Avec Eric Denécé, directeur du Centre français de recherches sur le renseignement (CFRR) ; Sandrine, habitante de Bruxelles ; Sophie De Menthon, cheffe d'entreprise et présidente du mouvement ETHIC ; Loïk Le Floch-Prigent, ancien patron de Gaz de France et ancien directeur de cabinet au ministère de l'Industrie ; Jean-Louis Harouel, professeur émérite à Panthéon-Assas et auteur de "Les mensonges de l'égalité, ce mal qui ronge la France et l'Occident" publié aux éditions de l'Artilleur.
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00:00:00 [Musique]
00:00:02 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:00:04 [Musique]
00:00:06 Nous sommes en guerre.
00:00:07 Non Fabien, tu ne gagneras pas avec un steak.
00:00:10 Parce que le peuple c'est le boss et Macron c'est l'employé.
00:00:14 Tous ces crétins de salariés et bah ces crétins de salariés, dans leur bulletin de paye,
00:00:18 on enlève les cotisations sociales et ces cotisations sociales, elles payent mon arachne.
00:00:22 On est des humains.
00:00:23 C'est ça qu'on est hein.
00:00:24 On est des humains.
00:00:25 Vas-y tu le louis.
00:00:27 On est des humains.
00:00:28 Oui Jean-François.
00:00:29 Nous sommes dans une guerre hybride.
00:00:31 [Bruits de tirs]
00:00:34 Nous sommes en guerre.
00:00:35 [Musique]
00:00:36 Voilà, c'était à Bruxelles.
00:00:38 Une nuit entière, une nuit entière, voilà, quelqu'un qui se balade en fluo, à moto,
00:00:43 et puis qui tue deux, trois personnes, des blessés, voilà.
00:00:49 Et puis on se dit mais qu'est-ce qui se passe ?
00:00:53 Eh bien, on va en parler, on va en parler parce qu'on a l'impression,
00:00:57 et c'est le plus terrible, c'est que ça se répète.
00:00:59 Là, on se dit hier à Bruxelles, avant-hier à Paris,
00:01:04 demain à Malmeux en Suède ou ailleurs, voilà, ça se répète.
00:01:08 Pratiquement, même profil, même itinéraire,
00:01:13 même au QTF ou territoire au QTB, même parcours,
00:01:18 et puis à un moment donné, allez, ça part.
00:01:20 On a écouté un discours, on a écouté quelque chose,
00:01:22 et puis ça démarre et ça voilà.
00:01:25 Et on va en parler avec Eric Dénessé,
00:01:27 qui est directeur du Centre Français d'Enseignement,
00:01:29 et puis on va parler avec Sandrine, qui vit à Bruxelles,
00:01:33 et qui en a un peu assez, elle n'est pas la seule, un peu assez.
00:01:37 Et puis, nous allons parler aussi, c'est J'aime ma boîte,
00:01:41 oui, J'aime ma boîte, dans deux jours, c'est l'anniversaire,
00:01:44 c'est la fête des entreprises.
00:01:46 On va en parler avec Sophie de Menton,
00:01:49 qui est présidente du mouvement éthique,
00:01:51 qui est génératrice, qui a généré cette fête, cette célébration,
00:01:55 et avec Loïc Le Floch-Prigent, chef d'entreprise au Combiens.
00:01:59 Et puis, les perles, vous allez voir, les nuées, les bravos,
00:02:03 comment les lycéens ont réagi,
00:02:06 certains lycéens, disons-le, ont réagi
00:02:08 à la commémoration, à la célébration
00:02:11 de l'assassinat terrible de Daniel Bernard,
00:02:16 du professeur,
00:02:18 et puis, en seconde partie, nous recevrons Jean-Louis Arouel,
00:02:22 qui est professeur à la Sorbonne, qui est philosophe,
00:02:24 et qui va parler des ravages de l'inégalité.
00:02:28 Et oui, vous dites "comment, comment, liberté, égalité, fraternité, c'est l'autre devise",
00:02:31 oui, mais elle peut devenir un piège.
00:02:34 A tout de suite.
00:02:35 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, midi 14h,
00:02:40 André Bercoff.
00:02:42 Ici Sud Radio,
00:02:47 les Français parlent au français.
00:02:50 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:53 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:56 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
00:02:59 Bruxelles, Bruxelles,
00:03:01 depuis des années, des attentats,
00:03:04 dans les gares, à l'aéroport,
00:03:06 et puis, hier,
00:03:08 et bien hier, nuit de terreur,
00:03:12 avec quelqu'un en fluo, à moto, qui se balade,
00:03:15 qui s'est baladé 12h, toute la nuit,
00:03:17 on l'a arrêté au café à 8h du matin.
00:03:19 Bruxelles, je le rappelle, a 7000 caméras,
00:03:21 on va en parler avec Eric Dénécé,
00:03:23 et on va parler de tout cela aussi avec une Bruxelloise qui n'en peut plus.
00:03:27 A tout de suite.
00:03:28 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états,
00:03:32 le fait du jour.
00:03:33 Oh oui, Jacques Vrel, c'était autant.
00:03:36 Et aujourd'hui, c'était autant Bruxelles terrorisée,
00:03:39 ou Bruxelles assiégée,
00:03:41 même s'il n'y a qu'un seul,
00:03:43 qu'il y a eu deux morts, des blessés,
00:03:46 et effectivement, Bruxelles continue à vivre,
00:03:49 et heureusement,
00:03:50 enfin, ça devient une espèce de répétition morbide,
00:03:53 répétition générale de quoi ?
00:03:55 Bonjour Eric Dénécé.
00:03:57 - Oui, bonjour.
00:03:58 - On a l'impression aujourd'hui,
00:04:00 alors vous êtes directeur du Centre français de recherche sur le renseignement,
00:04:02 on vous a reçu récemment, et toujours avec plaisir,
00:04:04 sur ce qui se passe,
00:04:05 mais on a l'impression que, vraiment,
00:04:07 c'est une espèce de, je dirais presque d'histoire monotone,
00:04:12 si elle n'était pas aussi morbide et massacreuse.
00:04:15 Enfin, encore une fois, juste, je rappelle,
00:04:18 Tunisien de 45 ans,
00:04:19 qui a demandé l'asile à Belgique en novembre 2019,
00:04:22 on le lui a refusé,
00:04:23 il était connu des services de police
00:04:24 pour des faits suspects de trafic d'êtres humains, etc.
00:04:27 Voilà, demande d'asile rejetée en 2020,
00:04:30 eh bien, il a reçu une décision négative en octobre 2020,
00:04:33 il a disparu des radars peu après,
00:04:35 il n'a jamais été représenté par la police,
00:04:39 en tout cas, la police n'a pu...
00:04:41 eu une nouvelle de lui.
00:04:43 On a l'impression, Eric Dénessé,
00:04:44 que c'est presque un schéma devenu classique.
00:04:47 - Oui, malheureusement, c'est assez classique,
00:04:49 et c'est assez cyclique,
00:04:50 c'est ce que nous connaissons depuis plus d'une vingtaine d'années maintenant,
00:04:53 avec des périodes très violentes et très actives
00:04:56 en matière d'action terroriste,
00:04:58 comme s'il y avait dans l'air du temps
00:04:59 quelque chose qui pousse ces individus isolés à agir,
00:05:02 et puis des autres moments où les choses se calment,
00:05:05 et nous avons aujourd'hui, malheureusement,
00:05:07 tous les signes qui nous permettent de dire
00:05:09 que nous sommes dans une période de reprise d'activité très préoccupante.
00:05:12 - Oui, surtout qu'on sait qu'il y a eu,
00:05:14 je ne sais pas si c'est lié,
00:05:15 mais il y a eu, vous savez, le fameux discours de Khaled Meshal,
00:05:19 du Qatar, le chef du Hamas,
00:05:21 qui disait "Vendredi, jour de colère,
00:05:23 allez-y, révoltez-vous dans le monde entier", etc.
00:05:27 Alors, est-ce que c'est lié ? On n'en sait rien,
00:05:29 mais comment expliquer qu'on...
00:05:32 C'est vrai qu'on a eu nous aussi ça avec les frères Kouachi,
00:05:34 mais comment expliquer que dans cette ville,
00:05:37 quand même, aujourd'hui, on est un peu sur le qui-vive,
00:05:39 cette personne a été à moto, à flot,
00:05:43 avec armée, bien armée, lourdement armée,
00:05:46 a circulé pendant 12 heures,
00:05:48 a été filmée au fur et à mesure par un certain nombre de gens
00:05:52 qui postaient leurs vidéos, évidemment, sur Internet,
00:05:56 sur les réseaux,
00:05:57 et puis qui a été arrêtée au café,
00:06:00 où il s'était arrêté à 8h du matin.
00:06:02 Ça aussi, normal, classique ?
00:06:05 - Oui, alors d'une certaine manière, oui,
00:06:07 parce que systématiquement, les terroristes sont toujours arrêtés,
00:06:10 on l'a vu à Arras aussi,
00:06:12 ils étaient en plus identifiés, comme c'est le cas dans les deux situations,
00:06:16 préalablement, mais tant qu'ils n'avaient pas commis d'activités criminelles,
00:06:19 ils ne pouvaient pas être interpellés,
00:06:21 et puis ça traduit aussi quelque chose,
00:06:23 ça traduit d'une certaine manière la bêtise du terroriste
00:06:26 qui s'arrête pour prendre un café,
00:06:27 en dehors de sa cruauté,
00:06:29 puisqu'il a assassiné lâchement deux, voire trois personnes.
00:06:31 - Absolument.
00:06:32 Alors, dites-moi juste, à votre avis,
00:06:34 parce que c'était la Suède,
00:06:36 parce que c'est trois Suédois,
00:06:38 deux qu'il a assassinés, un autre qu'il a grèvement blessé,
00:06:41 bon, on ne sait pas si c'était voulu ou pas,
00:06:43 par rapport à la Suède,
00:06:45 mais en fait, il a eu le temps, quand même,
00:06:48 comme vous le savez, de faire des vidéos.
00:06:50 Avant, il a dit "voilà, je suis l'État islamique, Daesh,
00:06:54 je suis là", enfin, il a aussi le discours, hélas, classique,
00:06:59 "je suis là pour défendre les musulmans,
00:07:02 et voilà, passez à l'acte, etc."
00:07:05 Enfin, il a posté, tout ça a été quand même très organisé,
00:07:09 même si c'est à titre individuel.
00:07:11 - Oui, je pense que l'enquête montrera
00:07:13 que comme dans le cas d'Aras,
00:07:14 on a un individu qui s'est radicalisé,
00:07:17 soit via Internet, soit via les réseaux sociaux,
00:07:19 soit via des individus,
00:07:22 mais ça s'inscrit quand même dans un mouvement plus large.
00:07:25 Regardez, on entend peu parler d'Al-Qaïda et Daesh depuis quelques temps,
00:07:28 ce qui ne veut pas dire que ces deux mouvements-là
00:07:30 ne préparent pas quelque chose dans le silence,
00:07:32 même si leur activité s'est réduite.
00:07:34 Al-Qaïda a frappé il y a une quinzaine de jours en Syrie,
00:07:37 où plus de 150 personnes ont été tuées,
00:07:39 et d'ailleurs, personne en Occident n'a apporté le moindre soutien
00:07:43 à cet attentat terroriste.
00:07:44 - Oui, on en a très peu parlé, sinon pas du tout.
00:07:47 - Eh bien, c'est tout à fait anormal,
00:07:49 et donc aujourd'hui, il y a aussi les événements de Gaza
00:07:51 qui font que finalement, tous les islamistes radicaux
00:07:54 vont s'abreuver sur un certain nombre de sites
00:07:57 qui poussent à l'action contre l'Occident,
00:08:00 soit directement parce qu'on brûle des Corans en Suède,
00:08:03 soit parce qu'une nouvelle loi sur l'immigration va être discutée en France,
00:08:06 soit parce que l'Occident soutient Israël dans l'affaire de Gaza.
00:08:09 - Oui, donc effectivement, c'est un peu table ouverte,
00:08:12 comme on dit au Penn Bar, pour tout cela.
00:08:15 Juste, Éric Dénessé, je sais qu'il n'y a pas de réponse,
00:08:19 sinon ça serait de réponse collective,
00:08:22 mais qu'est-ce qu'on peut faire ?
00:08:23 Qu'est-ce qu'on fait par rapport à ça ?
00:08:25 Parce qu'on a l'impression quand même d'assister,
00:08:28 soit en sidération, soit passivement,
00:08:30 soit en essayant de trouver des excuses, etc.
00:08:34 Est-ce qu'il y a...
00:08:36 Parce que les gouvernements se sont pris, je vais dire, en main,
00:08:41 parce que ces directives, juste un mot,
00:08:43 par rapport aux directives européennes et par rapport aux directives nationales,
00:08:46 alors vous allez me dire "l'immigration n'est pas le terrorisme"
00:08:49 et heureusement, mais enfin, il y a quand même quelques rapports.
00:08:52 Ce Tunisien de 45 ans, il n'est pas venu de lupar, il a suivi la filière.
00:09:00 On peut faire quelque chose où en fait, on dira à chaque fois
00:09:04 "Bon, il faut se prémunir, faire attention, etc." ?
00:09:07 - Non, je pense que malheureusement, les services de renseignement intérieur
00:09:11 sont parfaitement vigilants sur le sujet.
00:09:14 Tout le monde plaide pour un durcissement des conditions d'attribution du droit d'asile,
00:09:19 mais également d'accueil des réfugiés.
