Avec Dominique Anract, Président de la Confédération de la boulangerie pâtisserie française
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00:00Je ne vais pas y arriver, mon cher Louis, décidément.
00:05Bon allez, Sud Radio, c'est bon à savoir, 6h50, le prix du kilo de beurre se négocie à un niveau jamais atteint.
00:12Vous voyez, plus de 40% depuis le début de l'année pour le beurre industriel et les premiers à en bâtir, ce sont les boulangers.
00:18Bonjour Dominique Enrac.
00:20Bonjour.
00:21Et merci beaucoup d'être avec nous ce matin.
00:22Vous êtes le président de la Confédération de la Boulangerie et de la Pâtisserie Française.
00:26Très forte hausse du prix du beurre.
00:28Comment vous l'expliquez, Dominique Enrac, à quoi c'est dû ?
00:32Écoutez, il y a déjà une production de lait.
00:34Mais si on parle là de cours mondiaux, c'est-à-dire que le beurre est arrivé à un cours mondial qui aujourd'hui a plus de 8000 euros la tonne.
00:42Et en fait, c'est le fait qu'il y ait moins de lait un peu partout, notamment les grands bassins comme la Nouvelle-Zélande, l'Europe, etc.
00:49Donc, on arrive avec moins de beurre.
00:53Le lait est fléché aussi en France pas mal vers le fromage, qui marche plutôt pas mal.
00:57Et ce qui fait qu'on se retrouve avec moins de lait, moins de beurre.
01:00Et il y a aussi beaucoup d'exportations, c'est-à-dire des États-Unis et la Chine continuent d'en prendre de plus en plus.
01:07Ils aiment bien le beurre en France.
01:09Ils aiment bien, mais du coup, il y a les conséquences forcément en France, chez nous.
01:12Je crois savoir que vous avez demandé, Dominique Enrac, un rendez-vous à l'interprofessionnel Laetitiaire.
01:17Est-ce que vous avez obtenu une réponse de leur part ?
01:19Et qu'est-ce que vous comptez leur demander précisément ?
01:21Écoutez, là déjà, on a eu des chiffres et aussi surtout des explications qui sont malheureusement mondiales.
01:27Alors, c'est vrai que nous, on aimerait avoir au moins des quotas.
01:30Parce que là, déjà, le beurre a pris 40 % en janvier et 70 % en septembre.
01:35Donc, c'est quand même des hausses qu'on n'avait jamais vues.
01:38Alors bon, le beurre, il est cher, on le paye.
01:40Mais on voudrait surtout aussi ne pas en manquer.
01:43Parce qu'arriver au moment des fêtes, vous savez, les croissants, on en prend, la viennoiserie, il y a du beurre dedans.
01:48Au moment des fêtes, il y a aussi des galettes, etc.
01:52Et on ne peut pas manquer de beurre pour nos clients.
01:55Concrètement, sur le prix d'achat pour les boulangers du beurre, on a une augmentation à quelle échelle ?
02:03Écoutez, là, le beurre a doublé.
02:06On peut dire que ça a doublé, comme le sucre ou les œufs.
02:09Dernièrement, il y a la grippe aviaire.
02:11Donc là, le beurre, il vaut le double.
02:13Donc, dans un croissant, si vous voulez, une viennoiserie, vous avez souvent 30 % de beurre.
02:17Ce sont des petites pièces, mais c'est quand même quelque chose qui rentre vraiment dans la fabrication du produit.
02:22Donc, effectivement, certains boulangers vont répercuter.
02:26Alors, on a toujours l'espoir, vous savez, d'une boulangerie.
02:28On ne demande pas les prix dès qu'on a une augmentation.
02:31On attend souvent, on espère que le cours descende.
02:34Mais je veux dire, si c'est à long terme, effectivement,
02:37souvent, le boulanger a tendance à pouvoir remettre un peu d'augmentation sur des produits qui sont vraiment ciblés, comme la viennoiserie.
02:44Les boulangers ont déjà subi la hausse des prix de l'énergie, on le sait.
02:47Celui d'un certain nombre de matières premières.
02:50Vous notez une augmentation, d'une certaine manière, des boulangeries qui doivent mettre la clé sous la porte,
02:56ou en tout cas, qui ont cette inquiétude-là ?
02:58Alors, écoutez, des boulangeries, ils en ferment tous les mois, 200.
03:02Ils en ouvrent 250.
03:04C'est-à-dire qu'en bilan positif au niveau des ouvertures, ça, c'est une bonne nouvelle.
03:08Par contre, la mauvaise nouvelle, c'est que c'est souvent dans des petits villages où ça ferme.
03:12Et quelquefois, pas seulement un côté économique, parfois, c'est pas repris.
03:16Donc, c'est vrai que l'avis qu'on peut avoir d'une boulangerie dans un village, ça, c'est super embêtant,
03:21parce que, effectivement, le jour où une boulangerie ferme, c'est rare qu'elle rouvre.
03:25Là, on parle du prix du beurre, pour ce qui concerne les boulangers, c'est le beurre industriel, si je comprends bien.
03:32Ça veut dire que là, on parle d'une augmentation pour les professionnels, mais qui ne s'est pas encore répercutée en rayon, c'est ça ?
03:39Tout à fait. Si vous voulez, il y a un cours mondial du beurre qui fait que, effectivement, ça augmente.
03:46Alors après, on a tous nos AOP, etc., qui ont pris aussi, quand même, parce que c'est par rapport à cette offre et demande,
03:53donc cette spéculation qui fait qu'en plus, dès que ça devient un peu plus serré, les prix montent,
03:58parce que tout le monde veut en acheter. Et quelquefois, les gens, notamment les supermarchés, tout ça se couvrent,
04:03achètent rapidement, peuvent stocker. Et ça, en plus, ça n'arrange pas les choses.
04:07L'artisan ne peut pas stocker du beurre, il le prend régulièrement, ses produits, toutes les semaines.
04:12Merci beaucoup pour toutes ces explications, Dominique. Je rappelle que vous êtes le président de la Confédération de la Boulangerie-Pâtisserie française.
04:20Et on pense, bien sûr, on salue tous les boulangers qui nous écoutent.
04:23Je sais que vous êtes nombreux à nous écouter très tôt le matin sur Sud Radio.