• il y a 6 mois
Avec Ghislain Benhessa, avocat, essayiste, auteur de "On marche sur la tête. La France, l'UE et les mensonges" publié aux éditions de l'Artilleur ; Laurence HaÏm, journaliste spécialiste des États-Unis ; Aude Denizot, enseignante en droit privé à Le Mans Université, auteure de "Pourquoi nos étudiants ne savent-ils plus écrire ?" publié chez Enrick B Éditions.

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-06-27##

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News
Transcription
00:00:00Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:00:30Nous sommes en guerre.
00:00:43Mon sonore préféré, le « Nous sommes en guerre » d'Emmanuel Macron.
00:00:47On est en guerre depuis 4 ans, comme vous le savez, oui, oui, sur tous les fronts.
00:00:51Et puis, et puis, le lavage des mains, la ponce pilate de l'Europe,
00:00:56Ursula von der Leyen en train de chanter l'hymne bitovénien,
00:00:59et en train de se laver les mains.
00:01:01On va en parler, évidemment, d'Ursula von der Leyen.
00:01:03Va-t-elle ? C'est aujourd'hui que les dirigeants des 27
00:01:09devraient se mettre d'accord pour la reconduire à la tête de la Commission européenne.
00:01:14Et comme vous le savez, ça veut dire Ursula von der Leyen, présidente de l'Europe.
00:01:18Alors, on va en parler.
00:01:19Quels sont effectivement les enjeux ?
00:01:21Quelles sont les conséquences ?
00:01:22On va en parler avec Guylain Benessa, l'avocat Guylain Benessa.
00:01:26Et puis, ce soir, à 3h du matin, heure de France,
00:01:31à 3h du matin, le duel, l'affrontement,
00:01:35le frottement entre le vorace et le coriace.
00:01:39Donald Trump contre Joseph Robinette-Biden,
00:01:44combat singulier sur les antennes de CNN.
00:01:48On va voir comment ça se prépare avec la journaliste Laurent Assaim,
00:01:51qui a vécu très longtemps aux Etats-Unis,
00:01:53et qui va nous raconter un peu, techniquement, les règles du jeu,
00:01:57en tout cas, les nouvelles règles du jeu.
00:01:58Et puis, alors, voilà, vous avez entendu un peu,
00:02:00l'humoriste Yacine Bellatar qui assaisonne à sa sauce Jean-Luc Mélenchon.
00:02:06Et je dois dire, c'est pas piqué des hannetons.
00:02:09Et puis, tout le reste, évidemment.
00:02:11Ali Dalgo, toujours les perles,
00:02:14toujours ce qui se passe avec la justice par rapport aux réfugiés afghans.
00:02:18Et enfin, et enfin, en seconde partie d'émission,
00:02:21ne ratez pas Aude Denisot, enseignante, professeure de droit privé, universitaire.
00:02:27Elle a écrit un livre qui est une bombe, vraiment une bombe,
00:02:30parce qu'on va de découverte en découverte.
00:02:32Pourquoi nos étudiants ne savent-ils plus écrire ?
00:02:35Et je vous assure, c'est quand même plus préoccupant qu'on pourrait le penser.
00:02:39A tout de suite !
00:02:42Sud Radio Bercov, dans tous ses états, midi 14h.
00:02:45André Bercov.
00:02:48Ici Sud Radio.
00:02:53Les Français parlent au français.
00:02:56Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:59Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:03:02Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:03:05Aujourd'hui, oui oui, c'est aujourd'hui que les dirigeants des 27 pays de l'Union Européenne
00:03:10devraient se mettre d'accord pour soutenir un second mandat d'Ursula von der Leyen
00:03:15à la tête de la Commission Européenne.
00:03:17Vous savez, aujourd'hui, vous avez écouté suffisamment une émission et Sud Radio pour savoir
00:03:21que qui est à la tête de la Commission Européenne est pratiquement président ou présidente de l'Europe.
00:03:27Eh bien, apparemment, je ne sais pas si c'est fait, mais c'est parti.
00:03:33Alors effectivement, c'est parti, c'est-à-dire que formellement, formellement,
00:03:39ce sera dans deux jours.
00:03:41Et après, elle doit être adoubée.
00:03:43Elle, oui, doit être adoubée par une majorité absolue de 361 députés.
00:03:48Ce sera probablement le 18 juillet prochain, lors de la première session plénière du Nouveau Parlement.
00:03:53Mais, mais, mais, attention, Nouveau Parlement, il peut accepter ou refuser,
00:03:57mais ce n'est pas eux qui nomment, c'est effectivement les chefs d'État.
00:04:01Et apparemment, tout est fait, tout est organisé.
00:04:05Les cinq, conduits par six dirigeants européens, conduits par Emmanuel Macron,
00:04:11le français et l'allemand Olaf Scholz.
00:04:13Eh bien, grande coalition de la droite, des sociodémocrates, des décentristes
00:04:17pour reconduire au-dessous-là la seule qui hésite, qui rechigne,
00:04:22qui en a que c'est Giorgia Meloni, l'italienne.
00:04:26Alors, qu'est-ce qui va se passer ?
00:04:28Guilla Belessa, bonjour.
00:04:30Bonjour.
00:04:31Bonjour, vous êtes avocat, vous êtes essayiste,
00:04:34on vous avait reçu pour « On marche sur la tête »,
00:04:37votre livre que vous avez fait avec Guillaume Bigot,
00:04:39« La France, l'Union Européenne et les mensonges aux éditions de l'artilleur ».
00:04:43Alors, Guillaume Belessa, on se disait, mais avec un certain nombre de casseroles,
00:04:48avec les SMS, avec Albert Bourla, le PDG de Pfizer,
00:04:52on ne sait même pas s'ils existent, s'ils existent ou s'ils ont été absolument effacés.
00:04:58Enfin, tout ce qui se passe.
00:05:00Alors, on dit, oui, il y a ce lobbyiste belge, Frédéric Baldan,
00:05:04qui a effectivement mené procès avec un certain nombre d'associations,
00:05:08il y a les articles de New York Times, il y a eu beaucoup de choses.
00:05:11Et on se disait, mais Virginie Geron parlait encore,
00:05:13les députées européennes de casseroles.
00:05:15Eh bien, apparemment, c'est plié.
00:05:18Qu'en pensez-vous ?
00:05:20André Bercoff, il y a un mois, nous discutions tous les deux
00:05:25autour de mon bouquin « On marche sur la tête ».
00:05:27J'ai envie de vous répondre clairement.
00:05:29Je vous disais à l'époque, on marche sur la tête.
00:05:31On marche toujours et encore sur la tête.
00:05:33Pourquoi ? Très simple.
00:05:35Il faut bien comprendre que ce qui nous, aujourd'hui et demain,
00:05:38et qui va se jouer devant les parlementaires européens dans les prochains temps,
00:05:41c'est ni plus ni moins de choisir les dirigeants européens à tous les niveaux,
00:05:45c'est-à-dire à la Commission européenne, évidemment,
00:05:47président de la Commission européenne, Ursula, l'impératrice Ursula.
00:05:51Mais aussi, il ne faut pas l'oublier, on choisit en même temps
00:05:54la chef de la diplomatie de l'Union européenne,
00:05:56qui devrait être, selon toute vraisemblance, Kaya Kallas.
00:05:59Premier ministre estonienne, c'est ça.
00:06:01Exactement.
00:06:03Et on devrait avoir également le socialiste portugais Antonio Costa,
00:06:08qui devrait prendre la présidence du Conseil européen.
00:06:11Donc, on a un trio des « top jobs », comme on dit,
00:06:14qui sont aujourd'hui, a priori, conduits ou reconduits dans leurs fonctions.
00:06:18Reconduits, évidemment, pour Ursula.
00:06:20Et vous me demandez comment on a pu en arriver là, concrètement.
00:06:23Ben oui, concrètement.
00:06:24D'abord, d'abord, d'abord, une chose, Guylain Mélessa,
00:06:26Ursula von der Leyen, on connaît ses positions,
00:06:30on les voit beaucoup plus publiquement que les autres,
00:06:32mais quelles sont les positions, quelles sont les prises de parti,
00:06:35ou positions d'Antonio Costa, effectivement,
00:06:37qui serait la tête du Conseil européen,
00:06:39et de Kaya Kallas, première ministre estonienne,
00:06:41qui serait chef de la diplomatie européenne.
00:06:44Quelles sont, eux, leurs positions ?
00:06:46Alors, justement, il faut comprendre que, pour moi,
00:06:49c'est le trio de choc, il faut le prendre en entier.
00:06:51C'est-à-dire, il y a le Pfizer-Gate pour Ursula,
00:06:55c'est-à-dire, là, on a vraiment tout l'imbroglie
00:06:57autour des vaccins Pfizer.
00:06:59On va peut-être y revenir, André Berkhoff, après.
00:07:01Mais, en fait, pour être clair, Kaya Kallas,
00:07:04première ministre estonienne, elle est globalement,
00:07:06enfin, pas globalement, elle fait partie de Renew,
00:07:08donc elle est de la même, du même groupe
00:07:10qu'Emmanuel Macron au Parlement européen,
00:07:12donc elle fait partie des centristes, vous savez,
00:07:14de ce nouveau monde qu'on nous vante depuis maintenant
00:07:16quelques années, donc c'est la même obédience.
00:07:18Et surtout, il faut bien comprendre
00:07:20qu'il y a peut-être les casseroles d'Ursula,
00:07:22mais il y a les casseroles de Kaya Kallas.
00:07:24Pourquoi ? Parce que dans son pays,
00:07:26elle a eu maille à partir dans la mesure où
00:07:28elle est, en gros, elle est quoi ?
00:07:30Elle est la tête de gondole des Européens
00:07:32contre la Russie, donc elle rêve
00:07:34d'être chef de la diplomatie européenne
00:07:36pour conduire l'Europe un peu plus dans la guerre
00:07:38contre la Russie, elle rêve de soutenir
00:07:40absolument l'Ukraine envers et contre tout.
00:07:42Et je vous donne un élément,
00:07:44André Berkhoff, si vous me permettez,
00:07:46il faut être au courant de ça.
00:07:48Le 15 mars dernier,
00:07:50Kaya Kallas a été reçue
00:07:52à Washington dans un
00:07:54dîner mandin extrêmement
00:07:56suivi, en gros, qui regroupe
00:07:58qui ? Les élites démocrates
00:08:00et un peu républicaines, le président
00:08:02des Etats-Unis et la presse
00:08:04estampillée, on va dire la bonne presse américaine,
00:08:06dans un dîner très connu, un
00:08:08diner club, si vous voulez, où on reçoit les huiles.
00:08:10On a rarement reçu
00:08:12parmi les huiles, quelqu'un comme
00:08:14une première ministre estonienne.
00:08:16Pourquoi ? Parce qu'elle a
00:08:18servi la soupe auprès de Joe Biden pour lui dire
00:08:20c'est merveilleux la politique américaine
00:08:22conduite contre la Russie, c'est
00:08:24merveilleux de soutenir, que les Etats-Unis
00:08:26soutiennent l'Europe. En gros, c'est merveilleux
00:08:28que l'Europe soit la succursale des Etats-Unis.
00:08:30C'est ce qu'elle a dit clairement à ce
00:08:32dîner où elle était attablée à côté de
00:08:34Joe Biden, Kamala Harris
00:08:36et Jeff Bezos. Et aujourd'hui, c'est
00:08:38la nouvelle patronne de la diplomatie
00:08:40européenne qui n'est ni plus ni moins que l'émissaire
00:08:42informel des Etats-Unis.
00:08:44Voilà sa position.
00:08:46Et Antonio Costa ?
00:08:48Antonio Costa, c'est le socialiste
00:08:50portugais,
00:08:52le socialiste europhile par excellence.
00:08:54En gros, c'est un socialiste qui a eu
00:08:56pas mal de démêlés dans son pays. Il a lui-même
00:08:58des affaires de corruption aux fesses.
00:09:00Je précise qu'il semble...
00:09:02Il y a Trump aussi, oui, il semble.
00:09:04Il faut être fort sur ses précautions.
00:09:06Il semblerait que cette affaire de corruption
00:09:08l'exclue un peu.
00:09:10Pour l'instant, il n'est pas au centre de l'affaire.
00:09:12Mais mine de rien, choisir
00:09:14un socialiste dans l'œil du cyclone
00:09:16qui fait l'objet d'une procédure judiciaire,
00:09:18il est auditionné pour l'instant, mais il a
00:09:20une procédure dans laquelle il est auditionné.
00:09:22Mais surtout, vous savez ce qu'il a dit ce
00:09:24brave homme il y a quelques mois ? Il a dit que tant qu'il y aurait
00:09:26ces procédures-là,
00:09:28je n'effectuerai,
00:09:30je n'aurai évidemment, dit-il,
00:09:32aucun poste public.
00:09:34Et donc le voilà,
00:09:36celui qui ne réclamait aucun poste public,
00:09:38le qui va devenir...
00:09:40président du Conseil européen à la suite
00:09:42de ce cher Charles Michels.
00:09:44Voilà où nous en sommes.
00:09:46Est-ce que c'est plié ou est-ce que,
00:09:48comme on en discutait avec Virginie Geron il y a deux jours,
00:09:50la députée européenne Virginie Geron,
00:09:52est-ce que vous croyez que les résultats
00:09:54des élections françaises que l'on suit à la loupe
00:09:56à Bruxelles, effectivement,
00:09:58le 30 juin et le
00:10:007 juillet,
00:10:02n'influera pas là-dessus ? Ou vous pensez que
00:10:04ça peut jouer un rôle ?
00:10:06Ou que ce sera plié d'ici aujourd'hui ou demain ?
