• il y a 6 mois
Avec l'exclusion de Éric Ciotti de LR, l'autre temps fort de la journée était la conférence de presse d'Emmanuel Macron. Le Président justifie la dissolution de l'Assemblée et lance la campagne de son camp à 18 jours des Législatives. A-t-il réussi son exercice ? Écoutez le débat entre Jean-Baptiste Djebbari, ex ministre des Transports sous Emmanuel Macron, Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef de la revue de gauche "Regards", et pour la droite Tugdual Denis, directeur de la rédaction de "Valeurs Actuelles".
Regardez L'invité de RTL Soir avec Julien Sellier du 12 juin 2024

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Transcription
00:00RTL, Julien Cellier et Cyprien Cygne.
00:05Allez, 19h32, les grands débats avec l'ex-ministre Jean-Baptiste Djebari,
00:09à droite Thuc du Haldenie, à gauche Pablo Piovivien,
00:11et non pas l'inverse, l'autre temps fort de cette journée,
00:14c'était la conférence de presse d'Emmanuel Macron.
00:16Le Président justifie la dissolution de l'Assemblée
00:19et lance la campagne de son camp à 18 jours des législatives.
00:23Si le Rassemblement national venait aux responsabilités,
00:26alors que deviendraient vos retraites ?
00:28Ils ne sauraient pas les financer.
00:30Que deviendraient vos prêts immobiliers ?
00:31Ils vont flamber.
00:32Qu'est-ce qui se passerait pour nos valeurs,
00:33pour nos compatriotes,
00:35binationaux, d'origines diverses, vivant dans les quartiers ?
00:38C'est ça la question d'aujourd'hui.
00:39Le sursaut, c'est maintenant à répéter Emmanuel Macron.
00:44Du coup, première question ce soir.
00:45Quelle note vous donnez autour de la table au Président ?
00:48Est-ce qu'il a réussi à redonner du souffle à son camp,
00:50largement battu et désarçonné dimanche dernier aux Européennes ?
00:54D'abord juste la note sur 20 et une ligne d'appréciation,
00:57et ensuite on aura l'occasion d'en discuter.
00:59Jean-Baptiste, vous l'axe-ministre.
01:00Allez, 15 sur 20 et lucidité et volonté de mobiliser.
01:04Puck Dual.
01:05Dans ma grande mensuitude, 9 sur 20,
01:08parce qu'il n'est jamais vraiment nul, Emmanuel Macron,
01:10mais en même temps parce qu'il y a énormément de choses à dire sur sa conférence de presse.
01:13Pablo.
01:13Moi je ne peux pas le noter, il est hors sujet, il est complètement...
01:16Je suis désolé, il n'a pas pris la parole comme un chef de parti
01:21ou comme quelqu'un qui avait donné un cap.
01:23Il est porte-parole de l'Elysée.
01:24C'est super, il a défendu son bilan.
01:26Jean-Baptiste, 15 sur 20, ça veut dire qu'il vous a convaincu,
01:29notamment de la nécessité d'une clarification.
01:31Éric Dupond-Moretti, à votre place, il y a une heure,
01:33était parfaitement convaincu par cette nécessité de clarification.
01:37Parmi vos anciens collègues du gouvernement, en off,
01:40on ne va pas se mentir, depuis dimanche, tout le monde n'est pas convaincu
01:42et certains sont même un peu catastrophés.
01:44C'est parce qu'ils sont concernés au premier titre,
01:46sur leur propre survie politique,
01:48et ce qui est parfaitement légitime d'ailleurs.
01:49Je pense que ce qu'il a réussi à faire,
01:51il a peut-être réussi à faire la campagne qu'il n'a pas complètement fait en 2022.
01:55Et tant sur le fond que sur la méthode.
01:56Sur le fond, il a assumé son bilan économique,
01:58il a rappelé les 2 millions d'emplois créés.
02:00Il a aussi fait état des colères qui s'étaient exprimées
02:03sur la sécurité, sur l'immigration, sur la précarité des jeunes.
02:05Je pense qu'il a fait une forme aussi de mea culpa
02:07et il a souhaité accélérer sur ces sujets.
02:09Sur la forme, il a dit ce qu'il cherchait,
02:11une forme de coalition, ou une coalition.
02:13Il a même, je pense, assez bien ciblé quelques Glucksmanniens déçus,
02:17les LR non-fongibles avec le Rassemblement national.
02:20Donc ça, ça me parait assez clair.
