• il y a 5 mois
Mercredi 3 juillet 2024, SMART PATRIMOINE reçoit Laure Delahousse (Directrice Générale, AFG) , Maxime Plasmans (Chef de projet, Fermes En ViE (feve)) et Anthony Calci (Fondateur, Calci Patrimoine)

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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine. Smart Patrimoine, l'émission qui vous accompagne
00:12dans la gestion de vos finances personnelles, mais l'émission qui décrypte également
00:15avec vous les enjeux et les actualités du secteur de la gestion de patrimoine. Une
00:19émission que vous pouvez retrouver tous les jours sur Bismarck, sur Bismarck.fr, sur les
00:23réseaux sociaux de Bismarck. Et bien sûr, vous pouvez nous écouter en podcast sur toutes
00:28les plateformes de podcast. Au sommaire de cette édition, nous commencerons tout d'abord
00:32avec Patrimoine Passion, le rendez-vous dédié à l'investissement plaisir, passion ou alternatif
00:36de Smart Patrimoine. Et en l'occurrence, dans un instant, nous tenterons de comprendre
00:40ensemble comment investir dans des terres agricoles. Et nous aurons le plaisir de recevoir
00:44pour cela Maxime Plassement, ce chef de projet au sein de Ferments Vies. Ce sera la première
00:50partie de l'émission. Nous enchaînerons ensuite avec Enjeux Patrimoine. Nous aurons
00:54le plaisir de recevoir Laure Delahousse, directrice générale de l'AFG, l'association française
00:58de la gestion. Nous en profiterons pour échanger avec elle sur cette épargne longue européenne.
01:05Est-elle au service du financement de l'économie européenne, suffisamment au service du financement
01:10de l'économie européenne ? Nous en parlerons dans la deuxième partie de l'émission. Et
01:13puis enfin, dans la troisième partie de l'émission, nous ferons un point sur les législatives.
01:17Alors, pas d'un point de vue politique, bien sûr, mais d'un point de vue épargne. Quel
01:21impact sur votre épargne des élections législatives ? Nous en parlerons avec Anthony Kelsey, fondateur
01:25de Kelsey Patrimoine. On se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Patrimoine.
01:33Et c'est parti pour Patrimoine Passion, le rendez-vous dédié à l'investissement plaisir,
01:36passion ou alternatif de Smart Patrimoine. Aujourd'hui, le sujet qui nous anime est
01:40l'investissement dans des terres agricoles. Et pour cela, nous avons le plaisir de recevoir
01:44sur le plateau de Smart Patrimoine Maxime Plasmence. Bonjour Maxime Plasmence.
01:47Bonjour.
01:48Vous êtes chef de projet chez Ferme En Vie, en trois mots, Ferme au pluriel En Vie. On
01:54va évoquer ensemble le sujet de l'investissement dans les terres agricoles. Mais peut-être
01:58que, tout d'abord, vous pouvez nous évoquer le projet Ferme En Vie, puisque c'est une
02:01manière assez particulière d'aller vers l'investissement en terres agricoles, Maxime
02:05Plasmence.
02:06Exactement. Ferme En Vie a été créé en 2020 par trois fondateurs pour répondre
02:11à une double problématique, l'accès aux fonciers des agriculteurs qui est de plus
02:14en plus compliqué et la transition agroécologique qui est assez compliquée dans le milieu
02:19de l'agriculture et qui demande de l'investissement.
02:21Donc, une difficulté à trouver une terre, si je comprends bien, et une difficulté à
02:25financer les projets d'exploitation de la terre.
02:29Exactement. Du coup, Ferme En Vie est une foncière qui collecte de l'argent auprès
02:33de l'épargne citoyenne. N'importe qui peut investir dedans à partir de 500 euros.
02:38D'accord.
02:39On a une réduction d'impôt de 25% quand on investit dans la foncière. Et à côté
02:44de ça, la foncière réinvestit cet argent dans de la terre agricole pour acheter des
02:49fermes à des agriculteurs qui en ont besoin.
02:51Donc, c'est un modèle de foncière, c'est-à-dire que chacun peut venir investir. On n'investit
02:55pas directement dans une terre agricole, mais on investit dans une foncière qui ensuite
02:59fait de la gestion de terre agricole.
03:01Exactement. Vous investissez dans une SCA qui va par la suite créer des sociétés,
03:07des civiles immobilières pour chaque projet qu'elle va développer. Mais du coup, vous
03:12êtes actionnaire d'une SCA. Il y a des parts qui sont évaluées chaque année de la SCA.
03:16Fiscalement, vous nous avez dit que du coup, il y avait un avantage fiscal à investir
03:20dans une terre agricole.
