• il y a 6 mois

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00:00Le baccalauréat, ce rite de passage quasi sacré pour les jeunes, des épreuves stressantes
00:06pour la plupart des candidats et qui acte, ou pas d'ailleurs, le passage à l'âge adulte.
00:10Depuis quelques minutes, il sont plus de 493 000 candidats à vouloir réussir ce test.
00:17Je leur souhaite évidemment bonne chance, mais je sais ô combien le bac est tout,
00:20sauf une histoire de chance.
00:22Alors comme chaque année, le bac fera des heureux, des malheureux, mais une interrogation
00:26demeure.
00:27Quelle est aujourd'hui la véritable valeur de ce diplôme ?
00:29Devant la chambre des représentants, Chaké Ben Moussa a récemment mis en lumière la
00:33mobilisation massive pour assurer le bon déroulement des épreuves.
00:36Plus de 1 800 centres d'examens, près de 28 000 salles prévues et quelques 40 000
00:41correcteurs sont déployés, une organisation qui montre bien l'importance toujours accordée
00:45à cet examen.
00:46Mais au-delà des chiffres qu'elle porte, ce diplôme ouvre-t-il réellement à ceux
00:50qui vont l'obtenir dans un contexte où l'éducation et le marché du travail sont transformés
00:55par la numérisation et l'innovation technologique ?
00:57Le bac est à la fois un sésame pour l'enseignement supérieur et une promesse de meilleures opportunités
01:03professionnelles.
01:04Le baccalauréat peut-il encore être considéré comme une fin en soi ? Pour beaucoup, il représente
01:08juste une étape nécessaire mais insuffisante vers des études supérieures ou des parcours
01:12professionnels qui requièrent compétences spécifiques et adaptabilité continue.
01:17La multiplication des branches scientifiques, techniques et littéraires illustre bien cette
01:21diversification des parcours mais elle soulève aussi la question de l'adéquation entre
01:25les formations proposées et les besoins du marché du travail.
01:29Au final, il s'agit de former des esprits compétents et, si possible, des citoyens
01:35intègres.
01:36Mais au fond, le bac en 2024, ça vaut quoi ? C'est la question à laquelle nous allons
01:39tenter de répondre ce matin avec mes deux décodeurs du jour, Hicham Labieda Madroite,
01:44directeur du Centre d'information, d'accueil, d'information, d'orientation et de carrière
01:48à l'Université Hassan Ier du Stade.
01:50Bonjour, c'est Hicham.
01:51Bonjour, Edil.
01:52Et Délice Salafus, à ma gauche, directeur général de Educaskills Academy.
01:56Bonjour, Délice.
01:57Bonjour, c'est Edil.
01:58Bonjour, Hicham.
01:59Ça fait plaisir de vous retrouver.
02:00C'est un plaisir partagé.
02:01Alors, on va parler du bac ce matin.
02:03Bon, ils sont combien ? 493 000 candidats stressés, j'imagine, ce matin.
02:07Ils ont déjà commencé leurs épreuves.
02:09Alors, au-delà de répéter, j'allais dire bêtement, mais non, je ne vais pas le dire,
02:17je crois que je l'ai dit, les éléments de langage de la communication officielle
02:20du ministère de l'Éducation nationale.
02:23J'ai préféré aujourd'hui avoir un débat sur la valeur et l'utilité de ce diplôme
02:29qu'est le baccalauréat en 2024.
02:31Mais ce ne sera pas tout de suite.
02:32Ce sera juste après la pause info.
02:34Il est 8h44 sur Atlantique.
02:36Les Décodeurs d'Atlantique matin avec Hicham Labieda et Délice Salafus.
02:41On parle du bac ce matin et une question à laquelle j'aimerais avoir une réponse.
02:47Si possible, ce matin.
02:48J'ai commencé par Délice Salafus, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas entendu sur cette antenne.
02:52Le bac, ça vaut quoi aujourd'hui le bac en 2024 ?
02:54Ça vaut tout l'or du monde, absolument, parce que c'est quelque chose de très important.
02:58Il ne faut pas oublier qu'on s'intéresse à des apprenants et que le bac, c'est la
03:02première étape vers la vie professionnelle.
03:05On doit bien être conscient qu'un bac qui réussit, c'est autant d'encouragement pour
03:11un jeune qui va aller sur des études supérieures.
03:14Et on sait bien, on a parlé à cette antenne avec mon cher confrère Sihichem, de la problématique
03:18de la grève cette année qui a réduit le temps de formation.
03:22Mais il faut être positif.
03:24Je pense que le bac, aujourd'hui, se situe dans un contexte de réforme aussi.
