• il y a 6 mois
Avec Olivier Faure, député de Seine-et-Marne et Premier secrétaire du PS

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-06-04##

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News
Transcription
00:00 - Sud Radio, l'invité politique Jean-Jacques Bourdin.
00:06 - Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Vous voulez savoir ? Alors parlons vrai ce matin avec Olivier Faure, Premier Secrétaire du Parti Socialiste.
00:12 Olivier Faure, bonjour. - Bonjour à vous, Jean-Jacques Bourdin.
00:14 - Merci d'être avec nous. Dimanche, élection européenne dans cinq jours maintenant.
00:19 Sondage quotidien IFOP, Fiducial pour le Figaro LCI Sud Radio, Bardella, Jordan Bardella 33,5, Valérie Ayé 15,5, Glucksmann 14,
00:28 Aubry 7,5, François Gdavi, Bellamy 7, Marie Toussaint, Marion Maréchal 6.
00:35 Vous talonnez Valérie Ayé. Vous arriverez devant dimanche ?
00:40 - Écoutez, ce sont les françaises et les français qui décident. - Oui, ça c'est sûr.
00:43 - Mais ce qui est sûr c'est que si ils veulent sortir de ce duel mortifère entre Renaissance et RN,
00:50 qui domine la vie politique depuis sept ans, effectivement, il y a une occasion inespérée de le faire savoir.
00:56 Dimanche prochain, il y a une seule liste pour ça, c'est la liste Glucksmann.
00:59 - Bien. Hier, l'Assemblée nationale a rejeté deux motions de censure déposées par LFI et le RN,
01:06 qui demandaient, qui dénonçaient la situation budgétaire de la France.
01:10 Le RN a voté avec la gauche. Vous avez voté avec le RN ? - Non.
01:15 - Bien. Vous avez voté avec LFI ? - Oui. - Pourquoi ?
01:19 - Tout simplement parce que la raison de la motion de censure est justifiée.
01:23 On a là un gouvernement qui a fait passer son budget au 49-3 et qui maintenant,
01:29 alors même qu'il provoque de nouvelles coupes budgétaires, 10 milliards,
01:35 ne repasse pas devant le Parlement pour le faire valider.
01:38 Parce que ce gouvernement a fait un choix, celui d'éviter la décision démocratique parlementaire.
01:44 Et donc, il y avait une nécessité, effectivement, à un moment de dire,
01:48 "Eh bien, ça ne peut pas se passer comme ça."
01:51 Et comme il n'y a que deux groupes d'opposition qui sont en mesure de déposer seule une motion de censure,
01:57 les Républicains aussi peuvent le faire, mais enfin, qui ont le nombre suffisant de parlementaires pour le faire,
02:01 eh bien, c'est LFI et le RN qui ont déposé, et nous, nous avons effectivement voté.
02:06 - Vous avez voté avec LFI, et pourtant, Raphaël Guxman affirme, et a encore répété hier, avant-hier,
02:13 qu'il est en rupture totale avec LFI.
02:15 Alors, je ne comprends pas très bien. Vous êtes en rupture totale, et vous votez avec LFI et RN ?
02:22 - C'est heureux que nous n'ayons pas, en fait, ce sectarisme.
02:24 Nous sommes dans une situation où, quand nous avons, nous approuvons les mêmes mesures,
02:29 ou que nous sommes à contester les mêmes sujets, évidemment, nous joignons nos voix.
02:33 Ce serait absurde de dire que, parce que nous avons des désaccords sur le plan européen,
02:37 nous ne pouvons pas nous mettre d'accord sur une motion de censure.
02:40 - Oui, vous avez des désaccords sur le plan européen,
02:43 parce que, sur le plan européen d'ailleurs, Raphaël Guxman ne vote pas avec les socialistes au Parlement européen, bien souvent.
02:51 - Les socialistes français ?
02:53 - Oui, ne votent pas avec les autres socialistes européens.
