• il y a 6 mois
Mathieu Bock-Côté propose un décryptage de l’actualité des deux côtés de l’Atlantique dans #FaceABockCote

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00:00Quasiment 19 heures sur CNews, merci d'être avec nous pour Face à Mathieu Bocoté, cher Mathieu, bonsoir !
00:05Bonsoir !
00:06Bonsoir Arthur de Vatrigon, ravi de vous retrouver tous les deux, j'aurais pu dire good evening parce qu'on va parler de l'Amérique du Nord.
00:13Laissons conquérir un salon de nuit.
00:14Le point sur l'information avec Mathieu Devese, cher Mathieu, bonsoir.
00:20Bonsoir Eliott, bonsoir à tous et à la une.
00:2228 départements restent en vigilance orange aux orages, les plus violents sont attendus sur le nord-est du pays.
00:29Météo France prévient, en plus d'une activité électrique intense, ces orages peuvent occasionner de violentes rafales de vent, de la grêle et de forts cumuls de pluie en peu de temps.
00:39En Isère, 4 jeunes ont été mis en examen pour des guet-apens via le site Coco, il s'agit de 2 mineurs et 2 majeurs, mis en examen donc pour violences en réunion.
00:48Le site de discussion est considéré comme un repère de prédateurs, il a été mis en cause dans des guet-apens homophobes et fermé ce mardi.
00:55Un français en maillot jaune sur le Tour de France, Romain Bardet remporte la première étape, 206 kilomètres en Italie entre Florence et Rimini.
01:03Le français a levé les bras au bout du suspense, il signe son quatrième succès sur le Tour pour sa onzième et dernière participation et demain donc il portera pour la première fois de sa carrière le maillot jaune.
01:15Merci beaucoup Mathieu Devese et vive le Tour de France.
01:18A la une de face à Mathieu Bocoté, fatigue, imprécision, absence, le premier débat entre Joe Biden et Donald Trump est venu confirmer les doutes autour de l'actuel président des Etats-Unis.
01:29Depuis 24 heures c'est la douche froide dans le camp des démocrates, des médias comme le New York Times appellent Joe Biden à se retirer de la course à la Maison Blanche.
01:36Mais pourquoi n'ont-ils pas alerté plus tôt ? Qui est responsable ? Élément de réponse avec vous Mathieu Bocoté.
01:43A la une également vous allez revenir sur la réédition d'un livre majeur pour la mouvance antifasciste outre-Atlantique, celui de l'historien Marc Braille.
01:51Une mouvance qui a connu une renaissance aux Etats-Unis et qui pourrait peser dans l'élection présidentielle américaine.
01:58On voit cela avec vous dans un instant.
02:00Enfin vous recevez Gérald Olivier, auteur de l'Amérique, le clan Biden et l'Etat profond.
02:05Le président américain n'est-il qu'un pion dans l'échiquier de la première puissance du monde ?
02:11Voilà le programme face à Mathieu Bocoté, spécialiste des Etats-Unis. C'est parti.
02:28Mathieu, Joe Biden débattait jeudi soir avec Donald Trump et il est apparu aux yeux de tous diminués, presque absents.
02:36C'est une réalité dont vous avez souvent parlé depuis deux ans et vous tenez à y revenir pour votre premier édito.
02:42Oui, parce que ce que nous avons vu, pour ceux qui ont regardé ce débat et je pense qu'il est difficile de ne pas en avoir entendu parler d'une manière ou de l'autre,
02:49ce que nous avons vu, un Joe Biden au seuil de la sénilité et je le dis poliment parce qu'il a franchi ce seuil depuis longtemps.
02:57Un Joe Biden qui est absent à lui-même.
03:00Un Joe Biden qui n'est plus des nôtres.
03:03Je le dis sans mépris, ça peut arriver à chacun de nous un jour, mais le fait est qu'il occupe la première fonction politique au monde.
03:09Là, c'est là que ça cause un problème.
03:10Tout ça, nous le savions depuis au moins deux ans, deux ans et demi.
03:15J'ai eu l'occasion, de mon côté d'Atlantique, où je participe encore à des émissions politiques, de le dire, je le mentionnais assez souvent.
03:22Je l'ai mentionné sur le plateau de Face à la Info, j'en ai parlé ici, sur ce plateau et je revenais souvent sur ça et ce qui me frappait,
03:29c'est qu'il était possible de le voir, il était facile de le voir, c'était une évidence, les preuves se multipliaient, elles étaient souvent même gênantes.
03:37Elles étaient très gênantes, des moments d'absence, l'homme se trompait d'époque, l'homme se trompait presque de vie quelquefois.
03:43Il y avait quelque chose chez Biden, on sentait qu'il n'était tout simplement plus là, comme on dit de manière un peu méchante.
03:49Et tout le système médiatique américain, et par effet de contamination, une bonne partie du système médiatique dans le monde, cherchait à recouvrir cette réalité,
04:01à la dissimuler, à faire en sorte qu'il ne soit pas possible de la mentionner.
04:05Il y avait, et c'est assez fascinant à quel point la propagande du Parti démocrate aux États-Unis, qui nous disait, mais il n'y a jamais été aussi en forme.
04:13Mais Joe Biden, il pourrait faire le marathon. Joe Biden, prix Nobel, pourquoi pas, et de chimie probablement.
04:18Joe Biden, puissant cerveau, absolument alerte, absolument présent, ne vous inquiétez pas.
04:24Cette propagande était reprise régulièrement, un peu partout, et on faisait passer pour des farfelus, on faisait passer pour des fous,
04:34on faisait passer pour des esprits de mauvaise foi, on faisait passer pour des réactionnaires méchants,
04:39ceux qui nommaient simplement la réalité qu'ils avaient devant eux.
04:43En fait, le rappel du réel, c'est-à-dire que nous étions, le président des États-Unis est un homme, aujourd'hui, qui n'a plus toutes ses facultés,
04:53qui n'est objectivement plus capable de gouverner. Je ne dis pas qu'il n'y a pas des moments de lucidité,
04:57je ne dis pas qu'il n'y a pas des moments où il n'y a pas des meilleures journées.
05:00Je pense que tous ceux qui, parmi nous, connaissons des gens qui ont des situations de démence ou de sénilité,
05:04savent qu'il peut y avoir une très bonne journée, puis une très mauvaise ensuite, puis une moyenne, puis ensuite trois mauvaises,
05:11mais le fait est que quand on est président des États-Unis, je leur dis qu'il faut être en bon état à chaque moment.
05:17Or, qu'est-ce qu'on nous disait? Si on mentionnait la réalité, on nous disait « c'est un mensonge trompiste,
05:23vous êtes des complices de Trump, vous êtes des complices de l'affreux Trump, vous êtes des complices de l'aventurier mythomane fou qu'est Donald Trump ».
05:33C'est ainsi qu'on nous le présente. Et moi, je posais souvent la question, et je ne suis pas la seule,
05:36je constate qu'il y a plusieurs qui la posent aujourd'hui. Je crois que notre invité, qu'on recevra, la posait aussi.
05:40Moi, c'est une question que je posais régulièrement. Qui gouverne aux États-Unis? Qui gouverne?
05:45Ce n'est plus Joe Biden depuis longtemps. Alors là, je sais que depuis quelques années, le concept d'État profond s'est imposé,
05:51et au même moment où il s'imposait, on nous disait que c'était un autre concept conspirationniste.
05:55Vous notez, parmi les méthodes de disqualification du réel aujourd'hui, il y a « c'est l'extrême droite » ou encore, au niveau des États-Unis,
06:01on nous dit « c'est conspirationniste », on nous dit « c'est un fait divers sans importance »,
06:07et pour le cas, on nous disait « ça fait le jeu de Trump ». Le concept d'État profond était apparemment présenté comme le point culminant du conspirationnisme.
