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Avec Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste et député de Seine-et-Marne

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-10-02##

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News
Transcription
00:00SUDRADIO, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Avec nous Olivier Faure, qui est député de Seine-et-Marne et premier secrétaire du Parti Socialiste, bonjour.
00:12Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:13Merci d'être avec nous ce matin Olivier Faure.
00:15On va commencer, nous allons évidemment revenir sur le discours de politique générale de Michel Barnier,
00:20mais je voudrais commencer avec la situation au Proche-Orient,
00:22avec l'Iran qui a lancé plusieurs missiles, entre 180 et 200 vers Israël.
00:30Ces missiles ont été interceptés, deux blessés.
00:34Emmanuel Macron condamne avec la plus grande fermeté les nouvelles attaques de l'Iran contre Israël, vous aussi ?
00:40Bien sûr.
00:41Il exige, Emmanuel Macron, que le Hezbollah cesse ses actions terroristes contre Israël et sa population, vous aussi ?
00:49Bien sûr.
00:50Il demande aux autorités israéliennes de mettre fin au plus vite à leurs opérations militaires, vous aussi ?
00:56Oui, je crains l'escalade.
00:58Et donc effectivement, la position de la France en l'occurrence est une position que je trouve parfaitement équilibrée et juste.
01:04On a besoin à la fois de protéger l'État d'Israël face à un régime théocratique qui a ses proxys dans la région
01:11et qui a toujours été une menace pour les Israéliens.
01:16Et en même temps, nous avons besoin aussi qu'Israël comprenne que nous ne pouvons pas aller vers une guerre totale dans cette région
01:22parce que ça menace la sécurité du monde.
01:24C'est ce qu'a dit Michel Barnier hier.
01:26Vous êtes sur la même ligne.
01:27Mais ça peut arriver.
01:29Ce n'est pas impossible.
01:31Oui, mais vous êtes dans...
01:35Ça y est, il vous a conquis, le Premier ministre.
01:38Il vous a conquis.
01:39Il parle de compromis, de travail avec l'opposition.
01:42Je vais y revenir.
01:43Oui, on y reviendra.
01:44Olivier Faure, en matière de politique étrangère, il a dit
01:48« L'influence française ne se décrète pas en matière internationale,
01:52mais se construit patiemment en défendant nos intérêts sans arrogance
01:56et en prêtant attention à tous nos partenaires. »
02:00Ça veut dire quoi, ça ?
02:02C'est un message envoyé à Emmanuel Macron, selon vous ?
02:04C'est un uppercut pour Emmanuel Macron parce qu'en réalité,
02:08et on le voit bien s'agissant par exemple du Liban,
02:11le président s'était dépêché de se considérer comme le protecteur du Liban
02:16et qu'il n'a rien réussi.
02:18Et donc, il y avait beaucoup d'esbrouf dans la politique macroniste,
02:22notamment en matière de politique étrangère ou européenne,
02:25et qu'effectivement, cette façon de procéder n'est pas forcément la meilleure.
02:31Et que moi, je préfère les gens qui...
02:33La diplomatie, c'est d'abord une forme de discrétion.
02:35C'est d'abord une capacité à convaincre et à ne pas tout ramener à soi.
02:39Ceux qui ramènent tout à eux, en réalité, prennent souvent le risque de ne rien obtenir.
02:43Olivier Faure, le Premier ministre a lancé un appel à toutes les formations politiques,
02:48au PS donc, que vous dirigez.
02:51Avançons pas à pas, trouvons des chemins communs, des compromis.
02:55Prenons soin de la République, elle est fragile.
02:58Dépassons nos divisions et nos querelles.
03:00Est-ce que vous saisissez cette main tendue ?
03:03Si c'est une main réellement tendue, je la saisirai.
03:06Je la saisirai. J'ai trouvé le Premier ministre habile.
03:09Mais l'habileté, ça ne remplace pas la volonté.
03:12Et moi, j'aimerais...
03:14Après ce discours, qui était un discours, en réalité, plein d'ellipses,
03:19qui ne permettait pas réellement de saisir ce qu'il ferait.
03:22Eh bien, je veux tester, je veux voir à l'épreuve des faits.
03:26Et on verra à ce moment-là ce que nous décidons.
03:29Mais la réalité, c'est qu'il est entré en cohabitation avec le Parlement.
03:32Le pouvoir, il est au Parlement.
