Mettez vous d'accord avec Virginie Le Guay, Benoit Perrin, Charles Alloncle et Baptiste Fournier
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00:0010h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:03Mettons-nous d'accord sur Sud Radio et restez bien à l'écoute vers le grand sapin de Noël est là et dans un instant nous allons lancer notre concours pour gagner un magnifique cadeau.
00:15Restez bien à l'écoute de Sud Radio. Nous allons commenter l'actualité avec Virginie Legay, journaliste et éditorialiste politique à France Info TV.
00:22Bonjour Virginie. Benoît Perrin, directeur de Contribuables Associés. Bonjour, attention on se prépare au chaos.
00:35Charles Alloncle, bonjour, bienvenue, c'est la première fois que nous vous accueillons. Vous êtes député de l'Hérault et porte-parole de l'UDR, c'est parti, d'Éric Ciotti et Baptiste Fournier,
00:45président et fondateur de l'agence de communication Virtu. Évidemment, c'est encore monosujet aujourd'hui avec la menace de censure. Qu'avez-vous pensé de Michel Barnier hier soir ?
00:57Plus de 10 millions de téléspectateurs qui l'ont regardé. Que va pouvoir faire Emmanuel Macron ? Comment remplacer Michel Barnier ? Bref, beaucoup de sujets autour de cette actualité.
01:09On va commencer avec vos coups de cœur, vos coups de gueule, des choses qui ont pu retenir votre attention aux uns et aux autres. Benoît, vous, c'est une inquiétude ?
01:17Sur l'évolution de l'emploi et notamment dans la fonction publique. C'est un chiffre dont on a relativement peu entendu parler. C'est l'INSEE qui l'a communiqué il y a quelques jours,
01:32qui est donc un tableau sur l'évolution de l'emploi en France depuis un an et qui permet de comprendre que rien n'a changé. Pour rappel, la fonction publique, c'est 5,7 millions d'agents.
01:462,5 dans l'État, 1,7 dans les collectivités locales et 1,3 dans la Sécurité sociale. Et on voit que le montant du nombre d'agents est en évolution constante.
01:56Sous Nicolas Sarkozy, plus 17 000. Sous Hollande, plus 145 000. Sous Emmanuel Macron, donc je parle évidemment du premier mandat, plus 178 000.
02:06Et donc là, l'INSEE nous indique qu'en un an, tenez-vous bien, plus 83 600 postes ont été créés dans le public. Et durant la même période, seuls 47 000 emplois dans le privé ont été créés.
02:20Donc a priori, c'est François Eccle qui le dit, qui comme vous le savez, est un ancien magistrat de la Cour des comptes, que la grande majorité de ces emplois auraient été créés dans les collectivités locales.
02:30Donc la priorité du gouvernement devrait être, me semble-t-il, de stimuler l'emploi dans le privé plutôt que de continuer cette politique catastrophique qui, finalement, vise à régler le problème du chômage par l'embauche d'agents publics.
02:41— C'est une réaction. Oui. Charles Hallon. — Non, moi, je souscris totalement à ce que vient de dire Benoît. Je trouve... Et on le voit, d'ailleurs, avec ce gouvernement et ses inclinaisons dépensières, étatistes de Michel Barnier,
02:57qui est l'une des raisons pour lesquelles on a voulu le faire tomber. Il y a une sorte d'habitude de l'emploi public, d'habitude de la finance publique qui devient insupportable.
03:06— Benoît est responsable de l'augmentation du nombre de fonctionnaires. — Non, mais en tout cas, dans la proposition de budget qu'il fait, il n'y avait que 2 200 fonctionnaires de supprimés dans la proposition de budget sur un peu plus de 5,5 millions que Benoît vient d'expliquer.
03:21Donc on voit à quel point il y a un monde de courage criant dans cette proposition budgétaire. — Oui. Et on rappelle que la fonction publique fait grève demain.
03:29— Exactement. Mais bon, ça, c'est une triste habitude française. On a presque l'impression que chez certains, le sentiment patriotique, c'est uniquement la protection des statuts ou des droits acquis.
03:39— Et on rappelle que tous les présidents ont annoncé des suppressions d'emploi dans la fonction publique et qu'ils n'ont évidemment pas tenu la moitié du dixième de leurs engagements,
03:47y compris Emmanuel Macron, qui, je crois, en avait annoncé 120 000, si mes souvenirs contiennent ça, en 2017. — Exactement. Exactement.
03:53— Et donc ils n'ont pas été supprimés. — Ah bah ils ont même été augmentés. — Non seulement pas supprimés. Ils ont été augmentés plus de 178 000 en 5 ans.
03:58— Virginie, on va attendre dans un an. On va parler politique avec vous. Charles, vous vouliez revenir sur ce qui s'est passé – c'est de la politique aussi – à l'Assemblée hier.
04:10— Oui, absolument. Alors moi, en fait, pour vous dire, c'est un peu mon premier mandat. J'ai peu d'heures de vol politique. J'étais chef d'entreprise juste avant.
04:17Donc tout ça est un peu une découverte. Mais je vous avoue avoir beaucoup de mal à m'habituer à l'attitude odieuse voire parfois ignoble de certains députés sur les bancs de cette Assemblée.
04:26— Vous voulez qu'on écoute un petit peu ce qui s'est passé hier ? — On peut l'écouter, si vous voulez. Absolument. — Oui, on va écouter.
04:31— Mesdames et messieurs les députés, d'abord, madame la présidente, si vous me le permettez, je voudrais, si le président Chasseigne me le permet,
04:36dire un mot de René Coineau, auquel vous avez justement rendu hommage. René Coineau était député d'Ille-et-Vilaine, très actif. Il a été aussi un grand maire de Saint-Malo.
04:46Il se trouve d'ailleurs que – pour ça que je me permette ce mot – j'ai été il y a très très longtemps membre du même cabinet ministériel que lui.
04:52Il était mon chef de cabinet auprès du ministre de la Justice et des Sports.
04:58— Attendez, M. le Premier ministre, 2 minutes, s'il vous plaît, M. le Premier ministre. J'entends qu'on se respecte dans cet hémicycle.
05:08— On parle de la mémoire d'un homme qui vient de décéder, madame la députée. C'est scandaleux !
05:13— Alors vous y étiez. Donc il rendait cet hommage à René Coineau. Et on a entendu le brouhaha du côté de la France insoumise. Qu'est-ce qui s'est passé ?
05:32— Ce qui s'est passé, déjà, on sentait une certaine émotion dans l'hémicycle, parce que c'est probablement l'avant-dernière séance de questions au gouvernement de Michel Barnier,
05:40parce que c'était la première fois qu'il prenait la parole lors de cette session de questions. Lui était ému, puisqu'il avait partagé – donc on l'a entendu –
05:49des années au sein d'un même cabinet ministériel. René Coineau était aussi une figure parlementaire. Il a été député pendant plus de 20 ans.
05:55Et donc à ce moment-là, on a entendu, sorti des travaux de la France insoumise, « On s'en fout », bien gueulé de façon très distincte au moment où...
06:03— Parce que ce matin ou hier après-midi, elle a dit « Non, mais c'est pas du tout ça. Je parlais à un collègue ».
06:07— Et la défense est scandaleuse. Moi, je suis exactement en phase 2. On a très bien vu tout ce qu'il s'était passé. On a bien vu que, parce qu'il est aussi probablement
06:15que ce parlementaire est un parlementaire de droite. Il a été UMP pendant longtemps. En fait, on a vu cette attitude. Et honnêtement, moi, je vous dis,
06:22ça fait 3 mois que je suis dans cet hémicycle. Je suis chaque jour encore plus outré par l'attitude de certains parlementaires d'extrême-gauche
06:30qui ne méritent pas de scindre cette écharpe tricolore. — On va y revenir. On va continuer en débat. Donc ce n'est pas Mme Sonia Chiricou qui...
06:40— Chiquirou. — Chiquirou, pardon. Chiricou, c'est autre chose. Chiquirou qui s'est exprimé. Mais c'était bien la députée Elisa Martin, effectivement,
06:48pour dire « Hurlez, on s'en fout ». Son argumentation est un peu limite. On se retrouve dans un instant sur Sud Radio avec vous. A tout de suite.