00:10:08Alors,
00:10:10que ce soit dans toutes les têtes
00:10:12lors du Conseil européen d'aujourd'hui
00:10:14et demain, c'est clair. Il y a une
00:10:16peur panique à bord parce que la France,
00:10:18deuxième puissance économique de l'Europe,
00:10:20s'apprête potentiellement à confier
00:10:22les clés du camion à l'extrême droite, au RN, etc.
00:10:24Ok. Maintenant, je vous donne mon
00:10:26sentiment André Bercoff précis et un peu
00:10:28personnel, mais je n'y crois pas une seule
00:10:30seconde sur le fait que ça ait une influence. Pourquoi ?
00:10:32Parce que d'une part,
00:10:34je vous l'avais dit il y a un mois, quand je parlais de mon bouquin,
00:10:36il y a un mois pile avec vous, je vous ai dit
00:10:38la grande coalition, entre guillemets,
00:10:40des social-démocrates, des
00:10:42centristes et du PPE, donc la droite européenne,
00:10:44allait de toute façon l'emporter d'une
00:10:46manière ou d'une autre. Si ce n'était pas eux,
00:10:48on trouverait une autre coalition
00:10:50d'apparats qui, comment dire,
00:10:52qui ramasseraient la mise pour ne surtout pas
00:10:54laisser la voie au chapitre populiste,
00:10:56au nationalisme, enfin,
00:10:58estampillée comme telle. Or,
00:11:00les européennes n'ont pas franchement modifié
00:11:02les équilibres. Non, absolument. Oui, il y a une
00:11:04foncière. Oui. Exactement, et en fait,
00:11:06vu que le Parlement européen, en gros, ne sert à
00:11:08rien, et qu'il est composé grosso modo,
00:11:10on va dire, d'une clique qui est à peu
00:11:12près la même qu'auparavant, je ne dis pas
00:11:14que c'est absolument plié, mais
00:11:16franchement, tout porte à croire, de toute façon
00:11:18que ça continue, et j'ai envie de vous dire,
00:11:20si, admettons, il y a une légère
00:11:22modification, ça ne changera rien, ce sera
00:11:24de la cosmétique pour faire plaisir à
00:11:26ceux qui auront l'impression qu'il y a un changement,
00:11:28tout simplement. Vous voulez dire, on va peindre les barreaux
00:11:30d'une couleur légèrement différente, mais les barreaux
00:11:32seront là.
00:11:34Je suis ravi de voir que vous reprenez
00:11:36une formule que j'avais envoyée chez vous.
00:11:38Effectivement, on va... Vous savez, l'Europe, c'est quoi ?
00:11:40On la connaît, cette formule. C'est une machine à faire croire
00:11:42qu'on modifie les choses. En fait, on change
00:11:44la couleur, on est toujours dans la cage, on va faire
00:11:46semblant de donner aux captifs
00:11:48l'illusion de la liberté, mais nous serons toujours captifs
00:11:50d'une politique qui fonctionne sans nous
00:11:52et qui a toujours le même gouvernail et la même
00:11:54direction, de toute façon. Ce qui est
00:11:56extraordinaire dans cette histoire,
00:11:58Guilhem Benessa, que ça fait quelques
00:12:00années maintenant, ou presque, que l'on discute
00:12:02des relations et des SMS échangés
00:12:04entre Ursula von der Leyen et
00:12:06Albert Bourla, le PDG de Pfizer,
00:12:08pour ne parler que de cela, et que
00:12:10à chaque fois que des actions sont essayées
00:12:12dans d'autres pays, comme en ce moment,
00:12:14que des actions auprès
00:12:16de la...
00:12:18des Belges, enfin,
00:12:20de la justice belge
00:12:22ou autres,
00:12:24ou par le New York Times et autres,
00:12:26eh bien, c'est vraiment circulaire, rien à voir.
00:12:28Et, de plus,
00:12:30il faut quand même se rappeler, et quand vous parlez
00:12:32du Parlement européen, c'est une très belle illustration,
00:12:34que jamais Ursula von der Leyen
00:12:36n'a accepté de comparaître, ou même pas
00:12:38de comparaître, de venir devant
00:12:40le Parlement européen s'expliquer, et encore
00:12:42moins Albert Bourla. Donc, le Parlement
00:12:44européen, effectivement, on peut se demander,
00:12:46nous avons fait des gorges
00:12:48chaudes sur ces élections européennes, on peut se demander
00:12:50à quoi ça sert.
00:12:52Ah, mais, vous savez,
00:12:54ce qui est frappant, c'est la circonstance,
00:12:56la congruence des événements.
00:12:58Il y a quelques jours à peine, il y a globalement
00:13:00à peine huit jours,
00:13:02les avocats, enfin, le groupe, le PPE,
00:13:04donc le groupe auquel appartient
00:13:06Ursula von der Leyen, a refusé,
00:13:08ne s'est pas présenté au procès
00:13:10qui a lieu actuellement
00:13:12au tribunal judiciaire
00:13:14de Belgique, concerné.
00:13:16Le groupe ne s'est même pas présenté. Alors, ça veut dire
00:13:18quoi ? Vous savez, j'écris mes bouquins, mais je suis quand même
00:13:20avocat, je veux dire, j'exerce ça.
00:13:22Ça veut dire concrètement,
00:13:24les avocats ont été, on leur a donné
00:13:26mandat, le PPE a dit
00:13:28à ses avocats, j'en ai rien à cirer
00:13:30de cette procédure, ni à l'essuyer
00:13:32ou pas, en espérant, à mon avis, que ce dossier
00:13:34sera renvoyé et traité beaucoup plus tard,
00:13:36histoire qu'entre temps, Ursula
00:13:38soit nommée, qu'on passe à autre chose et qu'elle
00:13:40devienne à nouveau patronne de la commission européenne.
00:13:42En gros, on joue la montre,
00:13:44on joue le pourrissement, on essaye de
00:13:46tout faire pour bloquer ou renvoyer
00:13:48ou se foutre officiellement de cette procédure
00:13:50pour en même temps garder les
00:13:52clés du camion à Bruxelles. Si je puis me permettre,
00:13:54André Bercoff, on
00:13:56affuble de tous les mots,
00:13:58actuellement, Donald Trump, parce qu'on
00:14:00le dit, il joue des affaires pour
00:14:02gagner du temps, il essaye de mentir à moitié,
00:14:04il joue la montre, en fait.
00:14:06J'ai envie de dire, la patronne
00:14:08de la commission européenne joue la montre elle-même,
00:14:10le groupe PPE joue la montre,
00:14:12les avocats ne se présentent pas à l'audience,
00:14:14littéralement, je m'excuse,
00:14:16mais ils sont en train, littéralement,
00:14:18de se foutre de la gueule
00:14:20d'un tribunal en Belgique et en même temps
00:14:22ils reprochent aux méchants de faire
00:14:24la même chose. Ce serait peut-être bien que
00:14:26les gentils commencent, un minimum,
00:14:28à rendre des comptes.
00:14:30Les gentils, ils se montrent moins
00:14:32enfants, on verra ce soir, comme vous savez,
00:14:34à 3h du matin, on en parlera,
00:14:36le grand débat Biden-Trump
00:14:38qui a lieu sur CNN,
00:14:403h du matin, heure française,
00:14:42donc on va regarder ça.
00:14:44En tout cas, merci Guylain Mélenchon, on va suivre
00:14:46tout ça. Effectivement, ils jouent la montre,
00:14:48est-ce que la montre va marcher ?
00:14:50Parce qu'ils ont la montre, est-ce que c'est
00:14:52eux qui ont la montre et où nous avons le temps ?
00:14:54Ou c'est le contraire ? On le saura
00:14:56très bientôt. Merci encore.
00:14:58Merci Guylain Bénessa d'avoir été avec nous
00:15:00et justement, vous en avez parlé André, on va
00:15:02parler de ce débat Trump et
00:15:04Biden dans quelques instants après cette courte pause.
00:15:06La journaliste spéciale des Etats-Unis
00:15:08Laurence Haim sera avec nous en direct.
00:15:10A tout de suite sur Sud Radio.
00:15:12Sud Radio Bercov,
00:15:14dans tous ses états. Appelez maintenant
00:15:16pour réagir 0 826
00:15:18300 300.
00:15:20Ici Sud Radio.
00:15:24Les français
00:15:26parlent au français.
00:15:28Les carottes sont cuites.
00:15:30Les carottes sont cuites.
00:15:32Sud Radio Bercov
00:15:34dans tous ses états.
00:15:36Eh bien,
00:15:38ça y est, ce soir,
00:15:40dans quelques heures, dans quelques heures,
00:15:42c'est Rocky Balboa
00:15:44contre
00:15:46Arnold Schwarzenegger.
00:15:48Non, non, non, ils sont un peu plus âgés.
00:15:50Ce qu'on va voir ce soir sur les antennes
00:15:52de CNN à 3 heures du matin,
00:15:54heure de Paris,
00:15:56heure de France.
00:15:58Donald Trump versus
00:16:00Joseph Robinette Biden.
00:16:02Eh bien, c'est la réédition
00:16:04de 2020, mais quand même
00:16:06avec beaucoup de différences
00:16:08déjà dans la manière et dans la
00:16:10mise en scène, la technique du débat.
00:16:12On va en parler avec Laurence Haïm.
00:16:14À tout de suite.
00:16:16Sud Radio André Bercov.
00:16:18Bercov dans tous ses états.
00:16:20Ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:16:22Le générique de Rocky.
00:16:24Rocky, la célèbre série
00:16:26de films qui a apporté
00:16:28au fait
00:16:30de la renommée Sylvester Stallone.
00:16:32Vous savez ce que disait
00:16:34Mohamed Ali, il disait sur un ring de boxe,
00:16:36il disait, vous pouvez courir,
00:16:38mais vous pouvez pas vous cacher. Eh bien, c'est la même chose
00:16:40dans le débat Trump-Biden ce soir.
00:16:42Ils peuvent courir,
00:16:44mais ils ne peuvent pas se cacher.
00:16:46Alors, comment ça va se passer déjà,
00:16:48parce que c'est un débat évidemment très important,
00:16:50en attendant le 5 novembre,
00:16:52le jour des élections présidentielles
00:16:54américaines.
00:16:56Laurence Haïm, bonjour.
00:16:58Bonjour André. Bonjour Laurence. Vous avez passé
00:17:00très longtemps aux Etats-Unis, vous êtes journaliste indépendante,
00:17:02vous connaissez les Etats-Unis mieux
00:17:04que beaucoup de gens, sinon, j'allais dire
00:17:06mieux que personne, mais en tout cas mieux que
00:17:08beaucoup de personnes.
00:17:10D'abord, je voudrais savoir, en fait,
00:17:12la différence entre le débat
00:17:14de 2020, où, je me rappelle,
00:17:16où Joe Biden disait, shut up man,
00:17:18shut up, tu vas la fermer mec, etc.
00:17:20Mais surtout, techniquement,
00:17:22par rapport à ce qui va se passer sur
00:17:24CNN aujourd'hui,
00:17:26du point de vue technique, comment c'est organisé,
00:17:28comment, voilà,
00:17:30je voudrais que vous nous expliquiez un peu cela.
00:17:32Alors, d'abord, il n'y aura pas de public, et ça,
00:17:34c'est très rare dans les débats
00:17:36divisés politiques aux
00:17:38Etats-Unis. Vous avez d'habitude
00:17:40des journalistes qui sont là,
00:17:42ou des militants, ou des étudiants,
00:17:44parce que souvent, ce genre de débat se passe
00:17:46dans des universités. En 2020, ça s'était
00:17:48passé à Las Vegas. Il n'y a pas de public,
00:17:50et il n'y a...
00:17:52Il n'y a aucun public, il n'y a que
00:17:54les journalistes de CNN, parce que c'est la
00:17:56chaîne CNN qui organise ce débat,
00:17:58qui est autorisé, avec
00:18:00une poignée de photojournalistes,
00:18:02à être à l'intérieur de la salle.
00:18:04Et ça a été très critiqué, parce que
00:18:06vous connaissez l'âge des candidats,
00:18:08et que si jamais il y en a un qui ferme à l'aise,
00:18:10il n'y a que finalement les journalistes de CNN
00:18:12qui vont pouvoir dire, voilà ce qui s'est
00:18:14passé. Donc il y a eu beaucoup de protestations
00:18:16de la part de nos confrères, et notamment
00:18:18de l'association des correspondants
00:18:20de la Maison Blanche, qui est très renommée aux
00:18:22Etats-Unis, qui dit, ça, ça ne s'est jamais vu,
00:18:24il n'y a pas de public, il n'y a que des photographes,
00:18:26et que les journalistes de
00:18:28CNN sont dans la salle. Les 800 autres
00:18:30journalistes accrédités, ils vont
00:18:32être à l'extérieur du studio,
00:18:34et ils vont regarder la télévision
00:18:36de l'autre côté de la rue.
00:18:38Donc ça, c'est la première chose.
00:18:40C'est une première, ça ? C'est la première fois ?
00:18:42Oui, c'est une première. D'habitude, il y a toujours du public.
00:18:44Donc là, ils arrivent, ils sont
00:18:46face aux journalistes de CNN,
00:18:48avec très peu de monde dans la salle.
00:18:50Pourquoi aussi ? C'est parce que,
00:18:52d'après quelques informations qu'on a,
00:18:54il y a des conseillers de Joe Biden
00:18:56qui ont demandé aux
00:18:58organisateurs du débat qu'il n'y ait pas de public,
00:19:00en raison de sa santé,
00:19:02en expliquant que, quand il y avait un public,
00:19:04c'était plus difficile pour le
00:19:06président candidat démocrate
00:19:08que s'il y avait un public.
00:19:10La deuxième chose qui est importante à savoir,
00:19:12et ça aussi, ça a été une polémique
00:19:14au sein des stratégies, c'est que Donald Trump,
00:19:16lui, il adore le public.