06:16Dans les faits, aux États-Unis, qu'est-ce qu'on voit? On voit que Joe Biden est une forme de pantin, en quelque sorte, aujourd'hui.
06:22C'est une figure d'apparat. C'est une forme de Brejnev sans les facultés nécessaires. C'est un gromico-tardif.
06:29C'est l'homme d'un pays qui a institutionnalisé un immense mensonge autour de son président, et ce mensonge s'est fracturé jeudi soir,
06:39et tout le monde, tout le monde, tout le monde a été obligé de reconnaître « ah, mais il n'y a pas toutes ces facultés, finalement ».
06:44Ils ont eu le culot d'être surpris. Certains ont quand même dit « ah, on le savait depuis longtemps, mais on n'était pas certain, on espérait une bonne soirée pour lui ».
06:53C'est fascinant. Vous savez, quand l'empire du mensonge, parce qu'il y a quand même quelque chose de ça,
06:57quand le mensonge institutionnalisé, soyons plus précis, quand le mensonge institutionnalisé se décompose sous nos yeux,
07:03lorsqu'il apparaît aux yeux de tous que ce que nous présentait comme une évidence est en fait un mensonge qui relève d'une propagande intensive,
07:09dans ces moments-là, il y a un retrait de la confiance démocratique qui est considérable, et on le voit aux États-Unis aujourd'hui.
07:16Et Mathieu, beau côté, comment réagit aujourd'hui la classe politique démocrate devant l'explosion de ce mensonge?
07:23La question, plusieurs disent, mais il nous faut un remplaçant. Comment remplacer Joe Biden alors? Joe Biden a-t-il envie de se faire remplacer?
07:32C'est une question qu'on peut se poser plus largement en Occident souvent. A-t-il envie de se faire remplacer?
07:37Eh bien, ce qu'on comprend, c'est que ce n'est pas vraiment son désir. Pour l'instant, il se maintient son épouse.
07:44L'histoire joue en boucle toujours les mêmes pièces. L'épouse de Joe Biden n'a pas envie d'être congédiée de sa fonction de First Lady.
07:55On l'a vu d'ailleurs dans une scène un peu gênante, expliquer que Joe Biden avait triomphé, avait gagné, il n'avait jamais été aussi puissant.
08:01C'est exceptionnel. C'est-à-dire que tout le monde le voit s'effondrer et il dit «formidable, il a gagné, il est puissant, il est excellent, Joe le meilleur».
08:09Donc, qu'est-ce qu'on voit? Il y a une crise de panique en ce moment chez les démocrates américains.
08:14Et par «démocrate américain», j'entends évidemment l'immense majorité aussi du milieu médiatique.
08:18Parce qu'on est aux États-Unis, ce n'est pas vrai ailleurs, mais on est dans un pays où le système médiatique penche massivement du côté du Parti démocrate progressiste et insituéte.
08:27Heureusement que ce n'est pas comme ça ailleurs.
08:28Et, ce que je vois dans la séquence américaine, c'est que l'on cherche un remplaçant.
08:34Il ne faut pas se surprendre, le remplaçant, on nous l'a annoncé depuis longtemps, c'est Gavin Newsom.
08:38Gavin Newsom, c'est le gouverneur de la Californie.
08:42Et on nous dit que c'est l'homme qui est capable de prendre le relais.
08:45Une forme de nouveau Kennedy démocrate qui serait capable de redonner la vigueur aux démocrates qu'ils n'ont plus en ce moment avec Biden.
08:55Je note, soit dit en passant, que Barack Obama est sorti de sa relative retraite pour nous dire que Joe Biden avait certes une mauvaise soirée,
09:02il y a quand même des limites à dire le contraire, mais ce n'était qu'une mauvaise soirée et il était parfaitement capable, dans quelques mois, d'affronter Trump.
09:11Donc, on est à la recherche d'un remplaçant.
09:14Le problème, c'est que le remplaçant vient de Californie.
09:16Or, il faut comprendre, la Californie, pour ceux qui y sont allés, c'était très agréable, ce l'est beaucoup moins aujourd'hui.
09:21Mais surtout, c'est un état qui a appliqué de manière quasiment exemplaire les recommandations idéologiques de la nouvelle gauche américaine.
09:30Et le résultat est catastrophique.
09:32Il faut comprendre, ce qui est devenu la Californie, c'est un état qui était prospère, c'était le lieu qui tenait, en fait, la promesse de l'American Dream.
09:40La classe moyenne s'y était constituée, l'accès à la propriété était aisé, il y avait, bon, c'était un climat absolument exceptionnel.
09:46Et ce qu'on a vu, parce qu'on a appliqué des politiques absolument délirantes, c'est un endroit aujourd'hui où, si vous ne faites pas partie de l'oligarchie,
09:55des très très hauts, des très très puissants, ou des très, on pourrait dire, des moins nantis qui profitent des différents systèmes de redistribution,
10:03la classe moyenne n'est plus la bienvenue en Californie, c'est devenu l'état qui incarne le contraire d'un certain rêve américain.
10:13Ce qui fait d'ailleurs, soit dit en passant, qu'une partie des Californiens ne pouvaient, pourquoi?
10:17Parce qu'ils ont voté à répétition pour des modèles de gouvernement qui ne tenaient pas.
10:23Il y a eu un temps où la Californie, c'était très républicain, il ne faut pas l'oublier, ce n'est plus le cas du tout, c'était l'état de Ronald Reagan, par exemple, ce n'est plus le cas aujourd'hui.
10:30Or, qu'est-ce qu'on voit? Beaucoup de Californiens migrent aujourd'hui vers le Texas en se disant, on va trouver un état qui est plus sécuritaire, plus prospère, plus libre, et ainsi de suite,
10:39mais ils migrent vers le Texas avec leurs propres comportements électoraux qui ont entraîné la chute de la Californie.
10:45Ça, c'est le génie américain.
10:46Que représentait Joe Biden pour les démocrates? C'était la dernière illusion de la continuité historique du Parti démocrate.
10:54On nous le présentait comme Joe le centriste, Joe qui était proche des cols bleus, Joe qui comprenait l'américain moyen,
11:01Joe qui était capable de connecter avec le Parti démocrate d'avant les woke, d'avant la révolution woke.
11:07Ce qu'on voit aujourd'hui, c'est que ce n'était qu'un écran, en quelque sorte.
11:10Il faisait écran, donc il était là, il occupait ses fonctions très bien, mais le fait est que le Parti démocrate ne correspondait plus du tout à ce qu'était Joe Biden.
11:20Il ne faut pas oublier que, soit dit en passant, il s'était réjoui lui-même de la mise en minorité, à l'horizon de quelques décennies, des Américains d'origine européenne dans son pays.
11:28Ça, ce n'est pas un détail, dans un pays qui a une conscience très intime des statistiques ethniques et ainsi de suite.
11:33Donc, Biden, c'était l'illusion de la survie du vieux Parti démocrate.
11:38Si Biden n'est plus là, qu'est-ce qu'on voit?
11:40Le Parti démocrate, tel qu'il est devenu, l'immense Wokistan américain, et de ce point de vue, il n'est pas certain que ça puisse rejoindre tant d'Américains.
11:48Tout ce qui les fédère, en quelque sorte, en y a toujours dans le Parti démocrate, comme je dis, des centristes un peu à l'ancienne, il y en a quand même encore, et la gauche la plus radicale.
11:57Tout ce qui les soutient, c'est un antitrumpisme qui relève de la trompophobie.
12:01Des gens qui ne s'entendent sur rien et qui ne parviennent à s'entendre politiquement que parce qu'ils diabolisent le camp d'en face, ça aussi, c'est une exclusivité américaine.
12:08Et qu'en est-il, Mathieu Bocoté, du Parti républicain?