06:55— Sud Radio. — Parlons vrai. — Parlons vrai. — Sud Radio. — Parlons vrai.
06:59— Mettez-vous d'accord. Valérie Expert. — Mettons-nous d'accord autour de Virginie Legay, journaliste, éditorialiste politique à France Info.
07:09Révé Benoît Perrin, directeur de Contribuables associés. Charles Alloncle, député de l'Hérault et porte-parole de l'UDR. C'est le parti d'Éric Ciotti.
07:17Et Baptiste Fournier, président et fondateur de l'agence de communication Virtu. On va revenir sur la censure et toutes les conséquences,
07:26l'agitation politique autour de cette censure potentielle et probable. On va continuer avec vos coups de cœur et vos couilles gueules.
07:35Mais juste préciser qu'Elisa Martin, cette députée éléphiée, a reconnu avoir... Je réponds à Véronique qui me dit « Non, non, c'est pas elle ».
07:42Si c'est elle. Et le script de l'Assemblée dit bien que c'est elle qui a dit « On s'en fout ». Et quand vous dites « C'est parce que c'est un député éléphi
07:50qu'on en parle », non, ça aurait été un autre député. On en aurait aussi parlé. Sauf qu'il se trouve que, comme par hasard, ce sont les députés éléphi
07:59qui se comportent très très mal. C'est-à-dire interrompre un hommage à quelqu'un qui est décédé en disant « On s'en fout », c'est assez lamentable.
08:07En un mois, on a eu quand même 3 députés éléphi. On a eu Andy Carbrat pour ses 20 000 euros de drogue achetée avec sa réserve parlementaire, qui est toujours député,
08:15qui n'a pas démissionné. On a eu Thomas Porte avec ses intimidations, ses menaces prononcées dans l'hémicycle en expliquant qu'il allait nous casser la gueule.
08:21Et on a cette dame-là. Donc moi, je veux bien entendre que ça peut venir de n'importe quelle partie de l'hémicycle. Pour l'instant, Eléphi se distingue nettement.
08:27— Le Rassemblement national s'est aussi distingué, peut-être dans une moindre mesure, mais s'est aussi distingué de façon pas toujours très glorieuse.
08:35— Au moment des élections législatives, avec une centaine de candidatures qui avaient été pointées du doigt pour être hors du champ, là, pour le coup, républicains,
08:42mais d'un point de vue légal... — Dixaines. — Je rappelle juste qu'on a une présidente du Premier parti de France qui, aujourd'hui, a quelques mots,
08:49a potentiellement une condamnation assez importante. Je crois que le problème, c'est la « moyenne » de la classe politique aujourd'hui qui s'affaisse.
08:57Et ça, c'est ce qu'on peut regretter. Et on devrait le partager. — Et on rappelle qu'Élisa Martin, donc c'est le canard enchaîné qu'il révélait,
09:03avait touché 16 800 € en cash grâce à un deal imaginé par le maire écolo Éric Piolle. Une enquête a été ouverte et est en cours.
09:13Donc voilà, effectivement, c'est le niveau de nos politiques qui, aujourd'hui, peut nous interroger. Alors peut-être, Virginie,
09:24c'est un coup de gueule contre Emmanuel Macron. — Vous allez penser que je suis monomaniaque. Mais franchement, moi, les déclarations d'Emmanuel Macron
09:31en arabie saoudite sur ce qui va se passer aujourd'hui, je sais pas s'il a pas compris ce qui se passe, s'il fait semblant, s'il joue avec les mots.
09:41Déjà, le ton utilisé, moi, m'est totalement insupportable. Quand il a dit « il faut faire confiance à la cohérence des gens »,
09:49mais qui c'est, les gens dont il parle ? Sinon, les Français. Qu'est-ce que c'est que cette façon de s'exprimer ? Et quand il dit « il faut pas faire peur aux gens »,
09:55toujours, les gens... Bon, déjà, moi, ça me choque. Et la façon qu'il a toujours de se donner le beau rôle... D'abord, il a redit qu'il n'avait jamais regretté,
10:06qu'il ne regrettait toujours pas d'avoir décidé cette dissolution dont on voit les effets chaque jour. Bon, alors c'est un président qui ne fait jamais
10:14acte de contrition sur rien et qui a tendance à toujours regarder en face ce qui va pas. Là, j'ai trouvé un peu violent, en fait, ce qui n'avait pas été dit,
10:25c'est-à-dire qu'il n'a quasiment pas rendu hommage au travail fait par Michel Barnier, qui est quand même son Premier ministre. Il lui a simplement dit
10:32« tout le monde va prendre ses responsabilités demain ». Le gouvernement a pris les siennes. Je lui en avais donné l'autorisation. Il n'a pas donné l'autorisation
10:40à Michel Barnier de prendre ses responsabilités. Enfin, bon. Et puis, il a dit également « quant à mon éventuel départ, c'est de la politique fiction,
10:49je m'accrocherai jusqu'à la dernière minute à ce mandat, vous m'avez élu deux fois ». Enfin, bref, il n'a parlé que de lui. Et tout le reste est passé par pertes et profits.
10:57Et il a donné l'impression qui, finalement, n'était quasiment pas à peine dissimulée parce que, lui, il y a ce qu'il dit, puis il y a ce qu'il dit pas,
11:04la façon dont il le dit, qu'il avait déjà enterré Michel Barnier. Il a fait mine d'être surpris par cette motion de censure, mais on sait que,
11:11depuis quelques jours, il prépare déjà l'après Michel Barnier. Donc je trouve qu'indéfiniment, Emmanuel Macron, il a un langage totalement ambigu.
11:22Il a un langage à côté des choses. Vraiment, vraiment. Je ne vais pas dire lunaire, mais c'est même assez pervers, sa façon de s'exprimer.
11:31— Oui. Benoît. — Je crois que l'humilité n'est peut-être pas la qualité première du président de la République. Premier point.
11:36Deuxième point. J'ai envie de vous dire, comme beaucoup de responsables politiques, moi, je connais pas de responsables politiques qui assument des bêtises.
11:44Alors ils disent « Oui, oui, oui, j'ai réussi, j'ai réussi ». Alors il m'est arrivé de fauter. Il m'est arrivé de faire des erreurs.
11:48Mais en fait, il précise jamais quelles sont les erreurs qu'ils auraient commises. Donc voilà. Il assume son choix. Pour le coup, je trouve pas ça illogique
11:56que le président de la République assume le fait qu'il ait décidé de dissoudre, parce qu'en fait, se renier, ça serait en quelque sorte...
12:04Ou en tout cas avouer ses erreurs de manière publique et de manière explicite, ce serait en fait le fragiliser. Dans une période où il est objectivement
12:11très fragilisé, parce qu'en fait, on voit bien qu'après le Premier ministre, forcément, c'est le fusible d'après, là, pour le coup, je pense que ça aurait été
12:18une erreur de reconnaître son erreur. — Oui. — Moi, je pense que l'erreur majeure, c'est d'avoir pris la parole et qu'il aurait mieux fait de se taire.
12:23— Ça, c'est vrai. — Il va peut-être même la reprendre, il paraît. — Oui. Et que dans l'état d'impopularité dans lequel il est, le plus simple aurait été peut-être
12:30d'adopter un silence prudent. — Baptiste Fournier. — Alors sans vouloir bouger la programmation de votre émission, en réalité, j'ai à peu près le même coup de gueule
12:37que l'Égypte. — Allez-y, allez-y. — Je peux rebondir dessus. — Vous avez d'autres arguments, sûrement. — Je peux faire un deuxième coup de gueule, s'il vous plaît.
12:44— Non, mais c'est un vrai sujet. Vous, c'est la capacité de Macron à comprendre la situation. — Oui. C'est-à-dire que ce chiffon rouge du chaos qui est
12:52grandi depuis quelques jours est une forme de déresponsabilisation, je pense, que les Français perçoivent. — Bien sûr. — C'est-à-dire qu'il s'agisse de la situation politique,
13:02mais comme économique. Elle se dégrade dès lors qu'il y a cette dissolution. Et cette dissolution, sans parler d'actes de contrition, un peu de patience,
13:11cette silence ne font jamais de mal. Et je pense que le président de la République pourrait s'en accommoder ces prochains mois. Il y a un moment donné
13:18où il y a des phases de retrait qui sont importantes. Et là, il n'agit pas de la sorte. Deuxièmement, je pense que c'est sur son incompréhension,
13:26ce qui est surprenant par rapport à... — Surjoué, peut-être. — Incompréhension, oui, c'est ça. Le mot d'incompréhension, lui, il accorde le bénéfice du doute.