03:34Il l'a d'ailleurs lui-même reconnu, puisqu'il a dit qu'il dépendait du Parlement
03:38et son avenir dépendait exclusivement de notre volonté.
03:41Eh bien, nous verrons ce qu'il est prêt, lui, à faire.
03:43Parce que les compromis, c'est un joli mot,
03:46mais ça ne sera pas pour nous la compromission.
03:48Et donc, ça suppose qu'il y ait cette capacité à envisager,
03:51effectivement, de faire des pas en direction de ceux qui, malgré tout,
03:54étaient en tête de l'élection.
03:56Parce qu'il a parlé beaucoup...
03:58Oui, 28 %, c'est exactement le score d'Emmanuel Macron,
04:01il y a deux ans, pour les élections présidentielles.
04:03Et au législatif, il a fait 26 %.
04:06Et il a gouverné pendant deux ans.
04:08Ça n'a gêné personne, tout le monde a trouvé que c'était parfaitement légitime.
04:10La légitimité, elle était du côté de la gauche.
04:13Mais évidemment, maintenant, il y a une dette démocratique
04:15de la part de Michel Barnier.
04:17Cette dette démocratique, c'est tout simplement qu'il doit aux Français
04:20qui ont voté une politique qui n'est pas celle pour laquelle
04:24ses amis ont plaidé, puisque son parti à lui, il a fait moins de 6 %.
04:28Et donc, il y a une dette démocratique qu'il doit maintenant honorer.
04:31Cette dette, il doit l'honorer en acceptant des compromis avec la gauche
04:35qui lui proposera, notamment lors du budget,
04:38qui fera des propositions très claires,
04:40pour permettre à la fois de rembourser une partie de la dette,
04:44de faire en sorte aussi de viser d'autres dettes.
04:47Je pense notamment à la dette écologique et puis la dette démocratique.
04:50Il a parlé de la dette écologique.
04:52Il a employé le mot dette, d'ailleurs,
04:54qui n'était pas employé par la majorité précédente.
04:57Bien, je vais revenir sur tout ça,
04:59mais pendant le discours de Michel Barnier,
05:01au début, il y a eu cette contestation de la France insoumise
05:04qui a brandi des cartes des lecteurs.
05:07Il n'a rien dit, d'ailleurs, il n'a pas bronché.
05:12C'est dommage, je ne sais pas, je ne comprends pas,
05:15parce que pendant que Marine Le Pen parlait,
05:18la gauche n'a pas bronché, là.
05:20Vous comprenez ce que je veux dire ?
05:22C'est-à-dire que quand c'est Michel Barnier qui est à la tribune,
05:24une partie de la gauche, pas vous,
05:26parce que j'ai regardé la télévision,
05:28vous étiez calme, tranquille,
05:30comme toujours, pas vous,
05:32mais la France insoumise qui protestait,
05:34qui criait,
05:36pendant que Marine Le Pen parlait,
05:38la France insoumise n'a pas bronché.
05:40– Oui, moi, ce que je regrette, c'est que...
05:42– Ça ne vous gêne pas, ça ? Je ne sais pas...
05:44– Ce que je regrette, Jean-Jacques Broudin,
05:46c'est que, en réalité,
05:48il y a, dans l'expression des insoumis,
05:51dans ces moments-là,
05:53malheureusement, la forme qui emporte le fond.
05:56– Mais oui !
05:57– Et malheureusement, ça ne sert personne,
05:59ça ne les sert pas eux, ça ne sert pas la gauche.
06:01Et ce que nous devons faire comme démonstration, nous,
06:04en ce moment, c'est quoi ?
06:05C'est de dire que, si demain, Michel Barnier
06:07devait être censuré,
06:09que nous sommes prêts, que nous sommes là,
06:11prêts à prendre le pouvoir et à l'assumer,
06:13et l'assumer dans la difficulté.
06:15Et donc, ça suppose que nous ayons un comportement
06:17qui corresponde à cet état d'esprit.
06:19Si nous donnons le sentiment d'être en permanence
06:21dans le happening,
06:23les gens considéreront que nous sommes, en réalité,
06:25incapables d'être demain aux commandes du pays.
06:28Et moi, ce que je veux faire comme démonstration,
06:30c'est que demain, nous pouvons être à Matignon,
06:32nous pouvons occuper les ministères,
06:34et nous pouvons diriger ce pays.