02:56 - Il arrive que nous ayons des désaccords aussi, parce que, tout simplement,
02:59 vous savez très bien qu'au Parlement européen, il y a deux dimensions.
03:02 Il y a une dimension qui est une dimension purement politique,
03:04 les partis politiques, les uns contre les autres, mais il y a aussi une dimension nationale.
03:09 Et parfois, il arrive qu'effectivement, nous défendions les intérêts que nous croyions être des intérêts des français,
03:15 et parfois, en désaccord avec nos voisins et amis espagnols, par exemple.
03:19 Parce que, sur la pêche, sur l'agriculture, sur un certain nombre de sujets, nous n'avons pas les mêmes visions.
03:23 Il y a les pays d'Europe du Sud qui sont très favorables au Mercosur,
03:28 et donc, ils souhaitent à chaque fois l'adopter, nous, nous sommes absolument contre.
03:32 - Bien, Olivier Faure, je vais revenir sur LFI.
03:35 Pourquoi ? Parce que Jean-Luc Mélenchon indique qu'à LFI, il y a déposé une demande de commission d'enquête
03:40 sur le déroulement des élections en France.
03:42 Que dit Jean-Luc Mélenchon ?
03:44 "Marre des élections truquées, des électeurs radiés dans les quartiers populaires."
03:50 Il n'a pas dit "élections truquées", hein.
03:51 Il a dit "Marre des électeurs radiés dans les quartiers populaires,
03:54 marre des professions de foi non distribuées, marre des bulletins de vote non livrés."
03:59 Et il ajoute "ils nous ont roulés deux fois".
04:03 Ça veut dire quoi ? Sous-entendu, les élections ont été volées en 2017 et 2022 ?
04:10 - Les élections de 2017 et 2022 n'ont pas été volées, Jean-Jacques Bourdin.
04:15 Elles ont été réalisées dans des conditions que personne ne peut contester.
04:20 On a le droit de s'interroger sur l'organisation d'un scrutin,
04:24 et il aurait pu le faire. Ce qui est dramatique, c'est de laisser penser, effectivement,
04:28 que ce serait une manipulation, et que ce serait une manipulation dirigée contre le seul parti de la France insoumise,
04:34 ce qui n'a aucun sens.
04:36 Et c'est à nouveau un dérapage qui est incompréhensible,
04:40 parce que nous devons toutes et tous, ensemble, défendre la démocratie.
04:44 Si on commence à expliquer qu'il y a un problème démocratique,
04:48 et que ces élections sont truquées,
04:50 et que nous sommes dans une situation où un parti en particulier est visé,
04:55 alors comment allons-nous attirer les Françaises et les Français aux urnes ?
04:59 En leur disant que de toute façon, tout est joué ?
05:01 Que c'est déjà terminé ? Que les urnes sont déjà remplies ?
05:04 Mais dans ces cas-là, pourquoi se déplacer ?
05:06 Et on crée de la défiance vis-à-vis de ce qui est quand même une exception dans le monde.
05:13 Nous sommes dans un des rares pays, malheureusement, à pouvoir voter librement,
05:18 à pouvoir exprimer un choix, et ce jour-là, que l'on soit journaliste,
05:22 homme politique, milliardaire, ou au contraire, chômeur,
05:25 eh bien nous avons tous le même pouvoir.
05:28 Et donc c'est essentiel de le rappeler en permanence,
05:31 et de ne pas laisser peser le moindre doute sur une élection qui est une élection capitale.
05:36 Est-ce que Jean-Luc Mélenchon ressemble de plus en plus à Donald Trump ?
05:40 Je ne dirais pas Trump, parce que Trump en réalité est plutôt de droite extrême,
05:45 quand Jean-Luc Mélenchon est de la gauche radicale.
05:48 Mais il y a évidemment un problème, c'est que vous avez des gens qui,
05:52 de part et d'autre de l'échiquier politique, aujourd'hui, jouent avec les allumettes...