13:32— J'allais venir sur le plateau et le panorama politique de la composition de cette Assemblée à l'heure actuelle. Ce que lui avait réussi
13:39entre guillemets à créer par sa disruption en 2016-2017, bizarrement, il est incapable de rejouer le coup, alors qu'aujourd'hui, il est assez clair
13:47qu'aucun ministre, premier ministre, futur premier ministre dans les heures qui vont venir de droite, juste pour des raisons de logique politique
13:55de ces dernières années, n'arriveront à faire rentrer des ministres de gauche. À l'inverse, je pense que des premiers ministres potentiellement
14:01du centre-gauche peuvent amener à eux des ministres de droite. Or, si on veut avoir un minimum de stabilité ces prochains mois, il faut absolument
14:10que le président de la République accepte de remettre au premier rang des politiques de rang national, qui ont une responsabilité de l'État.
14:19— Mais est-ce qu'il n'était pas Michel Barnier pour vous ? — Il était un peu seul, en vérité. Michel Barnier, ça faisait des années
14:24qu'il ne participait plus à la vie politique française de manière active. — Peut-être qu'il avait sous-estimé les difficultés de la situation politique.
14:30— Oui, mais c'est quoi, un homme politique de premier plan ? C'est un François Bayrou, comme le disait ce matin chez nous Marc Fenon ?
14:38— Non, parce que François Bayrou, en fait, sera la suite logique d'Emmanuel Macron. Et ça, leur vote, les Français n'en veulent pas.
14:46Mais Michel Barnier n'a pas péché ni par orgueil ni par incompétence. Simplement, la politique, c'est aussi de l'humain. À partir du moment où on n'a pas
14:57les soutiens nécessaires dans les différents groupes parce qu'on ne les connaît pas... — Y compris du socle commun.
15:03— Y compris du socle commun, mais parce qu'il ne les connaît pas. En vérité, Gabriel Attal ne fait pas partie de la même génération.
15:08Et d'ailleurs, cette passation, pour le coup, à mon avis, était déjà une erreur de Michel Barnier à ce moment-là. C'est-à-dire qu'il faut à un moment
15:16réussir à bâtir là un gouvernement où les uns et les autres se connaissent, sont dans leur couloir et prennent leur responsabilité vis-à-vis des Français.
15:24Là, ce n'était pas le cas. On avait des ministres inconnus une fois de plus. Ça ne peut plus durer, parce qu'il faut porter des politiques
15:30à un moment donné au niveau médiatique, auprès de l'opinion. Et pour ça, il faut avoir de l'écho et de la voix. En l'état actuel des choses,
15:35aucun n'en a le poids et l'envergure, en dehors peut-être de Michel Barnier, Lecornu et autres, mais qui sont connus. Mais il faut que le président
15:44accepte à nouveau de renverser la table et tente un pari, à mon avis. — Oui. — On l'a vu, l'épargne d'Emmanuel Macron, pardon.
15:51— Charles Alonc, qui est très frêle, au contraire. — Déjà, en fait, dans les dernières déclarations d'Emmanuel Macron, j'ai l'impression,
15:56j'y vois, moi, un désaveu cinglant de tout ce discours de chaos, de tout ce que les Bornes, les Retailleaux, les Barniers, les Noder,
16:06qui est le rapporteur général de la commission des affaires sociales, nous disent-ils depuis plusieurs jours.
16:14— Barnier n'a pas tenu de propos incohérents. Il a dit ça sera plus grave et plus sérieux si la censure est votée. Là, il l'a redit encore hier, je crois.
16:23— Oui, il le redit encore. Mais en fait, c'est proprement insupportable. Et pour la première fois, je n'apprécie pas Macron. Je pense que personne
16:29ne peut m'en faire le soupçon d'avoir des incohérences avec lui. Mais là, pour une fois, il fait preuve d'un petit peu de responsabilité,
16:35même si je suis d'accord avec vous, il semble totalement déconnecté, de rappeler les gens à la raison. Tout ça n'est qu'une histoire de casting.
16:43— Michel Barnier, tout à l'heure, va remettre son tablier. Il va partir. Il y a un nouveau premier ministre qui va être nommé. On va se remettre
16:48autour de la table pour faire une copie de budget qui sera probablement bien plus responsable que ce qu'il a proposé.
16:53— Ah, vous croyez ? — Ah oui, bien sûr. Le pays ne va pas s'arrêter de tourner. Il y aura déjà moins de 40 milliards d'impôts et taxes supplémentaires
16:59qu'on va enlever. Donc déjà, ce sera un peu plus responsable. — Allez, on va marquer une pause. Mais juste avant, je lance le jeu du grand
17:05sapin de Noël Sud Radio. Vous pouvez nous appeler au 0826-300-300 pour gagner peut-être 2 places pour le spectacle « Chœur de lumière »,
17:14un grand spectacle son et lumière immersive. Vous en rêvez, Virginie ? — Je rêve du sapin, moi.
17:19— Une BD de Mike Horn. L'aventurier de l'impossible chez Michel Laffont. Beaucoup, beaucoup de cadeaux, des enceintes Bluetooth,
17:27énormes, des petits bijoux, plein de choses. 0826-300-300. Nous prendrons le quatrième appel. Nous sommes le 4. On prendra le quatrième appel.
17:35À tout de suite.
17:37— Sud Radio. — Parlons vrai. — Parlons vrai. — Sud Radio. — Parlons vrai. — Et mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
17:44— Et nous continuons nos débats. Vous me permettrez, avant qu'on continue à parler de la censure et de l'Assemblée, un coup d'étonnement
17:50sur le timing de la communication du ministre du Logement, M. Kasparian, qui, hier, a fait son coming-out sur les réseaux.
17:58Écoutez, on peut peut-être écouter un petit... C'était sur le site de Paris Match. On peut écouter un petit extrait de cette vidéo.
18:06Il est avec son compagnon dans la campagne. — Il y a plein de choses dans ma personnalité. Voilà, je suis d'origine arménienne.
18:11Je suis né à Marseille. J'aime la bonne bouffe. J'ai un compagnon. J'adore les chats. On s'en fiche de savoir avec qui je vis.
18:17Est-ce que c'est un homme ? Est-ce que c'est une femme ? Je le fais parce que j'ai envie d'être sincère avec les Français qui me suivent.
18:23J'ai envie de leur montrer aussi que je vis une vie qui est parfaitement banale, normale, à la campagne, dans un petit village rural,
18:28comme des millions et des millions de Français. J'ai envie de leur dire qu'il n'y a aucun sujet et que...
18:33— Pardon, mais s'il n'y a aucun sujet, on n'en parle pas. — On n'en parle pas. — On n'en parle pas. Je veux dire, c'est complètement démodé
18:38de faire ça. Au contraire, je trouve d'abord le timing est incroyablement mal choisi. Et on s'en fout. Mais on s'en fout.
18:46— Mais peut-être le délai de bouclage. — C'est à ça qu'on les reconnaît. Là, on est aussi à nouveau dans l'affaissement de la politique.
18:53C'est-à-dire qu'en plus, c'est un coming-out potentiellement pour plein de jeunes. C'est un sujet sérieux.
18:59Et là, on voit que c'est au service d'un plan de communication orchestré par rapport à son ministère et à des grèves qui vont se tenir jeudi.
19:08Et il a voulu noyer le poisson des grèves de jeudi par rapport à sa charge ministérielle en annonçant ce coming-out dans Match et dans le Béry-Républicain.
19:19Donc on a là le cynisme absolu à visage découvert. — Mais peut-être qu'ils ne s'attendaient pas à la motion de censure, parce que le délai de bouclage de Match,
19:31c'est lundi. Entre lundi... Je sais pas comment ils apportent les choses. — Mais motion de censure ou pas, tout le monde s'en fout.
