Guillaume Durand reçoit cette semaine sur le plateau de « Au bonheur des livres » deux écrivains à la forte personnalité. Jean-Marc Rochette et Olivier Adam ont des parcours très différents : le premier s’est d’abord essentiellement fait connaître dans le monde de la bande dessinée, en particulier grâce à une série culte, adaptée au cinéma par le coréen Bong Joon-ho (palme d'or à Cannes) puis sur Netflix, « Le Transperceneige », et c’est seulement la soixantaine venue qu’il publie son premier récit littéraire, autobiographique et superbe, « Au cœur de l’hiver » (Les Étages Éditions) ; le second s’est fait connaître depuis longtemps par ses romans à succès, et celui qu’il publie aujourd’hui. « Il ne se passe jamais rien ici » (Ed. Flammarion) est déjà le vingtième, sans compter ses nombreux livres pour la jeunesse... mais l'un et l'autre de ces auteurs partagent un certain goût pour la solitude et la mise à l'épreuve de l'homme face aux éléments, ou simplement la société, envers laquelle ils se montrent volontiers circonspects.
Leurs deux livres ont en tout cas en commun de se passer dans les Alpes, l'un dans le massif des Écrins, l'autre aux abords du lac d'Annecy, en décrivant à chaque fois un drôle de huis clos.
« Il ne se passe jamais rien » se dévore ainsi comme un roman noir, en faisant d'un village un peu oppressant au milieu des montagnes le théâtre d'une sorte de tragédie chorale, qui nous fait réfléchir aussi aux violences de la condition humaine... Et c'est cette même condition humaine qu'évoque Jean-Marc Rochette d'une autre façon, dans « Au cœur de l'hiver », puisqu'il raconte son installation bien réelle avec sa compagne dans une maison d'altitude, à l'écart de tout et de tous, où ils vont vivre une sorte de saison initiatique dans l'isolement magnifique mais parfois rigoureux de la nature : quelques mois dans la parenthèse du monde.
On devine en tout cas que ces deux écrivains peuvent avoir beaucoup à se dire : orchestrée par Guillaume Durand, leur rencontre promet d'être passionnante !
Année de Production : 2023
Leurs deux livres ont en tout cas en commun de se passer dans les Alpes, l'un dans le massif des Écrins, l'autre aux abords du lac d'Annecy, en décrivant à chaque fois un drôle de huis clos.
« Il ne se passe jamais rien » se dévore ainsi comme un roman noir, en faisant d'un village un peu oppressant au milieu des montagnes le théâtre d'une sorte de tragédie chorale, qui nous fait réfléchir aussi aux violences de la condition humaine... Et c'est cette même condition humaine qu'évoque Jean-Marc Rochette d'une autre façon, dans « Au cœur de l'hiver », puisqu'il raconte son installation bien réelle avec sa compagne dans une maison d'altitude, à l'écart de tout et de tous, où ils vont vivre une sorte de saison initiatique dans l'isolement magnifique mais parfois rigoureux de la nature : quelques mois dans la parenthèse du monde.
On devine en tout cas que ces deux écrivains peuvent avoir beaucoup à se dire : orchestrée par Guillaume Durand, leur rencontre promet d'être passionnante !
Année de Production : 2023
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00:00Retrouvez « Au bonheur des livres » avec le Centre national du livre.
00:04Quel bonheur de vous retrouver au bonheur des livres avec Olivier Adam, il ne se passe
00:27jamais rien ici, romans chez Flammarion, bonjour Olivier, évidemment le titre est trop peur
00:33car nous sommes au bord d'un lac et justement il se passe énormément de choses dans une
00:37sorte de faux calme et avec le talent qu'on vous connaît depuis le début de votre carrière,
00:42donc vous savez Olivier travaille à la fois pour les romans pour les jeunes, les romans
00:48que tout le monde connaît, aussi pour le cinéma, vous avez beaucoup donné dans ce
00:52domaine, c'est aussi le cas de Jean-Marc Rochette qui publie un livre qui s'appelle
00:55« Au cœur de l'hiver » qui n'est pas un roman mais qui est un récit, les étages
01:00édition, c'est une sorte de construction familiale, cette maison d'édition, alors
01:04Jean-Marc est une sorte d'explorateur d'un univers intime à partir d'une expérience
01:10particulière qui est celle de l'hivernage, vous venez d'une famille qui connaît très
01:15très bien les Alpes, du côté de l'Alpe d'Huez mais dans les vallées qui sont des
01:19vallées totalement inconnues et avec votre amie, je parle de votre compagne, vous vivez
01:26dans une espèce de maison totalement isolée l'hiver avec comme seule compagnie les animaux
01:30et c'est un récit absolument magnifique autour de cette expérience qui dure et qui
01:35a complètement changé votre vie.