06:35– C'est-à-dire montrer votre crédibilité.
06:37– Absolument, vous m'avez bien compris.
06:39– Ça veut dire que ce comportement nuit à votre crédibilité.
06:42Oui ou non ?
06:43– Bien sûr, bien sûr.
06:45– Olivier Faure, il y a une motion de censure,
06:48qui la dépose d'ailleurs ?
06:49C'est LFI ou c'est vous, l'EPS ?
06:51– C'est nous qui allons la déposer,
06:52mais qui sera signée par l'ensemble de la gauche,
06:54et c'est moi qui la défendrai.
06:55– C'est vous qui la défendrez ?
06:56– Absolument.
06:57– Bien, donc avant même que le gouvernement n'agisse,
07:02vous censurez.
07:03Après le discours d'hier de Michel Barnier,
07:06vous n'avez pas changé d'attitude,
07:09vous censurez.
07:11– Oui, nous allons prendre date,
07:12nous savons très bien que Marine Le Pen
07:14et ses amis ne la voteront pas,
07:15donc le suspense n'existe absolument pas.
07:19– Et si Marine Le Pen avait dit qu'elle voterait cette censure ?
07:22– Non, il n'y a pas de dossier Jean-Jacques Brunet,
07:24il y a une situation qui existe,
07:25et qui est celle que nous connaissons.
07:27Et donc nous allons prendre date,
07:28et dire que nous sommes dans l'opposition,
07:31ce qui ne veut pas dire que nous sommes rétifs
07:33à toute forme d'avancée.
07:35Nous allons faire des propositions,
07:37et notamment sur la phase budgétaire qui commence,
07:39nous dirons ce que nous pensons,
07:41et si le Premier ministre même veut faire des économies,
07:45des économies, on peut en faire.
07:47Alors, pas des économies sur les services publics,
07:49pas sur l'hôpital, pas sur l'éducation,
07:51pas sur la justice, pas sur la sécurité.
07:53– Mais il n'a jamais dit ça, il n'a pas dit ça.
07:54– Oui, oui, mais moi ce que je vous dis,
07:55c'est qu'il y a des tas d'économies à réaliser.
07:57Vous avez aujourd'hui des aides aux entreprises,
08:01par exemple, qui sont insupportables,
08:03parce qu'elles sont des effets d'aubaine pour les entreprises,
08:06et ne servent ni l'emploi, ni les salaires.
08:08Vous avez aussi des effets d'aubaine incroyables
08:11avec des niches fiscales qui sont là
08:13pour protéger des gens qui ne le méritent pas.
08:16Donc, on verra s'il a le courage de s'attaquer,
08:18y compris des intérêts qui sont des intérêts financiers puissants.
08:20S'il le fait, nous serons là.
08:22J'ai entendu Gabriel Attal qui, lui,
08:24est toujours dans cette histoire de « touche pas aux riches ».
08:27Écoutez, on verra, si nous devons défendre Michel Barnier
08:31parce qu'il s'attaque réellement aux puissances financières,
08:33nous le ferons.
08:34Maintenant, on verra si l'habileté...
08:36– Ah, ne le faites pas en le censurant.
08:37– Mais nous le ferons si l'habileté ne se reçoit pas en volonté.
08:39– Ce n'est pas le défendre, c'est le défendre que de le censurer.
08:41Je vous pose la question parce que...
08:43– Jean-Jacques Brodin, je suis dans l'opposition.
08:45Je ne suis pas là pour le défendre ni le protéger.
08:47Je dis simplement que s'il fait réellement ce qu'il annonce,
08:51c'est-à-dire qu'il va vraiment chercher l'argent là où il se trouve.
08:56– C'est ce qu'il a dit hier.
08:57– Oui, mais moi je suis...
08:58Non mais, à la fois, les nouveaux impôts,
09:00c'est pour les plus riches et les grandes entreprises.
09:02Très bien, nous verrons jusqu'où il va.
09:03– Donc vous censurez avant de savoir ce qu'il va faire.
09:06– Je censure parce que je suis dans l'opposition
09:08et que donc je dis d'où je parle.
09:10– Vous êtes dans l'opposition, vous censurez.
09:12– Jean-Jacques Brodin, si vous ne m'écoutez pas, ça ne sert à rien.
09:14– Je vous écoute.
09:15– Je viens de vous dire exactement l'inverse.
