• il y a 6 mois
Jacques Pessis reçoit Chicandier : cet humoriste s’est fait connaître sur les réseaux sociaux avec « Vendredi bleu métal » et « L’addiction s’il vous plait ». Ce très bon vivant publie ses miscellanées.

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-06-27##

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Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06Vous êtes devenu un maître de l'humour avec des sketchs où il y a à boire et à manger dans tous les sens du terme.
00:12Nos auditrices et nos auditeurs vont être, j'en suis sûr, ivres de bonheur
00:17en écoutant le parcours d'un humoriste qui, au fil des années, a pris de la bouteille.
00:21Bonjour, Chicondier.
00:22Bonjour, Jacques.
00:23Jason Chicondier, d'ailleurs, très exactement.
00:25Alors, je préfère qu'on dise Chicondier, j'avoue.
00:27D'accord, on va garder.
00:28Alors, vous publiez un livre étonnant, « Les miscellanées de Chicondier »
00:33chez Flammarion.
00:34On va en parler longuement parce que c'est un grand mystère.
00:37Mais vous êtes un humoriste que tout le monde connaît.
00:39Quand je lui ai dit que vous veniez à Sud Radio, toute l'équipe était là.
00:41Il vient nous voir, c'est formidable.
00:43Donc, vous avez un parcours étonnant qu'on va évoquer.
00:46C'est le principe des clés d'une vie avec des dates clés.
00:49Et la première que j'ai trouvée, c'est le 27 mai 2019.
00:53C'est un vendredi bleu métal chez Oscar, aux puces du Canal à Lyon, je crois.
00:59Tout à fait.
01:01C'est-à-dire que j'ai fait la vidéo bleu métal en décembre 2018,
01:05qui a été contre toute attente un buzz, comme disent les jeunes.
01:11Et via ce raz-de-marée, j'ai été contacté par les puces du Canal
01:16pour faire effectivement le vendredi après-midi bleu métal,
01:19où il y avait beaucoup de lyonnais, lyonnaiserie,
01:21où on a passé un après-midi fort agréable.
01:25Lyon, d'ailleurs, qui nous écoute maintenant,
01:27car notre émetteur de Sud Radio est à Lyon.
01:29Alors, c'était quoi, les puces du Canal ?
01:31Les puces du Canal, en fait, c'est à côté.
01:35C'est à Villeurbanne, juste à côté de Lyon.
01:38C'est une sorte de puce. C'est marché aux puces des dimanches,
01:41qui font aussi marché aux fleurs, qui font guinguette, etc.
01:45Et qui, de temps en temps, prêtent le flanc ou l'oreille à des artistes
01:51pour faire connaître un peu ce qu'ils font.
01:54Vous terminez cette journée en disant
01:58« taguez vos petits foies de veau qui étaient là ».
02:01Les petits foies de veau, c'est votre expression ?
02:03Oui, en fait, c'est l'expression que j'ai utilisée dans la première vidéo.
02:07C'était pour dire, comme moi, je suis très lyonnais, très lyonnaiserie.
02:12Donc, les foies de veau, les rognons, les riz de veau, mes petits foies de volaille, etc.
02:18J'ai un univers très culinaire.
02:20C'est pour ça que mes petits foies de veau me semblaient aller de bonne à l'autre.
02:23Alors, l'expression « bleu métal », je crois que ça vient des carrossiers.
02:26Totalement. C'est des carrossiers dans la région de Saint-Étienne-la-Loire,
02:32certainement Rhône-Alpes.
02:33Et bleu métal, c'est parce que c'est une couleur de bagnole.
02:36Il y en a qui disent « on se met bleu de Bresse, bleu d'Auvergne ».
02:39Et bleu métal, ça veut juste dire qu'on va vraiment se mettre une grosse cartouche dans la tronche.
02:44Il se trouve que le bleu métal, c'est quand l'acier acquit avec un traitement thermique
02:47qui s'appelle le bleuissage, une couleur bleue due à une fine couche de magnétique
02:52qui donne une résistance à la corrosion.
02:55Ça, c'est quand on tient bien le comptoir.
02:58Voilà, exactement.
02:59Alors, vous vous appelez Chicandier.
03:04Et chicandier, je crois que ça vient de canaille.
03:07Oui, c'est un terme de vieux français qui veut dire canaille.
03:11Je ne l'ai su qu'après avoir pris ce nom d'emprunt.
03:13Comment c'est venu alors ?
03:15Vraiment par hasard.
03:17Quand Facebook est arrivé, c'est-à-dire en 2008, si je ne dis pas de bêtises,
03:20j'ai pris mon nom d'emprunt.
03:22Et moi, j'écris depuis que j'ai 12 ans.
03:24Donc, j'ai l'habitude de faire des noms de personnages, etc.
03:26Et j'ai hésité entre Dylan Bobichon et Jason Chicandier.
03:29Et j'ai pris chicandier, je ne sais pas pourquoi.
03:31Et plus tard, j'ai su que chicandier voulait dire canaille en vieux français.
03:35Et chicandier, c'était sorti de votre imagination.
03:37Totalement.
03:38Mais la tradition des jeux de mots les plus insolites pour les noms,
03:41ça remonte au 19e siècle.
03:43Ça remonte à Alphonse Allais, à des gens comme ça.
03:45Et il y a eu un concours des pseudos les plus insolites sur les réseaux.
03:49Ils sont arrivés en tête Gilbert Monclavier, Novaseline,
03:53Jason Stattmann et Ray Défès.
03:56Ah, j'aime bien.
03:57Mais alors, moi justement, je ne voulais pas avoir un nom et un prénom.
04:01Parce que souvent, effectivement, dans la tradition populaire française,
04:03il faut qu'il y ait un jeu de mots.
04:05Moi, je ne suis pas très jeu de mots.
04:06Et alors, je trouvais que chicandier, c'était simplement,
04:09il y a un côté très fédérateur, on ne sait pas pourquoi.
04:12Mais ça fédère.
04:13Alors, vous vous appelez Laurent Guerras, mais plus personne vous appelle comme ça ?
04:16Non, parfois ma femme quand elle m'engueule
04:18ou quand péniblement j'arrive à la faire jouir.
04:21C'est beaucoup plus compliqué.
04:23Alors, vous êtes né à Brons où vous avez passé six jours.
04:26Oui, parce que je suis arrivé à Saint-Etienne au septième jour.
04:29C'est un truc un peu christique, un peu même déiste.
04:34Donc, je suis arrivé à Saint-Etienne à sept jours.
04:36Et donc, oui, je suis plus stéphanoque et lyonnais,
04:38mais j'estime avoir la double nationalité.
04:40Oui, surtout que Brons, il faut savoir que la première ligne de train à Brons
04:44est née exactement le même jour que la Tour Eiffel.
04:46D'accord, je ne le sais pas.
04:47Et que dans les célébrités qui ont passé leur enfance à Brons,
04:51il y a Karine Benzema et Mimi Mathie.
04:53Ça, je sais.
04:54Alors, votre enfance, c'est à Saint-Etienne.
04:56Et Saint-Etienne, pour toute génération, c'est cette chanson.
05:07Il se trouve que cette chanson, il l'a écrite dans un embouteillage en dix minutes.
05:10Aujourd'hui, à mon avis, vu les embouteillages, il écrirait dix chansons directement.
05:14C'est ça. Là, il peut faire un triple bombe, oui.
05:16Ce n'est pas votre truc, le football, mais vous avez forcément entendu parler de cette chanson.
05:19Oui, parce que tous mes copains, ils sont très foot.
05:21Que ce soit des copains stéphanois, lyonnais, parisiens, bordelais ou n'importe.
05:26Tous mes copains sont foot.
05:27C'est une culture populaire que j'affectionne et que j'apprécie.
05:31Il se trouve que je ne connais rien.
05:32Et quand on ne connaît rien au football, on ne peut pas rattraper son retard.
05:35J'ai essayé il y a cinq, six ans de rattraper mon retard.
05:38C'était trop tard.
05:39Donc, je laisse le football à ceux qui savent en parler.
05:43Mais en tout cas, je peux regarder un match.
05:45Ça ne me pose pas de problème.
05:47Surtout s'il y a des petits fours et deux, trois copains.
05:50Il n'y a aucun problème.
05:51Des petits fours pour les gros succès que vous avez.
05:53Ça me semble logique comme complément.
05:54J'ai fait des gros fours aussi.
05:56Il se trouve que vous êtes fils de médecin.
05:58Vous êtes humoriste aujourd'hui.
06:00Mais vous avez fait des études très sérieuses chez Candier.
06:04Oui, j'ai été notaire, ce qu'on appelle notaire diplômé.
06:10Comment c'est arrivé ?
06:11En fait, c'est plutôt l'inverse.
06:12C'est-à-dire que moi, depuis que je suis gamin, j'ai fait des bêtises.
06:15J'écris beaucoup de bêtises.
06:16Je suis un homme d'écrit à la base.
06:18J'écris, j'écris, j'écris.
06:19J'écris beaucoup de chroniques.
06:20J'écris une pièce de théâtre quand j'avais 14-15 ans.
06:23Je commençais à jouer des pièces de théâtre, etc.
06:25Et moi, je voulais faire ça.
06:27Mais quand on habite à Saint-Etienne, qu'on a des parents médecins,
06:30qu'on est d'une famille un peu chabrolienne, etc.
06:33J'avais rien à faire dans le milieu du spectacle à Paris.
06:36Et donc, j'ai suivi.
06:38Ce qu'on appelle à l'époque, j'aimais bien, c'était l'expression,
06:40ça s'appelait pousser au cul.
06:41Les gamins, on les poussait au cul pour qu'ils fassent des études.
06:44Et j'ai été poussé au cul pour faire du droit.
06:46J'ai fait du droit.
06:47Je crois avoir un cerveau qui n'est pas si mal fait que ça.
06:50Et j'ai pu avoir péniblement mon diplôme de notaire.
