les moyens d'aller au théâtre,
50:52d'aller au cinéma, d'ordonner des accès
50:54à cette culture, à des prix,
50:56et de la rapprocher,
50:58la culture des plus modestes.
51:00C'était ça l'objectif des MJC, donc il ne faut pas tout mélanger,
51:02pas non plus raconter des histoires aux gens.
51:04Le problème, c'est qu'en fait,
51:06on parle en France
51:08toujours que du volet
51:10fait d'hiver et des conséquences.
51:12Ce qu'on décrit à Rennes,
51:14ce qui se passe à Grenoble, ce qui se passe à Marseille,
51:16c'est les conséquences de quoi ?
51:18– De maires de gauche peut-être ?
51:20– Pas du tout, parce que Jean-Claude Godin était là,
51:22et je crois que les cités étaient à peu près dans le même état
51:24et que l'on a retrouvé…
51:26– Je pense que ça a un petit peu empiré quand même.
51:28– Non, je ne crois pas qu'il faut faire un procès d'intention
51:30au nouveau maire et à considérer que…
51:32– Non mais c'est bizarre, c'est Rennes, Marseille, Grenoble, Nantes…
51:34– Excusez-moi,
51:36mais là franchement, Valérie,
51:38si vous essayez de politiser le sujet,
51:40je pense que vous êtes complètement à côté de la plaque,
51:42et vous aussi vous êtes un peu déconnectée du terrain.
51:44Pour le coup, allez voir dans des villes gérées par la droite
51:48s'il n'y a pas de trafic de drogue, s'il n'y a pas des problèmes.
51:50Et les maires n'ont pas les moyens,
51:52même quand on a une police municipale,
51:54même quand on a des caméras,
51:56c'est le cas dans ma commune,
51:58ça n'empêche pas qu'il puisse y avoir ici ou là un point de deal,
52:00et on l'est assez rapidement informé par les habitants.
52:02– Et vous faites quoi ?
52:04– Déjà on en parle avec la police nationale.
52:06– Et ils font quoi ?
52:08– Souvent ils nous disent qu'on n'a pas d'effectifs,
52:10ou ce qu'ils disent, le discours classique,
52:12c'est un petit, nous ce qu'on veut c'est démanteler des filières,
52:14donc le petit point de deal du quartier,
52:16ça ne nous intéresse pas, et de toute façon si on le démantèle,
52:18comme vous avez dit,
52:20ils vont soit se déplacer à 500 mètres,
52:22soit partir en vacances pendant 15 jours,
52:24parce que dans toutes les villes on a connu ça,
52:26d'effets divers liés à la drogue, au trafic de drogue,
52:28l'État, les médias s'en saisissent,
52:30on envoie les CRS ou la police pendant 15 jours dans le quartier,
52:34pendant 15 jours il y a un camion de CRS au milieu du quartier,
52:38ça fait partir les dealers,
52:40mais 15 jours après ils s'en vont,
52:42parce qu'on ne peut pas laisser,
52:44vous voyez ce que je veux dire ?
52:46– C'est quoi la solution ?
52:48– Ce n'est pas le problème Alexis,
52:50c'est pas la répression qui ne fonctionne pas,
52:52la répression fonctionne,
52:54ce qui ne fonctionne pas derrière c'est la justice,
52:56c'est qu'ils sont libérés.
52:58– La justice elle est débordée,
53:00elle n'a pas les moyens de traiter tous les dossiers,
53:02il faut arrêter, d'aucun moment donné…
53:04– Il n'y a aucune sanction, ils sont libérés,
53:06ils retournent au trafic de drogue,
53:08il n'y a pas de sanction,
53:10il y a un moment,
53:12c'est plus facile de dealer de la drogue que d'aller au travail,
53:14ça rapporte plus d'argent,
53:16et derrière la société ne vous fait pas payer tout ça,
53:18il n'y a pas de sanction,
53:20il n'y a aucune sanction,
53:22les prisons sont pleines,
53:24la justice est super,
53:26et pas du tout répréhensible,
53:28voilà le problème, c'est qu'on les arrête,
53:30on met des choses en système,
53:32on va dans des banlieues,
53:34on met un système tout en place,
53:36mais la justice ne fonctionne pas,
53:38une fois qu'on aura réglé les problèmes de tribunaux et de justice,
53:40on commencera à régler les problèmes de drogue,
53:42mais non, on n'y est pas.
