• il y a 6 mois
Mardi 25 juin 2024, SMART BOURSE reçoit Stephane Déo (Senior Portfolio Manager, Eleva Capital) , Raphaël Thuin (Directeur des stratégies de marchés de capitaux, Tikehau Capital) et Julien Quistrebert (Gérant, Tailor Am)

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Transcription
00:00Générique
00:10Et c'est parti pour Planète Marché, une quarantaine de minutes ensemble pour décrypter l'actualité économique, parfois politique et surtout financière dans Smart Bourse pour décrypter les drivers de la Planète Marché.
00:22Ce soir, nous avons le plaisir d'avoir trois experts en plateau. Nous avons le plaisir d'accueillir tout d'abord Raphaël Thuin. Bonsoir Raphaël Thuin.
00:28Bonsoir.
00:29Responsable des stratégies de marché de capitaux chez Tikeo Capital. A vos côtés, nous avons le plaisir d'accueillir également Julien Quistrebert. Bonsoir Julien Quistrebert.
00:35Bonsoir.
00:36Gérant chez Taylor Asset Management. Nous avons le plaisir d'accueillir également Stéphane Déo. Bonsoir Stéphane Déo.
00:41Bonsoir.
00:42Senior Portfolio Manager chez Eleva Capital, mais aussi membre de l'écoAvenir. Je vous propose de commencer avec vous, tiens Stéphane Déo, sur ce sujet qui anime la Planète Marché depuis une dizaine de jours maintenant.
00:56On ne va pas parler politique, mais on va parler conséquences de décisions politiques sur le marché obligataire et un spread qui s'est légèrement tendu entre l'endettement ou en tout cas la dette française et la dette allemande.
01:11Bon, on ne va pas refaire la séquence, mais il y a effectivement eu d'abord le stress sur la dette française, ensuite une sorte de report un petit peu des investisseurs sur la dette allemande.
01:18Maintenant, on entend deux choses. Il y a ceux qui disent le marché n'a pas encore pricé le pire et ceux qui disent globalement, oui, il y a eu une tension sur le spread, mais ça reste contenu.
01:29Quelle est votre position à vous, Stéphane Déo, si on rentre directement dans le vif du sujet ?
01:33Je suis d'accord avec les deux.
01:35D'accord.
01:36Ça reste contenu. On a effectivement tutoyé les 80 points de base de spread qui étaient un peu le plus haut qu'on avait touché lors des dernières crises.
01:46Donc il n'y a pas de panique pour l'instant. Le spread reste mesuré. Je note quand même qu'on est passé en termes de taux d'intérêt au-dessus du Portugal.
01:57Donc on est quelque part en ce moment entre le Portugal et l'Espagne. Je rappelle que la France est double A moins, c'est-à-dire qu'il reste une très bonne note.
02:07L'Espagne et le Portugal sont single A, donc ils ont deux, trois grades en dessous.
02:12Bien sûr.
02:13Le marché price maintenant pour la France, au moins un downgrade, si ce n'est de... On traite comme un single A, déjà.
02:23Donc il n'y a rien d'excessif, mais il y a quand même quelque chose qui est assez marqué.
02:27Et je discutais avec une agence de notation il y a quelques semaines. Je leur disais « Mais vous êtes quand même assez sympathique avec la France.
02:34On a une dette qui est assez importante, un déficit qui est assez important. Double A moins, c'est généreux. »
02:39Ils me disaient « Oui, mais il y a deux points très très importants. Un, la stabilité politique. »
02:44D'accord.
02:45Pour ça, je ne vous fais pas un dessin. Je pense qu'on peut passer par pertes et profits complets.
02:51Bien sûr.
02:52Deux, on donne le bénéfice du doute à la France en termes de trajectoire budgétaire sur les années à venir.
02:57Là aussi, je ne vois pas très bien comment on va avoir une consolidation fiscale assez marquée dans les années qui viennent.
03:04On peut toujours se tromper, mais c'est peu probable.
03:07Donc l'argument deux, lui aussi, a beaucoup de plomb dans l'aile.
03:10Là où je veux en venir, c'est que pour l'instant, on travaille sur un scénario qui n'est pas catastrophique.
03:16Je pense que, sans vouloir faire de politique, il y a certains scénarios où ça peut être beaucoup plus grave.
03:22Et ces scénarios ne sont pas pricés.
03:24Mais je pense qu'il y a aussi un autre élément, c'est qu'on yoyote effectivement entre 70 et 80 points de base de spread,
03:31alors qu'on était plutôt à 50. Je donne juste l'ordre de Vendée.
03:34Bien sûr.
03:35La probabilité qu'on revienne à 50, pour moi, elle est extrêmement faible.
03:38C'est-à-dire qu'on s'est écarté et c'est 0,3 de plus de coût de financement de l'État français.
03:45Et pour moi, c'est acté. Il est très, très peu probable qu'on revienne vers le bas.
03:50Oui, parce qu'effectivement, sans faire de politique dans une émission financière, il y a quand même trois projets aujourd'hui,
03:55dont deux impliquent de nouvelles dépenses et donc potentiellement, s'il n'y a pas de recettes en face, un déficit un peu plus creusé.
04:02Donc ça veut dire qu'aujourd'hui, le marché obligataire price finalement le fait qu'on ne reviendra pas à une situation normale.
04:07Votre scénario, c'est la situation qu'on connaissait il y a encore 15 jours sur l'endettement et la dette française.
04:14Il n'est pas plausible qu'on revienne sur ces niveaux-là dans les prochaines semaines, le 9, 10, 11 juillet, par exemple ?
04:22Plausible, si, mais c'est très peu probable, à mon avis. Après, il y a des programmes sur la table.
04:28Je pense qu'ils ne seront pas appliqués parce qu'ils sont quand même un petit peu ambitieux sur certains aspects.
04:34Certains se construisent encore.
04:35Voilà. Et un peu flou, pour ne pas dire plus. Mais il est très, très peu probable que ces programmes ne soient pas appliqués du tout.
04:45Il y aura une partie des mesures qui seront appliquées. Et donc, je vois mal comment la trajectoire de la dette française pourrait s'améliorer
04:50par rapport à ce qui était prévu il y a 15 jours, il y a trois semaines. Tout est possible en économie.
04:56Mais très clairement, le marché a pris une vue qui est ça se détériore, ce n'est pas catastrophique.
05:02Une fois de plus, on a gagné 30 BP, c'est-à-dire 0,3 %, grosso modo, c'est l'ordre de grandeur, 0,25, 0,30.
05:10Ce n'est pas une situation de panique. On ne price pas du tout le scénario, des scénarios beaucoup plus graves ou pires.
05:17Qu'est-ce qui se joue aujourd'hui quand on compare effectivement la capacité d'endettement de la France par rapport à la capacité d'endettement d'un pays
05:24comme le Portugal ou comme l'Espagne, qu'on avait plutôt tendance à considérer comme des pays périphériques,
05:28là où la France restait dans les pays corps avec l'Allemagne ? Qu'est-ce qui se joue aujourd'hui en Europe derrière ce pricing des marchés du risque politique français ?
05:37Je pense qu'il y a deux choses. La première chose, c'est le coût de la dette pour l'État français progresse.
