• il y a 10 mois
Jacques Pessis reçoit Laurent de Cerner : directeur général de l’Olympia, il célèbre les 130 ans du music-hall avec un livre racontant son histoire : « Scène de légendes » (cherche-midi).

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-02-14##

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😹
Amusant
Transcription
00:00 Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03 Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:05 Vous présidez l'Olympia, un musical qui après 130 ans d'existence,
00:10 demeure plus que jamais dans la note.
00:12 Il cassait des fauteuils, a paradoxalement permis de construire des carrières.
00:15 Une légende que vous racontez aujourd'hui dans un livre.
00:18 Bonjour Laurent de Cerner.
00:20 Bonjour Jacques.
00:20 Alors vous êtes président de l'Olympia.
00:22 Alors je précise, directeur général.
00:24 Directeur général de l'Olympia.
00:25 Vous êtes entre autres, je crois, comme financier au départ.
00:28 Oui, effectivement, tous les chemins mènent à l'Olympia ou mènent à Rome.
00:32 En l'occurrence, pour moi, ça a été par les chiffres, par les finances,
00:38 mais j'ai vite été contaminé par la magie de cette salle.
00:42 Vous êtes passé du chiffre aux notes, en quelque sorte.
00:44 Exactement.
00:44 Alors c'est vrai que vous connaissiez l'Olympia avant d'y être ?
00:47 Alors j'ai des souvenirs, des souvenirs de quelques concerts,
00:50 des souvenirs d'enfance aussi.
00:52 Je me rappelle, effectivement, j'avais ma grand-mère
00:54 qui habitait dans le 9e arrondissement.
00:56 Et enfance, c'était notre parcours du dimanche.
00:59 Dimanche après-midi, à l'arrière de la voiture de mes parents,
01:02 on passait devant la façade avec des noms
01:06 qui sont rentrés dans l'histoire du musical.
01:10 Et je voyais cette foule qui attendait de rentrer.
01:12 C'était plutôt... Les dimanches, c'était plutôt en matinée.
01:15 Donc en milieu d'après-midi,
01:17 on avait le public qui se pressait à l'Olympia.
01:20 Mais je vous avoue, jamais à l'époque, je n'aurais imaginé un jour
01:24 avoir la chance de diriger cette institution.
01:28 Alors il faut savoir que pour les 130 ans, vous dirigez un livre
01:31 qui s'appelle "L'Olympia, scène de légende" au Cherchemidi,
01:34 qu'on évoque bien sûr puisqu'il retrace l'histoire de l'Olympia.
01:37 Et dans "Les clés d'une vie", on va retracer l'histoire de l'Olympia
01:40 à travers quatre dates clés.
01:42 Et la première, c'est bien sûr le 11 avril 1893.
01:45 C'est l'ouverture de l'Olympia par un monsieur qui s'appelle José Foller.
01:49 Effectivement, voilà.
01:50 On n'a pas tous les jours l'occasion de fêter les 130 ans.
01:54 Et en arrivant à l'Olympia, j'ai voulu aussi, à titre personnel,
01:59 découvrir ce qui faisait la singularité de cette salle.
02:03 Donc en remontant ce voyage dans le temps, on arrive sur José Foller,
02:09 qui est un personnage de roman.
02:12 Un personnage qu'on retrouve d'ailleurs dans un film de genre noir, "French Cancan".
02:17 Bien sûr, qui est incarné par Jean Gabin.
02:19 Exactement.
02:20 Et sa rencontre, en tout cas sa rencontre par les témoignages,
02:24 par ce qu'il a fait,
02:28 pour moi, a été aussi riche d'enseignements.
02:30 Parce que finalement, on répète le code source, chacun à sa façon.
02:37 Et José Foller est vraiment à l'origine de l'Olympia et à l'origine du musical.
02:41 En fait, et pour plusieurs raisons.
02:43 D'abord, il avait construit les montagnes russes qui étaient à Paris, à cet emplacement.
02:47 Alors, ça s'appelait pas la rue Édouard VII à l'époque.
02:50 Je sais pas si vous le savez, ça s'appelait rue Basse du Rempart.
02:52 Et il y avait une maison avec des écuries et des remises de fiacres.
02:56 Et c'est là qu'il a construit les montagnes russes.
02:58 Les montagnes russes étaient en bois, c'était un véritable problème parce qu'elles risquaient de brûler.
03:02 Donc il a démoli et il a construit un musical.
03:05 Et au départ, il ne parle pas anglais.
03:08 Il crée une salle de 2000 places en fer, bien sûr.
03:11 Et il dit que c'est un hangar.
03:12 Comment on dit hangar à musique en anglais ?
03:15 Et c'est comme ça qu'est né le mot musical. Je sais pas si vous le savez.
03:17 Non, je découvre et merci pour cette information.
03:21 Alors c'est vrai que Joseph Foller est un passionné de spectacle.
03:24 Il a créé le PMU, on l'a un peu oublié.
03:26 Parce qu'on lui doit aussi ce genre de choses.
03:28 Ouais, effectivement, c'est lui qui est à l'origine du Paris Mutuel.
03:31 Et d'ailleurs, il est à la croisée de beaucoup de chemins.
03:35 Et c'est un peu la personne qui va accompagner l'arrivée du divertissement sous toutes ses formes.
03:41 Puisque à la même époque, effectivement, l'Olympia Music Hall va naître.
03:46 Mais il y aura également le début des courses hippiques, des paris.
03:50 Et c'est lui qui est à l'origine du Paris Mutuel.
03:53 Puisqu'à l'époque, il y avait une autre forme de Paris qui existait,
03:55 mais qui était emportée, en tout cas inventée par nos amis anglais.
04:01 C'était ce qu'on appelle les bookmakers, le bookmaking.
04:05 Et lui, avec cette nouvelle façon de répartir les gains,
04:09 va révolutionner le monde des courses.
04:13 Et avec lui vont naître aussi un certain nombre d'hippodromes de la région parisienne,
04:18 Montchamps, Maison Lafitte.
04:20 Donc c'est un personnage vraiment haut en couleurs.
04:22 Et il sera à l'origine d'une autre salle que je crois que vous connaissez bien.
04:27 Oui, le Boulin Rouge.
04:28 Mais il faut savoir aussi que le Paris Mutuel, l'idée lui en est venue enfant.
04:31 Quand il était en Espagne, il voyait des combats de coqs avec des paris.
04:34 Et c'est comme ça qu'est née l'idée.
04:36 Exactement.
04:37 Et il aura même breveté ou testé cette idée qu'il aura eu aussi avec un de ses ongs
04:42 qui était mathématicien et donc il a découvert d'autres façons de calculer ses paris.
04:47 Et il sera parti aussi à l'étranger, en Amérique du Sud, en particulier au Mexique,
04:53 pour breveter.
04:54 Donc c'était vraiment un homme d'aventure incroyable.
04:57 Alors les premiers spectacles de l'Olympia n'ont rien à voir avec ceux d'aujourd'hui.
05:00 Le premier spectacle, il y a Max Morel, Gosset, Eugénie Muffet, un ballet qui s'appelle
05:05 l'Olympia.
05:06 Et ensuite, il y aura la fée des poupées et les tournutelles de l'année.