19:39D'ailleurs, en fait, il le reconnaît lui-même. C'est ça qui est dingue. — C'est-à-dire qu'il tue sa propre annonce.
19:44— C'est ça. Il dit que ça devrait même pas être une question. Je devrais même pas être en train d'en parler. Mais pourquoi en parle-t-il ?
19:49Qui sont ces gens ? Quel est leur état de déconnexion ? Il est quand même à la tête d'un ministère.
19:53Il y a la loi sur la simplification qui est en train d'être prédiscutée à l'Assemblée, une loi où il n'y a strictement rien, dont il est le référent.
20:02Et derrière, sa principale préoccupation, c'est de nous parler de sa vie privée. Et c'est... Enfin honnêtement, mais moi, ça me serait vraiment dommage.
20:09Cet homme est ministre d'un parcours sans faute jusqu'à présent. C'est un ministre courageux. Il a quand même mis en place les 3 jours de carence.
20:14Il a quand même baissé l'indemnisation des fonctionnaires lorsqu'ils sont malades. Enfin bref, il a aligné les règles du public sur le privé.
20:20Tout ça a volé en éclats, on est quand même d'accord.
20:23Je dis juste que pour une fois, on n'avait pas un syndicaliste des fonctionnaires à la tête du ministère de la fonction de lui, que c'est vraiment dommage.
20:31C'est une faute de parcours qui est vraiment dommage, parce que je vous assure que c'est... Pour une fois, on avait un ministre, en tout cas, dans les mots, assez courageux.
20:38Et ça rend fou, quoi. L'avou qu'il fait de la com', comment personne ne lui dit ses complètes besoins de se montrer, d'afficher sa vie privée.
20:46— Et ce sont des gens qui ne comprennent que les Français. — Mais là, on sait que c'est un contrefeu dans le cadre, justement, d'une mobilisation des fonctionnaires jeudi.
20:55Et c'est ça qui, là, on voit au travers. On voit au travers. — Oui. Les Français commencent un peu à décrypter les choses.
21:02Donc voilà. Aujourd'hui, c'est... Alors peut-être le timing, Virginie. Comment ça va se passer à l'Assemblée ?
21:09— À 14 h. — Oui. — 16 h. — 16 h, oui. — 16 h, pardon, excusez-moi. Ça commencerait mal. — Oui.
21:15— 16 h, examens, démotion de ceinture, chacun va défendre. Et il est 20 h vote. — 20 h vote. Et vraisemblablement, une majorité va voter cette censure.
21:26— Ah, franchement, pour moi, il n'y a pas de suspense. Je peux me tromper, mais il n'y a pas de suspense. — Vous étiez à l'Assemblée ce matin.
21:30— J'étais à l'Assemblée... — C'est ce que vous disiez, Charles Alloncle. — Oui. J'étais à l'Assemblée ce matin en commission des affaires économiques.
21:35Ça a discuté. J'entendais même des députés socialistes – je veux pas les nommer, je veux pas les mettre en difficulté – qui discutaient
21:43âprement entre eux sur l'opportunité de cette motion de censure. Je pense tout de même qu'il n'y aura absolument aucune surprise.
21:50Mais c'est un jour historique. C'est depuis le début des années 60 qu'on n'a pas vécu un tel moment.
21:55— Oui, c'est un moment... La seule députée socialiste qui a dit qu'elle voterait pas la censure publiquement, c'est Sophie Pantel, élue de la Lozère.
22:02— Ils sont 7 à ne pas avoir signé la motion de censure du NFP. Ils sont 7 députés socialistes.
22:07— On verra combien ils seront à ne pas voter. — Mais il n'y a pas de suspense. Et d'ailleurs, ce qui m'interroge, c'est qu'hier soir,
22:15au 20h, Michel Barnier essayait de faire comprendre aux Français qu'en fait, il y avait un suspense insoutenable et que probablement
22:22qu'il serait malgré tout prolongé. Donc on voit aussi – on parlait de Kasparian – le niveau de déconnexion même parlementaire de Barnier
22:28qui ne se rend pas compte de l'état de sa majorité et de l'état des groupes parlementaires qui, depuis le début, lui ont quand même
22:34démontré une forme d'hostilité. — Lui ont scié la branche sur laquelle... — À commencer par Gabriel Attal. — Exactement.
22:40— Benoît Perrin, on nous annonce le chaos, le chaos financier plus particulièrement. Ce matin, même Bruno Retailleau disait
22:48« Je pourrais payer les policiers, mais néanmoins, ça va être très difficile. On n'aura plus de budget ».
22:53— Je pense qu'il faut distinguer deux choses. Il faut distinguer le fonctionnement classique de l'État. Là, il n'y a pas de danger particulier.
22:58C'est-à-dire qu'on a déjà beaucoup parlé... — Ce sera le même budget qui sera reconduit. — Voilà. Ce sera la photocopie du budget 2024,
23:04avec d'ailleurs une bonne nouvelle, puisque dans le budget 2025, on prévoyait quand même une hausse des dépenses publiques de 2,1 %,
23:10ce qui représente à peu près 35 milliards. Donc on va dire qu'on va au moins, en termes de dépenses publiques, maintenir la dépense publique,
23:15puisque ça sera ISO par rapport à 2024. Et sur l'aspect prestations sociales, comme on le sait, le code de la Sécurité sociale
23:24prendra le relais sur le projet de loi de finances de la Sécurité sociale. Donc autrement dit, tout va fonctionner comme avant.
23:30Donc ça, c'est le premier point. Le deuxième point, c'est... Ce qui m'inquiète davantage, c'est plutôt les marchés,
23:36c'est-à-dire que quelle va être l'attitude des marchés par rapport à ce non-budget, par rapport à cette instabilité politique ?
23:42Objectivement, personne n'en sait rien. C'est-à-dire que pour l'instant, le CAC, globalement, ça n'a rien à voir,
23:50parce que les gens mélangent entre le marché obligataire et le marché des actions. Le marché des actions, globalement,
23:55petite hausse l'année dernière. Enfin, ce qu'il faut rappeler, c'est quand même le CAC a perdu 4 % depuis le début d'année.
24:00Donc je veux dire, on n'est pas sur une dynamique économique qui est quand même géniale. Sur le marché obligataire,
24:04l'écart, vous savez, le seul truc qui compte, c'est... Le seul indicateur qui compte, c'est l'écart entre la dette allemande et la dette française.
24:11On est quand même, le fameux spread exactement, on est quand même sur une tendance haussière quoi qu'on dise.
24:16Enfin, il n'a pris que 1 point depuis cette annonce-là, où il avait pris 8 points suite à la dissolution.
24:21Il a quasiment doublé depuis la dissolution. Je dis juste qu'on n'est pas sur une tendance qui est très positive.
24:27Ça monte progressivement, mais c'est comme la dette. C'est-à-dire que je ne pense pas qu'on soit dans un scénario à la grecque
24:33où tout va tomber le jour demain. Ce qui m'inquiète beaucoup plus, c'est le toboggan. C'est-à-dire qu'en gros,
24:37on a l'impression que petit à petit, le nœud se resserre autour du coup des Français, du contribuable français, de la France en général.
24:46Donc en fait, je ne crois pas à l'effondrement progressif. Ce qui me fait peur, c'est encore une fois le fait que le nœud soit de plus en plus serré.
24:53— Le lent poison de l'instabilité. — C'est ça qui me fait peur. C'est ce qui me fait peur que l'effondrement total du système.
24:59— Alors, Baptiste Fournier. — Il est clair, net et évident qu'il n'y a aucun risque systémique. C'est-à-dire qu'on n'est pas dans la situation de la Grèce.
25:06Et si la France était amenée demain – entre guillemets – à s'effondrer sur les marchés, en fait, c'est l'euro qui s'effondrerait et c'est l'UE qui s'effondrerait.
25:13La BCE ne pourrait pas laisser faire. C'est aussi simple que ça. — Oui. En revanche...
25:16— Attendez. Sur la BCE, elle interviendra sur les marchés. Donc elle rachètera la dette française. C'est probable. Vous avez raison.