05:57 Est-ce qu'ils sont dans le complotisme, dans un genre de complotisme ?
06:01 Se croyant persécutés, croyant que son parti est persécuté,
06:05 est-ce qu'ils ne se rapprochent pas du complotisme ?
06:08 Je ne sais pas s'ils se croient persécutés,
06:11 je pense que, anticipant d'éventuels résultats qui ne seraient pas ceux auxquels ils aspirent,
06:16 il est déjà en train de préparer un argumentaire pour dire qu'au fond,
06:21 ce serait tout simplement parce qu'il y a eu, à tel ou tel endroit,
06:25 des professions de foi qui ne seraient pas arrivées, des bulletins pas distribués, etc.
06:29 C'est absurde ! Il existe à chaque échéance, évidemment, des problèmes d'organisation,
06:35 ça n'a jamais remis en question une élection, parce que ça reste marginal.
06:39 Et donc, c'est à cela qu'il faut en tenir,
06:42 et cet argumentaire-là est un argumentaire qui n'est pas un argumentaire qui ressemble à ce que...
06:49 - C'est l'argumentaire de Donald Trump !
06:51 Jean-Luc Mélenchon est un homme de gauche, d'extrême gauche, un trumpisme de gauche !
06:57 Ce sont les mêmes méthodes, ou pas, Olivier Faure ?
07:00 - C'est la même contestation, a priori ou a posteriori, d'un scrutin.
07:05 Et moi, ce que je dis, ce que je répète devant vous,
07:08 c'est que laisser penser qu'il existe le moindre doute sur une élection démocratique en France,
07:14 c'est effectivement une dérive dangereuse.
07:17 Parce que ça laisse penser aux Français que nous ne serions plus en démocratie,
07:20 et que les jeux seraient truqués.
07:23 Les jeux ne sont pas truqués, et on peut regretter les résultats.
07:27 J'ai regretté que ce soit Emmanuel Macron qui l'emporte à deux reprises
07:30 pour les deux derniers scrutins présidentiels,
07:32 ça ne m'a pas empêché de reconnaître sa légitimité.
07:34 - Vous avez voté pour lui, d'ailleurs ?
07:36 - J'ai voté pour lui au deuxième tour parce que je ne voulais pas de Marine Le Pen.
07:39 Je l'ai fait sans aucun doute. - Vous le referriez aujourd'hui ?
07:42 - Si, demain matin. C'est compliqué aujourd'hui.
07:45 Mais on en parlera le moment venu, parce que ce que je crois,
07:47 c'est que ce que va montrer l'élection européenne...
07:49 - Vous hésiteriez aujourd'hui ?
07:51 - Mais ce que va montrer l'élection européenne, Jean-Jacques Polin, c'est quoi ?
07:53 - Oui, c'est quoi ?
07:54 - C'est que vous avez, d'une part, une extrême droite qui n'est plus seulement aux portes du pouvoir,
07:58 qui a déjà mis un pied dans la porte.
08:00 Et vous avez des libéraux, Emmanuel Macron et les siens,
08:03 qui ne sont plus en mesure d'être un barrage.
08:06 Les seuls en mesure d'être un barrage aujourd'hui, c'est la gauche.
08:09 Et ce que va montrer le scrutin, à la condition qu'on ait une gauche
08:12 qui ne soit pas une gauche qui se marginalise d'elle-même,
08:18 mais une gauche qui est une gauche démocratique,
08:21 une gauche européenne, une gauche sociale, une gauche écologique, une gauche féministe.
08:25 - J'y reviens, Olivier Faure, mais j'en termine avec Jean-Luc Mélenchon.
08:29 Il a aussi dit "l'antisémitisme reste résiduel en France".
08:34 Est-ce que l'antisémitisme reste résiduel en France ?
08:38 - Mais j'ai réagi immédiatement parce que...
08:40 - Mais j'ai vu, j'ai vu.
