Avec Véronique Le Floc'h, présidente de la Coordination Rurale de France ; Jean-Paul Pelras, journaliste spécialiste de l'agriculture ; Franck De Vita, avocat au barreau de Nice ; Mitch Méner, membre de l'Arpac (Association pour le rétablissement du port d'arme citoyen) ; Anne Toulouse, journaliste spécialiste des États-Unis, auteure de "L'art de Trumper" publié aux éditions du Rocher ; Gérard Olivier, journaliste franco-américain, auteur de "Kover Up" publié aux éditions Konfident.
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00:00:00 [Musique]
00:00:02 Sud Radio dans tous ses états, Stéphanie Demerue.
00:00:05 [Musique]
00:00:07 Je suis très heureuse de vous retrouver jusqu'à 14h en direct sur Sud Radio.
00:00:12 Un coucou toujours à notre amie André qui poursuit sa convalescence.
00:00:16 Au sommaire de ce midi 14h, la mobilisation des agriculteurs
00:00:20 qui reprend plus belle à 3 jours du Salon de l'Agriculture.
00:00:22 Gabriel Attal a fait ce matin une série d'annonces.
00:00:25 Est-ce que ça a rassuré ?
00:00:26 On en parlera avec la présidente de la Confédération Rurale
00:00:30 qui sera avec nous dans quelques instants.
00:00:33 Dans sa balance pas mal sur Sud Radio,
00:00:37 on vous parle aujourd'hui d'un sujet encore tabou
00:00:39 mais qui fait de plus en plus d'adeptes, l'autodéfense.
00:00:43 On sera avec un militant de l'ARPAC,
00:00:45 association qui milite pour le rétablissement du port d'armes citoyen.
00:00:49 Faut-il égaliser le port d'armes en France ?
00:00:51 Comment mieux encadrer la légitime défense ?
00:00:53 Un avocat pénaliste sera avec nous également.
00:00:55 Et vous nous direz, chers auditeurs, ce que vous en pensez.
00:00:59 Et puis dans notre face-à-face aujourd'hui à 13h,
00:01:01 on s'intéressera aux élections américaines.
00:01:03 À quoi doit-on s'attendre à quelques semaines du Super Tuesday ?
00:01:07 Doit-on craindre les retours de Donald Trump et de Joe Biden
00:01:11 pour le monde entier, pour la planète ?
00:01:13 La spécialiste des Etats-Unis, Anne Toulouse,
00:01:15 et le journaliste franco-américain Gérald Olivier seront avec nous.
00:01:20 Et puis comme tous les jours, pour réagir, pour intervenir,
00:01:22 0 826 300 300 Emmanuel vous attend au Standard.
00:01:26 A tout de suite sur Sud Radio.
00:01:27 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:01:31 On a une grande famille sur Sud Radio et je suis très très fier d'en faire partie.
00:01:36 Sud Radio, parlons vrai.
00:01:38 Sud Radio dans tous ses états.
00:01:42 Le fait du jour.
00:01:44 Rôle d'Alain Delon, on en j'ai nommé le Premier ministre,
00:01:47 Gabriel Attal ce matin à destination des agriculteurs.
00:01:51 Nous ne mentirons pas, nous ne trahirons pas, il le jure le Premier ministre.
00:01:55 On va en parler, on va voir comment c'est accueilli par,
00:01:58 notamment la coordination rurale.
00:02:01 On sera avec Véronique Lefloch dans quelques secondes,
00:02:04 également pour nous accompagner sur ce débat sur les agriculteurs.
00:02:08 Jean-Paul Pelleras, journaliste spécialiste de l'agriculture,
00:02:11 bonjour à tous les deux.
00:02:12 On commence par vous Véronique Lefloch.
00:02:15 Vous avez été rassurée par le Premier ministre ce matin ?
00:02:19 Bonjour, alors je dirais que c'est insuffisant et qu'il peut mieux faire.
00:02:24 Sur tout ce qui concerne la trésorerie, on est loin du compte.
00:02:28 On avait, nous, pour ambition de ne laisser personne sur le bord de la route.
00:02:33 Or, aujourd'hui, ces garanties ne sont pas apportées.
00:02:37 Quand il parle de prêts garantis pour les viticulteurs, pour l'Occitanie
00:02:43 et pour les jeunes qui vont s'installer,
00:02:46 pour nous, il faut élargir à tout le monde.
00:02:49 On sait très bien que les enveloppes qui ont été promises
00:02:54 et qui commencent à arriver, mais il a annoncé des chiffres
00:02:57 qui sont encore très faibles, ne sauveront pas tous les agriculteurs.
00:03:01 Donc, là-dessus, il peut mieux faire. Insuffisant.
00:03:04 Pour tout ce qui est revenus, apporter des revenus dans nos exploitations,
00:03:09 là-dessus, c'est la même chose.
00:03:12 EGalim n'a pas marché, EGalim ne marche pas.
00:03:15 Il faudra certes des contrôles, c'est très bien,
00:03:18 mais il faut aussi contrôler les produits qui sortent des industries agroalimentaires
00:03:22 et qui sont à destination de l'exportation.
00:03:25 Et ça, il n'est pas question que ces exports puissent se faire sur le dos des producteurs,
00:03:31 parce qu'ils ne payent pas la matière au juste prix.
00:03:35 Gabriel Attal a dit qu'on exportait deux fois ce que nous avions besoin
00:03:40 en termes de consommation sur notre territoire.
00:03:43 Que se fait-il alors qu'un poulet sur deux, qu'un steak sur quatre soient d'importation ?
00:03:48 Donc, insuffisant.
00:03:50 On va en parler justement de ces importations, parce que c'est très intéressant.
00:03:54 On va s'arrêter quelques instants sur la loi EGalim,
00:03:56 parce que c'était l'un de vos points importants,
00:03:58 cette rémunération à destination des agriculteurs.
00:04:01 Gabriel Attal a dit qu'elle serait renforcée, contrôlée.
00:04:06 On ne vous trahira pas, il vous dit.
00:04:08 C'est vrai que ça met du temps.
00:04:10 On nous a encore annoncé une mission.
00:04:12 C'est quelque chose de très français.
00:04:14 Les commissions, les missions.
00:04:16 C'est vrai qu'on a du mal à penser à pourquoi on n'agit pas directement.
00:04:21 Mais ça, vous n'avez pas de confiance,
00:04:23 vous n'accordez pas de crédit à ce qu'a dit le Premier ministre ?
00:04:26 Écoutez, ça fait un mois bientôt que ça dure.
00:04:33 On pourra faire autant d'échanges qu'il voudra.
00:04:38 On a l'impression qu'on n'est pas sur le même registre.
00:04:42 Il parle de souveraineté agricole, alimentaire française.
00:04:47 Le Président de la République vous parle de souveraineté alimentaire à l'échelle de l'Europe.
00:04:52 On sait très bien que la définition qui va ressortir dans le projet de loi d'orientation agricole
00:04:58 est une définition très large qui ne peut pas satisfaire aucun agriculteur sur le territoire français.
00:05:05 Donc comment nous rassurer, comment ne pas nous mentir,
00:05:08 comment ne pas se sentir trahi alors même qu'on nous parle de produire plus et protéger ?
00:05:15 Produire plus pour qui ? Pour encore se mettre en concurrence ?
00:05:19 Produire plus sans diminuer les importations ?
00:05:22 Franchement, quand je dis "peu mieux faire", "non rassurant",
00:05:25 c'est vraiment ce que je pense parce que c'est le message que je fais passer aux agriculteurs sur le terrain.
00:05:30 Vous lui avez fait passer ce message parce que vous avez été invité à Matignon.
00:05:33 Je crois que vous vous êtes pas rendu sur place. Pourquoi ?
00:05:37 Je ne me suis pas rendu parce que se faire inviter la veille au soir,
00:05:41 quand vous avez une exploitation, vous avez d'autres obligations et c'était malheureusement impossible.
00:05:46 Que ça soit pour moi, ma première vice-présidente, secrétaire générale,
00:05:51 je vois très bien que ça n'aurait rien changé.
00:05:55 Vous n'avez pas été en revanche invité chez Emmanuel Macron,
00:05:59 comme l'a été la FNSEA et les jeunes agriculteurs.
00:06:02 Ça vous agace ? C'est un manque de considération pour votre syndicat, ce que vous représentez ?
00:06:08 Nous avons été reçus par Emmanuel Macron la semaine passée, mercredi 14 février.
00:06:14 Là encore, il est temps de tourner la page de ces histoires de syndicalisme.
00:06:21 Soit on y va tous ensemble, une table ronde, une intersyndicale,
00:06:26 on l'a appelée, je l'ai annoncée sur tous les plateaux dès le départ.
00:06:30 Comment peut-on construire si nous ne nous mettons pas tous d'accord ensemble pour aller de l'avant ?
00:06:37 Ça vous agace justement que tout le monde ne soit pas en même temps ?
00:06:41 Comment on se l'explique ? Forcément c'est plus compliqué de parler d'une même voix
00:06:45 quand les réunions sont dissociées à chaque fois.
00:06:49 Je pense qu'il y a derrière tout ça une certaine fierté du syndicat majoritaire, de la FNSEA,
00:06:56 de garder le leadership, de ne pas se faire doubler.
00:07:00 Moi, peu importe, je ne m'attribuerai pas des victoires,
00:07:03 même si je suis satisfaite d'entendre aujourd'hui que trois quarts des mesures
00:07:07 qui étaient dans le projet de loi de compétitivité pour un choc de la ferme France,
00:07:12 présentée il y a près d'un an par les sénateurs, sont aujourd'hui des mesures reprises.
00:07:17 Nous, dès le départ, nous avions dit qu'il n'y avait pas besoin de projet de loi d'orientation agricole
00:07:23 sauf à s'appuyer sur ce travail qui était déjà bien avancé, bien abouti.
00:07:27 Donc arrêtons d'essayer d'avoir ses propres victoires,
00:07:33 prenons ce qui est bon, avançons sur ce qui est déjà concret.
00:07:37 Qu'est-ce qui est déjà concret justement ? Qu'est-ce qui est acquis pour vous et qu'est-ce qui ne l'est pas ?
00:07:42 Alors déjà, tout ce qui est versement de trésorerie, je dirais, ça c'est de l'argent qui est dû.
00:07:49 Il parle de 99% des aides de l'APAC. Non, c'est seulement des paiements de base.
00:07:55 Il reste tous les paiements bio. Donc ça, ça n'est pas acquis.
00:07:58 On a quand même une catégorie de producteurs qui sont aujourd'hui engagés dans des démarches
00:08:04 voulues et par nos politiques et par la société en général.
00:08:08 Et aujourd'hui, ces agriculteurs-là n'auront pas encore touché les aides de l'APAC en lien avec la production bio.
00:08:15 Toutes les mesures agro-environnementales ne seront payées qu'au mois de mars.
00:08:19 Donc on ne peut pas dire que les paiements sont à jour.
00:08:22 Alors le gouvernement dit le contraire, qu'elles ont été touchées justement ces aides de l'APAC.
00:08:27 Alors justement, il ne parle pas des aides en production bio et en mesures agro-environnementales.
00:08:34 Celles-là, on le sait très bien, ne viendront qu'au mois de mars.
00:08:38 Ce qui aurait été judicieux de faire, c'était d'annoncer un avancement de leurs versements.
00:08:44 Là, il y aurait eu un effet concret pour certains producteurs.
00:08:48 Jean-Paul Pelleras, vous êtes journaliste spécialiste de l'agriculture.
00:08:52 Manifestement, la coordination rurale n'est pas satisfaite de ces annonces de Gabriel Attal,
00:08:59 qui a renforcé celles précédemment annoncées. Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:09:03 Écoutez, déjà bonjour. Et ce qu'a évoqué Véronique Lefloch,
00:09:09 quand Attal dit qu'on exporte deux fois ce qui est nécessaire pour les Français,
00:09:15 il faut le rappeler, 71% des fruits sont importés, 28% des légumes, 53% la viande d'aubine, 42% de la volaille, 20% la viande de bovine.
00:09:24 Et à côté de ça, en Ukraine, le salaire mensuel est de 375 euros par mois.
00:09:30 Au Brésil, il est de 417 euros. Au Maroc, il est de 359 euros.
00:09:35 Tout par-delà. C'est le pouvoir d'achat infini qui commande.
00:09:41 C'est le moindisan social aujourd'hui dans ce monde qui est aux manettes.
00:09:46 On aura beau faire toutes les lois égalies, mais tout ce qu'on voudra, c'est le jeu de la demande.
00:09:53 L'agriculteur français sera désormais, et il faut le regretter, toujours trop cher.
00:09:59 - Vous parlez du salaire ukrainien, Jean-Paul Pelleras, vous ne parlez pas des droits de douane favorables à l'Ukraine qui n'ont pas été retirés.
00:10:08 C'est vrai que c'est une raison louable en soutien à la guerre, mais ça profite, on le sait, à 90%, notamment dans la volaille, à un oligarque ukrainien.
00:10:20 Personne n'en parle jamais.
00:10:22 - Bien sûr, on peut évoquer tout ça. Vous prenez le secteur des fruits et légumes, je connais bien, je suis déçu.
00:10:28 - De la volaille, notamment le poulet.
00:10:31 - C'est la même chose. Pendant des années, on a laissé faire les accords de libre-échange avec le Maghreb.
00:10:37 Nous, on emporte la main-d'oeuvre à 5 euros par jour.
00:10:39 Qui s'est indigné de ça ? Aujourd'hui, on assiste à une répartition, et le phénomène ukrainien en fait partie,
00:10:47 à une répartition des productions en Europe et dans le monde, parce que c'est vraiment ce qui est en train de se passer.
00:10:53 En 1957, quand le traité de Rome a été signé, il a été décidé que les fruits et les légumes allaient être produits dans le sud de la Méditerranée.
00:11:01 C'est l'Espagne, c'est le Portugal, et puis c'est les pays du Méditerranée.
00:11:03 Et on a ruiné la filière aux fruits et légumes.
00:11:06 Vous allez dans les Pyrénées-Orientales, vous allez dans le Gard, il n'y a quasiment plus de producteurs de fruits et légumes.
00:11:12 Il va se passer pareil avec des producteurs de boulaye, avec les éleveurs et une viande qui va inévitablement venir du Mercosur, c'est de la géopolitique.
00:11:22 Justement, le Mercosur, Gabriel Attal a dit "on n'est pas d'accord, on va revoir ça".
00:11:29 Mais enfin, c'est vrai qu'en attendant, au Parlement européen, c'est Pascal Canfin, le père du pacte Green, du pacte Vert, qui l'a voté.
00:11:38 C'est vrai qu'on ne sait pas qui croire.
00:11:40 Est-ce que, Véronique Lefloch, vous faites confiance à Gabriel Attal quand il vous explique qu'il est contre ce Mercosur
00:11:46 et qu'Emmanuel Macron va porter la bonne parole au Parlement européen ?
00:11:51 Ce qui est difficile à croire, c'est que si la France n'était pas favorable ou ne signait pas cet accord, tous les autres pays suivraient justement la France.
00:12:01 Or, ce qu'on leur a mis en avant, c'est bien les politiques agricoles qui sont menées par ces pays du Mercosur, que ce soit le Brésil, l'Argentine.
00:12:09 Depuis déjà quelques années, ils ont commencé à développer leur production pour augmenter leurs exportations, suivant leur plan à eux,
00:12:17 de 30 à 40 % suivant les productions, que ce soit le porc, le bœuf ou la volaille.
00:12:22 Donc c'est bien pour les exporter.
00:12:24 Donc ça viendra bien quelque part.
00:12:26 Et là où nous, on ne peut pas concevoir, c'est quand on parle de normes, de close-miroir,
00:12:31 ou même pour d'autres secteurs de l'économie, des normes CE, ces produits ne seraient pas en normes CE.
00:12:37 Donc pourquoi ? Ils pourraient pénétrer notre marché.
00:12:40 Comment on peut instaurer cette concurrence déloyale ?
