Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:0019h, c'est l'heure. Enfin, bon, 19h02, presque.
00:05Ravi de vous retrouver ce soir.
00:07On ne peut pas être plus seul.
00:09Ravi de vous retrouver ce soir.
00:11Beaucoup d'actualités que nous allons traiter avec nos mousquetaires.
00:15Mais tout de suite, la Minute Info.
00:16Simon Guélin qui retourne, qui revient ce soir.
00:18Ça va, Simon ?
00:19Avec grand plaisir. Je suis très en forme et je suis très heureux d'être là ce soir, Christine.
00:23Et on y va pour les infos.
00:24Bonsoir à tous, chers téléspectateurs.
00:26Au lendemain de la dissolution de l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron s'est rendu à Tulle,
00:30puis à Auradour-sur-Glane, en Haute-Vienne.
00:33Sur place, le président de la République a rendu hommage aux 643 victimes tuées par les nazis.
00:37C'était le 10 juin 1944.
00:39Nous nous rappellerons d'Auradour à affirmer le chef de l'État.
00:42Le prix du gaz va augmenter de 11,7 % le mois prochain.
00:46C'est beaucoup plus que ce qui était prévu.
00:48Cela représente en moyenne une hausse de 124 euros par an et par ménage.
00:52Cette hausse s'explique par une baisse du nombre d'abonnés,
00:54mais aussi une hausse des coûts de distribution.
00:57Et puis Anthony Blinken, de retour au Proche-Orient depuis l'Égypte.
01:00Le secrétaire d'État américain a appelé les pays de la région à faire pression sur le Hamas
01:04pour bien sûr obtenir un cessez-le-feu dans l'enclave palestinienne.
01:07Anthony Blinken qui a entamé aujourd'hui sa huitième visite au Proche-Orient depuis le 7 octobre.
01:12Merci beaucoup Simon, mon cher Simon.
01:16Et au sommaire ce soir, le moment politique est historique.
01:22Toute la Macronie a volé en éclats.
01:24Tous les députés perdent leur place.
01:26Tous les ministres perdent leur place.
01:28Toutes les cartes sont rebattues contre toute attente.
01:31Si Emmanuel Macron a annoncé la dissolution, c'est parce que je cite
01:34« J'ai entendu votre message et je ne le laisserai pas sans réponse ».
01:39Est-ce un énorme pari ou un énorme piège ?
01:42Un vote au moment où les Français sont en vacances, juste avant les JO ?
01:46Au moment où la France a atteint un niveau record de dette ?
01:49Est-ce que le RN peut remporter ce pari ?
01:52Quel impact en fait sur le RN ?
01:54L'édito de Mathieu Boccotti.
01:56Quel impact des Européennes sur l'Europe ?
01:59Comment expliquer la forte progression des droites nationalistes ?
02:02Radicales, populistes dans presque toute l'Europe.
02:05Une certaine droite s'est renforcée.
02:07Le recul historique de tous les partis de gauche en Allemagne par exemple.
02:11Recul de la gauche aussi au Portugal.
02:13Mais pourquoi ce n'est qu'en France qu'il y a un tel séisme
02:16face à la poussée de la droite nationale ?
02:18L'analyse de Dimitri Pavlenko.
02:21Quel impact de la dissolution sur la droite ?
02:24Selon un sondage Harris Interactive tombé ce soir,
02:27le RN ne pourrait pas gouverner seul.
02:30Jordan Bardella a déclaré qu'il veut s'adresser à toute la France
02:34après avoir reçu Marion Maréchal qui s'est rendue au siège du RN
02:38pour réfléchir à une coalition pour les législatives.
02:41Après avoir été élue grâce à Reconquête
02:44et mise en selle grâce à Reconquête,
02:46va-t-elle quitter Reconquête ?
02:48Le RN a également discuté avec LR.
02:52L'union des droites est-elle en marche ?
02:54Éric Zemmour acceptera-t-il cette union ?
02:56Hier, pour la première fois, le parti Reconquête a obtenu des élus.
03:02Le regard de Marc Menand ce soir sur cette droite.
03:06Quel impact de cette dissolution sur le peuple ?
03:09Les Français veulent du changement.
03:11Ils ont exprimé le type de changement qu'ils souhaitent.
03:14Ils souhaitent un changement qui se tourne vers la droite nationale.
03:17Mais Emmanuel Macron a déclaré dès hier que l'extrême droite
03:20est à la fois l'appauvrissement des Français
03:23et le déclassement de notre pays.
03:25Pourquoi cette contradiction entre la volonté d'écouter le peuple
03:28et la volonté de leur demander de voter autrement ?
03:31Qui est la menace ? Le peuple ? La droite nationale à 40% ?
03:35Les deux ? Quel est le vrai message envoyé par les Français ?
03:39Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:41Quel impact de cette dissolution sur la gauche ?
03:44L'union de la gauche est en marche.
03:46Plusieurs petits rassemblements ont lieu pour bloquer les lycées
03:49afin, je cite, de se battre contre l'extrême droite.
03:51Le front républicain est en marche.
03:53Le front populaire aussi.
03:55Dès l'annonce de la dissolution hier,
03:57les grandes figures de la gauche ont lancé un appel à l'union
04:00pour stopper la droite nationale.
04:02Cet appel peut-il être entendu ?
04:04Sommes-nous devant la formation d'un nouveau cordon sanitaire ?
04:08L'édito de Mathieu Bocoté.
04:10Voilà une heure avec nos mousquetaires.
04:12C'est parti.
04:27Coup de teneur hier soir.
04:28Après avoir pris connaissance de l'ampleur de la vague Bardella
04:31et de la défaite de la majorité, Emmanuel Macron a décidé,
04:33on le sait, de rebrasser les cartes et d'en appeler au peuple.
04:37Qu'en pensez-vous, Mathieu Bocoté ?
04:39C'est un événement que tous...
04:41Enfin, c'est particulier parce qu'on savait que c'était possible,
04:43mais qui aurait osé dire en début de soirée,
04:47c'est évident, ils vont le faire, c'est certain.
04:49Donc, nous sommes à la fois surpris,
04:52et finalement, c'est assez logique,
04:54parce que c'est la stratégie, j'y reviendrai, d'Emmanuel Macron
04:56pour redevenir maître du jeu.
04:58Rappelons simplement les grands éléments de la soirée
05:00pour ce qui serait le possible prochain bloc national
05:03s'il prend forme dans les urnes.
05:05D'abord, c'est la vague Bardella.
05:07À plus de 30 %, une telle vague,
05:09on n'est pas simplement devant une victoire,
05:11on est dans le format permis par les élections européennes,
05:14on est devant quelque chose qui ressemble
05:16à un triomphe de Jordan Bardella.
05:18Premier élément.
05:19Deuxième élément, Marion Maréchal a remporté son pari.
05:22Elle existe.
05:23Les derniers jours de la campagne,
05:25les derniers jours de la campagne,
05:26plusieurs disaient Reconquête ne fera pas 5 %,
05:29pourquoi ?
05:30En bonne partie à cause des tensions
05:33qui divisaient ce parti.
05:35Elle a réussi, malgré l'abandon
05:37et même quelques fois malgré les tiramis,
05:39elle a réussi à obtenir les 5 % nécessaires pour exister.
05:42On reviendra ensuite sur le divorce qui peut être annoncé.
05:45Et aussi, ne l'oublions pas, François-Xavier Benhamy,
05:48qui des trois droites, parce qu'on le sait,
05:50chez les LR, il y a des adeptes du cordon sanitaire.
05:52Ce n'est pas le cas de Benhamy.
05:54Benhamy, il fait partie de cette droite classique,
05:56mais qui ne considère pas que les deux autres droites
05:58sont infréquentables.
05:59Et je considère que c'est une victoire personnelle
06:01de François-Xavier Benhamy.
06:02Ce n'est pas la victoire des LR hier.
06:04Les LR, par eux-mêmes, auraient été capables
06:06de faire parfaitement 3 %,
06:07et Benhamy, par sa campagne, par son talent,
06:10a été capable de percer,
06:12et il n'est pas interdit de croire qu'il appartient aussi
06:14à l'avenir au-delà de sa famille politique.
06:17Ensuite, on l'a dit, Emmanuel Macron a décidé
06:20de rebrasser les cartes complètement.
06:22Premier réflexe des uns des autres,
06:24qui se jettent les uns dans les bras,
06:25on le voit à la télévision,
06:26ah, il vient de céder, il vient de capituler,
06:29il n'en peut plus, il cède.
06:31Est-ce que c'est exact?
06:33Je propose une lecture plus stratégique de son geste
06:36pour comprendre ce qu'il cherche à faire probablement.
06:39Premier élément, il cherche à ouvrir
06:42une nouvelle séquence politique.
06:43La preuve en est, on aurait pu ce soir
06:45parler du bilan des Européennes.
06:46On le fera assez peu, finalement.
06:48Il a balayé complètement la défaite,
06:51il a réussi à imposer un nouveau récit
06:53qui efface complètement celui de son échec.
06:58Il y a chez Emmanuel Macron
07:00une forme de génie du chaos,
07:02un talent de dynamiteur.
07:04Il sait faire tout exploser quelquefois.
07:06À défaut de construire,
07:07parce que ça, c'est plus compliqué, j'en conviens,
07:09il sait tout dynamiter.
07:10Et c'est ce qu'il a cherché à faire hier
07:13en imposant une nouvelle séquence politique.
07:16C'est un peu sa manière de le dire.
07:18Alors, Charlotte, il reviendra,
07:19près de 40 % pour la droite nationale,
07:21il nous dit « je vous ai compris ».
07:23Et on sait que normalement,
07:24quand on dit « je vous ai compris »,
07:25on fait de la politique contraire.
07:28Que peut-il espérer ?
07:30Il ne faut pas exclure la possibilité
07:32qu'Emmanuel Macron croit qu'il peut gagner.
07:34Je pense que son raisonnement,
07:36c'est que les gens se sont défoulés,
07:38ils ont voté pour les fous,
07:39ils ont voté pour les radicaux,
07:41ils ont voté pour les extrêmes,
07:43mais les Français ont un réflexe,
07:45un gène de survie,
07:46un gène de prudence,
07:47et ils reviendront à la maison
07:49après avoir connu cette espèce
07:51de nuit d'amour électorale
07:54avec la droite nationale.
07:55C'est terminé,
07:56la maîtresse est congédiée,
07:57on revient à la maison,
07:58vive Emmanuel Macron.
08:00Je crois que c'est une espèce
08:01de stratégie qu'il peut se défendre.