05:43Et ça, c'est acté et malheureusement, je pense qu'on ne reviendra pas à la situation à l'extanté.
05:47Donc ça, c'est un coût fixe qui augmente pour l'État français.
05:52Il y a un autre sujet qui est un petit peu plus compliqué mais qui me semble très important.
05:57Quand vous avez une récession, il y a deux histoires que vous pouvez raconter.
06:00Vous avez une histoire à l'Allemande qui est vous avez une récession, donc les taux baissent parce que la BCE va baisser les taux, etc.
06:08Et donc le coût de financement de l'État baisse et donc vous pouvez faire une relance budgétaire avec un déficit parce que vous pouvez vous endetter.
06:15Ça, c'est la première histoire. Et puis, vous avez une histoire à l'Italienne qui est vous avez une récession, les marchés ont peur, le spread s'écarte et donc les taux d'intérêt augmentent.
06:25Donc au moment où vous avez besoin que l'État supporte l'économie qui s'endette pour stabiliser, le coût d'endettement explose.
06:33Et donc la situation allemande, c'est la bonne parce que vous pouvez être contracyclique, c'est-à-dire aller à l'encontre d'une récession.
06:41La situation italienne, c'est la pire parce que quand vous avez une récession, tout va mal en même temps.
06:45Pour l'instant, la France était plutôt dans le camp allemand, c'est-à-dire que nos conditions d'endettement s'amélioraient au moment où on en avait besoin.
06:54Moi, j'ai bien peur qu'on soit en train de basculer dans le camp italien, espagnol et autres.
06:59Et ça, c'est beaucoup plus grave pour moi qu'un coût de la dette qui augmente, parce que ça veut dire qu'on peut beaucoup moins piloter le cycle.
07:09Et donc, on pourra beaucoup moins avoir de marge de manœuvre à la prochaine récession.
07:16– Raphaël Thuyn, beaucoup de choses ont été dites, mais quelle est votre analyse, votre vision ?
07:20Comment est-ce que, chez TKO Capital, vous traversez cette période qui dure depuis une dizaine de jours maintenant,
07:26d'un point de vue financier, à l'analyse de ces marchés obligataires européens ?
07:31– On est beaucoup dans l'observation aujourd'hui.
07:33Je rejoins cette idée que finalement, les dislocations aujourd'hui ne sont pas très importantes.
07:37On a d'une part un scénario d'incertitude assez remarquable.
07:41Pour une fois, on peut utiliser le mot incertitude sans le galvauder.
07:44Ce n'est pas ce que vont donner les élections.
07:46On ne comprend pas très bien les programmes économiques.
07:48On ne connaît pas la réaction des marchés, le cas échéant.
07:51Et on sait que dans le passé, y compris récent, le marché a pu se reprendre dans sa réaction.
07:55Pensez au Brexit, pensez aux élections de Donald Trump.
07:59– C'est souvent un argument de dire que le marché arrive à absorber des choses
08:02dont on n'aurait pas pensé qu'il aurait pu finalement s'en accommoder.
08:05Est-ce que du coup, on peut s'attendre à ce que le 8 juillet, le marché reprenne sa route
08:10ou en tout cas, intègre la nouvelle donne, quelle qu'elle soit ?
08:13– Peut-être, peut-être pas. Très incertain.
08:15– Très définie sur l'incertitude.
08:17– Et là, pour le coup, on peut vraiment parler d'incertitude.
08:20Une grande incertitude sur des événements qui ne sont pas anodins.
08:24On parle de la deuxième économie de la zone euro,
08:26un marqueur de sentiment pour les marchés, un pays cœur,
08:30en particulier sur le marché des taux d'intérêt.
08:32On est quand même sur une chaîne d'événements qui attire l'attention.
08:35Et face à ces incertitudes, effectivement, pas beaucoup de dislocations.
08:38Regardez le marché actions. Effectivement, la France a un peu sous-performé.
08:42Le CAC a un peu corrigé. Le CAC avait énormément sur-performé
08:46les mois et années précédents.
08:48Il avait tiré la performance de l'Europe vers le haut.
08:50On parle de 5% de correction, ce n'est pas excessif.
08:53À un moment où probablement le marché avait besoin un peu de respirer, de consolider.
08:57C'est un mot qui revenait souvent.
08:59Sur le crédit, vous regardez les spreads d'entreprises françaises.
09:04Les primes de risque payent les entreprises pour se financer.
09:07Il y a eu une sous-performance, mais qui est assez alignée
09:09avec la sous-performance du souverain.
09:11Il n'y a pas de risque spécifique crédit français aujourd'hui qui se matérialise.
09:15On va peut-être mettre quelques banques à l'écart, même si les banques reviennent.
09:20Mais globalement, au marché du crédit, il ne se passe pas grand-chose.
09:23Et effectivement, sur les taux d'intérêt souverains,
09:25on voit cet écartement du fameux spread Allemagne contre France.
09:29C'est ce que disait Stéphane, ça ne va pas très loin quand même.
09:32On a déjà vu ces niveaux-là dans l'histoire.
09:34Et puis, on regarde en relatif à l'Allemagne, mais en absolu, les taux ont baissé.
09:38Dans un scénario où les déficits doivent exploser si un tel est élu,
09:45si tel programme économique est appliqué,
09:48aujourd'hui, le marché n'a pas eu une réaction excessive vis-à-vis de ce scénario-là.
09:51Les taux ont baissé, mais l'histoire qu'on lit depuis dix jours,
09:53c'est qu'il y a eu un stress sur la dette française.
09:55Puis ensuite, la dette allemande est devenue encore plus attractive
09:57qu'elle ne l'était avant par rapport à la dette française.
09:59Effectivement, on parle de la France, un pays cœur pour l'instant,
10:03en tout cas au sein de l'Union européenne.
10:06Est-ce qu'il y a un risque sur la capacité de la France à se financer à moyen terme, par exemple ?
10:12Aujourd'hui, le marché ne l'affiche pas, ce risque.
10:14Avec des taux qui sont stables, voire même en faible baisse.
10:17Ils sont certes aujourd'hui plus élevés en relatif aux autres.
10:20Portugal est au même niveau, l'Allemagne est maintenant à 75 points de base.
10:24Mais en absolu, les taux restent bas historiquement, restent stables sur une période courte.
10:31Donc, le marché aujourd'hui n'a pas l'air de suggérer qu'il puisse y avoir une crise de la dette.
10:36Alors, ça tombe bien, on n'en sait rien.
10:38Mais en investisseur, quand vous avez beaucoup d'incertitudes d'une part,
10:43et finalement assez peu de primes face à cette incertitude,
10:47assez peu de décote pour investir,
10:49vous avez plutôt envie d'attendre et plutôt envie de faire le pari
10:52que peut-être dans les semaines qui viennent,
10:54on va avoir davantage d'épisodes de volatilité, davantage de nouvelles.
10:58On va peut-être y voir un peu plus clair sur les sondages,
11:01sur les programmes économiques, sur les perspectives de déficit.
11:04Et dans cette volatilité, peut-être verrons-nous enfin de vraies dislocations qui justifieront de déployer.