00:12:43 Alors même, eux, Gabriel Attal avait parlé d'exception agricole française,
00:12:49 qu'il l'adopte au niveau déjà pour toutes les agricultures et qu'on se protège.
00:12:54 - Jean-Paul Pelleras, ça, ça va être effectif, parce que c'est ça le problème en réalité, on est d'accord.
00:13:01 Tant qu'il n'y aura pas de réciprocité, ces fameuses close-miroirs, on ne va pas s'en sortir.
00:13:07 - Oui, surtout qu'avec le farm plus fort, on exige, on diminue nos productions, etc.
00:13:14 Il y a toujours ce dogme environnementaliste qui continue de peser.
00:13:18 Je crois que, honnêtement, ce qu'il faut aujourd'hui, pour le gouvernement,
00:13:23 peut-être même pour certains responsables professionnels,
00:13:26 ce qu'ils souhaitent, c'est que le salon d'agriculture se passe du mieux possible.
00:13:30 Et à partir de là, après on verra.
00:13:34 Et on ne verra pas grand-chose, à mon avis.
00:13:36 On reprendra les mêmes, on va recommencer.
00:13:39 10 millions d'agriculteurs au lendemain de la guerre, 400 000 aujourd'hui.
00:13:43 J'avais écrit dans Le Point il y a quelques temps, dans 20 ans, les agriculteurs français auront disparu.
00:13:48 S'il en reste 100 000, on en reparlera.
00:13:51 - Il y a aussi le coût pour les consommateurs, parce que c'est vrai qu'il y a un gros soutien des Français,
00:13:57 évidemment légitime en faveur des agriculteurs,
00:14:00 mais ce qu'on sait moins, c'est qu'au final, au supermarché, on achète le produit le moins cher.
00:14:04 Comment vous pouvez lutter ?
00:14:06 - C'est le pouvoir d'achat. La grande distribution gilule l'inflation,
00:14:10 avec la bénédiction des gouvernements successifs.
00:14:12 C'est comme ça, et ce sera toujours comme ça.
00:14:14 - Mais comment vous expliquez bêtement que des fruits soient plus chers,
00:14:17 des fruits français soient plus chers que des fruits espagnols au supermarché ?
00:14:21 Alors la question est naïve, et on en a parlé 50 fois, mais enfin, on a toujours du mal à comprendre.
00:14:26 - Parce que c'est le coût de production.
00:14:29 Vous avez de ce côté-ci des Pyrénées esmiques,
00:14:33 qui est le double de celui qui est appliqué en Espagne, à un moment donné, et puis le Maroc, etc.
00:14:39 - Et on s'en sort comment de ça justement, Jean-Paul Pelleras ?
00:14:42 - Parce qu'il fallait une harmonisation des charges,
00:14:45 on savait comment elles servaient, avec les disparités monétaires,
00:14:48 bon, mais on n'en est plus là, fiscales, sociales, même environnementales.
00:14:51 A partir de là, tant qu'il n'y aura pas cette harmonisation,
00:14:54 ne parlons même pas des pays extra-européens,
00:14:59 parlons déjà de l'Europe, elle n'existe pas.
00:15:02 Vous avez du simple double, vous prenez la Pologne, c'est 3 fois moins cher qu'en France.
00:15:08 Je ne suis pas pour dire qu'il faut baisser le salaire minimum des salariés en France, loin de là.
00:15:15 - Vous allez avoir des problèmes, Thierry.
00:15:18 - Mais il faut rehausser, il faut que les pays rehaussent quand ils rémunéreront leurs mains d'œuvre,
00:15:23 comme les agriculteurs français rémunèrent la leur.
00:15:26 Et bien écoutez, comme on dit depuis toujours, à charge égale, on ne craint personne.
00:15:30 - Véronique Lefloquante, on entend le Premier ministre ce matin
00:15:33 qui s'est aussi engagé à faciliter l'attribution de visas
00:15:36 pour que les saisonniers étrangers viennent travailler dans les fermes françaises,
00:15:39 en déclarant cette production agricole comme secteur en tension.
00:15:43 Vous êtes d'accord, vous, sur le terrain, dans les exploitations,
00:15:47 on manque à ce point-là de personnel ?
00:15:50 - L'agriculture était déjà reconnue comme un secteur en tension dans certaines régions
00:15:55 et donc ça a facilité le recours à de la main d'œuvre étrangère.
00:15:59 L'élargir à tout le territoire national, c'est une bonne chose.
00:16:02 Maintenant, c'est problématique de savoir que nous avons un pays
00:16:07 avec des personnes qui ne travaillent pas et qui ne sont pas attirées par ce métier,
00:16:13 ne serait-ce que par les conditions de travail qui pourtant sont en plein air
00:16:19 mais oui, on a besoin de ce recours.
00:16:22 Pour autant, ce qu'il ne dit pas, c'est que c'est tellement encadré
00:16:26 par aujourd'hui le ministère de l'Intérieur et ceux depuis 2021
00:16:30 qu'on n'a pas forcément dans nos exploitations les salariés au moment où il faudrait
00:16:36 et on perd des récoltes aussi.
00:16:38 - Jean-Paul Pelleras, sur ce point ?
00:16:40 - Oui, écoutez, bon là, je n'ai pas tellement d'avis.
00:16:43 Je pense qu'aujourd'hui, ce qu'il faut privilégier, c'est évidemment la main d'œuvre nationale.
00:16:47 Après, le problème, c'est que les secteurs en tension,
00:16:50 comme ce sont les secteurs des fruits et légumes,
00:16:52 ils ont souvent du mal à trouver de la main d'œuvre.
00:16:54 Effectivement, ça, c'est un véritable problème.
00:16:58 Pour ces secteurs-là, il y a ce problème-là et puis on n'en parle jamais,
00:17:02 mais ce sont des secteurs qui n'ont aucun amortisseur économique
00:17:06 et qui ne bénéficient pas d'aide à produire,
00:17:08 contrairement au secteur des grandes cultures, il faut le dire aussi.
00:17:11 Ça, on n'en parle jamais.
00:17:12 Et que fruits, légumes, veines, bon, eh bien, à part quantiser l'investissement,
00:17:16 l'investissement, il faut qu'il y ait un soutien, sinon il n'y a pas d'aide à produire.
00:17:19 Et à côté de ça, ce sont les plus gros pourvoyeurs de main d'œuvre.
00:17:22 Et donc, il faut bien, à un moment donné, intervenir sur les charges
00:17:26 ou je ne sais pas de quelle manière, sinon là, on finit de creuser
00:17:30 ce qui se passe avec nos premiers concurrents.
00:17:32 Véronique Lefloch, dernière question.
00:17:34 Mobilisation, ce week-end, vous comptiez venir avec vos tracteurs à Paris.
00:17:38 Est-ce que ça sera toujours le cas ?
00:17:41 Oui, c'est prévu, c'est bien engagé.
00:17:43 Je pense qu'ils sont de plus en plus nombreux.
00:17:46 Et ceux qui viennent des différentes régions sont aussi mobilisés pour venir en car.
00:17:51 Donc, c'est l'occasion de démontrer notre solidarité entre nous tous
00:17:58 et de se réconforter et puis de se dire, le combat, c'est le combat du moment.
00:18:04 Et il vaut la peine d'être vécu parce qu'on n'en est qu'à ses débuts.
00:18:08 Vous serez rejoint justement par les autres syndicats ?
00:18:11 Écoutez, j'aurais pu être rappelée parce que les idées se rejoignent
00:18:17 tous vers Paris.
00:18:19 Donc, allons-y tous ensemble et l'union fait la force.
00:18:23 Merci en tout cas Véronique Lefloch.
00:18:25 Merci à vous également Jean-Paul Pelleras.
00:18:28 Merci à tous les deux d'avoir été avec nous.
00:18:30 On marque une courte pause sur Sud Radio.
00:18:32 On se retrouve dans un instant pour un tout autre sujet
00:18:34 mais qui fait beaucoup parler, c'est l'auto-défense.
00:18:37 Êtes-vous prêts à légaliser le port d'âme, à vous ré-armer, à faire justice vous-même ?
00:18:42 On en parle dans un instant sur Sud Radio avec nos invités.
00:18:44 A tout de suite et puis 0826 300 300 pour réagir sur Sud Radio.
00:18:48 Oui, les Français sont de plus en plus attirés par l'auto-défense armée.
00:19:06 Les chiffres tendent en tout cas à le montrer.
00:19:08 Les clubs de tir ont vu le nombre de leurs adhérents exploser.
00:19:11 Pas forcément que pour la beauté du sport.
00:19:14 Plus de 70% en 10 ans officiellement, justement pour pratiquer le tir sportif.
00:19:19 Mais souvent l'objectif est en réalité beaucoup plus tabou,
00:19:23 celui de se protéger, comme ils disent, au cas où.
00:19:26 On en parle aujourd'hui avec Mitch Menet,
00:19:30 président de l'ARPAC, Association pour le Rétablissement du Port d'Arme Citoyen.
00:19:34 On sera aussi avec un avocat parce que cet éclairage, évidemment, est éminemment important.
00:19:39 Vous l'imaginez, c'est très encadré.
00:19:41 Il y a aussi la question de la légitime défense dont on parlera.
00:19:45 Bonjour Franck De Vita. Bonjour Mitch Menet.
00:19:49 Je le disais, l'ARPAC, Association pour le Rétablissement du Port d'Arme Citoyen.
00:19:53 Alors on le précise tout de suite, en aucun cas vous n'appelez à transgresser la loi française,
00:19:58 qui est très claire sur le sujet.
00:20:00 Vous êtes une association transpartisane, apolitique,
00:20:04 mais vous, vous estimez que le rétablissement du port d'armes citoyen
00:20:08 est non seulement une nécessité, mais une priorité, Mitch.
00:20:12 Tout à fait.
00:20:14 C'est une priorité pour que les citoyens français aient en fait les moyens de l'autopréservation
00:20:20 lorsqu'ils sont confrontés aux dangers.
00:20:22 Puis c'est également une priorité d'ordre un petit peu plus philosophique
00:20:26 puisque le citoyen, s'il est le réel souverain du pays, alors c'est lui qui doit être armé.
00:20:32 Donc il y a une double dimension.
00:20:36 Il y a une dimension effectivement de la sécurité individuelle,
00:20:39 que chacun doit pouvoir stopper la menace lorsqu'il est confronté,
00:20:43 et également être le réel souverain du pays, c'est-à-dire celui qui a l'ultima ratio.
00:20:49 Pourquoi vous estimez aujourd'hui que c'est une nécessité, une priorité ?
00:20:54 Vous vous sentez en danger ?
00:20:56 Alors moi je ne me sens pas particulièrement en danger au quotidien.
00:21:00 Je n'attends pas de me sentir en danger d'accident routier pour mettre ma ceinture
00:21:07 ou je n'attends pas d'être en danger d'incendie pour avoir un extincteur dans un bâtiment que j'occupe.
00:21:12 Donc ce n'est pas une question de se sentir en danger de paranoïa.
00:21:16 Là on ne parle pas de quelque chose d'impulsif.
00:21:20 On parle de quelque chose de raisonné et de profondément réfléchi.
00:21:24 Réfléchi, alors dans quel cadre ? Parce que j'imagine que vous avez un cadre.
00:21:30 Prenez par exemple, dans un cadre purement juridique,
00:21:35 puisqu'on a la chance d'être en présence d'un avocat,
00:21:38 le droit moderne a été extrêmement influencé par Cesare Beccaria,
00:21:44 le célèbre penseur italien,
00:21:47 qui a expliqué pourquoi il ne fallait pas torturer dans le cadre de la justice,
00:21:51 qui était un des premiers défenseurs de l'abolition de la peine de mort,
00:21:54 et qui était quelqu'un qui expliquait que si on est raisonnable,
00:21:58 on conçoit tout à fait que lorsque l'on désarme le citoyen,
00:22:01 les premiers à rendre leurs armes seront les plus pacifiques et les plus respectueux des lois,
00:22:06 alors que les malfrats auront cure des textes de loi et défieront l'ordre étatique sur ce point.
00:22:15 Donc si vous ne voulez pas que les gangsters aient le monopole réel des armes,
00:22:22 contrairement à ce que nous jure l'État, qui nous dit que seuls les agents de la force publique l'ont,
00:22:27 eh bien il faut que plus personne n'ait ce monopole.
00:22:31 Aujourd'hui vous estimez que les gangsters ont le monopole des lois ?
00:22:34 Le monopole des armes en tout cas.
00:22:37 Oui, pardon, excusez-moi, des armes, évidemment.
00:22:40 Je n'espère pas !
00:22:41 Pardon, les forces de l'ordre ne sont pas là pour faire leur travail, elles ne sont pas efficaces selon vous ?
00:22:48 Je pense que les forces de l'ordre sont relativement efficaces
00:22:51 quand il s'agit de retrouver les criminels après qu'ils aient commis les faits.
00:22:56 Maintenant, imaginez que les criminels sont des demeurés au point de ne pas regarder à droite et à gauche
00:23:01 avant de commettre un crime pour voir s'il y a un képi,
00:23:04 je pense que là on se perd de douze illusions.
00:23:06 Ce n'est quand même pas très compliqué d'arriver à éviter quelques agents de police
00:23:10 qui, par définition, ne peuvent pas être partout.
00:23:12 Il y a une centaine de milliers de personnels en charge de l'ordre public en France,
00:23:17 si on ablomère la police, la gendarmerie, etc.
00:23:21 C'est un petit peu plus que ça, ça évolue beaucoup.
00:23:24 On ne peut pas couvrir toute la surface,
00:23:27 sans compter qu'il y a quelques milliers de ces fonctionnaires
00:23:33 qui sont assignés uniquement à la protection de personnalités privilégiées,
00:23:38 ce qui fait que la protection armée devient le privilège des puissants.
00:23:42 Benalla avait obtenu un port d'armes en faisant jouer son influence,
00:23:46 et par contre vous, vous n'en obtiendrez pas.
00:23:49 Qu'est-ce qu'on vous dit justement de votre association ?
00:23:52 Les militants qui militent pour ce port d'armes citoyen,
00:23:56 ils vous disent quoi ? Ils ont peur justement, c'est au cas où,
00:24:00 parce que c'est vrai que souvent ça intervient après un cambriolage,
00:24:04 après une agression, on ne le dit pas trop, mais on s'arme chez soi.
00:24:09 C'est plutôt de la rancœur que de la peur.
00:24:14 Ce sont plutôt des personnes qui sont déçues par le niveau de maintien de l'ordre.
00:24:19 Alors on a effectivement quelques personnes qui arrivent,
00:24:23 qui sont malheureusement rattrapées par la patrouille, je dirais,
00:24:27 et qui après un fait divers, dont ils sont victimes,
00:24:32 peuvent nous rejoindre parce qu'ils comprennent que quand ils sont isolés,
00:24:36 de toute façon ils ne pourront jamais compter que sur eux-mêmes.
00:24:39 Cicéron disait que les lois se tessent devant les armes,
00:24:43 et malheureusement elles se tessent devant les armes des malfrats.
00:24:46 Donc peu importe que vous ayez le droit, qu'il soit consacré ou pas par la justice,
00:24:52 si vous avez le droit de vous défendre, mais que vous n'en avez pas les moyens,
00:24:57 ce droit c'est une arnaque en fait.
00:24:59 Vous n'avez pas réellement le droit de vous défendre si vous n'avez pas les moyens.
00:25:03 Ce sera un petit peu comme vous dire que vous avez la liberté d'expression,
00:25:07 mais il vous faudrait un permis pour aller sur internet.
00:25:09 Vous avez vraiment la liberté d'expression ?
00:25:11 Maître De Vita, c'est vrai que c'est très encadré aujourd'hui.
00:25:15 On rappelle, pour détenir une arme, il faut faire déjà du tir sportif dans un club.
00:25:20 C'est vrai que le nombre de licenciés de ces clubs est passé de 145 000 à 242 000,
00:25:26 et quand on leur parle, on se rend compte qu'ils ne viennent pas toujours exercer.