08:03Il se dit qu'ils reviendront,
08:04la colère est passée.
08:06Cela dit, cela dit,
08:08soit dit en passant,
08:09ça implique cette stratégie-là
08:10pour ramener les électeurs,
08:11d'avoir un discours
08:12beaucoup plus à droite pour lui
08:13dans les prochaines semaines.
08:14J'entendais hier
08:15un des meilleurs députés
08:16de la Macronie,
08:17Benjamin Haddad,
08:18qui était sur ce plateau.
08:19Benjamin Haddad disait,
08:20je l'entendais parler,
08:21j'avais l'impression
08:22d'entendre quelqu'un du RN
08:23ou de Reconquête,
08:24limiter l'immigration,
08:25restaurer la souveraineté.
08:26Je me disais,
08:27c'est un excellent candidat
08:28pour le RN,
08:29sauf qu'il est dans la Macronie.
08:30Il plaidait d'ailleurs
08:31pour un virage à droite
08:32de la Macronie.
08:33Gardons ça à l'esprit.
08:34Ensuite, on comprend
08:35qu'Emmanuel Macron rêve
08:36probablement d'user
08:37la carte Bardella,
08:38d'user la carte RN,
08:39en l'invitant finalement
08:40au pouvoir.
08:41Vous gagnez les élections,
08:42très bien,
08:43vous exercez le pouvoir,
08:44très bien,
08:45mais vous l'exercerez
08:46menotté.
08:47Et je crois que c'est là
08:48la stratégie d'Emmanuel Macron.
08:49C'est, bon,
08:50le RN,
08:51il passera,
08:52il veut les commandes,
08:53vous aurez les commandes,
08:54mais vous n'aurez
08:55que partiellement les commandes
08:56et vous n'aurez pas
08:57les moyens d'appliquer
08:58votre politique.
08:59Donc déjà que le pouvoir
09:00use en toutes circonstances,
09:01eh bien,
09:02on vous le confiera
09:03symboliquement,
09:04mais on ne vous confiera
09:05pas les moyens
09:06de l'exercer.
09:07Qu'est-ce que j'entends
09:08par là?
09:09Le RN l'a déjà dit,
09:10Reconquête le disait aussi,
09:11Les Républicains le disaient
09:12aussi,
09:13ces gens-là pourraient
09:14s'entendre
09:15si ils n'étaient pas aussi fous.
09:16C'est,
09:17c'est,
09:18c'est,
09:19c'est,
09:20c'est,
09:21c'est,
09:22c'est les,
09:23le pouvoir ne peut s'exercer,
09:24disait-il,
09:25que s'il y à un référendum
09:26s'il y à un référendum
09:27sur l'immigration
09:28et plus que sur l'immigration
09:29un référendum
09:30sur les institutions
09:31pour donner au pouvoir
09:33les moyens du pouvoir.
09:35Parce que qu'est-ce qu'on a vue
09:36depuis 30-40 ans?
09:37Un transfert de pouvoir
09:38à l'extérieur
09:39des lieux élus.
09:40Bon,
09:41mais il faudrait une référendum
09:42pour être capable
09:43d'exercer le pouvoir pleinement
09:44et c'est là que
09:45ça peut se jouer
09:46avec Jordan Bardella.
09:47Si imaginons un scénario, Bardella réussit à avoir soit une pluralité, soit une majorité à l'Assemblée,
09:52on lui dit, bon, on vous confie le pouvoir, très bien, vous voulez former le gouvernement,
09:56il n'est pas interdit de penser que Bardella pourrait dire, d'accord, nous acceptons,
10:00mais à condition d'organiser ce référendum sur l'immigration, ce référendum sur les institutions,
10:07et si vous ne l'organisez pas, vous ne nous donnez pas les moyens de gouverner,
10:10dès lors, ça ne nous intéresse pas.
10:12Ce qu'on comprend, c'est qu'on comprend qu'un jeu, le soir du 7 juillet, ça ne va pas se terminer.
10:17La vraie question, c'est à quelles conditions se formera ce gouvernement,
10:21s'il y a une majorité, RN, plus affinités, c'est compatible,
10:24mais on comprend que l'objectif d'Emmanuel Macron, c'est de refaire,
10:27si on a un peu l'histoire en tête, 1986-1988, avec Chirac-Baladur,
10:32on s'en souvient à l'époque, la vague de droite était immense,
10:35elle avait tout ramassé aux élections municipales,
10:37et ensuite, la victoire au moment des législatives était considérable,
10:41et en 1988, Mitterrand rafle tout, l'expérience de droite avait échoué
10:45parce qu'elle n'avait pas eu les moyens d'appliquer sa politique,
10:48il se pourrait, de ce point de vue, que cette dissolution soit pour la droite nationale.
10:51Si elle gagne les élections, un cadeau empoisonné.
10:55Mais votre propos présuppose une possible victoire du RN, est-ce qu'il peut gagner seul ?
11:02Alors, tout dépend de la formation des différentes coalitions,
11:05c'est-à-dire si la gauche parvient à s'unir, de quelle manière le centre se présente,
11:09est-ce que le RN lui-même parvient à élargir sa coalition,
11:13on a vu le sondage, je crois qu'on y reviendra, où il a un bon score, c'est possible.
11:17Mais gagner seul, ça me semble hasardeux dans les circonstances,
11:21parce que le RN a le socle, le RN a la base,
11:24le RN a ce qu'il faut pour avoir une dynamique très forte.
11:26Gagner seul, ça impliquerait qu'il soit non pas à 34%, mais à 40, 41,
11:31je note qu'il est à 34, le Reconquête est à 4, les Républicains sont à 9,
11:36ces gens-là sont presque une majorité, mais le mot important dans tout ça, c'est presque.
11:40Parce que qu'est-ce que je voyais hier sur ce plateau et sur quelques autres,
11:44à un moment donné, c'est une scène tout à fait loufoque,
11:46il y avait un Reconquête, un Républicain et un RN,
11:49et les trois étaient là à s'engueuler encore comme des enfants,
11:52le RN disait « Ah, vous n'étiez pas d'accord sur la retraite, snif, snif, snif »,
11:56le Reconquête faisait un procès en manque de pureté idéologique au RN,
12:00et le LR disait « Vous êtes tous de gauche, nous sommes la seule vraie droite ».
12:03La seule vraie droite, ces gens-là n'ont pas exactement compris la portée historique des événements.
12:08Donc seront-ils capables de s'entendre ? On verra ce soir, il y a une discussion.
12:11Pour la France.
12:12Ah ben ça, il vient, généralement, tout le monde prétend parler pour quelque chose qui le dépasse.
12:16La gauche n'est pas vraiment dit pour la France.
12:18Non, eux c'est la révolution et c'est l'humanité, ils sont moins modestes.
12:22Donc l'enjeu, c'est dans quelles mesures peuvent-ils construire une coalition électorale ?
12:27On verra ça.
12:28Mais là, je le disais, il ne suffit pas de gagner les élections, il faut gouverner.
12:32Imaginons le scénario où il y a une pluralité, donc une majorité relative à la Macron du RN à l'Assemblée,
12:39il y a quand même des républicains d'une manière ou de l'autre qui sont là,
12:42et ils sont nécessaires pour gouverner.
12:44Le scénario idéal pour la droite nationale, si on est de ce camp évidemment,
12:48parce qu'on n'est pas obligé de l'être, c'est est-ce que, par exemple,
12:51Jordan Bardella nommerait François-Xavier Bellamy à l'éducation nationale,
12:56Cioti à l'intérieur, David Lysnard à la débureaucratisation ou les réformes administratives.
13:02Donc est-ce qu'il serait capable d'imaginer l'intégration de l'aile bloc national compatible des LR en disant
13:09« Vous êtes les bienvenus dans notre groupe et les autres iront ailleurs ou périront tout simplement,
13:15il arrive que les partis périssent. »
13:17Donc la question pour les LR dans les prochains temps, c'est qu'ils peuvent être à la fois faiseurs de rois
13:21à la condition de ne pas être rois.
13:23Ils peuvent peser sur le pouvoir à condition de ne pas le diriger complètement.
13:28Est-ce que ces gens sont capables de se parler ?
13:30J'ai souvent entendu, lorsque les micros étaient fermés, des gens des LR dire
13:33« Quand ce sera le tour de Bardella, on sera capable de lui parler. »
13:36On va voir dans les prochaines semaines s'ils parlaient franchement.
13:40Mais vous n'avez cessé depuis 2021, Mathieu Bocoté, de répéter que la France était en crise de légitimité,
13:47pardon, de régime, pardon, vous l'avez toujours dit.
13:50Est-ce que cette crise aujourd'hui se confirme et se radicalise à la fois ?
13:54Les deux, en effet. Elle se confirme, on l'a devant nous, et elle se radicalise parce que ce n'est pas…
13:58Vous l'aviez dit avant même la présidentielle.
14:00Oui, je crois. Il arrive que je préfère qu'avoir raison.
14:02Mais bon, c'est un autre problème.
14:04Qu'est-ce qu'il y a dans cette crise de régime ?
14:06D'abord, des institutions paralysées, incapables de répondre à l'enjeu historique.
14:11L'enjeu historique, c'est l'immigration aujourd'hui, tout le monde le comprend.
14:14Et les institutions paralysées par une forme de coup de force des juges, un coup de force des différents lobbies
14:20qui ont véritablement vidé le pouvoir du pouvoir, est-ce que les institutions sont capables de réagir ?
14:25Pour l'instant, non. Élément un de la crise de régime, un pouvoir impuissant.
14:28Deuxième élément, un système politico-médiatique qui est fondé sur l'exclusion morale et symbolique d'au moins 40 % du pays.
14:36Au nom de la démocratie, au nom de la République, 40 %, on ne leur parle pas, c'est presque les nazis.
14:41Bon, ça c'est quand même un problème quand vous avez une élite qui conspue son peuple, qui piétine son peuple, qui méprise son peuple.
14:48Ça contribue à la crise de régime.
14:49On en parle avec Charlotte dans un instant.
14:51Absolument. Troisième élément, un système partisan fondé sur le refus de l'alternance.
14:55Que nous disait Emmanuel Macron depuis quelques années, la seule alternance possible est dans le bloc central.
15:00Ce sera le tour de Clément Bond, ce sera le tour de Darmanin, ce sera le tour de Bruno Le Maire, ce sera le tour du prochain gauchiste.
15:05Bon, et ça, c'était le bloc central. Là, l'alternance se constitue à l'extérieur.
15:10Le régime est incapable de l'accepter symboliquement.