05:09 C'était une autre programmation, une autre bande-son, mais quelque chose d'extrêmement
05:14 novateur et surtout vraiment le souci que chaque soir, Paris soit une fête.
05:19 Sa volonté, c'est vraiment de révolutionner ce qu'était le divertissement et le spectacle
05:25 vivant à l'époque.
05:26 Alors comme il se lasse des choses, il passe le relais à des magiciens qui s'appellent
05:29 les Frères Isola, qui ont construit l'isolatographe, c'est-à-dire une sorte de cinéma avec les
05:35 Frères Lumière et qui vont faire venir pour la première fois des attractions mondiales.
05:39 Laurent Cerner.
05:40 Oui, effectivement, l'arrivée des Frères Isola dans la programmation, c'est aussi
05:45 l'ouverture, pas au Nouveau Monde, mais aux États-Unis.
05:49 Et beaucoup d'artistes viendront traverser l'océan Atlantique pour pouvoir se produire
05:56 sur la scène de cet Olympia musical.
05:59 Et il y a des gens qu'on a totalement oubliés.
06:01 Little Teach, qui était le nain le plus célèbre du monde.
06:04 Il y avait Loïs Fuller, dont les danses sont très connues, la danse serpentine.
06:08 Et il y avait Houdini, le roi des transformistes.
06:10 Ils ont débuté à l'Olympia.
06:11 En tout cas, ils sont passés à l'Olympia, ils ont débuté.
06:14 Houdini, effectivement, aujourd'hui, c'est encore un nom qui parle le roi des magiciens,
06:21 celui qui était capable de s'échapper de pratiquement tout.
06:23 Malheureusement, il a eu un destin un peu malheureux en mourant noyé.
06:29 Oui, exactement.
06:30 Et après avoir eu un accident assez particulier.
06:33 Alors, il y avait aussi à l'époque ce qu'on appelait les cocottes.
06:36 Eliane de Pougy est passée à l'Olympia.
06:38 Il faut savoir que les cocottes, c'était des femmes qui passaient le soir dans les
06:41 music halls et passaient leur journée à séduire les vieux messieurs pour avoir des bijoux
06:45 et de l'argent.
06:46 Alors, effectivement, c'est l'époque des grands boulevards, des demi mondaines.
06:51 Alors, on a dans l'Olympia une salle un peu cachée qui s'appelle la salle de billard.
06:57 Oui, c'est une salle.
06:59 Alors, je l'évoque rapidement, mais effectivement, elle fut construite en hommage à Édouard
07:05 Lillet, prince de Galles, futur roi d'Angleterre.
07:07 Et c'était au départ une académie de billard où les compétitions de billard avaient lieu,
07:13 où s'affrontaient les meilleurs américains contre les meilleurs européens.
07:16 Et il y évoluait effectivement les cocottes et demi mondaines.
07:20 Et cette salle de billard a ensuite été reprise dans les années 50.
07:24 Il y avait jusqu'à votre arrivée des vieilles affiches.
07:27 Et c'est là où Bruno Cocatrix faisait ses auditions.
07:29 Et un jour, il a passé à un jeune garçon.
07:32 Il n'en a pas voulu au départ.
07:33 Et son neveu Jean-Michel Boric s'est dit qu'il fallait lui donner sa chance.
07:36 C'était un certain Jacques Brel.
07:37 Exactement.
07:38 Et on a aussi Dalida qui a fait ses premières auditions dans cette même salle.
07:43 Oui, avant Musicorama.
07:44 Alors, il se trouve aussi que Liane de Pouget était une cocotte qui avait une amitié avec
07:49 Sarah Bernard, qui lui a dit "Vous n'avez aucun talent dans le domaine de la comédie.
07:55 N'ouvrez la bouche que pour sourire, ça vous rapportera beaucoup plus".
07:59 Aujourd'hui, ça ferait scandale une phrase comme ça.
08:01 Vous voyez, je ne l'ai même pas prononcée.
08:03 Alors, il y a ensuite un autre journaliste qui arrive à l'Olympia, qui va devenir un
08:08 maître de la revue, c'est Jacques Charles.
08:10 Et Jacques Charles, c'est lui qui a créé les principales revues, notamment de Miss
08:13 Stinguet, d'abord au Casino de Paris et ensuite au Moulin Rouge, et qui a été vraiment un
08:17 des piliers de l'Olympia jeune.
08:19 Alors, effectivement, on parle là, vous avez évoqué Jacques Charles, mais vous avez évoqué
08:25 tout à l'heure les Frères Isola, le Casino de Paris.
08:28 Il y avait vraiment dans ce 9e arrondissement un foisonnement de salles dont les noms sont
08:34 toujours là.
08:35 Mogador, le Casino de Paris, les Folies Bergères, l'Olympia.
08:41 Donc, vraiment, on arrive à un basculement de ce que peut être le spectacle vivant.
08:46 Et il y avait aussi le Théâtre des Champs-Élysées et la veille de la première d'une jeune
08:50 artiste, Jacques Charles revient parce que le numéro n'est pas prêt, il ne lui convient
08:53 pas, il va lui conseiller de jouer déshabillé.
08:55 C'est Josephine Becker.
08:56 C'est quand même pas mal.
08:57 La Revue d'Aire, c'est lui qui est à la base de ça aussi.
09:00 Alors, effectivement, Josephine Becker, qui marquera aussi l'histoire de l'Olympia
09:04 un peu plus tard, dans les années fin 50, début 60.
09:08 Il y a une photo aussi que vous devez connaître qui est absolument incroyable.
09:12 C'est celle où Josephine Becker se retrouve au Bar Marilyn, qui est le bar secret, caché,
09:18 le bar des artistes de l'Olympia.
09:19 Elle y entre accompagnée de son cheval lors d'une de ses revues.
09:23 Elle faisait plusieurs revues en même temps et elle a fait quatre fois ses adieux à l'Olympia,
09:29 mais pour des questions d'argent, parce qu'elle avait besoin d'argent pour ses enfants.
09:32 Et puis, Jacques Charles, il a quand même écrit une chanson qui a fait le tour du monde.
09:36 C'est lui qui a écrit ça avec ses collaborateurs.
09:45 Et quand Miss Tinguette a reçu la chanson, elle a dit "mais je ne chanterai jamais Paris,
09:49 c'est une blonde, c'est ridicule, ça ne marchera jamais".
09:51 Et c'est vrai que c'est une époque où on sortait beaucoup dans Paris et on s'habillait
09:55 dans Paris, Laurent Cernet.
09:57 Oui, alors on retrouve effectivement des affiches, des photos de l'Olympia de l'avant-guerre
10:04 où on voyait effectivement ces femmes habillées avec ces robes incroyables, ces messieurs
10:10 en chapeau sortir.
10:12 C'était vraiment un acte d'élégance.
10:15 Et c'est vrai qu'on a des photos et des moments où on retrouve un Paris qui n'existe plus.
10:21 Et le 31 mai 1929, hélas, l'Olympia ferme puisque c'est la mode du cinéma, le Moulin
10:27 Rouge va subir la même chose.
10:28 Et c'est un monsieur qui s'appelle Jacques Haït qui va reprendre l'Olympia.
