• il y a 6 mois
Écoutez le débat entre l'éditorialiste Nathalie Saint-Cricq, le directeur du "Point" Etienne Gernelle, et Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef de la revue de gauche "Regards".
Regardez L'invité de RTL Soir avec Julien Sellier du 24 juin 2024.

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Transcription
00:00RTL, Julien Cellier et Cyprien Cygne.
00:04Allez 19h42, les grands débats avec Étienne Gernel, Nathalie Saint-Cricq, Pablo, Pio Vivien.
00:09Nouveau grand débat maintenant autour du combat des chefs en quelque sorte à gauche.
00:13Une phrase de Jean-Luc Mélenchon a relancé le feuilleton au nouveau Front populaire.
00:17Moi j'ai l'intention de gouverner ce pays.
00:19Il y a un point sur lequel on est d'accord.
00:21C'est le groupe parlementaire le plus important qui présente le candidat à la primature.
00:26Ça peut être vous ?
00:27Évidemment, écoutez, il y a deux ans on a fait une campagne Mélenchon au Premier ministre.
00:31Je ne vais pas vous dire deux ans après, ah non pas moi, je ne m'élimine pas et je ne m'impose pas.
00:35Je pense que c'est une formule qui est assez respectueuse du collectif.
00:38Visiblement, ils ne sont pas si d'accord que ça.
00:41Marine Tondelier lui a répondu ce soir, la patronne des écolos était notre invitée il y a une heure.
00:45Jean-Luc Mélenchon a aussi toujours dit, je reprends ces mots, qu'il ne s'imposerait pas.
00:49Et comme d'autres ont dit au sein du Front populaire qu'ils ne souhaitaient pas que ce soit lui
00:53et que nous avons dit aussi tous ensemble que le Premier ministre de la France
00:57devrait être quelqu'un qui fasse consensus au sein de notre coalition,
01:00en réalité la fin de cette histoire était déjà écrite.
01:03Il ne peut pas être le Premier ministre de cette coalition.
01:05Je pense que c'était clair pour tout le monde.
01:07Voilà, mise au point des écolos.
01:10Fabien Roussel le communiste, Olivier Faure le socialiste,
01:13ont dit qu'on ne peut pas s'auto-proclamer Premier ministre aujourd'hui.
01:16Donc on sent que les alliés des insoumis veulent mettre les choses au clair à six jours des élections.
01:21On a quand même du mal à suivre Mélenchon parce que la semaine dernière il disait
01:24si vous ne voulez pas de moi Premier ministre alors je ne le serai pas.
01:27Pablo, c'est quoi ? Il ne peut pas s'en empêcher Jean-Luc Mélenchon ?
01:29Il ne peut pas, il ne veut pas, il ne sait pas rester dans l'ombre ?
01:32Non, moi je pense que sa stratégie profonde pour le Front populaire
01:37c'est de dire, écoutez, moi je suis bon, moi je ramène des voix.
01:40D'ailleurs ma stratégie, comme il l'a dit dans ses tavous ce week-end,
01:44eh bien elle a réussi à faire 9,9%.
01:48Donc c'était une bonne stratégie, donc ce que je dis c'est bien.
01:52Et donc je peux encore être utile à la gauche et dire que je vais être Premier ministre,
01:57ça va mobiliser des gens.
01:59Bon, le problème c'est que les autres partenaires de la gauche,
02:01les autres partenaires du Front populaire, n'ont pas l'air tellement d'accord.
02:05Et donc effectivement ça fait cafouillage, ça fait même gros gros cafouillage.
02:09Après, je vais vous dire, je pense que pour le peuple de gauche,
02:13ce n'est pas le premier problème.
02:15Et j'aimerais bien d'ailleurs que ce ne soit pas le premier problème pour les Français et les Françaises.
02:18C'est-à-dire que le premier problème pour les Français et les Françaises,
02:20et en premier lieu pour le peuple de gauche,
02:22ce n'est pas que l'extrême droite arrive au pouvoir.
02:24Je te montre Cyprien, mais je ne parle pas de toi.
02:26Cyprien à gauche, moi à d'autres.
02:28Il ne faut pas, il ne faut pas.
02:30Non mais l'électeur de gauche, il a besoin de savoir pour qu'il vote.
02:32Non, l'électeur de gauche, il ne veut pas que l'extrême droite arrive au pouvoir.
02:35Et je vais même vous dire, ce serait bien qu'il y ait plus de Français que juste la gauche
02:38qui ne veulent pas que l'extrême droite arrive au pouvoir.
02:40Et donc cette question du Premier ministre, franchement, on peut la repousser.
02:44On en parlait tout à l'heure.
02:46Vous disiez, Étienne, le réservoir de voix de la gauche dans ce pays,
02:49c'est à peu près la même chose à toutes les élections.