00:19:18Donc les gens de Biden, ils disaient, voilà,
00:19:20vaut mieux quand même qu'on soit plus dans une ambiance
00:19:22sérieuse, feutrée,
00:19:24qu'un public qui peut, à un moment donné,
00:19:26dire bravo,
00:19:28qui peut siffler, etc. Ils veulent pas de show.
00:19:30Et ça, c'était vraiment très important.
00:19:32Et puis, la troisième chose...
00:19:34Ça a été critiqué, ça, ou pas ?
00:19:36Oui, il y a pas mal de gens qui disent que c'est quand même très différent.
00:19:38D'habitude, les débats aux
00:19:40Etats-Unis, c'est régi par la commission
00:19:42présidentielle des débats, qui est vraiment
00:19:44une commission indépendante, et là, c'est la
00:19:46chaîne CNN qui organise ça.
00:19:48Donc, c'est des règles totalement
00:19:50différentes. La troisième chose,
00:19:52c'est que, quand ils parlent pas,
00:19:54les micros seront coupés.
00:19:56Si, par exemple, à un moment donné,
00:19:58vous avez M. Biden,
00:20:00dites-nous votre programme pour l'économie,
00:20:02et que
00:20:04Trump est silencieux, normalement,
00:20:06on ne pourra pas entendre la réaction
00:20:08de Trump. Alors, est-ce que
00:20:10Trump va faire de la provocation, il va quand même
00:20:12vouloir prendre la parole ? Mais l'idée,
00:20:14c'est d'avoir un débat qui soit pas
00:20:16du cirque, et qui soit un débat
00:20:18civilisé. Et ça, c'est la grande
00:20:20inconnue, parce que personne ne sait si
00:20:22ça peut marcher ou pas avec Trump.
00:20:24Alors, Laurence et Yves, c'est pas du cirque
00:20:26si, et on le voit partout, si un candidat
00:20:28interrompt un autre. Après tout, c'est ça
00:20:30la discussion. Alors, c'est des règles. On ne sait pas ce qui va se passer.
00:20:32Et ça, ça, les modérateurs,
00:20:34il y a deux journalistes qui sont extrêmement
00:20:36réputés aux Etats-Unis. L'autre, c'est Jack
00:20:38Tapper, et une femme
00:20:40de CNN, Dana Bash,
00:20:42qui seront les modérateurs. C'est un couple,
00:20:44ils ont l'habitude du monde politique américain,
00:20:46et à un moment donné, c'est à eux
00:20:48de modérer le débat. Et le rôle
00:20:50des modérateurs, dans ce débat,
00:20:52en vrai, extrêmement
00:20:54attendu, va être aussi très important.
00:20:56Oui, bien sûr. Bien sûr.
00:20:58C'est-à-dire que, attendez, quand vous dites
00:21:00micro coupé, je reviens juste là-dessus,
00:21:02pour être bien précis,
00:21:04par exemple, disons que
00:21:06Trump dit quelque chose, et
00:21:08si, par exemple,
00:21:10Biden a envie de lui dire « shut up man,
00:21:12tu dis des bêtises »,
00:21:14on n'entendra pas Biden parce que son micro est coupé ?
00:21:16Alors, on sait
00:21:18la grande question, mais normalement,
00:21:20deux équipes de campagne,
00:21:22vraiment dans des lettres, et avec des
00:21:24négociations avec CNN,
00:21:26ils ont décidé que les
00:21:28micros seraient coupés
00:21:30pendant le débat, sauf quand
00:21:32il y en a un des deux qui est face à la caméra
00:21:34et qui commence à parler.
00:21:36Il y a aussi une autre chose, ils n'ont pas
00:21:38le droit de prendre des notes préécrites
00:21:40devant eux.
00:21:42On va leur donner un petit stylo,
00:21:44un bloc de papier,
00:21:46et une bouteille d'eau. Et ça,
00:21:48pour Biden, c'est intéressant, parce qu'on sait
00:21:50que Biden adore une boisson
00:21:52pendant les débats. Je ne sais pas
00:21:54si je peux vous faire de la pub sur Sud Radio,
00:21:56mais il a toujours une espèce de petite limonade
00:21:58orange avec lui, qui est assez sucrée,
00:22:00qui est commercialisée,
00:22:02et donc là, il a le droit
00:22:04à sa bouteille d'eau, comme Trump,
00:22:06son petit bloc, et
00:22:08un stylo.
00:22:10Donc, par exemple,
00:22:12dans le débat français, on avait vu que les candidats,
00:22:14ils avaient des classeurs, ils avaient des notes.
00:22:16Ça, aux Etats-Unis, ce soir,
00:22:18ce ne sera absolument pas autorisé.
00:22:20D'accord. Et alors,
00:22:22j'imagine,
00:22:24pas de téléphone, pas de portable, pas de quoi que ce soit.
00:22:26Non, non, ils n'ont
00:22:28droit à rien. Ils arrivent,
00:22:30ils regardent les deux modérateurs,
00:22:32ça commence, il y aura des thèmes
00:22:34qui ont été déterminés,
00:22:36les candidats ne savent absolument pas
00:22:38les questions qu'on va leur poser,
00:22:40le rôle des modérateurs, et c'est très
00:22:42important, parce qu'il y a
00:22:44quelque chose qui se passe dans la démocratie
00:22:46américaine, et on
00:22:48l'expérimente tous, d'une certaine manière, dans nos
00:22:50démocraties, là, il y a une volonté
00:22:52de la chaîne CNN de faire
00:22:54un débat civilisé.
00:22:56C'est vraiment, c'est une discussion
00:22:58civilisée, pour être sûr que
00:23:00les temps de parole sont respectés,
00:23:02que chacun a la longueur
00:23:04nécessaire pour exposer ses idées.
00:23:06Et en gros, je vais vous dire, André, nous, on
00:23:08attend tous le show, et moi, je pense que
00:23:10ça va être un débat où il va y avoir
00:23:12beaucoup de discours,
00:23:14de paroles, de moi, je vais faire ça
00:23:16sur l'immigration, moi, je vais faire ça
00:23:18sur l'avortement, mais le match de catch,
00:23:20je ne suis pas sûre qu'il ait vraiment lieu
00:23:22ce soir, tel que le format
00:23:24du débat est déterminé.
00:23:26Oui, on pensait qu'on n'aura pas le show,
00:23:28parce qu'évidemment, on attend aussi ça.
00:23:30On le connaissait, vous l'avez rencontré,
00:23:32vous savez qu'il aime le show.
00:23:34Mais voilà,
00:23:36a priori, le show, c'est pas prévu,
00:23:38c'est une discussion
00:23:40civilisée, selon
00:23:42la chantienne.
00:23:44Une discussion froide, disons ça comme ça,
00:23:46une discussion froide, on verra, évidemment.
00:23:48Laurence Haïm, juste pour rappeler,
00:23:50dans les précédents débats,
00:23:52par exemple, je remonte
00:23:54le premier débat dont je me rappelle,
00:23:56ça ne me rajeunit pas,
00:23:58c'est le débat Kennedy-Nixon,
00:24:00John Fitzgerald-Kennedy-Nixon,
00:24:02est-ce que le public pouvait applaudir,
00:24:04pouvait se manifester, ou pas ?
00:24:06Alors, vous me posez une colle, vous voyez que vous connaissez
00:24:08mieux parfois l'Amérique que moi, je ne sais pas.
00:24:10Donc, je ne peux pas vous dire,
00:24:12mais en tout cas, le débat dont vous parlez,
00:24:14Kennedy-Nixon, c'est un débat qui a fait référence
00:24:16parce qu'à l'époque, on s'est aperçu
00:24:18que les débats télévisés,
00:24:20eh bien, pouvaient changer aux Etats-Unis
00:24:22l'opinion des gens. Et donc, ce soir,
00:24:24il y a un enjeu incroyable
00:24:26pour les deux candidats. Vous ne pouvez
00:24:28pas savoir, le pays entier
00:24:30attend ce débat. C'est comme quand il y a
00:24:32des élections présidentielles en France,
00:24:34et qu'on est à la veille du deuxième tour,
00:24:36c'est ce moment où on attend le débat.
00:24:38Ce soir, aux Etats-Unis, c'est ce moment.
00:24:40Pourquoi ? Parce que ce qui se joue,
00:24:42c'est l'âge des candidats. Et que tout
00:24:44le monde veut voir si Biden
00:24:46tient la route, et si Trump aussi
00:24:48tient la route. Tu vois bien que Biden a 80 ans,
00:24:50Trump il a 78,
00:24:52et donc, il y a un enjeu physique pour les deux.
00:24:54Trump, il a eu des petits
00:24:56dérapages les
00:24:58trois dernières semaines dans des meetings.
00:25:00Ça a été remarqué assez par des
00:25:02observateurs qui suivent tout le temps. Et donc,
00:25:04tout le monde veut voir, bon, s'ils tiennent la route,
00:25:06ces candidats pour plus de 73 ans ou pas.
00:25:08Et justement, de ce point de vue-là,
00:25:10donc, on est-ce qu'on te...
00:25:12Bruce Desanis, je ne parle pas du reste, mais je crois que
00:25:14dans le monde aussi, pas mal de gens vous voient,
00:25:16on est-ce qu'on a une audience énorme aux Etats-Unis ?
00:25:18Enorme ! Enorme !
00:25:20C'est le débat...
00:25:22Alors, d'après les communicants politiques,
00:25:24c'est le débat
00:25:26le plus attendu, sans doute,
00:25:28depuis ce dont
00:25:30vous parliez, le débat
00:25:32de Nixon-Kennedy, c'est vraiment
00:25:34un débat extrêmement attendu,
00:25:36tout le monde en parle, ça va être suivi,
00:25:38ça va être très largement commenté,
00:25:40et ça peut déterminer, il peut se passer
00:25:42quelque chose dans ce débat. Imaginez que
00:25:44Biden, il est en train de mémoire au moment où
00:25:46il parle de l'inflation. Imaginez
00:25:48que Trump, il commence à faire des phrases
00:25:50qui ne veulent plus rien dire.
00:25:52Et ça, c'est vraiment
00:25:54ce que tout le monde attend.
00:25:56Oui, c'est absolument passionnant. Je dois vous dire
00:25:58que je pense que vous aussi,
00:26:00moi, cette nuit, c'est
00:26:02à 3h du matin, je rappelle l'heure de Paris,
00:26:04enfin l'heure de France, je pense que
00:26:06beaucoup de gens, je crois beaucoup plus de gens qu'on ne
00:26:08croit, seront en train de regarder.
00:26:10C'est un débat, oui,
00:26:12bien sûr, c'est un événement
00:26:14dans une démocratie américaine
00:26:16qui nous donne depuis
00:26:18des années, et je ne cesse
00:26:20de le répéter André, pardonnez-moi de le dire ça,
00:26:22ils sont précurseurs de tout ce qui se passe,
00:26:24les Américains. Et ce soir,
00:26:26le débat politique,
00:26:28il va dire quelque chose,
00:26:30et nous, d'une certaine manière,
00:26:32il y a un journaliste américain qui m'a fait
00:26:34une drôle de remarque, mais je vais vous la livrer pour
00:26:36terminer sans doute, c'est que
00:26:38les Américains, ils ont deux candidats
00:26:40qui ont plus de 76 ans, et nous, lors du débat,
00:26:42on avait des candidats qui avaient
00:26:44moins de 35 ans. C'est vrai.
00:26:46Je ne parlerai pas du résultat.
00:26:48Quel âge
00:26:50est sans pitié ? Est-ce que c'est le
00:26:52premier âge ou le quatrième âge ?
00:26:54On va voir ça ce soir. Merci beaucoup
00:26:56Laurence Haïm pour vos éclaircissements.
00:26:58De rien, bonne journée André, ce fut un plaisir.
00:27:00Merci Laurence Haïm d'avoir
00:27:02été avec nous, on va marquer une courte pause
00:27:04sur Sud Radio, on revient dans un instant avec
00:27:06les perles, les huées et les bravos d'André
00:27:08Bercoff. Restez avec nous parce que ça vaut
00:27:10son pesant de cacahuètes, comme dit André. A tout de suite.
00:27:14Sud Radio Bercoff dans tous ses
00:27:16états, midi 14h.
00:27:18André Bercoff.
00:27:20Ici Sud Radio.
00:27:22Les Français
00:27:24parlent au français.
00:27:26Je n'aime pas
00:27:28la blanquette de veau.
00:27:30Je n'aime pas la blanquette
00:27:32de veau. Sud Radio
00:27:34Bercoff dans tous ses états.
00:27:36L'humoriste Yacine
00:27:38Bellatar, on peut tout
00:27:40dire de lui sauf qu'il est de droite,
00:27:42qu'il est conservateur et qu'il a
00:27:44pour le Rassemblement National
00:27:46les yeux de chimène.
00:27:48C'est vraiment pas son
00:27:50chimène de fer à lui.
00:27:52Mais alors, il a fait
00:27:54un petit podcast sur Jean-Luc
00:27:56Mélenchon, le Che Guevara
00:27:58du Nouveau Front Populaire,
00:28:00enfin le Comandante,
00:28:02le leader Maximo,
00:28:04le Chavez. Eh bien
00:28:06dis donc quand on entend Yacine Bellatar,
00:28:08mais vous allez entendre.
00:28:10Sud Radio Bercoff dans tous
00:28:12ses états, les perles
00:28:14du jour. L'idée Eddy Mitchell,
00:28:16vieille canaille. Mais là c'est
00:28:18pas du tout Johnny Eddy
00:28:20Mitchell en revanche.
00:28:22Dis donc, qu'est-ce qu'on en voit ?