10:32 Et c'est vrai que c'est un tournant dans l'Olympia.
10:34 Alors c'est un tournant, mais l'Olympia en 130 ans a eu un certain nombre de tournants
10:41 de moments où il a dû se réinventer, tel le phénix qui est rené de ses cendres.
10:45 Donc le premier Olympia, celui porté par Joseph Foller, disparaît.
10:50 Effectivement, une page se tourne.
10:51 Le début du cinéma, et c'est avec Jacques Haït qui sera aussi quelqu'un d'extrêmement
10:57 déterminant dans l'histoire du cinéma puisqu'il ouvrira pas très loin de l'Olympia, le Grand
11:04 Rex, une salle incroyable aussi.
11:06 Alors ça, c'était le premier Olympia.
11:09 Le second, c'est avec une date qu'on va l'évoquer, le 5 février 1954.
11:14 A tout de suite sur Sud Radio avec Laurent de Cerner pour parler de l'Olympia.
11:19 Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessy.
11:21 Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Laurent de Cerner, directeur de Général
11:26 de l'Olympia.
11:27 On fête ses 130 ans avec un livre magnifique illustré au Cherchemidi, scène de légende.
11:34 Scène bien sûr, c'est celle de l'Olympia.
11:36 Alors on a évoqué la première partie de l'Olympia avec sa création, mais il y a une
11:40 autre date importante, c'est le 5 février 1954.
11:44 Et voici la première chanson qui a été entendue ce soir-là par le public.
11:48 C'est vrai que Lucienne de Lille a fait l'ouverture de l'Olympia avec son mari, Aimé Bareilly,
12:01 chef d'orchestre, d'ailleurs qui a ensuite fini à Monaco parce qu'il était chef d'orchestre
12:05 des cabarets de Monaco, parce qu'il jouait beaucoup et il perdait encore plus.
12:09 Donc les fins de mois étaient parfois difficiles.
12:11 Alors c'est vrai que Lucienne de Lille a accepté de faire l'Olympia parce que quelqu'un
12:17 lui a demandé, et ce quelqu'un, vous allez reconnaître au savoir.
12:20 Bruno Cocatrix, qui a été effectivement le directeur de l'Olympia de 1954 jusqu'à
12:31 sa mort en 1979.
12:32 Exactement.
12:33 Un homme qui va révolutionner le musical de l'après-guerre.
12:40 Et grâce à lui, grâce aussi à son neveu Jean-Michel Boris, qui sera fidèle parmi
12:47 les fidèles, puis son épouse Paulette et sa fille Patricia.
12:51 D'ailleurs, on a appris tout récemment, malheureusement, le décès de Patricia Cocatrix en début
12:58 de semaine.
12:59 Mais pour revenir à Bruno Cocatrix, ça va être une des figures de cet Olympia.
13:07 Il va ouvrir cette salle et il a une phrase particulièrement pertinente et forte qui
13:14 dit "moi, je veux que cette salle soit ouverte à un nouveau public, à de nouveaux artistes".
13:19 Effectivement, on a écouté tout à l'heure Lucienne de Lille, mais pas loin, on a un
13:26 monsieur qui s'appelle Monsieur 100 000 volts.
13:28 On va en parler tout à l'heure.
13:29 Est-ce que vous savez, Laurent de Cernayre, pourquoi il a acheté l'Olympia ? Comment
13:33 ça s'est passé ?
13:34 Alors, j'ai plusieurs versions, mais il n'était pas très loin.
13:38 Il avait un théâtre juste en face.
13:40 La Comédie Comartin.
13:41 Exactement.
13:42 Il a jeté un coup d'œil sur cet Olympia qui était, comme on l'avait rappelé dans
13:46 la première partie de notre échange, un cinéma.
13:49 Et à un moment, cette salle va être mise en vente.
13:53 Il va se positionner pour en faire cet Olympia musical avec ses lettres de feu.
13:58 En fait, son régisseur était le meilleur ami du régisseur de l'Olympia.
14:02 Et quand Madame Aïk, qui était la femme de Jacques Aïk, décide de vendre, le régisseur
14:07 en parle au régisseur de la Comédie Comartin.
14:09 Bruno Cogatrix traverse la rue et ça a été signé en une demi-heure.
14:12 Et il a repris cette salle.
14:14 Il a dit à l'époque qu'il était l'homme le plus endetté de Paris parce que ça coûtait
14:17 très cher.
14:18 Ça coûtait très cher.
14:19 Et il avait aussi, dans ce qu'il faisait de l'Olympia à l'époque, il était producteur.
14:26 C'était lui qui prenait le risque de produire des artistes connus ou moins connus.
14:31 Il y a une histoire incroyable aussi avec Oum Kalsoum, cette diva égyptienne qui va chercher
14:36 au Caire un peu plus tard dans les années 60, qui va payer extrêmement cher pour la
14:42 faire venir alors qu'elle n'est pas connue en France.
14:45 Et bon, on ne va pas dévoiler la chute, mais ça sera un vrai succès.
14:51 Et voilà, c'était quelqu'un qui était capable de prendre des risques artistiques
14:55 très très forts.
14:56 Et donc, quand on prend des risques, on avait effectivement des problèmes financiers.
15:03 C'est l'ex-financier qui parle.
15:05 Il faut savoir aussi qu'il avait des fins de mois difficiles.
15:08 À chaque fois, il devait boucler son budget.
15:10 Et il avait un groupe d'amis auxquels il faisait appel et il remboursait ses amis le
15:16 10 du mois suivant.
15:17 Il y avait un petit côté de cavalerie dans sa façon de gérer financièrement.
15:23 Il avait aussi surtout une très bonne amie, la Môme.
15:26 Je parle de Edith Piaf.
15:27 Ça, c'est autre chose parce qu'en fait, au départ, il l'a connu parce qu'il a été
15:31 un prestatario.
15:32 Bruno Coquatrix, il faut le savoir, il a commencé comme chef d'orchestre.
15:35 Et il va un jour dans un cabal pigal, il n'a pas les moyens de faire un orchestre.
15:39 Tous les musiciens de Paris, il dit "qui veut jouer avec moi ?"
15:42 Et c'est comme ça que ça a commencé.
15:44 Il n'avait même pas de quoi acheter une baguette de chef d'orchestre.
15:47 Et il a demandé une vraie baguette à une dame qui était en train de faire la couture.
15:54 Et il a fait cette baguette avec une fausse baguette.
15:58 C'est extraordinaire.
15:59 Incroyable.
16:00 Et il a écrit 500 chansons.
16:01 Vous le savez.
16:02 Et l'une des plus célèbres, c'est celle-ci.
16:06 Chanson qui a fait le tour du monde, écrite par Pierre Dudan et Bruno Coquatrix, créée
16:20 par Henri Salvador, qui est passé très tardivement à l'Olympia.
16:23 À la fin de sa vie, avant, il ne voulait pas venir.
16:26 Oui, alors les raisons, vous les connaissez ?
16:29 Oui, il avait une femme Jacqueline qui demandait des cachets faramineux et Bruno ne voulait
16:33 pas en entendre parler.
16:34 Donc on revient aux finances.
16:35 Il se trouve que Bruno Coquatrix va transformer cette salle.