15:13Un système institutionnel, un décrochage élite-peuple tout à fait fascinant, qu'on voit d'ailleurs dans les résultats du vote à Paris.
15:20Je veux dire, Paris est une république auto-centrée dans ce pays.
15:24En fait, c'est une forme de soviet bizarre où les élites décident de voter entre elles tout en tassant le peuple de l'extérieur, comme si le peuple...
15:30Rappelez le résultat de Paris, du coup.
15:33Ah, mon Dieu, j'ai pas le chiffre de vote.
15:35Non, mais en tout cas, ils ont pas voté comme le reste de la France.
15:37C'est le moins qu'on puisse dire, ça en est même gênant.
15:39C'est le premier Griezmann, le deuxième...
15:40Griezmann, qui est la norme ici, Marie Toussaint, une figure politique qui compte, c'est une des choses aussi absurdes que ça.
15:45Ils ont le droit, chacun a le droit.
15:47Je ne conteste pas aux gens, le droit d'être absurde.
15:50Ensuite, un système institutionnel qui annonce d'avance qu'il fera ce qui doit être fait pour entraver l'expression de la souveraineté populaire.
15:57Traduction, Laurent Fabius.
15:59Qui nous explique que si un parti dit d'extrême-droite prenait le pouvoir de main,
16:04la France est équipée institutionnellement pour l'empêcher d'exercer le pouvoir, pour le bloquer, pour le paralyser.
16:10Donc, dans les faits, nous sommes au cœur de la crise. Pourquoi?
16:13Parce que nous sommes avec un régime qui n'est pas capable d'imaginer que les gens ne pensent pas comme lui.
16:18C'est vraiment quelque chose d'assez étonnant.
16:20Lorsqu'ils parlent du RN ou du Bloc national, ils présentent ça soit comme un phénomène naturel.
16:24La lune était mauvaise cette année-là, les gens ont mal voté, ils sont un peu fous.
16:27Ou comme un cas, j'en parlais récemment, de rage.
16:29Il y a une épidémie, il y avait la COVID, maintenant il y a l'extrême-droite.
16:32Ils sont contaminés par ça les uns les autres, ils ne savent pas ce qu'ils font, ils en viennent à voter comme des fous.
16:36Donc, pourquoi confier le pouvoir au peuple si le peuple, on le juge avec autant de mépris?
16:40Autre élément qui me semble assez important, ce sera la conclusion.
16:44On est au cœur de cette crise et j'ajoute que personne, personne ne sait comment elle se dénouera.
16:49On peut faire des prévisions électorales, mais le soir, premier tour et deuxième tour,
16:54c'est la crise qui commence une nouvelle étape, mais ce n'est pas la fin de la crise.
16:59On va voir quand va venir le temps de gouverner pour le RN, si c'est bien le cas, s'ils y parviennent avec leur coalition.
17:04Est-ce qu'ils y parviendront avec le Sénat contre eux, les médias contre eux,
17:07avec le conseil constitutionnel contre eux, avec le conseil d'État contre eux,
17:13avec une bonne partie du pouvoir économique contre eux?
17:15On va voir que gagner les élections, ça relève davantage peut-être aujourd'hui,
17:19la conquête d'un pouvoir fictif, quand le véritable pouvoir décide de mater un peuple insurgé,
17:24qu'il est temps de ramener à l'ordre.
17:26Je vais vous poser une question subsidiaire, peut-être un peu trop directe.
17:30Ça veut dire que ce n'est pas la peine alors, du coup.
17:33S'il y a autant d'embûches, s'il y a autant de pièges, si j'ai bien compris, à quoi sert d'avoir un changement?
17:41Alors, pour ceux qui sont favorables à ça, on peut avoir tous les points de vue.
17:45Pour ceux qui sont favorables à ça, ça enclenche une dynamique qui peut secouer les institutions.
17:49Le jour, en trois secondes, où le nouveau pouvoir fait un référendum,
17:53on dit vous n'avez pas le droit, c'est illégal, on le fait quand même.
17:56Les institutions disent vous n'avez pas le droit, on a dit non, on le fait quand même,
17:59on le dit, on a 55%, 65% pour nous.
18:01Là, il y a une crise de légitimité.
18:03On appelle ça 1958 bis.
18:05Il est possible que la France revive son histoire.
18:07Ça, ça ne serait pas surprenant.
18:09Un nouveau sondage Opinion Away pour CNews Europe 1, la JDD.
18:13On vous montrera les cartons dans un instant, mais je vous le redonne,
18:15ça vient de tomber, montre que 33% des Français voteraient pour le RN,
18:20si le scrutin avait lieu dimanche prochain.
18:2223% pour la NUPES, la majorité présidentielle récolterait, quant à elle, 18% des suffrages.
18:30Uniquement, on revient sur ce sondage dans un instant,
18:33comme on revient sur le sondage aussi Harris Interactive,
18:36qui dit que le RN ne peut pas gouverner.
18:38Beaucoup de sujets avec vous, on va voir à la droite.
18:41Comment l'union des droites est-elle possible,
18:44avec ce qui s'est passé, très important, à 17h,
18:47cet après-midi, la rencontre entre Marion Maréchal et le RN.
18:52Dimitri, avec ce coup de théâtre de la dissolution,
18:55on en oublierait presque, qu'il y avait des élections européennes, finalement, hier.
19:00Or, qu'est-ce qu'on voit dans presque toute l'Europe,
19:03et je pense que c'est intéressant et important de s'arrêter
19:06sur cette forte progression des droites radicales, nationalistes, populistes,
19:13comme on veut les appeler, et que c'est dans ce contexte
19:16qu'a lieu aussi cette poussée de la droite nationale en France.
19:21Je cherche les bons mots.
19:23Justement, c'est bien, vous avez raison,
19:25parce que j'ai pris le temps, justement, de c'est quoi ces droites
19:29qu'on dit nationales, populistes, radicales, nouvelles droites, etc.
19:32Donc, elles arrivent en tête quand même dans 5 pays de l'Union Européenne.
19:35Donc, la France, évidemment, avec le Rassemblement National,
19:38si vous additionnez Reconquête, ça fait quand même 40 sièges sur 81,
19:42quand même, qui vont à ces nouvelles droites.
19:45Alors, le RN n'est pas si nouveau que ça, mais enfin,
19:47cette droite qui était exclue de l'exercice du pouvoir.
19:50En Autriche, le FPE, 6 sièges sur 20.
19:53En Hongrie, le Fidesz, je ne sais pas comment on prononce,
19:57de Viktor Orban, 11 sièges sur 21.
20:00En Belgique, vous avez 3 formations qui arrivent entre 13,5 et 14%,
20:03et vous en avez 2 d'entre elles qui sont des formations séparatistes.
20:06De droite, l'Alliance Flamande, le Vlaams Belang.
20:09En Italie, les Fratelli d'Italia, le parti de Giorgio Meloni,
20:12c'est 1 siège sur 3, 24 sur 76.
20:14Vous ajoutez la Liga de Matteo Salvini, ça fait 8 sièges supplémentaires.
20:18Et ces droites, donc, nationalistes, radicales ou populistes,
20:21elles terminent 2e en Pologne.
20:23En Espagne, c'est Vox qui fait 10% des suffrages.
20:26En Allemagne, où malgré, c'est ahurissant ce qui s'est passé en Allemagne,
20:29une campagne calamiteuse pour la FD, avec scandale sur scandale,
20:33la révélation que le principal assistant parlementaire de la tête de liste
20:38est un agendé chinois, enfin, des histoires comme ça.
20:41Ils font 16,5%, nos amis de la FD,
20:44donc ils sont 2 fois en dessous du score de la CDU qui arrive en tête.
20:48Mais enfin, ils finissent 2 points devant la formation,
20:50devant les sociodémocrates de Olaf Scholz,
20:52avec une campagne, comme je vous dis, absolument catastrophique.
20:55Qui a refusé un remaniement, une dissolution, Olaf Scholz.
20:59Et dans bon nombre de pays de l'Union Européenne,
21:01je permets d'ajouter que les droites classiques,
21:03les droites chrétiennes, démocrates, les droites de gouvernement,
21:06elles font de très bons scores.
21:08J'ai cité la CDU en Allemagne, 30%,
21:10le Parti populaire en Espagne, très bon score,
21:12au Portugal également, en Pologne.
21:14Et donc, si vous prenez la droite au sens étendu du terme,
21:17c'est-à-dire les idées conservatrices dans toutes leurs nuances,
21:20c'est 2 tiers des voix qui ont été exprimées hier dans les urnes
21:24dans l'Union Européenne.
21:25Les vieilles droites de gouvernement,
21:27ou bien les nouvelles droites issues des marges,
21:29mais qui sont en train de devenir ou sont devenues
21:31de véritables forces politiques de gouvernement,
21:33ce sont 2 voix sur 3, 2 sièges sur 3
21:36dans le Parlement européen sorti des urnes hier.
21:38Alors, les nouvelles droites,
21:41on a dit radicales, nationales, populistes,
21:44ça vaut le coup de s'intéresser sur ce qu'elles sont,
21:46parce qu'en fait, on voit que non seulement
21:48on a un nuancier extrêmement vaste,
21:52et on a parfois des oppositions entre elles.
21:54D'où la grande complexité de savoir,
21:56vous savez, si vous suivez un peu le débat européen,
21:58est-ce que telle formation ira dans le groupe ECR,
22:01des libéraux conservateurs,
22:05ou bien dans le groupe ID,
22:07celui où a priori devraient atterrir Marine Le Pen
22:10et le Rassemblement National.
22:11Vous voyez, vous avez plein de nuances.
22:13Sur la question de l'OTAN, par exemple,
22:15est-ce que vous en avez qui sont atlantistes ?
22:17Vous en avez d'autres qui sont anti-atlantistes,
22:20voire pro-russes.
22:21Sur les questions d'économie,
22:22sur les questions même d'immigration et d'islam,
22:24qui sont le carburant électoral n°1
22:26de ces formations politiques.
22:28Prenons un exemple.
22:29Georgia Melanie, elle est très atlantiste,
22:31elle est pro-OTAN,
22:33elle est économiquement plutôt libérale,
22:35protectionniste, mais plutôt libérale.
22:37Elle défend la famille chrétienne traditionnelle,
22:39mais elle a signé le pacte Asile et Migration,
22:42le fameux pacte européen.
22:44Donc voilà, un engagement européen de Georgia Melanie.
22:47Vous prenez le Rassemblement National,
22:48qui n'est pas libéral,
22:49qui est d'un parti plutôt étatiste,
22:51le RN pense que l'État peut tout,
22:54c'est le côté un peu Louis XIV,
22:55si vous voulez, de cette formation.