01:37Mon cher Olivier, nous sommes donc au bord du lac d'Annecy avec des personnages qui
01:43sont un peu des personnages, tout à l'heure on évoquait avant le début de l'émission
01:46à la Philippe Given, ça c'est pas des paumés, c'est des gens de la bourgeoisie
01:50moyenne mais qui sont dans ce lieu sublime, le lac d'Annecy, pas très loin de Talvoire,
01:56pas très loin d'Annecy, dans un petit village, mais qui sont en même temps un peu des paumés,
02:01c'est-à-dire pas de vrai boulot, Antoine, Alex, Fanny et les autres, avec des parents
02:08particuliers, avec certains qui réussissent, chirurgien dentiste, ou alors travaillant
02:13dans un hôpital, des histoires d'amour complexes, une sorte de boîte de nuit, je
02:17fais le, je montre, une sorte de boîte de nuit.
02:21Alors le talent d'Olivier c'est que vous vous dites bon c'est une histoire de post-ado
02:26au bord d'un lac et puis en même temps, au bout d'un certain temps, ça commence
02:30à tourner au polar parce qu'on retrouve, c'est dans une falaise, une jeune femme qui
02:34est un peu la Marilyn Monroe du coin, morte.
02:39Alors comment vous est venue l'idée de cette histoire, qui est intrigante et en même temps
02:44au départ qui semble banale mais qui ne l'est pas ?
02:46D'abord elle est venue par la fin donc je ne peux pas la raconter, mais c'est vrai
02:49que c'est un livre qui a des allures de roman noir, mais qui au fond se redécouvre
02:56une fois qu'on a tourné la dernière page plutôt comme une tragédie antique, voire
03:00même comme un drame shakespearien, et à la base, moi, une fois que j'ai ça, j'ai
03:06avancé…
03:07Donc il y a Antoine, il y a Alex…
03:09Autour de cette communauté, c'est-à-dire on est à Annecy, près d'Annecy, c'est
03:13la fin de la saison touristique et la plupart des touristes sont partis, les résidents
03:18secondaires ne sont pas qu'à leurs occupations et la ville flotte, le village flotte un peu
03:22dans ses propres vêtements et là on reste dans une espèce d'entre-soi où il y a
03:27à la fois les retraités, les gens qui vivent là à l'année, qui sont souvent des gens
03:31assez privilégiés et puis les derniers saisonniers, les derniers précaires, ceux qui font tourner
03:36ces lieux-là et dont on ne parle jamais vraiment et donc moi, tous ces gens-là,
03:39un soir, ils se retrouvent comme ça au Café des Sports et puis ça tourne à la fête
03:44et puis là, il y a Fanny…
03:45La musique The Weeknd à fond, The Weeknd à fond…
03:48Et puis il y a toujours un mec qui part un peu trop tôt à l'apéro, qui s'est
03:52raconté que c'était son soir, qui sert d'un peu trop près…
03:55Sugar…
03:56La reine du quartier, Fanny, et puis Antoine la raccompagne, il exfiltre, il la raccompagne
04:01chez elle, c'est son amour de jeunesse, avec elle, c'est toujours ni sans toi ni
04:04avec toi, il va se coucher le lendemain matin, gros black-out parce qu'il a beaucoup picolé
04:10et quand il se réveille, il apprend la nouvelle, une femme du village a été retrouvée morte,
04:17assez vite, on comprend qu'elle a été assassinée et donc voilà, on est face à
04:21un féminicide qui est une déflagration énorme dans cette communauté où tout le monde
04:26se connaît, où tout le monde a grandi ensemble et puis bien sûr, tout le monde est potentiellement
04:31témoin, mais aussi tous les hommes sont potentiellement suspects, parce qu'un féminicide,
04:36qui les commet, les hommes ?
04:37Voilà, dans ce village, la rumeur a commencé à courir qu'on avait trouvé un corps au
04:41bord de l'eau, puis quand elle a enflé, que j'ai compris qu'il s'agissait d'une
04:44femme du coin, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai immédiatement pensé à elle, Fanny.
04:48Et voilà, la plupart des féminicides sont commis par les proches, donc très vite, on
04:53se retrouve dans une espèce de huis clos à ciel ouvert, où tous les hommes sont potentiellement
04:57suspects, parce que c'est forcément un proche.
05:00– Alors, dans la façon dont Olivier a structuré le récit, c'est-à-dire que c'est tous
05:04les personnages dont on a parlé, donc Antoine, Alex, les parents, Marlène, bien évidemment
05:10Fanny, enfin tout le monde parle, des uns après les autres, ils parlent à différents
05:15moments de l'histoire, donc on les retrouve, donc il y a une technique de romancier qui
05:18est assez sophistiquée, au moment où l'histoire progresse, en même temps, vous faites arriver
05:24la mort de Fanny, ça on peut le dire, mais pas tout de suite, c'est-à-dire qu'on
05:28dit, elle est morte, elle est morte, tout le monde sait qui c'est, mais on n'a pas
05:30toujours le nom, donc ça entraîne évidemment une envie de lecture qui avance, qui avance,
05:36et puis alors, ça c'est le côté que vous disiez tragédie, mais j'allais dire Hitchcock
05:40au bourg du lac, c'est que c'est l'ère du soupçon, c'est-à-dire qu'à un moment,
05:45Olivier regarde Jean-Marc, qui regarde moi, et tout le monde se dit, qu'est-ce qu'il
05:50a tué ?