00:28:24Qu'est-ce qu'on en voit ?
00:28:26Vous allez écouter l'humoriste Yacine
00:28:28Bellatar qui a
00:28:30beaucoup d'humour. Je veux dire
00:28:32qu'on est pour ou contre ses opinions
00:28:34mais il a de l'humour Yacine Bellatar.
00:28:36Eh bien il a fait une vidéo sur,
00:28:38moi je pensais qu'il allait faire une vidéo
00:28:40sur Bardella, sur Marine Le Pen,
00:28:42il en a fait sûrement, etc.
00:28:44pour fustiger le nazisme
00:28:46les portes de Paris,
00:28:48les vaffes NSS qui arrivent. Non, non, non, non.
00:28:50C'est Jean-Luc Mélenchon. Et d'ailleurs Jean-Luc Mélenchon
00:28:52effectivement sur une phrase de Jean-Luc Mélenchon
00:28:54qui, je dois dire, est intéressante.
00:28:56Écoutez.
00:28:58Jean-Luc, Jean-Luc, Jean-Luc.
00:29:00Jean-Luc Mélenchon
00:29:02déclare, mon nom
00:29:04ouvre les portes dans les quartiers.
00:29:06Mais ferme ta gueule.
00:29:08Mais tu prends pour qui ?
00:29:10Ton nom il ouvre même pas
00:29:12une porte de chicha. J'arrive devant une chicha
00:29:14je dis Jean-Luc Mélenchon, j'ai le droit d'une chicha pomme.
00:29:16Mais qu'est-ce que tu racontes ?
00:29:18Pour qui tu te prends ?
00:29:20Voilà les amis, les arabes et les noirs
00:29:22qui signent un blanc saint Jean-Luc Mélenchon.
00:29:24Vous êtes du bétail. Comprenez ça ?
00:29:26Du bétail. Donc pensez à vos
00:29:28enfants, pensez à vos parents.
00:29:30Et arrêtez de laisser croire
00:29:32cet individu qu'on est le fioul de sa mobilette.
00:29:34Il y a des gens qui ont du talent
00:29:36à LFI et qui veulent combattre le FN tout simplement
00:29:38sans commencer à faire des calculs chelous
00:29:40autour de leur personne.
00:29:42Putain mais Mélenchon, mais quelle honte
00:29:44ce que t'es devenu.
00:29:46Vraiment t'es le pire mec au foot.
00:29:48Quand je dis dans mon spectacle sur toi, tu me rappelles
00:29:50le mec qui avait le ballon
00:29:52et qui partait avec son ballon, il disait
00:29:54je joue plus et plus personne pouvait jouer.
00:29:58Je suis en fou rire depuis tout à l'heure sur sa phrase.
00:30:00Il a dit
00:30:02le nom Mélenchon ouvre des portes dans les quartiers
00:30:04mais je crois qu'il n'y a même aucun rappeur
00:30:06qui a fait preuve d'autant de
00:30:08certitude et d'arrogance.
00:30:10Putain mais normalement les rappeurs ils disent moi
00:30:12j'ouvre les portes de mon quartier. Et encore
00:30:14même son quartier
00:30:16le rappeur il est pas sûr. Mais toi tu ouvres les portes
00:30:18des quartiers. Voilà t'arrives
00:30:20c'est plus Sésame ouvre-toi, c'est Mélenchon
00:30:22ouvre-toi.
00:30:24Mélenchon
00:30:26je sais que t'aimes pas les arabes et les noirs au foot
00:30:28parce que tu les considères inférieurs
00:30:30et que tu le sais bien.
00:30:32Alors écoutez
00:30:34moi j'ai voulu tester effectivement
00:30:36moi j'aime bien, avec modération bien sûr
00:30:38mais j'aime bien fumer la chicha moi
00:30:40j'aime bien ça vraiment, avec le goût de pomme
00:30:42tout ça j'aime bien ça et je suis entré
00:30:44dans une boîte à chicha
00:30:46que je connais pas loin de chez moi
00:30:48et je leur ai dit
00:30:50voilà je viens de la part de Jean-Luc Mélenchon
00:30:52et je me suis dit ils vont me faire une ristourne
00:30:54voilà. Ils m'ont dit quoi ?
00:30:56J'ai dit Jean-Luc Mélenchon
00:30:58et il a entendu
00:31:00Jean-Luc Méachiche, il a dit non non non
00:31:02on fait pas ça ici.
00:31:04Non non Mélenchon non. Voilà.
00:31:06Il n'y a pas eu de ristourne cher Jean-Luc Mélenchon
00:31:08alors je ne sais pas si le nom Jean-Luc Mélenchon
00:31:10quelle boîte il ouvre, en tout cas
00:31:12je dois dire que Yacine Benatar
00:31:14l'a vraiment accommodé
00:31:16à quelle sauce vous avez écouté.
00:31:22Mais vous savez qu'on a tous rêvé à ça
00:31:24vous vous rappelez le 23 juin
00:31:26le 23 juin, Anne Hidalgo devait se
00:31:28plonger dans la scène avec
00:31:30un certain nombre de gens
00:31:32avec ses adjoints et rappelez-vous
00:31:34il y a eu un hashtag, je chie dans la scène
00:31:36c'est pas joli, c'était pas bien
00:31:38on a vraiment désapprouvé cela ici
00:31:40toute l'équipe a désapprouvé
00:31:42complètement
00:31:44vraiment vraiment non non
00:31:46je dois dire que
00:31:48Esteban il était dans
00:31:50tous ses états, je ne dis pas
00:31:52Manu, non non on ne va pas faire ça.
00:31:54Alors ça a été reporté
00:31:56comme vous savez ça a été décalé à une
00:31:58date ultérieure.
00:32:00Mais alors ça n'a pas empêché Anne Hidalgo
00:32:02de continuer à parler, à parler, à parler
00:32:04et là on a évoqué, on lui a dit
00:32:06mais si Jordan Bardella
00:32:08avait la majorité absolue, le Rassemblement National
00:32:10et qu'il devenait Premier Ministre
00:32:12et là Anne Hidalgo
00:32:14a une phrase, alors là
00:32:16une phrase de résistante, vraiment
00:32:18une résistante, c'est Jean Moulin
00:32:20c'est la passionnéaria, c'est Nopasaran
00:32:22elle a dit je le prendrai
00:32:24même si les premiers ministres
00:32:26aucune photo avec lui, oui
00:32:28bravo Anne Hidalgo, je suis content
00:32:30quand il y a des gestes de résistance comme ça
00:32:32quand il y a des gestes, elle sort de sa
00:32:34zone de confort, elle prend des risques
00:32:36elle prend les risques de se faire fuser
00:32:38au Mont-Valérien ou ailleurs, non
00:32:40elle y va, elle ne prendra aucune
00:32:42photo avec Jordan Bardella
00:32:44bravo Anne Hidalgo, voilà
00:32:46quand on est résistante comme ça, on sent
00:32:48que la France a vraiment de l'avenir
00:32:50Sud Radio Bercov
00:32:52dans tous ses états
00:32:54Georges Brassens, d'accord quand on est con
00:32:56il ne faut pas stigmatiser une population
00:32:58en terre, par exemple
00:33:00le collège de Sainte-Étienne
00:33:02de Cuine en Savoie
00:33:04devait être baptisé le collège
00:33:06Robert Badinter
00:33:08et bien, non
00:33:10ça ne sera pas, pourquoi, mais pourquoi
00:33:12qu'est-ce qu'il y a, c'est contre
00:33:14Robert Badinter, pas du tout, dans une lettre
00:33:16adressée au conseil départemental
00:33:18les professeurs, pas les élèves
00:33:20ont expliqué que les collégiens ne connaissent
00:33:22pas suffisamment cette personnalité
00:33:24et risqueraient, écoutez-moi bien
00:33:26résident de Sud Radio, éditor du Sud Radio
00:33:28ils risqueraient d'un
00:33:30confronte avec l'enceinte de supermarché
00:33:32intermarché
00:33:34ah ben oui, c'est vrai, intermarché
00:33:36les mousquetaires
00:33:38de Badinter
00:33:40et oui, c'est formidable
00:33:42on dit que le niveau monte, c'est formidable
00:33:44et oui, les collégiens, vous comprenez
00:33:46les adolescents seraient incapables de faire la différence
00:33:48entre l'ancien ministre de la Justice
00:33:50et cette enseigne, c'est vrai
00:33:52d'ailleurs en ce moment, vous savez qu'il y a quelque chose
00:33:54vous savez qu'il y a des professeurs
00:33:56dans le 8e arrondissement qui disent
00:33:58il faudrait débaptiser les Champs-Elysées
00:34:00parce que Auchan, ils connaissent Auchan
00:34:02mais Auchan Elysée, oui oui
00:34:04on connaît la... et je vous assure
00:34:06moi j'ai écouté un peu, ils me disaient
00:34:08il a écouté Auchan Elysée
00:34:10vous savez Joe, le grand Joe
00:34:12euh... ah ça y est
00:34:14j'ai oublié son nom
00:34:16le grand Joe Dassin, magnifique
00:34:18Auchan Elysée, ah oui Auchan
00:34:20non mais c'est Auchan, et puis regardez
00:34:22Carrefour, oui mais c'est quoi, c'est quel Carrefour
00:34:24on va pas quand même
00:34:26débaptiser Carrefour, et Leclerc
00:34:28oui il y a le Général Leclerc, mais qui c'est le Général Leclerc
00:34:30nous on connaît Leclerc, le Général Leclerc
00:34:32ah oui, celui qui a libéré Paris
00:34:34là, on connaît le Général Leclerc
00:34:36il y a quelque chose quand même
00:34:38de très très très
00:34:40et vraiment
00:34:42je vais vous dire ce qui est
00:34:44plus qu'énervant
00:34:46plus que rageant, c'est que ce sont
00:34:48pas les élèves qui ont dit ça
00:34:50ce sont les professeurs qui ont demandé
00:34:52que ça ne soit pas
00:34:54baptisé Robert Badinter
00:34:56des parents d'élèves sont choqués de l'explication
00:34:58des professeurs, et jugent ce refus
00:35:00honteux, et ils disent, les parents d'élèves
00:35:02en tout cas certains, s'ils abandonnent
00:35:04l'ambition de leur apprendre qui a aboli la peine
00:35:06de la mort en France, ça montre un état d'esprit
00:35:08problématique au sein
00:35:10de l'éducation nationale, et puis
00:35:12les collégiens disent, attendez, bon on connaît peut-être pas
00:35:14Robert Badinter, mais on
00:35:16demande pas mieux de le connaître
00:35:18ce qui est hallucinant dans cette histoire
00:35:20et qui montre vraiment que quelque chose
00:35:22est en train de se transformer
00:35:24en paillasson, c'est que
00:35:26des professeurs disent
00:35:28ah oui, étant donné qu'ils ne connaissent pas
00:35:30Badinter, qu'ils vont confondre avec Intermarché
00:35:32et ben on ne fait pas ça, mais vous imaginez
00:35:34mais on est à quel stade là
00:35:36mais votre boulot, c'est justement
00:35:38de leur enseigner qui est
00:35:40telle personne, ou telle personne, ou telle générale
00:35:42mais vous faites quoi dans la vie ?
00:35:44Vous faites quoi ? Mais qu'est-ce que
00:35:46c'est que ce renoncement ? Qu'est-ce que c'est que cette
00:35:48posture ? Excusez-moi
00:35:50l'arvère ! Enfin
00:35:52ah non non, on va mettre l'intention
00:35:54on va confondre avec Intermarché, c'est ça ?
00:35:56Mais où êtes-vous ?
00:35:58Mais comment êtes-vous ? Je veux bien que vous soyez
00:36:00dans le pas de vague, je veux bien que vous
00:36:02soyez... On a tout lâché alors
00:36:04on a tout abandonné, on va en parler juste
00:36:06après, ceci après les informations
00:36:08Pourquoi nos étudiants ne savent-ils plus écrire ?
00:36:10Avec Aude Denisot qui est
00:36:12professeure, qui va nous raconter des choses absolument
00:36:14passionnantes et en même temps préoccupantes
00:36:16Mais vous avez peur de quoi là ?
00:36:18Vous avez peur de votre ombre ?
00:36:20Ou vous avez peur peut-être
00:36:22d'enseigner ? Je ne sais pas, en tout cas
00:36:24il y a des professeurs qui font un travail formidable
00:36:26et la majorité font un travail formidable
00:36:28mais alors que ces professeurs
00:36:30qui ne lisent surtout pas Robert
00:36:32Baninter parce que c'est Intermarché
00:36:34et demain surtout pas les Champs-Elysées
00:36:36parce qu'ils vont confondre avec Auchan
00:36:38etc. Vous savez où vous êtes ?