03:22Exactement. On est agréé ESUS, ce qui permet une réduction d'impôt de 25%. Donc, quand
03:27vous investissez, disons, 1 000 euros, vous avez 250 euros de réduction d'impôt directement
03:34sur votre impôt sur le revenu.
03:35Qu'est-ce que ça veut dire concrètement investir dans une terre agricole ? Parce que
03:39bien sûr, évidemment, il y a le sujet fiscalité, il y a le sujet véhicule d'investissement,
03:43puis il y a le sous-jacent, ce dans quoi on investit réellement. Ça veut dire que la
03:47foncière ensuite achète des terrains ?
03:48Exactement. La foncière achète des terrains, des bâtiments d'exploitation et peut même
03:53acheter des maisons d'exploitation. Le but, c'est de pouvoir financer l'ensemble de l'exploitation
03:58d'un agriculteur. Aujourd'hui, beaucoup de foncières se positionnent uniquement sur
04:01des terres qui sont bien tangibles. Mais la problématique est aussi sur une forte importance
04:09des bâtiments dans l'exploitation. Donc, vous fermez envie de se positionner aussi
04:12sur la partie bâtie.
04:13D'où cette idée d'exploitation derrière, si je comprends bien. C'est qu'on accompagne
04:17aussi sur l'exploitation des personnes qui voudraient s'installer. Ça veut dire qu'il
04:22faut aussi trouver les personnages clés qui vont ensuite…
04:26Les porteurs de projet, exactement. On appelle ça des porteurs de projet chez Ferme envie.
04:30On a toute une équipe de communication de marketing qui va faire du sourcing pour trouver
04:36des porteurs de projet. Aujourd'hui, beaucoup de gens veulent s'installer. Nous, on cherche
04:39des candidats sérieux, des candidats avec un minimum d'expérience, qui ont un minimum
04:44d'apport quand même. On leur demande d'investir 2,5% dans la SCI pour pouvoir financer leur
04:51projet, leur installation.
04:52Ça veut dire que globalement, quand on investit au sein d'un projet comme celui Ferme envie,
04:57on n'est pas juste sur une acquisition ou un investissement en terres agricoles. Ça
05:01veut dire que derrière, il y a aussi une sélection de projets et un accompagnement.
05:05Vous nous parliez tout à l'heure de transition agro-écologique.
05:07Le projet de Ferme envie, c'est d'abord d'installer des agriculteurs, mais aussi
05:12de favoriser la transition agro-écologique. Ça passe par l'agriculture biologique,
05:17ça passe par la conservation des sols, ça passe par la diversification des cultures.
05:20Quand un porteur de projet s'installe avec nous, on lui demande de remplir une charte
05:26agro-écologique qui est disponible sur notre site internet et d'aller dans le bon sens
05:31sur son exploitation.
05:32D'accord. Et ça, vous le vérifiez ensuite. Il y a une sélectivité à la base, une sélection
05:36qui est réalisée ?
05:37Oui, il y a une sélection qui est faite sur ce point-là. Et après, on le vérifie
05:42année après année au fur et à mesure que l'agriculteur est avec nous.
05:45Comment on fait pour identifier une terre agricole, un projet, un porteur de projet
05:48ou plusieurs porteurs de projet ? Ça fait beaucoup de paramètres à prendre en compte
05:52pour aboutir à un investissement au final.
05:54Chez Ferme envie, on étudie trois paramètres. La ferme, on va avoir des contacts locaux
06:00si bien chez les affaires que chez des agents immobiliers que sur les sites internet disponibles
06:05pour trouver des exploitations agricoles à vendre. Ça, c'est mon travail. On passe
06:10beaucoup de temps à sourcer des fermes, à trouver les bonnes fermes et à développer
06:14son réseau pour identifier les bons investissements. Secondement, on identifie des porteurs de
06:19projet. Ça, c'est un autre travail. C'est plutôt un travail de RH quasiment.
06:23D'accord. Donc, les porteurs de projet n'arrivent pas avec leur terre agricole ou leur location
06:29? Soit ils arrivent vers nous en disant « je
06:35cherche une ferme, est-ce que vous avez des fermes à me proposer ? » Soit ils arrivent
06:37vers nous en disant « j'ai identifié telle ferme, mais j'ai un problème de financement,
06:40est-ce que vous pouvez m'aider dans mon financement ? »
06:41Et on parle de quel montant de financement quand on veut financer un projet de ferme ?