05:51– Et tout le monde a quelque chose à taire, tout le monde a été témoin de quelque chose,
05:55il y a un enquêteur qui a grandi là, et il a mis ses fesses dans une fourgonnette
06:05qui visiblement a servi à transporter le corps de l'endroit où Fanny a été tuée
06:10jusqu'au lac où elle a été jetée, donc assez vite, beaucoup de soupçons se portent
06:14sur lui, et en même temps, personne n'y croit vraiment, donc comme personne n'y
06:19croit vraiment, c'est bien que quelqu'un tire des ficelles…
06:21– C'est le personnage du flic du coin, qui est finalement un copain de tout le monde,
06:26mais il est devenu flic.
06:27– Et c'est même l'amoureux de la sœur du principal suspect, donc il a eu sa mère
06:32comme instite, donc il n'est jamais complètement pris au sérieux, d'ailleurs il y a des
06:35scènes d'interrogatoire où assez vite…
06:37– Il ne prend pas de notes d'ailleurs, il ne prend pas de notes.
06:39– Oui, et puis ses anciens copains commencent à lui demander comment il va, lui rappeler
06:43des souvenirs d'enfance, ils ont du mal même à se rappeler que le mec est enquêteur,
06:49qu'il est flic et qu'ils lui doivent une forme de respect et de vérité.
06:52– Il y a aussi un décor, qui d'ailleurs vous rapproche de ce point de vue-là, c'est
06:57pour ça qu'on vous l'a associé, de Jean-Marc, c'est ce monde des lacs, Léman,
07:02Bourget, Annecy, la montagne, qui est une poésie particulière, ce monde de la Savoie,
07:11on est en bas mais on est en haut, le lac est translucide, il y a une sorte de poésie triste,
07:16c'est aussi un endroit de littérature, alors je ne vais pas vous infliger l'intégralité
07:20du lac de la Martine, mais tout le monde se souvient au lac, alors ça il s'agissait
07:26du Bourget pour la Martine, le lac du Bourget qui est le plus grand, le haut lac, l'année
07:30à peine a fini sa carrière et près des flots chéri qu'elle devait revoir, regarde
07:34je viens seul m'asseoir sur cette pierre, où tu l'as vu s'asseoir, un soir t'en
07:39souvient-il, etc. Et puis un roman de Modiano, Villatriste, où un personnage oisif rencontre
07:46une jeune fille qui est comédienne oisive elle aussi, Villatriste de Modiano, et c'est
07:5115 ans après le narrateur revient sur place, vous l'avez lu, je suppose, dans votre enfance
07:57de jeune romancier, un succès. Alors après il y a toujours cette question que vous avez
08:01dit au début, c'est-à-dire que je connaissais la fin, etc. Mais ça devient très très
08:06compliqué d'arriver à… parce qu'Antoine sait que tout le monde le regarde, parce
08:13que finalement il se soupçonne tous, mais lui est plus soupçonné que les autres, et
08:19il se sent obligé de fuir alors qu'il sait pertinemment qu'il n'y est pour rien.
08:25Pourquoi ?
08:26– Il se peut bien d'abord que quelqu'un lui… quelqu'un mette en place un espèce
08:32de stratagème pour le pousser à fuir en profitant de sa nature inquiète, impulsive
08:43et versatile, et puis surtout il se sent acculé parce qu'il a vraiment l'impression
08:48que tout l'accuse et qu'il ne va pas s'en sortir, et qu'au fond, comme lui dit quelqu'un,
08:54des innocents que tout accusait et qui à un moment donné se sont retrouvés pris dans
09:00la nasse, il n'y en a pas qu'un. J'ai vachement pensé à L'Inconnu de la Poste
09:06de Florence Omnas et au personnage de Gérald Thomassin dans le livre, avec cette espèce
09:12de… Après, il y avait cette idée comme ça, encore une fois, presque une espèce
09:18de machination.
09:19– Et en plus ce qui est intéressant, d'un point de vue symbolique, c'est que le monde
09:22de l'eau, c'est-à-dire qu'il part du lac mais il fuit vers la mer.