11:09On entend des gérants nous dire qu'ils se séparent de leur dette française à court terme.
11:16Ça va dans le sens de ce que vous nous racontez ?
11:19Ou c'est une réaction un petit peu plus stressée ?
11:24Pas forcément, mais en tout cas une réaction un petit peu plus radicale
11:27face à la situation qu'on décrit actuellement ?
11:29On voit des ajustements, effectivement.
11:31D'ailleurs, beaucoup de ces acteurs qui ont sous-pondéré un petit peu la dette française sont étrangers.
11:35On fera ce qu'on voudra de cette information.
11:38On l'a vu aussi sur les banques davantage, sur le marché actions, un petit peu sur le marché du crédit aussi.
11:43On voit qu'il y a un rééquilibrage du risque vis-à-vis de la France.
11:47Encore une fois, dans cette incertitude, on a envie de recalibrer.
11:50Mais encore une fois, je reviens sur cette première intuition,
11:53pas de mouvement majeur à constater.
11:56Encore une fois, à un moment où les marchés avaient très bien performé,
12:00avaient sûrement besoin de consolider.
12:02Donc ça n'engage à rien pour la suite.
12:04Mais aujourd'hui, il n'y a pas encore matière à sonner les cloches
12:07et à être agressif dans une allocation, dans un sens ou dans l'autre.
12:12Julien Kithreber, pour reposer le sujet dans un contexte un petit peu plus global,
12:17toujours sur ce sujet, marché obligataire européen face à un risque politique français,
12:23dans un contexte quand même, de lutte contre l'inflation en zone euro,
12:26avec une BCE qui, pour la première fois face à la Fed, a décidé de baisser ses taux.
12:36Est-ce que ça vient rajouter une donne supplémentaire sur une économie européenne qui repartirait ?
12:46Ou ça reste deux histoires différentes qui n'ont pas de lien forcément entre elles ?
12:52Je pense qu'effectivement, il va y avoir un effet récessif.
12:56C'est évident, puisqu'il va y avoir un peu d'attentisme dans les prochaines semaines,
13:00du côté des entreprises, ne serait-ce que pour investir.
13:02Ça paraît être une évidence.
13:05Le deuxième point, ce qui est important, c'est pourquoi le marché ne panique pas.
13:09Quand il regarde dans le rétroviseur, il a vu ce qui s'est passé dans d'autres pays,
13:13que ce soit en Italie, en Espagne ou autres.
13:16Et finalement, même en Grèce, Tsipras a mis un peu plus de temps à rentrer dans le rang.
13:22Mais ce qu'on a vu globalement, c'est que tous les mouvements très populistes,
13:25avec des problèmes économiques assez agressifs, ont dû revenir à la raison, tout naturellement.
13:32Et là, aujourd'hui, je dirais que le principal garde-fou, entre guillemets,
13:36ça va être les marchés financiers plus que les institutions.
13:39Ça peut être un peu surprenant dans une démocratie.
13:42Mais en tout cas, c'est une réalité.
13:45Exactement.
13:47Et on le voit d'ailleurs dans le discours du RN.
13:50On a un discours qui se pondère un petit peu sur la partie économique, sur la retraite.
13:55On dit oui, on va voir, pas forcément tout de suite.
13:58Marché électricité, bon, il y a des petits pas à gauche, des petits pas à droite.
14:01Pas très très clair sur ce qu'ils veulent faire réellement.
14:04Donc on voit que globalement, le discours, en tout cas,
14:08ils sont en train de se rendre plus comme un parti de gouvernement.
14:13Et donc, ils sont en train de basculer un petit peu.
14:16Et du côté de l'extrême gauche, on le sait,
14:18les filles, évidemment, ont un programme très agressif.
14:20Mais ça reste une coalition avec des mouvances un peu différentes.
14:24Donc une difficulté pour eux.
14:26Donc finalement, le sujet RN, finalement, les gens se disent, bon, c'est pas si mal.
14:30D'ailleurs, le Wall Street Journal le disait très bien.
14:32Donc c'est intéressant de voir la vision américaine.
14:34Donc finalement, le discours, ils n'étaient plus anti-européens,
14:37même s'ils veulent changer les choses.
14:39Donc tout ça fait qu'ils rentrent un peu plus dans les clous, entre guillemets.
14:42— Et donc que ça crée moins de stress sur les marchés, d'un point de vue financier.
14:44— Oui. Et puis le pire, c'est quoi ?
14:46C'est le gouvernement technique, comme on a eu en Belgique.
14:48Bon, ça a pu durer quelques mois.
14:50Alors effectivement, on a des réformes de structure à faire,
14:52puisqu'on rentre dans des déficits excessifs au niveau de l'Europe.
14:56Mais tout ça, finalement, est en train de passer...
14:59En tout cas, du point de vue du marché, il y a un peu de réaction sur réaction.
15:03Mais on va attendre de voir ce que donnent les élections.
15:05Et puis l'application réelle des programmes, qui, à n'en pas douter,
15:09seront assez éloignées des promesses électorales.
15:11— Donc quand vous regardez effectivement la situation,
15:13vous la comparez finalement à d'autres moments,
15:15que ce soit l'élection de Trump aux États-Unis,
15:18ou Mélanie, effectivement, l'arrivée au pouvoir de Mélanie en Italie,
15:21où finalement, il y avait un stress avant que ça arrive.
15:23Et le jour où c'est arrivé, on s'est rendu compte
15:25qu'on arrivait économiquement à intégrer cette nouvelle donne
15:28et qu'il n'y avait pas de plus grand stress à avoir, si je comprends bien.
15:31— Bah, ce que je veux dire, c'est qu'on va pas résoudre les problèmes de déficit que l'on a.
15:34Ça, c'est très clair, parce que d'un point de vue électoral, c'est pas possible.
15:37Donc j'ai envie de dire qu'on va continuer comme on faisait auparavant.
15:39— D'accord.
15:40— Est-ce qu'on va accélérer autant que ce que les programmes disent ?
15:43On n'y croit pas du tout.
15:45Après, il faudra évidemment qu'ils donnent quelque chose quand même,
15:48puisqu'ils se sont avancés.
15:50Et puis de toute façon, ils ont besoin de la BCE.
15:53S'il y a de la détention sur la dette et qu'on demande l'aide de l'Europe,
15:56on pourra pas dire en même temps on ouvre les vannes et on dépense comme on veut.
15:59C'est assez intéressant aussi.
16:01Il y a la réunion à venir au niveau européen,
16:03où les Allemands s'opposent à la mission d'une dette commune
16:05pour le financement notamment de la défense européenne.
16:08Donc on voit quand même que ça crée quand même des situations
16:11un peu d'attentisme à ce niveau-là.
16:14Voilà. Bon, je dirais que la plus mauvaise nouvelle,
16:16c'est que ça veut dire que d'un point de vue économique,
16:18en tout cas pour la France, ça veut dire que les prochains mois
16:20vont être relativement calmes.
16:22Bon, c'est l'été, certes.
16:24Mais ce sera encore plus calme, certainement,
16:26en termes de décision d'investissement.
16:28— Je pense que, si je peux me permettre,
16:30il faut pas en revanche sous-estimer non plus l'importance des événements en cours.