12:13Ça, c'est intéressant de voir ce qu'il est devenu, le Parti républicain.
12:17Parce que c'est un parti qui a changé en profondeur, on pourrait dire, depuis les années 60.
12:21Je vous fais l'histoire courte, vous allez voir, c'est des séquences idéologiques.
12:24Le Parti républicain change à partir de l'arrivée de Barry Goldwater, une figure qui n'est pas vraiment connue ici.
12:31Mais qui a incarné le tournant du Parti républicain, conservateur tel qu'on le connaît aujourd'hui.
12:37Un peu libertarien, conservateur, idéologiquement orienté, qui quittait le rôle de parti pragmatique pour devenir un parti très orienté sur la critique des temps présents et qui était très anticommuniste aussi.
12:50Et ce mouvement conservateur porté par Barry Goldwater a culminé avec cette figure qui était Ronald Reagan,
12:55qui proposait un conservatisme à la fois très anticommuniste, très optimiste aussi, centré sur la liberté d'entreprise,
13:02pas trop centré sur les questions culturelles et sociales, non pas qu'elles étaient absentes, mais parce que l'époque n'était pas encore centrée sur ça.
13:10Ensuite, donc ça c'est jusqu'à la fin des années 80, il y a une période de transition avec Bush père, je ne parle plus de Bush fils,
13:16Bush père, qui lui était celui qui s'est demandé, on se demandait de quelle manière le Parti républicain allait basculer.
13:22C'était le parti à ce moment-là, le nouvel ordre mondial, c'était cette idée qu'il voulait construire en ordre post-guerre froide.
13:27C'est aussi le moment, le début des années 90, où il va y avoir une insurrection, je le mentionne parce que ça va culminer avec Trump,
13:33une insurrection au sein du Parti républicain qui dit « c'est bon, la guerre froide est terminée, maintenant il faut redevenir un pays plus isolationniste,
13:40un pays moins centré, qui redécouvre ses valeurs culturelles fondamentales, ses valeurs sociales fondamentales,
13:46un pays qui déconstruit le rôle exagéré de l'État, c'était la mouvance, un pays plus nationaliste, critique de l'immigration massive. »
13:53Ça c'était le courant de Pat Buchanan, qui a été diabolisé dans son parti pendant quelques années.
13:58Il y a eu ensuite une séquence, je reviens parce qu'il va revenir Pat Buchanan sous d'autres traits,
14:02il y a eu la séquence de Bush fils à Trump, c'est le Parti républicain qui fonctionnait sur un trépied,
14:06c'est-à-dire néo-conservatisme, politique étrangère, impérialiste, démocratique, droite religieuse,
14:11et Wall Street, donc le côté droite économique néo-libérale.
14:16Et Trump, qu'est-ce que c'est? C'est le retour de ce qui a été vaincu au moment de Buchanan dont je vous parlais,
14:21c'est un Parti républicain qui rompt avec l'idée que les États-Unis doivent être une puissance hégémonique, impériale, démocratique à travers le monde,
14:29beaucoup plus sceptique sur l'interventionnisme américain à l'extérieur, critique de l'immigration massive, on le sait,
14:34qui mène les batailles de la guerre culturelle des années 90, qui se veut proche des classes populaires,
14:40ça c'est important aux États-Unis, donc qui veut ramener les classes populaires au Parti républicain,
14:45mais avec la personnalité sur le mode de Listerion, excitée, exubérante, avec tous les critiques qu'on peut en faire de Donald Trump,
14:53mais c'est là qu'on doit distinguer entre Trump, le personnage, et le trumpisme, c'est une nouvelle étape dans l'histoire du Parti républicain
14:59qui redécouvre aux États-Unis un conservatisme de frontières, d'identité, d'autorité, mais dans un pays profondément fracturé.
15:06Édito absolument passionnant, Mathieu Bocoté, je me tourne vers vous Arthur de Vatrigan, Joe Biden, qui apparaît donc fatigué,
15:14pour ne pas dire souvent, trop souvent peut-être pendant ce débat absent, alors c'est une surprise pour personne, on se réveille 24h trop tard, trop tôt ?
15:22Déjà il faut rappeler que pour éviter la foire d'empoigne du débat de 2020, qui était assez grotesque, en tout cas pour nous Français,
15:30peut-être qu'aux États-Unis ils ont l'habitude, mais nous ça nous a paru assez grotesque, des règles ont été imposées, des règles très strictes.
15:35Pas de notes, des micros coupés pendant que l'autre parlait et interdiction d'aller voir son équipe de campagne pendant les coupures pub.
15:43Des règles qui peuvent nous paraître assez normales finalement, sauf que si vous êtes un intentiné sénile, ce n'est pas vraiment à votre avantage.
15:50Et malheureusement pour Biden, ça s'est vu. Il y avait deux enjeux, un enjeu pour Trump, un enjeu pour Biden.
15:55L'enjeu pour Trump était de montrer justement que Biden était sénile et il avait comme stratégie de laisser Biden se dévoiler tout seul
16:03et surtout pas montrer ce qu'on le reprochait avant, c'est-à-dire l'agressivité, la vulgarité, l'outrance.
16:09Et pour Biden, l'enjeu c'était de montrer qu'il ne l'était pas et qu'il était tout à fait apte à renouveler son mandat.
16:15Et donc pour préparer ce débat, il s'est retiré de la campagne pendant une semaine pour se préparer.
16:21On l'a bourré de médicaments, on l'a coaché. Heureusement qu'il n'y a pas de contrôle antidopage avant d'arriver sur le plateau télé, sinon il serait fait refouler.
16:27Mais malheureusement, pour ceux qui ont vu le débat, ça n'a pas suffi. Il était complètement effondré, il était incapable de finir ses phrases, il balbutiait même comme un enfant.
16:36Donc ce que Trump souhaitait, il l'a réussi, c'est de montrer en mondiaux vision que la place de Biden n'était pas à la présidence de la République, mais au mieux dans une maison de Dieu.
16:44Il y a même une vidéo où on voit la femme de Joe Biden l'accompagner, parce qu'il était complètement perdu, l'accompagner sur le plateau et à la fin le féliciter en disant
16:52« Bravo Joe, tu as répondu à toutes les questions », comme un enfant de 5 ans. Heureusement qu'il n'a pas répondu « Merci maman », parce que là, ça aurait été l'effondrement total.
16:59Et donc, Mathieu l'a dit, ce débat a eu, pour les démocrates et donc pour une grande partie de la presse américaine, c'était un choc, c'était un effondrement.
17:08Est-ce que vous vous rappelez de la une du Time de Donald Trump, fond rouge, regardant une petite fille mexicaine pleurer ?
17:17Est-ce que vous vous rappelez cette une qui a très fortement marché ? Ils ont sorti la même une il y a quelques jours, où cette fois-ci, c'est un fond rouge, on voit Biden sortir de la couverture et juste le mot « panique » écrit.
17:28C'est exactement ce qui s'est passé, à tel point que le soir même du débat, on a vu 10 articles du New York Times sortir pour expliquer qu'il fallait absolument le remplacer,
17:35alors qu'ils ont passé des mois et des années à essayer d'expliquer que non, il n'était pas signé, que tout allait très bien. Donc là, on va remplacer Joe Biden et c'est la seule solution.
17:44Sauf que le problème, c'est qu'il y a trois problèmes. Premier problème, c'est que les démocrates, ils n'ont pas l'habitude de sortir de leur feuille de route.
17:50Si on regarde dans les élections américaines et dans leur histoire politique, l'improvisation, l'innovation, ce n'est pas leur truc. Ils ne sont pas coutumiers de ça.
17:57Ensuite, si vous voulez le remplacer, il faut trouver un remplaçant. Mathieu l'a dit, c'est un peu morne pleine.