02:22Et je pense que pour lui, le sujet, ce sera de mobiliser.
02:25Il reste 18 jours là.
02:27Mais surtout, mobiliser au premier tour.
02:29Parce que le sujet, c'est de ne pas se faire éliminer
02:31des triangulaires.
02:33Et on voit bien qu'avec 12,5% de nos affaires,
02:35le mode de scrutin est ainsi fait
02:37qu'il faut faire des scores qui sont relativement élevés
02:39en moyenne pour être qualifié au deuxième tour.
02:41Et au deuxième tour, évidemment,
02:43il faut avoir du report de voix, des alliés.
02:45Donc je pense qu'il fait cet effort-là.
02:47Le défi est important, évidemment.
02:51Tuck Dual, je vous ai senti un poil sceptique.
02:54Qu'est-ce qui vous gêne ? L'impression d'avoir un président
02:56qui, justement, fait la campagne qu'il n'a pas fait en 2022,
02:58déroule un programme de campagne
03:00alors même qu'il est au pouvoir depuis 7 ans ?
03:02C'est vrai que l'exercice est quand même assez inédit et étonnant ?
03:04Alors oui, évidemment, pour ce que vous venez de dire.
03:06Par ailleurs, une petite remarque.
03:08Pour commencer, vous avez diffusé
03:10dans votre extrait un propos du président de la République
03:12qui alerte sur le fait que
03:14des gens dans les quartiers
03:16d'origines diverses pourraient
03:18mal vivre le résultat d'une élection démocratique.
03:21Qu'est-ce qu'il veut dire par là ? Il admet que
03:23il y a des gens au bord de la sécession en France
03:25qui a du séparatisme, pour reprendre
03:27le mot de François Hollande.
03:28Non, non, il admet que le RN est raciste.
03:30Alors qu'on nous a toujours vendu
03:33que tout allait bien et qu'il y avait
03:35une assimilation réussie dans ce pays.
03:37La trame stratégique de sa conférence de presse,
03:40je veux dire, il file le monde, plein de journaux,
03:42pas juste Valère Actuel pour aller dire ça,
03:44c'est qu'il a essayé d'avoir des accents droitiers.
03:46Alors, moi, ça me fait quand même doucement sourire,
03:48quelqu'un qui a des accents droitiers,
03:50après avoir fait exploser
03:52le nombre de naturalisations,
03:54après avoir transformé
03:56la France dans un enfer
03:58sécuritaire, et après avoir
04:00rien fait de fondamental en 8 ans,
04:02malgré toute l'énergie de Gérald Darmanin,
04:04pour enrayer ce problème.
04:07Et en plus, sur le plan stratégique,
04:09ce que je comprends encore moins,
04:11c'est qu'il nous refait le coup de la droitisation
04:13opportune, et tout en disant
04:15le RN c'est extrême droite,
04:17il répète le mot 50 fois,
04:19il n'y a pas un électeur RN qui est content
04:21de se faire traiter d'extrême droite, et or,
04:23il y a 34% des gens dans ce pays qui votent
04:25RN.
04:27Je suis désolé,
04:29j'entends beaucoup moins souvent
04:31la France insoumise être taxée
04:33d'extrême gauche que le RN
04:35être taxé d'extrême droite.
04:37Je suis prêt à faire des comptes.
04:39Vous avez mal écouté le Président de la République.
04:41Ah bah d'accord.
04:43Pendant cette conférence de presse, il a répété
04:45les extrêmes.
04:47Il a confondu les deux extrêmes
04:49en expliquant que ça faisait à peu près 50%
04:51des votes dimanche dernier.
04:53Il a accusé les insoumis d'antisémitisme.
04:57Et quand on lui a demandé d'ailleurs
04:59quelle attitude il adopterait en cas de duel
05:01RN-gauche-unie au second tour
05:03dans une circonscription, il est resté
05:05très évasif. Ça, Pablo, j'imagine
05:07que vous connaissant, ça vous a un poil
05:09décontencé. Bien sûr,
05:11l'histoire jugera, mais
05:13le RN est véritablement aux portes
05:15du pouvoir, et vous avez un Président de la République
05:17qui, soi-disant, devait subsumer la gauche
05:19et la droite, et qui ne voit plus
05:21la différence entre l'extrême-droite
05:23et la gauche, et qui les renvoie
05:25dos à dos. C'est excessivement dangereux.
05:27Il joue avec
05:29genre des... Il met pas toutes les gauches dans le même
05:31panier, Emmanuel Macron.