16:34C'est-à-dire que cette thématique des déficits, de la dette galopante,
16:37c'est une thématique qui existait depuis un certain temps,
16:39qui était dans l'esprit des investisseurs.
16:42Les dynamiques de déficit ne sont pas bonnes.
16:45La France, en particulier, rentrait dans cette séquence électorale
16:48en position de faiblesse.
16:50Le deuxième déficit de la zone euro.
16:52Je crois que c'est le troisième ou quatrième
16:54en termes de ratio de dette sur PIB.
16:56Une dégradation de la note la semaine précédant les élections.
16:59Donc il y avait déjà une fébrilité vis-à-vis de cette thématique.
17:02Et évidemment, elle est renforcée par les événements actuels.
17:05Le marché s'interroge, les investisseurs s'interrogent.
17:08Dans quelles mesures serons-nous en capacité d'absorber
17:12tous ces nouveaux déficits, de nouvelles émissions ?
17:15C'est une conversation aussi qui a lieu et qui aura de plus en plus lieu,
17:19évidemment, aux États-Unis.
17:21La question va se poser en des termes très crus.
17:24Les deux parties semblent vouloir s'orienter vers des politiques dépensières
17:29qui laisseraient là aussi filer les déficits.
17:32Et donc on s'interroge sur cette capacité du marché
17:35à continuer à absorber ces déficits.
17:37C'est un vrai risque.
17:39Et potentiellement, sur les taux d'intérêt,
17:41un risque qui pourrait avoir des impacts long terme.
17:43Donc une incertitude. Le pire n'est pas certain.
17:45Effectivement, l'histoire a tendance à rassurer.
17:47Mais il y a un scénario aussi qui se profile
17:49où on pourrait avoir un petit peu de mouvement sur les taux d'intérêt.
17:52Moi, je suis un peu plus optimiste.
17:54Stéphane Déo, vous nous parliez tout à l'heure, effectivement,
17:57de face à une récession.
17:59Il y a deux histoires.
18:00Il y a l'histoire allemande ou l'histoire italienne.
18:02Mélanie était plutôt...
18:04Certains... Enfin, certains...
18:06On peut lire globalement que...
18:08Deux choses, finalement, sur la situation italienne.
18:10On peut lire...
18:12Regardez, ce n'est pas si grave.
18:14Les marchés, finalement, ont intégré.
18:16Et de ce que je comprends de ce que vous nous avez dit
18:18il y a quelques minutes, c'est que ce n'est pas non plus une belle histoire.
18:21Il faut intégrer qu'on va se financer plus cher.
18:23Et que globalement, ça devient une situation plus complexe
18:25pour un gouvernement.
18:27Alors moi, je n'aime pas trop le parallèle avec Mélanie.
18:29Parce que je pense qu'il y a deux énormes différences.
18:31La première différence, c'est que...
18:33Alors, on peut...
18:35On a le droit de ne pas être d'accord avec Mélanie.
18:37Mais sur le plan purement économique,
18:39elle n'a jamais eu un programme économique...
18:44J'allais dire délirant. Ce n'est peut-être pas le terme.
18:46Mais elle a toujours eu un programme économique
18:48très orthodoxe.
18:50Et nous, on l'avait écrit.
18:51En fait, j'étais dans une autre entreprise à l'époque.
18:53On disait, écoutez, vous pensez ce que vous voulez
18:55de la ligne politique.
18:57Mais d'un point de vue strictement économique,
18:59il n'y a pas de problème.
19:01Son conseiller économique, alors je suis désolé,
19:03son nom m'échappe, mais c'est un ancien du FMI
19:05qui est très carré, etc.
19:07Et quand elle est arrivée au pouvoir,
19:09on sait que Draghi est resté
19:11la pièce à côté.
19:13Il lui a tenu la main, l'a aidé, etc.
19:15Donc, ça n'a rien à voir
19:17avec l'option française.
19:19Et le deuxième point, c'est que Mélanie a toujours
19:21été pro-européenne.
19:23Je rappelle qu'elle ne siège pas dans le même groupe
19:25parlementaire que le RN
19:27à Bruxelles.
19:29Donc, une des premières choses
19:31qu'elle a faites, c'est aller à Bruxelles et dire
19:33mais on est d'accord, etc.
19:35Donc, il y a eu une solidarité européenne.
19:37J'ai bien compris que
19:39le RN ne parle plus de sortie
19:41de l'euro et autres...
19:43Il veut insérer de l'AFD
19:45en Allemagne.
19:47Mais bon, ça fait quand même 20 ans
19:49qu'ils vomissent sur Bruxelles, sur la BCE.
19:51S'il y a un problème,
19:53je ne suis pas convaincu que le filet de sécurité
19:55dont a bénéficié l'Italie
19:57soit aussi facile à déclencher pour la France.
19:59Donc, il faut faire
20:01très attention, je pense, au parallèle.
20:03Ce n'est pas du tout le même animal
20:05qu'on a en France
20:07par rapport à Mélanie.
20:09Donc, voilà.
20:11Je suis plutôt du côté des pessimistes.
20:13Je pense qu'il y a
20:15un scénario central qui est un peu celui
20:17que vous décriviez.
20:19Finalement, il n'y a pas grand-chose qui se passe.
20:21Il n'y a rien à gagner. Dans ce cas-là,
20:23il n'y a rien à gagner avec la tête française.
20:25Et puis, il y a quand même quelques scénarios alternatifs
20:27qui sont beaucoup moins sympathiques.
20:29Donc, en gros, c'est un peu comme
20:31quand je joue avec mes enfants.
20:33Soit je ne gagne pas, soit je perds.
20:35Et là, c'est exactement le même principe.
20:37C'est soit on a le meilleur scénario possible
20:39et on n'a rien à gagner,
20:41soit il y a des scénarios alternatifs.
20:43Alors, je ne sais pas avec quelle probabilité.
20:45Et alors là, il y a beaucoup à perdre.
20:47Et dit autrement, pour compléter ce que vous dites,
20:49il faut une prime pour ce risque.
20:51Qui n'existe pas aujourd'hui.
20:53Elle n'est pas évidente,
20:55selon nous, en tout cas.
20:57Julien Kistrebère,
20:59que dire face effectivement à ce constat ?
21:01Si je reprends l'analogie
21:03où je ne gagne pas, où je perds.
21:05Il y a un scénario
21:07aujourd'hui où en France, quand même,
21:09on peut être un petit peu plus optimiste
21:11sur le marché obligataire, sur le marché action ou autre ?
21:13Ça dépend de comment on parle.
21:15Si l'idée, c'est de dire est-ce qu'il faut acheter de la dette française,
21:17j'ai l'expérience qu'il n'y a pas forcément
21:19de raison spécifique de le faire.
21:21Après, il y a des acheteurs naturels
21:23qui s'allègent un peu pour certains,
21:25mais qui, de toute façon, reviendront un moment ou un autre.
21:27Donc là-dessus, je n'ai pas d'inquiétude particulière.
21:29C'était plus par rapport,
21:31je dirais, à la baisse du CAC 40,
21:33par exemple, ou les grosses valeurs
21:35très internationales.