18:01Michelle Obama a dit qu'elle ne voulait pas y aller. Côté de Kamala Harris, elle est très populaire chez les Noirs et chez les femmes non-blanches.
18:09Mais de l'autre côté, si on regarde toutes les études de sondage, c'est une catastrophe. Et tous les autres candidats testés ont moins de popularité et une cote de sondage moins élevée que Joe Biden.
18:20Donc, il n'y a pas de remplaçant. Et ensuite, Joe Biden ou en tout cas sa femme, montre dévileté de ne pas vouloir se retirer.
18:25Il a même accepté un deuxième débat en septembre et lance une communication proactive. Donc, c'est quand même mal barré.
18:32Et le coup final, Mathieu l'a rappelé, c'est le tweet de Barack Obama, que je lis rapidement.
18:37Des mauvaises soirées de débats arrivent, faites-moi confiance, je sais. Mais cette élection reste un choix entre quelqu'un qui s'est battu toute sa vie pour les gens ordinaires et quelqu'un qui ne se soucie que de lui-même.
18:46La nuit dernière n'a rien changé à cela. C'est pourquoi les enjeux sont si importants en novembre. Donc, malheureusement pour les démocrates, Biden va rester candidat, à mon avis, jusqu'à la fin.
18:56Voilà pour le premier édito sur Joe Biden. On va parler, et on reste aux États-Unis, d'un livre central pour la mouvance antifasciste qui, cet automne, sera réédité, Mathieu Bocoté.
19:11Et vous tenez y consécrer votre second édito, car il vous semble utile pour comprendre les temps présents.
19:17C'est un livre de Mark Bray, qui est un historien qui enseigne à Dartmouth College, en Nouvelle-Angleterre. C'est un livre de 2017 où il avait théorisé l'antifascisme de notre temps.
19:31On dit toujours qu'en antifascisme, il s'agit d'être contre le fascisme, on est tous pour. Mais quand la définition du fascisme s'étend jusqu'à tout ce qui est à droite du centre-gauche, là on peut avoir un problème.
19:44Et Mark Bray, lui, assume cette idée qu'il faut étendre significativement la définition du fascisme. Il l'assume tellement qu'il propose dans ce livre, qui va être réédité en 2024 en août 2024, Paris, en 2017, une première fois,
20:01et réédition chez Lux, qui est une maison québécoise, mais qui est diffusée à Paris aussi. Et dans ce livre, consécré à l'antifascisme, il se propose de donner une pratique politique pour l'antifascisme de notre temps.
20:13Et au cœur de ce livre, il y a un élément qui me semble important, c'est qu'il théorise la légitimité de la violence politique pour les antifascistes. Il dit, et c'est à l'américaine, on comprend bien, parce qu'on l'a vu ces dernières années,
20:24contre des gens que vous accusez de fascisme ou qui sont complices du fascisme. Être complice du fascisme, c'est ne pas se reconnaître dans l'agenda, par exemple, le diversitaire, la déconstruction des identités, la déconstruction de la culture, l'opposition à l'immigration massive.
20:37Contre ces gens, il est légitime d'utiliser la violence politique. La violence n'est plus le monopole de l'État. Il revendique aussi la méthode de l'annulation. Vous savez, on a beaucoup parlé de la « cancel culture » qui vient des États-Unis.
20:50Eh bien, il dit, c'est tout à fait légitime. On doit, par exemple, si vous avez un conférencier que vous n'aimez pas du tout, vous l'annulez. Vous créez des conditions pour annuler la conférence.
20:58La première fois, on va vous causer des soucis. Parce que le premier réflexe du Comité mortel, c'est qu'on est contre la censure. Mais si on annule, et on annule, et on annule encore, et on censure, on censure, le prix à payer pour inviter tel individu qui a désormais mauvaise réputation, qui est associé à des controverses, qui est associé à des polémiques, qui est associé, malgré lui, à la violence parce qu'on l'attaque souvent, le prix à payer pour l'inviter sera tellement élevé qu'on ne l'invitera plus et on va le marginaliser.
21:25Le système va l'évacuer parce qu'il ne veut plus s'associer à un individu que les fameux antifas diabolisent sans cesse. La méthode s'est généralisée. C'est aussi, il donne des méthodes. Par exemple, comment faire annuler un événement? C'est la pression. Il suggère. Il faut faire une pression telle pour des questions de sécurité qui fait en sorte qu'on est obligé d'annuler au nom des questions de sécurité. Donc, finalement, tel conférencier ne sera plus invité.
21:49Et il a proposé, autrement dit, une méthode d'un antifascisme au quotidien. Un antifascisme au quotidien qui permet, dans les faits, d'exercer une forme de terreur sur tous ceux qui s'opposent à l'idéologie diversitaire. Ce livre assume la chose, la théorise. C'est un livre américain, je prends la peine de le dire. Donc, il pense à un antifascisme à l'américaine, mais un antifascisme qui, dans les faits, est une forme de terrorisme au quotidien qui est présent sur les campus, mais bien au-delà.
22:14Et cette mouvance antifasciste est très présente aux États-Unis et aux Outre-Atlantique. Pourtant, elle semble profiter d'une certaine impunité. Comment vous l'expliquez, Mathieu?
22:23Moi, j'appelle ça la milice du régime diversitaire. C'est-à-dire que le régime diversitaire dit qu'il y a des fascistes devant nous. Trump, par exemple, le traite de fasciste tout le temps. Mais si c'est un fasciste, dès lors, les méthodes des antifas sont légitimes contre le personnage. On est en droit de chercher à perturber ses événements, d'attaquer ses candidats, d'attaquer ses membres, d'attaquer la réputation des uns et des autres. C'est légitime parce que, autrement dit, c'est le bras armé du régime diversitaire.
22:48Je note, soit dit en passant, que leur financement nous échappe souvent. C'est étonnant. Trump avait voulu, ne l'oublions pas, en faire des antifas, un groupe terroriste marqué comme tel. Et tout le système s'est égaussé en disant « Ah ah ah, c'est impossible, c'est impossible, on ne peut pas le faire. En fait, ce n'est pas un vrai mouvement, c'est une constellation de mouvements. Et de toute façon, la lutte contre le fascisme n'est pas généreuse. »
23:07Donc, encore une fois, on fait passer un groupe qui pratique la terreur pour un groupe qui lutterait contre le véritable fascisme. Quand un véritable chercheur se penche sur la question, et Arthur nous en parlera, on le diabolise, on le présente comme un monstre, on cherche à le faire passer pour le pire des individus. Donc, il y a une forme de censure autour de la simple possibilité de nommer cette mouvance. Je me suis dit que ce n'était pas inintéressant, sachant que l'élection américaine, on les verra agir dans l'élection américaine encore une fois, il n'était pas inutile de revenir sur ce livre qui nous annonce une méthode revendiquée de violence politique aujourd'hui.
23:37En quelques mots, Arthur de Vatrigan, sur ce qui se passe aux Etats-Unis, cette mouvance antifasciste, juste avant la publicité, je rappelle que Gérald Dolivier sera notre invité, l'Amérique, le plan Biden et l'État profond. À vous.
23:47Le problème, comme partout, c'est l'impunité. Et s'il y a impunité, c'est parce qu'il y a soutien, comme le montre le livre et comme le montrent les enquêtes d'Andy Hengau, soutien d'une grande partie de la presse et des politiques.
23:56Et justement, en parlant d'Andy Hengau, qui, je rappelle, pour ceux qui ne le connaissent pas, a fait des longues enquêtes. Il habitait à Portland. Il a fait des grandes enquêtes sur les antifas. Il a failli se faire tuer par des antifas. Il a été en exil forcé à Londres.
24:07Eh bien, si vous regardez en France, pour voir le soutien d'une partie de la presse, Libération le présente comme une figure de l'alt-right, c'est-à-dire un nationaliste blanc Trump, ce que Hengau réfute, mais c'est ceux dont on l'accuse aux Etats-Unis qui savent pourquoi il est menacé de mort.