00:36:40Franchement, franchement
00:36:42il y a de quoi
00:36:44rire
00:36:46de peur d'être obligé d'en pleurer
00:36:48Sud Radio, on revient dans un instant
00:36:50avec André Bercov qui recevra justement
00:36:52Aude Denisot pour ce livre
00:36:54Pourquoi nos étudiants ne savent-ils plus
00:36:56écrire ? Écoutez bien 0826
00:36:58300 300 pour réagir, pour
00:37:00témoigner, pour poser toutes vos questions
00:37:02On est avec vous jusqu'à 14h
00:37:04A tout de suite sur Sud Radio
00:37:06Radio, Parlons Vrai
00:37:08Parlons Vrai
00:37:10Sud Radio, Bercov
00:37:12dans tous ses états
00:37:14le face-à-face
00:37:1613h03 sur Sud Radio, on vous présente ce
00:37:18face-à-face aujourd'hui. André Bercov reçoit
00:37:20Aude Denisot qui enseigne le droit privé
00:37:22à l'Université du Mans et qui vient nous voir pour ce
00:37:24nouveau livre Pourquoi nos étudiants
00:37:26ne savent-ils plus écrire ? C'est aux éditions
00:37:28Henrik B. Bonjour Aude Denisot
00:37:30Alors Aude Denisot, vous êtes agrégée
00:37:32vous êtes professeur du droit
00:37:34à l'Université du Mans
00:37:36vous êtes ancien élève de l'ENS de Cachan
00:37:38je dis ça parce que
00:37:40c'est quelqu'un qui sait ce dont elle parle
00:37:42qui sait ce dont elle parle
00:37:44vous êtes agrégée d'économie et gestion
00:37:46et agrégée des facultés de droit
00:37:48vous avez travaillé dans plusieurs lycées et universités
00:37:50et vous écrivez ce livre
00:37:52et je dois dire que ce livre m'a laissé un peu pantois
00:37:54alors on savait qu'il y avait des problèmes de niveau
00:37:56on savait les ravages
00:37:58de l'écriture inclusive, c'est encore autre chose
00:38:00côté woke et compagnie
00:38:02on savait que
00:38:04on écrivait de plus en plus mal, en tout cas on oubliait
00:38:06les règles fondamentales de l'orthographe
00:38:08mais vous dans votre livre
00:38:10on voit que même des étudiants
00:38:12en université de droit, en fac de droit
00:38:14en première année, en deuxième année, en troisième année
00:38:16et vous donnez des exemples
00:38:18dans votre livre et franchement je le recommande
00:38:20parce qu'il faut savoir, c'est pas
00:38:22en se cachant, c'est pas en
00:38:24fermant yeux et oreilles
00:38:26qu'on va affronter le réel
00:38:28parce que le réel il est là
00:38:30et donc, qu'est-ce qui s'est passé
00:38:32ou qu'est-ce qui se passe, d'abord comment avez-vous
00:38:34constaté que dans votre enseignement
00:38:36à la fac de droit, vous disiez
00:38:38je tombais sur des textes
00:38:40et justement pas seulement de gens
00:38:42qui avaient des retards scolaires, etc
00:38:44des gens qui ont
00:38:46des familles aisées, qui veulent
00:38:48dire qu'ils sont de bonne volonté
00:38:50mais qui ne connaissent pas le quart de ce qu'on
00:38:52devrait connaître en orthographe
00:38:54comment l'avez-vous découvert, comment ça s'est passé ?
00:38:56Je l'ai découvert
00:38:58petit à petit en corrigeant des copies
00:39:00à l'université
00:39:02je corrige beaucoup de copies
00:39:04et au fil des ans
00:39:06je constatais qu'il y avait
00:39:08il y a toujours eu des fautes
00:39:10ce n'est pas quelque chose de nouveau
00:39:12mais je constatais qu'il y en avait
00:39:14de plus en plus et des fautes
00:39:16de plus en plus étranges
00:39:18des fautes que je n'avais jamais vues
00:39:20auparavant
00:39:22Depuis combien de temps vous avez constaté ça ?
00:39:24dans votre carrière ?
00:39:26Alors vraiment
00:39:28progressivement depuis
00:39:302008-2009
00:39:32d'accord
00:39:34depuis 15 ans pratiquement
00:39:36c'est à dire qu'auparavant
00:39:38par exemple quand j'enseignais en BTS
00:39:40effectivement je pouvais constater que
00:39:42certains étudiants avaient des problèmes
00:39:44ils étaient vite résolus
00:39:46je leur donnais quelques exercices
00:39:48et on va dire
00:39:502-3 mois après
00:39:52les problèmes étaient résolus
00:39:54c'était une autre époque
00:39:56aujourd'hui les problèmes sont beaucoup plus graves
00:39:58ils sont beaucoup plus nombreux
00:40:00il y a des problèmes de ponctuation, de vocabulaire
00:40:02les étudiants confondent
00:40:04un mot avec un autre
00:40:06ils vont dire la loi
00:40:08s'implique au lieu de la loi
00:40:10s'applique, voilà par exemple
00:40:12Oui il y a beaucoup d'exemples
00:40:14que vous donnez et c'est vrai
00:40:16parce qu'on ne va pas donner des exemples d'orthographe
00:40:18parce qu'à la radio c'est difficile
00:40:20mais par exemple
00:40:22vous donnez par exemple ceci
00:40:24quels sont les préjudices auxquels Morissette
00:40:26lequel et lequel et lequel
00:40:28c'est quand même
00:40:30c'est assez énorme
00:40:32et puis d'autres aussi formidables
00:40:34alors il faut dire
00:40:36à un moment donné je disais
00:40:38mais elle est en train de réécrire la foi au cancre de Jean-Charles
00:40:40au Denis Zola
00:40:42par exemple magnifique
00:40:44elle se fracture le col du fémur
00:40:46ainsi que deux entorses
00:40:48bien ça, mais ça c'est au collège
00:40:50c'est pas à l'université
00:40:52si malheureusement c'est à l'université
00:40:54et puis
00:40:56c'est en première ou en seconde année de droit
00:40:58oui voire même après
00:41:00l'hôpital est-elle
00:41:02responsable
00:41:04est-elle responsable l'hôpital
00:41:06on ne comprend pas pourquoi l'hôpital est féminin
00:41:08vous avez des choses formidables
00:41:10alors là c'est magnifique
00:41:12mais là c'est une perle de culture
00:41:14trois sangliers roulant à toute allure
00:41:16percutent la voiture de Fabien
00:41:18mais comment
00:41:20ça c'est en fac de droit
00:41:22comment
00:41:24ils ne relisent pas
00:41:26trois sangliers
00:41:28et puis vous avez
00:41:30ça c'est formidable aussi
00:41:32la loi du 5 juillet 1985
00:41:34concerne les accidents de la circulation
00:41:36qui est un régime spécial de responsabilité
00:41:38civile
00:41:40c'est quoi ça
00:41:42ils ne comprennent pas
00:41:44c'est le sens, c'est quoi
00:41:46je pense qu'il y a deux choses, d'abord vous l'avez dit
00:41:48ils ne se relisent pas, ils n'ont pas appris
00:41:50à se relire puisque l'orthographe
00:41:52la grammaire n'étant pas sanctionnée
00:41:54ça ne sert à rien de se relire
00:41:56il n'y a pas de sanction si il fait des fautes d'orthographe
00:41:58aujourd'hui encore j'ai des étudiants
00:42:00ils savent que je suis
00:42:02très exigeante, je leur dis
00:42:04ils savent qu'ils seront sanctionnés
00:42:06ils partent 30 minutes avant la fin
00:42:08de l'épreuve sans être relus
00:42:10correctement
00:42:12ils ne relisent même pas
00:42:14et puis le gros problème
00:42:16c'est celui que j'effoque
00:42:18la grande session, le CP
00:42:20on ne les fait pas
00:42:22suffisamment écrire, donc les pauvres
00:42:24ils sont victimes
00:42:26d'une école qui ne leur a pas
00:42:28appris à écrire
00:42:30qui ne leur a pas appris
00:42:32à utiliser un vocabulaire riche
00:42:34qui ne leur a pas appris à ponctuer
00:42:36donc ils sont vraiment victimes
00:42:38ponctuation, point virgule, virgule
00:42:40tout ça, point virgule ils ne connaissent pas
00:42:42mais par exemple
00:42:44il y a de plus en plus d'étudiants qui mettent une
00:42:46virgule entre le sujet
00:42:48et le verbe dans une phrase très simple
00:42:50le chat, virgule,
00:42:52mange la souris
00:42:54ils mettent une virgule
00:42:56le chat, virgule, mange la souris
00:42:58le chat, virgule, mange la souris
00:43:00attendez, il n'y a pas
00:43:02une réflexion primaire
00:43:04qui consiste à se dire, pourquoi je vais mettre le chat
00:43:06j'arrête et mange la souris
00:43:08mais non précisément parce que c'est ce que je critique
00:43:10dans mon ouvrage, comme ils font
00:43:12beaucoup d'exercices à trous
00:43:14d'exercices à relier
00:43:16à entourer, qu'ils copient très peu
00:43:18que les leçons sont photocopiées
00:43:20les énoncés
00:43:22sont photocopiés
00:43:24et bien ils ont très peu
00:43:26d'occasion d'écrire
00:43:28on parlait des phrases interrogatives
00:43:30directes
00:43:32autrefois nous écrivions dans les cahiers
00:43:34les phrases dénoncées
00:43:36à un fermier
00:43:38je cite un exemple
00:43:40un fermier à 50 poules
00:43:42chaque poule pond deux oeufs par jour
00:43:44combien d'oeufs
00:43:46le fermier pourra-t-il récolter par jour
00:43:48on l'écrivait
00:43:50en entier avec un point d'interrogation
00:43:52aujourd'hui
00:43:54même les concepteurs des sujets zéro
00:43:56CRPE
00:43:58le concours pour devenir professeur des écoles
00:44:00ne savent pas ponctuer
00:44:02ils mettent un point d'interrogation
00:44:04dans le sujet zéro
00:44:06alors qu'il fallait mettre un point
00:44:08ah oui c'est ça
00:44:10donc les professionnels
00:44:12les interrogateurs
00:44:14les membres du jury ne savent pas ponctuer correctement
00:44:16c'est sans doute
00:44:18une coquille
00:44:20mais ça montre quelque chose
00:44:22qu'eux non plus ne se sont pas suffisamment relus
00:44:24alors il faut que je vous dise quelque chose quand même
00:44:26parce que soyons clairs
00:44:28il y a une coquille dans votre livre
00:44:30c'est les fautes d'imprimerie
00:44:32il y en a partout
00:44:34je le dis pour les auditeurs
00:44:36moi je suis mauvaise en orthographe
00:44:38je n'ai jamais été douée pour ça
00:44:40je n'aime pas ça
00:44:42et c'est précisément parce que moi-même
00:44:44j'ai été choquée par les copies de mes étudiants
00:44:46je me suis dit mais si même moi
00:44:48je trouve que ça ne va pas
00:44:50ça veut dire que ça ne va pas du tout
00:44:52je ne m'exprime pas correctement non plus
00:44:54les auditeurs souvent
00:44:56me le font remarquer
00:44:58Odéliso, est-ce que ce problème-là
00:45:00qu'on va évoquer longuement
00:45:02est-ce que la base
00:45:04c'est quoi ? c'est le collège ? c'est le lycée ?
00:45:06ça commence très tôt ça quand même
00:45:08ça commence où et pourquoi ?
00:45:10je vais vous dire
00:45:12je pense que ça commence en petite section
00:45:14il y a un thème que je n'ai pas
00:45:16développé dans le livre que
00:45:18j'ai découvert après en écoutant
00:45:20des gravothérapeutes
00:45:22les élèves ne savent plus tenir
00:45:24un stylo
00:45:26et j'ai pu le constater
00:45:28en tant que posture
00:45:30et ça nuit
00:45:32énormément aux apprentissages
00:45:34quand vous dites ça
00:45:36c'est l'école primaire
00:45:38c'est-à-dire un crayon
00:45:40on commence à le tenir en petite section
00:45:42quand on commence à colorier
00:45:44à quel âge ?
00:45:463 ans, 4 ans
00:45:48pourquoi ils ne savent plus tenir ?
00:45:50parce qu'on ne leur apprend plus
00:45:52il n'y a plus de stylo
00:45:54il n'y a plus de crayon ?
00:45:56il y a des crayons mais on les laisse tenir n'importe comment
00:45:58on ne leur apprend pas la posture
00:46:00on ne corrige pas
00:46:02la posture
00:46:04et vous remontez à ça ?
00:46:06oui tout à fait parce que je l'ignorais
00:46:08j'ai entendu des gravothérapeutes qui ont expliqué
00:46:10qu'un élève
00:46:12un étudiant qui tient mal son stylo
00:46:14va être focalisé
00:46:16sur le tracé des lettres
00:46:18et donc ne va pas prêter attention
00:46:20à ce qu'il est en train d'écrire
00:46:22donc c'est très important
00:46:24de bien tenir son stylo
00:46:26mais il faut l'apprendre
00:46:28et de fait on ne l'apprend plus
00:46:30ni avant maternelle ni après
00:46:32moi j'ai compté, j'ai observé mes étudiants
00:46:34pendant les examens
00:46:36c'est 1 sur 2 qui ne tient pas correctement son stylo
00:46:38avec un pouce
00:46:40qui va recouvrir complètement
00:46:42les doigts
00:46:44ou être sous les autres doigts
00:46:46normalement le pouce
00:46:48tient le stylo
00:46:50et bien eux le pouce soit il est par dessus
00:46:52soit il est totalement
00:46:54en dessous des autres doigts
00:46:56c'est très étonnant
00:46:58et ensuite il y a quoi ?
00:47:00on n'enseigne plus l'orthographe ?