00:09:21 Bien sûr, le problème, c'est que ça vient heurter de plein fouet nos valeurs éthiques,
00:09:25 nos valeurs éthiques qui ont tendance, bien sûr, à vouloir aider les plus démunis et ceux qui souffrent,
00:09:29 mais le problème, c'est que nous n'avons pas le filtre qui nous permet de détecter
00:09:33 à l'entrée ceux qui sont des vrais terroristes et surtout,
00:09:36 ceux qui finalement n'étaient pas des terroristes et qui, une fois en France,
00:09:40 ou en Belgique d'ailleurs, pour des raisons diverses et variées,
00:09:43 soit parce qu'ils se radicalisent dans le milieu dans lequel ils se trouvent,
00:09:45 soit parce qu'ils ne sont pas satisfaits des conditions d'accueil,
00:09:48 soit parce qu'on ne leur donne pas le droit d'asile,
00:09:50 se mettent à passer à l'action.
00:09:52 Et ça, c'est un vrai drame et ça nuit, bien sûr, à l'immigration dans sa totalité,
00:09:57 mais on ne peut pas le nier, c'est une réalité.
00:10:00 - C'est une réalité, Eric Dénessé. Ce qui est quand même assez parlant,
00:10:04 c'est que vous avez parlé d'Al-Qaïda en Syrie, effectivement,
00:10:07 mais par exemple, on n'a pas entendu de ce genre, un attentat,
00:10:12 alors on le fait en Europe, etc.,
00:10:14 mais par exemple, en Tunisie, en Algérie ou au Maroc,
00:10:18 ça me paraît beaucoup plus durement réprimé
00:10:21 quand les terroristes se mettent à passer à l'action.
00:10:25 - Oui, alors, le Maroc a quand même connu des tas d'attentats d'Al-Qaïda
00:10:29 dans les années 2000-2010,
00:10:31 l'Algérie a connu la décide noire,
00:10:33 et effectivement, les répressions sont terribles.
00:10:35 Non, effectivement, ce sont plutôt des attentats qui se passent dans les pays occidentaux,
00:10:40 qui sont faits soit par des gens implantés depuis longtemps,
00:10:43 soit par des gens arrivés de manière plus récente,
00:10:46 et la vraie préoccupation qu'on a aujourd'hui,
00:10:48 c'est celle que, d'une certaine manière,
00:10:51 les Israéliens ont soulevée il y a quelques jours,
00:10:53 ils craignent que des cellules du Hamas soient implantées durablement chez eux,
00:10:57 et qu'elles ne sont pas passées à l'action dans le cadre de l'opération du déluge d'Al-Aqsa,
00:11:02 et ça peut être quelque chose d'assidu annonciateur
00:11:04 que nous pourrions aussi avoir chez nous,
00:11:06 et je sais que les services français sont très très vigilants sur cet aspect des choses,
00:11:11 est-ce que des combattants sont entrés ?
00:11:13 Alors, il ne s'agit pas de combattants du Hamas,
00:11:15 on est vraiment sur des opérateurs d'Al-Qaïda ou de Daesh.
00:11:19 - Et donc des cellules dormantes qui peuvent à tout moment passer à l'action ?
00:11:23 - Voilà, alors il y a une vigilance qui est indéniable,
00:11:26 mais l'ampleur malheureusement des réfugiés,
00:11:29 l'absence de contrôle, l'absence d'expulsion,
00:11:31 parce que malheureusement la grande majorité des expulsions ne sont pas faites,
00:11:34 et bien, nous rapprochons de plus en plus de ce type de problèmes.
00:11:38 - Il y a quand même une espèce d'affaiblissement,
00:11:41 et je dirais des systèmes immunitaires,
00:11:44 qui est quand même pas mince.
00:11:45 Juste une question, Eric Délessay, je ne sais pas,
00:11:48 je ne suis pas du tout spécialiste des armes,
00:11:50 je ne sais pas si vous l'êtes sûrement plus que moi en tout cas,
00:11:53 c'est qu'on a dit, reconnu, enfin d'après les services de renseignement,
00:11:58 en tout cas ceux qu'ont donné les Belges,
00:12:01 c'est que l'arme de l'assassin n'était pas, ce qu'on a dit,
00:12:06 partout une Kalashnikov, mais une AR-15, M16, M4, ou M16 ou M4,
00:12:11 et on s'est demandé, et je ne sais pas si, on n'a pas la réponse,
00:12:15 on s'est demandé si ce n'était pas une arme américaine
00:12:18 qui était passée, parmi les dizaines de milliers ou centaines de milliers,
00:12:21 passée par l'Ukraine, et redistribuée au marché noir,
00:12:25 comme on sait, parce qu'on sait qu'il existe, hélas,
00:12:27 un marché noir à partir de l'Ukraine, qui n'est pas mince.
00:12:31 - Alors c'est un risque évident, on sait de manière extrêmement argumentée
00:12:35 que 25% des armes livrées à l'Ukraine sont parties dans le marché noir.
00:12:39 - 25% ! C'est énorme !
00:12:42 - C'est énorme, et ça montre le niveau du gouvernement ukrainien
00:12:45 que nous continuons malgré tout à défendre.
00:12:47 D'ailleurs, on voit systématiquement les renvois, la lutte anticorruption,
00:12:51 les licenciements que fait Zelensky dans son entourage,
00:12:56 le patron de la défense territoriale a encore été limogé il y a quelques jours,
00:12:59 donc ça veut dire que ces trafics sont très présents.
00:13:02 Une arme américaine, elle peut venir, bien sûr, d'Ukraine,
00:13:04 ce qui est le plus plausible, mais elle peut venir d'Afghanistan,
00:13:08 les américains ont laissé des stocks d'armes considérables
00:13:11 qu'ont récupéré Daesh et les talibans,
00:13:13 puis ça peut venir aussi des Balkans, où dans lesquels il y a néanmoins de trafics.
00:13:17 Donc voilà, il faut avoir le numéro de série de l'arme pour être sûr de ne pas prendre.
00:13:21 - Bien sûr, bien sûr.
00:13:22 Merci beaucoup Eric Dénessé, merci de vos éclaircissements.
00:13:25 - Merci.
00:13:26 - Et nous avons, et je la remercie d'être là, Sandrine. Bonjour Sandrine.
00:13:30 - Bonjour.
00:13:31 - Bonjour Sandrine, vous vivez à Bruxelles, vous avec vos enfants, avec grand famille.
00:13:35 - Actuellement.
00:13:37 - Actuellement, vous êtes à Bruxelles, actuellement.
00:13:40 - Exactement, je suis à Bruxelles et j'étais là hier,
00:13:42 enfin j'étais pas là où il y a eu les attentats, mais j'ai vu chez moi,
00:13:45 donc j'ai suivi ça tout à fait en direct,
00:13:48 comme tout le monde d'ailleurs, et on est tous encore choqués de ce qui se passe.
00:13:52 Aujourd'hui, les enfants, enfin certains enfants ne peuvent pas aller à l'école,
00:13:56 parce qu'on a reçu des instructions comme quoi ils étaient en danger,
00:13:59 on est au stade d'alerte 4, donc on a l'impression de revenir
00:14:02 avec les mauvais souvenirs de l'attentat à Zaventem,
00:14:05 et c'est la consternation...
00:14:07 - Zaventem, c'est l'aéroport bien sûr, oui.
00:14:09 - Absolument, c'est l'aéroport de Zaventem qui avait explosé,
00:14:12 qui avait fait des dizaines de morts et des dizaines de blessés,
00:14:15 enfin des choses horribles.
00:14:16 Donc on revient avec la gueule de bois de d'habitude.
00:14:19 - Et on se dit quoi ? Que c'est sans fin, que ça peut recommencer dans deux semaines,
00:14:25 et vous, vos amis, votre entourage, vivez ça comment ?
00:14:28 - Bah on est tous à la fois consternés, en colère, tristes,
00:14:33 et on a surtout peur, parce qu'on a peur pour nos enfants,
00:14:35 on a peur pour sortir, c'est bien joli de nous dire qu'il faut continuer à vivre,
00:14:39 mais quand vous avez des enfants qui vont se promener,
00:14:41 qui vont au cinéma, que vous avez envie d'aller à un concert le soir,
00:14:44 vous vous dites peut-être que cette fois-ci ce ne sera pas celui-là,
00:14:46 mais ce sera un autre.
00:14:47 Il y en a combien qui sont en sommeil et qui attendent de faire exploser une bombe,
00:14:51 d'avoir une kalashnikov ?
00:14:54 Comment on peut avoir une kalashnikov et aller tuer des gens de façon incroyable ?
00:14:59 Comment un type qui est fiché, qui est connu des services de police,
00:15:03 alors qu'il était connu pour trafiquer l'être humain,
00:15:06 comment ce type-là peut être en circulation et pouvoir avoir accès à une kalashnikov ?
00:15:10 Comment c'est possible ?
00:15:11 - Donc ce que vous vous dites, Sandrine, c'est quand même,
00:15:13 votre gouvernement, les gens ne réagissent pas assez, il y a une espèce de laissé-aller ?
00:15:19 - Je ne sais pas s'ils ne réagissent pas assez, ce qui est certain,
00:15:21 c'est qu'en tout cas les résultats ne sont pas à la hauteur de ce qui se passe dans la rue,
00:15:25 et qu'on a peur, et que ce n'est pas comme si c'était la première fois
00:15:28 qu'on était face à des attaques, et je pense qu'ils sont très au fait
00:15:32 qu'il y a quand même des gens qui sommeillent et qui n'attendent qu'une chose,
00:15:36 c'est d'agir et de tuer, pour le plaisir de tuer.
00:15:40 Donc bon, après, qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on attend ?
00:15:42 - Vous allez continuer à sortir ? Vous allez continuer à sortir ou pas ?
00:15:46 Ou vous allez faire beaucoup plus attention ?
00:15:48 - C'est une vraie question. En tout cas, ce qui est certain, c'est qu'on a peur,
00:15:50 c'est qu'on n'a pas envie d'y aller, que ça ne donne pas envie de vivre tranquillement,
00:15:54 et que quand vous vivez avec la peur, la vie n'a pas le même goût.
00:15:57 Et donc on attend que les autorités réagissent et qu'il se passe quelque chose.
00:16:01 Je suis sûre qu'ils font ce qu'ils peuvent, mais évidemment,
00:16:03 soit il y a un manque de moyens, soit il y a un manque de concertation,
00:16:06 mais il y a un manque de quelque chose, ça c'est certain.
00:16:08 - Merci beaucoup Sandrine, merci, et puis écoutez, on espère que vous allez en tout cas
00:16:13 jamais céder, que personne ne cédera jamais, espérons-le.
00:16:17 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, midi 14h, André Bercoff.
00:16:26 - Ici Sud Radio, les Français parlent au français, les carottes sont cuites, les carottes sont cuites.
00:16:38 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
00:16:41 - Écoutez ce slogan, dans deux jours ça va être célébré dans toute la France,
00:16:48 non ce n'est pas "J'aime les filles" de Jacques Dutronc, c'est "J'aime ma boîte" de Sophie de Menton.
00:16:54 Sacrée chanson, on en parle tout de suite.
00:16:56 Sud Radio André Bercoff.
00:16:59 Bercoff, dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:17:04 - Menton, c'est vrai, d'ailleurs vous avez Sophie de Menton, on la connaît,
00:17:07 qui ne connaît pas Sophie de Menton, d'ailleurs elle est très très souvent à Sud Radio,
00:17:10 avec Valérie Expert, son émission, et puis Loïc Leclerc-Prigent, très heureux aussi qu'il soit là,
00:17:17 grand patron, SNCF, chef d'entreprise, et il parle très bien de la désindustrialisation notamment.
00:17:25 On va en parler, mais pourquoi ? Parce que dans deux jours,
00:17:28 et Sud Radio est partenaire, c'est la fête de "J'aime ma boîte",
00:17:32 c'est-à-dire que 500 entreprises de France et de Navarre,
00:17:35 - 500 000 plutôt.
00:17:36 - 500 000, pardon, oui ça change un peu ça.
00:17:39 500 000 entreprises vont faire la fête, en tout cas vont célébrer le "J'aime ma boîte".
00:17:44 Sophie de Menton, vous l'avez créée il y a 21 ans, pourquoi ?
00:17:48 - C'est toujours des histoires curieuses, j'étais, figurez-vous, aux Etats-Unis,
00:17:53 et j'achetais des cartes d'anniversaire.
00:17:55 Et je vois à côté des cartes d'anniversaire qui m'amusent beaucoup aux Etats-Unis,
00:17:58 je vois "I love my boss", "You're the greatest boss", "We love you boss", je vois ça.
00:18:05 - Voilà, merci patron, c'est bien ça.
00:18:07 - Et je demande à la fille à côté de moi "What is it ?"
00:18:09 Et elle me dit "Oh, it's just like Valentine's Day".
00:18:13 C'est comme la Saint-Valentin.
00:18:14 "We say to our boss we love him".
00:18:17 Donc stupéfait, je rentre, j'achète toutes les cartes, je rentre, je veux au MEDEF,
00:18:22 c'était Céliaire qui était président du MEDEF,
00:18:24 et je lève le doigt à l'Assemblée Générale, je lui dis "Monsieur le Président, j'ai une excellente idée,
00:18:27 nous allons enfin en France lancer la fête des patrons".
00:18:31 Hurlement de rire au MEDEF, qui s'appelait encore le CNPF, je crois,
00:18:37 et il me répond "Chère petite madame", d'un ton un peu condescendant,
00:18:41 "Quand on fait la fête des entreprises en France, c'est pour séquestrer les patrons".
00:18:46 Quand on fait la fête des patrons en France, c'est pour les séquestrer.
00:18:49 - Le syndrome May 68 était encore là, il régnait encore.
00:18:52 - Alors je suis rentrée chez moi, et mon fils, brillant, m'a dit "Maman, tu n'y connais rien,
00:18:57 jusque-là tout était normal", et il m'a dit "C'est la fête des entreprises qu'il faut faire".
00:19:01 Je me suis dit "Bien sûr".
00:19:03 Et j'ai convoqué un institut de sondage, c'était l'IFOP,
00:19:06 en disant "Je veux savoir si on aime les entreprises".
00:19:08 L'IFOP m'a dit "On ne va pas prendre de l'argent pour ça, parce qu'on sait déjà qu'on ne les aime pas".