24:23Vous avez aussi le site Conspiracy Watch, qui est autoproclamé observatoire, vous savez, des complots, et qui revendique, je cite, « rigueur, délicatesse et sens de la nuance ». Il le présente comment ? Comme un commentateur de Fox News.
24:34Or, il n'est pas commentateur, il n'est pas régulier, il n'est pas payé. Il venait pour présenter ses enquêtes et parler des antifas. Mais ce qu'on voit dans toutes ces personnes qui ont bien étudié le phénomène antifas, c'est que le problème de l'antifa, c'est qu'il ne se situe pas sur le combat politique au sens de diffusion des idées, mais sur l'empêchement de diffuser des idées.
24:49C'est-à-dire qu'on va vous traquer, il y a la violence directe, ou sinon on balance vos noms pour vous mettre une cible dans le dos. Et là, pour ça, vous n'avez pas besoin de structure juridique, ce qui est très compliqué, notamment pour regarder qui les finance, et surtout pour les dissoudre, parce que pas de structure juridique, vous n'existez pas.
25:07La publicité, messieurs, c'était vraiment passionnant de vous écouter sur ces élections américaines, ces débats, les absences de Joe Biden. Ça peut arriver parfois, la fatigue peut-être ?
25:17Parfois, oui. Souvent, c'est grave, tout le temps.
25:19Avant la publicité, une toute petite anecdote. Dimanche dernier, par exemple, dans leur dépôt, pour présenter les invités, j'avais Jules Taurès, l'excellent journaliste du JDD, et je l'ai appelé Jean Jaurès. Petite absence.
25:29Mon compliment !
25:31La publicité, à tout de suite.
25:3719h30 sur CNews, le point sur l'information, Mathieu Devese.
25:41Plusieurs centaines de personnes se sont réunies à Nanterre pour rendre hommage à Nahel. Il est mort à 17 ans le 27 juin 2023 après un refus d'obtempérer.
25:49Son décès avait provoqué plusieurs jours d'émeutes dans tout le pays. Sa mère a pris la parole. Qui n'a jamais refusé d'obtempérer ? Qui n'a jamais conduit sans permis ? Tout le monde l'a déjà fait. Fin de citation.
26:01Un an donc après la mort de Nahel, des violences urbaines sont à déplorer pour la deuxième nuit consécutive dans un quartier sensible de Cholet.
26:08Une vingtaine de personnes masquées ont mis le feu à plusieurs voitures.
26:12Durant leur intervention, la police et les pompiers ont été la cible de projectiles.
26:16Et selon le maire de la ville, ces violences pourraient être en lien avec la mort de Nahel.
26:20Enfin, les combats se poursuivent entre l'armée israélienne et les terroristes du Hamas.
26:24Ils se concentrent désormais dans le nord de la bande de Gaza.
26:28L'armée israélienne dit avoir éliminé un grand nombre de terroristes et localisé un dépôt d'armes dans une école.
26:35Merci Mathieu pour le point sur l'information. On est toujours avec Mathieu Bocoté, avec Arthur de Vatrigan.
26:39Gérald D'Olivier nous a rejoint. Merci d'être avec nous.
26:41Bonsoir.
26:42Vous avez écrit « L'Amérique, le clan Biden et l'état profond ».
26:46Cher Mathieu, pourquoi avoir invité Gérald D'Olivier ce soir ?
26:50Plusieurs raisons. En fait, ce n'était pas prévu à ce moment.
26:54Vous avez entendu parler de ce débat dont on parlait il y a quelques minutes, qui était assez intéressant.
26:58Mais au moment de l'invitation, c'est parce que j'ai lu son livre et qui m'a stupéfait tout simplement.
27:03J'ai lu la somme d'informations accumulées sur cette figure qu'est Joe Biden
27:08et à travers cela, sur l'état actuel de la politique américaine.
27:12J'ai trouvé le livre tout à fait passionnant.
27:14Par ailleurs, on parlait aussi du procès d'Hunter Biden dans l'actualité à ce moment-là.
27:18Apparemment, il y a une présidentielle américaine dans quelques mois.
27:20Tout ça, voilà d'excellentes raisons de le recevoir. Gérald D'Olivier, bonsoir.
27:24Bonsoir. Merci de l'invitation.
27:26Une question première, mais inévitable, sur le débat Biden-Trump de jeudi.
27:30Que vous a-t-il inspiré ?
27:32Il y a deux choses.
27:33Avant même la performance, ce qu'il fallait noter, c'était la date du débat.
27:37C'est-à-dire qu'il a eu lieu le 27 juin.
27:39L'élection, c'est le 5 novembre.
27:41On est à 130 jours du scrutin.
27:43Il n'y a jamais eu de débat présidentiel si tôt dans la saison électorale que cette fois.
27:48Et d'ailleurs, c'est tellement tôt que les candidats ne sont même pas officialisés.
27:52Dans le système américain, ce qu'il faut pour qu'un candidat devienne le candidat officiel du parti,
27:56c'est qu'il ait été intronisé lors de la convention nationale.
27:59Celle des Républicains aura lieu en juillet.
28:01Celle des Démocrates aura lieu à la mi-août, du 19 au 22 août.
28:05C'est à ce moment-là seulement que Joe Biden deviendra le candidat officiel du parti républicain.
28:10Et donc pour moi, la première chose à noter, c'est que si ce débat a eu lieu si tôt,
28:14c'est parce que les Démocrates avaient des doutes.
28:16Des doutes qui ont été confirmés lors du débat.
28:18Des doutes concernant l'état mental et l'état de santé de Joe Biden.
28:21Et il voulait deux choses.
28:23Soit il a une très mauvaise performance et les électeurs ont le temps d'oublier d'ici le scrutin.
28:28Mais s'il a une très mauvaise performance, les Démocrates eux-mêmes, le parti,
28:33les délégués ont le temps de se retourner et peut-être de lui rechercher un remplaçant.
28:37Donc à l'heure actuelle au sein du parti démocrate,
28:39on est en train de s'interroger sur ce qui va se passer.
28:42Jusqu'à ce que la convention nationale ait eu lieu,
28:44il n'est pas officiel que Joe Biden soit le candidat du parti démocrate le 5 novembre prochain.
28:50Il y a des gens qui attendent et il y a des moyens pour qu'on prenne quelqu'un d'autre.
28:54Le problème, c'est que tant que lui reste candidat, tant qu'il refuse de se désister,
29:00il a la légitimité du système, il est président sortant,
29:04il a effectué un mandat, il peut en effectuer un second,
29:07il y a eu des primaires, il a remporté ses primaires,
29:10il a le nombre de délégués qu'il faut pour obtenir la nomination.
29:13Donc aujourd'hui, les cartes sont dans sa main.
29:16Et ce qu'on voit depuis que le débat a eu lieu,
29:18qui a été catastrophique pour lui, comme chacun le sait, ce qui était indéniable,
29:23ce qu'on observe, c'est qu'un certain nombre de gens sont en train d'approcher le président
29:27ou ses proches pour lui dire qu'il faut le convaincre de se retirer.
29:31On avait un éditorial dans le New York Times hier matin, signé de Thomas Friedman,
29:35qui est un chroniqueur très connu, qui connaît très bien Biden personnellement
29:39et qui lui disait, président, il est temps de tirer votre révérence.
29:43Donc on va voir si ça a un effet ou pas,
29:45mais en tout cas, la conséquence immédiate de ce débat,
29:48ça a été de mettre en évidence le fait que Joe Biden n'est plus en mesure d'assumer sa fonction.
29:54Même pas aujourd'hui, encore moins dans les quatre années à venir.