09:24– Il fuit vers le large, c'est un lieu de fuite, parce que l'un des intérêts
09:27de ce lieu, c'est qu'à la fois il est d'une splendeur et une opulence incroyables
09:32avec des eaux transparentes, mais bon, on n'en voit que la surface, donc qu'est-ce
09:36qu'il peut bien y avoir au fond de ce lac, c'est une autre question, mais il y a quand
09:39même ce sentiment d'être cerné par les montagnes environnantes, il y avait quand
09:43même une idée de claustration, et donc au moment donné, au moment où il doit prendre
09:48le large, il le prend au sens premier du terme.
09:52– Il y a de très belles descriptions du père avec ses différents fils par exemple
09:57et filles, donc le père d'Antoine qui n'aime pas Antoine mais qui aime son frère, la femme
10:05du père d'Antoine qui aime elle et sa fille, l'ancienne campagne d'Antoine qui s'appelle
10:13Marlène, qui est coiffeuse, qui vit avec un chirurgien dentiste qui ne supporte pas
10:17Antoine, mais en même temps il lui confie son fils, il y a des passages où il le promène
10:20au bord de la plage, il est un peu perdu, c'est Antoine, le petit Ninho, il va nager
10:24avec lui avec un ballon, enfin c'est très poétique, c'est très réussi, vous avez
10:28du talent.
10:29Jean-Marc, alors vous, vous êtes un drôle de zèbre, vous avez donné pendant des années
10:32dans la bande dessinée, la BD, mais au sens le plus noble du terme, un jour un des plus
10:41grands réalisateurs coréens adapte l'une de ses bandes dessinées, et vous qui avez
10:46un peu galéré pendant une partie de votre vie de BDiste, mais acharné, parce que les
10:51livres s'enchaînent, s'enchaînent, s'enchaînent, vous vous retrouvez avec un succès quasi
10:55mondial avec un livre, en même temps qui s'appelle Transpersonnel, c'est ça ?
11:00– Exactement.
11:01– Voilà, donc 7 millions de spectateurs en Corée, ça change votre vie, ça permet
11:07d'ailleurs de rencontrer celles qui vous accompagnent dans ce lieu magnifique en montagne
11:12où vous allez vivre, parce que d'un coup le monde des éditions vous regarde à nouveau,
11:16vous allez vivre à Berlin aussi parce que vous êtes aussi artiste, peintre, il se passe
11:19beaucoup de choses, mais revenons au cœur de l'affaire, c'est le jeune Jean-Marc
11:25Rochette qui a 20 ans, qui au fond a une famille qui est dans le coin, donc qui est dans la
11:29région de l'Alpe d'Huez, on est au-dessus de chez Olivier, pourquoi vous avez choisi
11:35cette vallée qui se termine par un mur de pierre qui s'appelle l'Aisle Froide ?
11:40– Parce que ma mère passait ses vacances dans cet endroit et j'ai…
11:43– Alors il faut le donner, c'est quoi cet endroit exactement ?
11:47– Cet endroit c'est le Massif des Écrins qui est le plus gros massif français, il
11:50y a 1 4000 mètres et beaucoup de, je ne sais pas, une centaine de montagnes, ensuite 3000,
11:56donc c'est une espèce d'immense océan de pierre, et quand j'étais enfant on passait
12:00toutes mes vacances là-dedans, donc c'est une vallée très encaissée qui finit effectivement
12:05au pied de la face nord d'Aisle Froide et je me suis mis à faire de l'alpinisme quand
12:09j'avais 14-15 ans. – Accident à 20 ans ?
12:12– Absolument accident, je prends une pierre dans le visage, c'est grave quoi, et donc
12:18à ce moment-là j'arrête l'alpinisme, je voulais être guide de haute montagne et
12:21je me mets à dessiner, c'est l'époque, on est au milieu des années 70, il y a l'Underground
12:25américain qui arrive avec Crum, etc., Actuel, Bisseau…
12:29– Donc vous faites histoire de l'art, vous faites faire des arts plastiques à Aix, mais
12:34ce qui est très poétique dans cette aventure c'est que vous décidez, donc ce succès
12:37s'installant et cette relation avec Christine, votre compagne, qui est en même temps maintenant
12:41éditrice, vous décidez de faire ce pari d'aller vivre seul dans un endroit qui est un village,
12:50Olivier vous allez le découvrir en lisant, totalement abandonné, parce que quand l'hiver
12:55arrive, on est un peu comme dans le Grand Nord au Canada, l'ADDE qui s'occupe de
13:00nettoyer les routes, ils préviennent, j'ai remarqué maintenant on ne fait plus rien,
13:03donc vous allez, voilà c'est le hameau des étages, qui n'est plus habité depuis 1962,
13:07alors il y a quelques personnages par endroits qui sont perdus comme vous dans la montagne,
13:12mais il n'y a rien, dès que la neige tombe, vous êtes, j'ai failli tomber en arrière,
13:16vous êtes tous seuls tous les deux.
13:18– Oui voilà, c'est-à-dire qu'il y a 7 grands couloirs d'avalanches, assez dangereux
13:22d'ailleurs, qui coupent la route, et donc…
13:25– Vous vous l'avez prévenu avant Christine qu'elle allait se retrouver ?