06:54Vous êtes devenu, je crois, clair de notaire au départ.
06:56Clair de notaire ?
06:57En fait, dans le notariat, tant que vous n'achetez pas votre charge,
06:59vous n'êtes pas notaire.
07:00Donc, j'étais clair de notaire, forcément.
07:02Il y a quelqu'un d'ailleurs qui a été clair de notaire à ses débuts
07:04et qui ensuite est devenu très célèbre.
07:06C'est Raymond Souplex, le commissaire Bourrel des 5 dernières minutes.
07:09Totalement.
07:10Il a débuté dans ce métier-là.
07:11Totalement.
07:12Il y a Henri Matisse aussi.
07:14Henri Matisse.
07:15Merci de tirer les choses au clair, comme on dit.
07:18Il se trouve aussi que c'est le notaire lui-même
07:21qui vous a conseillé de changer de métier.
07:23Ce n'est pas le notaire.
07:24Bien sûr, c'est Maître Dezans que j'embrasse
07:27et qui m'a dit un jour,
07:28« Sir Yann, vous n'avez rien à faire ici. »
07:30Mais il ne le disait pas pour moi.
07:31Il le disait pour la profession de notaire en disant,
07:33« Vous salissez cette profession qui est une belle profession. »
07:36Pourquoi ?
07:37Parce que je m'en fichais.
07:38En plus, à l'époque, je buvais beaucoup.
07:40J'arrivais moitié bourré.
07:41Je confondais les noms, les dossiers, les parcelles cadastrales, etc.
07:46J'étais un enfer.
07:47Et le mec m'a dit,
07:48« Faites autre chose.
07:49Poussez-vous de mon étude, s'il vous plaît.
07:53Poussez-vous de là, qu'on soit à peu près respectables. »
07:56À l'éléveur, pour vous, ça ne s'écrivait pas de la même façon.
07:58À l'éléveur, ça ne s'écrivait pas de la même façon.
08:00Il se trouve aussi que vous devenez secrétaire général
08:02pour une entreprise de logement social
08:04adossée à un groupe bancaire.
08:05Ça, c'est vrai.
08:06C'est arrivé comment ?
08:08Par copinage.
08:09J'ai un copain qui m'a dit, « Monte dans le Nord. »
08:12Je suis arrivé là-bas.
08:13J'étais vraiment payé,
08:15mais très cher à ne pas faire grand-chose.
08:17Et là, j'ai compris ce que c'était,
08:19le syndrome de l'imposture.
08:20Mais le vrai syndrome de l'imposture.
08:22C'est-à-dire qu'on vous donne une fonction.
08:25Vous ne savez pas pourquoi vous êtes là.
08:27Moi, je prenais du bide.
08:28Je devais prendre deux kilos par mois.
08:30Je faisais des bouffes, des bouffes, des bouffes.
08:32J'avais les cravates dingo avec la sauce de mayo au milieu.
08:35Je faisais des inaugurations de logements sociaux
08:38avec des préfets, des sous-préfets,
08:40des adjoints, des adjoints, des sur-adjoints, etc.
08:43On passait notre temps à boire du champagne,
08:45à bouffer des petits biscuits
08:46et à faire semblant de bosser.
08:48C'était à la fois très agréable et un peu horrible
08:50parce que je me suis dit,
08:51je ne peux pas vivre une vie à faire semblant.
08:53Je crois que c'est la caisse d'épargne
08:55qui était dans le coup à l'époque.
08:56Oui.
08:57La caisse d'épargne, il faut savoir,
08:58c'était le premier sponsor de la télévision.
08:59Ah, je ne savais pas.
09:00Pour un juxté de l'homme du XXe siècle,
09:02de Pierre Sabag,
09:03où il y avait le premier ordinateur
09:05qui veut gagner des millions.
09:07Il y avait plusieurs réponses possibles.
09:09Il se trouve qu'un jour,
09:10vous faites un sketch
09:11qui ne plaît pas vraiment à la caisse d'épargne.
09:13Oui, j'ai fait un sketch
09:14qui s'appelait « Enculé de banquier ».
09:15Oui, c'est ça.
09:16Ça ne leur plaît pas.
09:17Il y en a certains qui ont dit
09:18que c'était un pléodasme.
09:19Et non, je ne savais pas plus du tout.
09:22Mais honnêtement,
09:24je crois que tout n'était pas calculé.
09:27Mais la vie, parfois, est bien faite.
09:30C'est que j'avais un peu envisagé
09:32ma porte de sortie.
09:34Et moi, j'aime bien le côté un peu,
09:36parfois, autodestructeur et suicidaire des choses.
09:39Et je crois que je commençais
09:40à me tirer des balles dans le pied.
09:41Parce que j'ai dit,
09:42si je ne le fais pas moi-même,
09:43j'ai l'impression que l'imposture ne va pas cesse voir.
09:46Donc, c'est moi qui vais quand même
09:47déclarer mon imposture.
09:48Oui, mais en même temps,
09:49ce sketch n'était pas vraiment très dur.
09:54C'est-à-dire qu'en fait,
09:55c'était l'histoire d'un type
09:56qui a une machine pour ne pas ronfler
09:59et qui veut s'acheter une machine à raclette.
10:01C'est ça.
10:02On lui fait passer un test à l'effort
10:03pour s'acheter une machine à raclette.
10:05En fait, il y a un côté un peu Jacques Tati.
10:09Il y a cette espèce de parodie de la société moderne.
10:12Le mec, il veut s'acheter un appareil à raclette
10:14pour qu'il soit encore plus gros.
10:16Et on lui fait passer un test à l'effort
10:17pour savoir s'il peut s'acheter un appareil à raclette
10:19pour être encore plus gros.
10:20Il y a du PIRNAC là-dedans.
10:22Et donc, je n'insultais pas évidemment la caisse d'épargne.
10:25J'insultais le banquier en général
10:27qui représentait l'institution
10:29qui me faisait faire ce test à l'effort.
10:31Et je crois très sincèrement
10:33qu'il était très content de se débarrasser de moi.
10:35Et moi, j'étais très content qu'on se débarrasse de moi.
10:37Votre femme, vous avez prévenu, ça va te coûter ta place.
10:39Elle le savait.
10:40Elle m'a demandé de m'enlever les vidéos avant, etc.
10:42Et je ne l'ai pas fait.
10:44Vous savez, il y a des choses où on se dit
10:47je sais pourquoi je ne le fais pas.
10:49Le mec toube, comme on dit.
10:53Vous avez fait beaucoup d'autres choses ensuite
10:55et ça vous a bien arrangé.
10:56Et on va continuer à parler de votre parcours
10:58à travers une autre date, le 13 juin 2019.
11:01A tout de suite sur Sud Radio
11:03avec Jean-Jean Chicandier.
11:08Sud Radio, les clés d'une vie.
11:10Mon invité Chicandier.
11:12Nous parlerons tout à l'heure des Mycélanées de Chicandier.
11:14Un livre étonnant chez Flammarion
11:16avec des vraies choses, des fausses choses
11:18et beaucoup d'humour.
11:19Donc on a raconté vos débuts
11:21assez catastrophiques dans le notariat.
11:23Donc vous changez complètement de métier.
11:25Et j'ai trouvé une date.
11:26Le 13 juin 2019.
11:28D'après les archives, c'est votre première télé.
11:31Une émission qui s'appelle Vous êtes formidable
11:33où vous expliquez pendant quelques minutes
11:36qu'il faut se débarrasser des fêtes de l'école.
11:39Oui.
11:42Ils ont pris une vidéo que j'avais faite
11:44où effectivement je disais
11:46il y a une phrase de Pompidou que j'adore
11:48qui dit arrêtez de faire chier les Français.
11:50Et je disais les parents d'élèves
11:52nous on a déjà des années compliquées
11:55et les fêtes de l'école c'est un calvaire.
11:57C'est-à-dire qu'on se retrouve
11:59trop nombreux avec des spectacles
12:02en enfilade.
12:04Où évidemment notre gamin il passe toujours le dernier.
12:06C'est-à-dire qu'on se tape une heure et demie
12:08de show immonde avant
12:10pour avoir notre gamin avec du PQ autour des bras
12:12qui chante dans une marguerite
12:14avec d'autres qui chialent.
12:15Et c'est un petit pouce qui bouge.
12:17Et donc j'ai dit c'est trop pour nous.
12:19C'est trop pour nous.
12:20Arrêtez de nous faire chier.
12:21On ne vous a rien fait.
12:22Nous ce qu'on voudrait c'est juste partir en week-end.
12:24Et cette vidéo est passée à la télévision.
12:26C'est votre première vidéo.
12:27Ça a été étonnant d'ailleurs la réaction.
12:29Oui tout à fait.
12:30Je ne suis pas très ami avec les maîtresses
12:33et les maîtres de ma fille généralement.
12:35Alors il se trouve que cette émission s'appelait
12:37Vous êtes formidable.
12:38Et que ce titre est aussi celui
12:40de la première émission caritative
12:42de la radio.
12:43Pierre Bellemare l'a lancée en 56.
12:45Il y avait eu un éboulement dans une mine en Belgique.
12:47Ensuite il y a eu le barrage de Malpassé
12:49à Fréjus.
12:50Et ça a été la première fois qu'on demandait
12:52de l'argent aux auditeurs pour soutenir une cause.
12:54D'accord.
12:55Alors vous aviez une autre bête noire aussi
12:57à cette époque-là.
12:58Elle est liée à ce film et à ce générique.
13:04Je ne sais pas si vous le savez,
13:05mais sur le film La Boum,
13:06Sophie Marceau est venue par hasard.
13:08Elle était là pour autre chose.
13:10Elle a fait le casting.
13:11Elle est accompagnée d'une copine.
13:13Voilà exactement.
13:14Et elle s'appelait Sophie Maupu à l'époque.
13:16Elle a ouvert, je crois,
13:18un plan de métro.