03:28On est sur cette réforme de 2015-2030 qui est, j'ai envie de dire, à mi-mandat.
03:33Ça fait 8 ans que la réforme a commencé.
03:34Et le sujet, c'est vraiment de positionner le bac marocain comme étant un bac de référence
03:42dans les classements internationaux.
03:43Alors, on sait qu'on est très mal classé.
03:45Alors, moi, je vais vous poser une question parce que c'est une petite musique que j'entends
03:50depuis pas mal d'années maintenant.
03:52Moi, quand je passais mon épreuve du bac, c'était un bac de sciences mathématiques,
03:59on avait pris pour habitude, avec certains de mes professeurs, que je salue d'ailleurs,
04:04qui faisaient du très, très bon boulot, comme quoi c'est possible, de passer des anciennes
04:10épreuves du baccalauréat marocain, des épreuves de sciences mathématiques, de sciences
04:14physiques, etc.
04:15Et c'est vrai qu'on voyait une grande différence sur le niveau de l'époque, des épreuves
04:22des années 80, 90, par rapport à ce que nous faisions, nous, au milieu des années 2000.
04:28Aujourd'hui, ce que j'entends, c'est que c'est de pire en pire.
04:32Le niveau baisse.
04:34Est-ce que c'est le cas ou pas ? Et ça, c'est la première question.
04:37Je mettrais ça en lien aussi avec des facteurs conjoncturels.
04:40Souvenez-vous, pendant la crise de la Covid-19, on avait parlé d'un baccalauréat bradé.
04:46On a perdu trois mois de cours.
04:48On a fait en sorte que les gens réussissent les épreuves.
04:53La question, je me la pose aussi pour cette année, où on a eu je ne sais pas combien
04:57de semaines, de mois de grève et des heures de cours qui n'ont pas été données aux élèves.
05:03Donc voilà, la question, c'est ça.
05:05Est-ce que c'est de pire en pire ou pas forcément ?
05:09On le saura à la sortie quand on verra les résultats.
05:12Maintenant, le contexte n'est pas un contexte.
05:13Mais ce que j'ai dit là, est-ce que ça colle à une réalité ?
05:16Ça colle à une réalité.
05:17On a été meilleur pendant de longues décennies.
05:20Nos systèmes éducatifs étaient plus solides.
05:22Après, aujourd'hui, il faut regarder certains facteurs d'une manière réaliste, que sont
05:26notamment l'effectif que nous avons qui passe le bac, qui est plus important.
05:30On sait que le fait qu'il y ait plus d'élèves qui vont passer, ou plutôt de lycéens qui
05:34passent le bac, avec quand même une prépondérance dans le secteur public, on a bien entendu
05:39le chiffre à l'instant même, 87%, on sait qu'il y a un problème d'inclusion éducative.
05:46On sait qu'entre le public, le privé et le monde rural particulièrement, il y a un
05:49écart énorme.
05:50Donc le fait qu'il y ait plus d'élèves, qu'il y ait plus de mesures aussi, on voit
05:53les mesures qui sont mises en place contre la fraude, en termes de préparation au baccalauréat,
05:58de correction, enfin tout l'arsenal est en place.
06:01On est au meilleur standard en termes de moyens, mais on doit avouer qu'en termes de résultats,
06:06surtout si on regarde les derniers classements PISA, on dégringole, on est tout en bas,
06:09on est dans le top 10, on est en dessous de la moyenne des pays de l'OCDE sur les matières
06:14qui sont importantes, les maths, la lecture, la compréhension.
06:17Donc oui, on est en baisse, mais je répète ce que j'ai dit, ça vaut tout l'or du monde.
06:21Et Jeanne Gerdes, ça vaut tout l'or du monde ?
06:23Nécessairement, le bac ça reste toujours cette épreuve qui marque un tournant dans
06:29la vie d'un jeune, d'un lycéen.
06:33Le passage à l'âge adulte, c'est littéralement ça en fait.
06:35Par le passé peut-être c'était encore plus cérémonial, dans le sens où on prenait
06:43le bac comme une fin en soi, maintenant les choses ont changé.
06:46Alors, bien entendu, l'enquête PISA, chaque année, chaque 3 ans il faut dire, l'enquête
06:52a été menée dans le cadre d'un benchmarking, d'une comparaison à l'échelle de l'OCDE,
06:59on est classé 79ème selon les indicateurs, sur 81 pays, des enfants qui sortent du scolaire
07:10sans savoir ni lire, ni écrire, ni faire une addition.
07:12De ce point de vue, on pourrait prendre ça comme une sonnette d'alarme, mais effectivement
07:17il y a une réforme, bien entendu.