21:37Évidemment, celles qui sont très locales
21:39ou qui ont des actifs
21:41sur lesquels on parle de nationalisation,
21:43évidemment, il faut être prudent.
21:45Mais globalement,
21:47effectivement,
21:49après, ça dépend aussi de ses positionnements.
21:51C'est vrai que nous, on avait des allocations
21:53qui étaient très US, très peu de France.
21:55Donc, du coup, on n'a pas subi
21:57ce mouvement-là.
21:59On est plutôt à se dire à quel moment
22:01on rééquilibre un petit peu
22:03cette grosse sous-pondération sur la France.
22:05D'accord. À quel moment, on considère
22:07qu'il y a des opportunités quelque part ?
22:09Exactement. C'est aussi, je pense,
22:11qu'on est tous biaisés.
22:13C'est vrai que,
22:15n'en ayant pas ou très peu,
22:17on se dit à un moment,
22:19il y a peut-être quelque chose à faire
22:21sur certains titres qui ont bien corrigé.
22:23Justement, quand on revoit un CAC 40
22:25qui, la semaine suivante,
22:27l'annonce d'une délection législative
22:29anticipée qui se défaite
22:31sa performance d'ici le premier mois de l'année,
22:33on ne se dit pas, tiens, effectivement,
22:35c'est peut-être une zone d'opportunité.
22:37On attend quand même, on reste encore un petit peu
22:39dans l'observation.
22:41Je suis optimiste B.A.
22:43Et tout de suite !
22:45Il faut être clair là-dessus.
22:47Je dis juste qu'il y a des choses
22:49qui peuvent interpeller.
22:51Je prends l'exemple d'un Saint-Gobain
22:53qui perd 10-15 %.
22:55Évidemment, ils ont une activité en France
22:57mais il n'y a pas de risque de nationalisation.
22:59Le groupe est bien diversifié.
23:01Il y a peut-être des choses à garder.
23:03C'est vrai que je n'irai pas forcément sur des small caps
23:05pures françaises parce que là,
23:07il y a plus l'effet récessif qui peut jouer.
23:09Mais je dirais que d'une manière générale,
23:11oui, je pense qu'il va falloir surveiller
23:13parce qu'il va y avoir des points d'entrée
23:15sur certaines valeurs.
23:17Si on va voir un petit peu ce qui se passe
23:19du côté des Etats-Unis, Raphaël Thuyn.
23:21Quand on parle des Etats-Unis, on parle du Nasdaq.
23:23Quand on parle du Nasdaq, on parle de sept valeurs
23:25et on parle notamment d'une valeur,
23:27Nvidia, qui a pas mal corrigé
23:29ces derniers jours. Bon, là, effectivement,
23:31on constate un petit rebond à l'ouverture
23:33mais qui a pas mal corrigé mais qui reste sur des niveaux
23:35absolument stratosphériques.
23:37Donc quand on corrige de 13%, on perd
23:39430 milliards d'euros de valorisation.
23:41Quelle est l'histoire qu'on nous raconte là ?
23:43C'est logique, les montants sont astronomiques
23:45mais ça reste finalement un parcours assez logique
23:47ou peut-être que derrière, ça nous dit
23:49c'est trop concentré
23:51ou on a voulu aller absolument
23:53sur l'intelligence artificielle et maintenant, on commence
23:55à regarder un petit peu plus où on veut aller.
23:57Est-ce qu'on nous dit c'est trop haut ? Est-ce que ça se dit, ça,
23:59sur les marchés ? Comment est-ce que vous analysez
24:01cette séquence des trois derniers jours, Raphaël Thuyn ?
24:03Oui, c'est intéressant. Là, il se passe quelque chose
24:05d'intéressant. C'est évidemment très important.
24:07Le facteur IA, il a tiré
24:09les marchés vers le haut. On ne peut pas
24:11surestimer l'importance
24:13de ce facteur IA.
24:15Dans les indices, il est très représenté, évidemment
24:17et en particulier Nvidia qui est aujourd'hui
24:19une très grande entreprise.
24:21Et puis il était même dans toutes les publications
24:23de résultats, on n'avait pas une stratégie
24:25qui ne mentionnait pas le terme Gen AI
24:27ou IA, tout simplement.
24:29Donc c'est un facteur qui tire le marché.
24:31Il a reconnu des performances absolument
24:33remarquables sur les derniers mois, les dernières années
24:35maintenant. Et la question va se poser
24:37au deuxième semestre, à ces niveaux de performance
24:39et ces niveaux de valorisation,
24:41qu'en est-il pour l'avenir ?
24:43Sommes-nous sur des points trop élevés ?
24:45Allons-nous assister à une rotation ?
24:47Aujourd'hui, la performance du marché
24:49est très étroite autour de ce
24:51facteur tech IA momentum,
24:53appelons-le.
24:55Va-t-on voir finalement une diversification
24:57de ce leadership vers d'autres
24:59valeurs, peut-être plus de value, etc.
25:01Donc ça, c'est vraiment la clé peut-être du second semestre,
25:03en tout cas une des clés.
25:05On a parlé d'élections, d'inflation économique,
25:07il y a aussi celle-là.
25:09C'est vrai qu'on est tous très
25:11attentifs à ce qui se passe sur le marché autour
25:13de Nvidia. C'est vrai que ces derniers jours,
25:15à l'exception d'aujourd'hui,
25:17on a vu cette rotation.
25:19On a commencé à avoir des prises de profit sur Nvidia,
25:21un moment où effectivement
25:23les valorisations ne sont pas peu chères.
25:25La performance a été remarquable.
25:27Et on est en droit de s'interroger
25:29sur la possibilité que cette performance
25:31et ces niveaux de valorisation
25:33perdurent sur la durée.
25:35Imaginez qu'effectivement, il y a eu
25:37un phénomène épisodique de marché
25:39très fort. En quelle mesure ce type
25:41de performance et de valorisation
25:43est soutenable sur la durée ? On s'interroge.
25:45Et c'est vrai que ce facteur IA,
25:47il est incontournable. C'est une méga
25:49tendance. Il faut s'y exposer.
25:51Il y a probablement consensus sur le sujet.
25:53La question, c'est comment s'y exposer ?
25:55Et est-il
25:57en train potentiellement de s'essouffler ?
25:59On sait que l'IA, ça a été un gros
26:01facteur de dépense d'investissement
26:03pour les entreprises en général et en particulier
26:05les grosses techs.
26:07Ça n'a pas été pour l'instant vraiment un facteur
26:09de productivité. Donc on est
26:11encore sur une dynamique qui est assez
26:13naissante finalement autour de l'IA.
26:15On sait que ces grosses techs et ces grandes entreprises
26:17ont beaucoup dépensé sur l'IA. On commence
26:19même à entendre qu'elles ont peut-être surinvesti.
26:21Aujourd'hui, il y a des
26:23conversations autour du fait que
26:25beaucoup de ces puces qui ont été achetées
26:27chez NVIDIA ne sont pas en utilisation
26:29parce qu'il n'y a plus de place.
26:31NVIDIA songe maintenant
26:33à se diversifier vers d'autres
26:35activités, s'entend que potentiellement
26:37le vent pourrait tourner.