13:20Elle a tapé et c'est devenu Marceau.
13:22Alma Marceau.
13:23Alors c'est vrai que les Boum,
13:25vous avez adoré ça quand vous étiez enfant.
13:27Mais ça a également été votre cauchemar.
13:29C'est vrai.
13:30C'est-à-dire que moi,
13:31je n'avais pas vraiment un physique.
13:33Dans ces années-là,
13:35c'est soit vous êtes beau,
13:37soit vous n'êtes pas beau.
13:38Il n'y a pas d'autre solution.
13:39Il n'y a pas d'autre solution.
13:40Moi, j'étais petit.
13:41Alors j'avais un visage plutôt pas mal.
13:43Mais j'étais déjà bien rondouillard.
13:45Vous rêviez d'être Jim Morrison à l'époque.
13:47Moi, je rêvais d'être Jim Morrison, bien sûr.
13:49Il était grand.
13:50Il était beau.
13:51Il était charismatique.
13:52Sauf qu'il n'est pas mort.
13:53Il est mort à 27 ans.
13:55Le pauvre.
13:56Le pauvre.
13:57Il est mort à 27 ans.
13:58Il est mort à 27 ans, le pauvre homme.
14:00Mais pas dans la baignoire de l'hôtel Georges V.
14:03Non.
14:04Il n'est pas mort dans sa baignoire.
14:06Effectivement, dans l'appartement
14:11que louait d'ailleurs la femme de Jacques Demy,
14:14Agnès Varda,
14:16que sous-louait.
14:17Et il est mort d'une overdose.
14:19D'ailleurs, ça s'est avéré.
14:21Dans une boîte qui s'appelait le Whisky à gogo.
14:23Non, c'était...
14:24Le Roquet dans le Circus.
14:26Pas du tout.
14:28C'était entre les deux.
14:30C'était le Bus Palladium.
14:31Le Bus Palladium et le Roquet dans le Circus
14:33qui correspondaient à les deux.
14:34Exactement.
14:35On est d'accord.
14:36Et tout à fait.
14:37Et moi, j'étais petit, j'étais gros,
14:39et je sortais avec personne.
14:40Mais j'animais les boums.
14:42Et après, une fois que j'avais bien animé la boum,
14:44on me disait, merci, tu peux y aller.
14:46Le problème, c'était que votre mère
14:49ne nous faisait porter que des bermudas chicandiers.
14:51Ouais, quand j'étais petit,
14:53elle avait un truc...
14:54Bon, cela dit, le pantalon ne m'allait pas très bien.
14:56Mais mon premier pantalon,
14:58je l'ai acheté chez Badaboom,
14:59en rue de la ville,
15:00devant Aurélie Géa qui m'a regardé.
15:02J'étais rouge du monde.
15:03Et je devais être en cinquième.
15:05Ce n'est pas très grave,
15:06mais je portais que des bermudas jusqu'en cinquième.
15:09Et puis, vous aviez un pull de ski,
15:11je crois, pour dissimuler ces bermudas.
15:13Oui, c'est totalement vrai.
15:15Je dissimulais mes formes, mes convoyés.
15:18Et donc, quand il y avait des boums au mois de juillet,
15:20je transpirais à grosses gouttes
15:21pour essayer de cacher mon gros cul.
15:23Voilà.
15:24Et en même temps, vous dansiez comme un fou.
15:26Oui, parce que c'est moi qui animais les boums.
15:28J'animais les boums,
15:29je faisais en sorte que tout le monde danse.
15:30Et quand tout le monde sortait ensemble,
15:32l'on me disait,
15:33« Allez, salut ! »
15:34J'avais l'impression d'être le supérieur Mario Bros des boums.
15:36Surtout que vous étiez amoureux
15:37d'une grande brune et d'une grande blonde.
15:39De Frédéric Robert et d'Aurélie Géa, tout à fait.
15:41Qui étaient beaucoup plus grandes que vous.
15:42Et que j'ai revu Aurélie Géa,
15:44j'ai revu Frédéric Robert.
15:45Elles sont toujours aussi belles.
15:46Elle s'est restée des très, très belles quarantenaires.
15:48Et je les ai revues.
15:50J'ai bien fait d'être amoureux de vous,
15:51parce que vraiment, vous êtes resté magnifique.
15:52Moi, je me souviens d'avoir interviewé Claudia Schiffer.
15:56Elle est tellement grande
15:57que j'ai eu l'impression d'interviewer son nombril.
15:59C'est assez particulier.
16:00Ce n'est pas faux.
16:02Alors, il y avait aussi ce quart d'heure américain
16:05qui était un cauchemar pour vous.
16:07C'est un cauchemar pour les petits gros.
16:08C'est un cauchemar pour les gens pas beaux.
16:10Moi, j'avais deux copains.
16:12C'était Albert Bérindy et Thomas Michelou.
16:14Alors, eux, les quart d'heure américains,
16:15il y avait toutes les filles qui se précipitaient.
16:17Et nous, on faisait tapisserie.
16:19Voilà, on faisait tapisserie.
16:20Alors, pendant ce temps-là,
16:21on mangeait des bonbons, des chamallows,
16:22des pépitos, des Twix.
16:24Et vous aimeriez aujourd'hui faire des boum, je crois.
16:27Oui, j'aime bien.
16:28Parce que j'aime bien.
16:29Je remarque qu'on est tous un peu nostalgique.
16:32Alors, il y a ce côté,
16:33à un moment, j'ai voulu réorganiser des boum.
16:35J'ai dit, on va faire un truc de vieux.
16:37Je veux mettre du Fanta, du coca, du machin.
16:41Et puis, on va faire des boum de vieux.
16:43Et je n'ai pas dit mon dernier mot,
16:44parce que je trouve que c'est rigolo.
16:45En tout cas, ce qui est étonnant dans vos sketchs,
16:47c'est qu'il y a toujours une part d'observation de la société
16:50que vous évoquez à travers l'humour, chez Candier.
16:53Oui, il y a toujours un côté, un tout petit peu.
16:56Moi, j'appelle ça la sociologie de comptoir.
16:58Je ne me prends pas pour ce que je ne suis pas,
16:59mais c'est de la sociologie de comptoir.
17:01Vous observez des choses, je vous parle avec des gens.
17:03Il y en a qui disent, je regrette ça,
17:05je regrette si les analyses à la petite semaine de comptoir.
17:08Moi, j'adore les bistrots.
17:09Donc, j'observe et après,
17:11j'essaye à ma modeste façon de retranscrire cela.
17:15Oui, ça a toujours été votre cas ou ça a évolué au fil des années ?
17:18Ça a toujours été le cas.
17:19Moi, j'ai toujours essayé de prendre les choses
17:21que je voyais avec du recul.
17:22Je me souviens, mon copain Sylvain me disait toujours,
17:25c'est marrant parce que même quand il t'arrive des drames,
17:27tu prends toujours le côté rigolo de la chose
17:30ou en tout cas, t'essayes d'en tirer un truc rigolo.
17:32Les bistrots, moi, je me souviens de Jean-Marie Gouriau
17:35qui avait écrit ses brefs de comptoir.
17:36Donc, il allait du matin au soir dans les bistrots.
17:39Il prenait un verre, le verre, etc.
17:41C'est qu'à la fin de la journée,
17:42il n'arrivait pas à relire ce qu'il avait écrit.
17:44Moi, je suis un fan d'Antoine Blondin
17:48et Antoine Blondin, c'était exactement ça.
17:50Et à la fin, Antoine Blondin, il était tellement ivre
17:53qu'il est devenu malheureusement
17:55le mauvais personnage du bistrot qu'il écrivait au début.
17:58Oui, en fait, il a écrit cinq romans dont Monsieur Jadis.
18:00J'adore Monsieur Jadis.
18:02Un chef-d'oeuvre.
18:03Un chef-d'oeuvre.
18:04Un singe en hiver qui est devenu un film.
18:05Évidemment.
18:06Et moi, je me souviens de lui.
18:07En fait, il m'avait expliqué un jour
18:08qu'il ne pourrait pas rentrer à l'Académie française
18:10parce qu'il y avait 42 bistrots
18:12entre chez lui et l'Académie française.
18:15Il avait organisé un marathon des leveurs de coude
18:18où on tournait dans le Saint-Germain-des-Prés déguisé.
18:22Il fallait s'arrêter dans chaque bistrot et boire un coup.
18:25Et puis, il y avait son mariage.
18:26J'ai été à son mariage.
18:28Non, vous avez été au mariage d'Antoine Blondin ?
18:30Oui, j'ai été à l'église Saint-Germain-des-Prés.
18:32Ah là, j'ai un respect absolu.
18:33Et il se trouve qu'il a tellement bu,
18:35ils ont fait tous les bistrots l'après-midi,
18:37que le soir, il est arrivé à 1h du matin chez Gastel
18:39et qu'on ne l'a pas laissé rentrer
18:41tellement il était bourré,
18:42alors que Jean Gastel était son copain.
18:45C'est une phrase de George Best,
18:47vous savez, le footballeur magnifique,
18:49qui disait « J'ai acheté une maison au bord de la plage.
18:51Entre ma maison et la plage, il y avait un bistrot.
18:53Malheureusement, je n'ai jamais vu la plage. »
18:55Alors, tous ces sketchs, aussi,
18:56sont nés quelquefois dans la voiture chez Grandier.
18:58Oui.
18:59Expliquez-moi.
19:00Pour une raison très simple,
19:02c'est que pendant notamment le confinement,
19:05j'étais avec ma femme et ma fille.
19:07Ma femme, c'est une Méditerranéenne,
19:09et ma fille aussi.
19:11Donc, elles passent leur temps à beugler,
19:13je les adore,
19:15mais elles ne peuvent pas mâcher au téléphone.
19:17Elles parlent pendant que je parle, etc.
19:19Et donc, le seul moment où j'essayais
19:21d'avoir un peu de repos,
19:23c'était dans ma voiture.