13:27– Elle savait, ça faisait 2-3 ans qu'on était là, mais on passait l'été, et puis
13:30d'un seul coup j'ai dit, ce serait quand même, moi c'est un endroit que je voulais
13:33tenter, je voulais voir ce que c'était que de passer.
13:34– C'est un ancien hôtel, c'est le…
13:36– Voilà, c'est un ancien hôtel qui a été fait dans les années 30, ça fait un
13:39peu shining si on veut, on est seul au milieu de rien quoi, et puis voilà, mais surtout
13:45ça a été déclenché cette histoire par l'histoire du Covid au départ, c'est-à-dire
13:50qu'on s'était fait…
13:51– On est au but chaumont.
13:52– Voilà, exactement, on est au but chaumont, on nous apprend qu'on ne peut plus sortir,
13:56ça dure 4 semaines, au bout de 4 semaines je trouve ça un peu pénible, et donc je
13:59me dis, tant qu'à être confiné, on va aller dans nos montagnes, donc on s'évade
14:02on va dire de Paris, on arrive dans les montagnes, et puis là on décide, ben on va rester là
14:07en fait.
14:08– Il y a une scène cocasse qu'il faut raconter qui est au début du livre, d'abord
14:10c'est un livre qui est très poétique, très bien écrit, très émouvant, parce
14:15qu'il faut savoir si on va se supporter ou on va pas se supporter, et en fait l'amour
14:18on l'emporte, on se supporte très bien, le rapport avec les animaux est aussi exceptionnel,
14:23les loups, la renarde que vous savez, on va raconter ça, les différentes équipes de
14:28montagnes qui passent, les alpinistes, vous avez des gens qui ont 25-30 ans, qui sont
14:33super en forme, ils passent, s'ils font un 4000 ils descendent, ils retournent au bureau
14:36le lundi matin, vous en avez qui sont un peu plus âgés, ils partent, ils sont flamboyants
14:42quand ils redescendent, ils sont déjà très très fatigués, et puis il y a un couple
14:45magnifique, 70-80 ans, qui est là depuis 60 ans dans la région et qui malheureusement
14:49va être emporté par une avalanche, mais au début ce qui est comique quand vous emmenez
14:53Christine, c'est que vous tombez sur la police, qui est dans le Hameau, on est en plein Covid,
15:01et ils vous demandent votre passe, enfin votre attestation, alors qu'il n'y a personne
15:04à 4 kilomètres à l'arrondissement.
15:06– 7.
15:07– 16 ?
15:08– 7 kilomètres, oui, je lui dis si vous voulez, je vais vous la faire, venez à la
15:11maison, prenez un café, mais à l'époque ils avaient très peur de la maladie, donc
15:15ils me disaient non, c'est bon, ça va, ça va, enfin c'était un peu comique, voilà,
15:18et donc c'est surtout ça qui est le déclencheur, et donc on se prépare après l'année qui
15:22vient, on se prépare pour passer l'hiver, donc il faut remettre la maison un peu comme
15:25un bateau, il faut la mettre en position de l'hiver, parce qu'évidemment il fait extrêmement
15:29froid et puis ça peut tomber à moins 25, préparer la nourriture, parce que c'est
15:3315 mois de nourriture, et quand tout est prêt, on se lance, et un jour la neige tombe et les
15:43gars de la DDE passent, ils viennent me saluer, on ne passera plus avant 4 mois quoi.
15:47– Avec quand même la panique pour évidemment le citadin que je suis, qu'en plus il y
15:51a les pannes de réseau, ce que je veux dire, il faut imaginer ça, c'est la poésie,
15:55c'est que si jamais par exemple vous êtes en train de, je ne sais pas, de découper
15:57un rôti congelé, et que vous vous arrasez la main avec le truc, et qu'il y a une panne
16:02de réseau, il faut se démerder tout seul.
16:04– Et surtout s'il y a la tempête, parce que l'hélicoptère ne viendra pas.
16:06– Voilà, alors il y a des histoires, d'abord la première chose qui est importante dans
16:12cette histoire-là, du point de vue humain et poétique, c'est quand même cet amour
16:15qu'il voulait à Christine, parce qu'au fond, vous le dites vous-même, une troie
16:20atlantique ça dure 20 jours, quelquefois on se fout sur la gueule au bout de 15, mais
16:24là rester 4-5 mois au milieu des tempêtes, c'est quand même une épreuve humaine exceptionnelle.
16:31– Il faut avoir des choses à faire, c'est-à-dire que moi j'écris, à l'époque je faisais
16:34de la bande dessinée, Christine éditrice, donc on a quand même des choses à faire.
16:39– En dehors de l'amour.