00:25:29 Ça veut dire que souvent beaucoup de Français y vont pour pouvoir détenir une arme.
00:25:35 Que dit la loi aujourd'hui concrètement ?
00:25:38 Sur la légitime défense ?
00:25:40 Non, ça on y viendra après, mais que dit la loi sur le port d'armes tout simplement ?
00:25:44 Vous avez le droit d'avoir une arme chez vous, mais pas sur l'espace public ?
00:25:49 Alors c'est assez simple.
00:25:51 Il existait à l'époque ce qu'on appelait des détentions pour se défendre,
00:25:56 des autorisations qui n'existent plus depuis des décennies.
00:25:59 Et il existe aujourd'hui la détention sportive évoquée par monsieur,
00:26:03 qui est assez compliquée à obtenir.
00:26:06 Dans la mesure où il y a une enquête qui est faite par des services de police, etc.,
00:26:11 il faut avoir un passé sans tâche, cela prend des mois,
00:26:15 et l'octroi de l'arme suite à l'inscription au tir
00:26:20 limite véritablement l'usage de cette arme.
00:26:23 C'est-à-dire que vous n'avez le droit que d'avoir chez vous, dans un coffre,
00:26:27 et que pour vous rendre exclusivement au stand de tir,
00:26:30 il faut qu'elle soit équipée d'un verrou de pompée, etc., etc.
00:26:34 Et si jamais vous êtes interpellé alors que vous n'avez pas ce dispositif,
00:26:38 vous avez enfreint la loi de la même manière
00:26:41 que si vous n'aviez pas d'autorisation sportive.
00:26:44 Donc très très encadré.
00:26:46 Le deuxième point qui est important, parce qu'on n'en parle pas beaucoup,
00:26:51 c'est qu'il y a un moyen de contourner cette loi,
00:26:55 mais tout en la canalisant sur le domicile,
00:26:59 c'est le permis de chasser.
00:27:02 Le permis de chasser permet à ceux qui l'obtiennent d'avoir des armes
00:27:06 très létales et très puissantes à son domicile en toute l'égalité.
00:27:11 - Et oui. D'ailleurs, aujourd'hui, 5,5 millions de personnes détiennent une arme à feu,
00:27:16 légalement, selon le ministère de l'Intérieur,
00:27:18 dont 4 millions de chasseurs et 1,5 million de professionnels des armes.
00:27:23 Mitch, clairement, il y a des chasseurs qui ont des armes peut-être pour se défendre,
00:27:31 ça ne dit pas son nom.
00:27:32 Il y a cette hypocrisie à laquelle vous souhaitez mettre fin
00:27:37 en appelant au rétablissement du port d'armes citoyen ?
00:27:40 - Oui, pourquoi vouloir rétablir le port d'armes ?
00:27:45 C'est quelque chose qui a été retiré déjà par Daladier en 1939.
00:27:50 La guerre et le déshonneur, etc.
00:27:53 Il faut voir de qui ça vient le désarmement déjà aussi.
00:27:56 Il y a une perspective historique à avoir là-dessus.
00:27:58 Mettre fin à l'hypocrisie, oui, évidemment,
00:28:01 mais je ne milite pas pour le port d'armes en vue d'assainir la moralité
00:28:09 et les propos de chacun, ou les dérives à laquelle les Français sont contraints
00:28:16 pour arriver à s'armer.
00:28:18 La question est autre, c'est-à-dire que, déjà,
00:28:23 toute cette détention d'armes ne vous permet, si vous vous y livrez,
00:28:29 de défendre déjà que votre domicile, puisque, comme l'a très bien expliqué
00:28:34 notre autre invitée, vous n'avez pas le droit de transporter ces armes,
00:28:39 à moins que vous prétendiez être en train de chasser en permanence,
00:28:42 ça va être très compliqué.
00:28:44 Donc, déjà, nous, ce que nous défendons à l'ARPAC,
00:28:50 c'est la possibilité de porter une arme dissimulée,
00:28:53 il ne s'agit pas de faire peur à tout le monde,
00:28:55 dans l'espace public, c'est-à-dire dans la rue.
00:28:57 Parce que c'est quand même là qu'on est le plus souvent confronté au danger.
00:29:01 Chez soi, il arrive malheureusement qu'on ait affaire à des saucissonnages,
00:29:05 effectivement, un fusil vous aidera énormément dans ce cas-là,
00:29:09 mais s'il est stocké exactement comme il doit l'être, selon la loi,
00:29:14 dans un coffre avec les munitions à part,
00:29:17 le temps que vous arriviez à rendre votre arme opérante,
00:29:21 il y a de fortes chances que votre famille ait déjà payé un lourd tribut
00:29:25 à l'ambition des malfrats.
00:29:28 Alors, oui, un petit mot, effectivement, 2022,
00:29:31 337 cas de "home-jacking", ces fameux cambriolages dont vous nous parliez,
00:29:34 un violent à domicile en présence des habitants,
00:29:37 dont 139 sous la menace d'une arme qui a été recensée par la préfecture de police.
00:29:42 Évidemment, Mithemene, vous le savez, c'est une proposition qui est très décriée en France.
00:29:49 Beaucoup de Français n'ont tout simplement pas envie d'avoir des dérives à l'américaine.
00:29:54 Qu'est-ce que vous leur répondez ?
00:29:56 D'ailleurs, ils sont en grande majorité contre, 19% des personnes.
00:30:00 C'est vrai.
00:30:02 C'est-à-dire que la majeure partie des Français a été convaincue
00:30:09 par une certaine bien-pensance médiatique qui sévit
00:30:14 depuis le reportage de Michael Moore de "Bowling for Columbine".
00:30:18 Et tout ça, c'est un narratif qui est poussé par le lobby de Michael Bloomberg aux États-Unis,
00:30:24 qui est ce mania des médias, ancien maire de New York,
00:30:27 qui est vraiment quelqu'un d'extrêmement puissant,
00:30:30 qui pèse quand même 76 milliards de dollars à lui tout seul.
00:30:34 On nous parle souvent du lobby de la NRA, avec ses 23 milliards,
00:30:38 toutes les entreprises associées ne font pas du tout le poids face au lobby des anti-armes.
00:30:43 C'est une vérité chiffrée qui est beaucoup plus importante.
00:30:46 Et en fait, les médias majoritairement à gauche en France reprennent, mot pour mot,
00:30:52 ce que leur sert le New York Times.
00:30:54 Mais cet espèce de chantage à la tuerie de masse qu'on nous fait,
00:30:59 c'est quelque chose qui est extrêmement biaisé.
00:31:02 C'est vraiment une lecture très, très orientée des faits,
00:31:06 puisqu'il n'y a pas de corrélation entre le taux de criminalité des États des États-Unis,
00:31:11 qui ont tous des lois différentes, et leur liberté des armes.
00:31:15 Et puis, il y a des contre-exemples extrêmement proches de nous,
00:31:18 comme la République tchèque, qui a un taux de criminalité, un taux d'homicide,
00:31:22 deux fois inférieur à celui de la France métropolitaine,
00:31:25 alors qu'ils ont une possibilité d'avoir un port d'armes
00:31:29 qui correspond d'ailleurs à peu de choses près à ce que demande l'ARPAC.
00:31:32 Mais ne regardez pas plus tard qui est Hermit, féminicide à Montpellier,
00:31:35 un homme qui tue son ex-femme par balle à la sortie du tribunal,
00:31:39 avant de retourner son arme contre lui.
00:31:41 C'est vrai que c'est peut-être le type de faits divers qu'on pourrait éviter.
00:31:46 Si la femme avait pu être armée dans l'espace public...
00:31:50 Surtout qu'il pourrait se multiplier si on avait le droit de porter tous des armes sur le domaine public.
00:31:55 Là, lui, il a tué sa femme parce qu'il était certain qu'elle n'en possédait pas,
00:31:59 et qu'elle respectait la loi et qu'elle n'en aurait pas dans l'espace public.
00:32:03 Mais si vous savez que votre femme a une arme à feu,
00:32:08 quand vous dégainez, vous vous mettez en danger.
00:32:11 Bon, là, quelque part, il se sent moqué, c'était un acte suicidaire.
00:32:15 Il faut rappeler qu'il s'est suicidé derrière.
00:32:17 Il a tué sa femme avant.
00:32:19 Je suis d'accord, mais il a tué sa femme et il s'est suicidé.
00:32:24 Mais vous comprenez que ça puisse choquer une grande partie des Français ?
00:32:28 Vous comprenez que ça fasse peur à une grande partie des Français,
00:32:31 que ce n'est tout simplement pas dans notre culture ?
00:32:34 Vous parlez des journalistes très bien.
00:32:36 Ça a été enlevé de notre culture en 1939.
00:32:39 Je ne sais pas si vous vous souvenez de la Marseillaise, mais c'est aux armes, citoyens.
00:32:44 C'est-à-dire que la première chose qui a été demandée à la Révolution française,
00:32:48 c'était justement de retirer le privilège des armes.
00:32:51 Pendant toute la Troisième République, on a même eu des bataillons scolaires.
00:32:55 On enseignait aux enfants à tirer à l'école.
00:32:57 La culture française a été désarmée par Dallavier, puis par Vichy,
00:33:02 qui punissait de mort la détention et le port d'armes.
00:33:06 Et tout ça, ensuite, c'est un décret-loi qui a été ratifié 26 ans après.
00:33:11 Donc effectivement, une fois qu'on a eu détruit cette culture des armes,
00:33:15 là, on s'est dit qu'on pourrait ratifier les choses et les mettre au carré.
00:33:19 Mais moi, si le meurtre de cette femme au sortir du tribunal me choque,
00:33:24 effectivement, je n'ai pas oublié Anne-Lauren Schmitt,
00:33:27 qui s'est faite égorger pour refus de fellation dans le RER.
00:33:30 Elle était désarmée.
00:33:31 Toutes les victimes, dans les attentats, par exemple, dans les rues de Paris,
00:33:35 étaient toutes désarmées.
00:33:37 Il y a eu justement un avant et un après bataclant.
00:33:41 C'est ce qu'on a pu lire.
00:33:42 Au niveau de l'ARPAC.
00:33:43 Oui, au niveau de l'ARPAC.
00:33:45 Vous avez vu des gens venir vous voir militer pour le port d'armes
00:33:49 après cette série d'attentats en 2015.
00:33:52 Bien entendu, bien entendu.
00:33:53 Mais pas que là.
00:33:55 C'est-à-dire que l'affaire Crépole, par exemple, avec le meurtre de Thomas,
00:34:00 nous a amené effectivement des adhérents.
00:34:05 En général, c'est...
00:34:07 On va y revenir. Je vous coupe un petit peu.
00:34:09 On va donner tout à l'heure la parole à maître De Vita.
00:34:12 Et on marque une cour de pause.
00:34:14 Il y a beaucoup de réactions.
00:34:15 Il y a des réactions sur les réseaux sociaux.
00:34:16 Et puis au standard 0 826 300 300, vous nous appelez.
00:34:19 Vous réagissez.
00:34:20 Vous nous posez toutes vos questions.
00:34:21 On essaiera d'y répondre tout de suite sur Sud Radio.
00:34:24 Sud Radio dans tous ses états.
00:34:28 Stéphanie Demerue.
00:34:30 Sud Radio dans tous ses états.
00:34:34 Stéphanie Demerue.
00:34:36 Merci de nous rejoindre en direct sur Sud Radio.
00:34:38 On poursuit ces débats sur l'autodéfense, de plus en plus plébiscité
00:34:42 par un certain nombre de Français.
00:34:44 En tout cas, on essaye d'être prudent, mais d'y voir plus clair,
00:34:47 de donner la parole à tout le monde.
00:34:49 Maître De Vita, on parlait de Vita, pardon.
00:34:53 Je vous ai rebaptisé.
00:34:55 On le rappelle, vous êtes l'avocat, vous étiez l'avocat
00:34:59 de cette affaire emblématique de l'autodéfense.
00:35:01 Le bijoutier de Nice en 2018, l'affaire avait fait grand bruit
00:35:05 et avait mobilisé l'opinion publique.
00:35:08 Il faut rappeler que l'autodéfense est souvent liée à la question
00:35:11 de la légitime défense, qui est une notion extrêmement complexe
00:35:15 et encadrée dans le droit français.
00:35:17 Absolument.
00:35:19 Sur le plan technique, la légitime défense est un texte de loi
00:35:23 qui pour moi est très bien fait.
00:35:25 Sur le plan pratique, son application est délicate.
00:35:28 Je voulais juste dire par rapport à Mitch,
00:35:34 que moi je comprends toutes les idées,
00:35:37 et il y a débat sur les idées, évidemment.
00:35:39 Je dis simplement ceci, on considère par exemple
00:35:42 que la voiture est une arme.
00:35:44 Ils font un permis pour utiliser une voiture.
00:35:48 Une arme c'est encore plus dangereux,
00:35:50 et dans le cadre de sa proposition,
00:35:52 il faudrait qu'il y ait une formation aussi.
00:35:54 Sur le plan technique, puisque mon rôle est technique,
00:35:57 la difficulté avec la légitime défense
00:36:01 réside dans son application.
00:36:04 C'est un texte de loi assez tabou,
00:36:06 qui existe depuis les lois naturelles,
00:36:08 comme on dit, c'est-à-dire depuis la nuit des temps
00:36:10 en matière de droit.
00:36:11 Mais il y a toujours eu des difficultés de perception,
00:36:14 parce qu'il y a des débats politiques et philosophiques autour.
00:36:17 Et c'est fort dommage, parce que le texte de loi,
00:36:19 avec ses conditions cumulatives strictes mais équilibrées,
00:36:22 font que c'est un beau texte de loi.
00:36:25 Alors, il y a deux problèmes sur l'application
00:36:28 de la légitime défense.
00:36:30 C'est le problème de la proportion que tout le monde connaît,
00:36:34 c'est-à-dire si vous êtes agressé à main nue,
00:36:37 ou faites l'objet d'attaque à main nue,
00:36:39 vous pouvez riposter proportionnellement à main nue.
00:36:41 S'il y a une arme blanche, vous pouvez riposter avec une arme blanche.
00:36:44 Et s'il y a une arme à feu, avec une arme à feu,
00:36:47 avec ce sous-problème qui est que cette arme à feu,
00:36:50 la plupart du temps, sauf un chasseur ou un détenteur forceif,
00:36:54 n'a pas la possibilité de l'avoir,
00:36:56 et que même s'il est reconnu en état de légitime défense,
00:37:00 il sera condamné pour n'avoir pas eu le droit de porter cette arme
00:37:05 avec laquelle il a sauvé la vie de ses proches ou de lui-même.
00:37:10 Oui, et par définition, ce sont des actions qui vont très vite,
00:37:13 il faut penser très vite, et j'imagine que tout est là.
00:37:17 Voilà, c'est-à-dire là, vous mettez le doigt sur ce qui est pour moi
00:37:20 le vrai problème, parce que la proportion ne pose pas de difficultés.
00:37:23 Le vrai problème dans l'article 122.5, c'est le problème du "en même temps".
00:37:29 Alors c'est assez curieux, parce que c'est une expression qui revient souvent en ce moment,
00:37:32 mais il faut que ce soit "en même temps",
00:37:34 c'est-à-dire que vous ripostiez instantanément à l'agression.
00:37:40 Et la perception du "en même temps" est faussée
00:37:45 par un concept qui est développé en ce moment en doctrine,
00:37:48 qui est très précis, qui dit "attention, la personne qui est violemment agressée,
00:37:52 et surtout avec une arme à feu, a un ressenti
00:37:56 qui fait que le concept temps est modifié,
00:38:01 et que ce qui lui peut être instantané peut être quelques secondes.
00:38:04 Et la plupart du temps, la légitime défense est repoussée par les juridictions,
00:38:11 parce qu'on dit qu'il n'y a pas de concomitance entre l'agression et la défense.
00:38:15 C'est une vraie difficulté, il semblerait qu'il y ait une juste évolution
00:38:19 sur ce concept de ressenti de la victime.
