A la sortie des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le président du groupe Les Indépendants, à majorité Horizons, Claude Malhuret a réagi à l’entrée en vigueur d’une surtaxe de 20 % sur les produits européens décrétée par Donald Trump. « C’est en train de capoter et de partir dans tous les sens ».
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00:00Moi je trouve que la position qu'a exposée Ursula von der Leyen est très intelligente, puisqu'elle le prend au mot en disant
00:06« Puisque vous voulez que les droits soient les mêmes, nous nous proposons qu'ils soient de zéro, et donc un plaidoyer en faveur du libre-échange. »
00:14Et comme Trump veut que les actes soient réciproques, c'est une très bonne façon de savoir si...
00:23Mais est-ce réaliste ?
00:24– En tout cas, ça va lui permettre de dire, s'il est pour, c'est qu'il était de bonne foi, s'il est contre, c'est simplement parce qu'il voulait taper sur l'Europe et les autres pays.
00:35Et par conséquent, ça va le mettre devant ses contradictions.
00:37– Sauf que son calcul pour calculer ses droits de douane est fantaisiste, et il prend en compte la TVA ou des normes sociales environnementales incalculables
00:45qu'il matérialisent en chiffres très peu concrets. Donc on voit qu'il y a quand même une forme d'irrationalité,
00:50et aussi, voilà, un style Trump aussi qu'il va falloir, qui est difficile à avoir en négociation.
00:54– Bien sûr, le problème c'est d'entamer la négociation, ça c'est sa position de départ.
01:00La position de départ de l'Europe, elle est complètement différente, et après il y a une négociation.
01:04Mais d'abord, je pense que lui poser la question, est-ce que vous êtes d'accord pour zéro, zéro,
01:09ou est-ce que vous ne voulez pas, et c'est une bonne façon de le mettre face à ces contradictions.
01:13– Est-ce que vous êtes d'accord pour dire que les États-Unis viennent de changer diamétralement de doctrine économique,
01:19et que c'est la fin d'une forme de mondialisation, c'est ce qu'a dit le Wall Street Journal la semaine dernière ?
01:23– Alors, premièrement, oui, ils viennent de changer complètement de doctrine économique.
01:28Deuxièmement, est-ce que c'est la fin de la mondialisation ?
01:30Oui, au cas où Trump arrivera à ses fins, parce que pour le moment c'est en train de capoter,
01:35c'est en train de partir dans tous les sens, et je ne serais pas surpris que d'ici quelques semaines,
01:39qu'ils soient forcés ou qu'ils ne soient pas forcés, on ait des propositions complètement différentes d'aujourd'hui.
01:45Donc la fin de la mondialisation, on verra. Je ne suis pas sûr que Trump gagne ce bras de fer face au monde entier.
01:50– Qu'avez-vous pensé de la réponse de M. Barrault, qui appelle aussi à lever les droits de douane
01:54qui restent encore entre pays de l'Union européenne au sein du marché unique,
01:58qu'il y ait là une forme aussi de recherche de croissance entre pays de l'Union européenne ?
02:02– Je crois que Barrault a dit une chose importante, il a dit que ces droits, ces barrières entre les pays européens
02:07équivalaient à 40% de droits de douane entre nous.
02:09– 45.
02:10– Si on peut arriver à supprimer ça, c'est compliqué bien entendu, mais si on peut y arriver,
02:15on est aujourd'hui face à un mur et il va bien falloir trouver des solutions.
02:20Premièrement, ce qu'il vient de proposer, c'est-à-dire la baisse des barrières entre nous.
02:23Deuxièmement, l'Union bancaire et le marché des capitaux européens, c'est ça l'essentiel.
02:28– Il ne faut pas une bourse à Francfort, une bourse à Paris, une bourse, réunir tous ces marchés.
02:32– Exactement, et je vais lui d'ailleurs lui poser, il y a une réunion de la Commission des Affaires étrangères tout à l'heure,
02:37je vais lui poser la question, on a absolument besoin de marchés de capitaux, d'une union bancaire
02:44et des retraites par capitalisation dans beaucoup de pays européens pour faire des fonds de pension.
02:51– Peut-on encore négocier avec Donald Trump lorsqu'il est à la limite de l'obscénité ?
02:54Ces pays nous appellent pour lui lécher le cul, c'est ce qu'il a dit dans son expression,
02:59c'est ce qu'il a plastronné hier, qu'est-ce que ça s'inspire de ce genre d'expression ?
03:04– C'est du Trump.
03:05– C'est peut-être d'une vulgarité extrême quand même ?
03:07– C'est du Trump, c'est comme d'habitude, je pense que c'est l'écume des choses.
03:13Il y a un fond qui est grave et puis il y a l'écume des choses, c'est que Trump est un malpoli,
03:17ça ne surprend personne.
03:18– Merci beaucoup, Claude Maluret.