19:24Et j'ai dit, je constitue mon QG dans la voiture.
19:26Et c'était le seul endroit
19:28où je pouvais parler normalement,
19:30passer mes coups de fil, etc.
19:32Et c'est comme ça que j'ai commencé à faire mes vidéos.
19:34Et en plus, je me suis rendu compte
19:35qu'en caisse de résonance,
19:37pour que le son soit pas mal,
19:38c'était plutôt bien la voiture.
19:40À propos de Méditerranée,
19:42je crois que vos plus belles vacances d'enfance,
19:44c'est chez vos grands-parents, dans le midi.
19:46Ouais.
19:47C'est mes plus belles histoires de vie.
19:50J'avais des grands-parents qui étaient à Sainte-Maxime,
19:52qui avaient une maison,
19:53d'ailleurs, on partageait avec Philippe Lelouch,
19:55parce que sa maison,
19:56elle était à peu près à 400 mètres de la mienne.
19:58Et c'était avec la vue sur le golfe de Saint-Tropez.
20:01C'était une petite bicoque, sans prétention.
20:04Une petite maison entre quatre murs,
20:06avec un peu de terre autour et un barbecue.
20:09Et j'ai passé mes plus belles vacances
20:12de toute ma vie là-bas.
20:14Et vous preniez un petit bateau
20:15pour aller chercher les croissants et les beignets.
20:17Alors ça, c'était chez mes autres grands-parents.
20:18J'ai une enfance difficile.
20:20Les autres, ils étaient à Portgrimaux.
20:22Et à Portgrimaux, effectivement, avec mon frère,
20:24c'était notre moment de liberté.
20:25On prenait le Zodiac,
20:26et on allait chercher les croissants, les beignets, etc.
20:29à Portgrimaux.
20:30Et ça, c'était vraiment les premières sensations
20:33de liberté que j'ai eues dans ma vie.
20:35Et vous aviez l'impression d'être Indiana Jones.
20:37Ah ouais, complètement.
20:38Moi et mon grand frère, c'était tout pour moi à l'époque.
20:41Il avait 12 ans, il savait piloter un Zodiac.
20:44Moi, j'étais à l'arrière.
20:46Ah ouais, c'est des grands moments d'émotion.
20:49C'est qu'Indiana Jones est née
20:50parce que George Lucas et Steven Spielberg
20:52étaient sur une plage.
20:53On a vu L'Homme de Rio, déjà.
20:55Oui, bien sûr.
20:56Mais surtout, Lucas arrivait
20:57à faire une histoire d'aventurier.
20:59Et Spielberg, une histoire de James Bond.
21:01Et ils ont mélangé les deux
21:02pour faire Indiana Jones.
21:03Indiana Jones.
21:04Et quand ils ont vu L'Homme de Rio,
21:05ils se sont dit, voilà,
21:06parce que c'est vrai que Bébel a inspiré Indiana Jones.
21:08Voilà.
21:09Et vous, ce sont d'autres choses
21:10qui vous ont inspiré.
21:11Et on va évoquer votre carrière
21:13avec une autre date,
21:14le 4 mai 2019.
21:16A tout de suite sur Sud Radio,
21:17avec Chic Andier.
21:18Sud Radio, les clés d'une vie.
21:20Jacques Pessis.
21:21Sud Radio, les clés d'une vie.
21:23Mon invité, Chic Andier.
21:25Les miscellanies de Chic Andier
21:26chez Flammarion.
21:27On en parle tout à l'heure.
21:28Un livre étonnant.
21:29Mais on en revient à votre parcours.
21:30On a donc vu vos débuts
21:32assez étonnants
21:33grâce à des sketchs
21:34que personne n'attendait.
21:35Après une vie de notaire
21:37assez particulière.
21:38Et j'ai trouvé une date
21:39le 4 mai 2019.
21:41Du 4 au 8 mai.
21:42Les Jos au point virgule.
21:44Ah !
21:45Oui, alors là, c'était...
21:46Alors, la vraie date, c'est pas...
21:49C'est le 21 mars.
21:51Oui, mais là, il y a une reprise
21:52le 4 mai.
21:53Oui, mais c'était la deuxième fois.
21:55La première fois qu'on a joué,
21:56en fait, ce qui était dingue,
21:57c'est qu'on avait fait un spectacle
21:58avec Matou, Mathias Canariato,
22:00qui est mon frère,
22:01avec qui on a joué à Saint-Etienne,
22:04grâce à Alex Lutz,
22:06avec qui j'étais un peu copain,
22:08et surtout son metteur en scène
22:09qui s'appelle Tom Dingler.
22:12Le fils de Cookie Dingler.
22:13Le fils de Cookie Dingler.
22:14Ils nous ont une date au grand point virgule.
22:17Ce qui est fou,
22:18c'est n'importe quoi.
22:19Et c'est le 21 mars 2019.
22:21C'est d'ailleurs ce jour-là
22:22que j'estime que je suis passé
22:23professionnel dans ce métier.
22:24Et ça a changé ma vie,
22:26en fait.
22:27On a joué au grand point virgule.
22:29Et après, il se trouve que,
22:31entre temps,
22:32j'avais fait la vidéo Bleu Metal
22:33et on a rempli,
22:34on remplissait en 24 heures
22:36d'une salle de 430 personnes.
22:38On arrivait,
22:39on posait une date,
22:41c'était rempli,
22:42on posait une date,
22:43c'était rempli,
22:44on posait une date,
22:45c'était rempli,
22:46c'était fou.
22:47On a rempli comme ça
22:48jusqu'à, effectivement,
22:49fin mai 2019.
22:50Par le bouche à oreille
22:51ou par les Facebooks ?
22:52Non, par la puissance d'Internet.
22:53Alors, il se trouve
22:54que tout a commencé
22:55par un groupe
22:56de discussion stéphanois
22:57qui s'appelait La Joserie,
22:58je crois.
22:59Totalement, ouais.
23:00On vient renseigner.
23:01C'est totalement ça.
23:02C'était un groupe Facebook
23:03qui était à la base
23:04un groupe, vous savez,
23:05où on réunissait
23:06le meilleur d'Internet
23:07ou en tout cas
23:08le plus stupide
23:09ou ce qui nous faisait
23:10le plus rire.
23:11Et il y avait
23:12un petit côté
23:13Harakiri,
23:14Professeur Choron,
23:15etc.
23:16Et ils sont venus
23:17nous chercher
23:18avec Matou et moi.
23:19Matou et moi,
23:20on faisait chacun
23:21notre tour
23:22des petites chroniques.
23:23Et j'ai fait ma première vidéo
23:24dans les Joses
23:25avec Monseigneur Michou
23:28à Montmartre.
23:30Et c'est la première vidéo
23:31que j'ai postée,
23:32c'est avec Michou,
23:33sur le site des Joses.
23:34Vous l'avez croisé
23:35à Montmartre
23:36et il avait bien sûr
23:37répondu à vos questions.
23:38Adorable, adorable.
23:39Et d'ailleurs,
23:40j'ai fait récemment,
23:41je suis monté sur
23:42le cabaret
23:43et j'ai fait un show
23:44transformé chez Michou.
23:45Voilà, la boucle
23:46était bouclée.
23:4760 ans de carrière.
23:48En fait, il a commencé,
23:49il avait cette discothèque,
23:50il ne savait pas quoi en faire.
23:51Totalement.
23:52Il en part à son teinturier
23:53qui s'appelait Lucien
23:54et ensemble,
23:55ils ont monté
23:56le premier spectacle
23:57de travestis
23:58qui, au départ,
23:59n'intéressait personne.
24:00Le bouche-à-oreille
24:01a fait que ça a été plein
24:02pendant 60 ans,
24:037 jours sur 7.
24:04C'était un personnage étonnant,
24:05d'une gentillesse.
24:06Il avait un appartement
24:07à côté à Montmartre
24:08où il recevait
24:09toutes les plus grandes stars.
24:10Exact.
24:11Et je regrette
24:12de ne pas y être allé
24:13parce qu'à l'époque,
24:14moi, bon,
24:15je n'étais pas du tout
24:16dans le showbiz
24:17mais j'ai passé
24:18des matins,
24:19des dimanches matins
24:20avec Michou
24:21parce qu'on a fait une vidéo
24:23et on buvait le petit blanc
24:24le dimanche matin
24:25avec l'accordéon,
24:26toute l'équipe
24:27de chez Michou
24:28et ils n'étaient pas tristes.
24:29Et moi,
24:30je me suis retrouvé chez Michou
24:31dans son appartement
24:32à dîner avec Lorraine Bacal,
24:33Claudette Colbert
24:34et Alice Sapritch.
24:35Alice Sapritch,
24:36j'en faisais des tonnes
24:37et Claudette Colbert
24:38qui était une comédienne française
24:39qui avait vécu aux Etats-Unis,
24:40la meilleure amie de Roderigan,
24:41demande à Alice Sapritch
24:42« qu'est-ce que vous faites
24:43dans la vie ? »
24:44Et elle répond
24:45« moi, madame,
24:46je suis comédienne. »
24:47Et Claudette Colbert
24:48a cette réponse
24:49« je ne savais pas,
24:50je suis parti en France
24:51il y a tellement longtemps. »
24:52Donc ça a été une catastrophe.
24:53Il n'y avait pas tiré le huron ?
24:54Non, il n'était pas là.
24:55Mais il imitait très bien
24:56Alice Sapritch.
24:57Alors donc,
24:58il se trouve que ce groupe
24:59fait des petits flashs
25:00sur internet
25:01et que vous entrez là-dedans
25:02et vous allez tout changer
25:03en arrivant.
25:04Vous allez faire évoluer.
25:05Oui, en fait,
25:06comme c'est un groupe
25:07de reprise
25:08de choses
25:09qui existaient sur internet,
25:10nous, on a fait
25:11de la nouveauté
25:12du contenu nouveau
25:13et les gens ont bien aimé ça.