09:16Je vous ai dit, en fait, je suis dans l'opposition.
09:18Et donc je dis d'où je parle.
09:20Mais je dis aussi que je suis prêt à avancer
09:23à chaque fois que ça ira dans le bon sens.
09:25Donc si le gouvernement dit, je m'attaque,
09:27je cherche de la ressource fiscale auprès des plus riches.
09:30Je prends.
09:31S'il dit qu'il faut faire des économies, et qu'il fait des économies
09:33non pas sur la classe moyenne, sur la classe populaire,
09:35sur les services publics, mais qu'il fait des économies
09:38sur tout ce qui ne va pas aujourd'hui,
09:40c'est-à-dire ses aides apportées au monde de l'entreprise
09:43qui ne servent à rien, je pense, dans le domaine de la Sécu.
09:46Je pense, par exemple, à ces exonérations de cotisations
09:49au-delà de 2 SMIC.
09:51Je pense, par exemple, au crédit impôt recherche
09:54qui est parfois très mal utilisé.
09:56J'étais l'autre jour avec des salariés de Sanofi
09:58dans le domaine de la recherche,
10:00qui sont en train de se faire délocaliser
10:02et qui, pourtant, Sanofi, qui reçoit chaque année
10:05de l'argent de l'État pour financer sa recherche,
10:07là, effectivement, il y a des choses à faire.
10:09Voilà, donc là, je suis prêt à avancer.
10:11– Bien, un mot encore sur la gauche,
10:14puis je vais revenir sur ce qu'a dit Michel Barnier hier,
10:17sur la gauche, candidature unique ou pas en 2027 ?
10:20Parce que vous dites non, pas de candidature unique,
10:24mais LFI dit le contraire.
10:27– C'est l'inverse.
10:28– C'est l'inverse, oui, pardon, c'est l'inverse, oui.
10:30– Moi, je dis effectivement qu'il y a une forme d'évidence.
10:34– Oui, mais candidature unique.
10:35– Mais je vais vous répondre.
10:36– Oui, allez-y.
10:37– Donc, la candidature unique, c'est en réalité une nécessité.
10:40Je sais bien que c'est un objectif qui est en réalité très difficile à atteindre.
10:44Je sais très bien qu'il y a des gens qui sont déjà dans les starting blocks
10:47et qui veulent aller coûte que coûte à l'élection présidentielle.
10:50Je ne suis pas naïf.
10:51– Mais qui, à gauche, qui ?
10:53– Il y en a beaucoup.
10:54J'ai l'impression qu'il y a quand même beaucoup de candidats
10:56qui sont en train de se déclarer en ce moment.
10:57– François Hollande, par exemple, Jean-Luc Mélenchon et d'autres.
11:00– Vous allez en citer beaucoup parce qu'il y en a beaucoup.
11:02Moi, ce que je dis, c'est que si on multiplie les candidatures…
11:06– Pas vous ?
11:07– Mais laissez-moi vous répondre.
11:09– Bon, d'accord.
11:10– Je vous dis que si on multiplie les candidatures, aucune n'ira au second tour.
11:13Depuis 2002, déjà à trois reprises, donc 2002-2022, en 20 ans,
11:19la gauche a été absente à trois reprises du second tour.
11:22Est-ce que nous sommes prêts à jouer encore cette idée-là la prochaine fois ?
11:26Et cette fois-ci, avec le risque réel que ce soit l'extrême droite qui l'emporte ?
11:30Moi, je dis qu'il faut à un moment dire « halt au feu ».
11:33Et donc, il faut avoir, disons les choses autrement,
11:36la candidature la plus unique possible.
11:38Il y aura certainement des gens qui s'affranchiront de l'unité.
11:42Mais moi, je veux que nous puissions conduire avec celles et ceux qui y sont prêts.
11:46Et là aussi, c'est une affaire de compromis.
11:48Et donc, non pas d'alignement sur qui que ce soit,
11:51mais de compromis pour pouvoir avancer,
11:53présenter un projet qui puisse avoir l'adhésion des Français,
11:56qui puisse, au premier tour, passer le cap,
11:59et au second tour, remporter une majorité.
12:01Voilà ce que je souhaite, parce que je ne suis pas prêt,
12:04toute ma vie, à regarder les trains passer,
12:07et à me dire qu'au nom de notre intransigeance,
12:09nous n'avons même pas réussi à damer le pion à la droite,
12:13et même pas entamer le crédit de l'extrême droite.