06:48Aujourd'hui, chez Ferme envie, on est au minimum à peu près à 200 000 euros jusqu'à
06:53pas trop de limites. On a des projets à 2-3 millions d'euros. En moyenne, on est
06:59sur une soixante ou soixante-dix hectares pour un investissement général de 500 à
07:03600 000 euros. Donc, c'est une moyenne. Mais on est ouvert à tous les projets et
07:08tout type de porteur de projet. Quand on a un type de porteur de projet plutôt collectif,
07:12on va avoir des plus grandes exploitations pour faire vivre le collectif.
07:15Et il y a combien de projets aujourd'hui chez Ferme envie en moyenne ?
07:18On a financé 20 projets déjà. On en étudie à peu près cette année une quinzaine encore.
07:24Et on va le lever à peu près en 20 millions d'euros cette année.
07:28Si je reviens du côté des investisseurs particuliers, on a parlé de l'avantage fiscal.
07:34Un mot peut-être du rendement de ce type d'investissement ? Et qui dit rendement,
07:39dit risque. Et donc, du risque également. Mais d'abord, rendement.
07:42Alors, on vise les 3 %. Ferme envie et à ses débuts, on est plutôt encore un peu en dessous
07:50pour l'instant. Mais on vise les 3 %. D'accord. Parce que c'est la norme du marché en matière
07:53d'investissement en terres agricoles ? En matière d'agricoles, c'est un investissement
07:55qui est plutôt sûr et qui est très réglementé. D'accord.
07:57Qui en France est très réglementé. Donc, du coup, on bat autour de 3 % sur les terres agricoles.
08:03Mais avec un investissement qui est très sûr, la terre agricole en France a augmenté régulièrement
08:11de 2-3 % chaque année depuis des années et est stable sur ce niveau.
08:15Et en termes de risque, il y a quand même le risque de… parce qu'il y a une aventure
08:19entrepreneuriale derrière quand même. Donc, ça, c'est…
08:21Alors, on distingue vraiment deux structures. La SCA dont je vous ai parlé,
08:26donc du coup, elle a un risque très limité. D'accord.
08:28Le fait qu'elle investit dans la terre et qu'il y a un investissement tangible.
08:33À côté, tous les projets sont montés par une SAS.
08:38D'accord.
08:38Qui, elle, prend un risque un peu plus important mais qui est complètement décorrélé de l'investissement
08:44de l'intérêt agricole. De l'appel à l'épargne. D'accord, je comprends.
08:47Merci beaucoup, Maxime Plasmons, de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine.
08:51Je rappelle que vous êtes chef de projet au sein de Ferments Vies. Merci beaucoup.
08:54Merci à vous.
08:55Et quand à nous, on se retrouve tout de suite dans Enjeu patrimoine.
09:02Et nous enchaînons à présent avec Enjeu patrimoine avec un questionnement.
09:06Comment mieux diriger l'épargne longue européenne vers le financement de l'économie européenne,
09:11de l'économie réelle européenne ?
09:13Pour cela, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine, Laure Delahousse.
09:18Bonjour, Laure Delahousse.
09:19Bonjour, Nicolas.
09:20Vous êtes directrice générale de l'AFG, l'Association française de la gestion financière.
09:24Et c'est vrai que c'est un questionnement régulier, très régulier aujourd'hui,
09:28ce sujet de fléchage de l'épargne européenne vers le financement de l'économie européenne.
09:34Alors, ça peut paraître évident, mais en fait, c'est plus complexe que ça.
09:37On a du mal à faire en sorte que quand on cherche à investir son argent,
09:42on aille l'investir forcément dans le financement de l'économie européenne.
09:46Exactement.
09:46En fait, on constate deux sujets, au niveau français comme au niveau européen.
09:51C'est quand on a une épargne qui est abondante, une épargne abondante et une épargne financière aussi abondante.
09:58Mais une épargne qui n'est pas forcément investie dans les entreprises européennes,
10:02parce qu'on a un modèle en France et en Europe de protection sociale qui est très lié à ce mode de financement.
10:09Et finalement, une épargne qui est relativement abondante, mais qui est surtout investie à court terme,
10:13n'est pas forcément dirigée vers les entreprises.
10:15Et même, le deuxième sujet, c'est que même si elle s'investit dans les entreprises,
10:19on voit que de moins en moins, elle va se loger dans les entreprises européennes.
10:24D'accord.
10:24Et donc, il y a un sujet finalement d'autonomie financière, de financement de ces entreprises.
10:30À un moment, on a besoin justement d'investissement.
10:32Les entreprises, elles ont besoin d'investir parce qu'il y a ces grandes transitions,
10:35la transition énergétique, écologique, et puis la transition digitale qu'il va falloir financer.
10:40Alors, avant d'aller là-dessus, je voudrais juste rebondir sur un point.
10:43Vous dites, même quand elles vont vers les entreprises, elles ne vont pas vers les entreprises européennes.