00:38:22 Mais on va tomber sur le problème qui est aujourd'hui, pour moi, quasi insoluble,
00:38:26 c'est-à-dire que la légitime défense ne pose aucune difficulté devant une cour d'assises,
00:38:33 donc en matière d'homicide ou de crime, avec les jurés.
00:38:37 Les jurés sont prêts à adhérer la plupart du temps
00:38:41 et à octroyer la légitime défense à la victime.
00:38:45 Les magistrats professionnels, eux, ont une espèce de défiance
00:38:50 et une espèce de critique intrinsèque à ce texte de loi qu'ils ne veulent pas appliquer.
00:38:56 Peut-être pour ne pas laisser la porte ouverte à des dérives ?
00:39:00 C'est quelque chose que j'ai vraiment ressenti pendant ma carrière.
00:39:06 J'ai eu une dizaine d'affaires de légitime défense.
00:39:09 La plus emblématique était celle du bijoutier de Nice,
00:39:12 et effectivement, vous l'avez dit Stéphanie, elle a fait un bruit incroyable et inexplicable d'ailleurs.
00:39:19 Les jurés, lorsqu'ils ont rendu leur délibéré, j'ai bien vu leur visage,
00:39:24 même si la peine convenait et que l'acquittement pour homicide a été accordé au bijoutier, à Stéphane Turc,
00:39:31 ils avaient l'air déçus.
00:39:33 On sentait bien que s'ils avaient délibéré seuls, sans des magistrats professionnels,
00:39:38 comme ça existe dans certains pays anglo-saxons, on sentait bien qu'ils auraient eu un acquittement sec et pour le tout.
00:39:44 Mais les magistrats professionnels, pour des raisons je pense idéologiques,
00:39:48 ne trouvent pas vraiment tous les moyens pour ne pas appliquer ce texte,
00:39:54 et s'en partent souvent, la plupart du temps, en même temps.
00:39:59 "Non, monsieur, vous avez tiré 8 secondes après votre agression, ce n'est pas en même temps,
00:40:05 et donc on vous refuse l'octroi de la légitime défense."
00:40:07 "C'est très intéressant."
00:40:08 "Voilà sur le plan technique, après je me permettrai juste une petite précision,
00:40:12 je dis qu'on a aussi un gros problème, c'est qu'aujourd'hui, quand des policiers ou des gendarmes font usage,
00:40:19 dans le cadre de la légitime défense qui leur est plus favorable de leur arme,
00:40:23 ils sont systématiquement placés en garde à vue, et personne, je dis bien personne,
00:40:29 même des policiers ou des gendarmes, n'ont pas envie d'aller en garde à vue pour avoir simplement exercé leur droit."
00:40:35 "C'est un débat, ça réagit beaucoup."
00:40:37 "En tout cas, c'est ça, ça réagit beaucoup, puisqu'on a Laurent qui nous appelle de Montpellier, bonjour Laurent."
00:40:41 "Oui, bonjour à tous, donc je suis moi-même détenteur d'un revolver,
00:40:48 étant tireur sportif bien sûr, depuis plus de 10 ans,
00:40:52 mais enfin je voulais dire que c'est vrai que l'arme que je détiens à la maison,
00:40:56 avant de l'utiliser, il faut au moins un quart d'heure,
00:40:59 pour aller la chercher dans son coffre et enlever le cadenas que j'ai mis dessus pour ne pas faire refermer le barillet,
00:41:04 bon bref, donc à la maison, elle ne sert à rien pour l'autodéfense,
00:41:08 il vaut mieux une matraque, à la limite, ça c'est sûr,
00:41:11 et ensuite, monsieur l'avocat disait qu'une arme est plus dangereuse qu'une voiture,
00:41:15 non, une arme c'est un morceau de ferraille qui pèse un kilogramme,
00:41:18 souvenons-nous de l'attentat de Nice avec le camion 86 morts,
00:41:22 moi avec mon revolver, je ne pourrais pas tuer 86 personnes,
00:41:25 je pense que je serais neutralisé bien avant,
00:41:27 donc l'arme elle-même, l'arme elle-même, ce n'est pas dangereux,
00:41:32 c'est celui qui la portera ou qui s'en servira d'une manière,
00:41:36 comme les voyous, avec leur kalachnikov qui tire dans tous les sens.
00:41:40 Après pour le port d'armes pour les citoyens, c'est un peu délicat,
00:41:46 parce que des gens, moi je vois qu'avant il y avait des tirs obligatoires,
00:41:50 trois par an, pour les détenteurs d'armes,
00:41:53 et il y avait un carnet de tirs qui était reporté sur un carnet de police,
00:41:57 et maintenant il n'y a plus ça,
00:42:00 on peut détenir l'arme et aller au stand de tir quand bon nous semble,
00:42:04 avant trois fois par an ce n'était pas beaucoup,
00:42:06 mais il y avait déjà ces trois fois.
00:42:09 Donc pour les citoyens, vu comme je vois dans les stands de tir,
00:42:13 comment certains utilisent l'arme,
00:42:15 bon ben, ce n'est pas fameux,
00:42:19 ils mettent tout à côté et un peu dans le carton.
00:42:21 Mitch, Mitch, justement, qu'est-ce que vous répondez à ça,
00:42:24 parce que ça fait deux fois qu'on vous interpelle là-dessus,
00:42:26 effectivement...
00:42:27 C'est un gros classique.
00:42:29 Alors qu'est-ce que vous répondez ?
00:42:31 Les citoyens ne sont pas capables de le faire,
00:42:33 sachant que si on regarde ce que font les forces de l'ordre,
00:42:36 elles-mêmes, pour la plupart,
00:42:38 avant que vous ne soyez dans le RAID ou dans le GIGN,
00:42:40 on ne vous demande pas beaucoup plus que les tireurs sportifs,
00:42:43 et d'ailleurs en général dans les clubs de tir,
00:42:46 ce n'est pas les policiers qui font les meilleurs cartons,
00:42:48 alors qu'eux, ils portent leur arme en permanence.
00:42:50 Maintenant, ce n'est pas parce que quelqu'un a une pratique,
00:42:55 je dirais, un petit peu andilétante du tir,
00:42:58 qu'on devrait le priver de son droit à l'autopréservation.
00:43:03 C'est-à-dire que moi, je comprends même que d'ailleurs,
00:43:07 ça démotive certains tireurs sportifs qui se disent qu'au fond,
00:43:10 ils font des trous dans du carton.
00:43:12 Et écoutez, oui, honnêtement, c'est très relaxant,
00:43:17 c'est très agréable de faire du tir sportif,
00:43:19 mais justement, on les prive aussi d'une pratique
00:43:22 qui pourrait potentiellement leur sauver la vie.
00:43:25 Donc, les clubs de tir et la Fédération française de tir
00:43:30 font absolument tout ce qui est en son pouvoir
00:43:32 pour vraiment dissocier au moins en apparence
00:43:37 la détention d'armes et la pratique de la défense.
00:43:40 Comme on a beaucoup de réactions, Mitch Menet, je vous coupe,
00:43:42 mais on va poursuivre un petit peu ce débat au-delà de 13 heures.
00:43:45 On se retrouve dans quelques instants.
00:43:47 Oui, après, les informations sur Sud Radio,
00:43:49 et puis toujours 0826 300 300 pour réagir.
00:43:51 A tout de suite, ne bougez pas.
00:43:53 Sud Radio, parlons vrai.
00:43:58 Sud Radio dans tous ses états, Stéphanie Demiru.
00:44:04 Et on poursuit ce débat qui vous fait beaucoup,
00:44:07 beaucoup réagir sur l'autodéfense armée.
00:44:10 De plus en plus de Français y pensent.
00:44:12 En tout cas, on constate une explosion
00:44:14 de la fréquentation des centres de tir.
00:44:17 Esteban, ça réagit énormément.
00:44:19 Énormément sur les réseaux sociaux,
00:44:21 sur Facebook, on a une question peut-être pour vous, Mitch.
00:44:24 Avant de passer aux armes à feu,
00:44:26 est-ce qu'il n'y aurait pas un cran inférieur,
00:44:28 peut-être au niveau de, par exemple,
00:44:30 un taser, un chocker ou une bombe lacrymogène ?
00:44:33 On sait qu'aujourd'hui, si je me fais agresser dans le métro
00:44:35 et que je donne un coup de gazeuse à mon agresseur,
00:44:39 c'est moi qui peux être embêté.
00:44:41 Alors, la question mérite d'être posée,
00:44:44 puisqu'effectivement, en fait, vous n'avez pas le droit
00:44:46 d'être armé tout court.
00:44:47 Votre couteau suisse, même un tournevis,
00:44:49 et effectivement la bombe lacrymogène
00:44:51 sont tous parfaitement interdits.
00:44:53 Mais je dirais qu'à défaut de griffes,
00:44:58 on mange des mers, là.
00:44:59 Ce serait effectivement aller dans la bonne direction
00:45:02 que d'autoriser ça.
00:45:03 Mais souvenez-vous que les joyeuses racailles
00:45:08 qui vont vous agresser avec le sourire aux lèvres,
00:45:10 eux, ils s'en moquent.
00:45:12 Ils auront des AK-47, ils auront des Glock,
00:45:16 ils auront toutes les armes qu'on ne vous autorise pas à avoir.
00:45:20 Donc, si vous voulez juste réduire
00:45:23 la symétrie d'armement à la marge
00:45:25 et être, je ne sais pas, un tout petit peu moins des victimes,
00:45:30 effectivement, ça peut paraître une solution.
00:45:32 Maintenant, si vous voulez pouvoir être un acteur réel
00:45:35 de votre défense, il faut se rendre compte
00:45:37 que vous êtes des humains qui ont des outils,
00:45:40 et l'outil pour se défendre, c'est une arme à feu.
00:45:43 - Franck de Vita, le juriste que vous êtes, l'avocat que vous êtes,
00:45:47 quand vous entendez Mitch Menez parler comme ça,
00:45:49 vous vous dites "Ouh, attention, quand même, danger"
00:45:51 parce que c'est vrai qu'il y a beaucoup de conséquences judiciaires.
00:45:55 - Oui, non mais les gangsters, c'est un métier.
00:45:59 Ils sont dans l'infraction permanente
00:46:02 à compter du port d'armes prohibés
00:46:04 jusqu'à leurs actes délictueux, voire criminels.
00:46:08 Le problème de l'arme, contrairement à ce que disait Monsieur,
00:46:12 ce n'est pas qu'un bout de ferraille.
00:46:14 J'insiste, il faut une formation, ça se charge,
00:46:17 il y a un problème de munitions, il y a des sécurités, etc.
00:46:22 Une arme reste quand même...
00:46:24 Oui, les voitures sont des armes de destination,
00:46:27 bon, l'image du capitan Julianis est complètement déplacée
00:46:30 parce que c'est quelqu'un qui avait sûrement son permis de conduire,
00:46:34 mais enfin, qui a fait un usage terrible.
00:46:36 Ça peut être dangereux.
00:46:38 On voit quand même des choses en dehors des racailles,
00:46:42 comme disait Mitch, ou des bandits, ou des gangsters,
00:46:45 que j'ai défendus, c'est mon métier aussi,
00:46:48 on voit quand même des morts stupides par armes à feu
00:46:51 pour une place de parking, entre des gens tout à fait normaux,
00:46:54 et on retombe sur la question, oui,
00:46:57 mais généraliser, donner des armes à tout le monde,
00:47:01 qui sur un coup de sang, un coup de nerf,
00:47:03 peuvent en faire usage sans agression,
00:47:06 ça pose une difficulté, mais je dirais que c'est politique.
00:47:09 Moi, le combat de Mitch,
00:47:12 c'est un combat de politique, de citoyen qui a des idées.
00:47:16 Moi, je suis un technicien du droit.
00:47:18 Un technicien du droit, c'est simplement de dire,
00:47:21 il faut dans tous les cas encadrer de manière rigoureuse des armes à feu.
00:47:25 Alors c'est vrai que si vous êtes attaqué dans la rue,
00:47:29 si vous avez un permis de chasser,
00:47:31 ou si vous avez une détention sportive, vous ne pouvez rien faire,
00:47:33 sinon vous n'avez pas l'arme sur vous.
00:47:36 Maintenant, si vous faites l'objet d'un cambriolage la nuit,
00:47:39 que vous entendez venir aux agresseurs, que vous avez un fusil de chasse,
00:47:43 ou une arme de poing selon une détention,
00:47:46 vous avez tout à fait le temps de sortir et d'en faire usage pour vous défendre.
00:47:49 C'est une réalité aussi.
00:47:51 Mitch, vous avez quelque chose à rajouter, parce qu'on arrive à la fin de ce débat ?
00:47:57 Le mythe des gens qui se tuent pour la place de parking,
00:48:01 on le connaît, c'est une véritable expression de la condescendance qu'on peut avoir.
00:48:06 Je trouve ça assez triste, parce que vous avez très justement pointé
00:48:11 la condescendance des magistrats vis-à-vis des citoyens
00:48:15 à qui ils ne veulent pas accorder la légitime défense,
00:48:19 justement pour des raisons un petit peu méprisantes,
00:48:22 en se disant qu'il ne faut pas laisser le bas-peuple avoir de quoi se défendre
00:48:27 parce qu'on a peur de ses dérives.
00:48:29 Et derrière, je trouve qu'il y a une réelle contradiction
00:48:32 avec ce mythe des gens qui se tuent pour une place de parking,
00:48:35 parce que déjà ce n'est pas si fréquent que ça.
00:48:38 Ceux qui se tuent pour une place de parking à coup d'arme à feu actuellement
00:48:41 sont des gens qui sont armés illégalement, toujours, puisque ça reste interdit.
00:48:45 Donc ça reste des malfrats qui commettent des crimes sur des citoyens désarmés.
00:48:49 Et par ailleurs, ce mépris permanent, ce fait de penser que le français
00:48:56 est tellement stupide ou sanguin qu'il serait incapable
00:49:01 d'avoir la moindre maîtrise de soi en simple possession d'une arme,
00:49:06 je trouve que c'est malheureusement caractéristique
00:49:09 de cette espèce de mythe de la punition générale,
00:49:13 sous prétexte qu'il y en a un ou deux qui ont des comportements inacceptables,
00:49:17 où on va interdire à tout le reste de la population de se protéger.
00:49:21 Je suis contre la punition collective.
00:49:24 Je suis pour la présomption d'innocence des citoyens.
00:49:27 - On rappelle tout de même que selon un dernier sondage,
00:49:29 61% des français sont contre totalement...
00:49:33 - Et on va changer ça.
00:49:35 - En tout cas, on vous a donné la parole, on a donné la parole à tout le monde ici.
00:49:39 Merci Maître Franck de Vita d'avoir été avec nous,
00:49:42 à vos cas au barreau de Paris. Merci également à Mitch.
00:49:45 Meneh, merci.
00:49:47 Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:49:51 le face à face.
00:49:53 À 9h10 sur Sud Radio, on va parler d'un pays aussi
00:49:55 où les armes à feu font beaucoup débat,
00:49:57 c'est les Etats-Unis.
00:49:59 Pour ce faire, nous avons deux invités exceptionnels aujourd'hui.
00:50:01 Anne Toulouse, journaliste spécialiste des Etats-Unis,
00:50:03 surtout auteure de ce livre "L'art de Trumper",
00:50:06 c'est aux éditions du Rocher. Bonjour à vous.
00:50:09 Et nous avons Gérald Olivier, journaliste franco-américain,
00:50:11 au cœur de ce livre "Cover-up", aux éditions Confident. Bonjour.
00:50:14 - Je monte les deux livres.
00:50:16 On ne va pas parler d'armes avec vous.
00:50:18 Bonjour à tous les deux, Anne Toulouse, Gérald Olivier.
00:50:20 On va parler des élections américaines
00:50:23 qui approchent à grands pas dans quelques semaines,
00:50:26 le 5 mars, Super Tuesday,
00:50:28 donc les primaires républicaines.