08:41 - C'était une note de blog, donc ce n'est pas une parole qu'on prononce
08:45 de manière parfois inconsidérée et rapide dans une interview.
08:49 - C'est pensée.
08:50 - C'est pensée, c'est relue.
08:52 Et donc, j'étais extrêmement heurté.
08:56 A quoi cela sert-il d'expliquer que l'antisémitisme serait résiduel
09:03 alors que tout montre le contraire ?
09:05 Tout montre qu'il y a au contraire une explosion d'antisémitisme dans notre pays.
09:09 - Pourquoi dire cela ?
09:10 - Et la question c'est effectivement pourquoi.
09:13 Pourquoi chaque fois jouer avec la ligne jaune,
09:16 chercher en permanence à...
09:19 y compris, je lis son blog en entier,
09:22 je vois que pour lui, la lutte contre l'antisémitisme serait une espèce de rayon paralysant
09:28 qui empêcherait les gens de défendre la cause palestinienne.
09:32 Mais moi je suis à la fois profondément heurté par tout acte antisémite
09:38 et j'ai manifesté contre l'antisémitisme.
09:40 Et en même temps, depuis le premier jour, je me bats contre la punition collective
09:45 qui est infligée aux Palestiniens.
09:47 Et je souhaite la reconnaissance d'un État palestinien
09:50 et d'un État israélien qui vivrait en sécurité.
09:53 Et donc l'un et l'autre sont possibles
09:55 et l'un et l'autre même sont la condition d'une paix durable.
09:58 On ne peut pas avoir une forme d'hémiplégie politique
10:03 et donc effectivement, c'est des paroles que je ne comprends pas
10:06 et qui pour moi sont inexplicables
10:09 et qui malheureusement donnent le sentiment là aussi
10:15 d'une forme de dérive incompréhensible de la part de Jean-Luc Mélenchon.
10:19 - Bien, Olivier Faure, le Président de la République Emmanuel Macron
10:24 va s'exprimer jeudi soir sur les chaînes de télévision TF1 France 2 dans les 20 heures.
10:29 Il va parler Europe, il va parler surtout, il va parler commémoration
10:33 du 83ème anniversaire du débarquement en Normandie,
10:36 il va parler de la guerre en Ukraine, il va parler de la situation au Proche-Orient.
10:39 Et s'il annonçait jeudi soir que la France reconnaissait un État palestinien,
10:44 vous applaudiriez ?
10:45 - Oui.
10:47 Oui, en fait, je le réclame parce que je pense, comme Rafael Glucksmann,
10:53 comme Pedro Sánchez, le Premier ministre espagnol
10:56 qui est celui qui a lancé les opérations en Europe,
10:59 je pense qu'aujourd'hui, comme préalable à toute discussion,
11:02 il faut que le monde entier fasse pression sur Netanyahou
11:05 pour lui dire "maintenant c'est l'heure".
11:07 Il faut que d'un mal, le conflit entre les Palestiniens du Hamas,
11:13 entre le Hamas et Israël, il faut qu'à un moment,
11:17 ils sentent quelque chose de positif.
11:19 Et le positif, c'est une paix durable.
11:21 Cette paix durable n'est possible qu'à la condition d'une solution à deux États.
11:25 - Un État palestinien dirigé par qui ?
11:27 - Mais c'est pas vous qui en déciderez.
11:30 - Non, c'est certain.
11:32 - La réalité, c'est qu'il faut aider l'autorité palestinienne
11:35 à reprendre le dessus et permettre au peuple palestinien
11:38 d'avoir une solution politique qui va permettre de s'échapper du Hamas.
11:42 La raison, vous la connaissez, le Hamas est aujourd'hui
11:45 une organisation qui a trouvé l'assentiment des Palestiniens de Gaza
11:48 pour une raison qui est assez simple, c'est que l'oppression qu'ils subissent
11:52 et la réalité c'est qu'il y a eu un jeu de complicité objectif
11:57 entre le Hamas et Netanyahou et que l'un et l'autre se sont enrichis l'un de l'autre.