00:47:02je pense qu'on l'enseigne
00:47:04alors attention là aussi
00:47:06je ne veux pas faire de généralité
00:47:08nous sommes tout à fait d'accord
00:47:10comme vous l'avez dit il y a des enseignants qui sont très bien
00:47:12qui font un travail formidable
00:47:14donc ce que je reproche
00:47:16aux méthodes actuelles
00:47:18c'est que l'élève
00:47:20n'écrit pas assez
00:47:22il est généralement en face
00:47:24d'un support pré-rempli
00:47:26une photocopie
00:47:28ou un fichier où tout
00:47:30est déjà organisé pour lui
00:47:32on a copié l'énoncé
00:47:34parfois on a même copié la phrase
00:47:36où il doit simplement compléter quelques mots
00:47:38quand il doit écrire une phrase
00:47:40de surcroît il n'a pas la place de le faire
00:47:42c'est très mal fait
00:47:44et au fond
00:47:46le français c'est comme le sport
00:47:48si vous vous entraînez très peu
00:47:50les résultats sont médiocres
00:47:52un marathonien
00:47:54ne s'entraîne pas en courant
00:47:56seulement un kilomètre ou deux kilomètres
00:47:58un pianiste ne s'entraîne pas en jouant
00:48:00une piano une heure par jour
00:48:02et là c'est ce qu'on est en train de faire
00:48:04avec les enfants pour le même exercice
00:48:06un exercice classique
00:48:08dans un cahier
00:48:10c'est quatre fois plus de mots
00:48:12qui sont écrits que le même exercice
00:48:14dans un fichier
00:48:16ou sur une photocopie
00:48:18quatre fois plus
00:48:20on va parler
00:48:22de cette histoire de photocopie
00:48:24vraiment très intéressant juste après cette petite pause
00:48:26avec Aude Denisot
00:48:28à tout de suite
00:48:52un livre passionnant et instructif
00:48:54pourquoi nos étudiants
00:48:56ne savent-ils plus écrire
00:48:58nos étudiants
00:49:00pas seulement nos lycéens ou nos collégiens
00:49:02Aude Denisot
00:49:04chez Henrique Bédition
00:49:06alors Aude Denisot
00:49:08on a parlé déjà de la posture
00:49:10comment tenir son stylo
00:49:12ou son porte plume
00:49:14ou son crayon ou autre
00:49:16mais il y a aussi d'autres choses
00:49:18qui sont là
00:49:20l'éducation, collège, lycée
00:49:22et puis l'université
00:49:24où vous êtes
00:49:26mais est-ce qu'il y a aussi l'irruption
00:49:28de
00:49:30comment jouer aussi bien au niveau des professeurs
00:49:32que des étudiants
00:49:34que des élèves
00:49:36l'irruption du numérique, du portable
00:49:38de l'ordinateur
00:49:40de l'écran, etc.
00:49:42Oui tout à fait
00:49:44les écrans abrutissent les enfants
00:49:46et ils perdent énormément
00:49:48en concentration
00:49:50donc ils ne sont pas aidés
00:49:52par cet univers numérique
00:49:54dans lequel ils baignent, ils ont du mal
00:49:56à se concentrer
00:49:58et le numérique
00:50:00va polluer les apprentissages
00:50:02Alors quand un département
00:50:04ou une municipalité distribue
00:50:06des ordinateurs portables
00:50:08à tous les élèves ou des portables, etc.
00:50:10dans un souci
00:50:12évidemment, l'enfer est pavé de bonnes intentions
00:50:14de pédagogie, vous dites qu'ils sont
00:50:16à côté de la plaque. Mais c'est scandaleux !
00:50:18Pourtant on peut apprendre
00:50:20avec l'écran, non ?
00:50:22Je ne pense pas qu'on apprenne
00:50:24bien avec un écran. Alors pourquoi ?
00:50:26Pourquoi on n'apprend pas bien ?
00:50:28Ça a été prouvé par des études
00:50:30et on l'a vu au moment de la
00:50:32Visio, on a tous senti que le
00:50:34contact humain était important
00:50:36Je ne parle même pas
00:50:38des jeunes pendant le Covid
00:50:40qui regardaient Youtube tout en
00:50:42ayant une petite fenêtre avec la maîtresse
00:50:44et qui basculait astucieusement
00:50:46de l'un à l'autre.
00:50:48Je regarde mon Netflix et en même temps j'écoute un peu le cours
00:50:50Voilà exactement, c'est vraiment ce qui s'est passé
00:50:52C'est ce qui s'est passé
00:50:54Donc ce contact humain
00:50:56est nécessaire et
00:50:58tout ce qu'on va appeler logiciel
00:51:00éducatif
00:51:02ça ne marche pas. Au fond
00:51:04on se rend compte progressivement que ça ne
00:51:06marche pas. Il y a tout un marché
00:51:08et finalement les résultats
00:51:10sont tout à fait médiatres
00:51:12Pourquoi ça ne marche pas ?
00:51:14Vous dites que l'écran
00:51:16n'empêche pas
00:51:18de se concentrer
00:51:20ou empêche de quoi ? De se perfectionner ?
00:51:22Il y a plusieurs choses
00:51:24L'écran empêche de se
00:51:26concentrer. Par exemple un étudiant
00:51:28qui a son ordinateur à l'université
00:51:30il va recevoir des notifications
00:51:32et donc il va être distrait
00:51:34Des études ont montré que
00:51:36un téléphone portable
00:51:38même éteint mais posé
00:51:40sur la table déconcentre
00:51:42l'élève. Moi à mes étudiants
00:51:44je leur dis le téléphone est rangé
00:51:46dans le sac, je ne veux pas les voir
00:51:48sur les bureaux parce que ça déconcentre
00:51:50parce que
00:51:52naturellement c'est déjà difficile
00:51:54de se concentrer quand même
00:51:56D'ailleurs je vais le faire
00:51:58sinon je serais déconcentré
00:52:00C'est difficile
00:52:02de se concentrer donc il faut mettre
00:52:04je dirais tout
00:52:06tous les atouts pour être
00:52:08bien concentré
00:52:10Il y a le problème des notifications
00:52:12et puis de tout ce que ça peut évoquer
00:52:14Les cookies, les push
00:52:16Exactement et même
00:52:18simplement une pensée
00:52:20une professeure de mathématiques qui raconte
00:52:22qu'elle a une élève
00:52:24qui a fondu en larmes en plein
00:52:26cours de maths parce que justement
00:52:28elle avait son portable à côté d'elle
00:52:30et elle s'est rendue compte qu'elle avait
00:52:32perdu une bonne occasion
00:52:34d'acheter des bottes pas chères
00:52:36sur Vinted
00:52:38et elle était effondrée
00:52:40effondrée à cause de ça
00:52:42En plein cours
00:52:44Tout à coup elle s'est aperçue
00:52:46qu'elle avait manqué à ses belles bottes
00:52:48Une occasion
00:52:50Et vous vous dites alors ça donne quoi ?
00:52:52ça devient une espèce de
00:52:54je ne prends pas des grands mots schizophrénie
00:52:56mais il y a une espèce de dissociation
00:52:58et on n'est plus vraiment dans ce qu'on fait
00:53:00Oui on pense à autre chose
00:53:02aux bottes, aux copains, aux parents
00:53:04Il y a quand même des parents qui écrivent
00:53:06à leurs enfants pendant la journée
00:53:08Tiens
00:53:10est-ce que je ne pourrais pas dire à ma mère que
00:53:12etc. Donc ils sont en permanence
00:53:14bombardés sans parler
00:53:16de leurs voisins
00:53:18de table
00:53:20C'est très gênant
00:53:22ça a été montré dans PISA
00:53:24il y a beaucoup d'élèves qui se
00:53:26plaignent d'être distraits par les
00:53:28appareils des autres
00:53:30même un élève très concentré
00:53:32qui est en train d'écouter le prof
00:53:34ou de faire le programme du logiciel
00:53:36éducatif, si son voisin
00:53:38fait n'importe quoi, il est distrait
00:53:40Mais alors Aude Denisot
00:53:42l'ordinateur quand même, ça apporte aussi
00:53:44des renseignements, ça apporte des choses
00:53:46on regarde telle ou telle chronique
00:53:48on clique sur quelque chose qui peut être intéressant
00:53:50vous vous dites non, l'ordinateur
00:53:52en tout cas, pas en classe
00:53:54pas pendant l'enseignement
00:53:56Oui, ils le feront après, je pense que pour
00:53:58savoir bien utiliser l'informatique
00:54:00il faut d'abord
00:54:02être passé par les livres
00:54:04sinon, et on le voit avec nos jeunes
00:54:06ils sont perdus
00:54:08ils ne savent pas chercher correctement
00:54:10des informations
00:54:12ils ne comprennent pas comment les chercher
00:54:14ils ne visualisent pas
00:54:16nous, en droit, nous avons maintenant
00:54:18beaucoup de revues en ligne
00:54:20et je constate que les jeunes qui n'ont pas pu
00:54:22manipuler auparavant la revue papier
00:54:24comprendre comment elle était construite
00:54:26selon quel plan
00:54:28et bien, ils ont beaucoup de mal
00:54:30à se repérer sur la version du métier
00:54:32ceux qui n'ont pas, à un moment donné, rencontré le papier
00:54:34enfin, utilisé le papier
00:54:36et je constate la même chose
00:54:38pour le traitement de texte
00:54:40c'est-à-dire ce, c'est le cas
00:54:42d'à peu près aujourd'hui, tous les étudiants
00:54:44on voit bien
00:54:46qu'ils n'ont pas eu cette étape préalable
00:54:48de d'abord penser
00:54:50un discours construit sur un papier
00:54:52le traitement de texte
00:54:54ça doit venir après
00:54:56et vous le constatez donc
00:54:58à la fac de droit, vous enseignez
00:55:00vous le constatez avant
00:55:02et donc, vous vous dites
00:55:04attention, c'est-à-dire
00:55:06vous n'êtes pas évidemment contre l'informatique
00:55:08vous n'êtes pas contre le numérique
00:55:10mais pas en période d'apprentissage
00:55:12vrai, c'est ça un peu
00:55:14tout à fait
00:55:16je prends un exemple parce que je sais
00:55:18que c'est arrivé à des personnes
00:55:20qui sont allées à Boulogne
00:55:22justement, qui devaient aller à Boulogne
00:55:24Biancourt, GPS
00:55:26ils se sont retrouvés à Boulogne-sur-mer
00:55:28ça montre bien
00:55:30qu'avant d'utiliser un GPS
00:55:32il faut savoir un tout petit peu
00:55:34là où on va
00:55:36c'est quand même spécial parce qu'entre
00:55:38Boulogne-Biancourt et Boulogne-sur-mer
00:55:40c'est arrivé
00:55:42il y a des gens qui se trompent
00:55:44à cause du GPS
00:55:46justement, de ce point de vue là
00:55:48à votre avis, sans faire
00:55:50il ne s'agit pas de
00:55:52ni de dénoncer
00:55:54ni de porter
00:55:56le sceau de la famille
00:55:58ou de la responsabilité de qui que ce soit
00:56:00mais quand même, il y a une responsabilité partagée
00:56:02dans cette histoire. Alors est-ce que c'est partagé
00:56:04dans l'institution pédagogique
00:56:06dans l'institution éducation nationale
00:56:08les parents
00:56:10les professeurs
00:56:12il y a eu une conjonction
00:56:14si vous voulez, qui a fait que
00:56:16on en est là ?
00:56:18Je vais vous dire, c'est catastrophique
00:56:20les résultats, PISA le montre
00:56:22nous ne cessons de décliner
00:56:24pour moi, il y a
00:56:26un grand responsable
00:56:28c'est le ministère
00:56:30de l'éducation nationale
00:56:32et ce sont tous les
00:56:34ministres que nous avons depuis
00:56:36des années, parce qu'attention
00:56:38la sonnette d'alarme, elle a été tirée
00:56:40déjà en
00:56:421985
00:56:44Premier livre, voulez-vous vraiment des
00:56:46enfants idiots et vos enfants
00:56:48ne m'intéressent plus, premier livre
00:56:50c'était Mochino
00:56:52Mochino, oui
00:56:54Brigheli
00:56:56Brigheli 2005
00:56:58ça fait des années qu'on dit
00:57:00qu'il y a un problème, et alors
00:57:02toujours, mais non il n'y a pas de problème
00:57:04tout va bien, on progresse, non
00:57:06Le niveau monte, on disait à un moment donné
00:57:08Exactement, or il ne
00:57:10fait que des... alors oui, il y a de
00:57:12plus en plus de bacheliers
00:57:14le taux de réussite au bac monte
00:57:16le taux à Pisa baisse
00:57:18et je pense
00:57:20qu'il faut dire
00:57:22que ces ministres sont
00:57:24responsables, il faut dire aussi
00:57:26qu'ils sont coupables, sinon on va les retrouver
00:57:28au conseil constitutionnel dans quelques
00:57:30années, et
00:57:32ça s'est fait au Danemark, il y a un
00:57:34ministre de l'éducation qui a demandé
00:57:36pardon aux élèves, justement
00:57:38à propos du numérique, il s'est
00:57:40excusé, et il a dit aux jeunes
00:57:42élèves danois, je m'excuse
00:57:44vous avez été des cobayes
00:57:46du numérique, voilà, donc
00:57:48nos mots... On aimerait entendre ça
00:57:50en France... On aimerait entendre ça
00:57:52en France... Je ne crois pas que ce soit Tito, mais... Non, non, mais
00:57:54voilà, il faut nommer les responsables
00:57:56et puis au-delà des ministres
00:57:58qui sont coupables,
00:58:00il y a tout cet appareil du ministère
00:58:02qui est extrêmement lourd
00:58:04très sûr de lui
00:58:06qui n'accepte pas les remises en cause
00:58:08et les évidences, or
00:58:10on voit bien que ce ministère
00:58:12voilà, il est
00:58:14sans queue ni tête. On va voir si
00:58:16comme le demandait l'ancien ministre
00:58:18national, il voulait
00:58:20dégraisser le mammouth, mais la
00:58:22mammouth tient bien. On en reparle
00:58:24tout de suite après cette pause
00:58:26toujours avec Aude Deniso
00:58:28et c'est passionnant.