00:50:30 C'est un moment extrêmement important dans ce scrutin futur.
00:50:34 Doit-on craindre les retours de Donald Trump et de Joe Biden
00:50:37 pour la planète ? En tout cas, on en parle,
00:50:39 ça semble déjà plié, ce duo.
00:50:42 Anne Toulouse, vous venez de publier le livre "L'art de Trumper".
00:50:48 Ça y est, cette affiche, elle est pliée.
00:50:50 Joe Biden face à Donald Trump,
00:50:52 ou il peut y avoir encore des surprises ?
00:50:54 - Comme on dit aux États-Unis, vous savez,
00:50:56 ce n'est pas fini avant que la grosse dame ait chanté,
00:50:59 comme à l'opéra.
00:51:01 Il y a une incertitude sur les deux candidats,
00:51:03 ne serait-ce que parce que nous sommes
00:51:05 à huit mois et demi de l'élection
00:51:07 et que tout peut arriver d'ici là.
00:51:09 Joe Biden, il y a beaucoup de rumeurs sur sa santé,
00:51:12 sur le fait qu'il y a même un fantasme en ce moment à Washington,
00:51:15 sur le fait que dans un mois,
00:51:18 il annoncerait peut-être qu'il se retire.
00:51:21 Parce que c'est un vieux souvenir de 1968,
00:51:24 où Lyndon Johnson avait annoncé qu'il ne se représenterait pas.
00:51:27 Alors, les gens ont envie de réécrire l'histoire.
00:51:29 Le fait est qu'on voit Joe Biden de plus en plus affaibli,
00:51:33 qu'on voit de moins en moins d'ailleurs,
00:51:35 et que même si son équipe défend son acuité mentale,
00:51:39 il y a de plus en plus de pression,
00:51:42 y compris du côté démocrate,
00:51:44 qui laisse la place à quelqu'un, mais à qui ?
00:51:47 Kamala Harris se prépare pour s'en séparer de lui.
00:51:49 On parle même de ce qu'on appelle le "broke out convention",
00:51:52 c'est-à-dire que tout se résolve au moment de la convention
00:51:55 où Joe Biden mettrait sur la table les délégués qu'il a amassés.
00:51:59 Et à ce moment-là, ce serait à eux de décider.
00:52:02 Alors, ce serait quand même un petit peu la foire d'empoigne.
00:52:04 C'est cet été, ça ?
00:52:05 C'est cet été, la convention démocrate,
00:52:07 donc à quelques mois encore.
00:52:09 Bon, du côté de Donald Trump, lui ne décrochera pas.
00:52:12 Il est solidement cramponné au pouvoir
00:52:14 et il est en train de moissonner des délégués.
00:52:16 Mais Nikki Haley, qui reste la seule survivante
00:52:19 parmi les candidats républicains,
00:52:22 a dit encore hier qu'elle n'allait pas renoncer,
00:52:26 qu'elle resterait au moins jusqu'au Super Tuesday.
00:52:28 Pourquoi ? Parce qu'elle veut moissonner le plus de délégués possible
00:52:31 et rester le plus longtemps possible pour être une alternative.
00:52:34 Parce que Donald Trump, même si en apparence il est plus fringant,
00:52:37 a quand même sur la tête pas mal de Français.
00:52:40 On va en parler, justement.
00:52:42 Donc voilà, ça n'est pas fini tant que c'est pas fini,
00:52:45 mais c'est hautement probable, en gros, pour résumer.
00:52:47 C'est bien dit, Anne Toulouse.
00:52:50 Gérald Olivier, vous partagez l'analyse d'Anne Toulouse.
00:52:55 C'est un peu plié, mais en même temps, on n'est pas sûr, on n'est sûr de rien.
00:52:58 Oui, tout à fait, je suis tout à fait d'accord.
00:53:00 Il y a deux choses sur lesquelles je voudrais souligner.
00:53:03 La première, c'est vrai que jusqu'aux conventions nationales de l'été,
00:53:06 tout peut arriver.
00:53:08 Techniquement, c'est lors de la convention que le candidat du parti est déterminé.
00:53:13 Et il peut y avoir des cas où quelqu'un qui arrive à la convention
00:53:18 avec un nombre de délégués insuffisant pour être élu
00:53:22 ne soit pas, au final, le candidat du parti.
00:53:25 Donc jusqu'à l'été, la convention républicaine, c'est en juillet.
00:53:28 La convention démocrate, c'est au mois d'août à Chicago.
00:53:31 Jusqu'à ce moment-là, je dirais, tout peut arriver.
00:53:34 L'autre chose, c'est qu'on a un processus des primaires
00:53:36 qui est un petit peu irréel cette année.
00:53:38 Parce que vous savez que normalement, ce processus qui s'étale de janvier à juin
00:53:42 sert justement aux électeurs de chaque parti d'avoir leur mot à dire
00:53:47 et de déterminer qui sera le candidat.
00:53:49 Et là, dans les deux camps, les jeux étaient faits un petit peu avant que les élections aient commencé.
00:53:53 Oui, parce qu'ils sont très favoris quand même.
00:53:55 Trump est le favori, clairement, des Républicains.
00:53:57 Trump a gagné les quelques primaires qui ont déjà eu lieu.
00:53:59 Il a gagné le caucus de l'Iowa.
00:54:01 Il a gagné dans New Hampshire. Il a gagné au Nevada.
00:54:03 Et à chaque fois, avec une majorité absolue.
00:54:05 Et un écart de 30 points sur sa première poursuivante,
00:54:08 qui en effet est Madame Nikki Haley.
00:54:10 Et côté démocrate, il y a eu deux petits défis à Joe Biden.
00:54:14 Des candidats qui sont passés totalement inaperçus.
00:54:16 Marianne Williamson, que personne ne connaît.
00:54:19 Et un élu du Minnesota qui s'appelle Dean Phillips,
00:54:21 qui n'a absolument pas réussi à être entendu.
00:54:24 Donc, on a des primaires. Il y a un processus qui se déroule.
00:54:27 Il y aura la primaire de Caroline Dussud, mardi prochain.
00:54:30 Mais le résultat est déjà un petit peu acquis d'avance.
00:54:34 Bon, on va en parler. Parce qu'il y a plein de choses à dire dans quelques instants.
00:54:38 Et puis avec vous aussi, au 0826 300 300.
00:54:40 Peut-être que vous nous écoutez depuis New York ou Los Angeles,
00:54:43 via la page Facebook de Sud Radio, le YouTube ou même le podcast audio.
00:54:47 A tout de suite sur Sud Radio.
00:54:48 Sud Radio, votre avis fait la différence.
00:54:51 J'adore vos débats.
00:54:52 On entend des choses qui changent un peu de la doxa généraliste qu'on entend trop partout.
00:54:57 Sud Radio, parlons vrai.
00:55:02 Le Sud Radio dans tous ses états. Stéphanie Demuru.
00:55:05 C'est mal à faire entendre ma voix avec ce gros bariton, l'hymne américaine,
00:55:10 puisqu'on parle des élections américaines.
00:55:12 Il y a quelques échéances extrêmement importantes, notamment dans les primaires républicaines.
00:55:16 Nos deux invités, Anne Toulouse, Larde Trumpé.
00:55:19 Voilà pour le livre, Gérald de Olivier, cover up to the experts des Etats-Unis.
00:55:25 On le disait, c'est quasiment fait, mais pas complètement, parce qu'il y a aussi des affaires.
00:55:30 Donald Trump, notamment, a plusieurs procès qui arrivent.
00:55:33 Plus ou moins important pour lui, Anne Toulouse ?
00:55:35 Plus que moins, parce qu'on a commencé par les plus bénins,
00:55:39 puisque ça a été pour une histoire de paiement à une ex-actrice de film porno
00:55:45 qui a entraîné un faux en écriture.
00:55:47 Ça s'est déjà jugé.
00:55:48 Il y a eu l'affaire d'accusation d'un conduit sexuel.
00:55:52 Ce qui est grave financièrement pour lui, l'affaire sur l'accusation de fraude financière,
00:56:01 puisqu'il a été condamné pour avoir exagéré ses biens pour obtenir des prêts à des taux plus favorables.
00:56:11 Donc tout ça, ayant été conduit par des magistrats qui avaient fait campagne
00:56:17 sur le fait qu'ils voulaient se faire la peau de Trump et de son empire,
00:56:20 ça a en quelque sorte accru sa popularité auprès des vrais croyants,
00:56:25 de ceux qui le suivent.
00:56:26 D'ailleurs, on voit bien qu'à chaque fois, les sondages montent, l'argent afflue.
00:56:31 Mais il se trouve quand même dans une situation financière assez délicate.
00:56:34 Oui, 355 millions de dollars alors qu'il a 400 millions de cash.
00:56:39 Il en est à plus de 400 millions de dollars si on additionne toutes les pénalités.
00:56:43 On se demande un peu comment il va les payer,
00:56:45 puisqu'il peut toujours avoir ce qu'on appelle un "bail bond",
00:56:50 c'est-à-dire mettre de l'argent, environ 15% de la somme sous séquestre.
00:56:54 Mais en même temps, les intérêts s'accumulent sur cette somme.
00:56:58 C'est colossal.
00:56:59 Et il ne peut pas utiliser les fonds de campagne pour payer ça.
00:57:02 Donc on se demande s'il ne va pas perdre une partie de son empire immobilier.
00:57:05 Mais tout ça n'affecte pas beaucoup sa situation politique auprès des gens qui croient en lui.
00:57:10 Ce qui est vraiment dommageable, c'est les deux qui viennent.
00:57:13 Il y a celui pour son rôle sur l'insurrection ou les meutes.
00:57:18 Alors si on parle aux démocrates, on dit insurrection.
00:57:20 Si on parle aux républicains, on dit meute.
00:57:22 Et puis les autres regardent ça d'un air consterné.
00:57:24 Parce qu'il ne faut pas oublier les autres.
00:57:26 Entre les deux, il y a les indépendants qui sont quand même extrêmement importants.
00:57:29 Donc vous avez ce procès-là qui doit se tenir à Washington.
00:57:33 Et puis vous avez su en Géorgie, pour association de malfaiteurs, c'est grave, ça peut être la prison,
00:57:38 pour avoir tenté de manipuler les résultats de l'élection de 2020.
00:57:42 Alors quelle influence tout ça va avoir sur l'esprit des gens ?
00:57:46 Parce que si vous regardez les primaires, ce sont les vrais croyants qui votent.
00:57:50 Ça représente des deux côtés à peu près, si vous additionnez les deux, peut-être 30% de l'électorat.
00:57:55 Mais vous avez les élections générales, elles se gagnent au centre, alors que les primaires se gagnent aux extrêmes.
00:58:01 Et là, les électeurs indépendants, les indépendants dont je vous dirais que j'en fais partie,
00:58:06 parce que moi je ne suis affiliée à aucun des deux partis, ni démocrate ni républicain.
00:58:10 Ceux-là se disent "mais ça fait quand même beaucoup, et puis il va quand même passer plus de temps",
00:58:16 c'est ce que disait Nikki Haley, c'est un homme qui va passer plus de temps au tribunal que dans la campagne.
00:58:21 Donc ça risque de peser, de grignoter petit à petit sa position,
00:58:26 surtout s'il était condamné, et surtout s'il était condamné au pénal.
00:58:29 Gérald Olivier n'a pas le choix, Donald Trump c'est soit la présidence, soit la prison.
00:58:33 Je ne dirais pas jusque-là, mais la stratégie des démocrates, elle est très très claire,
00:58:37 c'est de l'empêcher d'être candidat.
00:58:40 Si on ne parvient pas à l'empêcher d'être candidat, l'empêcher de faire campagne.
00:58:44 Vous pensez que les juges, parce que c'est sa rhétorique,
00:58:46 que les juges sont des pourris démocrates qui veulent l'empêcher de se présenter ?
00:58:49 Que les poursuites soient politiques, ça ne fait aucun doute.
00:58:51 À part celle de Jack Smith, et encore, si vous voulez, sur le 6 janvier,
00:58:55 parce qu'il y a un événement à la base malgré tout, qui est assez insolide en histoire américaine,
00:58:59 mais les poursuites dans l'état de New York, ce sont des poursuites politiques de la part de magistrats engagés,
00:59:04 qui comme le dit Anne Toulouse, voulaient se faire la peau de Donald Trump,
00:59:07 et ont réussi à se faire la peau de Donald Trump.
00:59:09 - Mais ça le renforce, ça le renforce.
00:59:10 - Ça le renforce politiquement, ça l'affaiblit financièrement.
00:59:13 Précisons malgré tout que ces deux décisions sont un appel.
00:59:16 Donc l'amende de 355 millions de dollars, il n'est pas sûr qu'elle tienne,
00:59:21 il est même probable qu'elle sera réduite,
00:59:23 parce qu'il y a eu quand même une disproportion entre la faute et la sanction.
00:59:28 Et là, manifestement, c'est un juge qui a voulu aller au-delà de ce qui était nécessaire,
00:59:32 d'autant que c'est un procès qui est sans précédent.
00:59:35 Personne avant Donald Trump n'a été poursuivi à New York ou ailleurs,
00:59:39 pour les motifs qui ont été utilisés par ce magistrat pour poursuivre Donald Trump.
00:59:43 Donc c'est une situation tout à fait insolite.
00:59:46 - Oui, allez-y.
00:59:47 - Par contre, allez-y.
00:59:48 - Non, j'allais dire, ce qui est incroyable, dont on parle assez peu finalement en France,
00:59:52 c'est que quand on parle avec des américains républicains, mais quand même modérés,
00:59:56 que encore un américain sur six met en doute cette théorie du complot sur le 6 janvier 2021,
01:00:03 que c'était en fait un coup monté du FBI, pareil pour les élections,
01:00:06 beaucoup de républicains estiment qu'elles ont été truquées.
01:00:09 On en parle très peu ici.
01:00:11 - C'est ce que je dis dans mon livre, et d'ailleurs je parle de la contamination,
01:00:15 puisque vous avez oublié le sous-titre, qui est "Comment il a contaminé le reste du monde".
01:00:19 Je pense que ce qu'on peut reprocher le plus à Donald Trump,
01:00:22 c'est le coup de canif au principe démocratique.
01:00:25 Parce qu'on ne peut pas dire que l'élection de 2020,
01:00:28 personne n'a prouvé qu'elle ne s'était pas faite légalement et selon les formes.
01:00:33 Et à partir du moment où vous ouvrez la boîte de Pandore du processus démocratique,
01:00:38 c'est très très dommageable.
01:00:39 On l'a vu aussi en France, après l'élection d'Emmanuel Macron,
01:00:43 je fais le parallèle en disant, aussi bien à l'extrême gauche,
01:00:47 mais surtout à l'extrême gauche qu'à l'extrême droite,
01:00:49 on a dit "il a été trop mal élu".
01:00:51 Or, comme on dit aux Etats-Unis, on n'est pas un peu mort, on n'est pas un peu enceinte,
01:00:55 on n'est pas élu, on est élu.
01:00:57 - Là, vous allez quand même mettre un bémol.
01:00:59 Parce que le coup de canif dans la démocratie,
01:01:02 le premier coup de canif, il ne vient pas de Trump.
01:01:04 Il vient de ses adversaires.
01:01:06 Souvenons-nous, Hilary Clinton, c'est la première à avoir dit que Trump était un président illégitime.
01:01:12 Parce qu'elle avait gagné le vote populaire,
01:01:14 elle avait perdu au collège électoral,
01:01:16 ce qui est parfaitement dans la règle constitutionnelle américaine,
01:01:19 et elle a soutenu qu'on lui avait volé l'élection.
01:01:22 Ça, c'était en 2016.
01:01:24 Suite à cette élection, Donald Trump, président des Etats-Unis,
01:01:27 a fait face à une sorte de coup d'État de l'intérieur,
01:01:31 à travers l'affaire de collusion avec la Russie,
01:01:34 qui était un dossier totalement monté et totalement faux,
01:01:37 qui a été accepté par le FBI,
01:01:39 qui a été mis en avant par le département de la justice,
01:01:42 et qui l'a pénalisé pendant les deux premières années de sa présidence.