10:47Ça veut dire qu'on va investir dans d'autres parties du monde, c'est ça ?
10:49Effectivement. Et en fait, ce qu'on constate, c'est que d'une part,
10:52cette épargne qui n'est pas investie à très long terme, quatre fois moins qu'aux Etats-Unis quand même,
10:57par rapport aux Etats-Unis où ils ont les 401K, les IRA qui ont remplacé un peu les fonds de pension traditionnels,
11:03on a une épargne qui est plutôt à court terme, moyen terme.
11:06Beaucoup en dépôt, beaucoup sur des formules garanties et donc peu dans les actions.
11:12Et quand elles sont investies dans les actions, on a une attractivité finalement d'autres marchés financiers
11:17qui sont les Etats-Unis, l'Asie, etc.
11:20Et donc finalement, on constate que seulement un petit tiers des fonds actions
11:26qui sont commercialisés en Europe sont investis en Union européenne.
11:29Alors en France, c'est un peu différent puisque nous, par exemple, nos membres, nos adhérents,
11:35donc les sociétés de gestion investissent à plus de 70% en Europe, dont la moitié en France.
11:40Mais c'est très atypique par rapport à l'ensemble de l'Union européenne
11:43où il y a un tiers seulement qui est investi grosso modo en Europe.
11:47Tout le reste, en fait, va financer d'autres continents, ce qui est bien,
11:50mais ce qui pose le problème du financement de nos propres entreprises.
11:53Et ça, ça s'explique aussi, si je ne dis pas de bêtises, par la typologie des sociétés de gestion.
11:58En France, on a la chance d'avoir beaucoup de sociétés de gestion françaises,
12:01donc qui sont associées à l'économie française ou européenne.
12:04Mais dans d'autres pays européens, on a plutôt des mastodontes de la gestion financière,
12:08mais qui ne sont pas forcément européennes pour le coup.
12:10Exactement. Or le fait, c'est vrai, comme vous l'avez dit,
12:12on a la chance en France d'avoir quatre acteurs de leaders parmi les 25 premiers mondiaux.
12:18Donc c'était une exception française et dont on est très fiers.
12:21On a aussi une multitude de petits acteurs.
12:23Et pourquoi c'est important d'avoir cette gestion d'actifs très présente sur le terrain ?
12:27Parce qu'on connaît le terrain, on connaît les PME où vous pouvez investir,
12:30on est des investisseurs fidèles, c'est-à-dire qu'en cas de turbulence,
12:33on reste fidèle à l'investissement dans l'Union européenne,
12:36parce qu'on connaît ce marché, on connaît le marché local.
12:39Et donc, en effet, il y a ce qu'on appelle un biais d'allocation géographique fort
12:44entre un gestionnaire de l'Union européenne et d'autres gestionnaires d'autres zones géographiques.
12:49Donc c'est une chance d'avoir une épargne abondante,
12:53c'est une chance d'avoir une gestion d'actifs forte en Europe, en particulier en France.
12:58Maintenant, il faut que les deux matchent et qu'on arrive donc à flécher l'épargne,
13:03en tout cas une partie de cette épargne, davantage qu'aujourd'hui, vers les entreprises européennes.
13:07Et alors comment on fait concrètement, c'est même le thème de cette émission,
13:10comment on peut mieux diriger l'épargne longue européenne vers l'économie européenne ?
13:13Évidemment que la fiscalité, on ne va pas imposer aux Européens d'aller investir uniquement en Europe.
13:18Ce n'est pas possible, il faut une diversification des portefeuilles, etc.
13:21Mais en revanche, on peut réfléchir, quand il y a une incitation fiscale,
13:24donc une dépense de l'État, une dépense des États dans l'Union européenne,
13:27pour financer, enfin pour encourager l'épargne, et l'épargne longue en particulier,
13:31on peut réfléchir à diriger une partie de cette épargne vers l'Union européenne
13:38pour que les États qui ont cette dépense fiscale en face,
13:41ils aient un bénéfice en contrepartie de cette dépense,
13:45et donc un investissement plus vers les entreprises de l'Union européenne.
13:50C'est ce constat que je faisais sur l'investissement pas assez investi en l'Union européenne,
13:56et le besoin de l'investir davantage en l'Union européenne.
13:59On a deux rapports récents au niveau français et au niveau européen qui ont fait ce constat,
14:03et qui font des propositions, le rapport l'État au niveau européen,
14:07et le rapport noyé au niveau français, qui proposent tous les deux de davantage, de créer,
14:14alors pour le rapport l'État, créer un nouveau produit d'épargne au niveau européen,
14:18fléché vers les entreprises européennes, fléché vers les PME, les grandes entreprises de l'Union européenne.