00:58:30Sud Radio Bercov dans
00:58:32tous ses états. Appelez maintenant
00:58:34pour réagir 0 826 300
00:58:36300
00:58:38Ici Sud Radio
00:58:40Sud Radio
00:58:42Les français
00:58:44parlent au français
00:58:46Les carottes sont cuites
00:58:48Les carottes sont cuites
00:58:50Sud Radio
00:58:52Bercov dans tous ses états
00:58:54Aude Deniso
00:58:56comment un étudiant en fac de droit
00:58:58chez vous écrirait les carottes sont cuites
00:59:00on va pas faire l'exercice
00:59:02là on est à la radio
00:59:04mais vous parlez de
00:59:06l'éducation nationale, de ce fameux
00:59:08mammouth etc
00:59:10qu'est-ce qui fait effectivement que tout
00:59:12ce pan là, ce pan
00:59:14quand même essentiel
00:59:16alors je sais, ils vont vous dire
00:59:18critique oui mais attendez
00:59:20vous êtes trop perfectionniste
00:59:22ça c'est des détails
00:59:24aujourd'hui dans ce qu'ils ont à faire c'est pas très important
00:59:26l'orthographe, mais quand même
00:59:28si on fait des plaidoiries
00:59:30si on fait des textes
00:59:32c'est quand même pas mal que ce soit écrit
00:59:34et qu'est-ce qu'il a fait, c'est à dire on a négligé
00:59:36on a dit c'est pas important
00:59:38c'est à passer par pertes et profits
00:59:40magasin des accessoires, c'est quoi ?
00:59:42oui je pense qu'il y a cette
00:59:44idéologie qui est
00:59:46que d'abord tout ce qui est ancien
00:59:48est à mettre à la poubelle au plus ou moins
00:59:50et cette idée
00:59:52que toutes ces choses là
00:59:54l'orthographe, le français
00:59:56la grammaire mais aussi le
00:59:58calcul mental, les opérations
01:00:00les problèmes, tout ce qui va
01:00:02demander un effort
01:00:04ces vieux jeux
01:00:06ces ringards
01:00:08alors je ne dis pas
01:00:10attention que l'école du passé était
01:00:12formidable, elle avait ses défauts
01:00:14mais sur ses fondamentaux
01:00:16je pense qu'on se trompe
01:00:18parce que l'école
01:00:20elle est là pour apprendre
01:00:22et pour que les élèves apprennent
01:00:24et pas autre chose
01:00:26vous seriez vous
01:00:28sans encore une fois dire ah oui elle est pas si
01:00:30apprendre par coeur, c'était bien
01:00:32c'était intéressant
01:00:34ça apportait des choses
01:00:36mais oui, typiquement les tables de multiplication
01:00:38il faut les apprendre par coeur
01:00:40il n'y a pas d'autre solution pour
01:00:42bien calculer, aujourd'hui
01:00:44on en arrive à des élèves de terminal
01:00:46qui sont obligés d'utiliser leur
01:00:48calculatrice pour dire si 9
01:00:50septième est supérieur
01:00:52à 1 ou inférieur à 1
01:00:54la calculatrice
01:00:56donc oui le par coeur est
01:00:58très important parce que
01:01:00les enfants puis les jeunes
01:01:02vont s'accoutumer à
01:01:04des tournures de phrases et ils vont
01:01:06avoir des repères
01:01:08toutes sortes de repères
01:01:10alors justement donc
01:01:12on peut dire que ça a été négligé
01:01:14ou bien l'écart, on avait commencé à parler
01:01:16de cela par rapport à l'institution
01:01:18pédagogique et ce que c'est encore une fois
01:01:20on a beaucoup parlé du pédagogisme
01:01:22l'enfant roi et compagnie
01:01:24depuis 40 ans vous connaissez ça beaucoup mieux que moi
01:01:26mais cette
01:01:28espèce de volonté d'excellence
01:01:30là-dedans, en fait
01:01:32ça a été considéré comme une perte de temps par rapport
01:01:34à l'apprentissage d'autres disciplines
01:01:36c'est ça ? Est-ce qu'il y a eu un choix
01:01:38si vous voulez en disant oui on ne peut pas tout faire
01:01:40donc il faut choisir, donc on va choisir
01:01:42plutôt tel ou tel
01:01:44enseignement ?
01:01:46Est-ce que ça a été un choix ?
01:01:48Est-ce que c'est une politique délibérée
01:01:50d'abrutissement
01:01:52de la population ? Je ne sais pas
01:01:54il faudrait
01:01:56voir rentrer dans la tête
01:01:58des gens qui nous gouvernent pour le savoir
01:02:00Non mais le résultat de ça
01:02:02Le résultat de cela
01:02:04de cette politique effectivement
01:02:06c'est qu'on a une école
01:02:08extrêmement inégalitaire
01:02:10une des plus
01:02:12inégalitaires de l'OCDE
01:02:14avec une élite
01:02:16qui soit dans des écoles
01:02:18particulières, soit à la maison
01:02:20voilà
01:02:22fait ce qu'il faut faire
01:02:24et puis pour le reste
01:02:26on considère que ce n'est pas nécessaire
01:02:28les enfants des élites
01:02:30je peux vous le dire, eux
01:02:32ils apprennent par cœur
01:02:34ils savent leur table de multiplication
01:02:36par cœur, à Stanislas
01:02:38pour ne prendre que cet exemple
01:02:40on apprend par cœur
01:02:42et au lieu de se dire
01:02:44il faut absolument que
01:02:46dans toutes les autres écoles de France
01:02:48on transmette la même chose
01:02:50que ce qui est transmis aux élites
01:02:52eh bien
01:02:54pardonnez-moi mais on crache dessus
01:02:56on dit non le par cœur c'est nul
01:02:58on voit bien ce que ça donne
01:03:00c'est-à-dire que l'élite continue
01:03:02en contenant la carte solaire
01:03:04ou autre spitterfuge
01:03:06à effectivement faire un parcours d'excellence
01:03:08et les autres bien qu'ils se débrouillent
01:03:10Exactement, tout à fait
01:03:12on renforce les inégalités
01:03:14l'école en principe elle est là pour
01:03:16gommer des inégalités de classe
01:03:18permettre de faire
01:03:20en classe ce que d'autres
01:03:22enfants ont à la maison
01:03:24la lecture
01:03:26utiliser un vocabulaire soutenu
01:03:28les langues
01:03:30Voilà exactement
01:03:32et on fait
01:03:34exactement le contraire c'est-à-dire
01:03:36qu'on va à l'inverse de tout cela
01:03:38on est en opposition
01:03:40idéologique par rapport
01:03:42à ce qui est fait chez les élites
01:03:44Et pourtant ce sont ces gens-là qui font ça
01:03:46qui prônent le progressisme
01:03:48le plus exacerbé
01:03:50mais non, nous sommes nous des progressistes
01:03:52Oui, tout à fait
01:03:54c'est la soi-disant idée
01:03:56de l'école du futur
01:03:58une école moderne
01:04:00il y a quelque chose de très intéressant
01:04:02j'ai pris au hasard un programme
01:04:04le programme du cycle 2
01:04:06CP, CE1, CE2
01:04:08Qu'est-ce qui a marqué au début ?
01:04:10CP, CE1, CE2
01:04:12CP, CE1, oui c'est ça
01:04:147e, 6e, 5e
01:04:16il y a marqué
01:04:18apprendre à l'école
01:04:20c'est interroger le monde
01:04:22apprendre
01:04:24c'est interroger le monde
01:04:26je ne sais pas, il faudrait offrir un dictionnaire
01:04:28à ces gens-là
01:04:30apprendre ce n'est pas interroger
01:04:32si on ne fait qu'interroger
01:04:34on n'apprend pas
01:04:36apprendre c'est mémoriser
01:04:38des connaissances
01:04:40et ça aujourd'hui l'éducation nationale
01:04:42elle n'en veut pas
01:04:44que les profs apprennent aux élèves
01:04:46il y a cette interdiction
01:04:48il ne veut pas que les profs s'enseignent
01:04:50je crois qu'il y a le mot enseignant
01:04:52qu'on employait, non ?
01:04:54ça ne veut rien dire
01:04:56l'élève doit trouver tout seul
01:04:58dans une démarche inductive
01:05:00et puis on ne veut pas non plus
01:05:02que les élèves apprennent
01:05:04non, ils doivent interroger
01:05:06donc la mémorisation
01:05:08qui pourtant est nécessaire
01:05:10c'est écrit en marge sur blanc
01:05:12apprendre à l'école
01:05:14c'est interroger le monde, c'est écrit noir sur blanc
01:05:16et questionner le monde
01:05:18revient sans arrêt tout au long
01:05:20du programme, même le sport
01:05:22c'est questionner le monde, la musique
01:05:24c'est questionner le monde
01:05:26c'est intéressant
01:05:28Estéban, je crois que nous avons une auditrice
01:05:30exactement, qui nous appelle depuis Lyon
01:05:32c'est Lila qu'on retrouve, bonjour Lila
01:05:34bonjour monsieur Bercoff
01:05:38je voulais simplement dire
01:05:40je voulais poser ma question
01:05:42à votre invité
01:05:44que ce qu'elle a observé
01:05:46la façon dont les enfants tiennent le stylo
01:05:48c'est quelque chose qui m'a déjà interpellée
01:05:50depuis pas mal d'années
01:05:52en regardant les séries américaines
01:05:54et on regarde comment les américains
01:05:56justement tiennent leur stylo
01:05:58et comment eux, ils les font comme des proies
01:06:00mais de l'autre côté, déjà
01:06:02si elle a l'occasion, qu'elle regarde
01:06:04et elle verra qu'ils mettent bien le pouce sur les doigts
01:06:06enfin tout ce qu'elle a dit
01:06:08ma première, alors
01:06:10une question, elle a déjà répondu concernant
01:06:12les élites, ça m'a aussi interpellée
01:06:14je voulais savoir si les élites, elles
01:06:16elles maîtrisaient mieux
01:06:18ma première question c'est
01:06:20est-ce que les étudiants étrangers
01:06:22ont été plus disciplinés
01:06:24se débrouillent mieux avec la langue
01:06:26française, étant donné que souvent
01:06:28c'est par le dictionnaire et par la lecture
01:06:30qu'ils apprennent la langue
01:06:32ça c'est une première chose
01:06:34une seconde chose
01:06:36ils ont voulu au niveau éducation
01:06:38développer l'art oratoire
01:06:40le théâtre
01:06:42plutôt que l'écrit
01:06:44donc déjà on développe plus la façon
01:06:46dont les enfants vont s'exprimer
01:06:48et je voulais savoir
01:06:50si son livre
01:06:52où elle l'avait envoyé
01:06:54au garde des sceaux
01:06:56aux différents candidats
01:06:58qui se présentent et au président de la république
01:07:00alors d'abord
01:07:02on va commencer par ça, est-ce que vous avez
01:07:04envoyé votre livre à Henri Dupond-Moretti
01:07:06à Emmanuel Macron et aux autres
01:07:08ministres intègres ?
01:07:10Je l'avais envoyé à Brigitte Macron
01:07:12puisque comme elle est professeure de français
01:07:14je pensais que ça l'intéresserait
01:07:16je l'avais envoyé
01:07:18me semble-t-il à Gabriel Attal
01:07:20et à Papendiaï
01:07:22Vous avez eu des réponses ?