53:44– Ça ne changera rien.
53:46– Juste pour répondre à Alexis sur le fait qu'il ne faut pas politiser le sujet.
53:48– Un dealer qui est mis en prison, il est remplacé le lendemain,
53:50quand vous avez un point de vue qui rapporte 40 000 balles par jour,
53:52excusez-moi, c'est pas la peur du gendarme
53:54ou du juge qui va régler le problème,
53:56pour arrêter les conneries.
53:58– Sauf si vous faites 15 ans ou 20 ans de prison,
54:00et après il y a les familles.
54:02– Juste pour ne pas politiser le sujet,
54:04il y a une différence entre les villes dirigées par la droite
54:06et celles dirigées par la gauche, c'est les réactions.
54:08Quand vous entendez le maire de Grenoble ce matin,
54:10Éric Piolle, en interview,
54:12et je vous engage à écouter l'interview,
54:14Grenoble qui est quand même, je ne vais pas dire une plaque tournante,
54:16parce que le terme serait un peu exagéré,
54:18quoi que, et qui vous dit qu'il faut s'attaquer
54:20plus à la santé mentale
54:22que à la répression, vous vous dites quand même
54:24que dans le discours d'Éric Piolle,
54:26il y a une certaine innocence,
54:28qui est peut-être voulue, je n'en sais rien,
54:30mais en tout cas une certaine innocence, ça c'est le premier point.
54:32Le deuxième point, il y a quelque chose dont il faut qu'on parle aussi,
54:34sans vouloir politiser le sujet,
54:36un petit peu quand même, quand vous avez un député
54:38qui est pris la main dans le sac à acheter
54:40de la drogue, à Paris,
54:42à Paris, à un mineur de 14 ans,
54:44et que toute la gauche trouve
54:46pas normal, là aussi je ne vais pas utiliser ce terme-là,
54:48mais en tout cas dit qu'il faut l'aider à soigner,
54:50il ne faut pas qu'il démissionne,
54:52vous vous dites quand même, excusez-moi,
54:54il y a un deux poids… – Tout le monde ne dit pas la même chose non plus.
54:56– Oui d'accord, mais bon…
54:58– Globalement, il y a eu quand même un soutien assez massif.
55:00– Je pense que ça aurait été…
55:02– Tandis qu'il n'a toujours pas démissionné.
55:04– Il n'a pas démissionné, moi je ne dis même pas qu'il faut qu'il démissionne,
55:06je dis qu'il faut qu'il revienne devant ses électeurs,
55:08et on verra.
55:10Mais lui-même ne veut pas le faire,
55:12et il est soutenu par des gens comme Sandrine Rousseau et tout,
55:14qui sont là, les perles amorales habituellement,
55:16et qui là vous disent, il est malade, il faut l'aider à soigner.
55:18– Mais quelle solution,
55:20encore une fois, quand vous voyez,
55:22on envoie la CRS,
55:24et le décalage avec le quotidien des gens dans ces cités,
55:26parce qu'il faut oublier que les premières victimes,
55:28ce sont les gens qui vivent dans ces endroits,
55:30et qui sont…
55:32– Il y a deux solutions, il y a la justice,
55:34et il y a la famille.
55:36Du moment que vous prenez l'argent aux familles,
55:38vous enlevez les aides, vous enlevez un tas de choses,
55:40je peux vous dire qu'à ce moment-là,
55:42ça va aussi,
55:44à un moment, réagir,
55:46les parents vont prendre aussi les choses,
55:48parce qu'il y a un moment,
55:50sur ces problèmes-là, sur la chauve,
55:52par exemple, ce sont des mineurs,
55:54des mineurs avec des parents.
55:56J'ai raconté ce qui est arrivé à un de mes amis,
55:58qui portait plainte, il s'est retrouvé avec quatre mineurs,
56:00dont les parents ont dit, on n'en a rien à foutre,
56:02c'est pas notre problème, il y en a trois qui sont en foyer.