12:02 Ils étaient à chacun les poumons d'âge trop commodes
12:04 pour qu'ils puissent continuer à justifier leur existence.
12:07 Netanyahou n'existe que parce qu'il existe le Hamas
12:10 et le Hamas existe parce que Netanyahou réprime les Palestiniens.
12:13 Et donc nous sommes dans une situation bloquée.
12:15 Il faut la débloquer, pour la débloquer il faut d'abord reconnaître un État palestinien,
12:19 engager une négociation, faire en sorte d'avoir des frontières sûres
12:23 pour les uns et les autres et permettre à la fois le désarmement du Hamas
12:28 et permettre la sécurité d'Israël et un État palestinien garanti.
12:32 - Est-ce qu'Emmanuel Macron s'exprime trop ?
12:34 Est-ce que vous contestez cette prise de parole de jeudi soir ?
12:39 - Oui, je la conteste, j'ai écrit à l'Arkhom comme d'autres.
12:43 - Oui, j'ai vu cela.
12:44 - Parce que tout simplement on a...
12:46 - Il est président de la République, il y a des commémorations
12:48 du 90e anniversaire du débarquement,
12:50 il y a une guerre entre l'Ukraine et la Russie,
12:53 il y a des développements récents avec le plan de paix Biden au Proche-Orient.
12:58 N'a-t-il pas le devoir de s'exprimer ?
13:01 - Il aurait pu s'exprimer lundi, il aurait pu s'exprimer mardi,
13:07 il aurait pu le faire à un moment où toutes les oppositions
13:10 ont la possibilité de lui répondre.
13:12 Là, il le fait le jeudi soir, à un moment où il sait très bien
13:15 que la campagne s'arrête le vendredi
13:17 et que nous n'avons plus aucune possibilité de lui répondre.
13:20 Et donc, qu'il est dans une situation de monopole de la parole,
13:23 ce qui est absolument contestable.
13:25 Moi, je ne conteste pas au chef de l'État le droit de parler,
13:28 évidemment qu'il a le droit de parler,
13:30 mais le faire dans ces conditions-là,
13:32 y compris pour le journaliste que vous êtes.
13:34 Pourquoi Diable n'accepte-t-il pas une interview ?
13:37 Là, il va faire un exposé ex cathédrale,
13:40 il va dire "je vous parle françaises et français, voilà ma vérité".
13:43 - Il va répondre aux questions des deux présentateurs des journaux.
13:46 - J'espère qu'il répondra, mais j'aurais aimé que ce soit
13:50 quelque chose qui soit véritablement un moment démocratique,
13:53 un moment puissant.
13:55 Il aurait pu aussi faire de ses commémorations
13:57 du 80e anniversaire de la libération et du débarquement,
14:01 il aurait pu en faire un événement,
14:03 où il invite l'ensemble des forces politiques
14:05 à partager avec lui cet événement.
14:07 Ce n'est pas le privilège d'Emmanuel Macron,
14:09 et ce n'est pas la légitimité historique qu'il a.
14:13 Il est le descendant de tous les présidents qui l'ont précédé,
14:16 mais les forces politiques du Parti Socialiste au Parti Communiste,
14:19 en passant par l'égoliste,
14:21 tous ces gens-là auraient eu leur place dans les commémorations.
14:23 Je crois que nous avons malheureusement un président
14:26 qui cherche à s'accaparer des événements
14:28 parce qu'il cherche à provoquer ce qu'on appelle l'effet drapeau,
14:30 et que dans la foulée de ses commémorations,
14:32 les Français se disent "le président préside bien,
14:35 il a bien parlé, on est fiers,
14:38 et donc on va voter pour sa liste".
14:40 C'est quand même grossier.
14:41 - Alors si sa liste, la liste qu'il soutient,
14:44 la liste de Valéry Hayé est largement battue dimanche,
14:47 quelles devraient être les conséquences politiques selon vous ?