25:22Mais comme vous le savez, l'instrument juridique qui permet à la BCE de racheter les dettes sur les marchés, il y a quand même des conditions.
25:29Et une des conditions, c'est un, de respecter les obligations... — Voilà. Certains critères. Tout à fait. — Certains critères, exactement.
25:34— Mais donc pour revenir à ça... — Donc ça veut dire qu'on serait quand même liés de prendre des réformes, quoi.
25:37— En l'état actuel des choses, il y a encore une fois – je le répète – aucun risque systémique. Le problème, c'est la paralysie.
25:42Et la paralysie, en économie, c'est jamais très bon. Et on le voit sur les annonces de plan... — Alors on y est déjà.
25:46— On y est déjà sur les annonces de plan sociaux. — Le problème, c'est le manque de confiance qu'il va y avoir.
25:49— Oui, c'est ça. Mais qu'il y a déjà. Et on sait qu'en économie, c'est terrible, le manque de confiance.
25:54— Les grands groupes comme pour les TPE et les PME, que je rappelle, aujourd'hui, sont environ 80% de notre tissu économique national,
26:01on a un manque de prévisibilité qu'on peut payer assez rapidement. Mais pour revenir – entre guillemets – si on recontextualise
26:08par rapport à cette potentielle censure, tous les instruments juridiques aujourd'hui existent pour pouvoir payer les fonctionnaires,
26:14que l'État maintienne son action publique. Le vrai moment où ça dévisse, c'est le moment de la dissolution.
26:22C'est-à-dire que depuis, en fait, on est sur des taux d'intérêt qui sont extrêmement élevés. Là, on s'en inquiète,
26:27parce qu'en face de cela, on a un déficit élevé qu'on ne résorbera certainement pas dans les prochains mois.
26:33— Encore moins que s'il y avait eu le projet de budget. — J'en avais parlé sur votre antenne. Je pense que normalement,
26:40en termes de responsabilité au-delà de la censure, de faire tomber la tête dans le seau de Michel Barnier ce soir,
26:46la vraie responsabilité collective qu'ont les uns et les autres aujourd'hui, ce serait au moins de réussir à se mettre autour d'une table
26:52pour envisager, de ce point de vue-là, un effort national assez conséquent. Et ça, ils en sont incapables aujourd'hui,
26:59puisqu'on se fixe des lignes rouges et jamais de point commun. Et si... — Non, c'est ça.
27:03— Je pense que nombreux sont ceux aujourd'hui – et on verra ce qui se passe les prochains jours – qui seraient en capacité
27:09de se mettre d'accord pour atteindre 5 points de déficit.
27:12— Mais de quelle manière ? — Je pense que le déficit, c'est toujours par rapport à la croissance. Ça, faut jamais l'oublier.
27:16— Tout à fait. — Et le point, je crois, très embêtant aujourd'hui, c'est justement l'immobilisme de l'économie française.
27:24Vous parlez de tous les investisseurs et les chefs d'entreprise qui vous disent qu'on a stoppé les investissements.
27:26— Complètement. — On a stoppé les embauches. Et donc parce qu'on sait pas ce qui va arriver... Et c'est ça qui me fait très peur,
27:31c'est que non seulement on va avoir un dérapage – comment dire – en valeur absolue des dépenses publiques, et en plus,
27:37notre ratio va se dégrader, parce que la croissance va être très probablement inférieure à ce qui était prévu.
27:42Ce qui était prévu, c'est 1,1%. A priori, on devrait plutôt tourner à 0,5%, compte tenu des événements politiques
27:48et surtout du fait qu'on ait pas aidé les entreprises, en baissant notamment la fiscalité.
27:53— Je vais vous donner la parole dans un instant, Charles Alonc. Mais nous avons notre gagnante du grand sapin, du grand jeu Sud Radio.
27:59— C'est pas moi, dommage. — Ce n'est pas vous, Virginie. Vous n'avez pas pu appeler. C'est le moment d'ouvrir votre cadeau.
28:04Et nous avons en ligne Catherine. Bonjour, Catherine. — Bonjour. Bravo, Catherine.
28:09— Bravo. Vous avez gagné. Vous étiez le quatrième appel. Alors on va découvrir votre cadeau au pied du sapin.
28:18Alors c'est une carte-cadeau d'un montant de 200 euros chez Maison Scarlett. C'est la marque française n°1 de boîtes à bijoux
28:29et boîtes à montres jolies, pratiques et accessibles. Alors il y en a des petites, des grandes, en léopard, en moumoute, en velours.
28:35Bref, il y en a pour tous les goûts. Vous allez la garder ou l'offrir, cette carte-cadeau ?
28:40— Les 2 filles, je pense que je vais les offrir, oui. — Vous allez les offrir. Il y a 200 euros. Donc vous allez sur le site et vous pourrez choisir cela.
28:48Vous commencez à préparer les fêtes ? — Oui, oui, oui, oui. Carrément. C'est fait. — Le sapin est fait ? — Pas tout à fait encore.
28:55— Bah, il va falloir vous y mettre. Merci en tout cas de votre fidélité, Catherine. Et on vous embrasse. Et merci d'avoir participé à notre jeu.
29:03On se retrouve dans un instant. Et on va continuer à parler des conséquences de la censure du gouvernement de Michel Barnier. A tout de suite.
29:12— SUDRADIO. — PARLONS VRAI. — PARLONS VRAI. — SUDRADIO. — PARLONS VRAI.
29:17— Le 10h midi, mettez-vous d'accord. Valérie Expert. — Avec vous jusqu'à midi. Alors on va revenir sur le cas de Marine Le Pen.
29:26Mais vous vouliez réagir, Charles Alloncle, sur ce que nous disions à propos du chaos, de l'instabilité économique.
29:32Parce qu'on a l'impression que le fait de voter la censure va propulser la France dans une situation de chaos. Or, cette instabilité, elle est là depuis un certain temps, déjà.
29:42— Mais c'est ça. Et on a l'impression... On va nous faire porter le chapeau, faire porter le chapeau de ceux qui vont voter la censure cet après-midi,
29:47comme si en fait l'instabilité économique, la situation dramatique dans laquelle on se trouve, ne serait le fait que d'une majorité de députés sur un vote de censure.
29:55— Faut-il rappeler quand même les 1 000 milliards de dettes supplémentaires accumulées depuis 7 ans, que ce soit l'équivalent quand même d'une dette qu'on a accumulée entre 1945 et les années 2000 ?
30:04Faut-il rappeler le dérapage de déficit de 52 milliards, avec probablement des comptes maquillés, hein, Bruno Le Maire, qui est parti...
30:12— Un dérapage inexpliqué, en plus. Inexpliqué et injustifié. — Inexpliqué, bien sûr. Il faut rappeler le déficit commercial historique, les faillites d'entreprises.
30:2065 000 entreprises qui déposent le bilan cette année. C'est un record. Donc en fait, tout ça, je pense que l'état des marchés reflète cette situation économique dramatique,
30:30dont les macronistes, depuis 7 ans, sont les premiers responsables. — Et je crois qu'il faut rappeler que la crise, elle est d'abord budgétaire et ensuite politique.
30:35Je veux dire, si on avait un budget correct et si on avait une économie qui se portait bien, il n'y aurait pas de crise politique. Enfin je veux dire...
30:40Ou en tout cas, la crise politique aurait moins d'impact que ça. Mais je crois qu'il faut pas confondre les causes et les conséquences. Et là...
30:47— La cause, c'est la crise budgétaire. Mais est-ce qu'on a matillé les comptes ? Est-ce qu'on peut prouver, est-ce qu'on va arriver à prouver qu'on a menti, que le ministère du Budget a menti ?
30:57— J'en sais rien. Ce qui est certain, c'est que l'origine de ce dérapage, en fait, on le connaît. C'est qu'en fait, il y a eu un gros problème de prévision des recettes.
31:07— C'est rentré, oui. — C'est sale. En fait, on le sait. — Je pense qu'on serait en mesure de le prouver.
31:11— Que Bruno Le Maire le sache ou pas, je crois que je serais quand même étonné qu'il ait pas toutes les semaines remonté de la direction du Trésor sur « On pensait avoir tant. Finalement, on n'a que ça ».