26:39On s'interroge peut-être
26:41à court terme sur cette idée que
26:43bien que ce soit une méga tendance long terme
26:45et qu'il faut en avoir sur le portefeuille,
26:47on pourrait atteindre peut-être un plateau
26:49ou en tout cas avoir une accalmie
26:51sur ce front-là.
26:53Dans ce que vous nous dites,
26:57la tendance sur NVIDIA
26:59donne un peu le là sur la méga tendance.
27:01On pourrait se dire aussi que ça va déconcentrer
27:03peut-être un petit peu pour aller vers d'autres valeurs.
27:05Si je comprends bien, globalement,
27:07ce qui se passe sur NVIDIA donne le là sur le reste
27:09des entreprises exposées
27:11sur le sujet IA aujourd'hui.
27:13C'est un marqueur de sentiment et aujourd'hui
27:15la profitabilité de l'IA
27:17se fait à travers le hardware,
27:19la production de puces.
27:21C'est là où l'activité se trouve
27:23en termes de services, en termes de logiciels,
27:25en termes encore une fois d'applications
27:27concrètes au quotidien
27:29des entreprises. On commence à avoir
27:31des exemples, mais il est rare d'être sur
27:33des conférences
27:35téléphoniques d'annonces de résultats
27:37où on voit concrètement l'impact de l'IA
27:39sur telle et telle entreprise ou telle et telle
27:41profitabilité.
27:43Aujourd'hui, cet impact, clairement, il est centré
27:45sur ces entreprises qui produisent
27:47ces processeurs
27:49et ces puces. On n'a pas encore
27:51vu vraiment d'élargissement
27:53sur d'autres secteurs d'activité
27:55et dans ces conditions
27:57à des niveaux de valorisation qui sont élevés,
27:59peut-être que le marché commence à se poser
28:01des questions. Ça va être un
28:03facteur très important pour le second semestre.
28:05Encore une fois, il a tiré le marché
28:07vers le haut. Il est très représenté
28:09dans les indices, très représenté
28:11dans les ETF qui sont eux-mêmes présents
28:13dans beaucoup d'allocations.
28:15Si demain on devait voir un mouvement
28:17en sens inverse, on verra.
28:19Ce serait impossible.
28:21Ce serait possible, on l'a vu
28:23dans l'histoire.
28:25Le mot qui fait peur
28:27chez Nvidia, c'est peut-être Cisco.
28:29Vous vous souvenez peut-être,
28:31au moment de la bulle Internet,
28:33l'action Cisco, qui lui-même
28:35était un fournisseur
28:37pour cette méga tendance Internet,
28:39avait fait un aller-retour assez spectaculaire.
28:41On n'en est évidemment pas là,
28:43mais c'est dans tous les esprits
28:45un facteur à suivre pour le second semestre.
28:47Stéphane Déo, il y a effectivement
28:49le parcours à court terme
28:51d'une valeur, Nvidia, et la méga tendance
28:53à long terme. Comment est-ce qu'on intègre les deux
28:55en complément de ce que nous a déjà dit Raphaël ?
28:57Je vais probablement
28:59redire ce que Raphaël a dit
29:01avec différents mots. Je pense qu'il y a
29:03deux sujets qu'il faut séparer.
29:05Le premier, c'est Nvidia,
29:07tout simplement. On a fait beaucoup
29:09de travail. Vous savez qu'Nvidia
29:11dessine des puces, mais ne les produit pas.
29:13C'est TSMC qui les produit.
29:15Ils n'ont pas d'usine,
29:17en fait.
29:19TSMC a besoin de
29:21composantes qui le sourcent ailleurs,
29:23etc. On a regardé toute la chaîne.
29:25Il y a beaucoup de choses qui se font,
29:27en particulier à Taïwan et en Corée,
29:29mais pas uniquement.
29:31Tous les indicateurs
29:33convergent vers l'idée que
29:35la production va augmenter, que la demande est là,
29:37etc. On a ce problème
29:39récurrent depuis deux ans,
29:41où on dit que Nvidia, c'est cher.
29:43Ils ont beaucoup cru, mais on arrive à un plateau.
29:45Je pense que le plateau
29:47n'est pas là. Il sera
29:49dans un an. Il y a encore
29:51beaucoup de jus sur Nvidia.
29:53Entre parenthèses, je suis
29:55obligé de préciser que je suis actionnaire
29:57d'Nvidia.
29:59Hier, je n'étais pas très content.
30:01Vous avez dit ça de près.
30:03Vous avez dit 140%
30:05depuis le début de l'année. Finalement, on ne s'en sort pas si mal.
30:07Je pense que
30:09sur Nvidia, on reste
30:11très constructif parce
30:13qu'ils viennent de sortir
30:15de nouvelles puces qui sont encore plus puissantes
30:17que les précédentes. La demande est là.
30:19Il y a encore quelques trimestres
30:21qui sont très bons. Les valos
30:23sont effectivement élevés
30:25en spot, mais si
30:27on met des taux de croissance assez élevés,
30:29on tombe sur
30:31des valos fin d'année, début d'année prochaines
30:33qui sont tout à fait raisonnables.
30:35Pour nous, il y a encore du jus.
30:37Après, il y a l'autre
30:39sujet qui est la monétisation de l'IA.
30:41Pour moi, il y a
30:43un énorme sujet. Prenez Google
30:45par exemple. Google vous dit
30:47que vos publicités vont être
30:493 fois, 5 fois, 10 fois plus efficaces.
30:51Cela ne veut pas dire que vous allez dépenser
30:533 fois, 5 fois ou 10 fois plus de publicités.
30:55Vous dépensez autant.
30:57Si vous donnez de la publicité sur Google,
30:59vous allez être plus efficients,
31:01mais Google ne va pas gagner plus d'argent.
31:03Par contre, ils ont des milliards
31:05d'investissement de l'autre côté.
31:07Il y a une question
31:09de captage de la valeur ajoutée
31:11par les sociétés
31:13qui fournissent de l'IA. L'autre exemple,
31:15c'est Microsoft qui vous propose Copilot.
31:17Je crois que c'est 50 dollars par an.
31:19Copilot, si vous l'utilisez bien,
31:21ça va m'économiser plusieurs
31:23journées de travail, si ce n'est plus par an.
31:25Sur un salaire
31:27d'un cadre
31:29où vous allez économiser des journées
31:31ou des semaines de travail,
31:33Microsoft arrive à capter 50 dollars,
31:35ce qui n'est quasiment rien.
31:37Là aussi, vous avez un investissement
31:39en IA qui est colossal
31:41et la monétisation est microscopique.
31:43Je pense qu'à un moment donné,
31:45il peut y avoir un sujet,
31:47mais c'est vraiment
31:49deux sujets différents. On peut
31:51rester optimiste sur NVIDIA
31:53parce que la tendance est là
31:55et être dubitatif sur la monétisation
31:57in fine de l'application
31:59de l'IA.
32:01Deux sujets, monétisation et valorisation.
32:03Un petit mot sur les valorisations.
32:05Je reprends ce que vous disiez
32:07Stéphane Déo, valorisations qui sont hautes
32:09sauf si on se projette sur le potentiel
32:11de la valeur.