14:22Ce qui existe assez peu aujourd'hui des produits d'épargne européennes.
14:25Celui qu'on a créé, il n'a pas fonctionné autant qu'on voulait, voilà c'est ça.
14:30Et donc ça c'est l'approche plutôt du rapport l'État,
14:34mais en fait en y réfléchissant au niveau français, donc dans la task force qui était autour de monsieur Noyer,
14:39une autre idée a émergé, qu'on soutient beaucoup à l'AFG,
14:43qui est celle de labelliser des produits nationaux d'épargne existant,
14:47qui investissent davantage en Union européenne.
14:50En France, on pourrait penser au PEA naturellement, à l'épargne salariale, à l'épargne retraite, à l'assurance vie,
14:57pour lesquels on pourrait mettre une incitation plus importante, supplémentaire,
15:02en orientant, en disant voilà par exemple, il doit y avoir 50%, 60% de cette épargne, de votre épargne,
15:09qui doit être investie dans les entreprises de l'Union européenne.
15:13Au niveau politique, on a aussi beaucoup entendu il y a quelques mois maintenant,
15:16l'exécutif français a milité pour une Union des marchés de capitaux,
15:20avec cette idée derrière que mutualiser les marchés européens pourrait créer plus d'attractivité,
15:29puisque les marchés seraient plus gros, pourraient financer plus d'entreprises,
15:33ou en tout cas aller plus haut dans le financement des entreprises.
15:35Est-ce que c'est la position de l'AFG également ?
15:38Alors l'Union des marchés de capitaux, l'UMC, c'est quelque chose qui paraît très abstrait.
15:42Et dont on parle depuis longtemps d'ailleurs.
15:44Et dont on parle depuis très longtemps, puisque c'est une V2 ou une V3 de la première version de l'Union des marchés de capitaux.
15:49Et on voit que ça ne fonctionne pas.
15:50En fait l'Union des marchés de capitaux, c'est l'idée de mettre en commun en effet des capitaux,
15:54mais le rôle des bourses est important, mais ce qui est plus important c'est cette épargne, comment on l'investit.
16:02Donc plutôt que de parler d'union des marchés de capitaux,
16:05nous on préfère parler d'union pour l'épargne et l'investissement,
16:08de façon à bien montrer l'objectif.
16:11L'UMC c'est un moyen.
16:13L'objectif c'est quoi ?
16:14L'objectif c'est que notre épargne puisse aller davantage financer, en particulier en fonds propres,
16:20les entreprises de l'Union européenne, puisque les enjeux de financement des transitions,
16:25ils vont se faire bien sûr grâce aux financements bancaires.
16:28Bien sûr les financements publics vont jouer leur part, mais ça ne sera pas suffisant.
16:33Donc il faut des investissements en fonds propres.
16:35Et l'épargne, ces 30 000 milliards au niveau européen dont je parlais tout à l'heure, ont un rôle à jouer.
16:40Il faut les mobiliser davantage pour aller accompagner nos entreprises.
16:4330 000 milliards donc au niveau de l'épargne européenne, financière,
16:48auquel font face effectivement des enjeux, vous l'avez dit tout à l'heure,
16:51de transition écologique et de transition numérique des entreprises européennes
16:56et qui elles aussi ont besoin de capitaux énormes pour assurer cette transformation.
16:59On parle de 1000 milliards par an au niveau européen.
17:02D'accord.
17:03Et donc c'est énorme.
17:04Et donc c'est pour ça évidemment que les financements publics, les financements bancaires ne suffiront pas,
17:09surtout que c'est des investissements de très long terme.
17:12Et donc c'est là où les investissements en fonds propres ou en mobilisation longue d'entreprises ont tout leur sens.
17:17Et alors comment on incite plus aujourd'hui, finalement ça passe aussi par la pédagogie,
17:22peut-être la prise de conscience des épargnants ?
17:25Bien sûr, il y a une question d'éducation financière.
17:28Et je vais reprendre ce que je disais un peu au début de notre entretien.
17:31C'est-à-dire qu'on a deux modèles, on a un modèle dans le monde,
17:34on a un modèle plutôt anglo-saxon avec peu de couverture,
17:37un modèle de protection sociale qui est très responsabilisant on va dire,
17:41donc avec une nécessité dès le plus jeune âge, dès l'entrée dans la vie active, d'investir
17:46et d'aller se constituer une épargne pour sa retraite,
17:49même pour l'éducation de ses enfants, les college funds, les 400 AK.
17:52Ce qu'on n'a pas en France et en Europe, on l'a dans certains pays,
17:56aux Pays-Bas par exemple il y a des fonds de pension qui sont très forts.