00:19:13 Alors je lui ai dit "Vous allez demander, mais non, ne demandez pas
00:19:18 "Est-ce que vous aimez votre entreprise ? Demandez "Est-ce que vous aimez votre boîte ?" ce matin.
00:19:23 Et toute la différence était là, et dès le premier jour, 76% des gens interrogés partout,
00:19:29 ont dit "Ouais, j'aime ma boîte". Par contre, ils n'aimaient pas les entreprises.
00:19:33 - Oui, c'est ça. Ils font la différence entre "Ma boîte" et "Les entreprises".
00:19:37 - Oui, les méchants, la bourse, le 440, tout ce qu'on déteste.
00:19:41 - Mais ils sont fiers de leur boîte, et fiers de leurs produits.
00:19:45 Que ce soit service ou industrie, ils sont fiers de leurs produits.
00:19:49 Ils le voient partout. C'est ça qui est le sang.
00:19:55 Le sang de ce pays, c'est quand même des gens qui sont fiers de ce qu'ils font.
00:20:00 Moi, je vais en Provence de façon régulière, je vois des gens qui expliquent ce que leur boîte fait,
00:20:08 et comment ils le font, et comment c'est le meilleur produit.
00:20:11 C'est ça qui est extraordinaire.
00:20:13 - Oui, mais c'est intéressant, parce qu'à l'heure où on dit, il ne faut pas que ce soit que la DOGSA,
00:20:17 où on dit "Oui, mais les gens s'en foutent maintenant de l'entreprise,
00:20:21 ce qu'ils veulent c'est travailler le moins possible, etc."
00:20:26 Et vous, vous n'avez pas du tout ce sentiment-là.
00:20:29 - Ecoutez, lorsqu'il y a des difficultés, et nous sommes en difficulté dans l'industrie,
00:20:34 comme vous le savez, les gens sont prêts à travailler plus, sans gagner plus.
00:20:40 Ils ont envie de sauver leur boîte, puisqu'à l'heure actuelle,
00:20:43 il y a un grand nombre de boîtes qui sont près de la faillite à cause du prix de l'énergie,
00:20:48 et ils sont prêts à travailler de manière à sauver leur boîte.
00:20:51 C'est la réalité. La réalité de ce pays, c'est au contraire,
00:20:54 que les gens qui sont dans les entreprises ont envie de les sauver, de travailler,
00:20:57 de travailler pour arriver à s'en sortir. C'est ça qui se passe.
00:21:00 - Et je voudrais faire encore une réflexion, parce que je n'en peux plus du télétravail.
00:21:03 On avait une question dans notre OpinionWay, qui a dit "Pensez-vous que le climat s'améliore dans votre entreprise ?"
00:21:10 Il y a 35%, plus que ça, 40% des salariés qui disent "Ça s'améliore beaucoup ma boîte."
00:21:19 Alors on me dit "Ah mais non, mais c'est parce qu'il y a le télétravail."
00:21:22 Mais du tout, ça s'améliore dans leur boîte.
00:21:24 Et le télétravail... - C'est pas la solution.
00:21:27 - Non mais c'est même pas ça, c'est de la ségrégation.
00:21:30 Les 30% des Français qui peuvent travailler de chez eux...
00:21:33 - C'est pire que ça. Il y a des gens qui ont été mis en télétravail
00:21:38 à la suite des injonctions gouvernementales, et qui ont fait des dépressions nerveuses,
00:21:42 et qui ont dit "Non, j'ai envie d'être avec tes copains."
00:21:44 - Rappelons le confinement, rappelons ce qui s'est passé pendant le Covid.
00:21:49 C'est l'inverse qui se passe.
00:21:51 Donc je crois qu'on déraille complètement en n'étant pas près des sociétés, des boîtes qu'elles existent.
00:21:58 - Du terrain. - Du terrain.
00:22:00 Tout ça est trop bobo parisien pour moi.
00:22:03 Ça commence à bien faire.
00:22:05 - Alors je ne sais pas si c'est bobo parisien, mais une chose très intéressante,
00:22:09 sauf il m'entend dans le sondage OpinionWay que vous montrez,
00:22:12 c'est que l'intervention de l'État dans la gestion des entreprises,
00:22:16 pour être sûr que vos entreprises soient bien gérées, pensez-vous que c'est le rôle de votre patron et il sait le faire ?
00:22:20 Eh bien 75% disent oui, et il faut que l'État intervienne,
00:22:24 23% seulement disent oui, c'est très intéressant ça.
00:22:27 - Et dans les PME, on a fait des tris, c'est 95% qui disent "C'est mon patron qui sait".
00:22:33 - C'est normal, il est sur le terrain.
00:22:36 - Oui mais quand on a un interventionnisme comme on l'a de l'État,
00:22:39 c'est assez inquiétant.
00:22:42 Parce qu'ils sont convaincus qu'ils savent mieux que nous, c'est le problème.
00:22:45 - Mais c'est la France de la cobine ça.
00:22:47 - Oui mais c'est pire que ça, c'est-à-dire que dans les petites boîtes,
00:22:50 les gens considèrent que c'est l'État qui empêche la boîte de se développer.
00:22:54 Et c'est ça que j'ai aujourd'hui dans les réunions que je fais à droite et à gauche.
00:22:58 - Sous forme de quoi ? Trop de paperasserie ?
00:23:00 - Les administrations demandent du papier, c'est-à-dire que d'un côté, c'est assez marrant,
00:23:04 les administrations disent "On dématérialise".
00:23:07 Et d'autre côté, on est un kilo de papier surtout.
00:23:10 Il faut faire double, double, il faut dématérialiser d'un côté,
00:23:13 et d'autre côté, on fait les papiers.
00:23:15 - Sachant que dématérialisé, moi j'ai trouvé ma comptable en larmes,
00:23:18 qui n'avait personne à qui parler depuis trois mois,
00:23:20 et qui avait besoin de renseignements, parce qu'on a une comptabilité compliquée,
00:23:23 ça a beaucoup changé, etc.
00:23:25 Vous n'avez plus personne en ligne.
00:23:27 - Et c'est vrai pour beaucoup, beaucoup de domaines, dans beaucoup de domaines, c'est clair.
00:23:31 - Et on envoie des fonctionnaires quand même, c'est ça qui est assez surprenant.
00:23:34 - Mais attendez, on n'envoie pas que des fonctionnaires, on les double avec des conseillers.
00:23:37 - Oui. - Bah qui le sait et compagnie.
00:23:39 - Oui. - Ou ils sont bons les fonctionnaires,
00:23:41 on les garde, s'ils ne sont pas bons, on les tire, on les vire.
00:23:43 - Oui. - Ah non, non, non, on ajoute.
00:23:45 C'est strat après strat, c'est vraiment intéressant.
00:23:47 - Et on dématérialise, ça veut dire qu'on n'a personne au bout du fil.
00:23:50 - Oui, c'est intéressant. - Et on ne peut pas avoir de renseignements, c'est pas possible.
00:23:53 - Et comment faire, alors à votre avis, juste,
00:23:56 par rapport à ce "j'aime ma boîte", c'est que
00:23:59 les gens, vous savez, il y a une espèce de discours comme ça, un peu fataliste,
00:24:03 parce qu'il faut le dire aussi, et vous le savez,
00:24:05 le fleur Prigent et vous aussi, sauvignementons,
00:24:07 il y a quand même énormément de faillites d'entreprises en ce moment,
00:24:10 je ne sais pas le chiffre exact, mais enfin, on l'a.
00:24:13 Qu'est-ce qui fait que, on sait très bien, et on l'a dit,
00:24:16 alors là, c'est un cliché, mais c'est un cliché vrai,
00:24:19 que 90% des emplois sont créés par les entreprises,
00:24:22 par les PME, etc., etc.
00:24:24 Comment il se fait qu'au fond,
00:24:27 il n'y a pas un discours, y compris au sommet d'État,
00:24:30 pour dire "attendez, c'est ceux-là qui comptent".
00:24:33 - Moi je crois... - Oui, excuse-moi, excuse-moi.
00:24:36 - Vas-y, vas-y. - Non, mais je crois en la destruction créatrice.
00:24:40 C'est-à-dire qu'il y a des boîtes, bah oui, elles disparaissent,
00:24:43 il y a des boîtes qui étaient un peu fragiles,
00:24:45 qui ont eu des difficultés,
00:24:47 il y a des boîtes qui exportaient, qui ne peuvent plus exporter,
00:24:49 il y a des produits qu'on ne trouve plus...
00:24:51 - C'est vrai, non, pardon Sophie, je vous interromps,
00:24:53 mais vous savez très bien, avec l'électricité et la hausse des prix,
00:24:56 vous savez très bien ce qui arrive à les entreprises.
00:24:58 Ça, c'est pas parce que ça ne marche pas, c'est pas parce qu'ils n'ont pas de marché,
00:25:01 c'est pas parce qu'ils ne sont pas bons, il y en a qui ne sont pas bons.
00:25:03 - Mais là, c'est autre chose. - Oui, là, c'est autre chose.
00:25:05 - Mais pas la majorité, forcément. - À l'heure actuelle, dans l'industrie,
00:25:08 - Dans l'industrie. - Dans l'industrie,
00:25:10 la hausse de l'électricité fait un rebond des faillites absolument colossal.
00:25:15 Et donc, je déclare depuis maintenant deux ans,
00:25:19 qu'il faut s'en occuper, c'est-à-dire qu'il faut que le prix de l'électricité
00:25:23 revienne au coût, et qu'il va y avoir des faillites d'entreprises en cascade,
00:25:27 d'ici la fin de l'année.
00:25:29 Et donc, on dit l'année prochaine, l'année prochaine. Non.
00:25:31 On ne va pas attendre 2024, il faut s'occuper des choses maintenant.
00:25:34 Et dans le discours de "J'aime ma boîte", c'est que les gens aiment tellement leur boîte
00:25:39 qu'ils crient actuellement, qu'ils crient en disant...
00:25:42 - "Sauvez-la !" - "Sauvez-la ! Sauvez-la ! Sauvez-la !"
00:25:45 Et c'est ce que j'ai, moi, dans les dîners et dans les provinces où je vais,
00:25:55 c'est qu'il faut absolument sauver ma boîte.
00:25:58 - On est d'accord avec le patron, on est d'accord avec ça,
00:26:01 mais on n'est pas d'accord avec l'État qui ne fait pas ce qu'il faut pour que bien arriver.
00:26:05 - Oui, mais Loïc, il faut spécifier qu'il y a une énorme différence
00:26:09 entre le secteur tertiaire et le secteur industriel.
00:26:12 Le tertiaire souffre assez peu de problèmes d'électricité, il y en a un peu.
00:26:16 - Le problème, c'est qu'on n'a fait que du tertiaire.
00:26:18 On a éliminé le reste. Ou presque.
00:26:20 - Alors déjà, l'industrie, elle est très mal.
00:26:22 Au moment où on vous dit "on va la réimplanter en France",
00:26:24 on a les écolos qui empêchent de s'installer où que ce soit.
00:26:27 Et en plus de ça, il y a le coût de l'énergie.
00:26:31 Donc là, le vrai problème aujourd'hui des boîtes, c'est quand même l'industrie.
00:26:36 - Absolument.
00:26:37 - Et alors, Sophie, le produit est aimé par les gens.
00:26:41 C'est extraordinaire comme histoire.
00:26:44 - Alors moi, j'ai été conseille à un moment donné de la SNCF,
00:26:47 et j'ai écrit un livre pour eux, "Ça marche parce que ça roule".
00:26:51 Parce qu'ils m'avaient demandé d'écrire un livre parce que les gens aimaient trop leur boîte.
00:26:56 Alors là, j'avais un peu de difficulté à comprendre.
00:26:58 Et en fait, ils pensaient qu'ils ne servaient à rien.
00:27:01 Car la SNCF était tellement magnifique, tellement puissante, tellement bien organisée,
00:27:06 que moi, qu'est-ce que vous voulez que je serve dans cette armée ?
00:27:08 Et on a été obligés de les faire intervenir, et j'ai dit "quel est le jour où vous savez sauver votre boîte ?"
00:27:13 Et c'était très marrant, il y a un type qui a dit "j'ai empêché un train de partir à vide".
00:27:17 - Mais Sophie, il ne faut pas que ça devienne "ça marche parce qu'on nous roule".
00:27:20 On entend aussi beaucoup ça en ce moment.
00:27:22 Juste un mot, qu'est-ce que vous attendez des politiques aujourd'hui ?
00:27:25 - Ah !
00:27:26 - Parce que vous avez l'intention de faire quelque chose, vous avez envie de faire un geste.
00:27:31 - D'abord, j'attends surtout que les politiques en fassent moins.
00:27:34 Et vous savez ce que je voudrais ? Mon rêve.
00:27:37 - C'est quoi ?
00:27:38 - Jeudi, j'aimerais que l'Assemblée nationale applaudisse les salariés et les entreprises de France.
00:27:45 Je voudrais juste ça.
00:27:46 Parce qu'ils ne pensent qu'à les punir, à piquer du pognon à ceux qui en gagnent trop,
00:27:50 à taxer, à combler la dette de l'État en prenant quelque part quelque chose.
00:27:55 Et je voudrais, je pense que ce serait vraiment un lien fort,
00:27:59 que l'Assemblée, je ne sais pas ce que le Floc' Prigent en pense, qu'on nous applaudisse.
00:28:04 - C'est un de mes rêves.
00:28:05 Et qu'on arrête de faire des espèces de grands messes sur les salaires, sur les charges, etc.
00:28:10 et qu'on traite des vrais problèmes.
00:28:11 Les vrais problèmes ne sont pas ça.
00:28:13 - Vous voudriez que les conseils citoyens ne donnent pas ça ?
00:28:16 - Eh ben non !
00:28:17 - Les grands consultations de Président...
00:28:19 - On prend les gens des entreprises et écoutons ce que disent les entreprises.