31:22Donc en fait, on sait. Mais c'est pour ça que je crois que le problème central de la France, c'est encore une fois pas un problème de recettes, parce qu'en fait,
31:30on collecte déjà beaucoup. C'est un problème de dépenses publiques. Et le personnel politique, en tout cas une partie, nous explique tout le temps que
31:36« Non, mais en gros, c'est parce qu'on n'a pas eu assez de recettes qu'il y a un déficit. En fait, on devrait inverser les choses en disant que c'est peut-être parce que justement,
31:44on dépense trop et on devrait être peut-être plus prudent justement sur les recettes et surtout faire en sorte de dépenser davantage pour pas avoir ce type de dérapage ».
31:51— Mais moi, j'aimerais simplement rappeler que lors de la campagne des législatives, simplement, on a réclamé un audit des comptes publics, parce qu'on avait quand même
31:56un doute qui devenait fondamental sur cet atterrissage du déficit. Là, on nous a quoi ? On nous a traité de complotistes. On nous a expliqué qu'on n'était pas à la hauteur
32:03de la situation, qu'on était en train d'agiter des peurs, des chiffons rouges, qu'on était les artisans du chaos. C'est cette petite musique lancinante qu'on est en train de nous donner aujourd'hui.
32:12— On l'a répétée le premier ministre hier. — On nous l'a répétée. On nous l'a assénée lors de cette campagne des législatives, là où on réclamait un exercice de vérité
32:20sur l'état des comptes publics, l'état du déficit. Bon, on voit ce qu'il en est, 52 milliards de dérapages. Et aujourd'hui, il est en train d'être prouvé que des notes
32:27de hauts fonctionnaires du Trésor sont parvenues sur le bureau de Bruno Le Maire depuis le mois de décembre 2023 pour l'alerter sur cette prévision qui n'était pas la bonne.
32:36On a attendu 8 mois pour qu'il se prononce et qu'il l'annonce aux Français. — Non, non, il l'a jamais annoncé, en fait. — Il l'a toujours nié, non ?
32:45— Enfin moi, j'ai jamais entendu aucune annonce sur... Ah tiens, au fait, c'est vrai. On a un dérapage. Moi, jamais. — Si Bruno Le Maire, il a pris des mesures d'urgence ici en février et en avril.
32:53— Non, il a dit « A posteriori, j'ai pris des mesures d'urgence ». On ne l'a pas écouté. Mais en fait, il est resté très silencieux. Pardon. Alors là...
33:00— Alors c'est vrai qu'on parle de Marine Le Pen. On en parlait hors antenne, Baptiste Fournier, sur le rôle qu'elle a aujourd'hui et qui traduit très concrètement son pouvoir,
33:11un pouvoir très clair d'action. — Je suis en désaccord avec tous les commentaires qui disent qu'elle sortirait de son processus de normalisation mis en place depuis 20 ans.
33:21De mon point de vue, justement, c'est la fin de la normalisation. Quand je dis « la fin », c'est l'exercice du pouvoir. C'est-à-dire que pour la première fois,
33:28son parti et elle-même sont en mesure aujourd'hui d'influer directement sur la vie politique au niveau national de la France. Et donc comme Jupiter,
33:39elle va exercer aujourd'hui sa capacité, justement, à faire tomber la foudre. Par ailleurs, les éléments de langage qu'elle emploie par rapport à la défense
33:48de ses 11 millions d'électeurs viennent aussi rappeler et recontextualiser que le RN, aujourd'hui, est le premier parti de cet hémicycle, chose qui a trop souvent
33:57été négligée, je pense, de la part d'une partie aussi de la sphère médiatico-politique. Et dans ce cadre-là, c'est tout simplement aujourd'hui sa capacité
34:07à tenir le manche. On verra quelles implications et quels ressorts ensuite électoraux ça pourra avoir. Mais je ne suis pas sûr qu'un de ses électeurs
34:17lui en veuille, d'une part, et que deux, on pense que Marine Le Pen est une femme qui bordélise le pays. — Non mais enfin, moi, je pense quand même
34:27qu'il y a une partie de ses électeurs... Je parle pas de ceux qui la suivent depuis toujours et qui sont extrêmement solidaires. Une partie de ses électeurs,
34:34quand on va voir... Parce que là, on est dans la théorie. Mais quand la motion de censure va être votée, parce qu'elle le sera selon toute évidence,
34:41et que petit à petit, on verra les chiffres se dégrader, la tension monter, les plans sociaux se multiplier, le chômage remonter... Je suis pas sûre que les Français
34:50se disent « Tiens, mais finalement, c'est très sympa, ce qu'elle a fait. C'est formidable. Elle a une grosse influence ». — Mais je pense qu'elle ne voulait pas partager
34:55la patate chaude d'un budget qui n'avait ni qu'œil ni tête. Et qu'en fait, ce budget qui n'avait ni qu'œil ni tête à la fin, même s'il avait été adopté
35:02parce qu'il n'avait aucune cohérence, elle en aurait été dépositaire dans les semaines et les mois qui seraient venus. Ce qui aurait été, là, en termes de normes
35:09encore plus... — Elle va partager la patate chaude de la dégradation économique de notre pays. — C'est un choix qui est courageux.
35:15— Cette dégradation économique, on le disait, on était tous d'accord pour se le dire, elle a démarré au moment de la dissolution. Ce que j'ai partagé hier soir,
35:23un échange avec plusieurs parlementaires qui venaient de passer vraiment du temps sur le terrain. Ils avaient deux messages. Apparemment, c'est les électeurs.
35:32« Organisez-vous au Parlement. Organisez-vous au Parlement. Sortez-nous de là. Vous pouvez créer du compromis ». Et l'autre phrase qui est bien plus inquiétante,
35:41là, pour le coup, pour la stabilité du pays, c'était « Faut dégager l'autre ». Et l'autre, vous avez très bien compris qui c'était. Et ça, ce petit jeu-là,
35:48cette petite musique que va mettre en place Jean-Luc Mélenchon, en effet... — Et Marine Le Pen ! Et Marine Le Pen ! — Mais aussi Édouard Philippe,
35:52quand il a déclaré sa candidature, est pernicieuse et dangereuse, pour le coup. Je pense que c'est celle-là dont on doit aussi se méfier.
35:59— Est-ce qu'elle ne risque pas de perdre une partie d'un électorat plus modéré qui, finalement, trouvait que Barnier faisait à peu près le job,
36:07en tout cas, stabilisait, avait envie... Mettait un petit peu de calme et que ces gens-là vont lui affronter ?
36:13— Elle fait partie de la polarisation. — Cet électorat, il faut bien qu'il comprenne que si n'importe quel autre homme ou femme politique
36:19avait proposé un budget avec une hausse de 40 milliards d'impôts et de taxes supplémentaires, il nous aurait pressés. Nous n'aurions pas eu d'autre choix
36:27que celui de le censurer. Là, simplement parce que Michel Barnier, à la tête d'un mec de droite, s'exprime comme quelqu'un de rassurant
36:34pour les milieux un peu bourgeois. Alors il faudrait lui pardonner cet écart, cette folie dépensière qu'on ne peut plus supporter, quoi.
36:41Donc je pense qu'il faut vraiment... — C'est pas une folie dépensière. C'est une folie d'économie qui, effectivement, provoque des hausses d'impôts. C'est sûr.
36:47— Ah non, non. Mais c'est parfaitement dépassé. — Il n'y a pas d'économie, justement. — Il n'y a aucune économie.
36:50— Il y en a moins qu'annoncées. Il y en a moins qu'annoncées. Et il y a des hausses de dépenses publiques. Donc il faut vraiment...
36:56Je pense qu'avec le temps, cet électorat qui peut être peut-être un peu frileux parce qu'il n'est pas forcément le nez dans les dossiers...
37:01— Oui, c'est ça. — Le budget, c'est compliqué. Les Français n'ont pas regardé dans le détail ces hausses d'impôts et ces hausses de taxes.