12:16Donc, nous avons aujourd'hui une nécessité absolue,
12:20qui est de regrouper celles et ceux qui y sont prêts,
12:22pour faire en sorte qu'en 2027, ce ne soit pas Marine Le Pen qui soit la présidente de la République.
12:27J'ai vu au Parti Socialiste, ça bouge encore,
12:30Karim, ça bouge encore,
12:32Karim Bouamran,
12:34ça bouge encore, oui, Olivier Faure,
12:36Karim Bouamran, qui lance son mouvement, son parti,
12:40il est socialiste, encore un ?
12:42Mais oui, bien sûr.
12:44Vous vous réjouissez, j'imagine.
12:46Mais je me réjouis, je serai même, il m'a invité à venir à son tour,
12:49absolument, j'irai, et Karim est un ami,
12:51donc en fait, il n'y a pas de raison de repousser...
12:56Mais moi, ce que j'ai dit à tous les socialistes, pour tout vous dire,
12:59moi, je n'ai pas de problème avec les gens qui ont de l'ambition,
13:02et qui veulent être candidats à l'élection présidentielle.
13:04C'est un droit le plus absolu, chacun a le droit.
13:06Simplement, ce que je dis, c'est qu'il faut de la discipline,
13:08et qu'il faudra, le moment venu,
13:10choisir celui ou celle,
13:13qui est le mieux placé pour l'emporter,
13:15sur la base d'un projet qui est un projet partagé.
13:17C'est simple, mais ça suppose que chacun accepte l'idée
13:21que l'ambition personnelle doit, à un moment, s'effacer
13:24devant l'ambition collective.
13:25Est-ce qu'il ne faudra pas, un jour ou l'autre,
13:27choisir entre une alliance avec El-Effi,
13:30et un chemin indépendant, plus indépendant,
13:34réunissant une sociale démocratie et des socialistes
13:39qui ne veulent pas de l'extrémisme d'El-Effi ?
13:42Mais...
13:44Est-ce qu'il arrivera un moment où il faudra choisir, Olivier Faure ?
13:48Non, je pense que la gauche ne peut...
13:50Vous êtes condamné à avancer avec El-Effi ?
13:53Mais je ne suis condamné à rien.
13:55Je dis simplement que, moi, ce que je souhaite,
13:57c'est faire en sorte que toute la gauche avance,
14:00à un moment, en ayant le désir réel de gouverner,
14:04et pas simplement de témoigner ou de résister.
14:07Et donc, mon devoir, c'est de convaincre l'ensemble de la gauche.
14:10Ce n'est pas de jeter là l'opprobre sur tel ou tel,
14:13c'est de faire en sorte que nous avancions.
14:15Et que nous puissions faire en sorte que nous puissions répondre
14:19à ces millions de Françaises et de Français
14:21qui, aujourd'hui, souffrent de la situation.
14:23Et moi, ce que l'on me dit jour après jour,
14:25je passe mes week-ends dans ma circonscription,
14:28ou à faire le tour de France,
14:30à rencontrer des femmes et des hommes
14:32qui me disent toutes et tous la même chose.
14:34Ils me disent, ne lâchez pas.
14:35Faites en sorte que la gauche puisse avancer.
14:37Mais faites-le intelligemment.
14:39Et bien, c'est ce que je dis ce matin à votre micro.
14:41Je dis, nous devons avancer, nous devons le faire en étant crédibles,
14:44nous devons le faire en étant capables de dire que nous pouvons gouverner.
14:47J'étais, pour tout vous dire,
14:49clin d'œil à des gens avec qui j'ai mangé hier soir.
14:51J'étais dans un restaurant, et d'un seul coup,
14:53une jeune femme m'interpelle et me dit,
14:55est-ce qu'on peut faire un selfie ?
14:57Je lui dis, bah oui, pourquoi pas, etc.
14:59Elle me dit, mais ça ne va pas vous plaire, moi je ne vote pas pour vous.
15:01Mais pourquoi ça ne me plairait pas ?
15:03Dites-moi pour qui vous votez, peu importe.
15:05Et puis, nous allons discuter.
15:07On s'est installés, on était quatre à table.
15:09Et là, nous avons commencé à discuter.