02:51Peu importe la participation, on est entre 30 et 35%.
02:53Grand grand maximum de votes à gauche,
02:56si on compte insoumis, communistes, écologistes, socialistes,
02:59qui ont fait le total des voix.
03:01Ça veut dire que ces voix ne sont pas extensibles.
03:03Et vous le disiez tout à l'heure, Nathalie,
03:05à chaque fois que Mélenchon parle,
03:07c'est peut-être un électeur de la gauche modérée,
03:09celui qui a mis un bulletin Glucksmann aux Européennes, qui s'en va.
03:12Ce n'est pas de la méchanceté journalistique,
03:15c'est ce que les gens, enfin les députés qui font campagne disent.
03:18En disant, on n'a pas envie, pour le coup,
03:20j'ai même vu ce week-end, Jospin revient à la place de Mélenchon sur les affiches.
03:24On reparlait il y a longtemps.
03:26Moi je pense qu'il a une stratégie
03:28qui est faite de 50% d'attitude personnelle,
03:30c'est-à-dire que Jean-Luc Mélenchon
03:32veut en être, quoi qu'il arrive,
03:34et que son but c'est 2027.
03:36Qu'il a intériorisé le fait que c'était mal barré
03:39pour le Nouveau Front Populaire, même si ça remonte.
03:41En gros, il n'aurait pas de majorité
03:43et qu'il préfère qu'il perde si c'est sans lui,
03:46plutôt que de le voir gagner sans lui.
03:48Et lui se dit, ce qui est important,
03:50c'est de constituer un gros groupe LFI,
03:52c'est-à-dire d'avoir le leadership,
03:54pour préparer l'après.
03:55Il est sans arrêt dans l'après.
03:56On était à la présidentielle, il voulait être premier ministre des législatives,
03:59il n'arrête pas d'être dans le coup d'après,
04:01et il se fiche, éperdument.
04:03Ça le fait même rire, parce qu'il y avait des moments
04:05où il avait un petit sourire malicieux à ses tavaux,
04:07en disant, ben oui, et puis il en a remis.
04:09Et puis François Hollande a dit qu'il se taise,
04:11et aussitôt, le soir même, hier soir à Montpellier,
04:13il a fait huer le nom de François Hollande,
04:16et il a recommencé.
04:18Donc il a une forme de, comment dire,
04:20pas de gloriole, mais il est provocateur.
04:23Il a aussi une peur de perdre sa place de leader,
04:27en quelque sorte, de la gauche.
04:28Quand on entend François Ruffin, sur scène,
04:30il y a quelques jours, qui est le rival de Mélenchon,
04:32c'est le front tireur insoumis,
04:33qui dit que c'est une primaire de la gauche.
04:35Ça veut dire que, puisque le reste de la gauche,
04:37qui vient de l'entendre,
04:38veut profiter de ce front populaire
04:39pour écarter, en quelque sorte, Mélenchon.
04:41Est-ce qu'il n'y a pas, Étienne Jardel,
04:42une peur, chez Jean-Luc Mélenchon,
04:43de disparaître, et de voir le poids des insoumis
04:46disparaître face au reste de la gauche ?
04:48– Je pense qu'ils ont tous peur de disparaître.
04:50Cette campagne n'est pas une campagne
04:51de conquête de pouvoir pour la gauche,
04:53parce qu'elle ne peut pas le conquérir.
04:54Donc c'est une question, oui, de primaire à l'intérieur,
04:57dans laquelle toutes les compromissions
04:59et les lâchetés ont été permis.
05:00– Bizarre, une primaire en étant unie,
05:02c'est un petit peu ce qu'on est en train d'observer.
05:04– Oui, et toutes les compromissions
05:06qui sont abominables, quand même.
05:08C'est quand même d'une tristesse infinie
05:11de voir l'ensemble de la gauche se rallier derrière,
05:14parce que c'est ça qui s'est produit, quand même,
05:16derrière LFI, qui s'est quand même rendu coupable
05:19d'une campagne au relanc antisémite avérée.
05:22Et c'est quand même d'une tristesse infinie,
05:24infinie, de voir ça.
05:26Après, on peut être triste, aussi,
05:28de voir l'attitude de Gluzman,
05:29qui avait fait une bonne campagne,
05:30qui était arrivé à 14%,
05:32et qui était donc devant LFI,
05:34qui n'avait aucune raison de s'écraser devant LFI,
05:36qui aurait dû, pour le coup, jouer des coudes,
05:38jouer des points,
05:40et dire non mais c'est moi le patron.
05:42Et curieusement, curieusement, c'est le moment
05:44où il fallait le faire.
05:45De temps en temps, il faut le faire.