00:28:23 Écoutons ce que disent les salariés dans les entreprises.
00:28:26 Ce n'est pas le cas actuellement.
00:28:27 On fait des grands messes qui ne servent à rien.
00:28:30 D'ailleurs que dire, l'injonction, il faudrait augmenter les salaires, ça dépend.
00:28:34 Est-ce que mes marges augmentent ou pas moi en tant que patron ?
00:28:36 Et si mes marges n'augmentent pas, comment j'augmente les salaires ?
00:28:39 Et les salariés viennent me voir en disant "Bah écoutez, nos marches sont en train de s'effondrer, comment vous faites ?"
00:28:43 On va faire le nécessaire parce qu'on a déjà jonction.
00:28:47 - Est-ce que vous avez vu qu'aujourd'hui, la fameuse taxe, la fameuse prime Macron,
00:28:54 qui est, je vais manquer de modestie, mais dire que c'est la prime menton.
00:28:58 Parce que c'est à éthique qu'on a au moment des gilets jaunes.
00:29:01 - J'aime les moments de menton.
00:29:03 - Au moment des gilets jaunes, à éthique, je dis ça parce que j'ai été le porte-parole,
00:29:07 mais ils ont décidé qu'il fallait une prime défiscalisée pour tout de suite pouvoir augmenter.
00:29:11 Eh bien, c'était formidable, c'est une prime défiscalisée qui permettait de ne pas gréver la boite,
00:29:17 d'aider les salariés, eh bien annoncée ce matin, on va la refiscaliser.
00:29:22 - Ah, qu'est-ce que vous voulez ? L'État c'est ça.
00:29:25 Il y avait deux choses extraordinaires, c'est pas cher, c'est l'État qui paye.
00:29:29 - Oui, François Hollande, c'est pour ça.
00:29:33 - Et là, il ne nous restera plus, c'est Michel Audillard, il ne nous restera plus que l'impôt sur les eaux.
00:29:39 - Ah, joli !
00:29:41 - Et c'est vraiment ça, c'est une espèce de raquette organisée, vous êtes bien d'accord ?
00:29:45 - Et là, il est clair que dans le domaine de l'énergie, eh bien, on fait des taxes,
00:29:50 et puis on fait la TVA sur la taxe, et on continue.
00:29:53 On peut continuer à faire la taxe sur la taxe sur la taxe, mais ça ne sert à rien.
00:29:58 Il faut avoir de l'énergie en dedans pour s'en sortir.
00:30:01 - Mais alors, Sophie de Menton, Loïc Lecoq puis Jean a remplacé les politiques.
00:30:04 Prenez le pouvoir ! Qu'est-ce que vous attendez ?
00:30:06 - Déjà, en fait, les entreprises sont les seules qui peuvent résister à la vacance du pouvoir actuel.
00:30:14 - C'est-à-dire que... - Pas ce programme !
00:30:17 - Et les salariés nous le disent !
00:30:19 Heureusement que vous êtes là, vous les patrons, parce qu'autrement, il n'y a plus personne qui tient.
00:30:23 - Mais oui, mais c'est pas vous qui dirigez la politique de ce pays.
00:30:26 - Maintenant, on n'a pas envie de diriger le pays, nous !
00:30:28 On a envie de diriger nos boîtes et qu'elles fonctionnent.
00:30:31 Et c'est pour ça qu'on les aime, et c'est pour ça qu'on fait cette grande fête.
00:30:35 Alors, cette grande fête, ça pourrait être une grande fête.
00:30:38 À côté, il y a une fête des salaires et des gens qui font n'importe quoi.
00:30:42 - Non, non, non, on a la fête du travail, c'est le 1er mai, c'est le jour chômé.
00:30:45 Moi, je veux une fête du travail où on bosse.
00:30:47 - Où les gens travaillent, c'est incroyable ! Alors qu'on voulait avoir un peu de...
00:30:50 Voilà ! Non, non, mais c'est formidable.
00:30:52 - Mais les gens ont envie de travailler, André.
00:30:54 - En fait, oui, mais les princes qui nous gouvernent, quels qu'ils soient, vos droits, etc.
00:30:59 - Mais non, vous avez travaillé !
00:31:00 - Non ! Vous, c'est... Vous, c'est... J'aime ma boîte.
00:31:03 Vous, c'est... Je vous aime, moi non plus.
00:31:06 Voilà la différence.
00:31:07 C'est-à-dire qu'en fait, et on ne va pas résoudre le problème maintenant,
00:31:11 c'est qu'en fait, le problème, c'est que cette vacance du pouvoir, de tous les pouvoirs,
00:31:15 elle doit être, la nature hors du vide, elle doit être comblée.
00:31:18 Et c'est ça qu'on vous attend. En attendant, on aimera notre boîte.
00:31:21 - En attendant, on a nos boîtes. Heureusement qu'elles sont là.
00:31:23 Et on aura envie que l'État ne n'empêche pas que vos boîtes de fonctionner.
00:31:27 Déjà, si il faisait ça, ce serait pas mal.
00:31:29 Et puis après, on va voir comment, à partir de là, on peut rebâtir la France.
00:31:33 - Eh bien, écoutez, à Sud Radio, nous allons aimer notre boîte.
00:31:36 - Vous allez faire la fête jeudi, j'espère ?
00:31:38 - Jeudi, absolument. Et on va mettre "Qu'est-ce qui bouge le cul des Andalouses ? C'est l'amour.
00:31:43 Toi et moi dans le même Bermuda, c'est l'amour.
00:31:46 Elle revient à l'hirondelle du Faubourg, c'est l'amour.
00:31:49 Sophie Menton, Loïc Leflore-Prigent, merci.
00:31:52 Merci à ces Roméo et Juliette de l'entreprise !
00:31:55 - Et restez bien avec nous sur Sud Radio, on va se retrouver dans...
00:31:58 Sud Radio Bercov, dans tous ses états, les perles...
00:32:02 - Oui, Richard-Anthony, oui, mais que se guée !
00:32:05 Un train qui se trompe d'aiguillage et qui se trompe de destination.
00:32:09 Mais qu'est-ce que c'est que ça ? Un accident ? Pas du tout, pas du tout.
00:32:12 C'est le TGV Bruxelles-Strasbourg.
00:32:15 Vous savez très très très bien que nos chers parlementaires
00:32:18 de notre chère Union Européenne, du Parlement Européen,
00:32:21 ils sont à la fois à Bruxelles et à la fois à Strasbourg.
00:32:24 Ils se baladent. Je ne parlerai pas de ce que ça coûte.
00:32:28 Ce n'est pas le moment d'être grincheux, vous imaginez.
00:32:32 Alors voilà, le TGV Bruxelles-Strasbourg est parti, effectivement,
00:32:36 donc, pour rejoindre l'Alsace.
00:32:40 Mais, eh bien, ils ont raté la direction d'Alsace.
00:32:44 Erreur d'aiguillage, ça arrive.
00:32:46 Et où se sont-ils arrêtés ?
00:32:48 Chez Mickey, à Disneyland, absolument !
00:32:52 Il a été dérouté, ce train, vers Mâle-la-Vallée.
00:32:55 Pas du tout par un piratage, non non non non, voilà.
00:32:58 Et je me disais, c'est formidable.
00:33:00 Alors, ils sont repartis. Mais enfin, messieurs les députés, il fallait rester.
00:33:04 Vous avez des leçons à prendre de Mickey,
00:33:06 vous avez des leçons à prendre de Minnie,
00:33:08 vous avez des leçons à prendre de Donald.
00:33:11 Effectivement, je veux dire, vous pouvez absolument...
00:33:14 Et vous savez, un stage à Disneyland, ça ferait du bien.
00:33:19 Jusqu'au moins, à Disneyland, on rit.
00:33:22 Avec l'Union Européenne et ses décisions concernant un certain nombre de domaines.
00:33:26 Je vous assure qu'on ne rit pas vraiment beaucoup.
00:33:30 Alors, la prochaine fois que votre train est détourné,
00:33:32 arrêtez-vous, passez deux jours à Disneyland,
00:33:35 regardez tous les spectacles, parce qu'en ce moment,
00:33:38 les toboggans que vous nous faites, et les trains fantômes,
00:33:41 ça commence à nous peser sec, vous savez.
00:33:45 Merci. Alors, la prochaine fois, direction Marne-la-Vallée.
00:33:49 Et vous arrêtez à Marne-la-Vallée, ça vous fera un bien fou, et à nous aussi.
00:33:53 (Générique)
00:33:55 Sud Radio, Bercov, dans tous ses états.
00:33:57 - Ah, vieille chanson, dit mon temps, je m'en fous, je m'en contrefous.
00:34:01 Ouais, mais il y a d'autres qui s'en foutent et qui s'en contrefoutent.
00:34:04 Et là... Écoutez, c'est plutôt vraiment...
00:34:09 Pas seulement réjouissant, c'est même, allez, je dirais franchement, presque à vomir.
00:34:14 Ce lundi matin, vous savez, lundi dernier, donc il y a deux jours,
00:34:18 le temps était recueillement et à l'hommage pour ce professeur de français,
00:34:22 Daniel Bernard, tué devant le lycée Gambetta, égorgé,
00:34:25 il faut le dire, devant le lycée Gambetta, à race, par un Chechen.
00:34:29 Donc, il y a eu une rentrée à 10h au lycée Jeanvar,
00:34:32 et une minute de silence devant la mairie à midi,
00:34:35 on ponctuait la matinée un peu dans tous les lycées de France et de Navarre.
00:34:40 Et bon, il y a eu des gens qui ont dit "Bon, écoutez, oui, c'est bien de le faire",
00:34:45 et d'autres "Ce n'est pas bien de le faire".
00:34:47 Mais enfin, il y a eu des réactions quand même assez hallucinantes,
00:34:51 notamment sur TikTok, et la copie, je crois qu'il y a eu une copie d'élève, je ne sais pas.
00:35:00 Mais alors sur TikTok, déjà, regardez ce qu'il y a eu, voilà.
00:35:03 Qu'est-ce qu'il disait ? "On commence tous à 10h grâce à sa mort, yes !"
00:35:07 Vous ne le savez pas ! "Oh, merci d'être mort au beau moment,
00:35:11 trop bon, trop grasse matinée, la mort la plus rentable,
00:35:16 tout ça sur TikTok, il y a des gens qui meurent tous les jours,
00:35:19 eh ouais, mais on n'a pas un cours, zébis, c'est carré, rentable le sacrifice en vrai,
00:35:26 ouais, une mort rentable de ouf, merci à ce monsieur de s'être fait planter,
00:35:30 on devrait en qu'il plus, grâce à sa mort, on cause tous à 10h,
00:35:33 ouais, bien joué à celui qui l'a tué !"
00:35:36 Vous dites quoi, c'est fake ça ? Mais pas du tout, ça a été recueilli sur TikTok,
00:35:40 effectivement, et on se dit "Bon, alors on ne va pas encore généraliser,
00:35:44 on ne va jamais faire ça", mais ça traduit quoi ça ?
00:35:48 Ça traduit quoi dans le cerveau des gens de dire "Ouais, bah, pfff, c'est génial,
00:35:53 voilà, on ne rentre qu'à 10h, c'est génial, c'est très bien,
00:35:59 presque, il faudrait que ça se passe plus souvent, ce genre de festivités
00:36:05 ou d'événements, et puis un autre qui dit "Ouais, mais, écoutez,
00:36:09 qu'est-ce que c'est, c'est vrai d'avoir mort quelqu'un alors qu'il y a des palestiniens,
00:36:12 des autres qui meurent tous les jours."
00:36:15 Ça traduit quelque chose, pour moi, de plus encore grave
00:36:20 que ces mots imbéciles et nuls, c'est l'indifférence,
00:36:25 c'est "En fait, on s'en fout, tant que ça ne nous touche pas à nous,
00:36:29 tant que ça ne nous touche pas à nos parents, nos petits copains, etc.,
00:36:32 on s'en fout." Voilà, ça, qu'est-ce qu'il y a dans la tête de ces gens ?
00:36:36 Est-ce qu'il y a le grand désert ? Est-ce qu'il y a un neurone,
00:36:40 le avant-dernier neurone qui se bat avec le dernier ?
00:36:43 Non, non, il y a qu'on s'en fout, au vrai sens du terme,
00:36:46 on s'en fout complètement, et franchement, il y a de quoi s'inquiéter, il faut le dire.
00:36:52 [Musique]
00:37:11 Tous mes états et en même temps, dans toute mon admiration,
00:37:16 pour quelqu'un, pour quelqu'un qui a fait un geste extraordinaire,
00:37:21 un geste d'un courage et d'une abnégation rare, on en parle.
00:37:26 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:37:29 Pas si le "je ne suis pas un héros", mais en l'occurrence,
00:37:33 contrairement à la chanson de Belavoine, il y a un héros,
00:37:37 il y a un héros qui est le cardinal Pierre-Baptiste Pizzaballa,
00:37:41 retenez son nom, le cardinal Pierre-Baptiste Pizzaballa,
00:37:45 qui est patriarche latin de Jérusalem.
00:37:48 Il a proposé, ce cardinal, de se porter volontaire pour être otage,
00:37:53 si cela permettait la libération d'enfants détenus par le Hamas.
00:37:57 Contrairement au pape François, il a aussi, d'ailleurs il faut le dire,
00:38:01 lui en tout cas, nommément condamné le Hamas,
00:38:03 qui aurait commis, d'après lui, qui a commis d'ailleurs,
00:38:07 pas aurait, des actes de barbarie en Israël.
00:38:09 Eh bien le cardinal, il a dit voilà, moi je suis prêt à être otage,
00:38:14 si ces enfants peuvent être libérés et rentrés chez eux,
00:38:17 ça ne me pose aucun problème, je suis prêt à me faire prisonnier,
00:38:22 enfin me constituer prisonnier pour le Hamas.