15:12Et à la fin, qu'est-ce qu'ils m'ont dit ?
15:14Ils m'ont dit, on ne vous connaissait pas.
15:16On ne savait pas qui vous étiez.
15:18Et vous savez quoi ? La prochaine fois qu'il y a une élection,
15:20on appellera à voter pour vous.
15:22Moi, c'est ça que je crois avec la vie politique.
15:24La vie politique, c'est de chercher à convaincre des gens,
15:26y compris qui sont très éloignés de vous.
15:28Moi, je parle à tout le monde.
15:30Je suis dans une circonscription où beaucoup ont voté pour l'ORN.
15:32Je parle à ces électeurs-là aussi,
15:34et je leur dis, ne vous trompez pas de combat.
15:36Votre adversaire, ce n'est pas votre voisin de palier,
15:39parce qu'il est d'une origine étrangère.
15:41Votre adversaire, c'est à chaque fois
15:43celui qui vous prive de votre service public.
15:46Battez-vous pour que vous ayez un RER qui arrive à l'heure.
15:48Battez-vous pour que l'hôpital, il soit là.
15:50Battez-vous pour qu'en place de votre enfant,
15:52il y ait un maître en face de votre enfant.
15:54– Est-ce que LFI se trompe de combat en flattant, par exemple,
15:56le vote communautariste ?
15:58Je vous pose la question, franchement.
16:00Est-ce que LFI se trompe de combat ?
16:02– Moi, je ne suis pas communautariste,
16:04et je pense que le communautarisme, ça ne séduit personne.
16:07Y compris les gens auxquels vous pensez vous adresser
16:09dans ces cas-là, vous disent,
16:11mais moi, je ne veux pas être essentialisé.
16:13Je ne veux pas être considéré uniquement
16:15comme un Français d'origine étrangère,
16:17avec telle ou telle religion.
16:18Je veux qu'on me considère comme quelqu'un
16:20qui a des besoins à satisfaire,
16:22parce que j'ai une famille, parce que j'ai un boulot
16:24que je n'ai plus ou que je ne suis pas assez payé.
16:26Voilà ce que les gens me disent,
16:28et je souhaite qu'on les considère comme tels.
16:30Et c'est comme ça que nous avancerons,
16:32en ayant un discours qui parle à toutes et tous,
16:34et que nous puissions parler à la fois aux gens des villes
16:38et aux gens du monde rural,
16:40ne pas séparer les uns des autres,
16:42faire en sorte que nous puissions être un parti
16:44à tous les Français.
16:45Qu'est-ce que c'est que la politique ?
16:46C'est fédérer les gens,
16:48permettre de les fédérer derrière un projet commun,
16:50leur dire, voilà où nous sommes,
16:52voilà où nous voulons aller,
16:54et voilà comment nous allons faire pour y parvenir.
16:56– Bien, Olivier Faure, je reviens sur ce qu'a dit Michel Barnier,
16:59donc en ce qui concerne les recettes budgétaires,
17:02parce qu'il y a un immense trou dans la caisse,
17:05très grandes entreprises, Français les plus fortunés,
17:08luttent contre la fraude,
17:10ça vous a prouvé, j'imagine, toutes les fraudes,
17:12la fraude fiscale, la fraude sociale,
17:14tout ça vous a prouvé, j'imagine, rien à dire.
17:16Les dépenses, réduction des dépenses publiques,
17:18voilà ce qu'il a dit, là vous attendez de voir,
17:20si j'ai bien compris.
17:22– Je vous ai dit, il y a des dépenses publiques aujourd'hui
17:24qui sont parfaitement infondées,
17:26et donc il y a des pertes de recettes pour l'État
17:28dans ces cas-là qui sont considérables
17:30et sur lesquelles nous pouvons revenir.
17:32– Les retraites, il a dit reprendre le dialogue,
17:34s'il faut aménagement, il y aura aménagement,
17:36correction, ça vous va ou pas ?
17:38– Non.
17:40– Non, ça ne me va pas,
17:42parce que la réalité c'est que, moi,
17:44je ne suis pas complètement demeuré,
17:46j'espère que vous en êtes conscient,
17:48et donc je ne dis pas qu'on ne peut pas,
17:50on ne doit pas,
17:52à un moment, y compris améliorer le système intérieur,
17:54on doit toujours chercher à avancer.