14:50 Marine Le Pen demande une dissolution de l'Assemblée Nationale,
14:53 elle est invitée demain matin,
14:55 je pense qu'elle va lancer un appel à la dissolution de l'Assemblée Nationale.
14:59 Que dites-vous ?
15:01 - La dissolution appartient au chef de l'État,
15:05 et c'est une des possibilités.
15:07 Et ça ne peut pas être exclu.
15:09 On va être dans une situation...
15:10 - Vous demandez la dissolution ?
15:12 - Non, je n'ai pas dit ça, je dis simplement que...
15:14 - Non mais je vous demande, je vous pose la question.
15:17 - Pour l'instant j'attends de voir les résultats.
15:19 Mais imaginons que les sondages disent vrai,
15:22 et qu'on ait un parti présidentiel qui soit à moins de la moitié
15:26 que l'extrême-noirade.
15:27 Une extrême-noirade qui n'aura jamais été historiquement aussi haute
15:31 que depuis Emmanuel Macron,
15:32 alors qu'il a été élu à deux reprises pour lui faire barrage.
15:36 Il y a quand même un problème, il y a quand même un sujet.
15:39 Et ça ne peut pas...
15:40 Et avec un président, on vient de le dire,
15:42 qui s'est impliqué lui-même dans la campagne électorale,
15:44 avec un Premier ministre qui s'est impliqué,
15:46 et de quelle manière, et parfois de manière franchement...
15:50 outrancière, sexiste, machiste...
15:52 - Vous pensez à hier matin ?
15:53 - Je pense à hier matin, où franchement,
15:55 c'était pas l'exemple à donner,
15:57 et il y avait quelque chose de profondément choquant...
15:59 - Il s'est invité lors d'un débat sur les européennes à la maison de la radio.
16:02 - Oui, remplaçant sa candidate, alors même qu'elle n'était pas prévenue...
16:05 - Pas la remplaçant, mais venant l'épauler.
16:06 - Oui, l'épauler si on est gentil,
16:08 l'humilier si on est proche de la vérité.
16:11 Bon, peu importe. Enfin, pas peu importe,
16:13 mais en tout cas, c'est pas le sujet.
16:15 Mais ils ont eux-mêmes choisi de nationaliser le scrutin.
16:18 Et donc s'ils le nationalisent,
16:20 c'est logique qu'on en tire des conclusions qui sont aussi nationales.
16:23 Et la vérité commande de dire qu'il faudrait, à minima,
16:27 qu'il y ait un remaniement.
16:29 Il faudrait que le président de la République se pose la question de savoir
16:32 avec qui il entend gouverner.
16:34 Et si sa politique est une politique de droite,
16:38 comme on le voit depuis maintenant 7 ans,
16:40 la logique voudrait qu'il fasse un appel aux républicains,
16:43 et qu'ils leur disent "Venez confronter ma majorité".
16:45 Je le dis, je n'ai aucun intérêt.
16:47 - Vous pourriez faire partie d'une coalition ?
16:50 - Ah mais je parlais des républicains.
16:52 - Vous vous en honorez ?
16:53 - Non pas au sens des républicains, au sens générique du terme.
16:55 - Non, des républicains, vous parlez de vous ?
16:57 - Non, je parlais de Ciotti.
16:59 Et là, dire effectivement...
17:01 - Mais vous, non, il n'en serait pas question.
17:03 - Moi, pour mener une politique de droite, non merci, je n'en serai jamais.
17:06 Donc, s'il veut mener une politique...
17:08 S'il veut mener la politique qui est en train de mener sur l'assurance-chômage,
17:11 3e réforme de l'assurance-chômage,
17:13 où on va à la fois pénaliser les jeunes qui rentrent dans la vie active,
17:18 et pénaliser les seniors.
17:20 Et sans parler des autres, avec une durée d'aménagement qui va baisser encore.
17:25 S'il veut mener cette politique-là, il y a des gens qui sont favorables à cette politique.