22:57Le RN défend l'idée que l'État social,
23:00c'est pour les nationaux,
23:01c'est au cœur de son ADN politique.
23:03Le RN combat le pacte Asile et Migration,
23:06qui a été signé par Georgia Melanie,
23:08mais Marine Le Pen dit, elle,
23:10que l'islam est compatible avec la République,
23:12ce que ne dit pas Reconquête, etc.
23:15Vous voyez donc les dissensions très nombreuses
23:18sur un grand nombre de points de programme.
23:20Et alors, sur l'Ukraine et la Russie,
23:22là, je ne m'attarde même pas,
23:23vous avez des pro-Kiev,
23:24vous avez des pro-Kremlin,
23:25vous avez des neutres, etc.
23:27Le seul point commun de tous ces partis
23:29qu'on va appeler les nationaux populistes,
23:32c'est leur détestation pour la droite classique,
23:34qui, elle, fait le choix de siéger avec le PPE
23:36au sein du Parlement européen,
23:38PPE qui travaille avec la gauche et les centristes.
23:41Et ce n'est pas parce qu'en fait,
23:42ces droites nationales populistes font masse
23:44qu'elles sont potentiellement
23:46les faiseurs de roi au niveau européen,
23:48qu'elles sont mûres pour s'allier
23:49et pour diriger l'Union européenne.
23:51Cela dit, si vous regardez,
23:52PPE, sociodémocrate et centre,
23:55qui va gouverner, comme depuis 45 ans,
23:57le Parlement européen,
23:58eux aussi sont extrêmement divisés.
24:00Mais qu'est-ce qui fait leur succès ?
24:03Pourquoi, justement, la droite nationale
24:06a une véritable poussée en Europe ?
24:08On en parle dans un instant.
24:09Et puis la question clé,
24:11pourquoi ça ne pose aucun problème
24:13dans les autres pays européens,
24:15alors qu'en France, c'est le séisme politique ?
24:18Nous ouvrons une nouvelle page de publicité,
24:20mais une nouvelle page de politique.
24:22A tout de suite.
24:27Retour sur le plateau de Face à l'Info.
24:29Mais qu'est-ce qui fait le succès
24:30des droites nationales populistes en Europe ?
24:33Ça vous a essoufflé ?
24:35Oui, c'est tout.
24:36Il m'a dit de poser cette question-là.
24:38Non, mais c'est la question
24:39que tout le monde se pose, quand même.
24:41Enfin, on a peut-être une petite idée.
24:43Je pense qu'il y a plusieurs explications.
24:45La première qui circule beaucoup,
24:47j'ai beaucoup lu ces dernières semaines
24:49dans les journaux,
24:50c'est, je vais appeler ça
24:51la théorie de la jurisprudence Brexit.
24:53Donc il y a cette idée
24:54que tous les nationaux populistes d'Europe
24:56auraient constaté, horrifié
24:58le fiasco terrible qu'aurait été le Brexit.
25:01C'est-à-dire que quand vous êtes national populiste
25:03et que vous tirez toutes les conclusions
25:05de votre idéologie,
25:06vous commettez une énorme bêtise,
25:08c'est une catastrophe,
25:09vous envoyez votre pays dans le mur,
25:11ce que serait le Brexit pour les Anglais.
25:13Et donc, tous les nationaux populistes
25:15du continent seraient forcés d'admettre
25:17les grands succès de l'Union Européenne
25:19dans les crises successives.
25:21Les vaccins, le plan de relance
25:24à 750 milliards d'euros,
25:25le programme CHOUR,
25:27de lutte contre le chômage,
25:28programme qui a sauvé 30 millions d'emplois
25:29dans 10 ans,
25:30personne n'a entendu parler du programme CHOUR.
25:31C'est quand même stupéfiant.
25:32Il y a quand même,
25:33soit l'Union Européenne invente,
25:34ce que je ne crois pas,
25:35soit elle a un sérieux problème
25:36de communication.
25:37Parce que si vous avez sauvé
25:3830 millions d'emplois,
25:39ce serait bon de le faire savoir.
25:40Et puis, il y a la guerre en Ukraine,
25:42aussi, qui nous inciterait
25:43à rester groupés face à l'ogre russe, etc.
25:46Et donc, face à toutes ces crises,
25:48comment auraient réagi
25:50les nationaux populistes eurosceptiques ?
25:52Eh bien, par intérêt électoral,
25:54en s'alignant sur, finalement,
25:57l'opinion publique,
25:58qui serait, elle,
25:59naturellement plutôt pro-européenne.
26:01Eh bien, ces nationaux populistes
26:03auraient opté non plus
26:04pour le combat de l'Union Européenne,
26:07mais pour le projet de la transformer
26:09de l'intérieur.
26:10Et donc, en se modérant,
26:11ces nationaux populistes
26:12auraient élargi leur base.
26:13Et le grand exemple serait, en fait,
26:15Georgia Melanie,
26:16qui aurait eu une espèce
26:17de révélation pro-européenne
26:19à partir du moment
26:20où elle a accédé au pouvoir.
26:22Donc ça, si vous voulez,
26:23c'est quand même une lecture
26:24très européiste de la situation.
26:26Je l'ai vu hier dans le journal du dimanche,
26:27n'est-ce pas, Charlotte ?
26:28Sous la plume de Guillaume Clossat,
26:30par exemple,
26:31qui est un des promoteurs
26:32de cette lecture des choses.
26:34Ce qui n'est pas inintéressant.
26:35Ce qui n'est pas inintéressant.
26:36Je ne dis pas que tout est faux.
26:37Je dis, je crois plutôt
26:38que les nationaux populistes,
26:39en fait, ne sont pas anti-européens.
26:41Non, non.
26:42Ils sont anti-union européenne,
26:43telle qu'elle existe aujourd'hui.
26:45Mais ils sont pour l'Europe.
26:46Ils n'ont rien contre l'Europe.
26:47Ce n'est pas parce qu'on est français
26:48qu'on aime son pays,
26:49qu'on est nationaliste.
26:51Dans le beau sens du mot nationaliste,
26:53Mathieu insiste souvent pour le dire,
26:54ce beau mot de nationalisme,
26:56je crois qu'il est temps aussi
26:57qu'on le réhabilite.
26:58Ce n'est pas pour ça
26:59qu'on ait une détestation.
27:00Le nationalisme, ce n'est pas la guerre.
27:01Voilà.
27:02C'est ça que je voulais dire.
27:03Alors, pour le Brexit,
27:05regardons-le factuellement.
27:06Est-ce que vraiment,
27:10Je suis désolé,
27:11mais le Royaume-Uni ne s'est pas avili
27:14économiquement depuis qu'il est sorti
27:16de l'Union européenne.
27:17Il a même eu plus de croissance
27:18que la France, par exemple,
27:20excepté pour l'année 2020.
27:21Mais vous prenez 2021, 2022, 2023
27:23et peut-être 2024,
27:25les Britanniques ont une croissance plus forte
27:27que les Français
27:28qui sont dans l'Union européenne.
27:29Vous regardez ensuite
27:30leur débat parlementaire.
27:31Alors ça, c'est David Goodhart.
27:33Vous savez, David Goodhart,
27:34c'est le théoricien des somewhere
27:35contre les anywhere,
27:36les gens de quelque part
27:37et les gens de nulle part.
27:38Eh bien, David Goodhart,
27:39il dit, regardez ce qui s'est passé.
27:40Nous, en Angleterre,
27:41on a eu récemment un grand débat
27:43pour réglementer les réseaux sociaux.
27:45Ça a été vraiment un gros sujet
27:46et il en est sorti une loi
27:48et ça a suscité un débat national.
27:50Qu'est-ce qu'on a, nous, en Europe,
27:51en France, plutôt,
27:52pour réglementer les réseaux sociaux ?
27:54On a ce qu'on appelle le DSA,
27:56le Digital Services Act,
27:58qui est une législation européenne.
28:00Est-ce que vous savez ce qu'il y a dedans ?
28:01Le fameux DSA.
28:02Non, vous ne savez pas pourquoi,
28:03parce que ce n'est pas une loi.
28:04Enfin, si, c'est une loi,
28:06mais c'est un arbitrage
28:07entre lobbyistes bruxellois.
28:09Et vous, en tant que citoyens,
28:10circulez, il n'y a rien à voir.
28:11Vous n'êtes mis au courant
28:12que très tardivement.
28:14Donc, vous voyez,
28:15la loi immigration des Britanniques,
28:16vous savez, le fameux plan Rwanda,
28:18on en pense ce qu'on veut.
28:19C'est peut-être inhumain,
28:20c'est peut-être inutile,
28:21c'est peut-être inefficace.
28:23Mais enfin, je veux dire,
28:24les Britanniques ont suivi leur voix,
28:26leur voix à eux.
28:27C'est une démocratie libre.
28:29Je trouve que c'est quand même ça,
28:31le fond du sujet.
28:32Donc, ce qui fait le succès
28:33des nationaux populistes
28:34partout sur le continent,
28:35en fait, c'est ça,
28:36c'est cette idée
28:37qu'une souveraineté nationale populaire
28:39est à reconquérir Etat par Etat,
28:42que ce soit en France,
28:43que ce soit en Allemagne,
28:44que ce soit en Pologne,
28:45en Hongrie, etc.
28:46Et ça n'est pas incompatible
28:48avec l'Europe.
28:49Ça n'est pas compatible
28:50avec l'Union européenne.
28:51Regardez, par exemple,
28:52une idée qui a circulé
28:53pendant la campagne des Européennes
28:55des doubles frontières,
28:56qui était, par exemple,
28:57une idée portée
28:58par le Rassemblement national.
28:59Cette idée que ce n'est pas
29:00parce qu'il y a Schengen,
29:01cette idée d'une protection
29:04à la périphérie de l'Union européenne
29:06qu'on ne peut pas y ajouter
29:08des frontières intérieures
29:10pour limiter la circulation
29:11des non-européens.
29:13Pourquoi ce serait incompatible ?
29:14Pourquoi ?
29:15Parce qu'il y a une frontière extérieure
29:16de Schengen,
29:17il y aurait absolument,
29:18il y aurait abolition
29:19de toutes les frontières à l'intérieur.
29:20Vous voyez, par exemple,
29:21c'est cette idée
29:22que c'est compatible.
29:24La défense d'une souveraineté nationale
29:25n'est pas l'ennemi
29:27d'une « souveraineté européenne »,
29:29comme le dit Emmanuel Macron.