16:40 Vous avez parlé de Paulette, sa femme, qui était très importante, qui était costumière
16:44 de cinéma et de théâtre et qui a été la femme de l'ombre.
16:47 Effectivement, qui était là à ses côtés.
16:49 Mais c'était une entreprise familiale et on a gardé toujours cet esprit de famille
16:54 qu'il a apporté à l'Olympia.
16:57 Moi, je pense aujourd'hui à notre directrice de la programmation, Yvette Capoulade, qui
17:04 a travaillé pas avec Bruno, mais avec Jean-Michel, puisqu'elle est là depuis quand même 40
17:10 ans.
17:11 Et elle a suivi et elle a aussi la mémoire de cette salle qu'on aime tant.
17:18 Alors, Jean-Michel Boris, il faut savoir que c'était le neveu de Bruno Coquatrix.
17:22 Son père s'appelait Jacques Boris et Bruno l'a élevé à la mort de son père.
17:26 Il a commencé comme machiniste à l'Olympia et il a grimpé l'échelle jusqu'au sommet.
17:32 Oui, mais c'était un peu la tradition de l'Olympia, c'est-à-dire qu'il fallait
17:35 être capable de connaître tous les métiers, de savoir les faire éventuellement.
17:42 Pour comprendre une salle, il faut avoir une connaissance complète de l'ensemble des
17:47 activités.
17:48 Mais lui, il était tellement maniaque qu'il vérifiait le matin chaque bouton de porte
17:51 afin qu'il soit brillant.
17:52 Oui, c'est vrai.
17:54 C'est assez étonnant.
17:55 Alors, à l'époque, l'Olympia, ça n'a rien à voir avec aujourd'hui.
17:58 Ce sont des spectacles de trois heures, Laurent de Cernay.
18:01 Alors, effectivement, trois heures parce qu'il y a une succession de vedettes américaines.
18:07 Pour que ça soit un peu plus clair, peut-être aujourd'hui, mais la première partie, la
18:12 seconde partie et la vedette principale, c'est comme ça qu'effectivement on a la curiosité
18:19 de voir en 1964, donc on fête l'anniversaire du passage des Beatles.
18:23 Mais les Beatles, quand ils viennent se produire trois semaines à l'Olympia en janvier 1964,
18:32 eux-mêmes sont la première partie de Trini Lopez et de Sylvie Vartan.
18:37 Exactement.
18:38 Et d'ailleurs, ils vont partir ensuite aux Etats-Unis et c'est là où le succès va
18:41 arriver.
18:42 Oui, alors c'est là où le succès va arriver.
18:44 Mais dès leur premier passage à l'Olympia, le succès était là, c'est-à-dire qu'à
18:49 l'issue du concert, vous saviez à l'époque, les journalistes utilisaient les cabines téléphoniques
18:56 qui se trouvaient dans l'entrée de l'Olympia pour dicter ce qui s'était passé.
19:00 Et le lendemain de leur première date, dans pratiquement tous les journaux, on parle de
19:07 ces quatre garçons dans le vent qui sont un phénomène et qui vont révolutionner tout
19:11 ce qui est pop culture en France.
19:12 Et ils ne font pas l'unanimité, il y a des films gourmands qui passent dans les pannes
19:15 de salles de cinéma où on dit "qu'est-ce que c'est que ces jeunes chevelus" et on se
19:19 moque d'eux.
19:20 Oui, oui, oui, alors c'est vrai.
19:21 Je ne sais pas si c'est une légende, mais on m'avait expliqué qu'effectivement, au
19:28 bout de quelques jours, je crois qu'au bout de trois jours, Bruno Katrix et Gilbert Becaud
19:33 avaient fermé le bar Marilyn et n'appréciaient pas ces quatre garçons qui leur faisaient
19:40 un peu concurrence auprès...
19:41 Oui, je pense que c'est une légende.
19:43 Non, je crois que franchement, il y avait Trini Lopez qui était la vedette, les Beatles
19:48 étaient là, Sylvie Vartan posait avec eux, ça ne posait pas de problème.
19:50 Il y avait aussi à l'époque des présentateurs, ce qu'on a un peu oublié, ce qu'on n'imagine
19:54 pas aujourd'hui, il y avait Jean-Marie Prollier et il y avait Nadine Tallier qui est devenue
19:58 Nadine de Rothschild.
19:59 Oui.
20:00 Vous connaissez, vous savez que Brassens l'a draguée un soir, on dîne ensemble, il a dit
20:05 non, non, non, elle a dit non plusieurs fois et c'est pour ça qu'il a écrit "Une jolie
20:09 fleur dans une peau de vache".
20:10 Ah, j'ai découvert.
20:11 Vous ne le saviez pas ? Non.
20:12 Et c'est vrai que ces soirées, c'était des soirées de galas en même temps où on
20:15 s'habillait parce que les programmations duraient trois semaines.
20:18 Alors, c'est effectivement des spectacles qui étaient installés dans le temps.
20:21 D'ailleurs, si on retrouve les photos qu'on peut découvrir dans le livre "Scène de légende",
20:29 le spectacle se faisait autant sur la scène que dans la salle.
20:32 Sur les premiers rangs, on avait autant d'artistes connus que celui qui était sur scène, ils
20:38 se croisaient, ils venaient se voir respectivement.
20:41 Donc voilà, il y avait une ambiance de gala effectivement.
20:45 Et à l'époque, l'Olympia était aussi la plus grande salle parisienne en termes de
20:50 capacité.
20:51 Deux mille places.
20:52 Et pour Ludwig van Beethoven, ça avait ses deux fauteuils au cinquième rang qui étaient
20:54 toujours les mêmes quand il conservait tous les soirs quoi qu'il arrive pour ses premières.
20:58 Et c'est vrai que c'était un événement.
21:00 Quand on n'était pas invité à l'Olympia, c'était presque une non reconnaissance de
21:04 ce qu'on était.
21:06 Effectivement, c'était le concert, en tout cas, c'était l'événement qui marquait
21:10 la saison, la vie culturelle, la vie artistique parisienne.
21:14 Alors des événements, il y en a eu beaucoup à l'Olympia.
21:16 Il y en a un qu'on va évoquer à travers une autre date, le 7 novembre 1966.
21:22 A tout de suite sur Sud Radio avec Laurent Desserners pour parler de l'Olympia.
21:26 Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
21:29 Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Laurent Desserners pour ce livre "L'Olympia
21:35 scène de légende" au Cherchemi-Dix.
21:36 Vous racontez avec des textes et de magnifiques photos, souvent inédites, l'histoire de
21:42 l'Olympia, dont vous êtes le directeur général.
21:44 Alors on l'évoque à travers des dates et le 7 novembre 1966, ce sont les adieux de
21:50 Jacques Brel.
21:51 Les adieux à la scène.
21:52 À la scène.
21:53 Et l'image est mythique, il revient en robe de chambre sur la scène.
21:55 En fait, ce qu'on ne sait pas, c'est qu'il a attendu 20 minutes dans sa loge avant d'accepter
21:59 de revenir.
22:00 Alors c'est effectivement cette image que je pense marque l'imaginaire collectif,
22:07 c'est ce peignoir à rayures où il revient parce que le public l'appelle, l'attend
22:13 et Jacques Brel ne revenait jamais.