01:01:45 Ça, c'est un coup d'État, une tentative de coup d'État,
01:01:48 qui venait de l'intérieur.
01:01:50 Et en ce qui concerne l'élection de 2020,
01:01:52 tout le monde se focalise sur le vote
01:01:54 et les abus que le vote par correspondance a pu susciter,
01:01:57 mais en fait, il y a un épisode qui précède,
01:01:59 qui est beaucoup plus important,
01:02:01 que d'ailleurs, je raconte dans mon livre "Cover-up",
01:02:03 c'est l'interférence du FBI dans la campagne
01:02:06 pour masquer les révélations contenues sur les affaires de Hunter Biden
01:02:10 et de son père Joe Biden,
01:02:12 révélations contenues dans le fameux ordinateur
01:02:15 dont on a prétendu qu'il s'agissait d'une campagne de désinformation russe,
01:02:20 prétention soutenue, mise en avant par le FBI,
01:02:23 alors que le FBI et d'autres savaient pertinemment
01:02:26 que cet ordinateur était vrai
01:02:28 et que si ces révélations avaient été mises à jour
01:02:30 comme elles auraient dû l'être,
01:02:32 Joe Biden n'aurait jamais été élu président.
01:02:34 Donc en 2020, il y a eu une tentative, je dirais,
01:02:37 contre Trump, menée par ce qu'il appelle l'État profond,
01:02:41 et dont personne ne parle,
01:02:43 se focalisant plutôt sur la réaction de Donald Trump
01:02:46 aux résultats et aux conditions du vote.
01:02:48 - Anne Toulouse, vous êtes d'accord avec cette analyse ?
01:02:50 - Non, moi je ne me situe pas dans toute cette analyse conspirationniste.
01:02:55 Moi je regarde simplement les choses...
01:02:57 - Ça ne s'agit pas d'une conspiration, parce que c'est totalement documenté,
01:02:59 excusez-moi de vous couper,
01:03:00 mais tout ça est totalement documenté.
01:03:02 - Allez-y.
01:03:03 - Et les interférences du FBI, elles ont été dénoncées,
01:03:06 notamment à travers la campagne qui s'appelait les "Twitter Files" à une époque,
01:03:10 et depuis cette élection,
01:03:12 des journaux parfaitement respectables,
01:03:14 et tout à fait dans le "mainstream",
01:03:16 comme on dirait le New York Times,
01:03:18 le Washington Post,
01:03:19 ont reconnu que pendant la campagne 2020,
01:03:23 il y avait eu une ingérence
01:03:25 pour dissimuler au public américain un certain nombre de faits.
01:03:28 Et après l'élection, un sondage a été mené,
01:03:31 où les Américains vous ont dit que s'ils avaient su avant
01:03:34 ce qu'ils avaient appris depuis,
01:03:36 ils n'auraient pas voté Biden, et ils étaient 17% à le dire.
01:03:39 - Anne Toulouse, ça montre en tout cas quelque chose,
01:03:41 c'est que la prochaine élection risque d'être,
01:03:44 si j'ose dire, encore pire au niveau de la désinformation,
01:03:46 c'est l'un des grands enjeux de cette future élection,
01:03:49 quel que soit d'ailleurs le candidat.
01:03:51 - Oui, cette élection, le résultat de l'élection,
01:03:53 quoi qu'il arrive, risque d'être chaotique,
01:03:55 surtout si on a les deux candidats qui se présentent,
01:03:58 parce que des deux côtés, on vient d'en avoir un exemple,
01:04:00 il y a des gens qui sont totalement passionnés.
01:04:02 Et comme je le disais tout à l'heure,
01:04:04 il ne faut pas penser que les États-Unis
01:04:07 sont séparés en deux moitiés
01:04:09 qui ne rêvent que de se sauter à la gorge.
01:04:11 J'y vis pratiquement en permanence,
01:04:13 je suis à moitié américaine, comme monsieur,
01:04:15 et donc ça n'est pas ce que je vois,
01:04:18 parce que comme je le disais,
01:04:20 les partis démocrates et républicains
01:04:22 représentent chacun de leur côté à peu près 30% de l'électorat.
01:04:24 Ce qui fait que par défaut, vous avez un grand tiers
01:04:26 qui est indépendant, qui est un parti qui n'existe pas,
01:04:29 mais qui est en train d'essayer d'exister,
01:04:31 parce que vous voyez, par exemple, on ne parle pas,
01:04:33 tout à l'heure on parlait des candidats anecdotiques,
01:04:35 mais vous avez des candidats indépendants.
01:04:37 Alors, pour l'instant, c'est vrai qu'ils ne sont pas très rassembleurs,
01:04:41 il y a le fils de Robert Kennedy, Robert Kennedy Junior,
01:04:43 mais qui lui-même est tellement dans les théories conspirationnistes,
01:04:47 contre les vaccins, contre le FBI,
01:04:50 contre ceci, contre cela,
01:04:51 qu'on se demande s'il va prendre des voix à Joe Biden
01:04:54 ou à Donald Trump.
01:04:56 Et vous avez aussi un groupe de politiciens
01:04:59 qui essaient de monter un troisième parti
01:05:01 qui s'appellerait "No Labels",
01:05:03 c'est-à-dire pas d'étiquette,
01:05:04 ils ont du mal, ils ont essayé de débaucher Nike,
01:05:07 mais qui veut quand même garder son étiquette républicaine.
01:05:10 Mais vous avez tous ces gens qui regardent la politique
01:05:13 et qui sont consternés, absolument consternés,
01:05:16 par ce qui se passe aux deux extrêmes.
01:05:17 Alors qu'est-ce qu'ils vont faire en novembre ?
01:05:19 Est-ce qu'ils ne vont pas voter ?
01:05:20 Est-ce qu'ils vont se résigner ?
01:05:22 J'ai un chapitre qui s'appelle "Le vote à l'envers",
01:05:25 c'est-à-dire non pas de voter pour celui qu'on voudrait,
01:05:27 mais contre celui qu'on ne voudrait pas,
01:05:29 qu'on voudrait encore moins.
01:05:30 Et je trouve que cette situation est très très dommageable,
01:05:33 déplorable pour un grand pays comme les Etats-Unis.
01:05:35 On y revient dans quelques instants.
01:05:37 Oui, parce qu'il y a beaucoup de réactions évidemment sur les réseaux sociaux,
01:05:39 et au standard 0 826 300 300 pour intervenir,
01:05:42 pour réagir ou pour poser toutes vos questions.
01:05:44 A tout de suite sur Sud Radio, ne bougez pas.
01:05:59 Et on poursuit ces échanges nourris sur la prochaine élection présidentielle.
01:06:03 On le voit qui suscite les passions.
01:06:06 Gérald, Olivier, je me faisais la réflexion pendant la publicité,
01:06:09 c'est vrai qu'en France on voit toujours les mêmes,
01:06:11 depuis 30, 40 ans ça agace fortement les Français.
01:06:14 Aux Etats-Unis, on avait coutume de voir beaucoup plus de changements,
01:06:18 de renouveaux dans les élections américaines.
01:06:20 Comment est-ce possible qu'on puisse imaginer
01:06:22 de retrouver ces deux personnes qui sont quand même extrêmement âgées ?
01:06:26 Alors, je n'ai rien contre les personnes âgées,
01:06:27 mais quand même 81 ans pour Joe Biden,
01:06:29 avec des trous de mémoire réguliers.
01:06:32 Donald Trump qui n'est pas tout jeune non plus.
01:06:35 Comment ça se fait ?
01:06:36 En fait, moi je dirais quand même, je ferais une petite remarque,
01:06:39 c'est que Joe Biden est en effet en politique,
01:06:42 et il est sur le devant de la scène depuis une éternité.
01:06:45 Ça, ça ne fait aucun doute.
01:06:46 Il a été élu sénateur en 1972.
01:06:48 Il est devenu vice-président en 2009, et président en 2020.
01:06:52 Donc, il occupe le terrain depuis très très très longtemps.
01:06:55 Ce n'est pas le cas de Donald Trump.
01:06:57 Donald Trump, il a émergé sur la scène politique en 2015,
01:07:00 lorsqu'il a descendu son fameux escalator
01:07:02 pour se présenter à l'élection présidentielle.
01:07:04 Simplement, Donald Trump, il occupe tellement de terrain,
01:07:07 il prend tellement de place,
01:07:09 il attire tellement l'oxygène à lui-même
01:07:11 qu'on a l'impression qu'il a toujours été là.
01:07:13 Mais en fait, il est nouveau venu en politique.
01:07:15 C'est d'ailleurs en partie ce qu'on lui reproche.
01:07:17 Il n'est pas du serrail,
01:07:18 et c'est pour ça que vous avez tout un appareil d'État
01:07:20 qui s'est retourné contre lui.
01:07:21 Maintenant, en fait, en ce qui concerne ces deux personnages,
01:07:24 la Constitution défend, je dirais, leur droit d'être là.
01:07:27 C'est-à-dire que Donald Trump a été élu président,
01:07:30 il a fait un mandat,
01:07:31 il a le droit de prétendre à un second mandat.
01:07:33 - Mais souvent, on ne les voyait plus.
01:07:35 Quand il y perdait, on ne les voyait plus, souvent.
01:07:38 - Parce que souvent, il n'en avait plus envie.
01:07:40 Demander à Al Gore s'il avait envie de se représenter,
01:07:44 il faisait autre chose.
01:07:45 Mais il y a eu le cas de Nixon dont nous parlions,
01:07:48 il y a eu le cas de Teddy Roosevelt,
01:07:50 qui a été un des plus grands présidents républicains
01:07:52 à l'époque où le parti républicain avait une aura
01:07:54 qu'il a un peu perdue sur toutes ces dernières années.
01:07:57 Donc, en fait, le problème, c'est que du côté Biden,
01:08:02 il n'y a pas eu un renouvellement.
01:08:05 C'est-à-dire que d'abord, il avait promis
01:08:08 qu'il ne ferait qu'un seul mandat,
01:08:09 ce qui a un peu coupé les ailes de toutes les ambitions.
01:08:12 On se disait, on y revient en 2024.
01:08:14 Et puis là, quand un président est un président sortant
01:08:18 et qui n'a pas vraiment des mérités,
01:08:20 on ne peut pas l'empêcher de se représenter.
01:08:23 C'était à lui de se retirer.
01:08:24 - C'est vrai que voilà, est-ce qu'il peut le faire sérieusement ?
01:08:28 - Le pouvoir, c'était...
01:08:30 J'aime bien cette citation de John McCain,
01:08:32 du sénateur John McCain, qui est mort en même temps.
01:08:34 Il disait "le seul remède à l'ambition politique,
01:08:38 c'est le liquide pour embaumer les cadavres".
01:08:41 - En France aussi, vous me direz.
01:08:43 - Non, mais alors, en France, c'est pas du tout la même chose.
01:08:46 Parce que je vous ferai remarquer que si on additionne
01:08:48 l'âge d'Emmanuel Macron et de Gabriel Attal,
01:08:53 on est encore en dessous de l'âge de Joe Biden
01:08:56 et on est à peu près autour de celui de Donald Trump.
01:08:59 - Non mais c'est vrai, mais il n'y a personne.
01:09:01 - Les gens n'en veulent pas de ce couple.
01:09:03 C'est ça qui est extraordinaire.
01:09:05 C'est que vous avez plus des deux tiers des Américains
01:09:07 dans les sondages qui vous disent "on veut autre chose".
01:09:10 C'est "on ne veut ni fromage ni dessert,
01:09:12 on aura au fromage le dessert".
01:09:14 Voilà, on est autour de ça.
01:09:15 - Moi je ne suis pas totalement d'accord qu'il n'y ait personne.
01:09:17 Il n'y a personne qui a réussi à émerger.
01:09:19 Mais si vous regardez du côté républicain,
01:09:21 vous avez une nouvelle vague qui va suivre.
01:09:24 D'ailleurs, quoi qu'il arrive en 2024,
01:09:27 la seule certitude que l'on a, ça c'est sûr,
01:09:30 c'est que pour ces deux personnages,
01:09:32 aussi bien Trump que Biden,
01:09:34 quel que soit celui qui gagne, quel que soit celui qui perde,
01:09:37 c'est leur dernière campagne.
01:09:39 Ça c'est acquis.
01:09:41 Mais du côté républicain, vous avez Ron DeSantis
01:09:43 qui est le gouverneur de Floride.
01:09:45 On pensait qu'il allait attendre son tour, c'est-à-dire 2028,
01:09:48 et il a choisi de défier Trump en 2024.
01:09:50 Et il n'est pas parvenu à être entendu.
01:09:54 Donc il y a une relève côté républicain.
01:09:56 Par contre, côté démocrate, on constate qu'il n'y a pas de relève.
01:09:59 Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle les démocrates
01:10:02 continuent, bon an, mal an,
01:10:04 d'essayer de faire corps derrière Joe Biden,
01:10:07 en dépit de ses défaillances.
01:10:09 Parce que si vous retirez Joe Biden,
01:10:11 qui est-ce que vous mettez à sa place ?
01:10:13 - Elle a beaucoup d'espoir.
01:10:15 - Il ne faut pas se braquer sur Kamala Harris.
01:10:17 - Et personne ne veut d'elle.
01:10:19 - Il y a plusieurs gouverneurs.
01:10:21 - Quand le numéro 1 disparaît, le numéro 2 prend sa place.
01:10:23 - À Toulouse.
01:10:25 - Non, on ne peut pas dire qu'il n'y ait pas de relève.
01:10:27 C'est-à-dire que la relève a été tétanisée
01:10:29 par le fait qu'il y avait la statue du commandeur
01:10:31 qui occupait la place.
01:10:33 Mais vous avez au moins une dizaine de candidats
01:10:35 qui sont prêts à se lancer.
01:10:37 Vous avez la gouverneuse du Michigan, Gretchen Whitmer.
01:10:39 Vous avez le gouverneur de Californie,
01:10:41 Gavin Newsom.
01:10:43 La Californie n'est peut-être pas
01:10:45 le meilleur exemple pour faire élire quelqu'un
01:10:47 étant donné que c'est l'État où les impôts sont le plus élevés
01:10:49 et l'essence le plus chère.
01:10:51 Mais vous prenez une bonne dizaine de gouverneurs,
01:10:53 de jeunes sénateurs,
01:10:55 et même dans le gouvernement
01:10:57 de Joe Biden.
01:10:59 Il n'y a que Peter Buttigieg,
01:11:01 des gens comme ça.
01:11:03 Mais ils n'osent pas se présenter puisque le parti n'est pas derrière eux
01:11:05 et que le parti a de grands moyens de rétention.
01:11:07 - Pourquoi le parti s'acharne à être derrière Joe Biden
01:11:09 car il y a les partis qui confondent les présidents,
01:11:11 qui confondent les noms ?
01:11:13 - Parce qu'il a gagné en 2020.
01:11:15 Il a été choisi.
01:11:17 L'élection de 2020 n'était pas une élection
01:11:19 pour élire Joe Biden.
01:11:21 C'était une élection pour faire part de Donald Trump.
01:11:23 L'ennemi c'est Trump.
01:11:25 Trump a totalement détourné le débat
01:11:27 parce que justement il occupe une telle place
01:11:29 et il menace tellement le système.
01:11:31 Et donc en 2020, les démocrates ont profité de la pandémie
01:11:33 pour mettre un candidat
01:11:35 qui n'avait pas à faire campagne,
01:11:37 qui allait dans sa cave derrière son masque
01:11:39 et qui allait être élu par défaut.
01:11:41 C'est-à-dire qu'on n'allait pas élire Joe Biden
01:11:43 sur son programme
01:11:45 mais on allait avoir quelqu'un,
01:11:47 un grand papa qui serait gentil,
01:11:49 qui réconcilie l'Amérique,
01:11:51 qui serait là pour un seul mandat,
01:11:53 comme l'a souligné Anne Toulouse,
01:11:55 et qui permettrait qu'on n'ait pas un deuxième mandat
01:11:57 de Donald Trump.