17:56Mais ce que je dis, c'est que la réforme
17:58qui a été portée par Emmanuel Macron,
18:00adoptée par le biais du 49-3,
18:02parce qu'il n'avait pas de majorité pour cela,
18:04ni à l'Assemblée, ni dans le pays,
18:06c'est une réforme qu'il faut abroger.
18:08Et ensuite, ouvrir là une conférence sociale,
18:10avec les partenaires sociaux,
18:12et permettre de trouver les solutions
18:14pour permettre de faire en sorte
18:16que ceux qui ont eu une vie difficile,
18:18une vie avec un métier beaucoup plus pénible
18:20que le vôtre ou que le mien,
18:22puissent partir plus tôt que nous.
18:24Ça me paraît être une évidence.
18:26Et ne pas fixer cet âge pivot à 64 ans,
18:28qui en réalité fait peser
18:30le financement de nos retraites
18:32sur ceux qui vont cotiser
18:34beaucoup plus longtemps que les autres,
18:36parce qu'en réalité, avant 64 ans,
18:38ils auront déjà leurs annuités.
18:40C'est ça la difficulté de ce projet.
18:42– Vous allez, parce que vous êtes
18:44embarrassé avec le dépôt,
18:46d'ailleurs le RN est embarrassé aussi
18:48avec cette abrogation
18:50de la réforme des retraites,
18:52et le 31 octobre, le RN,
18:54dans sa niche parlementaire,
18:56a décidé de proposer
18:58l'abrogation de la réforme des retraites.
19:00Mais aujourd'hui, le discours du RN est plus ambigu.
19:02Vous, pas de soucis,
19:04vous allez tout faire pour abroger
19:06cette réforme des retraites, s'il le faut,
19:08censurer le gouvernement sur ce sujet-là.
19:10On est bien d'accord ?
19:12– Censurer, oui, sur l'ensemble de son oeuvre.
19:14En fait, vous parlez du précédent, en l'occurrence.
19:16Mais moi, je souhaite
19:18évidemment que nous puissions
19:20aller vers l'abrogation. Et donc,
19:22il y aura une niche parlementaire
19:24qui sera le 28 novembre.
19:26Et donc, le 28 novembre, nous voterons,
19:28toute la gauche,
19:30nous votera, en fait, le projet d'abrogation.
19:32– Le 31 octobre, vous ne voterez pas avec le RN ?
19:34– Non, nous ne voterons pas avec le RN, pour des raisons qui sont à la fois...
19:36– Mais vous attendez, est-ce que le RN
19:38vote avec vous le 28 novembre ?
19:40– On verra ce qu'ils font. Je ne sais pas ce qu'ils feront.
19:42Moi, je ne suis pas là pour venir
19:44faire une génuflexion
19:46devant le RN. Je dis simplement
19:48que le RN n'a même pas la possibilité
19:50de faire passer son texte
19:52d'une assemblée à l'autre, puisqu'ils n'ont pas de groupe au Sénat.
19:54La gauche a cet avantage
19:56compétitif, si je puis dire.
19:58C'est que nous avons non seulement des groupes parlementaires
20:00à l'Assemblée, mais aussi au Sénat,
20:02et donc nous pouvons organiser nous-mêmes la navette
20:04et faire en sorte que cette réforme, cette abrogation
20:06soit vraiment effective
20:08puisque nous pourrons faire passer ce texte
20:10au Sénat, puis après le faire revenir à l'Assemblée
20:12et le faire adopter définitivement par l'Assemblée.
20:14– En matière de sécurité et d'immigration,
20:16vous avez écouté le Premier ministre également.
20:18Vous avez apprécié ou pas ?
20:20Est-ce qu'il y a des points
20:22qui vous ont inquiétés
20:24ou qui vous ont rassurés ?
20:26– Il n'a pas dit grand-chose.
20:28Ce qui m'aurait rassuré,
20:30c'est, voyez-vous, qu'il reprenne,
20:32parce qu'il a repris Bruno Retailleau
20:34sur la question de l'État de droit, et il l'a bien fait.
20:36– Il a été très précis sur l'État de droit.
20:38Il a dit qu'il faut respecter l'État de droit.
20:40– Bien sûr, et c'est même presque gênant
20:42qu'il soit obligé de le rappeler.
20:44Ça devrait être un principe fondamental
20:46pour chacune et chacun d'entre nous.