22:16 Jamais.
22:17 Il estimait qu'à la fin d'une pièce de théâtre, on ne faisait pas de rappel, donc
22:19 il faisait jamais de rappel.
22:20 C'est la seule fois de sa vie.
22:21 Oui, c'est la seule fois, mais voilà, c'est pas une fois tout à fait normale puisque
22:27 ça va être son dernier passage sur la scène de l'Olympia.
22:31 Une scène qui l'émettait tant et qui le rendait aussi très malade, c'est à dire
22:36 que monter sur scène pour lui, c'était une épreuve, toujours ce traque, un traque
22:40 à en vomir.
22:41 Mais et ses plus belles œuvres, je crois que le Amsterdam sera créé spécialement
22:49 sur la scène de l'Olympia et ses adieux à la scène.
22:53 C'est ces images incroyables d'un artiste.
22:56 J'espère qu'on peut écouter et qu'on est et Amsterdam, justement, on l'écoute.
23:01 Dans le port d'Amsterdam, il y a des marins qui mangent sur des nabots trop blanches,
23:10 des poissons.
23:11 Il faut savoir que cet enregistrement, c'est celui de l'Olympia et il n'a jamais voulu
23:15 le refaire en studio.
23:16 Et vous savez comment la chanson a été créée?
23:18 C'est une histoire incroyable.
23:19 Il est sur la côte d'Azur quelques mois plus tôt sur la plage.
23:23 Il y a un coup de soleil.
23:24 Il y a un coup de soleil.
23:25 Il y a un coup de soleil.
23:26 Il y a un coup de soleil.
23:27 Il y a un coup de soleil.
23:28 Il y a un coup de soleil.
23:29 Il y a un coup de soleil.
23:30 Il y a un coup de soleil.
23:31 Il y a un coup de soleil.
23:32 Il y a un coup de soleil.
23:33 Il y a un coup de soleil.
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23:35 Il y a un coup de soleil.
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23:51 Il y a un coup de soleil.
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24:00 Il y a un coup de soleil.
24:01 Il y a un coup de soleil.
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24:03 Il y a un coup de soleil.
24:04 Il y a un coup de soleil.
24:05 Il y a un coup de soleil.
24:06 Il y a un coup de soleil.
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24:09 Il y a un coup de soleil.
24:10 Il y a un coup de soleil.
24:11 Il y a un coup de soleil.
24:12 Il y a un coup de soleil.
24:13 Il y a un coup de soleil.
24:14 Il y a un coup de soleil.
24:15 Il y a un coup de soleil.
24:16 Il y a un coup de soleil.
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24:18 Il y a un coup de soleil.
24:19 Il y a un coup de soleil.
24:20 Il y a un coup de soleil.
24:21 Il y a un coup de soleil.
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25:00 Il y a un coup de soleil.
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26:01 Il y a un coup de soleil.
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26:11 Il y a un coup de soleil.
26:12 Il y a un coup de soleil.
26:13 Il y a un coup de soleil.
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26:20 Il y a un coup de soleil.
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26:31 Il y a un coup de soleil.
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27:00 Il y a un coup de soleil.
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27:10 Il y a un coup de soleil.
27:11 Il y a un coup de soleil.
27:12 Il y a un coup de soleil.
27:13 Il y a un coup de soleil.
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27:15 Il y a un coup de soleil.
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27:17 Il y a un coup de soleil.
27:18 Il y a un coup de soleil.
27:19 Il y a un coup de soleil.
27:20 Il y a un coup de soleil.
27:21 Il y a un coup de soleil.
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27:23 Il y a un coup de soleil.
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28:00 Il y a un coup de soleil.
28:01 Il y a un coup de soleil.
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28:11 Il y a un coup de soleil.
28:12 Il y a un coup de soleil.
28:13 Il y a un coup de soleil.
28:14 Il y a un coup de soleil.
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28:17 Il y a un coup de soleil.
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28:21 Il y a un coup de soleil.
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28:24 Il y a un coup de soleil.
28:25 Il y a un coup de soleil.
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28:29 Il y a un coup de soleil.
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28:37 Il y a un coup de soleil.
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28:40 Il y a un coup de soleil.
28:41 Il y a un coup de soleil.
28:42 Il y a un coup de soleil.
28:43 Il y a un coup de soleil.
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28:45 Il y a un coup de soleil.
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28:47 Il y a un coup de soleil.
28:48 Il y a un coup de soleil.
28:49 Il y a un coup de soleil.
28:50 Il y a un coup de soleil.
28:51 Il y a un coup de soleil.
28:52 Il y a un coup de soleil.
28:53 Il y a un coup de soleil.
28:54 Il y a un coup de soleil.
28:55 Il y a un coup de soleil.
28:56 Il y a un coup de soleil.
28:57 Il y a un coup de soleil.
28:58 Il y a un coup de soleil.
28:59 Il y a un coup de soleil.
29:00 Il y a un coup de soleil.
29:01 Il y a un coup de soleil.
29:02 Il y a un coup de soleil.
29:04 Alors on est en 1954.
29:06 Gilbert Becaud a fait l'ouverture de l'Olympia en première partie de Lucienne Delisle et
29:10 Aimé Bareilly.
29:11 Il revient quelques mois plus tard en vedette parce qu'il a triomphé ensuite à Bobineau.
29:15 Cocatrice a tout monté, il croit en lui.
29:17 Et c'est un véritable déchaînement dans la salle.
29:19 Et oui, je pense qu'à l'époque, c'est un déchaînement, mais au sens physique du
29:25 terme puisque les fauteuils sont arrachés, cassés.
29:29 Ça ne sera pas le seul.
29:30 Il y a quelques-uns à avoir, je ne sais pas si c'est une chance, mais en tout cas à
29:38 avoir un tel accueil.
29:40 Plus surprenant, Lionel Hampton, aussi en 1957 je crois, organise un concert gratuit.
29:49 Il y a plus de 5 000 personnes qui souhaitent rentrer dans la salle alors qu'on ne peut
29:53 en accueillir que 2 000.
29:55 Et dans la salle aussi, on va se retrouver avec des dégâts matériels considérables
30:00 puisque pour un concert de jazz, les jeunes vont se déchaîner et casser les fauteuils.
30:05 Alors il faut savoir que Beko justement avait donné une première représentation gratuite
30:09 en matinée et c'est là où il y avait 5 000 personnes aussi pour 2 000 places.
30:13 Et les fauteuils cassés, il y a une légende qui court.
30:16 En fait, voyant que ça avait marché avec Beko, prudent, Bruno Cocatrice a fait légèrement
30:21 dévisser certains fauteuils pour qu'ils ne soient pas cassés mais arrachés, qu'on
30:24 puisse les remettre ensuite.
30:26 C'est une des techniques de salle mais je rassure aujourd'hui nos auditeurs, les sièges
30:31 de l'Olympia sont bien accrochés.
30:33 Je crois.
30:34 Et quelqu'un aussi qui a eu le cœur bien accroché parce qu'il lui a fallu du temps
30:37 pour devenir vedette, c'est celui-ci.
30:39 Sur ma vie, je t'ai juré un jour, je t'ai aimé jusqu'au dernier jour.