07:21Il y a 2-3 jours, j'ai été à l'académie régionale de Kazakhstan, je reconnais sans
07:27longue de boire, il y a un travail énorme qui se fait, que ce soit pour améliorer les
07:31curricula, pour renforcer effectivement les capacités d'appréhension, sur cette antenne
07:37on parlait de la méthode TARL justement, at the right level, donc ça c'est des initiatives
07:45effectivement, l'année prochaine on parle aussi d'une extension de l'apprentissage
07:49de l'anglais, donc il y a des réformes, il y a des choses, il y a une lutte contre
07:52le décrochage, ça on en parle assez souvent, ça parle de 33% de réduction du taux de
07:59décrochage d'ici 2026, là encore il y a un target à atteindre.
08:02Le BAC marocain, si ça peut présenter quelque chose, en tout cas 54 candidats marocains
08:10retenus à Polytechnique en France, c'est quand même assez symptomatique, on va dire,
08:16effectivement de la qualité.
08:17C'est une nouvelle, mais j'ai remarqué, j'allais dire c'est l'exception qui confirme
08:21la règle, un peu, parce que j'ai remarqué que dans les 54, il y avait une grande proportion
08:28de ces jeunes candidats qui venaient d'un seul et même endroit.
08:31Il y a un an ou deux ans, c'était 41, ça veut dire effectivement qu'il y a un travail
08:37qui se fait justement du côté de Bengria, donc l'idée maintenant c'est, est-ce qu'on
08:41va jeter le bébé avec son dos de bain pour dire qu'on rien ne marche ? Non, je ne suis
08:45pas d'accord.
08:46Il y a un travail qui se fait, ça prend du temps pour que le jeu prenne, mais il faut
08:51reconnaître qu'il y a des mots avec AUX qui vont s'avoir jugulés.
08:56Il y a une massification aussi, parce que c'est, Driss l'a dit, nous voyons ça du
09:02côté de l'université, donc là où vous avez effectivement des accès non régulés,
09:07ce que nous appelons ouverts, il y a la massification, forcément la qualité au beau milieu d'une
09:13massification pareille, ça peut paraître très difficile.
09:17Je vais vous poser la question différemment, parce que vous n'avez pas répondu à ma question,
09:20ni vous ni Driss, parce que la question est très simple, vous parlez du classement PISA,
09:27de la réforme du système éducatif, oui, on peut avoir un débat là-dessus, mais mon
09:30question c'était sur le bac, que vaut le bac aujourd'hui ? Je vous pose la question
09:33différemment.
09:34Vous qui accueillez chaque année des étudiants, des bacheliers donc.
09:38Oui, on est sur un compus de 50 000 étudiants et professeurs.
09:41Ceux qui intègrent la première année, ce sont donc des bacheliers qui viennent d'avoir
09:44leur bac.
09:45Ils sont comment en fait ? La question est simple, ils sont comment ? Ils sont bien
09:51outillés ?
09:52Pour les accès régulés ENCG, ENSA, l'École Nationale de Sciences Appliquées, là on
10:00est effectivement dans des profils, mention bien, très bien.
10:04Parce qu'il y a un filtrage à l'entrée.
10:06Il y a un quota, etc.
10:07Là effectivement le profil, ceci dit, quand je dis ils sont bien, bien entendu lorsqu'on
10:13ramène ça à tout ce qui est soft skills, prise de parole, etc.
10:16Il y a un travail à faire, bien entendu.
10:18Avoir, j'allais dire, le beurre et l'argent du beurre, ce n'est pas encore acquis.
10:22C'est pour ça que le travail doit se faire en plus du côté technique, hard skills effectivement
10:27en termes de contenu.
10:28Il faut travailler aussi tout ce qui est soft skills, prise de parole, estime de soi, etc.
10:32qui sont tout aussi importants dans le profil actuel.
10:34Et ça le bac ne le donne pas forcément ?
10:35Non, ça ne le donne pas parce que c'est la famille qui le donne, c'est aussi les activités
10:39parallèles.
10:40Et ça c'était effectivement quelque chose qui m'a bluffé, c'est qu'au niveau des académies
10:43il y a un travail qui se fait pour développer justement ces soft skills auprès déjà des
10:47élèves, que ce soit au niveau du secondaire ou même du premier scolaire, ça c'est quelque
10:53chose de fondamental.
10:54Alors pour répondre à la question fermée, est-ce que oui ou non le bac marocain vaut
10:58quelque chose ? Il vaut quelque chose.
10:59Maintenant, si je prends peut-être, vous pouvez me dire, c'est une génération passée.