25:14Et on a fait
25:15un groupe
25:16de reprises
25:17de choses
25:18et les gens ont bien aimé ça.
25:19Et puis, petit à petit,
25:20c'est vrai que
25:21les gens ont commencé à dire
25:22« c'est qui ce chicandier ? »
25:23« c'est qui ce chicandier ? »
25:24« c'est qui ce chicandier ? »
25:25« c'est qui ce chicandier ? »
25:26J'ai un peu absorbé
25:27la joserie.
25:28C'est pour ça
25:29qu'à un moment donné,
25:30je leur ai dit
25:31« je prends tellement de place
25:32qu'il faut que je parte. »
25:33Ça s'appelait,
25:34je crois,
25:35les beaufreries.
25:36Les beaufries.
25:37Parce qu'il y avait
25:38un côté beauf
25:39dans les textes.
25:40Ah ben oui, oui.
25:41Il y avait la joserie,
25:42il y avait la beaufrie,
25:49et j'ai dit
25:50« il faut que les joses
25:51puissent vivre
25:52et que les chicandiers
25:53puissent vivre. »
25:54Parce qu'à un moment donné,
25:55il y a un côté parasitage
25:56et je trouvais que
25:57je prenais trop de place.
25:58Donc, il fallait que je fasse
25:59mon truc à moi.
26:00Votre truc à vous,
26:01à la salle Jeanne d'Arc,
26:02je crois que ça a été écrit
26:03la veille des répétitions
26:04ou la veille de la première.
26:05Ça a été écrit deux semaines avant
26:06et on l'a répété la veille.
26:07Et c'était...
26:08On aurait dit
26:09la troupe du splendide
26:10qui aurait bouffé des acides.
26:11D'ailleurs,
26:12à l'époque,
26:13t'en parlais
26:14quand t'étais
26:16D'ailleurs,
26:17à l'époque,
26:18Tom Dingler a dit
26:19« c'est pas professionnel ».
26:20Ah non,
26:21il est venu,
26:22il a dit
26:23« c'est tellement dingue
26:24que d'un côté,
26:25c'est fou déjà
26:26d'avoir l'idée
26:27de monter sur scène,
26:28mais ça lui a plu
26:30dans l'espèce
26:31de mouvement punk
26:32qui allait avec. »
26:33Alors,
26:34vous aviez à l'époque
26:35ces pages.
26:36Je crois qu'il y avait
26:37régulièrement la page ouverte,
26:38la page fermée.
26:39Ah bah oui,
26:40les joses,
26:41ça fermait ça.
26:42Parce qu'à l'époque,
26:43déjà,
26:44c'était un peu serré
26:45et forcément,
26:46il y avait les pages,
26:47les pages de secours,
26:48les pages de sur-sur-secours,
26:49etc.
26:50Et oui,
26:51on n'arrêtait pas de fermer.
26:52On est monté à 45 000
26:53avec les joses
26:54et c'est vrai
26:55que c'était compliqué
26:56parce que du jour au lendemain,
26:57vous retrouvez,
26:58vous avez une personne.
26:59Et c'est dur
27:00parce que vous y mettez du temps,
27:02du cœur,
27:03du talent,
27:04si tant est qu'on en a.
27:07Mais oui,
27:08c'était dur.
27:09Et Chikandi,
27:10vous avez découvert Facebook,
27:11mais ça a changé votre vie
27:12quand vous l'avez découvert ?
27:13Parfois,
27:14on me dit...
27:15Moi,
27:16je suis très pote
27:17avec Laurent Gérard comme vous
27:18et Laurent Gérard appelle
27:19les réseaux sociaux
27:20les réseaux de cas sociaux.
27:21Il n'a pas tort,
27:22il n'a pas tort.
27:23Mais dans le sens
27:24où nous,
27:25de notre génération,
27:26moi,
27:27je n'étais pas capable de...
27:28Moi,
27:29j'étais à l'époque
27:30clair de notaire
27:31puis j'étais juriste
27:32puis je bossais
27:33en entreprise.
27:34Moi,
27:35quand Facebook est arrivé,
27:36j'ai vu une grande tribune
27:37pour expliquer toute la merde
27:38que j'avais dans la tronche
27:39et donc,
27:40j'ai adoré ça.
27:41Là où je suis d'accord
27:42avec lui,
27:43c'est qu'évidemment,
27:44il y a beaucoup de dérives
27:45au même titre
27:46que quand il y a eu
27:47l'apparition de la voiture.
27:48En 1900,
27:49vous prenez des voitures,
27:50les gens,
27:51ils se fonçaient dessus,
27:52il n'y avait pas de code
27:53de la route, etc.
27:54Il faudrait peut-être
27:55créer un peu plus
27:56de code de la route,
27:57un peu plus de code
27:58des réseaux sociaux
27:59et peut-être éviter
28:00cette haine
28:01et cette dérive
28:02qui peut y avoir.
28:03Mais en tout cas,
28:04moi,
28:05quand j'ai vu ça,
28:06il y avait une grande
28:07tribune libre offerte
28:08et ça faisait 25 ans
28:09que j'avais de la merde
28:10et il y avait eu,
28:11je crois,
28:12des faux comptes
28:13chicandiers sur TikTok.
28:14Ah oui,
28:15après,
28:16il y en a plein.
28:17Mais bon,
28:18après,
28:19c'est la rançon de la gloire.
28:20C'est la rançon du succès,
28:21je ne me plains pas.
28:22Mais c'est pour ça
28:23qu'il y a des pastilles.
28:24Alors moi,
28:25je ne suis pas sur TikTok,
28:26honnêtement.
28:27Je crois que c'est
28:28ma dernière limite,
28:29TikTok.
28:30Je n'y suis pas.
28:31Vous êtes assez top
28:32pour faire un truc.
28:33Oui,
28:34je suis assez énorme
28:35et c'est bon.
28:36Je m'en arrête là.
28:37J'ai Facebook,
28:38Instagram.
28:39J'ai un film
28:40de Marco Ferrari,
28:41La Grande Bouffe,
28:42où je fais
28:43une grande raclette géante
28:44avec que des mecs
28:45qui, à la fin,
28:46ils sont tellement entorchés
28:47qu'ils tombent par terre
28:48et le premier qui s'écroule
28:49se fait enculer par les autres.
28:50Ah,
28:51ça fait plaisir.
28:52Eh bien,
28:53je ne sais pas pourquoi,
28:54LinkedIn n'a pas du tout
28:55apprécié cet humour.
28:56L'un de vos premiers
28:57spectacles,
28:58ça s'appelait
28:59Un jour sans fin,
29:00F.A.I.M.
29:01Oui,
29:02tout à fait.
29:03Avec Matou,
29:04justement.
29:05Il y a une chanson
29:06qui symbolise
29:07votre amour
29:08pour Patrick Topolov.
29:09C'est ça ?
29:10Oui,
29:11c'est ça.
29:12Patrick Topolov,
29:13qui aurait été très content
29:14de vous connaître.
29:15Patrick Topolov,
29:16bien sûr.
29:17Moi,
29:18c'est mes grands-parents.
29:19J'ai écouté Patrick Topolov
29:20avec mes grands-parents.
29:21Il a fait un coup
29:22invraisemblable un jour,
29:23en 64,
29:24il est à Europe 1.
29:25Il annonce
29:26ce soir,
29:27j'aurai Paul McCartney
29:28au micro.
29:29Non.
29:30Toute la direction
29:31est là devant le micro
29:32et il y a Kadhim qui arrive,
29:33il commence à parler en arabe.
29:34C'était un canular.
29:35Ça a failli
29:36le faire virer.
29:37C'est génial.
29:38C'est génial.
29:39C'est tout ce qu'on aime.
29:40Exactement.
29:41C'est tout ce qu'on aime.
29:42Alors,
29:43finalement,
29:44vous auriez pu jouer
29:45Gargantua ?
29:46Oui,
29:47bah oui.
29:48Déjà,
29:49Rabelais,
29:50Lyonnais.
29:51Oui.
29:52François Rabelais.
29:53Oui,
29:54Gargantua,
29:55parce que Gargantua,
29:56c'est ce que je dis souvent,
29:57c'est pas que la bouffe,
29:58c'est le guet savoir aussi,
29:59Rabelais.
30:00Il y a une sorte
30:01de côté monstrueux
30:02à avaler
30:03et la bouffe
30:04et la culture
30:05et la science
30:06et les hommes
30:07et la sociologie
30:08et tout ça.
30:09C'est ça Gargantua,
30:10c'est pas que la bouffe.
30:11Et Jean-Louis Barreau
30:12ne s'y est pas trompé
30:13puisqu'il a monté
30:14un spectacle sur Rabelais
30:15à l'Elysée Montmartre
30:16qui était à l'époque
30:17un lieu de catch
30:18et qui est devenu
30:19une salle de concert
30:20aujourd'hui.
30:21Tout à fait.
30:22Alors,
30:23il se trouve que
30:24vous avez commencé
30:25par le champagne,
30:26je crois,
30:27quand vous aviez
30:2814 ans,
30:29j'ai entendu.
30:30Oh,
30:31punaise,
30:32vous êtes fort.
30:33Dans la chambre
30:34de mon frère,
30:35il y avait
30:36un double album
30:37de Gainsbourg
30:38et qui,
30:39je trouvais,
30:40était un accompagnateur
30:41magnifique
30:42de mes premières
30:43cuits de solo
30:44et j'ai bu
30:45une bouteille de champagne
30:46entre milliers et deux
30:47et je trouvais
30:48que c'était extraordinaire
30:49d'écouter Gainsbourg
30:50et de commencer
30:51à avoir les premières
30:52volutes de l'alcoolisme.
30:53Et après,
30:54vous êtes tombé dedans
30:55quand vous étiez petit.
30:56À 14 ans,
30:57je suis tombé dedans.
30:58Je dis souvent,
30:59c'est comme les Indiens
31:00avec l'eau de feu.