37:07Donc je pense qu'avec le temps, cet électorat qui est quand même concerné par une forme de responsabilité budgétaire, une baisse des dépenses publiques,
37:17une maîtrise des impôts, je pense qu'ils nous seront reconnaissants. Donc c'est un choix qui, politiquement, est courageux,
37:23parce qu'à très court terme, on voit le discours médiatique va nous faire porter le chapeau sur ce qui va se passer peut-être
37:28en termes d'instabilité dans les prochains jours. — L'irresponsabilité. — Mais on le fait pour la France, on le fait pour la fiscalité
37:34des Français et des entreprises. Et sur le long terme, je pense que les Français feront preuve de cette reconnaissance.
37:39— Au-delà de ça, sur l'électorat – entre guillemets – de droite modérée, on l'a vu, il a déjà basculé ces derniers temps.
37:46Et en fait, elle joue une tactique qui est en train vraiment de se déployer sous nos yeux. C'est le face-à-face avec Jean-Luc Mélenchon.
37:54Et dans le face-à-face avec Jean-Luc Mélenchon, son objectif, à elle, c'est juste de réussir à recristalliser son électorat de départ
38:02pour passer le premier tour et être au second et se retrouver face à une personnalité comme Jean-Luc Mélenchon,
38:09dont l'électorat modéré le rejettera et rebasculera chez elle. — Oui. En cas de face-à-face, Jean-Luc Mélenchon s'écroule.
38:14C'est pas tellement que le jeu se joue serré. C'est qu'il s'écroule réellement. Mais comment imaginez-vous un face-à-face entre Jean-Luc Mélenchon
38:22et Marine Le Pen ? Ça voudrait dire que tous les autres électeurs... Parce qu'il n'y a pas que Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.
38:27Il y a des électeurs de gauche, il y a des électeurs de droite. On a beau dire que ces parties-là ont disparu, il reste encore des électeurs.
38:32— Mais la polarisation qui est à l'œuvre dans toutes les démocraties libérales d'Occident, aujourd'hui, elle est aussi à l'œuvre en France.
38:39C'est la polarisation. Et ils jouent cette partie-là, l'un et l'autre, avec minutie. — Ils la jouent. Ils la jouent. Mais est-ce qu'elle se produira ?
38:45— Benoît. Benoît Perrin sur Marine Le Pen. Ouais. — J'ai l'impression que... Je ne sais pas s'il est courageux, mais en tout cas,
38:50c'est un pari extrêmement osé. — Oui. — C'est quand même inouï, parce que je crois qu'elle a appris beaucoup de cours.
38:56C'est quand même une bête politique. Donc elle a quand même un instinct qu'il est difficile de lui contester.
39:01Donc on va voir si la stratégie est payante ou pas. Moi, j'ai juste l'impression que... Pareil, de ma petite fenêtre.
39:08J'ai l'impression que les Français voient ça avec en quelque sorte un peu d'amusement, en disant qu'en fait, c'est leur tambouille.
39:12Ils font leur truc dans leur coin. Et finalement, je suis pas sûr qu'ils aient vraiment... Comment dire ? Qu'ils aient du mal à dormir, quoi.
39:20J'ai l'impression qu'ils voient ça avec un peu comme ils regardaient un cirque. — Ça va dépendre des conséquences et de la suite des choses.
39:25— Personne n'est capable d'anticiper les conséquences concrètes de ce qui va se passer. Objectivement, on peut...
39:30— Et qui prendra la place de Michel Barnier ? — On n'en sait rien. Donc je veux dire que c'est le flou artistique.
39:35— Et est-ce qu'on peut imaginer aussi que, voyant la montée dans l'opinion populaire, dans l'opinion publique de Bruno Retailleau...
39:43Enfin il y a plusieurs choses pour Marine Le Pen. Il y a le réquisitoire, qui lui a mis un gros coup sur la tête.
39:50— Et qui a d'ailleurs dû poser sa stratégie en quelques heures. — Et Bruno Retailleau. Ça a été vraiment un...
39:55— Ah oui. Moi, je voudrais quand même rappeler sur Bruno Retailleau. Pareil. Il y a le Bruno Retailleau des micros et il y a le Bruno Retailleau de l'hémicycle.
40:03Le Bruno Retailleau des micros, c'est celui qui va avoir le verbe haut, qui va vouloir faire preuve de courage, qui aura parfois...
40:09Enfin qui voudra donner des gages à notre électorat. Le Bruno Retailleau de l'hémicycle, c'est celui qui, le jour de notre niche,
40:14la niche du Rassemblement national, où deux textes ont été débattus sur le rétablissement des peines planchers que Christiane Taubira avait supprimées
40:22et sur l'expulsion des délinquants et criminels étrangers au-delà de peines de 3 ans. Ces deux textes, 85% des Français sont d'accord avec ces textes.
40:31Qu'a fait Bruno Retailleau ? Il a envoyé son ministre délégué Nicolas Daragon à la tribune de l'hémicycle pour dire que le gouvernement se prononcerait contre ces textes.
40:38Et le groupe de M. Retailleau, droite républicaine, personne n'a voté pour ces textes. Donc à un moment donné, il faut aussi que les masques tombent.
40:46Bruno Retailleau, dernier point, j'ai retrouvé une interview de lui il n'y a pas si longtemps. Il expliquait quand même qu'en cas de second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen,
40:54il ne serait pas question de voter Marine Le Pen. Donc Bruno Retailleau, il y a un petit discours médiatique, il a réussi à se sortir de son image un peu associée aux Républicains.
41:03Comme Michel Barnier, on a pensé d'un coup d'un seul qui était devenu vraiment droit et courageux. Donc tout ça pour dire que je pense qu'il y a une forme de mystification de Bruno Retailleau.
41:14Et les masques, progressivement, vont tomber.
41:17On va marquer une pause. C'est la pub et on se retrouve tout de suite après.
41:21Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense. Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord. Valérie Expert.
41:30— On continue de débattre et de commenter l'actualité. Donc le gouvernement Barnier va vraisemblablement tomber aujourd'hui. Qui pour le remplacer ?
41:38Dans combien de temps est-ce qu'on va repartir dans un cirque comme on a connu après la dissolution ? Est-ce que le président de la République a déjà anticipé, à votre avis ?
41:48Et quel Premier ministre ? — Je pense qu'il s'attendait... Quoi qu'il dise, hier, sur cette motion de censure, je n'y crois pas.
41:57Je pense qu'il s'attendait, évidemment, à cette situation. Il y a des noms. Des journalistes ont sorti des noms qui semblent insistants dans les couloirs de l'Élysée.
42:04Lecornu, voilà. Bayrou, il y en a quelques-uns qui... Donc je pense qu'évidemment, il a un plan B, un plan C, un plan D.
42:10Et après, tout va dépendre du temps qu'il va mettre à dégainer pour nous faire cette proposition.
42:15Moi, je pense qu'il va pas tarder à réagir, parce qu'il n'a aucun intérêt à jouer l'instabilité, parce que comme le disait Benoît Perrin tout à l'heure,
42:23en fait, le Premier ministre, c'est le dernier fusible avant lui. Donc il va vouloir se prémunir, vouloir nommer un gouvernement le plus rapidement possible.
42:29Et de toute façon, c'est aussi dans l'intérêt des Français. Donc il faudra lui mettre à son crédit.
42:33— Il n'a aucun intérêt à revenir en première ligne. Il focalise tellement d'inimitié, pour ne pas dire de détestation, qu'il a, au contraire,
42:40effectivement, intérêt à passer la patate chaude très vite au futur Premier ministre et à le remettre en arrière de la main.
42:46— Et là, le rôle de Marine Le Pen, est-ce qu'il va être aussi important ? Parce que s'il nomme un Premier ministre...
42:52— De plus en plus important. — Oui, c'est ça. Qu'il ne lui convient pas, ça va être la même histoire.
42:57— Moi, je disais tout à l'heure... Est-ce qu'il prend son risque en revirant pour le coup un peu de stratégie et en nommant quelqu'un
43:04issu du centre-gauche qui aura la responsabilité de composer un gouvernement large ? Ou alors il prend entre guillemets le même
43:11avec 30 ans de moins pour recommencer, et auquel cas on aura une bis répétita, c'est-à-dire que cette même personnalité sera à nouveau
43:17dans les mains du RN. Et je le crois. Je ne sais pas pourquoi. Une forme de blocage psychopolitique incapable de se dire qu'il prend son risque,
43:27parce qu'il a un peu de temps. En vérité, quand on dit qu'il a un peu de temps, pas pour nommer. D'autant qu'il y a un agenda, là, celui de la fin d'année.