16:40– Oui, en dehors de ça, mais ce qui peut être grave, c'est un couple qui n'aurait
16:45rien à faire, c'est-à-dire que le temps est long, et si on est né là-haut, je pense
16:52que ça va, on a l'habitude, on a le cerveau qui est fait pour ça, mais un citadin qui
16:56montrait passer 4 mois au Canada, ils appellent ça la fièvre des cabanes, il y a des gens
17:00qui essayent de vivre dans des cabanes en plein milieu de nulle part, et souvent, très
17:04souvent, il y a des crises existentielles, et voilà, donc c'était le sujet principal,
17:11après effectivement, il faut connaître un peu la montagne, il faut savoir sortir quand
17:15il faut savoir sortir.
17:16– C'est ça qui m'a estomaqué, encore une fois en dehors de la poésie du livre,
17:20c'est que Jean-Marc et Christine sortent, vous avez quand même découvert l'avalanche
17:24partout, et vous sortez avec les skis, avec évidemment les pots de phoque qui sont les
17:29versions contemporaines du pot de phoque mais qui sont en plastique, vous croisez quelques
17:33personnages dont ce fameux couple de 70-80 ans qui va mourir dans une coulée d'avalanches,
17:39et alors il y a une scène inouïe à un moment, c'est qu'il sort seul, je vais vous faire
17:43le suspect, vous allez voir, vous allez me dire si je suis bon ou pas, il sort seul,
17:47donc ça crie le pan de remarque, et il y a donc un dévers comme ça, et il y a une
17:56plaque de neige, si je me trompe, vous traversez la plaque de neige doucement, et puis là
18:01vous arrivez sur des rochers, et vous vous dites que c'est peut-être des rochers qui
18:05ne tiennent pas bien, je retourne en arrière, donc il retourne en arrière, sauf qu'il
18:10repasse la plaque de neige, puis à un moment, j'imite jusqu'au bout, il se lève, il
18:14se retourne, et la plaque de neige s'effondre, et il y a une gigantesque crevasse, donc il
18:19y a quand même un côté, pardonnez-moi l'expression, mais il y a un côté un peu barge tous les
18:23deux.
18:24– Oui, enfin là, l'histoire c'est que je devais aller en Corée parce qu'il y
18:28a eu un immense succès du film, et donc bonjour ma ville pour le grand road, et donc je me
18:36dis avant d'y aller, je vais faire cette petite balade, parce que c'est pas en hiver
18:40ça c'est en été, et donc c'est exactement ça, il y a un moment j'ai une espèce d'instinct
18:44en montagne, je vois ce truc, je me dis il ne faut pas y aller, j'y vais quand même
18:48parce que j'entends, j'y vais, et quand je reviens effectivement ça fait un trou,
18:52et là il y a une crevasse avec, en fait c'est des crevasses qui ont des, on appelle ça des
18:56torrents de montagne.
18:57– C'est terrifiant quand on lit ça.
18:58– Surtout je savais très bien que si je tombe je sais ce qu'il se passe, c'est-à-dire
19:02qu'on est au fond d'un trou, on est brisé, et on se noie dans de l'eau froide, et juste
19:09après, une semaine après, je suis à Séoul, et là on a l'impression de…
19:14– Le roi de la fête.
19:15– On a l'impression que j'ai Brigitte Bardot à New York en 62, et donc c'est
19:20ça la vie.
19:21– Et Chessine aussi elle est prise, votre compagne, elle est prise par ce sentiment
19:25de la liberté aussi, parce que par des moments, il y a des couloirs d'avalanches, donc ils
19:29sont dans leur maison, qui est un ancien hôtel, donc qui est plus massive que le
19:33Hameau qui est désert, et puis finalement elle se prend elle aussi au jeu de cette espèce
19:38de liberté de l'endroit dangereux, parce que vous allez faire des photos, je vais vivre
19:42ici, c'est ce qu'elle dit au début, je respirerai cet air, on ne va plus redescendre,
19:46et à un moment elle dit je vais aller faire des photos, vous lui dites attends ce moment
19:49c'est dangereux, vous vous rentrez, elle en vient, et elle ressort quand même.
19:53– Donc il y a quand même cet appel…
19:55– C'est vrai que pour cette histoire-là, j'ai eu un sentiment extrêmement bizarroïde,
20:00c'est vrai que ce jour-là, on était dans une forêt, et j'ai eu une peur panique,
20:04une peur panique parce qu'il y avait déjà une grosse avalanche, mais je voyais en-dessus
20:09c'était plein, et j'ai eu peur, je lui ai dit il ne faut pas rester là, et le lendemain
20:14c'est tout descendu en fait, c'est la fameuse avalanche qui faisait 200 mètres de large
20:17sur 20 mètres de haut, qui a…
20:20– Sauf qu'elle y retourne prendre des photos.