00:38:25 Parce qu'il dit, il faut trouver une solution, dans ce cas, sinon,
00:38:29 ça va être effectivement représent de l'armée israélienne,
00:38:32 massacrer des deux côtés, ça va être terrifiant et tout.
00:38:35 Et voilà, et je trouve ça quand même, dans cet univers manichin,
00:38:41 blanc et noir, ou selon qu'on soit pro-israélien ou pro-palestinien,
00:38:45 le bien est d'un côté, le mal est de l'autre,
00:38:48 les massacres sont d'un côté, les bons sont de l'autre,
00:38:53 les bourreaux sont d'un côté, les victimes de l'autre,
00:38:55 enfin cette espèce d'arsenal absolument terrible et mortifère
00:38:59 dans lequel beaucoup de gens, évidemment, meurent,
00:39:02 pendant que les autres, dans la chaleur de leur petit fauteuil ouaté,
00:39:07 font des condamnations et portent des jugements blancs et noirs,
00:39:11 effectivement, complètement...
00:39:13 Voilà quelqu'un qui fait quelque chose, qui fait quelque chose d'extrêmement courageux,
00:39:17 il faut le dire, parce que ce ne serait pas un mince otage,
00:39:21 le cardinal Pierre-Baptiste Pizzaballain,
00:39:23 patriarche latin de Jerusalem,
00:39:25 ce ne serait pas un otage comme un autre.
00:39:28 Et bien il dit, voilà, moi je suis prêt à y aller,
00:39:30 vous libérez les enfants, vous libérez les femmes,
00:39:33 et moi je me... voilà, je vais vers vous,
00:39:36 et je me constitue prisonnier, otage, comme vous voulez.
00:39:39 Eh bien, saluons, respect, respect,
00:39:42 parce que ce qui manque le plus aujourd'hui,
00:39:44 c'est la lucidité d'un côté,
00:39:46 le sens, effectivement, critique,
00:39:49 et puis le courage et la volonté de l'autre,
00:39:52 on peut bien dire que c'est devenu, je l'ai dit et je le redis,
00:39:56 une denrée à rare.
00:39:57 Merci.
00:39:58 13h05 sur Sud Radio, on est dans ce Face à Face d'Embercov dans tous ses états,
00:40:05 on a le plaisir d'accueillir aujourd'hui Jean-Louis Arwell,
00:40:08 professeur émérite au Panthéon Assas et auteur de ce nouveau livre
00:40:11 "Les mensonges de l'égalité, ce mal qui ronge la France et l'Occident",
00:40:15 c'est publié chez l'Artilleur.
00:40:17 Et je précise que Jean-Louis Arwell n'est pas le petit-fils de Georges Orwell,
00:40:21 comme certains nombres de littormes l'ont dit,
00:40:23 "Ah oui, Arwell, non, c'est Arwell, H-A-R-O-U-L, et non pas Rouel, mais...
00:40:28 son livre est très passionnant, et il en a écrit beaucoup,
00:40:31 "Les mensonges de l'égalité",
00:40:33 bonjour Jean-Louis Arwell.
00:40:34 Bonjour André Percov, merci.
00:40:36 C'est édité chez l'Artilleur, et comme l'a dit Esteban,
00:40:40 la question qu'on se pose, après avoir lu votre livre, c'est vrai,
00:40:43 on va en parler, sur en fait, quelque part, les ravages de l'égalité,
00:40:47 c'est-à-dire, l'égalité c'est magnifique,
00:40:49 l'enfer est pavé de bonnes intentions,
00:40:51 mais cette intention-là, on a l'impression qu'elle s'est retournée contre elle.
00:40:56 Et alors, cette intention retournée contre elle,
00:41:00 on se dit, mais est-ce que vous n'allez pas quand même, quelque part,
00:41:02 Jean-Louis Arwell, se dire, mais attendez, il faut peut-être remplacer
00:41:06 "liberté", "égalité", "fraternité", le mot "égalité",
00:41:09 est-ce qu'il faut le remplacer sur les frontons de nos monuments ?
00:41:13 - Je vous avoue que je me pose beaucoup la question,
00:41:17 remplacer par quoi ?
00:41:19 Par justice, par exemple.
00:41:22 - Par justice ou équité peut-être ?
00:41:28 - Pardon ?
00:41:29 - Peut-être équité ?
00:41:30 - Équité, oui, par exemple.
00:41:32 Un autre nom de la justice.
00:41:34 Parce que indiscutablement, "liberté" et "fraternité", il n'y a rien à redire.
00:41:39 - Oui.
00:41:40 - Mais "égalité", c'est très problématique.
00:41:42 - Alors pourquoi ?
00:41:43 Pourquoi c'est problématique ?
00:41:45 C'est tout votre livre, mais j'aimerais justement qu'on en parle,
00:41:47 on en parlera ensuite avec les auditeurs du Sud Radio,
00:41:50 mais pourquoi c'est problématique ?
00:41:52 - C'est problématique parce qu'a priori,
00:41:54 quand on a prononcé le mot "égalité",
00:41:56 on a l'impression pour tout le monde qu'on a dit le mot "bien".
00:41:58 L'égalité et le bien, ça se confond dans l'esprit de tout le monde, ou presque.
00:42:04 Et puis, on s'aperçoit que les choses sont moins simples,
00:42:09 et par exemple, que toutes les fois qu'on veut faire disparaître une forme d'inégalité,
00:42:14 on crée une autre forme d'inégalité qui souvent est pire que la précédente.
00:42:17 - Donnez-nous un exemple.
00:42:20 Par exemple, Jean-Louis Arouel.
00:42:22 - Un exemple.
00:42:23 À l'école.
00:42:24 Dans les années 1960, sous l'influence de la pensée sociologique de Bourdieu,
00:42:30 on a voulu faire disparaître l'avantage qui existait en matière de culture
00:42:40 pour les enfants qui sortaient de familles cultivées par rapport à d'autres.
00:42:46 On a voulu ça, et toute l'école n'est devenue,
00:42:50 au lieu d'être une machine à produire la transmission,
00:42:53 elle est devenue une école à produire de l'égalité, une machine à produire de l'égalité.
00:42:57 Résultat, qu'est-ce qu'on a fait ?
00:43:00 On a détruit la transmission en grande partie,
00:43:03 on a effectivement fabriqué de l'égalité,
00:43:06 mais une égalité au fond "trash", comme dirait les anglo-saxons,
00:43:12 quelque chose de "rubbish", quelque chose d'assez médiocre.
00:43:15 - Une espèce de "Nersatz" d'égalité, on peut dire.
00:43:17 - Exactement, un "Nersatz" d'égalité apparente.
00:43:20 - Pourquoi ? Parce que le niveau a baissé à ce moment-là ?
00:43:23 - Il devenait nécessaire, pour avoir les mêmes résultats pour tout le monde,
00:43:27 et pour mettre tout le monde dans le même moule et avoir les mêmes résultats pour tout le monde,
00:43:31 il était obligatoire de baisser le niveau.
00:43:33 - Oui, c'est ça.
00:43:34 - Résultat, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:43:36 - En plus on mettait des notes pratiquement égales à tout le monde,
00:43:39 pas question de faire moins de 10, etc.
00:43:41 - Même à une époque, rappelez-vous, on avait supprimé les notes,
00:43:43 remplacées par des lettres, parce que les notes c'est discriminant.
00:43:46 Résultat, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:43:48 - L'école qui avant était, bien sûr,
00:43:51 elle aboutissait à beaucoup d'échecs et à bon nombre de réussites,
00:43:57 mais elle avait beaucoup d'échecs,
00:43:59 mais en même temps, dans ces réussites,
00:44:02 il y avait une dimension égalitaire,
00:44:04 parce que les enfants des milieux populaires,
00:44:07 qui étaient vraiment doués, qui étaient pris en main par l'école,
00:44:13 l'école leur apportait énormément,
00:44:15 et ils avaient des carrières souvent météoriques.
00:44:18 D'ailleurs le paradoxe, c'est que Bourdieu lui-même, le sociologue Bourdieu,
00:44:20 fait partie de ce genre-là.
00:44:22 Il a été un produit prodigieusement réussi de la méritocratie républicaine.
00:44:25 Eh bien, il a détruit la méritocratie républicaine.
00:44:28 Résultat, maintenant, on a une école dans laquelle
00:44:31 les enfants qui ne sont pas issus d'un milieu culturellement au moins moyen,
00:44:40 sont complètement défavorisés,
00:44:41 parce que l'école est devenue incapable de leur apporter
00:44:44 cette base de culture qui permet une réussite scolaire.
00:44:47 Et au fond, on a fait une école plus inégalitaire en réalité,
00:44:51 qu'elle ne l'était avant.
00:44:53 Et en même temps, on a détruit l'école française,
00:44:57 qui était une des meilleures du monde,
00:44:58 et on en a fait une école de pays sous-développés.
00:45:00 - Vous allez jusqu'à ce point.
00:45:02 - Absolument. Non seulement je vais à ce point,
00:45:04 mais Laurent Schwarz lui-même, dans son rapport sur l'état de la France,
00:45:07 - Le mathématicien ?
00:45:08 - Le mathématicien, il décrit ça.
00:45:10 Il disait que si on veut une école comme ça,
00:45:14 médiocre, où tout le monde réussisse,
00:45:17 mais réussisse médiocrement,
00:45:19 on aura une école de pays sous-développés.
00:45:20 Donc le monde n'est pas de moi, il est de lui.
00:45:22 - D'accord.
00:45:23 Alors justement, vous parlez de ces ravages de l'égalité,
00:45:26 de l'intention d'égalité, qui est encore une fois une dénonciation qui part.
00:45:29 On dit que ça part d'une bonne intention,
00:45:31 mais ça se transforme, peut-être.
00:45:34 Vous parlez par exemple de l'égalité,
00:45:38 que par exemple, effectivement, voilà,
00:45:41 tous égaux, etc.
00:45:43 Et c'est vrai.
00:45:44 Alors que ce qu'il faudrait dire, c'est,
00:45:46 peut-être on n'a pas les mêmes chances,
00:45:48 mais est-ce que c'est les mêmes chances au départ ?
00:45:50 Parce qu'on peut vous répondre,
00:45:51 "Oui, mais alors quoi ? Vous êtes pour une société inégalitaire ?
00:45:54 Est-ce que les pauvres resteront toujours pauvres ?
00:45:56 Est-ce que parce que je suis né dans une famille,
00:45:58 je parle pas seulement de l'école, là,
00:45:59 mais du parcours, etc.
00:46:01 C'est vrai que quelqu'un qui est né,
00:46:03 qui est bien né dans un milieu, je dirais, un peu protégé,
00:46:07 bénéficiera davantage,
00:46:10 que ce soit la carrière, que ce soit l'enseignement,
00:46:12 que ce soit le parcours.
00:46:13 Est-ce qu'il n'y a pas là, quand même, quelque chose
00:46:16 qu'il faut, sinon, combattre, et peut-être diminuer ?
00:46:19 - Certes, mais il faut voir ce que...
00:46:21 Parler de l'égalité et de l'inégalité dans l'absolu,
00:46:24 au fond, ça ne veut pas dire grand-chose.
00:46:26 Dans quel pays est-on ?
00:46:28 Est-ce qu'on est dans un pays pauvre, un pays riche ?
00:46:30 Il vaut mieux appartenir aux classes populaires
00:46:33 dans un pays riche,
00:46:35 que d'appartenir aux classes populaires dans un pays pauvre.
00:46:37 C'est une évidence.
00:46:39 Et l'Occident s'est tiré de la pauvreté,
00:46:44 de la malédiction millénaire de la pauvreté,
00:46:47 l'Occident s'en est tiré par le développement.
00:46:49 Et actuellement, en France, on accuse les inégalités
00:46:53 d'être à l'origine de la pauvreté qui revient,
00:46:55 et c'est faux.
00:46:56 Si la pauvreté revient, c'est pas du tout à cause des inégalités.
00:46:59 C'est à cause du déclassement de la France,
00:47:03 sur le plan international, dans le domaine économique,
00:47:06 c'est à cause du libre-échangisme, c'est à cause de tout cela.
00:47:08 Et j'ajouterais, je dirais même que les politiques égalitaires françaises
00:47:13 plombent encore davantage l'économie française
00:47:15 et la rendent encore plus pauvre.
00:47:17 - Alors on va en parler de cela, de cette espèce de...
00:47:20 Effectivement, on va parler d'économie avec vous,
00:47:22 parce que vous abordez dans votre livre, Jean-Louis Arouel,
00:47:25 tous ces domaines.
00:47:26 Effectivement, comment cette économie basée sur la volonté d'être égalitaire
00:47:31 renforce les inégalités ?
00:47:33 On en parle tout de suite, après cette petite pause.
00:47:35 - On en parle avec Jean-Louis Arouel, qui est notre invité.
00:47:37 Arouel, pardon, j'ai fait le lapsus.
00:47:38 Et puis avec vous aussi, au 0826-300-300,
00:47:41 à tout de suite sur Soudradio.
00:47:42 - Et je ne suis pas le seul, Anton, vous êtes un Jean-Louis Arouel,
00:47:45 avec les mensonges de l'égalité, ce mal qui ronge la France et l'Occident.
00:47:49 Pourquoi vous avez mis la France et l'Occident, Jean-Louis Arouel ?
00:47:52 La France fait partie de l'Occident.
00:47:53 Vous avez voulu souligner cela ?
00:47:55 - Oui, vous savez pourquoi ?
00:47:57 C'est parce qu'habituellement, le discours critique à l'égard de l'égalitarisme
00:48:06 se focalise sur la France.
00:48:09 Et on dit, en France, on est vraiment trop égalitariste,
00:48:11 on l'est beaucoup plus que les autres.
00:48:13 Et c'est vrai.
00:48:14 Et c'est vrai, nous l'en sommes plus que les autres.
00:48:16 Mais néanmoins, les phénomènes pervers que j'ai mis en évidence dans ce livre,
00:48:22 même s'ils sont très intenses en France, ne s'appliquent pas qu'en France.