17:28 Ce sont les républicains de Ciotti.
17:30 Et donc, dans ces cas-là, qu'ils le fassent ensemble.
17:33 Puisque c'est visiblement leur volonté.
17:35 Mais qu'ils en tirent une conclusion et qu'ils cherchent une majorité.
17:40 On ne peut pas gouverner très longtemps avec un parti politique qui pèse 15% des voix en France.
17:45 - Bien, Olivier Faure,
17:47 Claudia Sheinbaum,
17:49 élue présidente du Mexique,
17:52 nouvelle présidente du Mexique,
17:54 élue hier, femme de gauche,
17:56 à la tête d'un pays gangréné par le narcotrafic.
18:00 Un pays où les Nations Unies décomptent une dizaine de féminicides par jour.
18:07 Elle a été maire de Mexico.
18:09 Son slogan, "Les pauvres d'abord".
18:11 Maire de Mexico de 2018 à 2023.
18:14 L'arrêt d'une insécurité. Comment ?
18:16 Plus et mieux de police, de renseignements, des enquêtes et de la coordination.
18:21 Une femme de gauche, de confession juive, à la tête d'un très grand pays.
18:25 Ça doit inspirer, j'imagine, la gauche française.
18:28 Mais quelle gauche ?
18:30 Quelle gauche ?
18:31 En dehors de Jean-Luc Mélenchon.
18:33 Parce que vous l'excluez totalement de tout futur à gauche.
18:37 On est bien d'accord, Olivier Faure.
18:39 On est bien d'accord.
18:40 Alors, qui pour conduire ? François Hollande ?
18:42 Écoutez, vous avez là un magnifique profil.
18:47 François Hollande ?
18:49 Non, je parlais de la maire de Mexico devenue présidente.
18:53 Et elle est mexicaine.
18:54 Donc, moi, ce que ça m'inspire, ça m'inspire d'abord le fait que quand on mène une politique de gauche,
19:00 vraiment de gauche, on peut être réélu.
19:03 De gauche et sur le plan de la sécurité, très autoritaire.
19:07 Absolument.
19:08 La sécurité, ça n'est pas en fait un gros mot.
19:11 Et j'étais il y a quelques jours à peine, parce que je fais campagne aussi outre-mer,
19:16 et j'étais chez nos compatriotes, notamment de Martinique et de Guadeloupe,
19:21 qui sont aujourd'hui la place d'un trafic, d'un narco-trafic, qui est importé d'Amérique latine,
19:28 et qui sont très inquiets que le port de Fort-de-France devienne en fait une zone, là aussi, de trafic,
19:36 qui repart d'ailleurs vers l'Europe.
19:38 Zone de non-droit.
19:39 Zone de non-droit et avec des moyens qui sont très insuffisants.
19:42 Et bien sûr que je ne vois pas en quoi la gauche devrait être l'allié du narco-trafic.
19:47 Je ne vois pas en quoi nous devrions plier face à des gens qui organisent la destruction de notre jeunesse,
19:56 qui organisent en fait, tout simplement l'insécurité générale.
20:00 Et donc, oui, il faut une fermeté absolue face à ces gens qui sont en fait des criminels,
20:06 et des criminels très dangereux.
20:08 Donc oui, bien sûr, moi je souhaite une gauche déterminée,
20:11 une gauche qui fait la guerre au narco-trafic.
20:13 Mais je ne vois pas pourquoi vous voulez m'imposer un nom quelconque.
20:17 - C'est lui peut-être qui veut s'imposer.
20:19 Je ne veux pas vous l'imposer, moi je n'impose rien du tout.
20:22 Mais je vous pose la question, parce qu'il est très présent, il s'exprime beaucoup.
20:25 - Ah oui, je vois ça.
20:26 - Vous avez vu ça ?
20:27 - Oui, je vois.
20:28 - Est-ce qu'il pourrait être l'homme de la situation ?