31:01J'ai aimé ça tout de suite.
31:02J'ai trouvé ça extraordinaire.
31:03En plus,
31:04à l'époque,
31:05j'ai une famille dysfonctionnelle.
31:06J'ai une famille à la Bergman
31:07un peu totalement éclatée.
31:08Donc,
31:09l'alcool est devenu
31:10mon père,
31:11ma mère,
31:12tour à tour,
31:13mon frère,
31:14mes amis,
31:15mes amours,
31:16mes emmerdes.
31:17Et vous avez créé
31:18sur les réseaux sociaux,
31:19sur Internet,
31:20l'addiction,
31:21s'il vous plaît,
31:22qui est un chef-d'oeuvre.
31:23C'est gentil.
31:24C'est gentil de le dire.
31:25C'est un principe de télévision
31:26comme on ne peut pas l'imaginer
31:27aujourd'hui
31:28sur le service public.
31:29Quand je l'ai dit,
31:30et honnêtement,
31:31je ne suis pas très
31:32ventard d'habitude.
31:33J'ai plutôt tendance
31:34avec le temps
31:35à me mettre
31:36des coups dans la tronche.
31:37Mais je trouvais
31:38que l'addiction,
31:39si je devais dire
31:40que j'avais fait
31:41un truc pas mal
31:42dans ma vie,
31:43c'est ça.
31:44Parce qu'effectivement,
31:45je rends hommage
31:46à César,
31:47ce qui appartient
31:48à César.
31:49Poulpe
31:50avait fait
31:51les recettes Pompette
31:52et que j'avais trouvé
31:53extraordinaire
31:54qui était
31:55une émission canadienne
31:56qu'il avait prise,
31:57que Canal+,
31:58avait prise
31:59des émissions canadiennes.
32:00Et je trouvais
32:01qu'effectivement
32:02une vino veritas
32:03et prendre des gens,
32:04les faire manger
32:05dans un bel endroit,
32:06discuter
32:07et puis commencer
32:08à picoler un peu,
32:09ça donnait en fait
32:10une acuité,
32:11un sens aux choses
32:12qui était différent.
32:13Et j'ai adoré
32:14cette émission.
32:15Oui,
32:16en même temps,
32:17vous buviez beaucoup
32:18et vous vous invitez aussi.
32:19On sait,
32:20mais tabassez la gueule.
32:21Je ne peux pas dire
32:22l'inverse.
32:23En 1936,
32:24Mireille et Jean Noeuf
32:25font une émission
32:26au Poste parisien.
32:27Mireille du petit consommateur,
32:28on est d'accord.
32:29On est d'accord.
32:30Ils font une émission.
32:31Ils invitent,
32:32au Fouquet's,
32:33l'invité
32:34à déjeuner avant.
32:35Ce qui fait qu'après,
32:36le déjeuner
32:37et les bons vins,
32:38ils ont toutes les confidences.
32:39Ils avaient déjà compris le truc.
32:40Bien sûr,
32:41bien sûr,
32:42évidemment.
32:43Malheureusement,
32:44vous avez un peu abusé
32:45et ça s'est mal terminé.
32:46Oui,
32:47mais moi,
32:48vous savez,
32:49je suis libertaire
32:50et absolument pas hygiéniste.
32:51Et donc,
32:52moi,
32:53j'ai juste expliqué
32:54que j'ai eu des problèmes
32:55de santé.
32:56Je ne parle jamais.
32:57Je ne fais pas de,
32:58comment dire,
32:59je n'explique pas aux gens
33:00ce qu'ils doivent boire,
33:01ce qu'ils doivent manger,
33:02ce qu'ils doivent fumer,
33:03ce qu'ils doivent vivre.
33:04Ils font ce qu'ils veulent
33:05et je ne,
33:06voilà,
33:07il y a des gens qui le font très bien.
33:08Moi,
33:09je ne suis pas coach en vie.
33:10J'ai juste expliqué
33:11que moi,
33:12j'ai eu des problèmes de santé.
33:13Point.
33:14Ça commence là,
33:15ça s'arrête là.
33:16Voilà.
33:17Et en revanche,
33:18vous êtes resté dans le vin,
33:19mais uniquement comme vigneron aujourd'hui.
33:20Oui,
33:21alors plus,
33:22plus parce qu'il se trouve
33:23que mes vins,
33:24bon,
33:25ben voilà,
33:26petit à petit,
33:27quand vous expliquez
33:28de façon...
33:29Moi,
33:30je vois vos paroles uniquement.
33:31Voilà,
33:32c'est gentil,
33:33mais je bois un peu de vin,
33:34mais quand vous expliquez aux gens
33:35que vous ne buvez plus,
33:36enfin,
33:37ou en tout cas nettement moins
33:38et que vous n'êtes plus là-dedans,
33:39il y a un côté,
33:40je trouve malhonnête
33:41à vendre du vin
33:42alors que nous,
33:43on n'en boit plus tellement soi-même.
33:44Donc,
33:45on a arrêté,
33:46quoi.
33:47Voilà.
33:48Mais vous,
33:49ça ne vous manque pas ?
33:50Ça ne me manque pas,
33:51ça me manque énormément.
33:52C'est exactement la phrase de Gabin,
33:53s'il devait me manquer quelque chose,
33:54ce ne serait pas le vin,
33:55mais ça serait l'ivresse.
33:58C'est extraordinaire,
33:59l'ivresse.
34:00Là,
34:01vous avez l'ivresse des mots
34:02et vous le racontez dans un livre
34:03qui est un grand cru
34:04et qu'on va évoquer
34:05à travers une autre date,
34:06la date de sa sortie,
34:07le 22 mai 2024.
34:08A tout de suite,
34:09sur Sud Radio,
34:10avec Chicandier.
34:11Sud Radio,
34:12les clés d'une vie,
34:13Jacques Pessis.
34:14Sud Radio,
34:15les clés d'une vie,
34:16mon invité Chicandier.
34:17On a évoqué votre parcours
34:20parfois alcoolisé
34:21avec vos sketchs,
34:22avec Facebook
34:23et aujourd'hui,
34:24c'est le 22 mai 2024,
34:25il y a quelques jours,
34:26plutôt,
34:27sous le vrai nom
34:28Jason Chicandier,
34:29donc pas seulement Chicandier,
34:30vous publiez
34:31Les Mycélanées de Chicandier
34:33chez Flammarion.
34:34Alors,
34:35qu'est-ce que ça veut dire
34:36Les Mycélanées
34:37et pourquoi ce livre ?
34:38Alors,
34:39Les Mycélanées,
34:40c'est parce que
34:41les Mycélanées,
34:42ça veut dire grosso modo
34:43un recueil de textes épars.
34:44On pourrait appeler ça
34:45Le Saviez-Vous.
34:46Il y avait à l'époque
34:48les Mycélanées
34:49de M. Schott
34:50qui étaient sortis comme ça
34:51il y a une trentaine d'années
34:52que tout le monde avait
34:53et lisait dans ses
34:54lieux d'aisance,
34:55comme on va dire.
34:56Et on m'a proposé
34:57plein de fois
34:58des éditeurs
34:59de parler de ma vie.
35:00J'ai dit mais,
35:01il y a une phrase
35:02de Guy Bedos
35:03à Thierry Ardisson
35:05que j'ai adorée.
35:06Thierry Ardisson dit
35:07à Guy Bedos
35:08est-ce que tu as lu mon livre ?
35:09Et Guy Bedos lui a répondu
35:10j'ai pas fini Balzac,
35:11ça doit pouvoir attendre.
35:12Voilà.
35:13Donc,
35:14moi j'aime bien
35:15ne pas me prendre
35:16pour ce que je ne suis pas.
35:17Je ne suis pas un auteur,
35:18je ne suis pas un écrivain,
35:19peut-être avec le temps
35:20avec beaucoup,
35:21beaucoup,
35:22beaucoup de passion
35:23et de...
35:24Moi je suis un fan
35:26de Balzac.
35:28Donc,
35:29j'aime la grande littérature
35:30et de Baudelaire,
35:31évidemment.
35:32Et,
35:33quand on m'a proposé
35:34d'écrire mes mémoires
35:35au Mali,
35:36j'ai dit
35:37mais vous êtes malade mentaux.
35:38En revanche,
35:39quand on est venu me voir
35:40en me disant
35:41bah tiens,
35:42on fait des miscellanées,
35:43ça j'ai dit ça m'intéresse
35:44parce que c'est des
35:45le saviez-vous,
35:46des petits recueils
35:47comme ça,
35:48droite à gauche
35:49et parce qu'on lit un peu
35:50sur les toilettes
35:51et je trouvais
35:52que c'était sans prétention,
35:53donc ça m'allait bien.
35:54Vous envoyez des mots
35:55qu'on n'en peut plus,
35:56miscellanées,
35:57etc.
35:58C'est rarissime aussi
35:59ce genre de choses aujourd'hui.
36:00Vous n'êtes pas dans votre siècle ?
36:02Je crois qu'en fait,
36:03il en faut pour tout le monde.
36:04Il y a plein de gens
36:05qui adorent...
36:06Moi j'ai des gamins
36:07de 20 ans
36:08qui me tuent
36:09en lisant,
36:10en ayant une culture
36:11littéraire
36:12et cinématographique.
36:13Il y a un petit gamin
36:14qui s'appelle Romain
36:15qui est venu me voir
36:16la dernière fois,
36:17il connaissait tous
36:18les dialogues d'Odiard,
36:19tous les Frédéric Dard,
36:20tous les bouquins de Céline.
36:22J'étais stupéfait.
36:23Et le gamin,
36:24il avait 20 ans.
36:25Alors qu'à 60 ans,
36:26il y en a,
36:27c'est des gros bœufs
36:28qui regardent la télé réalité.