00:48:25 Et c'est pour ça que j'ai tenu à dire les deux.
00:48:27 - L'Occident aussi.
00:48:28 - Parce que l'Occident aussi, par exemple l'école américaine,
00:48:30 on pense toujours que l'école française a été attaquée par un mal qui lui est propre
00:48:36 et qui la ronge exclusivement,
00:48:38 mais l'école américaine a subi le même malheur.
00:48:45 Et avant.
00:48:46 Et le mal est venu d'Amérique, au 19ème siècle.
00:48:48 - Alors, revenons à l'économie.
00:48:50 - Oui.
00:48:51 - On était en train de parler d'économie, justement, avant la pause.
00:48:53 Et vous dites, l'économie, alors, très concrètement,
00:48:56 vous dites voilà, au contraire,
00:48:58 écoutez, c'était quand même pas mal que le Front Populaire mette les congés payés,
00:49:04 ça aussi, quelle inégalité, qu'il y avait des gens qui allaient en vacances
00:49:07 parce qu'ils avaient les moyens,
00:49:08 et que la trois-quarts des Français n'allaient pas en vacances,
00:49:10 ne connaissaient pas la mer, etc.
00:49:12 Et puis la sécurité sociale,
00:49:14 et puis les soins pour tous, etc.
00:49:17 Ça, vous n'êtes pas contre ça, Jean-Luc Garouel ?
00:49:19 - Absolument pas.
00:49:20 Absolument pas, je ne suis pas contre ça dans le principe.
00:49:22 Par exemple, la diminution du temps de travail,
00:49:27 les congés payés,
00:49:29 bon, ils sont payés,
00:49:31 mais en réalité, il faut bien savoir
00:49:34 qu'ils sont payés sur le papier par l'employeur,
00:49:37 mais en réalité, ils sont payés par le salarié lui-même.
00:49:40 Parce que toute diminution du temps de travail, en réalité,
00:49:43 correspond à une diminution du niveau de vie du salarié.
00:49:46 À un moment ou à un autre, c'est toujours le salarié qui paye la diminution de son temps de travail.
00:49:50 Simplement, pendant longtemps,
00:49:52 le phénomène a pu se produire de manière,
00:49:55 non seulement indolore, mais même agréable,
00:49:57 parce que du fait de l'augmentation de la productivité,
00:50:00 eh bien, il y avait une augmentation de la création de richesses,
00:50:04 et donc, le salarié pouvait travailler moins, sans en souffrir.
00:50:10 C'était une option, comme le disait Jean Fourassier,
00:50:13 une option entre le niveau de vie et le genre de vie.
00:50:15 On s'achetait un genre de vie meilleur,
00:50:18 en travaillant un peu moins.
00:50:20 - D'accord. Et c'est allé jusqu'à quand, vous dites ça ?
00:50:23 La courbe s'est inversée vers quand ?
00:50:25 - Eh bien, la courbe s'est inversée au milieu des années 70,
00:50:30 avec la fin des Trente Glorieuses.
00:50:33 Tant qu'on a été dans la période des Trente Glorieuses,
00:50:36 c'est assez paradoxal, parce qu'actuellement,
00:50:39 tout le monde parle des Trente Glorieuses avec nostalgie.
00:50:42 Mais en réalité, les gens qui ont vécu les Trente Glorieuses
00:50:45 savent bien que, sous les Trente Glorieuses,
00:50:50 durant les Trente Glorieuses, les gens n'arrêtaient pas de se plaindre.
00:50:53 - Oui, mais ça, ils se plaignent toujours.
00:50:55 - Ils se plaignaient effroyablement. Le niveau de vie baissait.
00:50:57 Alors qu'il montait en flèche, il baissait.
00:50:59 Le niveau de vie baissait, tout allait de plus en plus mal.
00:51:01 Et maintenant, avec le recul du temps, on les vénère, ces Trente Glorieuses.
00:51:05 - Le paradis perdu. Non, mais à soi, en concret,
00:51:08 qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, par exemple,
00:51:10 parce que c'est la thèse de votre livre, les inégalités s'accroient.
00:51:13 Alors en économie, par exemple, qu'est-ce qui a fait que les bons signes
00:51:17 se sont retournés en mauvais signes ?
00:51:19 Les signes positifs, le positif en négatif.
00:51:22 - Eh bien, par exemple, tous les économistes soulignent
00:51:27 que la productivité de l'industrie française ne va pas bien.
00:51:32 - Oui, c'est clair. Même qu'on a des pains entiers qui ont disparu.
00:51:37 - Exactement. Et pour ce qu'il en reste, la productivité va bas.
00:51:42 L'ouverture de la mondialisation avec le libre-échangisme,
00:51:47 sans précaution. Le libre-échangisme, c'est pas mal en soi.
00:51:52 C'est mal dans certains cas, et bien dans d'autres.
00:51:55 Quand une économie est performante, le libre-échangisme lui est très favorable.
00:51:59 Quand une économie n'est pas plus productive,
00:52:04 disons, quand une économie a des prix de revient plus élevés qu'une autre,
00:52:09 le libre-échangisme lui est fatal.
00:52:11 Or, on a fait du libre-échangisme une idéologie,
00:52:14 - Une religion presque. - Une religion économique, une religion économique et sociale.
00:52:18 Et alors même que chez les libéraux, chez les grands,
00:52:21 chez les pères du libéralisme, chez Adam Smith,
00:52:24 il y a l'idée que si l'économie nationale est handicapée
00:52:30 par exemple par un surcoût lié à l'impôt ou autre chose
00:52:35 par rapport à une autre économie, il faut créer un droit de douane
00:52:38 pour que l'économie nationale ne soit pas pédalisée.
00:52:41 - Pour ce protectionnisme cher à Trump, d'ailleurs, à Donald Trump par exemple, il n'y a pas de droit de douane.
00:52:45 - À Trump et à Maurice Allais, le grand économiste français, le prix Nobel Maurice Allais,
00:52:50 était partisan d'un libre-échangisme intra-européen,
00:52:54 et intra-européen à niveau de vie égal,
00:52:58 parce que quand le niveau de vie n'est plus égal, le libre-échangisme est suicidaire.
00:53:03 - Bien sûr. Et c'est le cas aujourd'hui, vous dites, de la France ?
00:53:06 Est-ce qu'on peut dire qu'aujourd'hui, vous combattez le libre-échangisme tel qu'il est pratiqué,
00:53:12 parce que tout le monde se plaint de l'Union Européenne,
00:53:14 tout le monde se plaint des dictates, en tout cas économiques, on va parler du reste,
00:53:19 et vous dites qu'au fond ça accroît les inégalités dans notre pays ?
00:53:24 - Ça accroît la pauvreté.
00:53:28 Quant aux inégalités dans notre pays,
00:53:31 toutes les informations récentes qu'on a,
00:53:35 montrent au contraire qu'elles diminuent toujours un peu plus.
00:53:39 Il y a un tassement autour du revenu médian.
00:53:42 La chose est indiscutable.
00:53:45 Ce libre-échangisme, il est clair qu'il a causé la ruine de la France,
00:53:53 qui a perdu, effectivement, actuellement,
00:53:55 la majorité des biens consommés en France sont produits à l'étranger.
00:53:59 Même l'agriculture française, qui était une grande agriculture,
00:54:02 la grande agriculture, la France était le pays agricole de l'Occident par excellence,
00:54:06 de l'Europe occidentale par excellence,
00:54:08 l'agriculture française, actuellement, une grande partie des produits agricoles sont importés.
00:54:15 - Donc ce que vous voulez dire, c'est qu'il y a eu cette tentation,
00:54:18 même pas cette tentation, cette action,
00:54:21 de la mondialisation heureuse, etc.
00:54:25 et tentation d'égalité, les pays en développement doivent arriver,
00:54:30 les pays pauvres doivent arriver à être plus égalitaires,
00:54:35 mais en fait, vous dites qu'il y a eu un effet pervers.
00:54:38 - En ce qui concerne des pays comme la France, oui.
00:54:41 Si vous voulez, la Chine s'est développée,
00:54:44 ce qui est très bien pour elle.
00:54:46 La Chine s'est développée grâce au libre-échangisme,
00:54:50 au transfert de technologies, etc.
00:54:52 La Chine s'est développée avec des trente glorieuses à la puissance X,
00:54:55 c'est infiniment plus rapide que les quatre glorieuses françaises,
00:54:59 mais parallèlement, la population de la France
00:55:02 et de pas mal de pays occidentaux a chuté.
00:55:05 Alors il y a des pays qui pratiquent un protectionnisme,
00:55:10 comme la Suisse.
00:55:11 La Suisse, pour les produits agricoles par exemple,
00:55:14 elle ne taxe pas à l'importation les produits qui ne sont pas produits en Suisse,
00:55:18 comme les bananes,
00:55:20 mais elle taxe les produits qui sont produits en Suisse.
00:55:22 - C'est ça.
00:55:23 - Et de ce fait, elle protège...
00:55:25 - Ce que ne fait pas la France.
00:55:27 - Ce que ne fait pas la France, ce que vient interdit l'Union Européenne.
00:55:29 - Oui, ça c'est les dictates de l'Union Européenne.
00:55:32 - C'est ça.
00:55:34 Mais en même temps, la France est responsable,
00:55:37 parce que quand tout cela s'est construit, la France avait son mot à dire.
00:55:40 - C'est vrai.
00:55:41 Maintenant on a l'impression qu'elle l'a de moins en moins.
00:55:43 - C'est vrai qu'elle va l'avoir de moins en moins,
00:55:45 surtout d'ici la règle de majorité sont changées.
00:55:47 - Alors je voudrais qu'on parle, Jean-Louis Arouel,
00:55:49 parce que vous en parlez longuement, des cultures.
00:55:52 Du choc des cultures et d'ailleurs des civilisations.
00:55:55 Et là aussi vous dites, voilà, il faut dire que
00:55:58 toutes les cultures se valent,
00:56:00 et je me rappelle d'un mot de Léostros,
00:56:02 et vous me direz ce que vous en pensez.
00:56:04 Je pensais que c'était Claude Dévistros,
00:56:06 non c'est le philosophe Léostros,
00:56:08 qui disait "si toutes les cultures se valent,
00:56:10 alors le cannibalisme n'est plus qu'une question de goût".
00:56:12 - Exactement.
00:56:14 C'est curieux, je crois que je ne l'ai pas mis dans mon livre,
00:56:16 mais elle est remarquable cette formule.
00:56:18 - Et donc ça veut dire quoi ?
00:56:20 Ça veut dire qu'on a fait au nom de l'égalité des cultures,
00:56:23 il y a eu vraiment quelque chose qui s'est passé.
00:56:26 On va en parler tout de suite après cette petite pause,
00:56:28 on va parler de ces cultures et civilisations,
00:56:31 au nom, encore une fois, de la bonne intention qui consiste à dire
00:56:34 il n'y a pas de culture inférieure et de culture supérieure,
00:56:36 sauf que, sauf que,
00:56:38 s'est produit ce qui s'est produit.
00:56:40 On en parle tout de suite.
00:56:41 - Et puis on prend vos questions au 0826 300 300,
00:56:43 on est toujours dans le face à face avec André Bercoff,
00:56:45 et puis Jean-Louis Harwell, qui est notre invité aujourd'hui.
00:56:47 0826 300 300, à tout de suite sur Sud Radio.
00:56:51 - Il est presque 13h30 sur Sud Radio,
00:56:53 nous sommes ensemble jusqu'à 14h.
00:56:55 André Bercoff reçoit aujourd'hui Jean-Louis Harwell,
00:56:57 ce professeur émérite à Ponteoassas
00:56:59 et auteur de ce nouveau livre "Les mensonges de l'égalité,
00:57:02 ce mal qui ronge la France et l'Occident"
00:57:04 c'est édité chez L'Artilleur.
00:57:06 - Alors Jean-Louis Harwell, parlons un peu culture justement,
00:57:09 j'évoquais la phrase de Léostros,
00:57:11 mais au fond, c'est vrai qu'on a voulu dire,
00:57:14 et encore une fois, dans d'excellentes intentions,
00:57:16 et c'était bien faire,
00:57:18 mais oui, il n'y a pas de culture supérieure, de culture inférieure,
00:57:20 il y a l'art d'Afrique,
00:57:23 et puis il y a Picasso, et puis ceci, cela,
00:57:26 et vous vous dites "oui, oui, très bien",
00:57:28 mais cela a mené à des effets pervers
00:57:31 auxquels on assiste en ce moment.
00:57:33 - Effectivement, parce que ce dogme
00:57:38 de l'égalité des cultes des civilisations,
00:57:41 c'est un mensonge.
00:57:43 Quand on observe sereinement,
00:57:46 le mot de Léostros est tout à fait vrai,
00:57:48 quand on observe sereinement
00:57:50 les différentes civilisations,
00:57:53 les différentes manières de vivre,
00:57:55 de penser des groupes humains,
00:57:57 et de produire, etc.,
00:57:59 on constate bien qu'il y a d'immenses disparités,
00:58:02 et d'immenses différences.
00:58:04 Et bien, il faut également reconnaître
00:58:07 que s'il n'y avait pas eu la civilisation occidentale,
00:58:09 l'histoire du monde aurait été totalement différente.
00:58:12 Actuellement, la civilisation occidentale
00:58:15 est accusée d'être productiviste,
00:58:18 inégalitaire, d'avoir été colonialiste,
00:58:21 - Oppressive, on ne parle que des Blancs
00:58:26 et pas du tout des autres, etc.
00:58:28 - Mais en réalité,
00:58:30 pour ne prendre qu'un seul exemple,
00:58:32 la médecine blanche a sauvé infiniment plus de vies noires
00:58:35 que les dégriers dont transportés en deux siècles,
00:58:38 ou deux siècles et demi, de Noirs aux Amériques.