29:30Donc, finalement,
29:31les nationaux populistes
29:33combattent l'Europe
29:35dans une version radicale libérale.
29:37Ça, c'est l'expression qu'emploie
29:38encore une fois David Goodhart,
29:39qui donnait une interview passionnante
29:40dans le Figaro la semaine dernière,
29:41et qui disait
29:42« Le populisme, dans sa forme décente,
29:45est dominante. »
29:46C'est quoi ?
29:47C'est une révolte politique
29:49qui vient affirmer que c'est normal
29:50dans un pays, par exemple,
29:51de favoriser les citoyens nationaux.
29:54C'est normal de vouloir des frontières,
29:56de vouloir l'ordre,
29:57de vouloir la sécurité,
29:58de vouloir une assistance sociale
30:00financée par ceux qui payent les impôts
30:02et réservée à ceux qui payent leurs impôts.
30:04Et si on détaille la version
30:05la plus courante, la plus populaire
30:07de ce « populisme décent »,
30:09comme il dit,
30:10en fait, c'est socialement
30:11très, très protecteur,
30:12assez proche de la philosophie
30:14du Rassemblement national,
30:15donc plutôt à gauche économiquement.
30:17Mais sur les questions culturelles,
30:18sur les questions régaliennes,
30:20la citoyenneté, la famille, l'immigration,
30:22on voit que là,
30:24on est plutôt orienté à droite.
30:25Et tout ça,
30:26c'est le débouché politique
30:27de quoi, finalement ?
30:28Du déclassement de pan entier
30:30de la société,
30:31des perdants de la mondialisation
30:33qui disent à leur élite de masse,
30:34vous savez, les 15 à 20 %,
30:36à qui profite la mondialisation ?
30:38Ceux qui ont bien travaillé à l'école,
30:40c'est le populisme et la réponse
30:42à cette élite-là
30:44qui leur dit,
30:45écoutez, faut pas être trop politique,
30:47les frontières, etc.
30:48L'immigration, c'est formidable.
30:49L'immigration, les frontières,
30:51c'est pas génial.
30:52Finalement, ce qu'on voit en France,
30:53et j'en terminerai par là,
30:54c'est que le Macronisme...
30:55Oui, parce que ça fait 12 minutes, là, quand même.
30:58On a beaucoup de sujets.
31:00C'est que Macronisme et marinisme,
31:02vous voyez un peu cette opposition
31:03qu'on est en train de mettre en scène
31:04pour les prochaines législatives,
31:05c'est le nouveau paradigme politique européen.
31:08Les deux forces politiques
31:09qui ont le plus progressé
31:10dans l'Union Européenne
31:11ces 20 dernières années, c'est quoi ?
31:12Ce sont les libéraux
31:14et les nationaux populistes,
31:15les anywhere et les somewhere.
31:16En fait, c'est moins un combat idéologique
31:18qu'une nouvelle lutte des classes,
31:19d'une certaine manière.
31:20C'était votre dernier mot ?
31:22Oui.
31:23Très belle analyse.
31:24Merci beaucoup, mon cher Dimitri.
31:26Il y a beaucoup de sujets.
31:27J'aimerais bien vous entendre après,
31:28peut-être la chronique de Marc Menand,
31:29faire un petit tour de table.
31:30On va essayer de prendre le temps aussi là-dessus.
31:33D'ailleurs, pour commencer votre chronique,
31:34parce qu'on va s'arrêter avec vous sur la droite.
31:36Quel impact de la dissolution sur la droite ?
31:39Va-t-on vers une union des droites ?
31:40Alors, on a vu aujourd'hui Marion Maréchal
31:43qui s'est rendue au siège du Rassemblement national
31:46à sa propre initiative
31:48pour discuter de cette éventuelle coalition.
31:51Écoutons ce qu'a dit Jordan Baraléa
31:53à l'issue de cette rencontre.
31:57Rien n'a été acté.
31:58Pour l'instant, ce sont des discussions.
32:00J'ai eu également un certain nombre de discussions
32:02avec des cadres des Républicains
32:04à qui je souhaite aussi tendre la main
32:07parce que je crois qu'il est peut-être difficile
32:11de gagner seul
32:12et que nous avons besoin aussi de faire ce rassemblement.
32:14Les Français nous ont mandatés hier
32:16pour bâtir l'alternance.
32:18Bâtir l'alternance.
32:20Alors, c'est intéressant, bâtir l'alternance,
32:22puisque d'après un sondage Harris Interactive
32:24dont je vous parlais il y a quelques instants
32:26qui est tombé ce soir,
32:28prenez le temps de lire, mais je vous explique.
32:30Le Rassemblement national remporterait
32:33environ 235 sièges à 265
32:37au lieu de 89.
32:39La majorité présidentielle remporterait
32:42125 à 155
32:44au lieu de 249.
32:47L'opposition d'UPS gagnerait
32:50115 à 145 sièges
32:52au lieu de 153 aujourd'hui.
32:54Les Républicains et divers droites
32:5740 à 55 sièges au lieu de 74.
33:00Moralité, le Rassemblement national
33:03en tout cas ne peut pas
33:05gouverner seul.
33:07J'aimerais vous faire écouter
33:09quelques secondes avant d'avoir votre réaction
33:11mon cher Marc,
33:13la réaction de Marion Maréchal
33:16qui s'est rendue au siège du RN
33:18pour discuter avec le Rassemblement national.
33:21Va-t-on vers une union des droites ?
33:24Maintenant il est temps d'aller en discuter
33:26avec Zérique Zemmour
33:28puisqu'il y a maintenant un choix
33:30qui s'offre à moi
33:32celui de trouver les moyens
33:35de faire intégrer
33:37les idées de reconquête
33:39à ce Rassemblement dans le cadre
33:41des conditions posées par le RN
33:43ou alors se contenter
33:46de laisser Reconquête partir seule.
33:50Va-t-on vers une union des droites ?
33:52On fera un tour de table dans un instant.
33:54D'abord, votre regard Marc Menand.
33:56Ça annonce très clairement
33:59une sorte de potentialité
34:02de brisure.
34:04Je serre mes idées
34:06et j'oublie l'homme
34:08qui dans un premier temps
34:10a fait naître, fait émerger
34:12cette force
34:14qui devait valoir à ses idées
34:17de s'imposer.
34:19L'important ce sont les fruits.
34:21Si elle va chez Rassemblement National
34:23pour l'instant elle a dit qu'elle va parler à Kéry Le Monde.
34:25Oui, sauf que
34:26elle a précisé
34:28que M. Bardella
34:30et Marine Le Pen
34:32avaient précisé
34:34le cadre dans lequel
34:36on pouvait envisager
34:38d'entrer dans
34:41une sorte de collaboration.
34:43Et ce qui est extraordinaire
34:45et d'ailleurs Jordan Bardella
34:47l'a dit il y a quelques secondes,
34:49c'est qu'il ne fait pas appel au parti.
34:51Lui il est le PCTF.
34:53Vous l'avez dit une bonne fois pour toute,
34:55on est infréquentable.
34:57Alors ne nous fréquentez pas.
34:59En revanche, si chez vous,
35:01X ou Y estiment
35:03que nous sommes des gens
35:05respectables,
35:07on oublie qu'ils ont une appartenance.
35:09L'essentiel c'est la lutte
35:11que nous allons mener.
35:13Je vous invite éventuellement de nous inscrire
35:15dans l'idée
35:17d'un gouvernement
35:19et on pourrait vous y inviter
35:21ensemble. Nous aurions
35:23cette nouvelle tendance,
35:25le désir du peuple largement
35:27exprimé et si on recroupe
35:29toutes ces tendances,
35:31le peuple de droite
35:33semble majoritaire.
35:35A partir de là, c'est ça que je vous offre.
35:37Mais je m'adresse aux hommes
35:39et pas aux partis.
35:41Ce qui signifie donc
35:43qu'à un moment, un garçon
35:45comme Éric Zemmour
35:47se retrouve dans l'exclusion.
35:49C'est un homme qui a toujours été seul.
35:51C'était un
35:53journaliste comme nous
35:55qui à force de côtoyer les politiques...
35:57Pourquoi vous dites qu'il est dans
35:59l'exclusion ? Parce que pour un instant,
36:01d'après ce que j'ai compris,
36:03je parle sous votre contrôle et votre contrôle aussi
36:05parce que tout va tellement vite.
36:07Marion Maréchal n'a pas dit qu'elle partait.
36:09Elle a dit...
36:11Est-ce qu'elle peut être à la fois
36:13élue par Conquête
36:15et du lendemain partir directement
36:17de la RN ?
36:19Très clairement, elle a dit que je suis à l'heure du choix.
36:21C'est-à-dire que
36:23où les idées que nous représentons,
36:25j'estime
36:27qu'elles seront défendues
36:29par cette coalition qui n'est pas
36:31une coalition de partis, mais disons
36:33une fusion entre hommes
36:35de bonne volonté,
36:37si je m'inscris dans ce principe,
36:39il me faut oublier
36:41Éric Zemmour, puisque le cadre
36:43exigé par le RN,
36:45c'est qu'Éric
36:47Zemmour ne soit pas
36:49de ce monde-là. Pourquoi ?
36:51Parce qu'elle, elle a toujours ménagé
36:53durant la campagne. A chaque fois,
36:55disons qu'elle était véhémente vis-à-vis
36:57de la gauche, mais
36:59vis-à-vis de la droite, elle tempérait.
37:01Elle était un peu le talérant,
37:03je dirais, des débats.
37:05En revanche, Éric Zemmour, c'est vrai
37:07que c'est un homme de conviction, c'est un
37:09homme qui ne transige pas, il est
37:11parti de rien,
37:13il s'est propulsé
37:15sur cette
37:17capacité à dire, voilà,
37:19il n'est pas question d'avoir du compromis,
37:21il nous faut être dans la sincérité,
37:23dans l'intégrité. Ce manque
37:25de la politicaille, je
37:27n'en serai jamais. Alors,
37:29quand on veut démontrer qu'on a
37:31cette capacité-là, c'est vrai
37:33que parfois, on peut être ressenti comme
37:35outrancier. Et il semble bien
37:37que ce soit le cas pour Marine Le Pen
37:39et Jordan Barnea.
37:41Marine Le Pen a sans doute
37:43difficilement oublié,
37:45et c'est pour ça qu'elle a une sorte de rancune,
37:47les propos d'Éric Zemmour
37:49après le premier tour de l'élection
37:51présidentielle. Et c'est ça
37:53qu'aujourd'hui, on veut faire payer
37:55à Éric Zemmour. Donc, on dit
37:57eh bien, vous avez pu
37:59être ensemble,
38:01vous avez pu montrer
38:03votre différence. Cette différence,
38:05on est prêt à en tenir
38:07compte, mais quand on forme une équipe,
38:09eh bien, il faut qu'on sente aussi
38:11le caractère des individus.