01:11:59 Donc il a été mis en avant avec cette mission
01:12:01 "Battre Trump". Il a réussi.
01:12:03 Donc il reste le candidat qui peut
01:12:05 battre Trump. Et comme apparemment
01:12:07 ce sera Trump qui sera le candidat républicain,
01:12:09 les démocrates s'en tiennent à Joe Biden.
01:12:11 Cela dit, Anne Toulouse, il y a quand même un bilan
01:12:13 notamment économique
01:12:15 qui peut mettre à son avantage Joe Biden.
01:12:17 Alors là, c'est assez délicat
01:12:19 le problème de l'économie
01:12:21 et c'est un peu la quadrature du cercle.
01:12:23 C'est une question que je vous pose, mais les résultats sont
01:12:25 plutôt pas mauvais.
01:12:27 D'abord, il faut dire que Donald Trump
01:12:29 dans les sondages a une grosse avance sur Joe Biden
01:12:31 dans le domaine de l'économie,
01:12:33 presque parce que les gens se souviennent du début
01:12:35 de son mandat. Parce qu'au milieu de son mandat, il y a eu le COVID
01:12:37 où tout s'est effondré. Mais au début,
01:12:39 tout allait bien.
01:12:41 Les taux d'intérêt étaient extrêmement bas.
01:12:43 Le chômage
01:12:45 était très bas. Le niveau de vie a augmenté.
01:12:47 Puis boum, le COVID. Et arrive
01:12:49 Joe Biden. Et l'économie sous Joe Biden,
01:12:51 c'est assez curieux
01:12:53 à regarder parce que si vous regardez tout sur le papier,
01:12:55 les chiffres sont bons. Ce qui est mauvais,
01:12:57 c'est la perception.
01:12:59 Et d'ailleurs, là, je vais vous raconter une autre anecdote
01:13:01 parce que j'aime bien les anecdotes. Moi, je n'entre pas
01:13:03 dans les débats d'idées. Je préfère
01:13:05 regarder ce qui est sous mes yeux.
01:13:07 Le Washington Post, qui est
01:13:09 en quelque sorte le porte-parole
01:13:11 officieux de la Maison Blanche
01:13:13 et du Parti démocrate,
01:13:15 à longueur de colonne, vante
01:13:17 les qualités de l'économie
01:13:19 américaine dont l'inflation se calme,
01:13:21 etc. Arrivent
01:13:23 une grève en décembre
01:13:25 au Washington Post et les
01:13:27 employés du Washington Post, ceux-là même
01:13:29 des boulognais qui disaient que tout allait bien
01:13:31 et que l'inflation, c'était
01:13:33 pas la peine de s'en préoccuper,
01:13:35 demandent des augmentations de salaire en disant
01:13:37 l'inflation est galopante. Donc, vous voyez,
01:13:39 entre le papier et la perception,
01:13:41 alors, effectivement,
01:13:43 l'inflation a fait du mal
01:13:45 à la classe moyenne et aussi les taux d'intérêt
01:13:47 parce qu'aux États-Unis, c'est très important d'acheter sa maison.
01:13:49 Et quand les taux d'intérêt
01:13:51 sont élevés, les jeunes couples, les gens
01:13:53 qui ont leur premier emploi ne peuvent plus acheter une maison.
01:13:55 Donc, les gens ne sont pas contents.
01:13:57 Qu'est-ce que ce mécontentement sur l'économie
01:13:59 va se traduire en novembre si nous avons
01:14:01 le couple qui est annoncé ? Ça, c'est la grande
01:14:03 question. Mais c'est vrai
01:14:05 que l'économie, c'est le moteur des élections
01:14:07 et que pour l'instant, elle est très volatile
01:14:09 et qu'il est très difficile
01:14:11 de savoir quelle est la réalité et quelle est la perception.
01:14:13 Ce que je peux vous dire, c'est que la vie est chère
01:14:15 aux États-Unis. - Gérald Dolivier, du coup,
01:14:17 c'est vrai, encore une fois, les Européens ont une très
01:14:19 mauvaise perception dans ce qu'on peut lire dans la presse
01:14:21 française sur les bons résultats
01:14:23 économiques de Joe Biden.
01:14:25 Il y a une nuance, manifestement. - Non, mais justement,
01:14:27 si Biden avait un
01:14:29 bilan favorable sur lequel
01:14:31 il puisse se présenter,
01:14:33 il ne serait pas à 33%
01:14:35 d'opinion favorable. - Non, 40%.
01:14:37 40%. - Si vous voulez,
01:14:39 si vous voulez, peu importe.
01:14:41 Peu importe. - Ah bah si, quand même.
01:14:43 - Il est quand même très largement impopulaire.
01:14:45 Une immense majorité d'Américains,
01:14:47 c'est plus des deux tiers, estiment que le pays va
01:14:49 dans la mauvaise direction et il ne serait
01:14:51 pas à 5 points derrière Trump
01:14:53 dans les sondages, aussi bien au plan national
01:14:55 qu'à l'intérieur des fameux
01:14:57 états décisifs. Non,
01:14:59 malheureusement, l'Amérique va
01:15:01 très mal et ce n'est pas une question de perception, c'est une question
01:15:03 de réalité. Et si je peux prendre
01:15:05 une minute ? - Oui, allez-y. - En fait,
01:15:07 si on veut regarder sur le fond,
01:15:09 l'Amérique, depuis
01:15:11 Joe Biden, vit
01:15:13 une double révolution. Vous avez
01:15:15 une révolution culturelle à travers
01:15:17 le wokisme et vous avez
01:15:19 une révolution économique à travers la
01:15:21 transition verte qui peut imposer
01:15:23 ce que les Américains appellent le "Green New Deal".
01:15:25 Et ces deux révolutions
01:15:27 amènent l'Amérique dans le mur.
01:15:29 Et ça, les Américains s'en rendent
01:15:31 compte. Et c'est pour ça que Trump reste
01:15:33 populaire. Parce que lui, il est opposé
01:15:35 aussi bien au wokisme qu'à cette révolution
01:15:37 verte, si vous voulez.
01:15:39 Et l'une des premières mesures qu'il prendrait
01:15:41 serait de relancer la machine
01:15:43 de production d'énergie,
01:15:45 d'exploitation des gisements de pétrole, de gaz
01:15:47 naturel et autres, qui provoquerait
01:15:49 une baisse des cours et qui mettrait
01:15:51 un frein à l'inflation et qui inverserait
01:15:53 la tendance. Antoulouse a raison
01:15:55 sur au moins un point, ce qui est très important, c'est qu'aujourd'hui
01:15:57 le rêve américain, il est devenu
01:15:59 inaccessible à la majorité des Américains.
01:16:01 - On va quand même laisser répondre Antoulouse.
01:16:03 - Oui, c'est un débat un peu inégal.
01:16:05 - Non, mais c'était pas le but, en plus.
01:16:07 - Non, parce que nous avons
01:16:09 la parole de Donald Trump et moi, je ne suis
01:16:11 la parole de personne, sauf des faits.
01:16:13 Donc, voilà, je ne suis pas ici
01:16:15 pour défendre la politique de Joe Biden.
01:16:17 - C'était plus de faire une analyse sur l'élection.
01:16:19 Maintenant, il se trouve que vous n'êtes pas d'accord sur certains points.
01:16:21 - Oui, bah, merci d'ailleurs.
01:16:23 - Quelle était votre question ?
01:16:25 - Non, non, tout simplement
01:16:27 sur ce que disait Gérald Olivier.
01:16:29 Mais, bon, on va aller prendre un auditeur
01:16:31 parce que les auditeurs veulent aussi participer
01:16:33 à ce débat. Ça va peut-être, justement,
01:16:35 contrer ce que vous disiez, Gérald Olivier.
01:16:37 - Nous avons Pierre qui nous appelle
01:16:39 depuis le Finistère. Bonjour, Pierre.
01:16:41 - Bonjour.
01:16:43 - Bonjour.
01:16:45 - Bonjour, Pierre.
01:16:47 - Bonjour. Alors, je voudrais
01:16:49 déjà vous remercier d'être à l'antenne et puis remercier
01:16:51 Madame Toulouse pour le grand fou rire
01:16:53 qu'elle a permis d'avoir, puisque même quand on parle
01:16:55 de bilan, on revient sur une perception.
01:16:57 Je crois que le bilan de Donald Trump face au bilan
01:16:59 de Joe Biden est sans équivoque,
01:17:01 que cela soit au niveau de l'économie
01:17:03 ou de la paix dans le monde. Alors moi,
01:17:05 c'est une histoire de prison.
01:17:07 - Expliquez-vous.
01:17:09 - Je crois que le bilan économique de Joe Biden
01:17:11 par rapport à celui de Donald Trump est sans équivoque.
01:17:13 Quand Trump sort de sa présidence,
01:17:15 l'économie américaine va bien
01:17:17 et aujourd'hui, on sait qu'elle est au plus bas.
01:17:19 En fait, ce n'est pas sur cela que je veux
01:17:21 discuter avec vous. J'ai bien
01:17:23 écouté ce que vous avez dit. Moi, je suis assez factuel.
01:17:25 J'ai un ancien métier. J'ai été policier
01:17:27 pendant des années. Et donc, j'aime bien, comme
01:17:29 Saint-Thomas me fie à ce que je vois.
01:17:31 Je voudrais que vous commentiez deux choses.
01:17:33 La première chose, c'est l'implication
01:17:35 de Barack Obama quand il a utilisé
01:17:37 les services de l'État pour attaquer un président
01:17:39 en exercice pour prouver qu'il y avait une
01:17:41 collusion avec la Russie, ce qui aujourd'hui
01:17:43 n'a plus aucun sens. Et la deuxième,
01:17:45 moi, l'ancien policier,
01:17:47 quand j'ai vu les images de...
01:17:49 Ce qu'il faut rappeler, c'est que lors de l'attaque
01:17:51 du Capitole, Donald Trump a demandé à ce que
01:17:53 la garde, la Sécurité nationale
01:17:55 soit présente et Mme Pelosi l'a refusée.
01:17:57 Je suis assez stupéfait, sauf si
01:17:59 ce sont des images de synthèse.
01:18:01 Quand je vois les policiers de la garde du Capitole
01:18:03 qui accompagnent les
01:18:05 manifestants dans certaines salles,
01:18:07 je me dis soit ce sont des images de synthèse,
01:18:09 soit c'est du mal à comprendre.
01:18:11 Donc je voudrais que vous puissiez commenter ces deux faits
01:18:13 puisque vous parlez de faits. Moi j'aime bien
01:18:15 me baser sur des faits.
01:18:17 Je suis effectivement plutôt
01:18:19 trumpiste, je détestais ce phénomène.
01:18:21 Je me suis pas mal
01:18:23 documenté. Et je pense que ces deux faits,
01:18:25 l'utilisation
01:18:27 de services de l'État contre un président
01:18:29 en exercice par l'ancien président,
01:18:31 et puis l'accompagnement des gardes
01:18:33 du Capitole, de ces manifestants,
01:18:35 enfin je sais pas, moi quand il y a une attaque, je vois pas les policiers
01:18:37 accompagner les manifestants dans les certaines salles qui sont occupées.
01:18:39 - Alors c'est vrai que c'est compliqué, on va pas
01:18:41 faire l'enquête du Capitole et c'est vrai qu'il y a
01:18:43 beaucoup de personnes comme vous, notamment aux
01:18:45 États-Unis, qui la mettent
01:18:47 en cause. Mais
01:18:49 peut-être un avis, Gérald Olivier, vous êtes
01:18:51 plutôt trumpiste, c'est vrai, donc vous êtes peut-être
01:18:53 d'accord avec Pierre ?
01:18:55 - Ce qui est sûr, c'est que les événements du 6 janvier
01:18:57 n'ont jamais été examinés,
01:18:59 je dirais, d'un point de vue neutre.
01:19:01 C'est-à-dire que
01:19:03 ce jour-là, Trump
01:19:05 est tombé dans le plus
01:19:07 grand piège que lui tendaient ses adversaires.
01:19:09 C'est-à-dire de démontrer son
01:19:11 autoritarisme et de démontrer
01:19:13 que derrière lui, il a des gens qui pourraient s'en prendre
01:19:15 aux institutions. Et c'est toujours ce que
01:19:17 les démocrates ont voulu dire à son sujet
01:19:19 pour le disqualifier
01:19:21 d'avoir le droit d'être un nouveau
01:19:23 candidat à la présidence. Et donc
01:19:25 quand le 6 janvier s'est déroulé, vous avez
01:19:27 eu immédiatement
01:19:29 la mise en marche d'un mécanisme,
01:19:31 au passage, par le Congrès,
01:19:33 d'une commission, le deuxième
01:19:35 procès en destitution
01:19:37 de Donald Trump,
01:19:39 voté alors qu'il était encore président, mais qui se
01:19:41 déroule alors qu'il est devenu simple citoyen
01:19:43 puisque c'est au-delà
01:19:45 de la limite de son mandat.
01:19:47 Et je dirais, un petit peu comme avec les poursuites
01:19:49 judiciaires qu'il concerne aujourd'hui,
01:19:51 une condamnation qui était connue d'avance.
01:19:53 Et ce qui s'est passé depuis, c'est que
01:19:55 on a eu un premier narratif sur les
01:19:57 événements du 6 janvier, et on a
01:19:59 cessé de s'apercevoir que ce narratif
01:20:01 avait des failles. Et qu'au fur et à mesure
01:20:03 où de nouvelles vidéos sur ce qui s'était
01:20:05 passé étaient
01:20:07 diffusées,
01:20:09 qu'on avait des audiences qui interrogeaient
01:20:11 certains des participants, on s'apercevait
01:20:13 en effet que c'était pas du tout une insurrection,
01:20:15 mais c'était une émeute
01:20:17 qui avait débordé et qu'on avait
01:20:19 laissé, voire qu'on avait
01:20:21 encouragé à déborder, et chacun
01:20:23 sait aujourd'hui qu'au sein des manifestants,
01:20:25 vous aviez un certain nombre d'agents
01:20:27 du FBI infiltrés
01:20:29 qui ont joué les pouces au crime
01:20:31 et qui ont poussé la foule
01:20:33 à, je dirais, faire ce qui s'est passé.
01:20:35 Et une fois en place, cette
01:20:37 foule qui n'était absolument pas venue pour faire
01:20:39 la révolution ou une insurrection,
01:20:41 elle s'est comportée un petit peu comme des
01:20:43 badauds qui ne sauraient pas trop où ils sont,
01:20:45 et ils ont visité le Capitole de manière extrêmement
01:20:47 calme. Mais il y avait une fonction
01:20:49 politique à cette journée, et c'est
01:20:51 comme ça qu'elle a été exploitée. - On va reprendre
01:20:53 cette discussion dans un instant, on va marquer
01:20:55 une courte pause sur Sud Radio, et puis
01:20:57 on aura la parole 0826 300 300,
01:20:59 on sera avec Eric, qui nous appellera depuis Lyon.
01:21:01 A tout de suite sur Sud Radio.
01:21:03 Sud Radio
01:21:05 dans tous ses états, Stéphanie
01:21:07 Demiru.
01:21:09 Sud Radio dans tous ses états,
01:21:11 Stéphanie Demiru.
01:21:13 - On poursuit donc nos échanges
01:21:17 qui sont assez nourris sur cette
01:21:19 élection américaine
01:21:21 qui est assez polarisée, Anne Toulouse,
01:21:23 on le sent déjà, vous le disiez
01:21:25 quand même, il y a beaucoup de passion,
01:21:27 c'est ce qui nous attend forcément
01:21:29 avec ce duo Biden-Trump ?