32:13Comment est-ce que vous analysez ça
32:15aujourd'hui ? Comment est-ce que vous voyez
32:17cette séquence NVIDIA qui, lorsqu'elle arrive
32:19tout en haut,
32:21première capitalisation boursière mondiale,
32:23redescend de beaucoup
32:25parce qu'on était arrivé très haut,
32:27à 13%. Comment est-ce que vous
32:29analysez ça ? Vous qui nous le disiez tout à l'heure,
32:31vous êtes beaucoup plus investi aux Etats-Unis qu'en France
32:33à l'heure actuelle. C'est une respiration
32:35tout simplement pour l'instant. 13% c'est une respiration ?
32:37Quand on a un tel niveau de volatilité,
32:3913% c'est une respiration.
32:41Tout est relatif.
32:43Je ne pense pas que ça change grand-chose.
32:45Sur le sujet de NVIDIA, il est assez simple.
32:47C'est une valeur cyclique
32:49qui est le bon segment
32:51en monopole avec du pricing power.
32:53Il y a des gens en face qui ont des gros moyens
32:55et qui achètent tout ce qui arrive
32:57sur le marché.
32:59La vraie question, c'est combien de temps le cycle dure ?
33:01Sur la demande, à priori, il n'y a pas de sujet.
33:03L'autre sujet, c'est la concurrence.
33:05Est-ce qu'elle va émerger un jour ? Oui, non.
33:07Pour l'instant, on voit qu'ils sont en retard.
33:09Ils sont tous en train d'investir dessus,
33:11même leurs principaux clients, Google, Microsoft,
33:13eux-mêmes investissent sur le développement
33:15de puces pour l'IA également.
33:17Pour l'instant, on ne voit rien émerger
33:19qui pourrait changer
33:21la structure du marché
33:23pour les prochains trimestres.
33:25Le sujet monétisation qui a été évoqué
33:27à court terme ne viendra pas
33:29réduire des potentiels investissements ?
33:31Non, parce que les acheteurs ont tellement
33:33de cash flow de toute façon et ils veulent
33:35prendre le marché, ils investiront.
33:37J'y crois peu au fait qu'ils reculent.
33:39Le vrai sujet, c'est s'il y a des alternatives
33:41et ils en veulent, ça c'est clair.
33:43Ils cherchent des alternatives.
33:45Pour l'instant, ils n'en ont pas.
33:47Mais,
33:49Nvidia, c'est quand même une société.
33:51Il y a eu la même histoire
33:53sur les crypto-monnaies à un moment.
33:55Normalement, sur le titre, ça s'est un peu effondré.
33:57Je n'osais pas faire le parallèle,
33:59mais certaines sociétés comme Facebook ont changé
34:01de nom pour le metaverse,
34:03se sont appelées Meta et on nous a expliqué
34:05que finalement, il y avait peu d'usages
34:07réels, en tout cas à court terme, même si
34:09maintenant, on en trouve effectivement de manière
34:11réelle.
34:13C'est deux sujets différents.
34:15Il y a de l'usage, ça c'est clair.
34:17Il y a cette crainte de la monétisation,
34:19mais sur Nvidia, à court terme,
34:21je me rappelle que j'en avais parlé il y a quelques temps,
34:23j'avais dit que c'était un peu comme les chercheurs d'or.
34:25Est-ce que vous achetez les mines d'or ?
34:27Ceux qui vont proposer des solutions d'IA
34:29ou les vendeurs de pelle et de pioche.
34:31Nvidia, c'était le vendeur de pelle et de pioche
34:33en l'occurrence.
34:35C'était effectivement la bonne pioche.
34:37Pour jouer à la thématique.
34:39Pour moi, tant qu'il n'y a pas
34:41de vraie solution concurrente qui arrive,
34:43il n'y a pas de sujet. Le problème, c'est que le jour
34:45où ça va arriver,
34:47on parlait de respiration et de volatilité
34:49du titre, ça fera très mal.
34:51S'il y a un de leurs gros clients
34:53qui annonce qu'ils sont en capacité
34:55de s'auto-fournir,
34:57les prix qu'on multiplie par X,
34:59forcément, ça va être
35:01un peu plus compliqué. Parce que l'histoire de la progression,
35:03c'est quand même une énorme progression des résultats.
35:05C'est ça aussi.
35:07Face à une méga-tendance, le plus gros risque pour Nvidia,
35:09c'est une structuration du secteur, quelque part ?
35:11C'est qu'on passe d'un marché
35:13en monopole avec
35:15des clients qui sont en capacité de produire
35:17une partie eux-mêmes. Et vu ce qu'ils
35:19dépensent, j'imagine qu'ils doivent dépenser un petit peu
35:21aussi en R&D en parallèle.
35:23Après, tout ça, on est dans la fiction.
35:25Mais c'est des sujets sur lesquels ils travaillent.
35:27Donc, on ne peut pas exclure que ça arrive un jour.
35:29Autre question, toujours
35:31sur ces marchés aux Etats-Unis
35:33ou ailleurs, d'ailleurs, Julien Kestreber.
35:35Aujourd'hui, quand on investit
35:37sur les marchés, qu'est-ce que vous regardez,
35:39vous, de manière générale ?
35:41On a forcément le prisme IA
35:43avant d'aller
35:45regarder d'autres secteurs d'activité, d'autres thématiques.
35:47Qu'est-ce que vous regardez, vous, de manière plus large ?
35:49C'est évident qu'on ne peut pas ne pas avoir
35:51de tech. C'est sûr. En tout cas,
35:53c'était dangereux de ne pas en avoir ces derniers temps.
35:55Plus globalement,
35:57je trouve
35:59que les cycliques sont toujours intéressantes
36:01à reprendre un petit peu avant les publications.
36:03On voit que les résultats
36:05des entreprises sont quand même
36:07globalement bons. On a un niveau d'inflation qui est
36:09totalement supportable pour elles en termes de hausse de prix.
36:11Pas de gros sujets
36:13sur les marges. Évidemment, il peut y avoir des problèmes
36:15de supply chain, comme sur Airbus.
36:17Mais plus globalement,
36:19on a quand même une économie qui
36:21se tient. D'ailleurs, on voit
36:23qu'on est très centré sur la France.
36:25On dit que les marchés sont très compliqués
36:27en ce moment. Si on a une vision
36:29un peu plus globale, ce n'est pas si compliqué que ça.
36:31Finalement,
36:33c'est sûr que si vous avez beaucoup de France
36:35et d'Europe, ça a secoué un petit peu.
36:37Mais sur les autres marchés,
36:39il n'y a pas eu de choses
36:41extrêmement négatives.
36:43Tout va bien pour l'instant.
36:45On a l'atterrissage en douceur aux Etats-Unis.
36:47Alors certes, ça ne veut dire pas de baisse
36:49de taux rapide. Mais d'un autre côté,
36:51les entreprises
36:53vivent assez bien dans cet environnement.
36:55Ce n'est pas un énorme sujet.