36:29Et moi,
36:30je me souviens
36:31de Michel Odiard,
36:32très malheureux,
36:33de son vivant
36:34que j'interviewais régulièrement
36:35quand je le trouvais
36:36parce qu'il se cachait
36:37tout le temps
36:38et il mentait.
36:39Et il disait
36:40les critiques me démolissent,
36:41c'est pas normal
36:42mais je serai connu
36:43après ma mort.
36:44Et je me souviens
36:45d'une projection
36:46des Tonton Flingueur
36:47pour la sortie du DVD.
36:48Il n'y avait que des jeunes
36:49et ils connaissaient
36:50toutes les répliques.
36:51Bien sûr.
36:52Les Tonton Flingueur,
36:53c'est devenu culte
36:54bien après les Tonton Flingueur.
36:55D'ailleurs,
36:56il y a une chose
36:57dans votre livre
36:58qui est totalement fausse,
36:59pardon de vous le dire.
37:00Vous dites que
37:01dans la scène de la cuisine,
37:02ils ne boivent que de l'eau.
37:03C'est pas vrai.
37:04Ils buvaient de la tisane
37:05sauf Jean Lefebvre
37:06à qui Francis Blanche
37:07avait fait discrètement verser
37:08un verre d'une agneaule épouvantable
37:10et il a vraiment fait la grimace.
37:12Quand je dis
37:13ils ne buvaient que de l'eau,
37:14ça veut dire
37:15qu'ils n'étaient pas alcoolisés.
37:16Voilà.
37:18Jean Lefebvre,
37:20il était connu même
37:21pour être très alcoolisé sur scène.
37:24D'ailleurs,
37:25il y a beaucoup d'acteurs
37:26qui s'en plaignaient.
37:29Il y a Decaudé-Garcia aussi.
37:32Frédéric Darc est là
37:33et il dit qu'il joue le vrai.
37:34Il joue le vrai
37:35parce que Decaud
37:36a mis de l'agneaule
37:37dans le verre de José Garcia.
37:40Ce que je veux dire,
37:41c'est qu'ils n'étaient pas alcoolisés
37:42quand ils ont fait la scène.
37:43Je reviens à ce livre
37:44Les Mycélènes chez Candier.
37:45Vous dites que c'est un livre
37:46qui est en société
37:47sans se prendre pour un autre.
37:48Oui,
37:49j'aime bien ça.
37:50Pour moi,
37:51en société,
37:52ça veut dire
37:53« Est-ce que vous saviez que… »
37:54Ça ne veut pas dire
37:55qu'on est un scientifique.
37:56Ça veut juste dire
37:57« Ah ben non,
37:58ah ben d'accord,
37:59je découvre. »
38:00Ça peut relancer
38:01une discussion
38:02qui relance une autre discussion,
38:03c'est par itération.
38:04Ce livre,
38:05c'est une suite de textes
38:06et de pensées.
38:07Il y a des textes vrais
38:08et des textes faux ?
38:09Oui,
38:10j'aime bien.
38:11Il y avait un livre que j'adorais.
38:12Je suis fan des nuls, évidemment.
38:13Ils avaient fait
38:14Les Nuls, le livre.
38:15Et il y avait
38:16des vraies citations,
38:17des fausses citations,
38:18des faux dialogues,
38:19des faux repères,
38:20etc.
38:21Donc,
38:22j'ai mélangé un peu
38:23les miscellanées de M. Schott
38:24et Les Nuls, le livre.
38:25D'abord,
38:26vous avez trouvé
38:27ces éléments vrais
38:28que vous aviez
38:29précieusement conservés
38:30ou qui faisaient partie
38:31de votre culture ?
38:32Ça faisait partie
38:33de ma culture.
38:34Ma femme,
38:35qui est très scolaire,
38:36elle m'a enfermé
38:37pendant 15 jours
38:38dans mon bureau.
38:39À 9h du matin,
38:40j'allais au bureau
38:41et je ressortais
38:42à 20h
38:43et je bossais
38:44par, justement,
38:45itération,
38:46par une pensée
38:47qui suit une autre pensée
38:48qui suit une autre pensée
38:49qui suit une autre pensée
38:50qui suit une autre pensée.
38:51Et petit à petit,
38:52vous arrivez comme ça
38:53à des anecdotes.
38:54Et puis, parfois,
38:55je pensais à des anecdotes vraies,
38:56fausses,
38:57des fausses citations,
38:58etc.
38:59Les citations,
39:00il y en a des vraies.
39:01Oui.
39:02Parce que ça fait partie
39:03de Jacques Martin,
39:04par exemple,
39:05que vous citez.
39:06Ça fait partie
39:07des gens que vous affectionnez ?
39:08Oui, parce qu'on a
39:09pour ami commun
39:10Laurent Gérard,
39:11on l'a dit tout à l'heure
39:12et c'est celui
39:14quand Laurent Gérard
39:15va pour lui servir
39:16un verre de vin
39:17et qu'il dit
39:18non, merci,
39:19je tiens à mourir
39:20en bonne santé.
39:21Il trouve aussi
39:22que vous évoquez Molière
39:23et vous dites que c'est
39:24le premier influenceur
39:25de l'Histoire.
39:26Oui.
39:27Bien sûr,
39:28parce que c'est vrai
39:29qu'avec mon ami
39:30Matoukane,
39:31on va visiter
39:32le Père Lachaise,
39:33on allait sur la tombe
39:34de Jim Morrison
39:35qui est mon idole absolu
39:36et on va sur la tombe
39:37de Molière
39:38et c'est vrai que la tombe
39:39de Molière
39:40est un peu particulière
39:41et je me dis
39:42que je me suis rendu compte
39:43que ce n'est pas vraiment
39:44sa tombe,
39:45ce n'est pas sa sépulture
39:46et qu'il a eu deux fois
39:47il a été enterré
39:48la nuit
39:49comme l'étaient
39:50les prostituées
39:51et comme l'étaient
39:52les délinquants
39:53et qu'en fait
39:54c'est Madame Béjart
39:55qui était son amante
39:56qui a demandé
39:57à un moment donné
39:58à ce qu'il ait
39:59une vraie sépulture
40:00et quand ils ont fait
40:01le cimetière du Père Lachaise
40:02ils ont demandé
40:03à ce que Molière
40:04vienne sur le cimetière
40:05du Père Lachaise
40:06pour faire venir
40:07d'autres célébrités.
40:08Alors quelqu'un
40:09qui n'est pas célèbre
40:10mais que vous citez
40:12c'est celui
40:13le plus grand
40:14le plus grand acteur
40:15qui est hôtelé
40:16dans le plus grand
40:17nombre de films
40:18de toute l'histoire
40:19du cinéma
40:20qui est un acteur
40:21américano-asiatique
40:22qu'on voit
40:23dans des milliers
40:24de films
40:25premier rôle
40:26deuxième rôle
40:27troisième rôle
40:28des films hongkongais
40:29des séries
40:30je ne sais pas combien de fois
40:31il était dans
40:32La Croisière Samuse
40:33des séries etc
40:34et si vous allez
40:35voir son visage
40:36vous direz
40:37mais oui je l'ai vu
40:38mais voilà
40:39c'est un des acteurs
40:40qui est le plus tourné
40:42Oui
40:43oui parfois je donne
40:44des anecdotes personnelles
40:45très peu mais
40:46Pierre Gagnère
40:47en fait j'ai eu la chance
40:48de vivre dans ses cuisines
40:49quand j'étais gamin
40:50puisque son fils Félix
40:51était mon meilleur ami
40:52et que quand je me suis baptisé
40:53j'ai choisi comme parrain
40:54Pierre Gagnère
40:55avec qui j'ai une relation
40:56très particulière
40:57c'est-à-dire très forte
40:58et Pierre
40:59qui est mon guide
41:00souvent espirituel
41:01et dans cette profession
41:02il ne m'a jamais aidé
41:03parce qu'il m'a toujours dit
41:04je veux que tu réussisses
41:05tout seul
41:06mais maintenant
41:07que j'étais
41:08parrain
41:09j'ai choisi
41:10et maintenant
41:11que je commence
41:12un tout petit peu
41:13à réussir
41:14il me dit
41:15ben écoute
41:16il m'envoie un petit message
41:17il fait fier de toi gamin
41:18Moi je me souviens
41:19de lui d'avoir croisé
41:20à Beaumagnère
41:21où il était dans
41:22le 30ème dessous
41:23parce que le restaurant
41:24venait de fermer
41:25le premier
41:26et Jean-André Charien
41:27le patron
41:28a été le seul
41:29à le soutenir
41:30à cette époque-là
41:31Ok donc on est en 98
41:32un truc comme ça
41:33Exactement
41:34et puis alors vous évoquez
41:35Jacques Villerey
41:36qui disait lui-même
41:37un soir c'est la salle
41:38qui est bourrée
41:39c'est intergénie
41:40Il y a une lettre
41:41qu'il a écrit
41:42à sa femme
41:43et où sa femme
41:44lui demande
41:45de choisir
41:46entre elle
41:47et l'alcool
41:48et il répond
41:49qu'il choisit l'alcool
41:50elle est horrible
41:51cette lettre
41:52elle est déchirante
41:53et il n'arrive pas
41:54à choisir
41:55entre sa famille
41:56et l'alcool
41:57et il choisit
41:58quand même l'alcool
41:59Oui c'est assez dramatique
42:00Il se battait
42:01il dormait dans les poubelles
42:02et effectivement
42:03il y a une phrase
42:04de Dutronc extraordinaire
42:05parce qu'il est
42:06je sais plus
42:07genre au Galerie Lafayette
42:08à Paris
42:09les flics arrivent
42:10et ils appellent Dutronc
42:11parce qu'ils savent
42:12qu'il est dans le coin
42:13pour essayer
42:14de raisonner
42:15le copain Villerey
42:16et il hurle
42:17salope
42:18salope
42:19salope
42:20salope
42:21et Dutronc
42:22il dit
42:23mais qu'est-ce
42:24qu'on peut faire
42:25qu'est-ce que vous
42:26pouvez lui dire
42:27et il dit
42:28honnêtement
42:29je ne sais pas
42:30si c'est vrai
42:31je ne suis pas
42:32du quartier
42:33Et moi je me souviens
42:34il avait disparu
42:35d'un film
42:36et par hasard
42:37oui oui
42:38c'est
42:39et d'un autre côté
42:40Weber dit
42:41sur le Dîner de Con
42:42qu'il était
42:43sobre
42:44du matin au soir
42:45qu'il connaissait
42:46son texte par coeur
42:47qu'il n'a jamais eu
42:48à le reprendre une seule fois
42:49il s'engueulait
42:50beaucoup avec l'ermite
42:51jamais avec Villerey
42:52c'était un personnage
42:53complexe
42:54très intelligent
42:55très paradoxal
42:56comme beaucoup
42:57de génies alcooliques
42:58quelque part
42:59ça aurait été bien
43:00que l'alcool soit
43:01un peu moins présent
43:02c'est sûr
43:03Et dans ce livre
43:04L'Émissaire à l'année
43:05de Chicandier
43:06il y a eu
43:07notamment un livre
43:08qui s'appelle
43:09L'Apocalypse est pour Demain
43:10Ouais
43:11c'est génial
43:12c'est Thomas Canariato
43:13qui me l'a offert
43:14que j'embrasse
43:15et c'est génial
43:16c'est un livre
43:17d'anticipation
43:18totalement fou
43:19où tout le monde
43:20est dans sa bagnole
43:21en fait tout le monde
43:22est dans un embouteillage géant
43:23donc on est obligé
43:24de résoudre
43:25tous les problèmes
43:26dans un embouteillage
43:27voilà
43:28les problèmes conjugaux
43:29les problèmes sexuels
43:30les problèmes de rapport
43:31à l'éducation
43:32le rapport au boulot
43:33etc.