56:04– Il faut enlever ce qu'ils reçoivent.
56:06– Mais ils sont déjà en foyer,
56:08donc qu'est-ce que vous voulez faire ?
56:10– Vous traitez les conséquences et pas les causes.
56:12Les causes, c'est l'explosion du nombre de consommateurs.
56:14Si il n'y avait pas des millions de gens
56:16qui consommaient de la drogue,
56:18il n'y aurait pas autant de points de deal,
56:20et il n'y aurait pas autant d'argent généré par le deal,
56:22et donc on n'aurait pas…
56:24– Vous voulez faire la drogue ?
56:26– Non mais, moi je suis prêt à un vrai débat sur le sujet argumenté.
56:32Il y a des gens qui disent, oui, effectivement,
56:34on pourrait dépénaliser ou même légaliser
56:38une partie de ce qui est aujourd'hui,
56:40et du deal qui va en dehors des poches de l'État,
56:44puisque c'est de l'argent sale,
56:46qui n'est pas fiscalisé,
56:48et qui enrichit les dealers et les voyous.
56:50On pourrait les priver d'une partie de ces recettes,
56:52et légaliser une partie des choses.
56:54Ou bien on maintient un discours ultra-répressif,
56:58où on ne veut pas débattre de toutes les options sur la table,
57:00et celle-là, elle est sur la table,
57:02on ne veut jamais la débattre,
57:04parce que tout de suite, moi j'en ai fait des dizaines des plateaux
57:06avec des gens qui sont dans des postures,
57:08qui disent, ah non mais là, vous êtes l'Axis,
57:10vous voulez légaliser, vous voulez…
57:12Sauf que, est-ce qu'on a les moyens,
57:14aujourd'hui, d'aller au bout de la répression ?
57:16C'est-à-dire, est-ce qu'on est prêt à mettre des policiers partout
57:18pour démanteler les points de deal ?
57:20Ça veut dire qu'il faut mettre des policiers partout,
57:22donc il faut recruter des dizaines et des dizaines et des centaines
57:24dans le contexte de finances publiques qu'on connaît,
57:26et derrière, une fois que la police fait son travail,
57:28c'est la justice qui doit traiter,
57:30mais les magistrats, ils vont vous expliquer aussi,
57:32qu'ils sont débordés, et que traiter…
57:34Et qu'il n'y a pas de place en prison.
57:36Et en plus, il faudrait aussi augmenter…
57:38Donc, vous voyez Gilles, il faut aller au bout du truc.
57:40Parce qu'on dit, on est dans l'ultra-répressif,
57:42et on doit mettre des moyens,
57:44parce qu'à ce moment-là, c'est des moyens colossaux,
57:46et ce n'est pas sûr qu'on y arrive.
57:48Donc, on regarde s'il n'y a pas d'autres options
57:50pour, à la source, traiter le problème.
57:52Parce que là, on traite, encore une fois, les conséquences.
57:54Alors, c'est facile de taper sur les maires,
57:56c'est facile de taper sur la justice,
57:58on peut même critiquer la police qui ne fait pas son travail.
58:00Mais moi, je pense qu'à un moment donné,
58:02le rôle des responsables politiques,
58:04ce n'est pas uniquement de traiter les conséquences,
58:06c'est aussi de regarder les causes,
58:08et que la société elle-même se regarde en face,
58:10et que tous ces gens qui, l'air de rien,
58:12sont des bons pères de famille,
58:14vont acheter leurs drogues tous les jours,
58:16sauf que ce n'est pas du cannabis
58:18qu'a vendu le gamin
58:20aux députés.
58:22Donc, qu'est-ce que vous faites avec les drogues de synthèse ?
58:24C'est encore un autre débat.
58:26Elle n'a jamais dit qu'il fallait dépénaliser toutes les drogues.
58:28Donc, vous aurez toujours du trafic,
58:30et donc, tout cela va perdurer.
58:32Allez, c'est fini pour aujourd'hui.
58:34Merci à tous les quatre.
58:36Très bonne journée sur Sud Radio.