05:33Aujourd'hui, il y a un truc qui s'appelle
05:35le Front Populaire,
05:37qui réunit la gauche de
05:39Caravaglia jusqu'à
05:41Philippe Poutou.
05:43C'est quand même pas trop un Front Populaire,
05:45un peu plus de 200.
05:47Et c'est un Front Populaire, il y a un accord
05:49qui a été signé. Donc, lorsque
05:51Emmanuel Macron renvoie
05:53dos à dos l'extrême-gauche, c'est-à-dire
05:55le Front Populaire et l'extrême-droite,
05:57je pense qu'il est complètement à côté de ses ponts
05:59et que c'est excessivement dangereux. J'aimerais rajouter quand même
06:01une autre chose, parce que Tuque du Haldenis
06:03a parlé des accents droitiers
06:05d'Emmanuel Macron. C'est vrai que c'est à peu près...
06:07Qui cite le monde,
06:09donc le monde a parlé d'accents droitiers. Je suis d'accord avec ça.
06:11Effectivement, il y avait énormément
06:13d'appels du pied qui étaient faits
06:15à la droite, voire à l'extrême-droite, sur les questions
06:17d'immigration, de sécurité, etc.
06:19Qu'est-ce qu'il pense, Emmanuel Macron ? Il pense qu'en
06:21déroulant le programme du Rassemblement
06:23National, en allant
06:25sur leurs terres, il va récupérer
06:27leurs voix, il va récupérer leurs électeurs.
06:29Mais c'est absolument absurde. Et c'est pour ça que j'ai dit
06:31que c'était un hors-sujet tout à l'heure. C'est parce que
06:33ce qu'on attend d'Emmanuel Macron
06:35en tant que Président de la République, et là,
06:37chef de parti, chef de
06:39son camp pour les législatives, c'est qu'il nous fasse
06:41un projet. C'est qu'il nous donne un projet pour la France
06:43qui est différent du Rassemblement National.
06:45Et il n'y arrive pas. Il n'y arrive pas.
06:47En un mot, Jean-Baptiste Djébari,
06:49il apparaît en première ligne.
06:51On ne sait pas si ça va durer. On a entendu qu'il voulait intervenir
06:53plusieurs fois par semaine, même si aujourd'hui, il a dit
06:55qu'il ne mènerait pas à la campagne. Tout ça est un peu flou,
06:57mais on a l'impression qu'il va s'investir dans la campagne
06:59dans ses 18 jours, Emmanuel Macron. Est-ce que c'est son rôle ?
07:01Hier, Édouard Philippe en doutait. Il disait que ce n'est pas forcément
07:03ça, un Président
07:05en campagne des législatives, pour la donner.
07:07Je pense que c'est sa nature.
07:09Et que c'est la façon dont il va le faire.
07:11Il va s'investir. Il pense que
07:13c'est lui qui défendra certainement
07:15le mieux son projet. Il a posé
07:17les cadres de l'action avec
07:19le Premier ministre Gabriel Attal et quelques
07:21responsables de la majorité. Mais je pense qu'évidemment, il sera présent.
07:23Et qu'il est attendu, d'ailleurs.
07:25Déjà, je suis sûr
07:27que son plus proche entourage
07:29essaye plutôt de
07:31prener des cas de fer en disant « c'est bon, on t'a parlé là-haut ».
07:33En off, certains députés sortants nous disent
07:35qu'ils ne veulent pas forcément afficher le visage
07:37d'Emmanuel Macron sur leurs affiches.
07:39Et micro-anecdote, j'avais vu Marine Le Pen
07:41quelques jours avant le
07:43dimanche 9 juin, et elle m'avait dit
07:45« Non mais génial, qu'il parle au JT de France 2,
07:47de TF1, qu'il parle de nouveau
07:49cérémonie d'ébarquement, il n'y a pas de soucis. Plus il parle, plus on monte. »
07:51Tuck du Haldoni, Jean-Baptiste Djébari,
07:53Pablo Piovi vient vous rester en studio.
07:55On s'intéresse à la gauche dans un instant.
07:57Dans la discrétion, elle a tenté
07:59de s'unir. On n'entendait pas Jean-Luc
08:01Mélenchon et ça avait l'air de convenir à tout le monde
08:05ce soir au JT de France 2.
08:07Est-ce qu'il a du mal à rester caché Jean-Luc Mélenchon ?
08:09On va se poser la question.
08:11RTL, bonsoir.

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