• il y a 5 mois
Avec Jean Petaux, politologue et ancien professeur à Sciences Po Bordeaux

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##C_EST_BON_A_SAVOIR-2024-07-09##

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Transcription
00:00On revient aux législatives, l'un des enseignements du second tour, pas de majorité pour l'ERN, le Front Républicain semble avoir réussi le barrage au RN aussi, pour tout comprendre, nous recevons Jean Petau, bonjour.
00:17Bonjour.
00:18Et merci d'être avec nous ce matin, vous êtes politologue, professeur à Sciences Po, peut-on affirmer déjà...
00:23Non, j'étais, j'étais, j'étais, j'étais, j'étais à la rentrée.
00:26Voilà, voilà, en tout cas pour la précision, mais donc, politologue, peut-on affirmer, Jean Petau, que le Front Républicain a fonctionné, et comment peut-on l'expliquer ?
00:38Oui, alors, il a effectivement fonctionné, on constate dans les matrices de report de voix qu'il a d'ailleurs profité davantage aux candidats Ensemble, qui étaient qualifiés pour le second tour, et pour lesquels les candidats du nouveau Front Populaire s'étaient désistés, que dans l'autre sens, ça c'est un premier élément.
00:59Deuxième élément, pourquoi est-ce qu'il a fonctionné ? Parce que, encore aujourd'hui, malgré les 10 millions de voix qu'a pu recueillir le RN au premier tour, et confirmés d'ailleurs au second, c'est ça qui est intéressant,
01:16le label, si je puis dire, Assemblement National, cette étiquette, fonctionne encore, comme une sorte de répulsif, si je puis dire, en tous les cas comme élément mobilisateur contre lui, c'est-à-dire que le tout, sauf RN, le TSRN, continue de fonctionner, malgré la stratégie que l'on appelle de dédiabolisation, qui est celle de Marine Le Pen depuis maintenant une bonne dizaine d'années.
01:44Ça veut dire que le plafond de verre est toujours présent, quoi ?
01:48Oui, alors, c'est juste, mais soit on peut dire que les couches du plafond de verre diminuent, soit on peut dire qu'ils s'effritent, parce qu'il faut quand même être précis dans la comparaison.
02:03Je suis un peu surpris d'ailleurs, j'ai l'impression qu'une partie des commentateurs commentent le résultat obtenu par Jordan Bardella et Marine Le Pen pour leur candidat, au sort du deuxième tour, à l'aune des sondages de projections en siège réalisés entre les deux tours.
02:21Alors, si on regarde ça, en effet, le score du RN apparaît comme un échec, mais si on constate tout simplement, et c'est ce qui devrait être le cas quand on fait un bilan, si on constate le nombre de députés dans l'Assemblée sur compte, 88, et le nombre de députés dans la nouvelle Assemblée, on est à près de 150, si on compte avec les alliés du RN, ce qu'on appelle les siotistes.
02:45Contre 89, effectivement, en 2020.
02:52Et puis, on a aussi, ça c'est la particularité aussi de ces législatives, on a beaucoup plus de Français qui ont voté pour le RN et ses alliés que pour la gauche, par exemple.
03:05Exactement, oui, ça c'est près de 3 millions de voix d'écart, 10 millions de jaroudiers, pour faire simple, 10 millions d'un côté, 7 millions de l'autre.
03:14Et, dernier élément qui est important, on nous a un peu rabattu les oreilles depuis un certain nombre d'années sur les abstentionnistes, les Français n'aiment pas la politique, ils n'aiment plus la politique, ils se détournent des urnes, etc.
03:28C'est un démenti assez simple, encore ma main de ces commentaires, on a constaté qu'en dépit du calendrier de l'agenda, c'est-à-dire un deuxième tour le 7 juillet, je crois qu'il faut remonter quasiment au 19ème siècle pour trouver une élection législative un 7 juillet, ou un deuxième tour,
03:48en dépit de l'urgence, du caractère très soudain de la dissolution, puisqu'il n'y a eu que 20 jours entre l'annonce de la dissolution le 9 juin au soir et le premier tour le 30 juin,
04:03eh bien, la mobilisation s'est opérée, on est sur des standards de vote comparables à 97, 93 et même 62, oui.
04:13Je parle des années là, excusez-moi, pour bien comprendre.
04:18Dans certaines circonscriptions, on a tout de même des candidats RN qui ont fait plus de 30% au premier tour et qui n'ont pas été élus, c'est assez surprenant ça Jean Poteau, c'est déjà arrivé par le passé ?
04:30Oui, oui, oui, c'est le mode de scrutin qui peut expliquer ce qu'on pourrait appeler des embardés électorales, un peu comme les deux chevaux qui avaient cette citroën,
04:43qui avaient cette habitude un peu de sauter comme ça, un peu comme de droite à gauche, je peux dire, sur les chemins caillouteux.
04:54C'est le propre de ce mode de scrutin qui est assez amplifiant des résultats.
04:59Pourquoi ? Parce que vous pouvez très bien obtenir une avance substantielle.
05:06Dans certaines circonscriptions de Gironde, que je connais bien, vous avez des députés qui avaient 7 000, 8 000 voix d'avance,
05:17je pense dans la cinquième de Gironde, la circonscription dite du Médoc, le député Soirtan, qui est connu puisqu'il a défrayé un peu la chronique il y a quelques mois,
05:26M. de Fournace, Rassemblement National, avait 8 000 voix d'avance sur sa poursuivante, la socialiste Pascale Gau.
05:33Et non seulement elle a remonté son différentiel, c'est un exemple de remontada assez spectaculaire, mais elle lui a mis 8 000 voix dans la vue au soir du deuxième tour.
05:43Donc vous voyez, là vous avez des phénomènes d'amplification qui sont tout à fait considérables,
05:48et n'oublions pas que le RN a pâti de la disparition des triangulaires, il pouvait y avoir potentiellement 320 triangulaires au soir du premier tour,
05:59et au final il y en a eu à peine une centaine.
06:02Quel est le profil, Jean Poteau, des Français qui ont fait barrage au RN ? J'imagine qu'ils sont diverses bien évidemment, mais les profils ?
06:11Alors écoutez, c'est peut-être un petit peu prématuré pour répondre à cela, je ne veux pas rentrer trop dans les détails,
06:17ce qu'on constate c'est que le blog des plus de 65 ans, qui semblait avoir manqué à l'électorat de Mme Hayé pour les Européennes et la tête de liste,
06:33on a déjà presque un peu oublié son nom, la tête de liste Ensemble pour les Européennes,
06:39ce blog ne s'était manifestement pas mobilisé, ce qui a expliqué qu'il a fait à peu près 14% des suffrages, loin derrière M. Bardella.
06:50Il s'est mobilisé cette fois-ci en faveur des candidats, entre guillemets, du front républicain, c'est-à-dire anti-RN,
06:59et puis une mobilisation des jeunes, qui généralement sont plutôt abstentionnistes,
07:06même si on constate, et ça c'est un enseignement très important pour la suite,
07:10qu'une part non négligeable, pratiquement un tiers des 18-25 ans et des plus de 25 ans votent RN.
07:18Oui, tout à fait, et puis on a aussi les citadins, j'imagine aussi, qui comptent également.
07:24Merci beaucoup Jean Petau pour votre décryptage politologue, merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.

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