00:58:42 Sans la civilisation occidentale,
00:58:45 le monde serait resté un vaste sous-développement,
00:58:49 avec une espérance de vie de l'ordre de 30 ans,
00:58:52 avec des famines, des mortalités, des épidémies,
00:58:58 des vies qui ne débouchaient pour 99% entre elles
00:59:03 sur aucun développement intellectuel,
00:59:05 des vies consacrées exclusivement au travail,
00:59:07 et au travail essentiellement de la Terre,
00:59:09 de l'étoile du matin à l'étoile du soir,
00:59:11 tout cela est très beau en littérature,
00:59:14 mais pour ceux qui l'ont vraiment connu,
00:59:16 c'était des vies terribles.
00:59:18 - Terribles.
00:59:19 - Alors elles étaient rendues supportables par la foi.
00:59:22 - Oui.
00:59:23 - La foi rendait supportable cette condition humaine douloureuse.
00:59:26 - La religion, et tout ça.
00:59:27 - La religion, mais objectivement ces vies étaient terribles.
00:59:31 - Mais alors on va vous accuser d'être l'afro-colonialiste,
00:59:35 Jean-Louis Harwell, comment, comment, vous dites
00:59:37 "civilisation occidentale c'est telle qu'il y a..."
00:59:39 En fait vous dites, mais...
00:59:41 Assumez, c'est telle qui a fait le monde tel qu'il est aujourd'hui.
00:59:45 - Évidemment, sans la civilisation occidentale,
00:59:48 on n'aurait pas dépassé le niveau technique
00:59:51 de l'Inde ou de la Chine ancienne.
00:59:53 Ou de... Même l'Europe médiévale,
00:59:57 même l'Europe médiévale était en pointe.
01:00:00 - Alors c'est très intéressant, parce que ce que vous dites,
01:00:03 justement, "civilisation, parlons d'Inde et de Chine",
01:00:07 je vous dirais "mais regardez, on parle de civilisation,
01:00:09 mais vous dites la civilisation chinoise,
01:00:11 c'est une très grande civilisation, du millénaire".
01:00:13 - Une immense civilisation, mais,
01:00:17 les Chinois, qui ont été les premiers inventeurs,
01:00:21 les grands inventeurs, n'en ont rien fait.
01:00:24 Alors qu'ils avaient le désir d'être riches,
01:00:31 ils avaient un désir de biens matériels.
01:00:33 Ils avaient les inventions qui leur auraient permis
01:00:35 d'avoir des biens matériels.
01:00:37 Et ils en ont été empêchés par quoi ?
01:00:39 Par leur mentalité religieuse,
01:00:41 par leur animisme magique.
01:00:44 Il ne fallait pas mécontenter les esprits.
01:00:47 On n'avait pas le droit de prendre possession du monde
01:00:49 pour ne pas mécontenter les esprits.
01:00:51 - C'est ça, oui.
01:00:53 - Au point qu'au 11ème siècle,
01:00:55 il y a eu un décollage industriel sidérurgique de la Chine.
01:01:00 - Au 11ème siècle.
01:01:02 - Et que ce décollage a été bloqué net.
01:01:04 - Parce que les Mandarins ont décidé
01:01:06 que ça allait déranger les esprits.
01:01:08 - Ah, intéressant.
01:01:10 Et ça a été la même chose pour l'Inde ?
01:01:13 Parce que l'Inde aussi,
01:01:15 civilisation quand même millénaire,
01:01:17 et sinon, bimillénaire.
01:01:19 - Alors, pour l'Inde,
01:01:21 il n'y a pas le même animisme,
01:01:25 mais il y a le même phénomène,
01:01:27 c'est-à-dire qu'on a une très grande et belle civilisation,
01:01:30 mais qui à un moment donné, elle culmine.
01:01:32 Indiscutablement, elle culmine
01:01:34 à des niveaux objectivement remarquables,
01:01:36 mais sans l'inventivité technologique
01:01:41 qui a permis à l'Occident dès le Moyen-Âge
01:01:43 de préparer la révolution industrielle.
01:01:46 - En fait, c'est ça.
01:01:48 Vous voulez dire que l'Occident a utilisé ses connaissances
01:01:52 pour travailler, pour exploiter,
01:01:54 dans tous les sens du terme d'ailleurs,
01:01:56 et de faire une puissance technologique,
01:01:58 industrielle, civilisationnelle, culturelle, etc.
01:02:01 Tout ça marchait ensemble.
01:02:03 - Et cela fondamentalement parce que
01:02:05 le christianisme avait désacralisé le monde intérieur.
01:02:11 Parce que le sacré n'était plus dans le monde,
01:02:13 le sacré était dans la personne de Jésus
01:02:16 et reporté à la vie céleste,
01:02:19 et le monde étant désacralisé devenait disponible.
01:02:22 - Il faudra rendre à César ce qui est à César,
01:02:24 et à Dieu ce qui est à Dieu.
01:02:25 - Exactement, et mon royaume n'est pas de ce monde.
01:02:27 - Et mon royaume n'est pas de ce monde.
01:02:28 - Donc on pouvait effectivement agir, acter, travailler,
01:02:32 la terre, toutes les puissances, toutes les énergies, c'est ça ?
01:02:37 - Exactement, on peut prendre possession du monde
01:02:39 et produire de la richesse.
01:02:40 - Alors qu'ailleurs la religion l'interdisait.
01:02:43 - Alors qu'ailleurs les mentalités religieuses,
01:02:45 les mentalités magiques, les mentalités,
01:02:47 y étaient soit si opposées carrément,
01:02:49 soit y étaient nettement moins favorables.
01:02:51 - Mais alors Jean-Louis Arouel,
01:02:53 ça signifie que vous, cette espèce de tentative,
01:02:56 enfin d'action qui consiste à dire
01:02:58 "Oui mais, tout se vaut, les civilisations se valent",
01:03:01 vous dites "C'est pas une question de tout se vaut,
01:03:03 mais ce qu'on fait de cette civilisation, de cette culture".
01:03:06 Parce que où est, donc le devoir d'égalité n'est pas
01:03:11 en disant "le tout se vaut", ça n'a rien à voir.
01:03:14 - Non, c'est une égalité, une égalité factice
01:03:19 qui vient d'anthropologie.
01:03:21 L'anthropologie est une science passionnante,
01:03:23 mais l'anthropologie également a introduit
01:03:27 en matière de regard sur les civilisations,
01:03:30 le relativisme.
01:03:32 Avec l'emploi du mot "culture", d'ailleurs,
01:03:34 le mot "culture" qui a remplacé le mot "civilisation"
01:03:36 dans la deuxième moitié du XIXe siècle.
01:03:38 A partir du moment, la civilisation c'était embêtant
01:03:42 parce qu'il y avait les civilisés et les pas civilisés.
01:03:44 - Oui, les sauvages.
01:03:46 - Avec la culture, tout le monde a une culture.
01:03:48 Ce qui fait que pour les anthropologues par exemple,
01:03:50 les manières de déféquer, c'est de la culture.
01:03:52 Tout est culture, y compris les choses les plus triviales.
01:03:55 Tout est culture, l'assassinat c'est de la culture,
01:03:58 la culture du gang, la culture du revolver,
01:04:00 tout devient culture.
01:04:02 - Oui, tout est fait de manière culturelle.
01:04:04 - Tout le monde a une culture, tout le monde est à égalité
01:04:06 avec l'emploi du mot "culture".
01:04:08 Et ça dissimule, ça cache misère,
01:04:10 parce que ça dissimule les situations les plus opposées.
01:04:13 - Oui, et c'est ça, vous dites,
01:04:16 c'est presque un espèce d'impérialisme culturel
01:04:19 où tout, encore une fois, tout est bien, tout se vaut, tout va.
01:04:23 - C'est Jacques Lang, tout est culture.
01:04:26 Le dogme qu'il a imposé, le dogme du "tout est culture",
01:04:29 les pratiques culturelles des français,
01:04:32 qui comportaient les choses les plus éloignées,
01:04:35 les plus proches dans certains cas de la vraie culture,
01:04:37 et les plus éloignées dans d'autres cas.
01:04:39 - Oui, parce que la mode de la gastronomie, c'est de la culture.
01:04:42 C'était pas idiot de mettre la mode de la gastronomie dans la culture,
01:04:46 par exemple.
01:04:47 Vous n'êtes pas d'accord, peut-être.
01:04:49 - Non, je dirais que
01:04:51 un regard savant sur la mode de la gastronomie se rattache à la culture.
01:04:55 La pratique de la mode de la gastronomie
01:04:59 se rattache à des arts pratiques,
01:05:02 ce qui est infiniment noble.
01:05:05 - Bien sûr, mais c'est pas la culture.
01:05:08 - Il n'y a pas de vraie culture si on ne passe pas, à un moment donné,
01:05:11 par l'écrit et par un travail réflexif.
01:05:13 - Hum, ben oui.
01:05:15 - Ce qui ne signifie pas du tout, de ma part, un moindre...
01:05:19 - Mais est-ce que faire une grande cuisine n'implique pas un travail réflexif ?
01:05:23 - Est-ce que ?
01:05:24 - Est-ce que faire une grande cuisine, une haute cuisine de très grande qualité,
01:05:27 n'implique pas, chez celui qui l'a fait, un travail réflexif ?
01:05:30 - Bien sûr que si.
01:05:32 Bien sûr que si, mais c'est pour ça que je disais un travail réflexif
01:05:35 qui passe par l'écrit.
01:05:37 - Par l'écrit, d'accord.
01:05:38 - Par l'écrit, par la méditation.
01:05:40 Je pense qu'on peut produire une œuvre d'authentique culture sur la cuisine,
01:05:44 à partir de la cuisine,
01:05:46 mais, je dirais, avec un chef suffisamment talentueux
01:05:50 et en même temps suffisamment curieux
01:05:53 pour avoir lu les auteurs qui réfléchissent sur la société et la cuisine.
01:05:57 - Bien sûr, et il y en a.
01:05:59 - Et il y en a.
01:06:00 - Est-ce qu'il y en a ? Nous avons des auditeurs.
01:06:02 - Oui, nous avons Xavier qui a composé le 0826-300-300
01:06:05 qui nous appelle de Porte de Bouc dans les Bouches du Ronde.
01:06:07 Bonjour Xavier.
01:06:08 - Bonjour Xavier.
01:06:09 - Bonjour Xavier.
01:06:10 - Bonjour Monsieur Bercoff et bonjour à votre invité, Monsieur Aroual.
01:06:13 - On vous écoute Xavier, bonjour à vous.
01:06:16 - Oui, bonjour.
01:06:17 J'aurais voulu savoir ce que pensait votre invité.
01:06:20 Je vais vous prendre un exemple.
01:06:22 Quand j'étais au collège,
01:06:24 on se retrouvait, par exemple,
01:06:28 je vais vous prendre un exemple, j'étais en quatrième,
01:06:30 et en quatrième, on mettait tous les fils de cadres sup, de commerçants,
01:06:36 en gros dans la même classe, avec quelques mauvais élèves.
01:06:40 Le niveau était honnêtement excellent.
01:06:43 Et moi à l'époque, je me disais, oui, mais ce n'est pas très égal quand même,
01:06:47 ce n'est pas bien, on se retrouve tous dans la même classe et tout.
01:06:49 Et en fait, finalement, maintenant, je me pose la question
01:06:54 à savoir si finalement ce n'était pas si mal que ça,
01:06:56 parce qu'en fait, on se poussait tous les uns les autres.
01:06:59 On emmenait aussi les faibles avec nous.
01:07:02 Et là, maintenant, du fait que dans les classes,
01:07:05 on est tous mélangés, il n'y a plus de niveau d'excellence et tout.
01:07:09 Je voulais savoir ce que pensait votre invité de ça.
01:07:14 - Oui, sur le niveau, bien entendu.
01:07:17 - Écoutez, je pense que le rôle de l'école, c'est de faire qu'un maximum d'élèves
01:07:22 atteignent le niveau le plus élevé possible.
01:07:25 Et mélanger systématiquement les élèves pour qu'il n'y ait pas de classe d'excellence,
01:07:32 me paraît une satisfaction assez dérisoire,
01:07:39 et me paraît contraire à l'intérêt des élèves, à l'intérêt du pays.
01:07:45 L'intérêt d'un pays, et l'intérêt de chaque enfant,
01:07:48 c'est d'arriver au maximum qu'il peut atteindre.
01:07:50 Et l'intérêt d'un pays, c'est qu'un maximum de gens
01:07:53 atteignent le niveau maximum qu'ils peuvent atteindre.
01:07:56 Donc je vais tout à fait dans votre sens.
01:07:59 - Merci. - Merci beaucoup, en tout cas.
01:08:01 - Merci. - Merci Xavier de nous avoir appelé.
01:08:03 On rejoint Patricia, qui nous appelle du Loir-et-Cher.
01:08:05 Bonjour Patricia. - Bonjour Patricia.
01:08:07 - Bonjour. J'ai pas pu suivre toute votre émission,
01:08:11 mais j'aurais voulu intervenir par rapport à ce que votre invité,
01:08:18 que je salue ainsi que lui-même, sur la notion d'égalité
01:08:23 qui devrait peut-être être remplacée par la notion d'équité-justice.
01:08:29 Et donc il me semble qu'au départ,
01:08:33 quand s'est fondé un État qui se voulait plus démocratique,
01:08:42 les fondements étaient liberté, égalité et...
01:08:47 - Oui, égalité et fraternité.
01:08:50 - Liberté, fraternité, égalité, mais ce qui signifiait
01:08:54 égalité en droit.
01:08:57 - Oui, c'était tous les hommes naissent libres et égaux en droit.
01:09:02 - Exactement, et je pense que c'est important de rappeler
01:09:05 que ça a été dévoyé ensuite pour en faire tout le monde identique,
01:09:14 ou pourrait l'être et aurait les mêmes capacités.
01:09:17 Je pense que, au départ, c'était pas du tout le message originel
01:09:23 et qu'il mériterait d'être réhabilité.