01:07:24Non, je n'ai pas eu
01:07:26que parfois des remerciements, je crois que
01:07:28Brigitte Macron remercie mais
01:07:30je n'ai pas eu d'écho
01:07:32Et puis pour la première question
01:07:34Vous avez répondu
01:07:36sur les étudiants étrangers
01:07:38Ah oui, les étudiants étrangers
01:07:40Alors moi
01:07:42j'enseigne dans une petite faculté
01:07:44où je n'ai pas suffisamment
01:07:46d'étudiants étrangers pour
01:07:48tirer des conclusions statistiques
01:07:50pour le moment. Ce que j'observe quand même
01:07:52et surtout en discutant beaucoup
01:07:54avec d'autres enseignants
01:07:56il y a quelque chose qui se dit
01:07:58de plus en plus, c'est que certains
01:08:00étudiants africains
01:08:02ont un niveau de français bien
01:08:04supérieur à nos étudiants
01:08:06à nous. Et j'ai pu
01:08:08le constater
01:08:10effectivement sur quelques étudiants
01:08:12pas tous, mais certains
01:08:14écrivent sur des groupes
01:08:16WhatsApp sans aucune
01:08:18faute de français, avec un
01:08:20vocabulaire très soutenu
01:08:22et je l'ai entendu dans des milieux très
01:08:24variés, écoles d'ingénieurs
01:08:26etc. Donc c'est tout à fait possible
01:08:28que oui, les étudiants
01:08:30étrangers bientôt parleront
01:08:32nettement mieux que les nôtres, si on continue
01:08:34comme ça. Parce qu'il y a une implication
01:08:36peut-être, une implication
01:08:38qu'on va en dire plus fort. Alors, il y a peu
01:08:40de photocopieuses en Afrique
01:08:42et pour l'instant
01:08:44pas trop d'écrans, ça commence
01:08:46parce que les multinationales
01:08:48On revient à votre cheval de bataille
01:08:50Je crois que nous avons
01:08:52Oui, avant de retrouver Yves, on a remarqué
01:08:54une dernière petite pause dans Berckhoff dans Tous les Etats
01:08:56On parle du niveau des étudiants
01:08:58en langue française. A tout de suite sur Sud Radio
01:09:02Sud Radio Berckhoff dans Tous les Etats
01:09:04midi 14h
01:09:06André Berckhoff
01:09:08Ici Sud Radio
01:09:12Les français parlent au français
01:09:16Je n'aime pas la blanquette de veau
01:09:18Je n'aime pas la blanquette
01:09:20de veau. Sud Radio
01:09:22Berckhoff dans Tous les Etats
01:09:2415h45 sur Sud Radio, nous sommes ensemble
01:09:26jusqu'à 14h avec André Berckhoff
01:09:28qui reçoit aujourd'hui Aude Denisot
01:09:30qui vient nous voir pour son livre Je le rappelle
01:09:32Pourquoi nos étudiants ne savent-ils plus
01:09:34écrire ? Aux éditions Henrik B
01:09:36On accueille Yves qui nous appelle depuis Arcachon
01:09:38Bonjour Yves
01:09:40Bonjour Madame Denisot, bonjour
01:09:42Monsieur Berckhoff. Oui, je voulais
01:09:44vous livrer une anecdote
01:09:46Au début des années 70
01:09:48j'étais élève ingénieur à Lille
01:09:50à Centrale Lille et mon épouse
01:09:52était en stage d'agrégation
01:09:54à Rouen, donc à l'époque
01:09:56il n'y avait pas de SMS, de MMS
01:09:58donc je lui ai écrivé des lettres d'amour
01:10:00et donc elle a
01:10:02reçu une de mes lettres d'amour, elle était en train
01:10:04de corriger un pacté de
01:10:06dictée de cinquième avec son stylo rouge
01:10:08et donc elle a lu ma lettre
01:10:10d'amour et 5 fautes, zéro
01:10:14Elle vous a envoyé
01:10:16zéro
01:10:18J'ai été reçu avec l'indulgence du jury
01:10:20puisqu'aujourd'hui j'ai 51 ans de mariage
01:10:22donc je ne m'en rends bien
01:10:24c'est mieux que zéro
01:10:26mais simplement ce que je voulais dire
01:10:28cette agrégée de lettres
01:10:30vous parliez tout à l'heure
01:10:32avec Madame Denisot du nombre
01:10:34de candidats reçus au bac
01:10:36en 64 quand nous avons eu
01:10:38notre bac tous les deux
01:10:40il y avait 46%
01:10:42de reçus au bac
01:10:44ce qui est la moitié exactement
01:10:46de ce qu'il y a aujourd'hui
01:10:48et mon épouse
01:10:50a été reçue à 16 ans
01:10:52avec mention bien
01:10:54cette enseignante
01:10:56je rends hommage
01:10:58à Madame Denisot, cette enseignante
01:11:00elle était en lycée
01:11:02au lycée Hoche
01:11:04à Versailles
01:11:06elle détectait en général
01:11:08sur la connaissance
01:11:10de la langue et la compréhension
01:11:12des textes donc des
01:11:14sujets aussi dans ce lycée
01:11:16qui est un lycée scientifique
01:11:18deux ans
01:11:20les capacités des élèves
01:11:22deux ans avant
01:11:24les profs de maths
01:11:26puisque la connaissance de la langue
01:11:28fonde véritablement
01:11:30la compréhension
01:11:32de l'intellect
01:11:34on pense en français
01:11:36on est bien d'accord
01:11:38merci de vos témoignages
01:11:40je suis content de savoir
01:11:42que même en mettant un zéro
01:11:44on peut tomber amoureux
01:11:46ça c'est une très très très bonne chose
01:11:48on était déjà amoureux
01:11:52merci Yves
01:11:54c'est Marc qui nous appelle depuis Béziers
01:11:56bonjour Marc
01:11:58bonjour André
01:12:00bonjour Madame
01:12:02j'écoutais l'émission et j'avais envie de rebondir
01:12:04lorsque Madame a dit
01:12:06que le principe maintenant
01:12:08c'était de s'interroger sur le monde
01:12:10et effectivement
01:12:12je trouve ça d'une stupidité
01:12:14monstre parce que
01:12:16dans ma conception
01:12:18l'éducation c'était de transmettre
01:12:20de la culture
01:12:22et après à partir de la culture on peut réfléchir
01:12:24mais comment peut-on s'interroger sur le monde
01:12:26ou réfléchir quand on n'a pas de base
01:12:28et c'est ce qui fait que
01:12:30maintenant les gens ont l'impression
01:12:32les nouvelles générations ont l'impression
01:12:34de réfléchir mais à partir de préjugés
01:12:36ou à partir de
01:12:38du sentiment
01:12:40des passions
01:12:42et non plus de la culture
01:12:44c'est l'émotionnel qui l'emporte complètement
01:12:46sur le rationnel ce qui est un peu embêtant
01:12:48effectivement
01:12:50heureusement qu'il y a beaucoup de jeunes quand même qui réfléchissent
01:12:52qui prennent le temps de réfléchir
01:12:54qui prennent le temps de la culture
01:12:56moi je crois qu'il faut rester quand même
01:12:58je dirais pessimiste
01:13:00optimiste avec modération
01:13:02mais quand même c'est important vous le savez
01:13:04justement mais je voulais parler de quelque chose
01:13:06par rapport à
01:13:08ce qu'on disait avec Aude Denisot
01:13:10vous avez hors antenne
01:13:12cité un chiffre
01:13:14quand même parler des émoluments
01:13:16parler de combien sont payés
01:13:18les professeurs
01:13:20ou les instituteurs
01:13:22et vous disiez un chiffre
01:13:24qui était assez frappant entre les années 80
01:13:26et 2024
01:13:28une quarantaine d'années
01:13:30qu'est-ce qui a changé par rapport
01:13:32au traitement ?
01:13:34Dans les années 80
01:13:36un enseignant
01:13:38certifié premier échelon
01:13:40gagnait
01:13:422,17 fois le SMIC
01:13:44aujourd'hui
01:13:462023
01:13:48c'est 1,17
01:13:50donc il y a eu une chute
01:13:52de la rémunération des enseignants
01:13:54en général
01:13:56bien sûr une chute importante
01:13:58parce que
01:14:00aujourd'hui grosso modo un certifié
01:14:02premier échelon il gagne à peu près
01:14:04200 euros brut de plus
01:14:06que le SMIC, c'est pas beaucoup
01:14:08200 euros brut de plus
01:14:10alors que dans les années 80
01:14:122,17
01:14:14là on est sur le double du SMIC
01:14:16donc à un niveau égal
01:14:18à un niveau égal
01:14:20ce sont des études
01:14:22d'un statisticien Lucas Chancel
01:14:24qui publie tout ça sur internet
01:14:26et ça met en évidence
01:14:28ce décrochage total
01:14:30mais pourtant on dit partout
01:14:32que le budget de l'éducation nationale
01:14:34n'a pas du tout été raboté
01:14:36alors je ne sais pas
01:14:38on n'a pas les chiffres
01:14:40peut-être mais en tout cas la rémunération
01:14:42oui énormément
01:14:44et c'est ce qui explique cette crise des vocations
01:14:46et cette crise de l'autorité
01:14:48comment voulez-vous avoir de l'autorité
01:14:50quand vous êtes payé le SMIC
01:14:52voilà
01:14:54alors c'est pas votre sujet
01:14:56de l'ISO mais est-ce que
01:14:58dans ce que vous décrivez
01:15:00le fait que vous savez
01:15:02dans certains
01:15:04alors c'est plutôt lycées et écoles que les universités
01:15:06bien sûr
01:15:08qu'il y a de la violence, qu'il y a du désordre
01:15:10qu'il y a des profs qui ne peuvent plus
01:15:12aller faire leurs cours parce qu'ils ont la boule au ventre
01:15:14et on les menace
01:15:16on les menace de mort etc
01:15:18est-ce que vous pensez que quelque part
01:15:20même pas inconsciemment
01:15:22qu'on se dit bon ce qu'on veut maintenant
01:15:24c'est d'avoir le moins de difficultés possibles
01:15:26on va essayer
01:15:28de survivre
01:15:30est-ce que ça peut être
01:15:32il peut y avoir une dimension liée à cette espèce de
01:15:34baisse de niveau ou pas
01:15:36à votre avis
01:15:38oui mais ce n'est pas le problème
01:15:40principal
01:15:42les étudiants que je reçois dans mon université
01:15:44nous sommes
01:15:46à la campagne
01:15:48pour tout dire surtout j'enseigne principalement
01:15:50en Mayenne
01:15:52et donc il n'y a pas de problème
01:15:54de graves, de violences, de menaces
01:15:56il y en a mais voilà
01:15:58je pense que ces questions d'autorité
01:16:00sont importantes
01:16:02mais pour moi ce n'est
01:16:04pas le seul problème
01:16:06que nous avons
01:16:08il y a des lycées dans lesquels il n'y a aucun
01:16:10problème d'autorité et pourtant
01:16:12les élèves en sortent très moyens
01:16:14très moyens
01:16:16c'est étonnant parce que
01:16:18vous parlez des émoluments
01:16:20mais est-ce qu'il n'y a pas une négligence
01:16:22de la part d'un certain nombre d'enseignants
01:16:24s'agissons
01:16:26de l'apprentissage
01:16:28on ne parle pas d'autorité
01:16:30vous dites qu'il y a des lycées
01:16:32ou des écoles où ça se passe très bien et heureusement
01:16:34où il n'y a pas de violences spéciales
01:16:36et pourtant le niveau n'est pas
01:16:38mais à cause
01:16:40du ministère
01:16:42c'est le ministère qui donne des consignes
01:16:44stupides
01:16:46des méthodes pédagogiques
01:16:48complètement révolues
01:16:50qui continuent avec des marottes
01:16:52dont tout le monde a montré
01:16:54qu'elles ne servaient à rien
01:16:56par exemple la méthode
01:16:58inductive que j'évoquais tout à l'heure
01:17:00ou le test de fluence
01:17:02pour mesurer le niveau de lecture
01:17:04des enfants
01:17:06le test de fluence
01:17:08le test de fluence
01:17:10a été inventé
01:17:12par un hurluberlu dans les années 60
01:17:14quelqu'un qui s'est intéressé à la pédagogie
01:17:16il a dit que pour mesurer
01:17:18le niveau de lecture des enfants
01:17:20il fallait les faire lire le plus vite possible
01:17:22sans mettre le ton
01:17:24sans mettre la ponctuation
01:17:26c'est parfait ça
01:17:28c'est comme ça que vous pouvez mesurer le niveau de lecture
01:17:30aujourd'hui c'est ce test
01:17:32qui est utilisé dans les écoles
01:17:34pour mesurer le niveau de lecture
01:17:36des enfants
01:17:38moi j'ai fait ce test sans savoir ce que c'était
01:17:40j'avais
01:17:42complètement raté, j'avais en dessous de la moyenne
01:17:44des élèves de 6ème
01:17:46il y a quelque chose qui cloche
01:17:48c'est à dire que si je gagne au test de fluence
01:17:50par exemple, récemment j'ai repensé
01:17:52à Asma en 1998, Asma a été l'une des élèves
01:17:54les plus faibles de ma classe de terminale
01:17:56cet été au lycée François Millon
01:17:58un petit peu plus vite peut-être
01:18:00je suis recalé André
01:18:02je suis recalé
01:18:04c'est fou ça, c'est utilisé encore
01:18:06c'est utilisé encore
01:18:08pourtant il y a des études
01:18:10qui ont dit c'est absurde
01:18:12d'autant plus qu'on sait qu'aujourd'hui
01:18:14le problème des jeunes c'est précisément
01:18:16qu'ils parlent trop vite
01:18:18à quoi ça sert ?
01:18:20et le ministère continue
01:18:22avec ce test de fluence
01:18:24et t'as d'autres outils complètement
01:18:26saugrenus
01:18:28c'est ubuesque
01:18:30et je pense que les enseignants
01:18:32ne sont pas coupables
01:18:34ils font ce qu'on leur dit de faire
01:18:36ils ont peur de l'inspecteur
01:18:40alors bien sûr il y a quelques enseignants
01:18:42qui ne font pas leur travail
01:18:44mais dans la majorité
01:18:46ils sont investis, ils sont courageux
01:18:48on leur demande de faire ce programme
01:18:50et ils le font
01:18:52et ces méthodes
01:18:54on n'est pas sortis de l'auberge
01:18:56chère Denise O
01:18:58en tout cas, vraiment, lisez
01:19:00pourquoi nos étudiants ne savent-ils plus écrire
01:19:02parce que c'est fondamental
01:19:04c'est fondamental pour tout, pour nos enfants
01:19:06pour l'avenir
01:19:08mais même pour le présent
01:19:10c'est vrai
01:19:12comment peut-on parler
01:19:14si on ne sait pas de quoi on parle
01:19:16et comment on parle
01:19:18c'est bien ça
01:19:20ce manque de vocabulaire
01:19:22qui est crucial
01:19:24et attention à ces discours
01:19:26qui nous disent que tout va bien
01:19:28la langue française évolue, c'est normal
01:19:30oui la langue française évolue
01:19:32mais elle évolue sur le long terme
01:19:34c'est certain, dans 50 ans
01:19:36nous ne parlerons pas comme aujourd'hui
01:19:38mais nous nous formons des jeunes
01:19:40qui seront dans la vie professionnelle
01:19:42demain
01:19:44et les professionnels nous demandent
01:19:46et je vous dis d'ailleurs de commencer le premier cours
01:19:48tout va très bien madame la marquise
01:19:50et savez-vous comment ça s'écrit ?
01:19:52M-A-R-K-I-Z
01:19:54madame la marquise
01:19:56et en tout cas, on vous conseille de lire ce livre
01:19:58Pourquoi nos étudiants ne savent-ils plus lire
01:20:00c'est aux éditions, plus écrire, pardon
01:20:02vous me faites mal anglais aussi
01:20:04aux éditions
01:20:06M-A-R-K-I-Z
01:20:08M-A-R-K-I-Z
01:20:10M-A-R-K-I-Z
01:20:12M-A-R-K-I-Z
01:20:14M-A-R-K-I-Z
01:20:16M-A-R-K-I-Z
01:20:18M-A-R-K-I-Z
01:20:20M-A-R-K-I-Z
01:20:22M-A-R-K-I-Z
01:20:24M-A-R-K-I-Z
01:20:26M-A-R-K-I-Z
01:20:28M-A-R-K-I-Z
01:20:30M-A-R-K-I-Z
01:20:32Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org

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