20:48Mais j'aurais aimé qu'il aille plus loin
20:50et qu'il rattrape par la manche son ministre de l'Intérieur,
20:52y compris sur le sujet migratoire
20:54où là, Bruno Retailleau se fait l'interprète
20:56de Marine Le Pen qui, d'ailleurs, répète...
21:00– Quand il dit que l'immigration n'est pas une chance pour la France ?
21:04– L'immigration est une chance pour la France.
21:06– Oui, mais Bruno Retailleau a dit le contraire.
21:08– Oui, ben justement, j'aurais aimé
21:10que le Premier ministre, à un moment,
21:12lui dise qu'on ne peut pas dire ce qu'il dit.
21:14Parce que nous avons un pays qui est un pays prospère,
21:16mais nous le devons aussi
21:18à ceux qui sont venus reconstruire le pays après-guerre,
21:20à ceux qui sont venus, à chaque étape,
21:22renforcer, créer, innover,
21:24faire en sorte de créer,
21:26d'apporter de la réussite.
21:28– Mais est-ce que le gouvernement ne doit pas aussi protéger
21:30les Français d'une immigration clandestine
21:32qui pourrait être aux yeux
21:34de beaucoup de Français envahissantes ?
21:36– Mais, vous savez,
21:38si vous voulez véritablement que les flux migratoires
21:40diminuent,
21:42il y a une solution.
21:44C'est le juste échange,
21:46c'est de faire en sorte que les situations géopolitiques
21:48se stabilisent dans les pays qu'ils fuient,
21:50c'est de faire en sorte de se battre efficacement
21:52contre le réchauffement climatique.
21:54– Des visas contre des laissés-passés consulaires,
21:56c'est ce qu'a dit hier Michel Barnier.
21:58– Sarkozy a essayé de le faire,
22:00vous avez vu ce qui s'est passé avec le Maroc,
22:02ça n'a pas marché du tout.
22:04Donc franchement, ça c'est une solution d'estrade.
22:06Moi ce que je dis, c'est que si vous ne luttez pas
22:08contre le réchauffement climatique, par exemple,
22:10qu'est-ce qui se passera ?
22:12Vous croyez que les gens vont se laisser mourir de faim
22:14et de soif à l'endroit où ils vivent ?
22:16Non, ils chercheront à bouger.
22:18D'ailleurs, ils ne bougent pas spécialement
22:20dans les régions limitrophes.
22:22Et puis parfois, quelques-uns d'entre eux
22:24franchissent la Méditerranée,
22:26au péril de leur vie.
22:28Mais vous croyez vraiment que des gens
22:30qui ne savent même pas nager,
22:32qui rentrent sur un canot pneumatique,
22:34sont prêts à le faire uniquement
22:36parce qu'ils cherchent à bénéficier
22:38de l'aide médicale d'État ?
22:40Non mais c'est une blague !
22:42Ce qu'ils font, c'est qu'ils fuient la misère,
22:44ils fuient tout simplement une mort certaine.
22:46Donc, qu'est-ce qu'il faut faire ?
22:48Nous, qui bénéficions du travail
22:50des enfants, parce que votre téléphone,
22:52si vous avez un téléphone qui vaut
22:541000 euros aujourd'hui, c'est parce que vous avez
22:56un môme qui, à l'autre bout du monde,
22:58est descendu dans la mine et qu'il a été payé
23:00une bouchée de pain.
23:02Eh bien, si nous étions capables de dire
23:04qu'il y a des échanges
23:06qui doivent être plus équilibrés entre le Nord
23:08et le Sud, que nous devons nous-mêmes,
23:10nous qui avons été les auteurs
23:12de ces grandes révolutions industrielles
23:14et qui avons bénéficié de ce confort incroyable
23:16aujourd'hui, eh bien, si nous étions capables de penser
23:18effectivement que nous avons nous aussi
23:20une dette par rapport à ces pays-là.
23:22Ils ont une dette financière, nous avons une dette qui est une dette
23:24morale, une dette coloniale,
23:26j'allais dire. Eh bien, dans ces cas-là,
23:28nous aurions peut-être quelque chose qui permettrait
23:30de réguler les flux et de le faire
23:32de la manière la plus efficace qui soit.
23:34Merci Olivier Faure d'être venu nous voir ce matin.
23:36Il est 8h58, Sud Radio, Patrick Roger,
23:38juste après les informations
23:40de 9h.

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