30:49 Charles Aznavour, vous savez que cette chanson, c'est celle qui a fait le déclic de l'Olympia
30:53 parce qu'en fait Aznavour débutait, faisait des petits galas, Cocatrice le convoque, lui
30:58 dit "écoute, je sais bien ce que tu fais mais il manque une chanson".
30:59 Il s'enferme dans sa chambre à l'époque à Montmartre et il écrit sur ma vie et c'est
31:05 comme ça qu'il a vraiment eu son premier succès, l'Olympia.
31:07 Et c'est vrai qu'il a aussi marqué l'Olympia, Aznavour.
31:10 Oui, les passages du grand Charles ont marqué l'Olympia.
31:17 D'ailleurs, dans ce qu'on a au néon de l'Olympia, vous savez ces lettres, tellement significatives,
31:26 ces lettres de feu, une des seules fois où on a fait une exception sur ce qu'on pouvait
31:31 y mettre, c'est avec Charles Aznavour.
31:34 On y voit, en plus des néons et de son nom, la silhouette, sa silhouette si reconnaissable.
31:40 Et effectivement, c'était que pour lui qu'on était capable de faire ce type d'ouvrage.
31:46 Oui, il a beaucoup chanté l'Olympia.
31:48 Il s'est arrêté ensuite et a gardé des très bons rappeurs avec Paulette avec qui
31:52 il se téléphonait pratiquement toutes les semaines.
31:55 Il avait une longue amitié avec elle et il songeait peut-être avant 100 ans à revenir
32:00 à l'Olympia.
32:01 Malheureusement, ça ne s'est pas fait.
32:02 Et c'est vrai qu'Aznavour, ça a été aussi.
32:05 Ça fait partie des gens qui pouvaient durer plusieurs semaines à l'Olympia.
32:08 Ce qu'on ne peut plus imaginer aujourd'hui, Laurent de Cernay.
32:11 Alors, effectivement, c'est encore une fois l'Olympia.
32:14 Elle était pendant très longtemps la plus grande salle parisienne.
32:17 Après, il y a eu effectivement le Palais des congrès, le Zénith, plus dernièrement
32:23 Bercy.
32:24 Aujourd'hui, on a des salles qui peuvent accueillir 40 000 personnes.
32:27 40 000 personnes, c'est 20 fois l'Olympia.
32:33 Donc la Défense Arena, voilà, on est aussi à la course au gigantisme.
32:38 Mais dans cette course au gigantisme, l'Olympia a toujours réussi à garder cette place un
32:44 peu singulière qui est à la fois un moment pour l'artiste de démarrage de carrière,
32:50 consécration.
32:51 C'est aussi le temps des adieux.
32:52 On a eu il y a quelques temps John Bez qui est venu faire son Faroe All Tour, c'est-à-dire
32:59 sa tournée d'adieux.
33:00 On ne sait jamais avec les artistes si c'est la dernière parce qu'on a souvent la chance
33:04 de les revoir.
33:05 Mais l'Olympia aujourd'hui a toujours cette place un peu particulière dans le cœur
33:11 des artistes.
33:12 Et puis quelqu'un qui a débuté à l'Olympia, c'est celle-ci.
33:15 Il se trouve que Dalida, alors 56, elle arrive à Paris et elle se produit à Musicorama
33:29 qui est l'émission d'Europe 1.
33:31 Et Lucien Moret et Céddie Barclay qui déjeunent à côté au bar romain et n'ont pas envie
33:35 de venir.
33:36 Puis finalement ils viennent et vont découvrir Dalida.
33:38 Ce qui va changer leur vie est celle de Dalida.
33:40 C'est une rencontre comme il s'en fait très rarement qui va vous permettre justement à
33:47 cette jeune égyptienne d'être découverte et d'avoir le talent et la carrière qu'on
33:56 connaît tous.
33:57 Et Bruno Cocatrix l'a dit au début, mais quand elle a fait cette chanson avec le temps,
34:00 il ne croyait pas en ce répertoire.
34:02 Il a refusé de produire le spectacle.
34:05 Orlando, le frère de Dalida, l'a produit et ça a été un triomphe.
34:08 Il a dit "je me suis trompé".
34:09 C'est quand même une preuve d'honnêteté.
34:11 C'est une preuve d'honnêteté.
34:12 Alors Bruno avait de temps en temps des avis un peu tranchés sur les artistes et sur les
34:19 nouvelles générations, ceux qui avaient les cheveux peut-être un peu trop longs.
34:22 Mais il savait reconnaître justement lorsqu'il s'était trompé et il était ravi après
34:27 de voir ces artistes venir fouler la scène de l'Olympia.
34:32 L'Olympia, ce sont 130 ans d'histoire que vous évoquez dans ce livre, qu'on va évoquer
34:36 à notre tour avec la date du 16 novembre 2023.
34:39 A tout de suite sur Sud Radio avec Laurent De Cerner.
34:42 Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessy.
34:45 Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Laurent De Cerner, directeur général de
34:50 l'Olympia.
34:51 On a évoqué toute l'histoire de l'Olympia jusqu'à votre arrivée avec Joseph Follet,
34:55 Bruno Cottrick et tous les artistes qui sont passés.
34:58 Et donc le 16 novembre 2023, vous célébrez les 130 ans de l'Olympia avec un livre, scène
35:03 de légende, Le Cherche-Midi, avec des photos, des textes.
35:06 Pourquoi avoir d'abord fait ce livre Laurent De Cerner ?
35:09 Alors ce livre, c'était l'occasion aussi de faire un devoir de mémoire.
35:16 C'était aussi raconter que ce qu'on est aujourd'hui, on est ici d'une longue lignée de personnes
35:24 qui ont voulu faire de cet endroit un endroit où l'artiste rencontrait son public.
35:28 Et je pense que c'était important pour expliquer aujourd'hui ce qu'est l'Olympia, cette
35:35 salle mystique, comment elle s'est construite, par qui elle est arrivée.
35:38 Donc c'était l'occasion de traverser 130 ans d'histoire.
35:45 130 ans d'histoire, c'est pas négligeable évidemment.
35:48 C'était aussi l'occasion de donner la parole à tous ceux qui font l'Olympia ou qui l'ont
35:52 faite.
35:53 Donc aux artistes, aux producteurs, puisque c'est eux aussi qui prennent les risques
35:58 aujourd'hui à l'Olympia, au public qui raconte son Olympia, son premier concert.
36:04 On se rappellera tous dans sa propre vie quel était son premier concert.
36:10 C'est des moments qui comptent dans l'histoire d'une personne je pense.
36:13 On a donné la parole aussi aux personnes qui travaillent à l'Olympia.
36:19 Moi j'ai la chance d'être accompagné d'une quarantaine de personnes toutes plus passionnées
36:24 les unes que les autres.
36:25 On ne vient pas à l'Olympia par hasard et on ne souhaite pas la quitter tellement on
36:31 a la chance de vivre des émotions incroyables tous les soirs.
36:34 Alors la formule a changé.
36:35 Le temps des trois heures de spectacle a été révolu dès le milieu des années 70.
36:40 Bruno Cocatrix l'a compris et il a commencé à faire des spectacles beaucoup plus courts,
36:46 des récitals.