38:13Vos idées,
38:15on est proches, on peut les
38:17fusionner. En revanche, eh bien,
38:19il y a quelqu'un qui, humainement,
38:21ne nous correspond pas. Et on oublie
38:23donc que Zemmour
38:25a eu ce courage inouï, qu'il a
38:27permis
38:29à ce mouvement
38:31de se créer. Oui, c'est ça, parce qu'à la fois,
38:33vous dites que, vous êtes en train de m'expliquer,
38:35je veux comprendre que, à la fois,
38:37Éric Zemmour est un peu de côté, en même temps,
38:39c'est la première fois qu'ils sont partis à des élus. Bien sûr !
38:41Est-ce que ce n'est pas une victoire ?
38:43Et à la fois, il a peut-être réussi,
38:45de son point de vue, peut-être une campagne sur le terrain,
38:47lorsque il a arrêté la réunion,
38:49c'est une question. Oui, mais c'est une
38:51victoire amère. C'est-à-dire que
38:53il a dit, au moment des...
38:55Il aurait pu être tête de liste aux Européennes.
38:57Il a choisi autre chose, une autre
38:59stratégie. Il a dit, ce sera
39:01Marion Maréchal, un peu pour la récompenser,
39:03sans doute aussi, de
39:05l'avoir rejoint, mais
39:07de se mettre en
39:09situation de recours.
39:11Moi, ce qui m'intéresse, ce sont
39:13les présidentielles. Et alors, qu'a-t-il fait pendant
39:15la campagne ? On ne l'a pas beaucoup vu sur les plateaux.
39:17Eh bien, il a fait du Chirac.
39:19Il est allé au contact dans
39:21les populations.
39:23Dans les campagnes, lui, l'homme avec sa
39:25cravate, était là,
39:27par exemple, à la fête de la fraise,
39:29à la fraise de l'omelette.
39:31Il a même fait une transhumance dans
39:33l'Ombraque. Oui, là, il a laissé Marion Maréchal
39:35en tête. Voilà. Et
39:37de là, il cherchait simplement
39:39à jauger ce peuple, à créer
39:41véritablement une dynamique
39:43et une adhésion totale.
39:45Mais, maintenant,
39:47on lui dit, d'accord, mais il n'en reste pas moins
39:49vœu de victoire. Elle est trop rikiki
39:51pour que vous ayez
39:53la possibilité de vous imposer avec vos idées.
39:55On garde vos idées, mais
39:57on ne vous veut pas. Mais on fait un tour de table.
39:59D'après ce que j'ai compris, Charlotte Dornelas,
40:01le Rassemblement National
40:03veut picorer, justement, des
40:05personnalités, justement, en dehors
40:07des partis, que ce soit à LR
40:09comme à Reconquête, d'ailleurs.
40:11Comment vous voyez cette union des droites ? En fait,
40:13je la comprends un peu différemment. D'abord, Reconquête
40:15s'est créée quand même sur, et d'ailleurs, c'était porté
40:17par Éric Zemmour initialement, sur cette idée d'union des droites.
40:19Aujourd'hui, que le
40:21divorce ne se fait pas sur cette question,
40:23simplement stratégiquement. Parce qu'évidemment,
40:25au moment où Reconquête a été créée, on n'imaginait pas
40:27que le rapport de force, j'imagine, quelques années plus
40:29tard, serait celui-ci. Là, aujourd'hui,
40:31il y a une donnée établie, c'est que le Rassemblement
40:33National est très loin devant tout
40:35le monde. Donc, moi, ce que j'entends dans la déclaration
40:37de Marion Maréchal, c'est
40:39surtout qu'elle dit, évidemment,
40:41si nous, Reconquête, participons
40:43à cette alliance, c'est aux conditions posées par le
40:45Rassemblement National, étant donné la force
40:47qu'il a. Et ça, on le sait,
40:49dans cette campagne des Européennes, ça a été
40:51une différence de stratégie
40:53qui a été assumée, d'ailleurs,
40:55entre Marion Maréchal et Éric Zemmour.
40:57Donc là, moi, j'ai pas l'impression
40:59qu'elle dise, le choix, c'est
41:01est-ce que je me sépare ou pas d'Éric Zemmour, c'est que le choix
41:03s'offre à Reconquête de savoir, est-ce qu'on veut
41:05travailler... Oui.
41:07Oui, mais ça revient à ça, à la fin.
41:09Pas tout à fait, parce que...
41:11S'ils veulent picorer, justement, des personnalités.
41:13Est-ce que je vais, donc,
41:15est-ce que j'accepte ce cadre,
41:17par conséquent, je me mets
41:19en dehors... Moi, j'ai l'impression, c'est
41:21est-ce que nous acceptons ce cadre à Reconquête ?
41:23Est-ce qu'on accepte ça, ou est-ce que Reconquête continue...
41:25Elle a dit c'est mon choix, elle a pas dit c'est notre choix.
41:27C'est l'heure du choix. Je sais pas.
41:29C'est l'heure du choix. Moi, je pense
41:31qu'effectivement, là, c'est pas tout à fait
41:33clair, et
41:35c'est vraiment à regarder avec des pincettes.
41:37Est-ce que Stanislas Guilbault va partir ?
41:39Est-ce que Sarah Knafaut va partir ? Elle a dit que demain, elle rencontrait...
41:41Moi, la vraie question que j'aurais à poser, c'est
41:43est-ce que quelqu'un a besoin de partir ?
41:45Les structures peuvent exister...
41:47Mais c'est ça, je trouve ça un session prenant, justement,
41:49alors que, pour l'instant, je sais pas, je réfléchis
41:51à ma haute, pour l'instant, pour la première
41:53fois, Reconquête a eu des élus.
41:55Mathieu, ensuite Dimitri. Je crois qu'il y a deux choses là-dedans.
41:57En premier rang, il y a la reconnaissance élémentaire
41:59de rapports de force. C'est-à-dire, s'il y a
42:01coopération des droites, elle va se faire
42:03une forme de tripartition.
42:05L'ERN est le bloc
42:07central autour duquel ça va s'articuler.
42:09Ensuite, Reconquête arrive avec
42:11quelque chose, c'est-à-dire non seulement des élus, mais
42:13une culture idéologique, une certaine vigueur idéologique.
42:15Et les LR arrivent, parce qu'il faut pas les oublier,
42:17avec une culture de gouvernement.
42:19Mais l'alliance ne peut se faire si
42:21l'alliance doit se faire qu'en reconnaissance du rapport de force.
42:23Un. Ce qui s'accompagne, deux,
42:25et ça, c'est la part manquante, je crois, de ce qu'on sait
42:27pour l'instant, c'est la structure d'accueil.
42:29Quelle sera la structure d'accueil
42:31pour des vocations, soit des candidats individuels,
42:33c'est-à-dire des gens qui se présenteraient sous
42:35une alliance commune. Est-ce qu'aussi,
42:37par exemple, imaginons
42:39un vrai ami ou un C.E.T. se présente aux législatives.
42:41Est-ce que le R.N. dit
42:43on ne présente personne contre eux,
42:45ils font partie des gens qui ont vocation à nous rejoindre.
42:47Donc les modalités précises de l'alliance
42:49ne se sont probablement pas fixées une fois pour toutes
42:51depuis 24 heures, ou au moins 24 heures.
42:53C'est là qu'en fait, c'est ce que je disais
42:55tout à l'heure, c'est-à-dire qu'il y a des batailles d'idées
42:57très fortes, des oppositions,
42:59et il est temps d'arriver au stade de l'intelligence
43:01du pouvoir. Est-ce qu'on est capable de s'entendre
43:03pour bâtir une coalition ?
43:05Je pense que c'est même au-delà
43:07de la question des personnalités.
43:09C'est le message qui va être envoyé aux électeurs.
43:11C'est le message qui va être envoyé aux électeurs.
43:13Est-ce que Euroconquête
43:15est capable de dire on s'efface
43:17derrière le R.N. qui est en mesure
43:19aujourd'hui de faire quelque chose ?
43:21Il y a un truc en politique qui paraît que c'est important, c'est gagner.
43:23Je crois que la droite nationale
43:25a une telle habitude de la défaite
43:27qu'elle ne sait pas ce que veut dire gagner
43:29et gagner en politique. Je rappelle ça
43:31en trois secondes, la gauche a déjà
43:33su s'unir, le PSU,
43:35les socialistes, les communistes savaient s'unir.
43:37La gauche nationale n'allait pas
43:39trop vite sur la gauche. Vous avez un éditoire
43:41spécial sur la gauche.
43:43On a vu la vitesse à laquelle
43:45la gauche est en train de se reconstituer.
43:47On en parle dans un instant.
43:49Ce thème de l'union des droites est extrêmement populaire
43:51chez les électeurs de droite. Les gens le veulent.
43:53On va d'abord
43:55écouter, avec
43:57Charlotte Dornelas, on va voir un peu
43:59c'est intéressant, à la fois
44:01Emmanuel Macron, il appelle au peuple
44:03je vous ai entendu, je vous ai compris
44:05et en même temps
44:07il dit que vous avez quand même mal voté.
44:09Écoutons le chef de l'État et ensuite votre chronique Charlotte.
44:11L'extrême droite
44:13est à la fois l'appauvrissement des Français
44:15et le déclassement de notre pays.
44:17Je ne saurais donc
44:19à l'issue de cette journée
44:21faire comme si de rien n'était.
44:23C'est pourquoi, après avoir
44:25procédé aux consultations
44:27prévues à l'article 12 de notre
44:29constitution,
44:31j'ai décidé de vous redonner
44:33le choix de notre avenir
44:35parlementaire, par le vote.
44:37Je dissous
44:39donc ce soir l'Assemblée
44:41nationale.
44:43Charlotte Dornelas, hier soir on a vu
44:45dans la réaction de la Macronie
44:47une analyse assez contradictoire des résultats électoraux.
44:49Pour quelles raisons exactement ?
44:51Déjà,
44:53la Macronie, le réflexe, on a vu plusieurs fois
44:55dans les différentes
44:57étapes, ce n'est pas la première fois qu'on a vu en même temps,
44:59on a vu parfois Emmanuel Macron
45:01réagir par exemple auprès d'Elisabeth Borne
45:03en lui disant ça suffit,
45:05les sorties moralisantes sur le Rassemblement national,
45:07maintenant il faut sortir des idées.