17:59Et donc développer l'épargne longue, ça va en même temps que développer l'éducation financière.
18:06Aujourd'hui et dans tous les pays européens, la plupart des pays européens,
18:09c'est vrai pour l'Allemagne aussi, on a une espèce d'aversion au risque immédiat
18:13et on ne se rend pas compte que sur le long terme, les actions,
18:16ça fait x5, x10 par rapport à un livret A par exemple.
18:19Mais ça on n'a pas cette conscience.
18:22Cette vision de long terme on ne l'a pas quelque part.
18:24Cette vision de long terme on ne l'a pas.
18:25On a la vision d'une épargne de précaution, donc je sécurise,
18:27c'est mon bas de laine, c'est mon matelas,
18:30mais je n'ai pas le réflexe de dire, cette épargne je peux en faire quelque chose,
18:33je peux en faire quelque chose de dynamique qui va dans 10 ans, dans 15 ans,
18:37au moment de ma retraite ou avant, me permettre d'avoir plus et de battre l'inflation.
18:44Parce que quand j'investis à long terme, évidemment mon objectif c'est d'aller au-delà de l'inflation
18:49et pour ça il faut investir, diversifier, investir une partie en actions.
18:52Et en plus dans le contexte actuel de hausse des taux pratiques,
18:55alors la BCE vient de baisser ses taux, mais on a connu avant ça des hausses de taux
18:58qui ont amené un certain nombre de professionnels de la gestion du patrimoine
19:00de dire retourner vers l'obligataire.
19:02Alors dans l'obligataire il y a aussi l'obligataire d'entreprise,
19:04donc ça finance quand même les entreprises,
19:06mais ça n'a pas amené à se poser la question d'aller vers des investissements de plus long terme,
19:10sachant qu'on a vu la revalorisation des fonds euro ou autre.
19:14Alors on a aussi ce qu'on a vu lorsque le PER a été créé
19:18et s'est développé beaucoup avec la réforme Pacte,
19:23on a mis en place aussi ce qu'on appelle la gestion pilotée.
19:25Et donc la gestion pilotée, ce qui permet d'investir
19:28lorsque vous êtes très loin de l'échéance de votre épargne,
19:30par exemple pour l'épargne retraite, la retraite,
19:32vous investissez majoritairement 80% en actions lorsque vous êtes à 20 ans de la retraite,
19:37jusqu'à 10 et puis ensuite petit à petit,
19:40on a un investissement davantage vers des supports sécurisés,
19:43obligations et à la fin monétaires et même produits garantis.
19:47Et donc tous ces réflexes d'éducation financière,
19:50épargner régulièrement, investir en fonction de mon horizon de placement,
19:54donc beaucoup en actions lorsque je suis loin de mon horizon et puis peu à la fin,
19:58ça n'est pas encore complètement rentré dans les mœurs.
20:00Après on peut penser à plein d'autres propositions.
20:03L'épargne salariale est un très bon exemple,
20:05d'ailleurs on réfléchit dans le rapport noyé à généraliser ces dispositifs,
20:10à le proposer dans d'autres pays européens,
20:12de façon à ce que par exemple une entreprise allemande
20:16puisse proposer à tous ses salariés en Europe
20:18un système d'épargne salariale avec un partage de la valeur,
20:22intéressement participation de type européen,
20:24qui alimente des plans d'épargne,
20:26qu'ils soient des plans d'épargne à 5 ans ou pour la retraite,
20:29investis majoritairement dans l'Union Européenne.
20:31C'est un sujet sur lequel on travaille beaucoup à l'AFG.
20:34Par exemple, ça peut être aussi,
20:36donc quand je parlais de label européen,
20:39en Italie par exemple, il existe le PIR,
20:44qui est un produit de type PEA,
20:46donc booster un peu la fiscalité sur ce produit.
20:49On peut aussi réfléchir à des abondements automatiques
20:53de produits d'épargne investis dans l'Union Européenne.
20:57Il y a beaucoup d'idées qui sont en train de travailler,
20:59l'objectif étant vraiment celui de changer les habitudes
21:03pour une partie de ces 30 000 milliards,
21:05davantage les orienter vers les actions,
21:08et en particulier vers les actions de l'Union Européenne.
21:10Justement, rapidement, on reçoit aussi beaucoup de professionnels
21:13du private equity sur ce plateau,
21:15et certains nous disent qu'avant,
21:18on pouvait sortir en introduisant l'entreprise en bourse.
21:22Aujourd'hui, l'IPO est de moins en moins une solution
21:24parce que ça fonctionne moins.
21:26Pourquoi est-ce que ça calme en 2023-2024 ?