43:34On sait qu'il y a les fêtes. Je pense qu'il n'a pas envie de perturber ça. Il a déjà perturbé une partie de l'été. Il y a la cérémonie à Notre-Dame
43:41ce samedi. La question, c'est en effet à qui il file la patate chaude pour 2 ou 3 jours. Moi, je pense qu'il devrait essayer d'adopter une autre tactique.
43:50Vu les noms qui circulent, je ne pense pas que ce soit le cas. Et auquel cas, à un moment donné, le fusible n'en sera plus un non plus. Et là, il aura une exposition immédiate.
43:58François Bayrou, c'est une exposition quasi immédiate d'Emmanuel Macron. Et auquel cas, je pense qu'il ne doit pas négliger le risque d'un moment de blocage
44:09intense dans le pays, lui demandant de partir. Je pense que les institutions sont assez fortes et que lui-même a un pouvoir assez fort. Néanmoins, si au fil des semaines et des mois,
44:18les choses continuent à se déliter, il y aura un principe de réalité. — Benoît Perrin. — Non mais là, objectivement, de toute façon, le problème de base,
44:25c'est que personne n'a gagné les élections législatives la dernière fois. Donc de toute façon, quelle que soit la solution, ça sera la mauvaise solution.
44:31Après, ce qu'il faut rappeler peut-être, c'est que François Bayrou, c'est peut-être pour Emmanuel Macron la moins... Moi, je pense que c'est la moins mauvaise des solutions,
44:36parce qu'au moins, il sera en mesure de composer un gouvernement. Je rappelle qu'il n'a pas de problèmes personnels avec le Rassemblement national.
44:43Je crois même, si mémoire est bonne, qu'il l'avait signé au moment de la présidentielle, en tout cas qu'il avait parrainé Marine Le Pen.
44:49— Exactement. Au nom du principe républicain. — Donc j'aurais tendance à dire que comme le Rassemblement national, lui, est redevable, peut-être que c'est
45:00la moins mauvaise des solutions. Et lui, il peut embrasser y compris le centre-gauche. Après, objectivement, tant qu'il n'y a pas d'élection législative, ça sera le bazar, quoi.
45:08— Écoutez Marc Fesneau ce matin, qui était l'invité de Jean-Jacques Bourdin. — Dans la situation actuelle, c'est un des profils qui me semble être,
45:14si nous étions amenés dans cette configuration, qui me semble être le plus pertinent compte tenu de son histoire, de son parcours, de ses relations avec les uns et les autres.
45:23Dans ce moment-là, il y a un besoin de personnalité qui puisse le faire et l'incarner. Il en fait partie de façon très éminente. Mais ça peut pas être un préalable seulement.
45:30— Oui. Écoutez, c'est... — Voilà. Oui. Vous dites. — Mais François Bayrou, par rapport justement à son passif et son bilan ces 7 dernières années
45:37aux côtés d'Emmanuel Macron, n'arrivera pas à élargir le socle commun et donc ne décrochera aucune personnalité majeure de gauche.
45:44Et c'est tout l'enjeu si jamais il y a une stratégie de la part d'un Gabriel Attal ou d'autres d'élargir ce socle commun.
45:50— Oui. C'est ce que demande Gabriel Attal. C'est ce que demande aussi M. Jadot. Mais en même temps...
45:57— C'est ce que dit Olivier Faure d'une certaine manière pour la première fois. Il y a un début de rupture avec Jean-Marc Jancovici dans les collèges.
46:01— Mais c'est ça. C'est ce que j'allais dire. On a quand même une France qui a élu une majorité de députés du groupe Rassemblement national.
46:09Rassemblement national. Donc qu'est-ce qu'on fait ? — C'est ça, l'ERN et ses alliés. Donc moi, je suis l'une.
46:14— Pas une majorité. Je suis pas une majorité. — On est le premier groupe. — Ah, c'est le premier groupe de l'Assemblée nationale.
46:19— Et l'arithmétique, voilà. L'arithmétique fait que vous prenez l'ERN, l'UDR, la droite républicaine et vous prenez aussi une partie des macronistes.
46:28En fait, c'est aussi avec ça que vous faites passer des lois. Je pense à une loi immigration. Je pense à des lois qu'une immense majorité de Français attendent.
46:36C'est pas en remettant la barre à gauche que vous allez faire passer ces lois consensuelles aux yeux des Français.
46:42— Oui, oui. Non mais c'est une vraie question. Quand on entend Marc Fesneau, il lance pas ce nom par hasard. Je pense qu'il y a eu déjà des noms qui circulent comme celui-là.
46:53— Vous parlez de François Bayrou. Mais François Bayrou lui-même, depuis des semaines, ne cesse de faire sa propre campagne en disant à quel point il est prêt,
46:59à quel point il sent bien la fonction, à quel point il a tout... Enfin moi, je rappelle quand même que François Bayrou, je ne sais pas très bien
47:06quel est son bilan politique, à part la parole de temps en temps, à part la durée, à part des éternelles même vieilles revendications.
47:16Je rappelle quand même que François Bayrou, il était à l'origine... Enfin il a été un des plus fervents adeptes du quinquennat en disant ce calendrier absurde.
47:25Enfin franchement, le bilan politique de François Bayrou, pour moi, je pense qu'il n'arrivera à rien.
47:31— Oui, mais je pense qu'il actait le fait que Michel Barnier, ayant été Premier ministre, a eu envie de se dire « Ben ma foi, pourquoi pas moi ? »
47:36Parce que le bilan politique de Michel Barnier, il est aussi identifié.
47:42— Pardon, quelle est la rupture ? — Quelle est la valeur ajoutée de François Bayrou ?
47:45— Quel est la rupture ? Quel est l'annonce qui est faite aux Français en nommant Jordan Bardelon ?
47:52— François Bayrou, ce ne serait ni une cohabitation ni une colocation. Ce serait seulement une continuation.
48:01— Et ce n'est pas vraiment le signal envoyé par les Français de manière générale. — Pas très disruptif.
48:05— Non, pas très disruptif. — Chardal-Oncle.
48:07— On le voit. De toute façon, il n'y a aucun nom convaincant qui semble émerger de ce qui peut se dire.
48:13Donc en fait, on arrive quand même à cette même solution. La seule solution, ce sera probablement une nouvelle dissolution ou une démission d'Emmanuel Macron.
48:21Mais tant qu'on n'arrivera pas à avoir une majorité franche, claire, qui a été empêchée avec ses accords parfaitement contre nature
48:29il y a quelques semaines qui, je pense, doivent donner beaucoup de remords à certains Français,
48:34tant qu'on n'arrivera pas à avoir une majorité claire à l'Assemblée, on restera dans ce prolongement d'un macronisme à bout de souffle et de demi-mesure.
48:44— Mais je ne comprends pas bien. Votre but ultime, c'est le départ d'Emmanuel Macron.
48:49— De toute façon, je pense qu'avec une code de popularité, un indice de bonne chance, il n'y a plus que 17% des Français
48:58qui font confiance à Emmanuel Macron. Moi, ma boussole dans mes peu de vols d'heures politiques, ça a toujours été de défendre la voix des Français,
49:05d'en être leur porte-voix. — Et donc, ils vous disent qu'ils ne le supportent pas et qu'ils veulent qu'il s'en aille.
49:09— Bien sûr. Quand vous avez une majorité aussi écrasante de Français qui n'en peuvent plus de ces 7 ans de macronisme, de renoncement,
49:16de reniement, de quelqu'un de parfaitement méprisant, qui n'a de cesse de mettre des cordons sanitaires et qui empêche une majorité parlementaire
49:24de s'exprimer, en fait, le but à la fin, c'est quand même que cette personne parte pour enfin ouvrir un nouveau moment politique.
49:31— Très bien. C'est fini pour aujourd'hui. Journée historique aujourd'hui, s'il en est, avec ce vote attendu à l'Assemblée nationale.
49:40Merci à vous. Très bonne journée sur Sud Radio.