20:21– Oui, enfin elle, je pense que c'est une bretonne, donc au départ l'avalanche
20:26ce n'était pas un concept qu'elle possédait très bien, maintenant au bout de 4 ans elle
20:32voit tout à fait ce que c'est.
20:33– Oui, parce que vous êtes tous les deux dans la maison quand elle se déclenche l'avalanche,
20:37et alors ça c'est un film de James Cameron quoi, l'avalanche, vous voyez arriver une
20:43montagne de neige qui recouvre tout, alors bizarrement vous n'avez pas peur.
20:47– Moi je suis comme un lapin dans les phares, je vois tous les arbres qui se plient, il
20:53y en a beaucoup qui sont arrachés.
20:55– Vous avez vu comme ils vous regardent, j'ai hésité.
20:57– Elle a plus d'un 5 mois parce qu'elle est partie directement dans la cave, alors
21:02que moi je regarde ça, je regarde ce spectacle fou, et j'entends gueuler, mais à la cave
21:07viens, viens, viens vite, c'est tout, et puis moi je regarde ça, et puis ça s'arrête,
21:10et on sort et la forêt qui est juste à côté, à 100 mètres, elle est couchée, des arbres
21:14de 50 ans avec les racines à l'air, et il y a un côté un peu, on est un peu surpris
21:22quoi, c'est un peu, après j'en ai discuté avec les gars du pays, ils m'ont dit c'est
21:26cette avalanche on ne l'a jamais vue, donc c'était un cadeau.
21:28– Ce qui est bien aussi dans le livre qu'édite Christine, puisqu'elle est éditrice, c'est
21:33qu'il y a aussi les travaux qui sont les vôtres, car vous êtes peintre, il y a des
21:36gravures, il y a des portraits, il y a des animaux, vous allez sauver, alors ça c'est
21:41un truc complètement dingo, ils vont sauver, chercher un médicament, on sort, c'est l'hiver,
21:49ils partent tous les deux chercher un médicament, c'est quoi, de l'hivermectine ?
21:52– Oui, c'est ça, l'hivermectine.
21:53– Pour sauver une renarde pelée qu'ils ont aperçue, vous mettez ce médicament,
21:59vous risquez votre vie pour la renarde, vous vous dites pour cette renarde pourrie, tout
22:03ceci pour aller chercher les médicaments pour une renarde pourrie, laquelle renarde
22:06guérie va vous bouffer les poules que vous avez gardées pendant un certain temps.
22:10– C'est la vie.
22:12– Expliquez-moi à tous les deux, puisque vous avez expérimenté ce monde de la demi-montagne aussi,
22:18ce qu'on ressent, parce que là je m'adresse aux deux écrivains que vous êtes, récits
22:21et romans, justement dans ce monde particulier, je parle d'Andromediano, d'Ambigatrice,
22:26qui est celui de la montagne, des lacs, qu'on retrouve aussi chez les auteurs suisses, célèbres,
22:33chez Frison Roche, qu'est-ce qu'il y a de particulier ?
22:37– Pour moi il y avait un vrai enjeu de me décentrer, au contraire de me centrer,
22:42je suis vraiment quelqu'un de structuré mentalement, géographiquement, par les bordures,
22:48les lisières, les périphéries, tous mes livres ont toujours pris place dans des endroits
22:53de bordure, de littoral ou insulaire ou des extrêmes bords du monde,
22:58en fait c'est la première fois en 15 ans, 25 ans maintenant, je me rajeunis,
23:03d'écriture, que je me confronte à un double centrage, c'est-à-dire on est d'abord dans le continent
23:08et ensuite il y a ce que je parlais tout à l'heure, c'est-à-dire ce truc est totalement cerné
23:14par les montagnes, après il y avait aussi un côté très romanesque, d'abord par le décor,
23:19mais aussi c'est un peu Agatha Christie, c'est-à-dire plus personne ne va partir d'ici,
23:22vous êtes cerné, rendez-vous vous êtes cerné, et maintenant tous les suspects sont là,
23:26donc il y avait ce… et puis c'est aussi… – Mais c'est une liberté ou pas ?
23:31Je parle d'un point de vue de création, vous êtes cerné, est-ce que c'est les murmures de la liberté,
23:37on les met de côté et on se retrouve dans une sorte de huis clos ?
23:40– Ça ouvre énormément de perspectives romanesques et puis aussi il y a un renouvellement complet
23:45du lexique et de l'environnement qui va changer la tonalité même de la phrase
23:49et la poétique même de l'écriture, je pense que le livre sonne différemment
23:54de mes autres livres parce qu'il est contaminé par les lieux,
23:57et c'est cette aventure-là en fait que je m'exerce en m'imposant en fait,
24:03ce lieu très inhabituel.