45:09Et on a vu le Président de la République lui-même
45:11aller sur le terrain moralisateur
45:13par rapport au vote RN.
45:15Et la Macronie, hier,
45:17dans son ensemble évidemment,
45:19c'est tellement composite qu'il y a des réactions parfois
45:21un peu différentes, mais globalement,
45:23on n'a pas la reconnaissance d'une défaite politique
45:25et donc un rapport de force politique,
45:27on a une défaite politique
45:29vue comme un danger
45:31sur ce terrain moral, sur le terrain des valeurs,
45:33sur le terrain des principes,
45:35sur le terrain de la démocratie.
45:37Donc finalement ça a rattrapé tout le monde hier soir.
45:39Et on a eu, comment dire,
45:41des temps d'analyse
45:43qui m'ont semblé vraiment contradictoires.
45:45Premièrement, le message des Français est clair.
45:47J'ai entendu ça dans la bouche du Président de la République.
45:49Bon, à la fin de la soirée
45:51où vous avez pu vous coucher à 2h du matin,
45:53vous n'avez toujours pas compris quel était le message.
45:55On a expliqué clairement,
45:57mais si ce message est si clair que ça, expliquez-le-nous.
45:59Que veulent donc les Français en mettant Jordan Bardella en premier ?
46:01Politiquement, évidemment.
46:03La deuxième chose que nous dit
46:05Emmanuel Macron, et donc plus largement aussi,
46:07nous avons entendu ce message,
46:09d'ailleurs, nous engageons la dissolution
46:11de l'Assemblée nationale.
46:13Donc, on redonne
46:15la parole au peuple,
46:17ce qu'on lui refuse sur les sujets politiques
46:19et non pas sur le choix
46:21d'un tel plutôt qu'un autre,
46:23mais sur les sujets politiques, on l'a vu ces derniers mois,
46:25le refus est quand même assez régulier.
46:27Même si Emmanuel Macron nous a expliqué qu'il n'avait pas peur du référendum,
46:29en attendant, il n'y en a pas eu quand même.
46:31Donc, on redonne la parole au peuple,
46:33mais on l'accepte que sur le terrain
46:35partisan, des élections partisanes.
46:37Troisième étape, nous le faisons
46:39parce que nous faisons confiance aux Français.
46:41Mais les Français viennent de
46:43donner une large majorité aux partis
46:45d'opposition et surtout une large défaite
46:47à Emmanuel Macron.
46:49Donc, la quatrième étape devient compliquée,
46:51Emmanuel Macron nous dit également
46:53qu'il faut faire barrage à l'extrême droite,
46:55qui fait 40%, ça on l'a entendu partout dans la Macronnie,
46:57en additionnant RN et Reconquête
46:59et même quelques-uns
47:01chez Les Républicains.
47:03Donc, en proposant des alliances
47:05et en expliquant que devant certains partis,
47:07le parti d'Emmanuel Macron était capable
47:09de ne pas mettre de candidat,
47:11on redonne la parole au peuple, à qui on fait confiance,
47:13jusqu'au moment où il a choisi
47:15un parti qu'on veut absolument combattre.
47:17C'est quand même relativement contradictoire
47:19sur le terrain simplement politique
47:21et en tout cas, ce qui est sûr, c'est que ça n'aide pas à définir
47:23le message soi-disant très clair
47:25qu'ont envoyé les Français hier soir.
47:27Finalement, ce qu'on comprend, c'est que la confiance,
47:29elle est placée assez artificiellement
47:31dans les mots entre les mains des lecteurs
47:33que l'on fait semblant de considérer hier soir
47:35tout en diabolisant à outrance le choix
47:37qu'ils ont fait précisément ce même soir,
47:39en tout cas cette même journée, de vote.
47:41Un, les sujets ne sont pas abordés,
47:43deux, il y a une sorte de
47:45de manipulation à vouloir
47:47redonner la parole au peuple pour tenter de l'empêcher
47:49de s'exprimer sur les sujets
47:51que, par ailleurs, il plébiscite par le biais
47:53de son vote pour, en effet,
47:55Jordan Bardella reconquête
47:57et, dans une large mesure, pour les LR
47:59en tout cas cette campagne portée par
48:01François-Xavier Bellamy. Donc, à la fin, la seule
48:03question qui compte, c'est soit l'extrême droite est un danger
48:05et le peuple en est un aussi
48:07parce que, pardon, ça fait 40 ans
48:09qu'on nous explique que l'extrême droite est un danger
48:11donc c'est quand même en connaissance de cause
48:13que plus de 30% des Français
48:15décident de placer Jordan Bardella
48:17en tête. Soit le peuple est souverain
48:19et alors on joue à se faire peur sans prendre la menace
48:21au sérieux puisqu'on ne fait rien, par ailleurs,
48:23pour l'endiguer. Ça ne peut pas être
48:25les deux en même temps, ça n'est pas possible
48:27et donc, à la fin de la soirée,
48:29on a du mal à comprendre, dans la tête
48:31d'Emmanuel Macron, ce que recouvre
48:33exactement la menace. Est-ce que c'est
48:35ce sont les électeurs ou le choix électoral ?
48:37Il faudra nous expliquer la différence entre les deux
48:39ni quel est ce fameux
48:41message envoyé aux Français, ce qui ne laisse
48:43pas imaginer quelle pourrait être la réaction
48:45politique du Président de la République
48:47dans les prochaines semaines.
48:49Est-il seulement possible de savoir ce message
48:51envoyé par les Français ? Quel est-il
48:53selon vous ? Vous savez, il y a une autre contradiction
48:55dans la vie politique française, c'est que
48:57tout le temps hors
48:59période de campagne électorale,
49:01on sait très bien ce que l'on appelle
49:03extrême droite dans l'opposition.
49:05Vous êtes indigné par quelqu'un qui vient de mourir
49:07avec quelqu'un sous le QTF, c'est l'extrême droite.
49:09Vous voulez restreindre l'immigration,
49:11c'est l'extrême droite. Vous avez de vraies
49:13questions sur le fonctionnement de l'Union Européenne,
49:15c'est l'extrême droite. Vous êtes absolument
49:17effaré devant l'ensauvagement
49:19du pays, c'est l'extrême droite. Même le mot
49:21est d'extrême droite. Vous avez
49:23toutes ces questions-là, vous soutenez les agriculteurs
49:25notamment en posant des questions à Bruxelles, c'est
49:27d'extrême droite. Tout le reste de l'année,
49:29on renvoie à l'extrême droite des sujets extrêmement
49:31clairs pour le coup. Et le sort des élections,
49:33on ne sait pas, on ne sait plus.
49:35Non, ce n'est pas l'immigration parce que c'est le pouvoir d'achat que les gens préfèrent.
49:37Non, ce n'est pas du tout l'Europe parce qu'en fait, les gens sont
49:39très pro-européens, surtout depuis le Brexit.
49:41Ah non, ce n'est pas l'insécurité parce que d'ailleurs,
49:43c'est vraiment une préoccupation pour nous tous.
49:45Il faut savoir, soit les électeurs ont fini
49:47par se dire, écoutez, si tout ça est l'extrême droite,
49:49on va choisir l'extrême droite,
49:51soit on ne sait pas du tout ce que recourent
49:53ce soit des Français. Un, il y a
49:55évidemment la défiance à l'égard
49:57du fonctionnement de l'Union Européenne tel
49:59qu'elle fonctionne aujourd'hui,
50:01et la personne ne peut dire qu'il est étonné.
50:03De manière très directe, les Français avaient
50:05exprimé exactement le même message
50:07en 2005. Tout le monde a décidé de faire
50:09comme si ce message n'avait pas existé.
50:11Il se retrouve aujourd'hui. Alors, on peut se battre en disant
50:13non, mais en fait, vous avez un projet caché sur l'Union Européenne
50:15qui n'est pas celui que vous dites, mais en fait, vous trompez.
50:17À la fin, il est sûr et certain
50:19que tous les Français qui ont choisi
50:21le Rassemblement National Reconquête
50:23et même François-Xavier Bellamy
50:25ont, et d'ailleurs même LFI sur ce sujet
50:27très précis, ont beaucoup de critiques à faire
50:29à l'Union Européenne telle qu'elle fonctionne
50:31aujourd'hui. Deuxième chose, puisqu'on nous
50:33dit que c'est toujours la préoccupation première,
50:35l'inquiétude sur le pouvoir d'achat. Elle s'est
50:37magnifiquement invitée par le
50:39biais du mouvement des agriculteurs.
50:41C'est plus large que le pouvoir d'achat. Le pouvoir d'achat,
50:43ça veut dire je veux vivre dignement de mon travail
50:45et j'ai peur pour mes enfants. C'est
50:47l'insécurité économique qui, dans une
50:49large mesure, est portée par le projet
50:51extrêmement consumériste, c'est assez
50:53contradictoire aussi, de l'Union Européenne.
50:55Troisièmement, l'inquiétude sur la sécurité.
50:57Vous vous souvenez, on a parlé de la Bretagne
50:59qui a basculé. Ça s'est évidemment
51:01vérifié hier et plusieurs personnes
51:03ont parlé en disant que l'insécurité est
51:05vraiment une angoisse. Comme le reste du temps,
51:07on vous dit que vous êtes préoccupés par l'insécurité, extrême
51:09droite, à la fin, vous vous dites je vais y aller
51:11aussi. Or, l'Union Européenne
51:13par ses traités et sa jurisprudence
51:15empêche très largement, on en parle beaucoup ici,
51:17l'évolution du travail,
51:19des outils qu'il y a entre les mains des policiers
51:21et de la justice. Quatrièmement,
51:23évidemment, et j'aurais pu commencer par là, j'ai fait exprès
51:25de le mettre là, l'inquiétude migratoire.
51:27Et là, personne ne peut
51:29faire semblant de ne pas comprendre que c'est
51:31le message extrêmement massif
51:33de ces droites là, porté par ces droites là,
51:35la restriction de l'immigration, puisque tout le reste de l'année,
51:37on nous explique qu'ils sont racistes, xénophobes
51:39et on les renvoie aux heures les plus sombres
51:41de notre histoire, précisément
51:43sur le terrain de la restriction migratoire
51:45et enfin le désir d'une souveraineté
51:47française qui prévaut
51:49sur la souveraineté européenne
51:51et évidemment, chaque fois que le politique
51:53en France est empêchée,
51:55semble empêchée devant ce déclin
51:57sur tous les sujets,
51:59on nous répond qu'il n'est pas possible pour telle ou telle
52:01raison que Bruxelles en a décidé autrement,
52:03assez naturellement, les deux
52:05finissent par s'opposer
52:07donc il y a sans doute d'autres sujets bien sûr
52:09mais cela me semble incontournable
52:11si l'on veut expliquer que le message a été clair
52:13hier soir.