29:57Alors, je fais le lien, ça nous conduira à votre livre dans un instant,
30:01mais ce qu'on a vu hier, j'en parlais en première partie de l'émission,
30:05ça fait des années qu'on le voyait déjà.
30:08Alors, il y a le titre Cover Up dans votre livre,
30:11est-ce qu'on n'est pas de ce point de vue devant,
30:13est-ce que les médias américains ne se sont pas livrés en bonne partie
30:16à une entreprise de Cover Up depuis quatre ans au moins,
30:19en nous présentant cet homme comme s'il avait tous ses moyens,
30:21alors que manifestement, ce n'était pas le cas.
30:23Parce qu'on pouvait le voir, il suffisait de regarder pour le savoir.
30:25Non, mais vous avez raison.
30:26C'est un Cover Up, c'est un déni de réalité.
30:28C'est un déni de réalité avec la complicité des médias.
30:32Et le responsable de tout ça, il faut savoir qui c'est.
30:34C'est Donald Trump.
30:36Donald Trump rend ses adversaires fous.
30:38C'est ça d'ailleurs qui les énerve.
30:40Et à partir du moment où Donald Trump a émergé sur la scène politique,
30:43on a eu une mobilisation générale du Parti démocrate, ce qui est légitime,
30:46des médias, d'autres éléments, d'autres, je dirais,
30:50milieux d'influence aux Etats-Unis, les milieux artistiques et autres,
30:53pour stopper Donald Trump, parce qu'il a été, je dirais,
30:57compris ou pris comme une menace sur la démocratie.
31:00Et à partir de là, cette menace sur la démocratie légitime,
31:04toutes les autres, je dirais, emprunts sur la démocratie.
31:07Et donc, l'une de ces choses, c'est mentir au peuple.
31:10On ment au peuple en disant, non, le Président va bien,
31:13le Président ne trébuche pas, le Président ne tombe pas de vélo.
31:16Si le Président bégaye, il y a d'autres gens qui bégayent dans le monde.
31:19Si le Président paraît perdu, endormi, ce n'est pas grave,
31:21il n'est pas toujours comme ça.
31:23Et on a cherché à nier la réalité.
31:25Quelques jours avant le débat, c'était encore le cas.
31:27Karine Jean-Pierre, qui est cette jeune femme,
31:29porte-parole de la Maison Blanche, dénonçait les réseaux sociaux,
31:32sous prétexte qu'ils présentaient des vidéos manipulées,
31:35tendantes à laisser penser que le Président n'avait pas tous ses moyens.
31:38On a bien vu ce qui s'est passé jeudi soir,
31:41ou vendredi matin pour nous, le Président n'a pas tous ses moyens.
31:44Donc en effet, il y a un déni de réalité et il y a une forme de cover-up.
31:47À partir du moment où les médias participent,
31:50il est très difficile de lutter contre.
31:52C'est ce qu'on a vu pendant la campagne de 2020,
31:54c'est ce que je raconte en partie dans mon livre,
31:56et c'est ce qui continue de se produire.
31:58Simplement, quand vous acceptez de faire un débat,
32:01surtout un débat non scripté, où là, vraiment,
32:04il n'y a aucune note et les gens se présentent simplement avec leurs moyens,
32:08l'évidence saute aux yeux de tout le monde, c'est ce qui s'est passé.
32:11Alors, qui dit Biden dit Joe Biden, mais qui dit Biden dit aussi Hunter Biden.
32:15Et vous nous en parlez dans votre livre.
32:18Alors, je donne les éléments de contexte, mais vous répondrez plus largement.
32:22Il y a eu une querelle depuis quelques années déjà
32:24autour de l'ordinateur d'Hunter Biden.
32:27Et on nous disait que c'est un ordinateur qui était révélateur de,
32:30sinon de vérité, de possibilités compromettantes
32:33pour Hunter Biden et peut-être pour son père aussi.
32:36C'est un ordinateur qui a été au cœur de la dernière présidentielle.
32:40On a vu Twitter, enfin une partie des médias, tout faire pour le censurer.
32:44On a vu une partie de la communauté du renseignement
32:46tout faire pour disqualifier ce qu'il y avait là-dedans.
32:48On a vu que finalement, il y avait véritablement
32:50des éléments compromettants dans cet ordinateur.
32:52Et on nous expliquait pendant tout ce temps-là que c'était de la fake news.
32:54Alors, j'ai donné les éléments de contexte.
32:56Pourriez-vous nous éclairer sur cette querelle
32:58qui a débouché sur un procès tout récemment,
33:00même si c'était peut-être pas exactement le procès concernant Hunter Biden, l'ordinateur?
33:04Alors, c'est un petit peu compliqué parce qu'il y a beaucoup de choses derrière,
33:06mais je vais chercher à être simple.
33:08Dans mon livre, c'est très, très clair.
33:10Ici, là, en quelques minutes, je vais essayer d'être toujours aussi clair.
33:12Tout commence en avril 2019,
33:14lorsque Hunter Biden dépose son ordinateur personnel
33:18chez un réparateur parce qu'il a un problème.
33:20Et le réparateur, c'est le disque dur qui ne fonctionne plus.
33:23Il faut l'extraire et en mettre un nouveau disque dur.
33:26Le réparateur accepte de faire le travail.
33:29Mais malheureusement, Hunter Biden oublie son ordinateur.
33:32Il ne vient jamais le rechercher.
33:34Au bout de 90 jours, le réparateur est légalement propriétaire de cet ordinateur.
33:38Il ne sait pas comment en faire, lui, ce n'est pas son métier
33:40que de stocker les objets des autres.
33:42Néanmoins, lorsqu'il a fait le travail demandé par Hunter Biden,
33:45il a vu un tas de choses défiler qui l'ont un petit peu surpris.
33:48D'abord, énormément de contacts avec l'Ukraine,
33:50énormément de contacts avec la Chine,
33:52énormément de contacts avec son propre père,
33:54quelques vidéos très pornographiques au passage,
33:57et des choses qui l'interpellent parce que nous sommes en 2019.
34:01Souvenez-vous, à la bord d'une campagne présidentielle,
34:04son père, le père de Hunter Biden, Joe Biden,
34:07a déclaré sa candidature à la présidentielle de 2020
34:10juste au printemps 2019.
34:12Et on est en train d'attaquer Donald Trump
34:14parce qu'il a donné un coup de téléphone
34:16au président Zelensky en Ukraine,
34:18lui demandant d'enquêter sur les activités
34:20de la famille Biden en Ukraine.
34:22Donc tout ça est en plein cœur de l'actualité.
34:24Et on a ce monsieur qui a mis les mains sur cet outil
34:27dans lequel il trouve tout un tas d'informations
34:29qui sont en lien avec ce dont parle l'actualité.
34:32Donc il décide de remettre l'objet au FBI.
34:35Il le refait et le FBI récupère l'ordinateur
34:38en décembre 2019.
34:40Cet individu, Mac Isaac, c'est son nom,
34:44est convaincu que cet ordinateur va bouleverser l'actualité.
34:47On ne va parler que de ça.
34:49On est en début 2020, la campagne se prolonge.
34:52Il y a le premier procès en destitution de Donald Trump
34:55qui a lieu en janvier 2020.
34:57Il constate qu'on ne parle pas de l'ordinateur.
35:00Personne. Rien. C'est totalement oublié.
35:03Alors il avait pris ses précautions,
35:05il avait fait une copie.
35:07Et cette copie, il décide de la remettre à Rudolph Giuliani
35:10en se disant, il y a des informations
35:12que le public doit connaître,
35:14il faut absolument que l'on sache ce qui se passe.
35:16L'ancien maire de New York,
35:18qui était aussi le conseiller de Donald Trump.
35:20Qui était son avocat et son conseiller.
35:22Donc Giuliani récupère la copie du disque dur,
35:24regarde ce qu'il y a dedans,
35:27et décide de communiquer l'information
35:29d'abord au Wall Street Journal.