21:28Il y a un sujet de demande,
21:30c'est-à-dire qu'il y a peu d'épargnes à long terme.
21:34Investir dans des PME, ça ne se fait pas pour 6 mois,
21:37c'est-à-dire que c'est un investissement long.
21:39On en revient toujours au sujet de développer l'épargne à long terme,
21:43pour l'épargne retraite, par exemple,
21:45qui va aller plus naturellement s'investir dans des PME cotés.
21:49Et donc, à l'AFG, on a lancé, il y a quelques mois,
21:52l'initiative PME 2030,
21:54de façon à faire des propositions
21:57pour justement dynamiser cette classe d'actifs.
21:59Et puis, il y a un problème d'offres aussi,
22:02donc pas assez d'épargnes longues,
22:04et problème d'offres aussi où, en effet,
22:06il y a de moins en moins d'entreprises qui vont à la cote
22:11parce que c'est lourd,
22:12parce que ça demande un effort de reporting
22:15qui est très lourd.
22:18Et aussi parce que, justement, le private equity
22:21a eu un afflux de souscription assez fort
22:24de la part d'institutionnels qui recherchaient
22:26un rendement plus élevé en période de taux bas
22:28et une certaine stabilité qu'on ne retrouve pas avec les entreprises cotées.
22:32Et donc, finalement, ces entreprises qui, naturellement,
22:34se seraient introduites en bourse assez tôt,
22:36elles sont restées dans le giron du private equity,
22:39ce qui est très bien.
22:40Mais je pense qu'il va y avoir un rééquilibrage
22:42et on a besoin de la cotation
22:44parce que le private equity peut accompagner
22:46les entreprises jusqu'à un certain stade,
22:48mais à un moment, si on veut vraiment adresser
22:50un marché mondial, vraiment grossir,
22:52faire passer notre stade d'entreprise licorne
22:54à des entreprises internationales,
22:57il va falloir passer par la cotation.
22:59Et donc, tout d'un coup...
23:00Et la cotation européenne.
23:01Exactement, ça se passe en Europe.
23:02Et pour ça, il faut qu'on ait les fonds nécessaires
23:05pour attirer ces entreprises sur les marchés européens
23:08pour leur introduction en bourse
23:10et après pour leur accompagnement.
23:12Merci beaucoup, Laure Delahousse,
23:14de nous avoir accompagnée dans Smart Patrimoine.
23:16Je rappelle que vous êtes directrice générale de l'AFG.
23:18Merci beaucoup.
23:19Merci à vous, Nicolas.
23:20Et quant à nous, on se retrouve tout de suite
23:21dans l'œil du CGP.
23:26Et nous finissons cette émission
23:28avec l'œil du CGP.
23:30Nous avons le plaisir de se recevoir à présent en plateau
23:33Anthony Calci.
23:34Bonjour, Anthony Calci.
23:35Bonjour, Nicolas.
23:36Vous êtes directeur de Calci Patrimoine.
23:38Nous tournons cette émission pile
23:39entre le premier et le deuxième tour
23:41des élections législatives anticipées
23:43suite à la dissolution de l'Assemblée nationale.
23:46Et la question qu'on se pose dans Smart Patrimoine,
23:48c'est quel impact du résultat des législatives
23:50sur son patrimoine ?
23:53Alors, je ne suis pas là pour faire de la politique,
23:55mais pour protéger le patrimoine de mes clients.
23:57Donc là, on est entre le premier et le deuxième tour.
23:59Effectivement, on ne sait pas encore
24:01ce qui va se passer au deuxième tour
24:02et si on va avoir une majorité absolue
24:04pour la droite
24:05et une majorité relative,
24:07si le centre, finalement,
24:09va mieux résister que prévu, entre guillemets.
24:11Et ce que je peux dire,
24:13à mon humble avis,
24:15c'est qu'au niveau économique et fiscal,
24:17on va être plutôt sur un statu quo.
24:19Il ne va pas y avoir de grands changements.
24:21Il y aurait potentiellement eu de grands changements
24:23sur la partie gauche,
24:25mais sur la partie centre et droite.
24:27Donc que ce soit majorité absolue
24:30pour le Rassemblement national
24:31ou majorité relative
24:33et donc statut quo entre tous les partis politiques,
24:35ça ne changera pas beaucoup à court terme,
24:37si je comprends bien, en matière d'économie
24:39ou de gestion de patrimoine ?
24:41Oui, à court terme, c'est clair.
24:43Il ne va pas y avoir de grands changements économiques
24:45et fiscaux.
24:47Par contre,
24:49ça c'est à court terme,
24:51mais je pense qu'à moyen terme,
24:53la France a un déficit structurel très important,
24:55une croissance faible,
24:57un déficit qui est même plus élevé
24:59que la croissance.