01:21:31 - Je vais vous répéter ce que je vous ai
01:21:33 déjà dit, c'est qu'il y a beaucoup de passion aux extrêmes,
01:21:35 c'est-à-dire que vous avez une partie
01:21:37 des républicains qui sont extrêmement convaincus,
01:21:39 qui sont persuadés que
01:21:41 Donald Trump est un martyr,
01:21:43 et il faut dire que c'est vrai que jusqu'à un certain
01:21:45 point, l'attitude des démocrates leur
01:21:47 serve la soupe, et de l'autre côté, vous avez
01:21:49 des démocrates qui sont tout
01:21:51 sauf Trump, et qui sont également très
01:21:53 montés, mais je vous l'ai déjà dit,
01:21:55 tout le monde n'est pas comme ça, c'est pas l'ensemble
01:21:57 de la population américaine, vous avez
01:21:59 des gens qui ne demandent pas mieux que de revenir
01:22:01 à une politique apaisée,
01:22:03 à revenir à un vrai dialogue politique,
01:22:05 à une vraie collaboration. - Est-ce qu'ils ont un candidat ?
01:22:07 - C'est ce que je vous ai dit tout à l'heure,
01:22:09 c'est que... - Pardon de vous faire répéter.
01:22:11 - C'est très difficile d'imposer
01:22:13 un troisième candidat dans la mesure où tout
01:22:15 le paysage politique américain est fondé
01:22:17 sur le bipartisme,
01:22:19 et est solidement verrouillé
01:22:21 par démocrate et républicain.
01:22:23 Il n'y a pas d'espace, je dirais même,
01:22:25 logistique pour un troisième parti,
01:22:27 puisqu'il faut s'inscrire sur les listes
01:22:29 électorales des Etats, et
01:22:31 on l'a vu par exemple, quand
01:22:33 le troisième parti dont je
01:22:35 vous parlais tout à l'heure, No Labels,
01:22:37 a essayé de s'imposer, il a été
01:22:39 attaqué par des démocrates
01:22:41 qui ont dit "Attention, on va
01:22:43 examiner vos comptes, on va
01:22:45 voir si vous êtes en règle avec les impôts",
01:22:47 parce qu'ils ont une peur bleue, qu'ils prennent des voix.
01:22:49 A Joe Biden, s'il s'avérait
01:22:51 qu'il en prenne à Donald Trump, je suis sûr
01:22:53 qu'il arriverait la même chose de l'autre côté. On voit bien
01:22:55 du côté républicain, comme on a
01:22:57 dit dès le début, le candidat c'est
01:22:59 Trump, et tout le monde est derrière
01:23:01 lui. Mais encore une fois, ça ne représente
01:23:03 pas l'ensemble du peuple
01:23:05 américain, et quand vous voyez les
01:23:07 sondages pour l'élection générale,
01:23:09 c'est dans un mouchoir, c'est
01:23:11 dans la marge d'erreur statistique,
01:23:13 c'est 55 comptes, et vous avez
01:23:15 deux candidats qui sont tous les deux exactement
01:23:17 à la même impopularité, 40%.
01:23:19 - Mais c'est l'un des deux qui va
01:23:21 certainement diriger la plus grande
01:23:23 puissance du monde, d'ailleurs on va parler justement des impacts
01:23:25 sur la planète, et c'était Bal.
01:23:27 - Justement, il y a beaucoup de questions sur les impacts au niveau
01:23:29 géopolitique, alors peut-être pour
01:23:31 vous Gérald Déolivier, et pour vous à Toulouse,
01:23:33 quel que soit le candidat élu,
01:23:35 qu'est-ce que ça peut changer au niveau
01:23:37 géopolitique, par exemple au Moyen-Orient, on l'a vu,
01:23:39 au niveau de la guerre en Ukraine,
01:23:41 les aides américaines de
01:23:43 l'administration Biden sont gelées pour l'instant,
01:23:45 qu'est-ce que ça pourrait changer
01:23:47 au niveau de l'égo-politique mondiale ?
01:23:49 - Pour moi ça va changer beaucoup de choses.
01:23:51 - D'ailleurs c'est important, en préambule,
01:23:53 Gérald Déolivier, Vladimir
01:23:55 Poutine l'autre jour à la télévision d'État russe
01:23:57 qui vous explique quand même que le meilleur des candidats
01:23:59 ça serait Biden, alors ça j'avoue que
01:24:01 j'ai pas eu
01:24:03 la deuxième lecture de cette
01:24:05 déclaration, c'est étonnant. - Si vous voulez
01:24:07 une Amérique faible, vous votez Biden.
01:24:09 Est-ce que l'Amérique est forte aujourd'hui ?
01:24:11 C'est une question que vos auditeurs
01:24:13 peuvent poser, se poser, qu'on peut poser
01:24:15 à des spécialistes. - Donald Trump a dit qu'il arrêterait l'aide à l'Ukraine
01:24:17 qu'il arrêterait tomber l'Ukraine. - Est-ce que l'Amérique vous semble forte aujourd'hui ?
01:24:19 L'Amérique est faible, et d'ailleurs si le monde
01:24:21 va mal c'est parce que l'Amérique est faible
01:24:23 qu'elle a abandonné le leadership qui était
01:24:25 le sien et qu'elle prétendait assumer.
01:24:27 Alors Trump joue les provocateurs,
01:24:29 il aime bien faire peur aux pays d'Europe,
01:24:31 surtout aux pays d'Europe et aux
01:24:33 pays de l'OTAN, parce que les États-Unis
01:24:35 estiment que leur contribution à l'OTAN,
01:24:37 c'est pas tant qu'elle est trop élevée, c'est que c'est celle
01:24:39 des Européens qui est trop faible et surtout ce sont
01:24:41 les Européens qui ne payent pas leur
01:24:43 cote-part à laquelle ils ont donné leur accord
01:24:45 pour leur propre défense.
01:24:47 Ce que certains Américains
01:24:49 trouvent relativement anormal. Je rappelle qu'entre
01:24:51 l'Europe et les États-Unis, il y a quand même l'Atlantique.
01:24:53 L'Ukraine est beaucoup plus proche des
01:24:55 pays européens qu'elle ne l'est des États-Unis.
01:24:57 - Sans s'en faire forcément dans le
01:24:59 subjectif, concrètement,
01:25:01 qu'est-ce que ça va changer ?
01:25:03 Donald Trump va couper
01:25:05 les vivres à l'Ukraine, il
01:25:07 dit aux pays qui ne payent pas leur contribution
01:25:09 à l'OTAN qu'il ne sera pas solidaire
01:25:11 à ce fameux article 5, et concrètement...
01:25:13 - L'Amérique a des engagements
01:25:15 que Donald Trump tiendra,
01:25:17 par contre je pense qu'il
01:25:19 sera beaucoup plus
01:25:21 vigoureux, je dirais,
01:25:23 beaucoup plus impliqué
01:25:25 dans l'idée de trouver une solution
01:25:27 au conflit ukrainien, ça ça ne fait aucun doute.
01:25:29 Maintenant si vous voulez savoir comment sera le monde
01:25:31 si Donald Trump est réélu,
01:25:33 regardez comment était le monde quand Donald Trump
01:25:35 était déjà président. Il n'y avait pas
01:25:37 de guerre en Ukraine, il n'y avait pas de guerre au Proche-Orient.
01:25:39 Maintenant vous en avez deux.
01:25:41 Et l'Iran était beaucoup plus faible qu'il l'est aujourd'hui.
01:25:43 De même que la Corée du Nord.
01:25:45 Donc je pense que si Trump redevient
01:25:47 président, on retournera dans cette
01:25:49 logique-là d'une Amérique forte, d'une Amérique
01:25:51 qui peut faire peur, mais la peur parfois...
01:25:53 - La meuf est du militantisme, mais très bien.
01:25:55 - ...impose l'ordre. - Anne Toulouse, dans les faits,
01:25:57 justement, que promet Trump
01:25:59 et effectivement les Européens
01:26:01 ont des raisons de s'inquiéter ?
01:26:03 - Il promet une solution à la guerre
01:26:05 en Ukraine en 24 heures, ce à quoi
01:26:07 Volodymyr Zelensky a dit "je vais lui expliquer en 24 minutes
01:26:09 pourquoi ça n'est pas possible".
01:26:11 Et effectivement, ce serait
01:26:13 en fait, une paix immédiate
01:26:15 en Ukraine, ce serait satisfaire
01:26:17 en partie aux exigences
01:26:19 de la Russie.
01:26:21 C'est...
01:26:23 Il dit aussi qu'il va...
01:26:25 Enfin, il a eu des propos effectivement
01:26:27 très provocateurs sur l'OTAN. C'est vrai qu'il a été
01:26:29 4 ans président et qu'il ne s'est rien passé,
01:26:31 mais c'est vrai aussi
01:26:33 qu'il y a quand même une grande
01:26:35 crainte sur ce qu'il pourrait faire
01:26:37 et...
01:26:39 J'arrive pas à comprendre comment on peut dire
01:26:41 que l'Amérique serait plus faible,
01:26:43 plus forte en étant isolationniste.
01:26:45 - Mais il n'est pas isolationniste !
01:26:47 - À partir du moment... - Il est non-interventionniste.
01:26:49 C'est pas la même chose. - À partir du moment
01:26:51 où il dit
01:26:53 aux pays européens "débrouillez-vous
01:26:55 pour vous défendre tous seuls", à partir du
01:26:57 moment où il dit "America first"...
01:26:59 - Et 10% de taxes sur les importations.
01:27:01 - Et 10% de taxes sur les importations,
01:27:03 ce qui horrifie
01:27:05 absolument les milieux d'affaires
01:27:07 américains. Donc...
01:27:09 Le problème, c'est qu'avec
01:27:11 Donald Trump, on sait jamais ce qu'il va faire. Il dit
01:27:13 beaucoup. Il avait dit qu'il allait construire un mur
01:27:15 à la frontière sud des Etats-Unis.
01:27:17 On l'attend toujours.
01:27:19 Il avait dit effectivement qu'il allait
01:27:21 se retirer de l'OTAN. Il l'a pas fait. Il a dit qu'il
01:27:23 allait se retirer des accords de Paris. Il l'a fait.
01:27:25 Donc c'est une personnalité assez volatile
01:27:27 et je crois que ça dépendra beaucoup de ses conseillers.
01:27:29 Parce qu'on ne sait pas quels sont les conseillers qu'il va avoir.
01:27:31 - Justement, l'équipe a changé, Anne-Thoulouse.
01:27:33 - Oui, ben... - Elle est plus
01:27:35 conservatrice, mais aussi plus professionnelle.
01:27:37 - Oui, plus professionnelle,
01:27:39 j'en sais rien. Mais il faut dire que pour être
01:27:41 conseillée de Donald Trump
01:27:43 aujourd'hui, pour faire partie de son équipe, il faut avoir
01:27:45 une certaine foi dans le personnage, puisque vous savez
01:27:47 que dans la dernière équipe, beaucoup de gens
01:27:49 se sont fait virer et se sont fait virer avec perte et
01:27:51 fracas. D'ailleurs, vous voyez que ce sont ceux
01:27:53 qui le critiquent le plus aujourd'hui,
01:27:55 comme John Bolton, qui a été
01:27:57 son ambassadeur auprès des Nations Unies et un de ses
01:27:59 proches conseillers. Donc, si
01:28:01 on fait partie de l'équipe de Donald Trump, ça veut dire
01:28:03 qu'on va prendre le risque de faire
01:28:05 démolir sa réputation par son patron
01:28:07 ou de se retrouver devant les tribunaux avec lui.
01:28:09 Alors, tout dépendra
01:28:11 de ses conseillers et de la façon
01:28:13 dont ils pourront le tempérer. Parce que dans la première
01:28:15 équipe, il avait de vrais diplomates.
01:28:17 Est-ce qu'il en aura dans la seconde, s'il y a une seconde ?
01:28:19 - Gérald Olivier, sur l'équipe, vous avez des
01:28:21 informations ? - Non, pas précises
01:28:23 à ce stade. D'ailleurs, il n'en parle pas.
01:28:25 Il ne parle même pas de qui il choisira
01:28:27 comme vice-présidente. Par contre, il a
01:28:29 un cercle de conseillers qui est en effet plus restreint
01:28:31 que ce qu'il n'était quand il est arrivé.
01:28:33 Et je dirais que là, il a gagné un petit
01:28:35 peu en expérience. Vous savez, la première chose que
01:28:37 demande Donald Trump à ses collaborateurs,
01:28:39 c'est de la loyauté. Et en politique, la
01:28:41 loyauté, c'est quelque chose d'assez rare.
01:28:43 Donc, pour l'instant, on ne sait pas qui
01:28:45 il aura, ni au poste de secrétaire d'État,
01:28:47 ni au Trésor, ni à la Justice.
01:28:49 Par contre, je pense qu'il aura des gens qui seront plus
01:28:51 dans sa propre vision du monde
01:28:53 que ce n'était le cas pour sa première
01:28:55 administration. - On s'était déjà posé la question, mais
01:28:57 à l'époque, mais peut-on gouverner dans
01:28:59 l'outrage permanent ? - Mais
01:29:01 il n'est pas dans l'outrage dans
01:29:03 le verbal. Il n'est pas forcément
01:29:05 dans l'outrage dans le comportement.
01:29:07 Parce qu'à chaque fois, il vous fait très très peur sur ce
01:29:09 qu'il va vous faire. Mais si vous parvenez à
01:29:11 négocier avec lui, vous apercevez qu'à la fin, ça
01:29:13 se résout de manière quand même relativement
01:29:15 favorable. Par contre,
01:29:17 oui, il est pour l'Amérique first, il est pour
01:29:19 l'Amérique d'abord, il est pour mettre les intérêts
01:29:21 américains avant les intérêts
01:29:23 des alliés, avant les intérêts des alliés,
01:29:25 pas après, ce qui n'est pas forcément
01:29:27 l'attitude de l'administration actuelle.
01:29:29 Mais en aucun cas, il n'est isolationniste.
01:29:31 C'est pas du tout ça. Et l'Amérique
01:29:33 de Donald Trump ne serait pas une Amérique isolationniste,
01:29:35 il est non-interventionniste. - Mais est-ce que l'Europe a raison
01:29:37 de s'inquiéter ?
01:29:39 Les valeurs démocratiques de Lucrenne... - L'Europe, bien sûr
01:29:41 que l'Europe a raison de s'inquiéter.
01:29:43 Mais rappelons quand même que le monde ne
01:29:45 cesse de tourner. La guerre
01:29:47 froide est finie depuis 30 ans.
01:29:49 Et qu'a fait l'Europe en
01:29:51 30 ans pour préparer sa propre défense ?
01:29:53 Parce que l'idée
01:29:55 de l'OTAN, rappelons quand même que l'OTAN est
01:29:57 une alliance qui avait été au départ
01:29:59 élaborée pour s'opposer
01:30:01 à l'expansionnisme soviétique
01:30:03 et que l'Union soviétique est
01:30:05 décédée depuis plus de 30 ans. Donc,
01:30:07 à l'Europe de préparer sa propre défense
01:30:09 avec l'aide des Américains, mais
01:30:11 avec cette idée de se dire qu'ils ne seront peut-être pas toujours là.
01:30:13 - Merci en tout cas à tous les deux.
01:30:15 Anne Toulouse, j'appelle le nom de votre ouvrage
01:30:17 "L'art de tromper" ou "Comment la politique
01:30:19 de Donald Trump a contaminé le monde"
01:30:21 aux éditions du Rocher et vous, Gérald Olivier,
01:30:23 Cover Up aux éditions
01:30:25 Confinan, Percy, à tous les deux.
01:30:27 - Merci à vous d'avoir été avec nous.
01:30:29 Stéphanie Demuru, merci à vous d'avoir
01:30:31 remplacé André Bercov
01:30:33 pendant ces deux jours. - Au pied levé !
01:30:35 Au genou levé ! C'est la petite blague entre André
01:30:37 et moi. Voilà, bon rétablissement mon cher André.
01:30:39 - Demain, ce sera Alexis Poulin qui sera là
01:30:41 entre midi et 14h. Tout de suite, c'est Brigitte Lahaye
01:30:43 sur Sud Radio. À demain.
01:30:45 Sud Radio, parlons vrai.