35:31Le Wall Street Journal n'aime pas la façon
35:33dont ils reçoivent l'information.
35:35Giuliani est un petit peu sulfureux comme personnage,
35:37on est évident qu'il travaille pour Trump.
35:39Donc il décide de ne pas le prendre.
35:41C'est le New York Post qui va récupérer cet élément
35:43et qui va sortir un scoop le 14 octobre,
35:45à quelques jours de l'élection,
35:47dénonçant une collusion entre Hunter Biden,
35:50son père Joe Biden,
35:52et des intérêts en Ukraine
35:54pour altérer la politique américaine
35:56et gagner de l'argent à partir
35:58de leur position de pouvoir en France.
36:00Cet article va être immédiatement
36:02dénoncé par tout le monde
36:04comme de la désinformation.
36:06Pourquoi est-ce qu'il est dénoncé
36:08comme de la désinformation ?
36:10Parce que tandis que le FBI a reçu l'ordinateur,
36:12au lieu de l'exploiter,
36:14ils ont compris l'impact
36:16qu'il pourrait avoir sur la campagne,
36:18ils ont compris que quelque part
36:20peut-être la bombe à retardement
36:22qu'ils représentaient allait exploser,
36:24et ils ont pris leurs précautions
36:26en contactant à la fois les médias officiels
36:28comme le New York Times
36:30et les dirigeants des grands réseaux sociaux
36:32comme Twitter, Google ou Facebook
36:34pour leur dire, attention,
36:36il y a dans la nature quelque chose
36:38qui pourrait avoir des révélations
36:40intenses sur la campagne,
36:42méfiez-vous, c'est de la désinformation.
36:44Ce n'est pas de la réalité,
36:46c'est de la désinformation.
36:48Et lorsque le New York Post,
36:50qui est un quotidien conservateur
36:52il est immédiatement sapé
36:54par l'ensemble des autres médias
36:56qui nous disent, il ne faut pas croire
36:58ce qu'on est en train de vous dire,
37:00c'est de la désinformation,
37:02d'ailleurs le FBI nous a prévenus.
37:04Et c'est comme ça que l'ordinateur
37:06qui est bien réel,
37:08soudain prend une autre dimension
37:10et on en vient à disputer
37:12ou discuter de sa réalité.
37:14Il faudra plus de deux ans
37:16pour que le New York Times
37:18admette que l'ordinateur est réel.
37:20C'est la pièce à conviction n°1
37:22qui a permis la condamnation
37:24d'Unter Biden dans une affaire mineure
37:26par rapport à tout ce qu'il a fait
37:28puisqu'elle concerne uniquement
37:30un achat d'armes illégale.
37:32Mais on a là un exemple pour moi
37:34flagrant de cover-up,
37:36d'intervention de l'Etat profond,
37:38des agences même de l'Etat.
37:40Le FBI est une agence du ministère
37:42de la justice qui est supposée
37:44être totalement apolitique
37:46et qui en l'occurrence ici a eu
37:48une manière à manipuler le résultat
37:50de l'élection présidentielle de 2020.
37:52Parce que si les informations
37:54contenues dans l'ordinateur d'Unter Biden
37:56avaient été communiquées,
37:58avaient été avalisées comme elles l'ont été
38:00par la suite, je pense que le résultat
38:02de l'élection aurait été différent.
38:04Donc on a une ingérence électorale sans précédent,
38:06on a un détournement de l'élection
38:08et en même temps on a des médias
38:10qui nient la réalité.
38:12Parce que la version des faits du FBI,
38:14cet ordinateur n'existe pas,
38:16l'information a été manipulée,
38:18ça a été la version officielle
38:20pendant plusieurs années, en tout cas
38:22pendant toute la campagne de 2020.
38:24Il y a eu les médias mais aussi
38:26les réseaux sociaux pour raconter
38:28que Twitter a suspendu le compte
38:30du New York Post qui a sorti le scoop
38:32mais également bloqué tous les comptes
38:34de ceux qui avaient tweeté et retweeté
38:36dont la Maison Blanche.
38:38Quel est le lien
38:40entre les réseaux sociaux,
38:42l'Etat profond que vous dénoncez,
38:44est-ce que c'est quelque chose
38:46qui se fait naturellement par
38:48concomitance politique ou alors
38:50c'est vraiment quelque chose qui est commandé ?
38:52Ça a été mis en place à partir du mois de janvier,
38:54l'influence des réseaux sociaux est très facile
38:56à comprendre et donc lorsque
38:58le FBI a récupéré
39:00l'ordinateur, en fait, leur point de vue,
39:02si on veut défendre
39:04la position du FBI,
39:06ils estimaient qu'en 2016,
39:08Hillary Clinton avait perdu
39:10à cause de ce que le directeur du FBI
39:12avait dit sur ses fameuses e-mails.
39:14On ne l'avait pas poursuivi mais elle était coupable
39:16et l'information était sortie à 15 jours
39:18de la campagne et le FBI avait estimé
39:20qu'à ce moment-là, le directeur,
39:22James Comey, avait
39:24indirectement
39:26intervenu sur la campagne et avait
39:28eu une influence sur le résultat.
39:30Donc le FBI veut rester en dehors de la campagne.
39:32Pour rester en dehors de la campagne,
39:34ils vont décider de mettre sous le boisseau
39:36toutes les informations contenues
39:38dans l'ordinateur, ne pas dire s'ils sont
39:40en possession de cet objet ou pas,
39:42ils ne l'ont jamais reconnu officiellement.
39:44Parce que dans leur esprit, s'ils le révélaient, ils intervenaient dans la campagne.
39:46Bien entendu, parce que c'était au détriment
39:48de Joe Biden.
39:50Les activités d'Hunter Biden
39:52et de Joe Biden
39:54quand Joe Biden était
39:56vice-président sont explosives
39:58et répréhensibles. Il y a eu un trafic
40:00d'influence mis en place par le fils
40:02du vice-président qui a gagné des millions
40:04pour donner accès à son père.
40:06En disant souvent, vous le dites dans le livre,
40:08parce qu'il vend ses conseils, il dit
40:10« je vends mon nom de famille » en quelque sorte.
40:12Mais l'inquiétude
40:14des services de renseignement américains
40:16qui disent « derrière ça, il y a peut-être un coup
40:18des russes ». Il n'y a jamais eu ça.
40:20Mais c'était quand même dans le discours public
40:22l'idée que la Russie veuille perturber
40:24les élections américaines. C'est une inquiétude légitime.
40:26Ça, c'est une narrative politique.
40:28Tout le monde
40:30connaissait les agissements
40:32de Hunter. C'est le fils du vice-président.
40:34Tout le monde connaissait ses défauts.
40:36Tout le monde connaissait ses excès.
40:38Pour revenir à votre première question,
40:40puis après j'enchaîne sur la vôtre,
40:42le FBI, à partir du mois de janvier, met en place
40:44une série de communications
40:46avec les dirigeants de Twitter,
40:48les gens qui sont en charge
40:50du contrôle de la désinformation
40:52sur ses réseaux sociaux, de la lutte
40:54contre le discours de haine, etc.
40:56Et progressivement,
40:58ils leur disent « il y a une campagne électorale,
41:00vous allez faire l'objet d'un certain nombre de sollicitations,
41:02méfiez-vous, il y a des sources qui sont là. »
41:04Et au départ, on a
41:06un appel téléphonique au mois,
41:08puis une réunion mensuelle,
41:10et puis après on a une réunion hebdomadaire,
41:12et puis au bout de quelques mois, le FBI,
41:14Twitter et Facebook
41:16sont en communication quasiment
41:18journalière, avec plusieurs appels tous les jours,
41:20des vidéoconférences,
41:22où le FBI téléguide
41:24ses réseaux sociaux pour leur dire
41:26« là il y a un message qui est paru, il faut le censurer,
41:28là il y a un message d'Intel,
41:30il faut le bloquer, etc. »
41:32Et ils sont en place pendant les huit mois qui vont de janvier
41:34à octobre
41:362020 pour censurer
41:38tout discours pouvant laisser
41:40penser qu'il y aurait quelque chose
41:42de pas très très louche dans les activités
41:44du président et de son fils quand il était
41:46vice-président,
41:48de Joe Biden et de son fils quand Biden était vice-président.