20:30 Oui ou non ?
20:31 - Mais moi je vois une campagne qui est menée par Raphaël Glucksmann,
20:35 qui rencontre un écho certain, et cette campagne c'est celle de Raphaël Glucksmann.
20:39 Et toutes celles et ceux qui chercheraient à un moment à venir expliquer
20:43 que finalement cette campagne c'est la leur, que ce résultat c'est le leur,
20:49 et bien sont plutôt très contre-productifs.
20:52 - Si j'ai bien compris, François Hollande voudrait tondre la laine sur le dos de Raphaël Glucksmann.
20:57 - La campagne de Raphaël Glucksmann appartient à Raphaël Glucksmann,
21:01 appartient aux socialistes, et appartient à celles et ceux qui vont voter pour lui le 9 juin.
21:06 - Donc c'est l'homme de la situation s'il réussit un bon score, Glucksmann.
21:11 - Mais Raphaël Glucksmann dira ce qu'il est.
21:13 - Est-ce qu'ensuite c'est l'homme capable de réunir toute la gauche ? Non, Mélenchon.
21:17 - Mais ça c'est la gauche qui le dira, moi je ne parle au nom de personne.
21:21 - Non.
21:22 - Mais ce que je dis simplement c'est que bien sûr qu'il est une partie de la solution.
21:26 Personne ne pourra dire que quelqu'un qui a été l'auteur d'un résultat
21:32 qui est un résultat qui paraissait encore inespéré il y a un an et demi,
21:37 eh bien on puisse l'écarter.
21:41 - Qu'est-ce que je ne dis même pas 4% ? Je dis 1% et quelques pourcents.
21:44 - Et donc personne ne pourra l'écarter, et je pense qu'il doit continuer à jouer un rôle
21:49 dans la vie politique française. C'est lui qui déterminera la nature de ce rôle,
21:53 mais évidemment qu'il faudra compter avec lui.
21:56 - C'est votre chef de file, pour 2027.
21:58 - Vous voulez vraiment parler de 2027 ?
22:01 - Non.
22:02 - Moi je souhaite parler d'un scrutin qui est un scrutin européen.
22:04 - Mais parce que tout le monde pense à 2027, dans la classe politique.
22:07 - Vous avez remarqué qu'il y en a un, oui mais moi j'y pense peut-être,
22:10 mais il y en a un qui aujourd'hui est concentré uniquement sur le scrutin européen,
22:16 c'est Raphaël Glucksmann. Vous avez noté qu'y compris,
22:18 alors que tout le monde parle d'autre chose,
22:20 tout le monde a fini par changer de registre et ne parle plus d'Europe,
22:24 il est le seul à avoir un discours qui est resté un discours européen.
22:28 Parce qu'il a une conviction profonde.
22:30 Et moi ce qui me plaît chez Raphaël Glucksmann, c'est ça.
22:33 C'est le fait qu'on a un homme de conviction,
22:35 qui les porte avec courage, ténacité, et ce qu'il a fait au Parlement européen
22:39 pendant 5 ans, quand il a été celui qui s'est battu contre l'ingérence russe,
22:43 qui s'est battu pour bannir le travail forcé, le travail issu de l'esclavage,
22:47 qui s'est battu pour qu'on reconnaisse le caractère salarié des salariés des travailleurs,
22:51 des plateformes. Tout ça, c'est en fait l'oeuvre de quelqu'un
22:55 qui n'a jamais vécu de sa route.
22:57 Et voilà, moi ce qui me plaît, c'est les gens qui font le boulot pour lequel ils sont élus.
23:01 - Merci Olivier Faure d'être venu nous voir à 8h58.
23:04 Demain je recevrai Marine Le Pen.
23:06 De 8h30 jusqu'à 9h15, ce sera une émission spéciale, longue interview.
23:11 Soyez à l'écoute demain matin.
23:13 Merci 0826 300 300 pour intervenir juste après les infos.
23:17 C'est la peau.

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