24:05– Alors il y a un petit côté, tout à l'heure je parlais de Philippe Géant,
24:08mais il y a aussi un petit côté justement dans ce monde
24:11qui est aussi celui d'une partie de la littérature américaine,
24:14je veux dire des gens comme Jim Harrison, je prends Olivier, je lui fais complément,
24:20alors là je lui mets carrément la barre très haut, mais c'est à ces gens qui vivent dans la nature,
24:24qui racontent des histoires où justement il est question de cerfs, de biches, d'animaux,
24:29un peu comme dans Voyage au bout de l'enfer où on voit De Niro qui chasse l'ours face au monde-là,
24:34c'est aussi un monde qui est un peu le vôtre, parce qu'il y a les loups,
24:39en fait quand vous sortez avec Christine, la seule chose que vous voyez
24:43quand vous êtes dans la montagne, parce que maintenant vous êtes un peu redescendu,
24:46la seule chose que vous voyez c'est les traces d'animaux dans la neige.
24:48– Voilà, le lieu en particulier des écrins c'est qu'on est au milieu d'une réserve naturelle,
24:53donc déjà il y a une protection de la nature, donc en plein hiver on est seul,
24:58et la montagne pour moi c'est aussi une géographie, comme je suis peintre,
25:02j'adore l'esthétique de la montagne, cette espèce d'os.
25:06– Vous avez fait un livre d'entretien avec Fabrice Gabriel
25:08sur la façon justement de peindre le bleu et de représenter la montagne.
25:12– C'est l'os, la montagne c'est l'os de la terre, on voit sa structure,
25:17et puis ce rapport aussi au corps que je ressens, moi j'étais un alpiniste,
25:21donc j'adore ça, ce sentiment un peu de marcher en gage,
25:26c'est-à-dire il faut faire attention à ne pas tomber, il faut faire attention à son corps,
25:32ça réveille en fait, et c'est ce que j'ai essayé dans le livre,
25:36de faire sentir cette responsabilité qu'on a vis-à-vis de sa propre existence.
25:41– Oui, ça on le ressent extraordinairement bien,
25:43et vous me disiez tout à l'heure avant que cette émission commence,
25:48qu'il y a quand même des personnages qui sont,
25:50alors on les connaît parce que les alpinistes maintenant,
25:54même les youtubeurs vont en haut de l'Everest,
25:57sans qu'on sache très bien ce qu'ils vont faire là-bas, à part faire parler d'eux,
26:00mais il y a quand même des gens de la région de chez vous par exemple,
26:03qui descendent cette fameuse, on va la remontrer en régimercie,
26:07l'Île-Froide par exemple, vous avez des gens,
26:10vous allez voir ça sur votre écran, qui descendent ça à skier par exemple.
26:13– Oui, dernièrement il y a 15 jours, un jeune du coin qui s'appelle Benjamin Védrine,
26:17avec son compagnon qui s'appelle Nicolas Jean,
26:19ont descendu la voie des Plaques en face nord d'Île-Froide,
26:21quand j'ai appris ça, pour moi c'était Armstrong sur la lune.
26:25Je ne sais pas comment c'est possible mentalement, d'ailleurs là il est parti…
26:29– Il y a 60 virages, donc 60 mortels.
26:32– Oui, plus peut-être d'ailleurs, et là il part au K2 pour faire un exploit sur le K2,
26:38et d'abord je lui ai dit tu reviens, déjà vivant, parce que c'est la première,
26:42et puis on fera peut-être un livre d'entretien sur cet exploit-là,
26:45parce que j'aimerais savoir ce qui se passe dans un cerveau humain
26:48quand on se lance dans la descente de la voie des Plaques en face nord d'Île-Froide.
26:52– Et peut-être qu'il ne se passe rien, et c'est justement ça la force.
26:55– Il m'a dit une très jolie phrase, il m'a envoyé l'été en plein an,
26:58il a dit j'ai pensé à toi, il m'a dit j'ai zébré une de tes aquarelles.
27:02– Bravo, au cœur de l'hiver, c'est la maison d'édition
27:06que maintenant pilote Christine, votre compagne,
27:11au cœur de l'hiver, c'est ce très beau récit de ce couple dans la montagne
27:15que vous aimez tant, Jean-Marc Rochette,
27:19en rappelant que vous avez fait de très nombreuses BD.
27:22Olivier a écrit lui aussi de très nombreux romans,
27:24des romans qui nous sont adressés, des romans plus pour les enfants,
27:28mais aussi des scénarios de films avec Philippe Lurel,
27:31avec Jean-Pierre Améris, etc.
27:33Et évidemment, c'est ça qui est amusant, c'est que vous êtes piégé par le titre.
27:37Il ne se passe jamais rien ici, romans, chèques, larmes, rien.
27:41Or, c'est exactement le contraire,
27:43d'où l'intérêt de se précipiter sur ces deux ouvrages.
27:46J'étais ravi de passer cette demi-heure avec vous, au bonheur des livres,
27:50et c'est justement notre but. Ciao, à bientôt.
27:53Sous-titrage ST' 501