41:50Alors votre livre, et je me permets
41:52d'élargir un peu,
41:54fait un portrait très sévère
41:56de la situation de la démocratie en Amérique.
41:58Diriez-vous que les États-Unis
42:00sont encore une démocratie
42:02viable,
42:04une démocratie qui correspond
42:06aux critères généralement admis de ce qu'est une démocratie occidentale ?
42:08C'est des mots qu'on n'aime pas dire
42:10parce que moi je suis un amoureux de l'Amérique.
42:12Quand on connaît votre parcours,
42:14vous aimez beaucoup les États-Unis.
42:16J'adore ce pays, pour moi
42:18c'est un pays essentiel. Non non,
42:20les États-Unis vont très mal.
42:22Les États-Unis vont très mal et personne n'ose le dire
42:24et c'est très très grave.
42:26Pour moi, il y a eu manipulation du système électoral
42:28en 2020, ça c'est indéniable.
42:30Vous avez une classe politique,
42:32alors on arrive en fin de génération,
42:34mais vous avez une classe politique qui est
42:36gentiment corrompue. Biden en est
42:38un exemple. Ce n'est pas un méchant Biden,
42:40ce n'est pas un méchant, mais c'est un corrompu quand même.
42:42C'est quelqu'un qui a toujours profité
42:44de sa position de pouvoir pour s'enrichir.
42:46Jamais été condamné, cela dit.
42:48Jamais été condamné, non, parce que ce qu'il fait
42:50n'est jamais totalement, je dirais
42:52illégal, même si c'est répréhensible
42:54et moralement plus que discutable.
42:56Mais aux Etats-Unis,
42:58parfois, la gauche dénonce
43:00ce qu'on appelle le privilège blanc.
43:02Le privilège blanc, ce serait le résultat
43:04d'un racisme systémique où les blancs
43:06ont toujours un avantage sur les autres au sein de la société
43:08américaine. S'il y a une personne
43:10pour moi qui symbolise, qui personnifie
43:12le privilège blanc aux Etats-Unis,
43:14c'est Hunter Biden, à cause de ce que son père
43:16l'a forcé à faire.
43:18Biden a eu deux enfants, il a eu un drame
43:20dans sa vie, mais il a eu deux enfants. L'aîné devait
43:22faire de la politique, il est mort très jeune.
43:24Il a gagné de l'argent pour entretenir la famille.
43:26Mais le malheur des Etats-Unis,
43:28ce n'est pas seulement la situation du Parti démocrate.
43:30Le Parti républicain est-il dans un
43:32état inquiétant aussi, selon vous ?
43:34Donald Trump a certainement
43:36des capacités politiques,
43:38mais on peut croire que ce n'est pas l'homme le plus équilibré
43:40de son temps.
43:42Oui, mais il y aura une après-Trump.
43:44Et il faut que l'épisode Trump,
43:46pour moi, parvienne à son terme. Néanmoins,
43:48le changement générationnel
43:50s'est déjà fait chez les Républicains.
43:52Pour en revenir aux démocrates, Nancy Pelosi,
43:54elle a plus de 80 ans. Bernie Sanders,
43:56il a 82 ans.
43:58Elizabeth Warren, elle a 75 ans. Vous avez
44:00toute une génération de très vieux
44:02dirigeants qui sont là depuis des
44:04années, qui font la politique à leur façon, qui connaissent
44:06tout le monde, qui sont parfaitement
44:08introduits, qui sont capables de vous introduire.
44:10Et d'ailleurs, l'une des difficultés
44:12du Parti démocrate aujourd'hui, pourquoi
44:14est-ce qu'on ne remplace pas Joe Biden ?
44:16Parce qu'on n'a personne de fiable pour le remplacer
44:18et personne qui ait une meilleure chance
44:20que lui, peut-être, de battre Trump en novembre,
44:22même si aujourd'hui, ça paraît très
44:24compromis. Quand vous regardez le Parti
44:26républicain, ce changement générationnel,
44:28il a déjà eu lieu. Regardez, par exemple,
44:30les candidats que l'on présente pour être
44:32vice-président de Donald Trump.
44:34Il y a trois femmes qui sont d'Équadra.
44:36Vous avez trois hommes dont un seul
44:38est un sexagénaire. Les autres sont plus jeunes.
44:40Le gouverneur de la Floride,
44:42Ron DeSantis, c'est un quinca.
44:44Et donc, vous avez Tim Scott
44:46à 40 ans. Tim Scott est un sénateur
44:48de Caroline du Sud, noir,
44:50qui a un très bel avenir. Byron Donald,
44:52qui est un représentant de Floride,
44:54noir également, a un très bel avenir politique.
44:56Vous avez une nouvelle génération républicaine
44:58qui est déjà en train d'émerger
45:00et qui prendra la suite. On n'a
45:02pas encore vu ça apparaître chez les démocrates.
45:04Et ce qui est préoccupant chez les démocrates,
45:06c'est que l'aile qui monte
45:08est l'aile la plus radicale, la plus
45:10à gauche. Le constat
45:12des dernières années, le constat politique
45:14aux États-Unis, c'est une dérive totale
45:16du parti démocrate vers sa gauche,
45:18alors que le parti républicain est
45:20essentiellement resté ficelle
45:22à ses principes, les principes
45:24qui étaient ceux de Ronald Reagan, de
45:26Goldwater avant lui, et de
45:28Dewey encore avant Goldwater.
45:30Le temps d'une dernière brève question, Arthur LeVatrigan.
45:32Est-ce que
45:34Biden est une marionnette ? Et si oui, qu'il tire les
45:36ficelles ?
45:38Ce sont les anciens
45:40de l'administration Obama. Et d'ailleurs,
45:42vous en trouvez un certain nombre au sein du
45:44cabinet, au sein des agences
45:46qui dirigent les États-Unis.
45:48Joe Biden, oui, malheureusement
45:50aujourd'hui, il n'est plus en état de
45:52prendre ses propres décisions. Alors, il a un clan
45:54qu'il protège. C'est son épouse,
45:56c'est Jill. Il a sa soeur
45:58Valérie, qui est très proche de lui.
46:00Il a son frère James. Il y a un véritable
46:02clan, Biden, qui a toujours été
46:04présent et qu'il protège.
46:06Vous avez un certain nombre de personnages
46:08qui sont issus de l'administration
46:10Obama.
46:12Anthony Blinken, c'est un ancien
46:14d'Obama. Celle qui
46:16est ambassadrice à l'ONU, c'est une ancienne d'Obama.
46:18Yalet Jenin, c'est quelqu'un
46:20qui a déjà travaillé pour Obama. Donc, en fait,
46:22vous avez toute une équipe qui était
46:24là avant et qui est restée aux manettes
46:26et qui dirige le pays. Et l'avantage d'avoir
46:28quelqu'un comme Joe Biden, c'est qu'il
46:30vous laisse travailler, il vous laisse les mains libres,
46:32parce qu'il n'est plus capable de s'opposer à ce que vous voulez faire.
46:34Un grand merci, Gérald Olivier.
46:36L'Amérique, le clan Biden, l'État
46:38profond. Merci à Mathieu Bocoté,
46:40pour la lecture de Vatrigan, dans un instant.
46:42C'est l'heure des pros, à tout de suite.