36:47 On n'appelait pas ça encore des concerts.
36:48 Je crois que les premiers c'était Michel Fugain et le Big Bazaar qui avaient répété
36:52 pendant un an et demi au dernier étage dans la salle de danse et qui ont débuté à l'Olympia.
36:56 Mais c'est vrai qu'aujourd'hui les spectacles ne durent plus trois semaines mais deux jours
37:00 ou trois jours au maximum.
37:01 Alors effectivement les spectacles qu'on accueille à l'Olympia durent même une seule
37:07 journée.
37:08 Dans une année aujourd'hui à l'Olympia, en 2023, ça a été plus de 280 dates, 500
37:17 000 spectateurs accueillis.
37:18 C'est l'équivalent de la ville de Lyon avec des durées qui sont effectivement courtes.
37:23 Alors on a quelques parenthèses comme Florence Foresti qui est venue jouer plus de 17 fois
37:30 à l'Olympia sur trois semaines.
37:31 On était très contents évidemment de l'accueillir.
37:34 Mais on a envie aussi de donner à l'Olympia ce que disait un peu Joséph Foller, c'est
37:39 que Paris soit une fête, que chaque soir il y ait une nouvelle énergie, une nouvelle
37:42 intensité.
37:43 On peut passer aussi bien d'un concert debout, de rap ou de concert électro ou de rock à
37:50 de la scie avec de la variété ou à de l'humour.
37:53 L'Olympia c'est aussi une proposition artistique de diversité, d'éclectisme et sous une
38:01 forme extrêmement rythmée.
38:03 En même temps, quelques fois certains artistes sont obligés de retenir la salle deux ans
38:07 à l'avance ce qui ne faisait pas du temps de vos concatrix.
38:09 Alors effectivement, à l'Olympia on a cette chance.
38:13 Quand je discute avec notre directrice de la programmation, on arrive à ce constat,
38:17 c'est qu'aujourd'hui à l'Olympia, il nous manque un jour par semaine, une semaine
38:21 par mois et un mois par an pour gérer l'ensemble des demandes qu'on a pour venir sur la scène
38:28 de cette salle.
38:29 Oui parce que finalement l'Olympia ce n'est pas un rapport financier important pour celui
38:33 qui va louer la salle, mais c'est un rapport de prestige.
38:36 On passe à l'Olympia, c'est presque une consécration Laurent de Cernay.
38:40 Oui, je pense que c'est aussi un moment dans la carrière d'un artiste extrêmement important.
38:47 Voir ses lettres au néon de l'Olympia pour n'importe quel artiste, c'est quelque chose
38:53 de très très fort.
38:54 Moi j'ai le souvenir aussi de l'anecdote de Serge Lama, je crois en 77 quand il vient
38:58 faire son premier concert en premier, en tout cas en vedette principale.
39:02 Il demande à son chauffeur de taxi de faire huit fois le tour de l'Olympia pour s'assurer
39:08 que son nom sur la façade c'est bien le sien.
39:11 Donc il y a ce moment aussi où c'est important, c'est aussi le rendez-vous pour les artistes
39:16 où il va accueillir sa famille, ses amis, c'est la date parisienne.
39:20 Donc effectivement je pense que dans la carrière d'un artiste c'est un moment privilégié.
39:25 Et Lama l'a rêvé à l'âge de 12 ans, son père était chanteur au théâtre des
39:29 Capucines juste en face, qui a développé une parfumerie.
39:31 Et de l'autre côté du trottoir il voyait ses lettres rouges et il disait "Un jour
39:35 je serai à l'Olympia".
39:36 Et ces lettres rouges je crois qu'il y a quelqu'un qui les a chantées, c'est Linda
39:40 Lemay, et elle a aussi rendu un hommage très particulier à un pilier de l'Olympia.
39:44 Une chanson dédiée à Charles Aznavour, son menteur, qui était dans la salle ce soir-là.
39:59 Je ne sais pas si vous avez vécu l'événement Laurent de Cernay, mais à la fin quand elle
40:02 a envoyé un baiser à Charles Aznavour, toute la salle s'est retournée, s'est levée
40:07 pour saluer Charles Aznavour qui était dans le public.
40:09 Et il a aussi décoré des arts et des lettres, car on a décoré les artistes à la scène
40:15 de l'Olympia.
40:16 Oui, effectivement, on a de temps en temps des demandes, on est sollicité pour la remise
40:22 de décoration, que l'Olympia soit le lieu choisi, et j'ai en souvenir effectivement
40:30 de notre ami Alain Lahana avec Patti Smith, une remise de décoration qui se fait à l'Olympia.
40:37 Je sais que Dalida a reçu son disque de diamant à l'Olympia, que Distel a été aussi décoré
40:42 à l'Olympia, Beko aussi.
40:44 C'est une tradition presque qui remonte à une cinquantaine d'années.
40:48 Alors effectivement c'est une tradition, mais c'est une tradition je pense parce que
40:52 les artistes qui viennent à l'Olympia se sentent comme à la maison, donc c'est un
40:56 peu naturel de se faire récompenser chez soi.
41:01 Alors dans ce livre, l'Olympia scène de légende, il y a beaucoup de photos d'archives,
41:07 comment vous retrouvez toutes ces photos qui datent quelquefois de 2900, Laurent Cerner ?
41:11 Alors on a, dans l'histoire de l'Olympia, il y a effectivement ce moment un peu tragique,
41:18 c'est 97, le moment de la destruction de l'Olympia, et à ce moment-là, malheureusement
41:25 beaucoup de nos archives ont disparu, se sont retrouvées dans les bennes de chantier.
41:31 Donc ça a été un vrai travail un peu de petit pas, d'archéologue, de frapper aux
41:39 bonnes portes pour retrouver les archives de l'Olympia qui sont un peu disséminées,
41:45 on est à la recherche, et voilà, l'occasion de ce livre c'est effectivement de remettre
41:50 ce fil rouge pour récupérer le maximum de photos sur tous les moments importants de
41:57 la salle.
41:58 Alors dans les moments importants de la salle, il y a aussi une rencontre qui se passait
42:02 dans les coulisses et que vous évoquez dans ce livre, Laurent Cerner, c'est la rencontre
42:05 entre Céline Dion et Jean-Jacques Goldman qui a donné cette chanson.
42:09 C'est vrai que ça s'est passé aussi à l'Olympia cette rencontre entre Céline Dion
42:22 et Jean-Jacques Goldman de Laurent Cerner.
42:25 Oui, effectivement, et on retrouvera dans le livre le témoignage de Gilbert Coulier,
42:32 producteur, qui sera aussi un peu à l'origine de cette rencontre qui permettra à Jean-Jacques
42:39 Goldman d'écrire ensuite l'album culte de Céline Dion.
42:43 Quand on pense à Céline Dion, moi j'ai encore une photo, la radio quand elle a 13
42:46 ans, elle venait en France, personne ne la connaissait, avec sa mère qui l'accompagnait
42:51 et à l'époque une chanteuse québécoise, au nez par semaine dans les années 80, et
42:56 c'est pratiquement la seule qui a explosé et qui a eu une telle carrière.