36:57On a effectivement des élections américaines
36:59qui arrivent, mais avec des gouvernements qui veulent
37:01dépenser plus. Certains qui veulent
37:03encore baisser les impôts,
37:05comme ils ont pu le faire lors de
37:07leur précédente élection.
37:09Si vous rendez 7% de résultats
37:11aux entreprises via des baisses d'impôts,
37:13ça ne fera que monter le marché.
37:15Donc, plutôt
37:17constructif.
37:19Donc, plutôt utiliser la
37:21volatilité pour renforcer
37:23en tout cas à bon compte, si on peut.
37:25Raphaël Thuin, qu'est-ce que vous regardez dans le marché
37:27actuellement qu'on n'a pas évoqué ou pas suffisamment
37:29évoqué ce soir ?
37:31Notre postulat de départ, c'est que déjà,
37:33sur l'inflation, elle va probablement mettre
37:35beaucoup de temps à descendre.
37:37Ce régime de taux d'intérêt dans lequel on est
37:39aujourd'hui, il est probablement parti
37:41pour durer, pour perdurer.
37:43C'est un nouveau régime de taux plus élevés.
37:47D'une part.
37:49Et puis, d'autre part, deuxième constat,
37:51c'est qu'à un moment où
37:53l'économie et la génération
37:55de profit et de résultats
37:57n'a cessé de surprendre par
37:59sa résilience, on estime qu'on
38:01commence à voir quelques signes qui peuvent
38:03penser que dans les mois qui viennent, on va avoir un certain
38:05ralentissement. Donc, un peu
38:07d'inflation qui continue de perdurer
38:09avec des taux élevés,
38:11des économies qui ralentissent et probablement
38:13cette capacité de générer
38:15une telle profitabilité qui sera
38:17moindre, ça va vraiment
38:19gouverner nos allocations. Alors, comment ça va
38:21les gouverner ? Le mot incontournable
38:23aujourd'hui dans les allocations, c'est l'obligataire.
38:25L'obligataire, il est de retour, je sais
38:27qu'on en parle tous beaucoup, mais c'est incontournable
38:29à les construire dans une
38:31allocation, un matelas de
38:33rendement où on va faire du portage
38:35sur des émetteurs
38:37de qualité. On est enfin payé sur l'obligataire
38:39pour investir sur des émetteurs de qualité.
38:41On peut toucher du 5, 6,
38:437, 8% parfois sur
38:45des émetteurs de qualité sur
38:47lesquels le risque de crédit, le risque de défaut
38:49sont contenus, on va dire.
38:51Ça, ça va nous intéresser. Ça peut constituer
38:53un matelas
38:55en termes d'allocation, un matelas de performance.
38:57Et puis ensuite,
38:59on va aller chercher des convictions
39:01sur des budgets
39:03de volatilité, on va dire un peu plus élevés.
39:05Sur l'obligataire, il y en a. On va parler
39:07des financières, même en ce moment où
39:09elles ont un peu décoté. On considère
39:11que la trajectoire pour les financières à long terme
39:13est intéressante. Sur les actions,
39:15on va s'intéresser à des
39:17poches de valorisation moindres. On va
39:19se méfier de ces grandes valorisations très
39:21élevées. On a effectivement
39:23des ensembles de marchés assez disparates,
39:25beaucoup de dispersion. Et au sein
39:27des grands indices, on a des poches de qualité
39:29à valorisation plus raisonnable.
39:31On va regarder des méga-tendances long terme.
39:33La tech, évidemment, en est une et il faut
39:35être investi. On regarde
39:37aussi l'Europe, qui n'est pas très chère, sur laquelle on a
39:39aussi des belles entreprises qui peuvent
39:41être aussi bénéficiaires de certaines méga-tendances
39:43long terme. Je fais court, mais voilà.
39:45Plutôt de l'obligataire et des budgets
39:47de convictions sur les actions.
39:49Stéphane Déo, même question. Qu'est-ce que vous regardez
39:51dans le marché aujourd'hui ?
39:53Moi, j'ai une formation
39:55d'économiste. Je vais commencer par
39:57un commentaire sur l'économie. Ce qui
39:59me choque beaucoup à l'heure actuelle, c'est que
40:01tous les économistes ont à peu près le même
40:03scénario en tête. Il n'y a plus vraiment de gros
40:05débats. Si vous vous souvenez, en octobre
40:07ou novembre, il y avait des gens qui vous disaient
40:09récession aux US, c'est sûr.
40:11Des gens très optimistes. Il n'y a plus ça.
40:13Tout le monde raconte une histoire,
40:15comme l'a dit Raphaël, de
40:17ralentissement, mais pas marqué.
40:19Il n'y a pas de gros paris
40:21macro à faire. Nous, on a
40:23un portefeuille où on a beaucoup
40:25de ce qu'on appelle des compounders, c'est-à-dire des
40:27grandes entreprises qui ont
40:29une croissance stable, etc.
40:31C'est une autre façon de faire du portage. On peut le faire
40:33avec de l'obligataire ou avec
40:35ce genre de gros paquebots
40:37qui montent doucement avec
40:39peu de volatilité.
40:41C'est le cœur du portefeuille. Après, on a plusieurs paris.
40:43On a la tech.
40:45Je suis désolé, ce n'est pas original.
40:47C'est un pari. C'est obligatoire.
40:49On a la tech.
40:51On a un pari sur le cuivre aussi.
40:53Il y a un vrai sujet de pénurie de cuivre.
40:55Comme d'habitude, on ne sait pas
40:57à quel moment le prix du cuivre va
40:59exploser, mais la demande n'arrête pas
41:01de progresser et l'offre
41:03ne peut pas progresser. Elle a plutôt tendance
41:05à baisser. Il y a un moment où l'effet ciseau
41:07va exploser.
41:09C'est un autre sujet.
41:11On a plusieurs valeurs chinoises aussi.
41:13La Chine va mal, je sais. Je suis au courant.
41:15Tout le monde est au courant.
41:17Ça va moins mal.
41:19Un peu mieux.
41:21Toujours très optimiste.
41:23On pense que le marché a pris la bonne
41:25thématique. Il faut mettre
41:27un discount sur les actifs chinois,
41:29mais comme souvent, le marché a poussé la
41:31thématique beaucoup trop loin.
41:33Surtout, il n'a pas été discriminant.
41:35Si vous allez chercher certains noms,
41:37vous avez des sociétés
41:39comme Pindodo, par exemple, dont on est
41:41actionnaire, 40% de croissance,
41:4310% de PE,
41:4510% de PE.
41:47Si vous regardez sur la cote française,
41:49vous avez des trucs qui ne bougent pas.
41:51Il y a des pricings
41:53qui sont vraiment aberrants.
41:55Pindodo, c'est
41:57la compagnie qui
41:59détient Temu,
42:01le site de vente
42:03en ligne.
42:05Il y a plusieurs thématiques comme ça qu'on greffe
42:07sur un cœur de portefeuille
42:09qui nous porte gentiment vers l'eau.
42:11On finira là-dessus.
42:13Merci beaucoup Stéphane Déo, merci beaucoup
42:15Christophe Robert, merci beaucoup Raphaël
42:17de nous avoir accompagné dans Planète Marché.
42:19Et on se retrouve nous tout de suite dans Marché Athème.

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