05:46Et bien, il n'a pas voulu le faire.
05:48– Il n'a pas pu, il ne connaît pas suffisamment.
05:50Ce n'est pas un pout-de-chise du PS.
05:52– Oui, mais pardon, il faut le faire, de temps en temps.
05:54– Je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire.
05:55– De temps en temps, il faut le faire.
05:56– Il y a Gluzman qui négocie avec les insoumis,
05:58les communistes et les écologistes.
05:59– Il fallait le faire.
06:00– C'est Olivier Faure, qui est patron des communistes sociales,
06:02qui lui, il connaît le truc, parce qu'il a été…
06:04– Gluzman fait partie, à part entière,
06:06du nouveau Front Populaire,
06:08avec Place Publique, dont il est co-président.
06:10– Mais Place Publique, ils sont trois.
06:12– Quelle tristesse, quelle tristesse.
06:14– Mais ce n'est pas une tristesse.
06:16En fait, eux, ils ont conscience
06:18du moment historique qu'on est en train de vivre,
06:20et que l'extrême-droite est au pied du mur,
06:22face à l'extrême-droite qui peut potentiellement prendre le pouvoir.
06:24J'aimerais parler de…
06:26– Et donc, favoriser l'extrême-droite en faisant affronter…
06:28– Oui, parce que mathématiquement, c'est ça.
06:30– Juste, sur Jean-Luc Mélenchon,
06:32Jean-Luc Mélenchon n'est plus le leader de la gauche.
06:34Il n'est déjà plus le leader de la gauche.
06:36– Il faut lui dire.
06:38– Et même, il le sait dans une certaine mesure.
06:40– Il faut voter.
06:42– C'est pour ça qu'il essaie de…
06:44– Donc, il a peur de disparaître.
06:46– Il sera à la télé ce soir.
06:48– Il essaie de faire vivre sa vision particulière de la gauche,
06:52qui est une vision socialiste,
06:54un peu énervée, un peu insoumise.
06:56Mais il essaie de faire vivre ça.
06:58Quand vous prenez…
07:00Parce qu'il dit, c'est malin de sa part,
07:02c'est le premier groupe en tête du Nouveau Front Populaire
07:04qui pourrait présenter un Premier ministre.
07:06Mais en fait, là où il a raison,
07:08c'est que ça risque d'être le groupe insoumis.
07:10Mais si vous avez une coalition des autres groupes
07:12qui disent « Ah ben non, nous on va vous faire une proposition alternative. »
07:14– Socialistes, écologistes, communistes
07:16ont plus de circonscriptions aujourd'hui,
07:18en tout cas présentent plus de candidats que les insoumis.
07:20– Exactement. Et puis même dans la configuration actuelle,
07:24passée, dont on vient de sortir, de l'Assemblée Nationale,
07:28si vous additionnez les socialistes, les communistes et les écologistes,
07:32ils font jeu égal, ils ont même plus de députés.
07:34Et donc on pourrait imaginer que eux
07:36fassent une proposition alternative à celle de la France insoumise.
07:40– Le problème, c'est ce que disait-elle tout à l'heure,
07:42c'est si vous avez un macroniste qui est viré du deuxième tour
07:44et qui se retrouve entre un candidat LFI
07:46avec la promesse d'avoir Jean-Luc Mélenchon
07:48et un RN, on n'est pas vraiment sûr que ce barrage arrive.
07:50– Il n'y a pas la promesse d'avoir un Jean-Luc Mélenchon,
07:52il ne sera pas premier ministre, il sera la raison Marine Tondelier.
07:54– Non mais elle a raison.
07:56– Non mais juste, il faut voir les choses là pour le coup,
07:58soyez un peu pragmatiques.
08:00– Le NFP, c'est quand même le meilleur atout de Le Pen aujourd'hui.
08:02– Oh mais non. – Bah oui.
08:04– Bah bien sûr.
08:06– Je n'arriverai pas à vous mettre ça d'accord.
08:08– C'est des maths, c'est des maths.
08:10– Vous n'êtes pas là pour ça. En revanche,
08:12s'il vous plaît, il y a le grand quiz.
08:14Il y a des choses importantes d'après les grands débats.
08:16Là, vous allez faire équipe. J'ai envie de voir Étienne,
08:18avec Pablo, main dans les mains,
08:20pour aider un auditeur ou une auditeuse à gagner un très joli cadeau.
08:22Ce soir, quel est le cadeau d'ailleurs Cyprien ?
08:24– Une semaine à 4 en pension complète dans un club BVF.
08:26– Allez, après les grands débats, le grand quiz.
08:28– Avec qui ? – Avec Étienne évidemment.
08:30– Avec 4 en famille.
08:32RTL, bonsoir.

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