42:59 Quand on voit les photos, on reconnaît à peine la Céline Dion d'aujourd'hui.
43:04 Oui, et effectivement l'Olympia aussi, on parlait de passation, de transmission, de
43:12 rencontre, d'une artiste avec son public, des rencontres d'artistes entre eux aussi
43:19 qui se donnent envie, qui s'auto-fertilisent, c'est ça qui est incroyable.
43:24 Un artiste qui va écrire pour un autre, Mathieu Chédid avec Johnny, Goldman avec Céline
43:33 Dion, c'est aussi ces moments-là qu'on retrouve dans cette salle.
43:39 Il y a eu un problème un jour avec les lettres rouges, je crois que Barbara Pravi a attendu
43:42 le R jusqu'à midi.
43:44 Oui, alors c'est encore quelque chose d'extrêmement artisanal pour les auditeurs,
43:51 c'est que chaque matin, on a une société qui arrive avec une caisse en bois où toutes
43:58 les lettres rouges auront été sélectionnées en fonction de la taille et ils viennent l'installer
44:04 tous les matins.
44:05 Alors ça marche pratiquement tout le temps, mais on a quelques petits quacks techniques.
44:13 Donc heureusement, les personnes avec qui on travaille sont extrêmement mobilisées
44:19 et viennent réparer ça le plus vite possible.
44:22 J'ai aussi de le souvenir, mais ça c'était volontaire, c'était un humoriste qui avait
44:26 fait volontairement une erreur dans son nom pour créer un peu le buzz.
44:29 Et on avait eu des appels toute la journée en nous disant "mais il y a une faute d'orthographe
44:34 dans le nom de l'artiste".
44:36 Et voilà, du coup il avait expliqué sur scène que ça avait été fait volontairement.
44:42 Les humoristes ont toujours été très présents à l'Olympia.
44:44 Deveaux ça a fait un carton, Jacqueline Mayon a fait un carton.
44:47 Le premier c'était Roger Pierre-Jean Martibaud.
44:49 Mais avant il y a eu quelqu'un qui a fait la scène de l'Olympia, on a un peu oublié.
44:54 Il faisait un numéro de tennis un peu bidon.
44:57 C'était Jacques Tati, le metteur en scène de M.
44:59 Hulot, qui a débuté lui aussi à l'Olympia.
45:01 Alors il se trouve aussi qu'il faut parler du public.
45:06 Dans ce livre, Laurent Cerner, vous évoquez ce qu'on appelle la génération connectée
45:10 qui vient avec le pass culture à l'Olympia.
45:12 Ça c'est nouveau.
45:13 C'est nouveau et c'est très bien.
45:15 C'est très bien effectivement de pouvoir permettre à toutes les générations, aux
45:20 jeunes générations, de découvrir ce que c'est qu'une salle de spectacle, le live.
45:25 Alors on parle de la génération connectée qui passe beaucoup de temps sur les réseaux sociaux.
45:33 Moi je suis persuadé que se retrouver en communauté, dans une salle, à partager une
45:39 énergie collective, c'est quelque chose de très important, de vivre ensemble.
45:44 Après les écrans sont très nombreux.
45:48 Il y a une photo, on voit le concert par exemple de Lana Del Rey.
45:51 On voit la salle qui est remplie de téléphones et d'écrans.
45:55 Alors on a aujourd'hui des artistes qui n'acceptent pas ça.
46:00 Je pense par exemple à Jack White, célèbre artiste rock indé, qui demande avant les
46:08 concerts que tous les portables soient mis dans des petites camisoles de force.
46:11 Et pendant deux heures, vous êtes à ce que vous devez être, c'est-à-dire le temps
46:19 du spectacle sans téléphone qui vienne vous distraire.
46:24 Et il vous propose après, si vous voulez, il y a un site où vous pouvez récupérer
46:29 les photos ou quelques images du concert.
46:32 Donc vous avez quand même un souvenir de ce concert.
46:34 Et parmi les exigences d'artistes et d'humoristes, il y a Effernan Reynaud qui ne supportait
46:38 pas le moindre bruit.
46:39 Et un jour au quatrième rang, il y a deux personnes qui commencent à ouvrir un paquet
46:44 de bonbons.
46:45 Il a arrêté le spectacle, il est descendu dans la salle et il a pris le paquet de bonbons
46:50 et dit "je vous l'enverrai à la fin du spectacle".
46:52 C'est assez extraordinaire aussi.
46:54 Alors il se trouve aussi que vous évoquez les coulisses dans ce livre avec les loges,
46:58 avec le fameux bar Marie-Lyne.
47:00 Je crois qu'elle a exercé de 1963 à 1993.
47:03 C'est vraiment aussi partie de la légende de l'Olympia, Laurent de Cernay.
47:07 Oui, effectivement, ce qui se passe au Marine reste évidemment en Marie-Lyne.
47:12 On ne donnera pas toutes les anecdotes, mais c'est vraiment un lieu qui a été pensé
47:18 pour les artistes.
47:19 C'est le seul bar privé, backstage, payant, à ma connaissance, en France.
47:26 Et c'est un bar qui a été créé à l'initiative de Bruno Cocatrice, qui voulait un endroit
47:31 un peu confidentiel, chaleureux, et la personne qui s'en est occupée effectivement se nommait
47:37 Marie-Lyne.
47:38 Elle a été présente plus d'une trentaine d'années et c'était une femme au fort
47:46 caractère.
47:47 Attention à celui qui ne s'acquittait pas de sa dette, attention à celui qui disait
47:52 du mal du patron à l'époque Bruno Cocatrice.
47:56 Il y a d'ailleurs une anecdote avec Marcel Hamon où ils sont restés brouillés, où
48:00 Marie-Lyne est restée brouillée avec Marcel Hamon plusieurs années.
48:05 Quelques années après, Marcel Hamon, qui n'avait plus le droit d'accès au bar Marie-Lyne,
48:12 a voulu faire la paix.
48:14 Marie-Lyne a dit "on oublie tout" et elle a sorti son petit carnet et elle lui dit "mais
48:20 tu me dois tant de la dernière addition qu'il lui avait laissée".
48:24 Elle a aussi empêché Johnny de boire en lui disant "arrête, tu as assez bu ce soir".
48:28 Je crois qu'elle l'a bien aidé dans ces cas-là.
48:30 Il y a beaucoup d'anecdotes à savourer dans ce livre "L'Olympia, scène de légende"
48:37 au Cherche-Midi que je recommande à celles et ceux qui nous écoutent et qui connaissent
48:41 l'Olympia.
48:42 Vous allez continuer dans la même direction maintenant Laurent de Cerner parce qu'il
48:45 y a 130, 140, 150 ans.
48:47 Oui, chaque année on a l'occasion de célébrer soit un moment culte important de l'histoire.
48:55 On est déjà en train de réfléchir au prochain événement qui permettra encore de faire
49:02 rayonner l'Olympia.
49:03 Continuez comme ça, ne changez rien Laurent de Cerner.
49:05 Merci beaucoup.
49:06 "L'Olympia, scène de légende" c'est au Cherche-Midi.
49:08 L'éclat d'une vie c'est terminé pour aujourd'hui.
49:10 On se retrouve bientôt.
49:11 Restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.

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