43:34tout se passe
43:36On croirait aujourd'hui
43:37Mais totalement
43:39Ce que Jean-Yann a voulu
43:40Hidalgo l'a fait
43:41Hélas
43:42Il se trouve aussi
43:43que vous ne connaissez peut-être pas
43:44La Langousse ne passera pas
43:45de Jean-Yann
43:46qui est une BD
43:47qu'il a fait avec Tito Topin
43:48D'accord
43:49qui est un chef-d'oeuvre
43:50et dedans il y a
43:51il considère comme le jeu de mots
43:52le meilleur de son histoire
43:54on est dans un train
43:55et un passager
43:58demande au contrôleur
43:59on est loin de Vannes
44:01et combien y a-t-il de gares
44:02et le contrôleur répond
44:04le contrôleur répond
44:05il y a 6 gares de la Havane
44:07et Jean-Yann citait
44:11ce jeu de mots
44:12comme l'un de ses préférés
44:13C'est bien
44:14J'aime bien
44:15Et vous évoquez aussi
44:16souvent le professeur Choron
44:17pour qui vous avez une affection
44:18Ouais
44:19Bah oui parce que c'était
44:20il y a le côté punk
44:22totalement
44:23anard de droite
44:24l'autre jour
44:25ils ont repassé
44:27une émission d'ailleurs
44:28magnifique sur France Télé
44:30avec Mireille Dumas
44:31sur le rapport père-fils
44:33ou père-fille
44:34et j'ai revu
44:35toutes les images
44:36du professeur Choron
44:37avec Michel Bernier
44:38et ça m'a rappelé un peu
44:39effectivement
44:40ce que je pourrais peut-être
44:41vivre avec ma fille un jour
44:42qui est
44:43on peut être outrancier
44:44dire beaucoup de bêtises
44:46être peut-être
44:47un peu trop
44:48et pour autant
44:49être un papa
44:51parfois
44:52je dirais pas autoritaire
44:53mais en tout cas
44:54moi je suis très respectueux
44:55des mots
44:56très respectueux
44:57de la façon dont on parle
44:58dont ma fille est élevée
45:00etc
45:01donc c'est le paradoxe aussi
45:02des papas un peu fous
45:03c'est que parfois
45:04ils sont très rigoristes
45:05Pour votre culture personnelle
45:06Arakiri
45:07journal bête et méchant
45:08le slogan est né au numéro 7 seulement
45:10pas avant
45:11Ok d'accord
45:12Alors il y a aussi
45:13beaucoup d'autres gens
45:14dont vous parlez dans ce film
45:15vous évoquez un dialogue
45:16entre Lino Ventura
45:17et Franck Dubosc
45:18Oui
45:19Imaginaire bien sûr
45:20Parce qu'en fait
45:21je sais pas pourquoi
45:22je me suis imaginé
45:24Ventura qui a commencé
45:25dans le catch
45:26qui était toujours en slip
45:27comme tous les catcheurs
45:29et Franck Dubosc
45:30qui a commencé
45:31avec camping
45:32en slip
45:33est en train de lui dire
45:34écoute moi aussi
45:35j'ai commencé en slip
45:36mon grand
45:37c'est un passage obligatoire
45:38mais à un moment donné
45:39il va falloir mettre un foot
45:40donc je me suis imaginé
45:41le dialogue
45:42entre le papa
45:43qui dit à son fils
45:44à un moment donné
45:45mets un falzard mon grand
45:46Je suis sûr
45:47qu'il aurait apprécié
45:48et je suis sûr
45:49que vous auriez apprécié
45:50les pâtes que préparait
45:51Lino Ventura
45:52Ah oui
45:53Alors il y a eu
45:54un match de pâtes
45:55entre lui et Jean-Georges Brassens
45:56Et c'est Brassens
45:57qui a gagné
45:58après le lâcher de la fourchette
45:59au 15ème plat
46:00Ah ok
46:01Donc c'était vraiment
46:02des gens qui aussi
46:03aimaient bien manger
46:04Moi ce que j'aimais
46:05chez Lino Ventura
46:06c'est
46:07quelqu'un m'a raconté
46:08il m'a dit
46:09c'est Patrick Sébastien
46:10qui m'a dit
46:11quand Lino Ventura
46:12faisait des pâtes
46:13parce que Patrick Sébastien
46:14était invité à manger
46:15des pâtes chez Lino Ventura
46:16Ventura faisait les pâtes
46:17et Patrick lui dit
46:18mais toi tu manges pas avec nous
46:19il dit mange
46:20Voilà exactement
46:21Et on mangeait
46:22quand Lino dit mange
46:23on mange
46:24Et d'ailleurs quand il a reçu
46:25le prix Louis Deluc
46:26il était à table
46:27avec Gabin et ses copains
46:28et il a dit
46:29je déteste manger froid
46:30Ouais c'est ça
46:31Alors comment on retient
46:32tous ces textes
46:33tous ces mots
46:34pour en faire un livre
46:35justement ?
46:36Moi je suis un téléphage
46:37c'est-à-dire que
46:38d'enfants divorcés
46:39alors attention
46:40c'est pas du misérabilisme
46:41c'est simplement
46:42qu'il y avait
46:43une série
46:44qui s'appelait
46:45Dream On
46:46où on voyait
46:47un enfant
46:48avec son grand frère
46:49qui roulait des patins
46:50derrière sur le canapé
46:51et puis le gamin
46:52il regardait la télé
46:53tout le temps
46:54et moi
46:55avec mon frère pareil
46:56et moi j'ai regardé la télé
46:57depuis que j'ai
46:582-3 ans
46:59ma mère nous disait
47:00à chaque fois
47:01vous ne pouvez pas sortir
47:02il fait beau dehors
47:03vous ne pouvez pas
47:04regarder d'autres choses
47:05etc.
47:06Je n'ai fait que
47:07pas regarder la télévision
47:08regarder la télévision
47:09regarder la télévision
47:10je regardais les pubs
47:11je regardais les reportages
47:12je regardais tout
47:13moi j'ai pu regarder la télévision
47:14de 7h du matin
47:15jusqu'à 3h du matin
47:16non-stop
47:17et ça m'a fait une culture
47:18alors après j'ai bouquiné
47:19un peu à côté aussi
47:20mais je suis un vrai téléphage
47:22Et puis alors
47:23il y a ce livre
47:24et la tournée
47:25car je crois que
47:26vous êtes en tournée
47:27c'est un spectacle
47:28ça continue
47:29maintenant vous montez
47:30vos spectacles
47:31à partir du chat
47:32toujours
47:33Oui
47:34c'est parce que
47:35la neuvième vie du chat
47:36c'est parce que
47:37alors je ne suis pas
47:38très bon en numérologie
47:39alors malheureusement
47:40Françoise Hardy
47:41nous a quitté récemment
47:42elle qui était très
47:43féru de numérologie
47:44je suis né le 9 septembre
47:45le 9 c'est le signe
47:46de l'oralité
47:47et le 9 septembre
47:49le 9 est très présent
47:50chez moi
47:51et quand j'ai compté
47:52le nombre d'étapes
47:53que j'ai vues dans ma vie
47:54j'en ai arrivé à la neuvième
47:55donc j'ai fait la neuvième vie du chat
47:56qui est j'espère
47:57ma vie la plus belle
47:58Voilà
47:59en tout cas il y a du 9
48:00aussi dans les librairies
48:01et il y a du 9
48:02avec ce livre
48:03les miscellanées de Chicandier
48:04avec en sous-titre
48:05Salut mes foins de veau
48:06bien sûr
48:07bien sûr
48:08chez Flammarion
48:09que vous avez publié
48:10je vous conseille
48:11à celles et ceux
48:12qui nous écoutent
48:13et qui vous apprécient
48:14de plus en plus
48:15continuez comme ça
48:16ne changez rien
48:17Ah c'est très gentil
48:18merci Jacques
48:19ça fait très plaisir
48:20Merci Chicandier
48:21l'été de nuit c'est terminé
48:22pour aujourd'hui
48:23on se retrouve bientôt
48:24restez fidèles

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