52:15Est-ce qu'on ne peut pas se dire quand même, Charlotte Dornelas, que c'est courageux
52:17malgré tout, de redonner la parole
52:19au peuple français au moment de constater
52:21une défaite ? Mais ça dépend de ce que l'on entend
52:23par là, c'est-à-dire que redonner la parole au peuple
52:25un sur le terrain, européen.
52:27Le choix a été fait en France, on l'a bien vu,
52:29on a Ursula von der Leyen qui
52:31incarne cette Union européenne qui est défiée
52:33en France comme dans d'autres pays,
52:35qui a célébré une victoire hier, évidemment, puisqu'elle
52:37est dans le PPE qui reste majoritaire
52:39donc vous voyez, qu'est-ce que va devenir
52:41exactement cette colère
52:43dans le fonctionnement des institutions
52:45européennes ? On se posera la question.
52:47La deuxième chose, c'est en France, parce qu'on nous a expliqué,
52:49tout le monde s'est accusé pendant les derniers jours
52:51de cette campagne de nationaliser le débat,
52:53je note que les Français étant
52:55des nationaux français, ils ne
52:57considèrent les décisions de l'Union européenne
52:59que par les conséquences qu'elles ont dans la vie de la France.
53:01Évidemment que le scrutin est aussi
53:03national. Les institutions européennes
53:05ne vivent pas dans un monde parallèle
53:07qui ne concerne pas la France et d'ailleurs, la première
53:09conséquence, c'est la dissolution de l'Assemblée nationale.
53:11Emmanuel Macron le pense aussi
53:13apparemment, contrairement à ce qu'il avait dit
53:15il y a quelques jours. Mais si vous redonnez la parole
53:17aux électeurs, en prévoyant déjà
53:19de diaboliser le choix qu'ils pourraient faire dans la
53:21politique nationale, et que par ailleurs
53:23toutes les institutions sont déjà prêtes
53:25à contrer un éventuel résultat, ce que nous disait
53:27Mathieu, fait par les électeurs,
53:29alors clairement, tout ça est un mensonge.
53:31Tout ça est un mensonge, et quand on entend
53:33Laurent Fabius, en effet, qui nous dit, rassurez-vous,
53:35nous serons un rempart, si par hasard
53:37les Français choisissaient ce qu'ils
53:39appellent l'extrême droite, assez largement,
53:41il y a de quoi s'inquiéter, en effet,
53:43pour la démocratie, mais pas dans le sens où on l'entend
53:45habituellement au moment des élections.
53:47Olivier Fauras, en arrivée au siège
53:49des écologistes, peu après
53:5119h ce soir, a déclaré
53:53on cherche à faire en sorte qu'il y ait
53:55un front populaire, qui puisse se lever
53:57et faire face à
53:59l'extrême droite.
54:01Voilà, pour cela, il y a des partis
54:03politiques, mais aussi la volonté d'associer
54:05des personnalités issues de la société civile,
54:07du monde syndical. C'est intéressant, parce que c'est à peu près
54:09pareil, voilà, union des droites,
54:11on en a parlé tout à l'heure, maintenant, union de la gauche,
54:13alors dès hier soir, Mathieu Bocoté, on a senti
54:15cet élan de l'union vers la gauche,
54:17ce front populaire. Alors, il y a deux théories du
54:19cordon sanitaire qui sont mobilisées pour l'instant.
54:21La première, elle nous vient
54:23de la Macronie, qui est ressortie de son chapeau,
54:25en nous disant, il y a l'arc républicain.
54:27Vous savez, c'est l'arc républicain qui en fait
54:29partie, qui n'en fait pas partie, et on comprend
54:31que le RN n'en est pas, que Reconquête
54:33n'en est pas, mais on n'en est pas certain, en fait.
54:35Je vais vous donner différentes définitions de l'arc républicain
54:37depuis six mois seulement environ.
54:39Gabriel Attal nous a dit, tous les partis
54:41présents à l'Assemblée nationale sont dans l'arc républicain.
54:43Bon, alors c'est réglé, il n'y a plus de soucis.
54:47Emmanuel Macron nous a déjà expliqué que le stream
54:49droite ne faisait pas partie de l'arc républicain.
54:51Bon, c'est plus compliqué. Hier soir,
54:53Benjamin Haddad, dont je parlais plus tôt,
54:55disait, LFI ne fait pas partie de l'arc républicain.
54:57Pour les autres, c'est
54:59plus compliqué. Mais Mme Borne
55:01nous a déjà dit, qui a déjà existé politiquement,
55:03il nous a dit, LFI, c'est la...
55:05D'ailleurs, Mme Grégoire avait
55:07dit la même chose. On partage globalement
55:09des choses, des objectifs, pas nécessairement
55:11les moyens, mais on se comprend. Alors que
55:13les autres, c'est quand même les pétainistes d'aujourd'hui.
55:15C'est quand même très grave. Et finalement,
55:17c'est peut-être Shannon Seban qui est la figure nouvelle,
55:19la figure émergente de la Macronie, qui a le mieux
55:21résumé hier, je crois, ce qu'elle entend
55:23par champ républicain. Je cite,
55:25c'est puissant. LFI et
55:27l'ORN ne font pas partie du champ
55:29républicain, ils défendent des idées qui ne sont
55:31pas les nôtres. C'est formidable!
55:33Bon, d'accord. Je laisse ça de côté.
55:35Donc, vous voyez, leur conception du champ républicain
55:37est flottante en fonction de l'ennemi du moment.
55:39À gauche, parlons-en, c'est l'essentiel
55:41en ce moment, ils veulent aussi, ils nous disent,
55:43c'est le temps du front populaire. On verra
55:45de quel peuple ils parlent. Alors, qu'est-ce qu'ils nous
55:47entendent parler? Ils disent, il est temps de refaire la
55:49NUPES. NUPES 1, NUPES 2,
55:51NUPES 3, c'est comme le parrain, mais ça finit
55:53mal. Donc, NUPES 1,
55:55les socialistes, les verts,
55:57les communistes, les LFistes,
55:59ils préfèrent s'appeler les insoumis, mais on va les appeler
56:01les LFistes. Ils sont censés
56:03s'entendre entre eux, nous disent-ils,
56:05contre l'extrême droite. Et là, on sort
56:07la cassette antifasciste, on sort
56:09le grand récit antifasciste
56:11pour nous dire que c'est tellement grave qu'il faut
56:13être capable de se rassembler.
56:15Mais là, il y a la question de l'antisémitisme
56:17prêté par certains
56:19à LFI. Qu'est-ce qu'on fait? Est-ce qu'on va
56:21s'entendre avec des gens de LFI à qui on prête
56:23un certain antisémitisme? J'ai l'impression
56:25que pour une certaine gauche, l'antisémitisme est un point
56:27de détail dans les circonstances.
56:29Ça ne leur importe pas vraiment,
56:31mais tout ça va se jouer autour d'une
56:33question double.
56:35Qui sera l'incarnation
56:37de ce rassemblement? Qui sera le premier ministre?
56:39Est-ce que c'est le retour de Mélenchon qui parviendrait
56:41encore une fois à diriger la coalition?
56:43Je ne le crois pas dans les circonstances,
56:45parce qu'il sait que ce n'est pas une situation gagnante.
56:47Est-ce que c'est François Ruffin qui devient
56:49le nouveau leader, censé être capable
56:51de contester la droite nationale
56:53sur son terrain? On le verra.
56:55Mais la question mélenchoniste,
56:57la figure de Mélenchon demeure centrale
56:59parce qu'il a la parole prophétique dans
57:01son camp. – Il y a beaucoup de sujets qu'on pourra
57:03décliner demain, Mélenchon 2027,
57:05peut-être après, justement. – Je crois qu'il le fera.
57:07– Il en parlera. Mais Jean-Luc Mélenchon s'est d'ailleurs
57:09permis hier soir une étonnante
57:11déclaration, Mathieu. Pouvez-vous nous en dire
57:13plus à ce sujet? – Il nous a dit
57:15qui pourrait l'emporter, qui pourrait gagner,
57:17et je vais le citer, c'est très important de citer les gens.
57:19Alors, il commence en disant
57:21nous allons affronter les gens, il parle de la droite nationale,
57:23qui s'ils arrivent à leur fin,
57:25eux, ils vont nous mettre dur.
57:27L'inverse est aussi vrai, ajoute-t-il,
57:29ils sont déterminés, nous aussi.
57:31Je précise qu'il nous annonce que dans son esprit,
57:33la droite nationale veut tout casser et de l'autre côté,
57:35lui, il veut leur péter la gueule.
57:37Ensuite, sa fameuse déclaration en quelques secondes.
57:39Nous nous sommes déterminés à faire surgir
57:41quelque chose dont ils ignorent l'existence.
57:43Sur trois générations, un peuple
57:45nouveau s'est constitué en France.
57:47D'immigrés, là, il rajoute dans les villes
57:49de Corse, Girondins,
57:51Maghrébin, Malien, Savoyards,
57:53Bretons. Je crois qu'il rajoute certaines catégories pour donner
57:55l'impression d'avoir une sympathie pour
57:57les Français historiques.
57:59Qu'est-ce qu'ils font tous ensemble? Ils vivent,
58:01ils se créolisent. Cette France,
58:03c'est une nouvelle France. Il faut qu'elle émerge.
58:05Il faut qu'elle jaillisse, parce que
58:07pour l'instant, c'est le pire qui jaillit.
58:09Autrement dit, Mélenchon nous dit
58:11c'est un autre peuple qui émerge.
58:13Un nouveau peuple depuis trois générations.
58:15Qu'est-ce qui s'est passé depuis trois générations déjà?
58:17Peut-être l'immigration a eu un effet.
58:19Je crois qu'il y a des gens qui ont une formule pour nommer ça.
58:21Donc, c'est une espèce de basculement.
58:23Un nouveau peuple émerge. La gauche radicale
58:25doit être l'expression de ce nouveau peuple.
58:27Pour Mélenchon, c'est un peuple contre un autre.
58:29C'est la guerre civile dans son esprit.
58:32Ouh là là, on a beaucoup de sujets à aborder demain.
58:34Excellente suite de programme tout de suite avec
58:36Pascal Proleur des Pro 2.