25:01On dépense chaque année
25:03ce qu'on ne devrait pas,
25:05avec une croissance finalement
25:07qui fait qu'on creuse l'endettement.
25:09Et ça, ce n'est pas aussi dans la zone euro.
25:11Donc,
25:13pour celui qui veut protéger
25:15son patrimoine dans le temps
25:17ou son pouvoir d'achat dans le temps
25:19avec de l'indépendance financière,
25:21avec ses retraites,
25:23il doit absolument aller chercher de la croissance
25:25là où elle est,
25:27c'est-à-dire pas en Europe.
25:29C'est même pas en France,
25:31c'est pas en Europe.
25:33Oui, en Europe, il y a des îlots de croissance
25:35et de protection.
25:37On peut parler du Luxembourg,
25:39de la Suisse,
25:41même peut-être certains pays du Sud
25:43qui sont en train de faire ce qui doit être fait.
25:45Mais clairement, la zone euro
25:47a une croissance
25:49qui est faible
25:51et un déficit structurel qui est fort.
25:53Donc, il va falloir trouver
25:55de l'argent futur, peut-être de la croissance
25:57ou alors créer de l'inflation
25:59pour renier sur le pouvoir d'achat
26:01sur le long terme ou de l'impôt.
26:03En tout cas, l'équation
26:05va être résolue dans les prochaines années.
26:07Est-ce que c'est
26:09dans un an, trois ans,
26:11dix ans, je n'en sais rien.
26:13Mais je pense qu'on a un peu de temps pour préparer les patrimoines,
26:15être défensif, c'est ce qu'on fait
26:17au cabinet, on est défensif
26:19et aller chercher de la croissance
26:21là où elle est, donc
26:23dans les pays émergents,
26:25les Etats-Unis, la technologie,
26:27les cryptos,
26:29l'intelligence artificielle,
26:31mais certainement pas le CAC 40.
26:33Si je comprends bien,
26:35donc, si je reviens sur le sujet
26:37politique, effectivement, on ne sait pas
26:39quel sera le résultat du second tour
26:41des élections législatives, mais ce qu'on sait, c'est qu'on a vu
26:43un rassemblement national en tête, ensuite suivi du
26:45Nouveau Front Populaire et ensuite
26:47du parti, donc,
26:49de la majorité, en tout cas
26:51de l'ex-majorité.
26:53Les deux premiers projets sont des
26:55projets qui axent sur la dépense publique,
26:57donc quel que soit le peu
26:59de changements à court terme, ce que vous dites, c'est regardons
27:01à quelques années, puisque de toute façon, il va y avoir un sujet
27:03de dépense publique et donc
27:05de déficit en France
27:07et voire de récession.
27:09Les trois projets sont des projets de déficit
27:11donc
27:13et les trois projets
27:15ne sont pas libéraux, si je peux le dire,
27:17ça veut dire qu'ils sont plutôt
27:19dans les lois,
27:21les normes,
27:23parce qu'on veut retirer,
27:25on veut interdire ça,
27:27on veut autoriser ça,
27:29donc il n'y a pas, je pense que
27:31les perdants, c'est clairement
27:33le business, c'est le libéral.
27:35Donc
27:37la croissance, on n'arrivera pas
27:39à la retrouver de cette façon-là, comme le font
27:41les Etats-Unis ou certains pays émergents
27:43qui sont vraiment
27:45dans l'idée
27:47de créer de la valeur
27:49et en plus avec la démographie
27:51en Europe, donc je dirais que
27:53les perspectives de croissance
27:55et de réduction des déficits
27:57sont faibles en France, très faibles
27:59et je ne crois pas que
28:01ça a été le centre ou la droite
28:03ou la gauche,
28:05ça ne changerait grand-chose et du coup
28:07pour nos clients, il faut
28:09se protéger et se
28:11diversifier le plus possible
28:13de ce qui se passe en politique
28:15en France et en Europe, donc avoir
28:17un patrimoine international, diversifier
28:19sur des classes d'actifs qui n'ont rien à voir
28:21avec ce qui se passe
28:23à court terme, moyen terme ou long terme avec la politique
28:25et
28:27diversifier en classe d'actifs aussi ?
28:29Exactement, aller chercher la croissance où elle est
28:31et se protéger à court terme
28:33de l'inflation
28:35et des impôts.
28:37Merci beaucoup Anthony Calci, je rappelle que vous êtes fondateur
28:39de Calci Patrimoine, merci beaucoup. Avec plaisir.
28:41Et quand à nous, on se retrouve très vite sur Bispart.
28:47Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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