01:09:30 Et pour autant, je ne suis pas pour le supprimer de nos frontons,
01:09:36 parce que je pense que ce qui nous arrive, ça a été un dévoiement.
01:09:42 Et quant au fait qu'on ait perdu la dimension sacrée,
01:09:49 on peut comprendre qu'à un moment donné, l'intelligence de l'homme
01:09:55 lui donnant plus d'autonomie, plus de réflexion,
01:10:01 se soit un petit peu détachée d'institutions qui se voulaient justement sacrées,
01:10:08 je pense à l'Église, mais qui, dans le même temps,
01:10:14 a imposé une oppression et privé les gens de leur libre réflexion.
01:10:24 Et ça a été vraiment un instrument d'oppression.
01:10:27 - C'est clair. - Je crois que c'est très complexe.
01:10:32 - C'est très complexe, on le voit.
01:10:34 Mais je voudrais, Jean-Louis Harwell, justement,
01:10:38 revenir sur cette notion d'égalité, d'équité, etc.
01:10:43 Parce qu'il y a aussi un autre mot qui est important,
01:10:46 vous l'employez dans votre livre, la méritocratie.
01:10:49 On a l'impression que la méritocratie est passée aux oubliettes,
01:10:53 que c'est considéré presque comme un mot réactionnaire,
01:10:56 alors que la gauche républicaine, la révolution de 1789,
01:11:01 c'était la méritocratie, enfin ils l'avaient mis au fronton, ou presque en tout cas, en exergue.
01:11:07 Qu'est-ce qui fait que la méritocratie, aujourd'hui, on en parle à peine ?
01:11:10 - C'est parce que, si vous voulez, je dirais que l'intelligence
01:11:15 de la société française post-révolutionnaire,
01:11:24 c'est d'avoir, en se fondant sur les textes révolutionnaires,
01:11:29 d'avoir interprété l'égalité comme méritocratie.
01:11:32 Donner à l'égalité, pratiquer, le visage de la méritocratie.
01:11:36 Et ça a permis à la méritocratie de se développer au 19ème siècle,
01:11:43 et pendant une grande partie du 20ème.
01:11:45 - Et considérer comme un bienfait.
01:11:47 - Et considérer comme l'égalité.
01:11:50 Et ça jusqu'au moment où Bourdieu, dont je parlais tout à l'heure,
01:11:54 il a en quelque sorte démystifié la méritocratie à la française.
01:12:00 Mais la vérité de la méritocratie, c'est que la méritocratie,
01:12:06 on parle de l'égalité des chances, ce n'est pas possible, ce n'est pas concevable,
01:12:10 ce n'est même pas souhaitable.
01:12:12 - Ce n'est pas souhaitable l'égalité des chances ?
01:12:15 - Non. - Comment ça, pas concevable, je peux comprendre,
01:12:17 mais pas souhaitable, pourquoi ?
01:12:18 - Ce n'est pas souhaitable, parce que si on essaye de la réaliser,
01:12:21 pour mettre tout le monde avec le maximum de chances sociales égales,
01:12:26 il faut absolument une société totalitaire.
01:12:29 Platon l'avait bien vu, il avait prévu une société, au fond, d'égalité méritocratique.
01:12:35 Et il fallait que tout soit commun, de rien avoir en commun,
01:12:40 que les enfants même ne sachent pas qui sont leurs parents,
01:12:42 et que leurs parents ne sachent pas qui sont les enfants.
01:12:44 C'est ça l'égalité des chances.
01:12:47 Et en même temps, cette égalité des chances là, elle est sociale,
01:12:49 elle n'empêchera pas l'inégalité des chances naturelle.
01:12:52 La méritocratie, la raison pour laquelle elle n'a pas bonne presse,
01:12:56 c'est parce qu'au fond, c'est de l'inégalité.
01:13:00 C'est une inégalité qui a des conséquences égalitaires.
01:13:04 Parce que qu'est-ce que c'est que la méritocratie ?
01:13:07 C'est la correction de l'inégalité sociale par l'inégalité intellectuelle.
01:13:13 Ou par l'inégalité numérique.
01:13:15 - Les gens qui ont du talent, de la qualité,
01:13:17 quelques milieux d'où ils viennent et ils l'ont.
01:13:20 - Exactement. C'est Albert Camus, c'est Georges Pompidou,
01:13:23 c'est les gens qui sortent du peuple et qui ont des carrières météoriques.
01:13:27 - Et bien, mais un peu partout, c'est Elon Musk qui vient de familles très très modestes.
01:13:33 - Exactement.
01:13:34 - Beaucoup d'autres.
01:13:35 - Ça c'est la méritocratie américaine, la société est fondée là-dessus.
01:13:39 - Oui, elle est fondée là-dessus, exactement.
01:13:42 - C'est pour ça qu'il y a un malaise intellectuel,
01:13:45 parce que la critique inspirée par l'idéologie égalitaire
01:13:51 sent bien que la méritocratie, même si elle a des résultats égalitaires,
01:13:54 c'est pas de l'égalité.
01:13:56 Or, la méritocratie, elle est juste, elle est nécessaire, elle est indispensable.
01:14:01 C'est la seule façon de faire pour avoir des gens de talent aux bons endroits.
01:14:06 - Liberté, fraternité, mérite.
01:14:09 On pourrait voir ça.
01:14:11 - Et alors, je pense qu'il faudrait ajouter quelque chose, c'est la sécurité.
01:14:14 Parce que la sécurité, vous voyez, tout à l'heure on parlait de mettre
01:14:17 ce qu'on pourrait mettre au fond, tonder mairie dans des plaies.
01:14:20 - Oui, dans des plaies.
01:14:21 - À notre auditrice.
01:14:22 Ça pourrait être également, liberté, sécurité, fraternité.
01:14:26 - Oui, c'est...
01:14:27 D'ailleurs, dans la déclaration des droits de l'homme,
01:14:30 la sécurité y est, comme un des premiers des droits de l'homme.
01:14:32 Il faut le rappeler, ça.
01:14:34 - Elle y est sous le nom de sûreté.
01:14:36 - Oui, bien sûreté, c'est pas mal.
01:14:38 - Oui, mais comment est-ce que les révolutionnaires concevaient la sûreté ?
01:14:42 Ils concevaient la sûreté comme le fait de ne pas pouvoir être arrêté
01:14:45 par le pouvoir politique et mis en prison.
01:14:47 - Oui.
01:14:48 - Non, la...
01:14:50 - Vous dites "sécurité n'est pas sûreté".
01:14:52 - Non, non, c'est pas pareil, c'est pas pareil.
01:14:54 - D'accord.
01:14:55 - On va continuer de parler de méritocratie
01:14:58 après cette courte pause.
01:15:00 A tout de suite sur Sud Radio.
01:15:01 - Attention donc aux pièges, parfois mortels, de l'égalité,
01:15:05 considérés comme un dogme.
01:15:07 Parlons d'équité, parlons de méritocratie,
01:15:10 dit Jean-Louis Arouel dans "Les mensonges de l'égalité",
01:15:13 son plus récent livre qui vient de paraître chez l'Artilleur.
01:15:16 On a parlé d'éducation, on a parlé d'économie,
01:15:19 on a parlé de tout cela, mais peut-être...
01:15:21 et on a parlé d'enseignement, de l'école,
01:15:23 on pourrait parler de politique,
01:15:25 cher Jean-Louis Arouel,
01:15:27 parce que vous en parlez aussi dans votre livre.
01:15:29 Alors les politiques, qui sont, qu'on sait encore une fois,
01:15:32 on va pas faire un exercice démagogique qui consiste à dire
01:15:35 "ah oui, tous mauvais, tous..."
01:15:37 ça n'est pas le problème.
01:15:38 Le problème c'est qu'ils ont une charge particulière
01:15:40 de conduire la nation, de conduire la nation
01:15:43 pour le bien du peuple, par le peuple et pour le peuple.
01:15:45 Bon, rappelons les slogans.
01:15:47 Et vous dites que là aussi,
01:15:49 quelle égalité effectivement,
01:15:51 entre les pouvoirs, exécutifs, législatifs, judiciaires,
01:15:55 quelle égalité entre le président et ses ministres, etc.
01:15:59 Qu'est-ce que...
01:16:01 quelle est votre réflexion là-dessus ?
01:16:03 - En ce qui concerne les politiques,
01:16:05 ce qui me frappe le plus, c'est que...
01:16:07 sous l'effet,
01:16:09 pas exclusivement du dogme égalitaire,
01:16:12 mais sous l'effet des idéologies au pouvoir,
01:16:16 et en particulier de la religion des droits de l'homme
01:16:18 qui est une des formes du dogme égalitaire,
01:16:21 nos politiques ont complètement laissé de côté,
01:16:24 ont complètement perdu ce qui constitue
01:16:27 la condition même du pouvoir politique,
01:16:29 c'est la capacité de discernement,
01:16:32 de prudence, ce qu'on appelait la prudencia,
01:16:35 le jugement, la prudence,
01:16:37 la prudence c'est-à-dire l'art de faire des choix
01:16:39 adaptés aux situations,
01:16:41 pour que le pays gouverné vive le mieux possible.
01:16:45 Tout ça a complètement disparu,
01:16:47 or c'était vraiment le fondement même,
01:16:50 c'est vraiment le fondement même de l'action politique,
01:16:52 cette capacité de discernement, de prudence,
01:16:55 de rechercher des solutions adaptées,
01:16:57 et non pas de rechercher des solutions idéologiques
01:16:59 dictées par un rêve,
01:17:02 rêve d'un monde idéal qui devrait être, qui n'est pas.
01:17:05 Et ce monde idéal qui devrait être, qui n'est pas,
01:17:08 il est actuellement le monde de l'égalité.
01:17:10 Et nos politiques ne cherchent pas
01:17:13 les solutions réellement adaptées,
01:17:15 ils cherchent à mettre en oeuvre des dogmes,
01:17:17 et au premier rang desquels le dogme égalitaire.
01:17:19 Et ça les amène à des foutres,
01:17:22 ça les amène à des foutres du jugement colossal.
01:17:25 - Est-ce que vous avez un exemple à donner, par exemple,
01:17:28 je ne sais pas, dans tel ou tel, tel ou tel automne politique,
01:17:31 ou tel ou tel régime,
01:17:33 quelque chose où on voit justement en fonction de...
01:17:35 c'est ce que faisait Déracron, en disant,
01:17:37 enfin Macron, ou tous les autres,
01:17:39 voilà, tous les français doivent être ceux-ci,
01:17:42 tous les français doivent être ceux-là, etc.
01:17:44 Est-ce que...
01:17:46 - Euh...
01:17:48 L'exemple, alors, c'est plus la même chose,
01:17:52 mais l'exemple le plus terrible, ça a été le communisme,
01:17:55 le régime communiste,
01:17:57 qui ne fonctionnait absolument pas...
01:17:59 - Comme le maoïsme, enfin, etc.
01:18:01 - Comme le maoïsme, comme le lininisme, comme le stalinisme,
01:18:03 qui ne fonctionnait absolument pas
01:18:05 à la recherche de la connaissance du réel,
01:18:08 mais à la recherche de la mise en oeuvre d'un dogme égalitaire.
01:18:11 Et, si vous voulez,
01:18:13 ce qui me paraît dramatique dans le domaine politique,
01:18:16 c'est qu'on ait remplacé
01:18:19 la recherche de l'intérêt général
01:18:21 par la recherche de la seule égalité.
01:18:24 Dans trop de domaines, on est obsédé par l'égalité,
01:18:27 et on oublie complètement l'intérêt général.
01:18:29 Or, l'intérêt général et l'égalité ne sont pas totalement distincts.
01:18:33 Disons que dans l'intérêt général, dans le bien commun...
01:18:36 - L'égalité peut faire partie de l'intérêt général, non ?
01:18:38 - L'égalité en fait partie.
01:18:40 Mais, je dirais, sur un mode mineur,
01:18:42 par rapport à la sécurité, par exemple.
01:18:44 Vivre dans une société de sécurité,
01:18:46 une société où on n'est pas à tous les coins de rue
01:18:48 menacé d'être tué, volé,
01:18:50 rasié,
01:18:52 de voir sa famille séquestrée...
01:18:54 Quand on a ce genre de société,
01:18:56 d'insécurité,
01:18:58 il y a une grande partie du monde qui, malheureusement pour elle,
01:19:00 vit dans ce genre de société,
01:19:02 les droits, l'égalité, la liberté,
01:19:04 tout ça, c'est bien théorique.
01:19:06 Donc,
01:19:08 dans l'intérêt général,
01:19:10 dans le bien commun, il y a d'abord
01:19:12 la sécurité, ensuite la liberté.
01:19:14 - Vous voulez dire qu'il faut faire une hiérarchie
01:19:16 des priorités, de ce point de vue-là ? - Exactement.
01:19:18 Et ensuite, l'égalité...
01:19:20 Je dirais que l'égalité fondamentale,
01:19:22 qui me paraît, à travers l'histoire
01:19:24 des sociétés humaines, l'égalité fondamentale,
01:19:27 c'est la sécurité pour tous.
01:19:29 Une société qui procure à tous la sécurité,
01:19:31 ça c'est vraiment
01:19:33 l'égalité basique,
01:19:35 sans laquelle il n'y a pas de civilisation possible.
01:19:37 - Merci Jean-Louis Arouel,
01:19:39 je crois qu'effectivement, c'est
01:19:41 à dire, et à dire, à lire,
01:19:43 et à méditer.
01:19:45 Est-ce que la sécurité n'est pas
01:19:47 l'égalité première ?
01:19:49 Question, en tout cas, je vous invite
01:19:51 lecteurs à lire et à vous la poser.
01:19:53 - À lire ce livre "Les mensonges de l'égalité",
01:19:55 "Ce mal qui ronge la France et l'Occident",
01:19:57 c'est publié aux éditions de
01:19:59 de l'artilleur tout de suite.