11:05Nous autres, pour une bonne partie, on a fait un passage ailleurs, en France, il y a pas
11:13mal de professeurs dont je fais partie qui ont enseigné en France, qui n'avaient rien
11:17à envier effectivement à des professeurs qui venaient d'ailleurs, de France ou même
11:21des Etats-Unis.
11:22Ça je le dis en toute humilité pour dire effectivement qu'il y a un travail qui se
11:27fait au niveau des classes, entre les quatre murs, mais il y a aussi un travail qui doit
11:31se faire à côté.
11:32Quand on regarde le nombre de minutes que nous consacrons chaque année pour la lecture,
11:37est-ce que vous avez une idée sur le chiffre ?
11:39Deux ?
11:40Deux, trois minutes.
11:41Tout casser cinq minutes, ça veut dire qu'il y a un travail à faire en termes de lecture,
11:44il faut que nous apprenions, que nous réapprenions justement la lecture, que nous incluons effectivement
11:50ça dans le...
11:51C'est pas le rôle de l'école marocaine justement d'apprendre aux élèves de lire ?
11:55Ça se fait mais pas assez.
11:57Et puis deuxième aspect, c'est qu'il va falloir aussi bien entendu aller chercher
12:07des standards en termes de certification, j'allais dire chercher les meilleurs.
12:13Parce que là encore, on parlait de PISA, il y a d'autres études qui confortent la
12:18nécessité qu'il y ait une révolution au niveau de l'enseignement secondaire supérieur
12:24au Maroc.
12:25Mais déjà pour tout ce qui est professeur, enfin encore tout ce qui est ce qu'on raconte
12:33souvent, APSKILLIN, RISKILLIN, ça c'est fondamental pour justement se mettre au diapason des
12:38standards internationaux.
12:39Chakib Belmoussa, il a commencé par ça d'ailleurs sa réforme avec le processus de sélection
12:45des enseignants.
12:46Moi je suis optimiste mais raisonnablement pour dire effectivement qu'il y a un travail
12:50qui se fait, il y a une réforme.
12:52PISA par exemple, l'enquête, elle intervient effectivement à mi-parcours, donc on ne peut
12:58pas tabler sur les résultats de 2022 sachant qu'on est en 2024, comme le disait à juste
13:04titre Triss.
13:05Donc il y a un travail qui se fait, il y a des déficiences qu'il s'agit effectivement
13:10de combler, il y a des acquis sur lesquels il faut capitaliser, il y a de nouveaux leviers
13:16qu'il va falloir actionner, que ce soit par rapport aux langues étrangères, que ce soit
13:20par rapport à l'intelligence artificielle.
13:22Ça c'est un effet mode mais une nécessité.
13:25Il y a des métiers qui vont disparaître, il y a des cours qu'on enseigne qui ne servent
13:29plus à rien.
13:30Par exemple, donnez-moi un exemple, parce que ça m'intéresse, parce que je suis d'accord
13:33avec vous.
13:34Il y a pas mal de cours qui ne servent absolument à rien, rien de rien, et on les maintient.
13:40Rien, absolument rien.
13:41C'est moi qui pose la question dans cette émission, il est 8h58, on est sauvé par
13:47le gong, deux minutes de pub, les infos, et on se retrouve pour la suite du débat
13:51tout de suite.
13:52Le tour de l'information, ce sera à 9h15 avec Karim Drouni.
13:55Atlantique Matin, le réveil de l'info, les décodeurs d'Atlantique Matin, débat, analyse,
14:07opinion, le réveil de l'info, c'est Atlantique Radio.
14:12Et nous sommes ensemble jusqu'à 9h30 pour les décodeurs d'Atlantique Matin avec Hicham
14:17El-Moubiede et Dreyfus.
14:18On parle du bac, du baccalauréat, ils sont 493 000 candidats, le passé a passé en
14:24tout cas les premières épreuves de cette édition 2024 du baccalauréat, et juste
14:29avant la pause info, Hicham El-Moubiede nous disait que certaines matières enseignées
14:34aujourd'hui ne servaient absolument à rien.
14:35Non, c'est parce que j'ai dit ne servaient pas à grand chose, il y a eu nuance.
14:41De rien, c'est moi qui l'ai rajouté.
14:44Non, mais moi j'aimerais nuancer, elles sont moins pertinentes.
14:47Moins pertinentes, voilà, c'est beaucoup plus nuancé effectivement, oui.
14:50Disons qu'avec la tendance justement poussée et actée par l'intelligence artificielle,
14:56il y a des métiers, comme je disais tout à l'heure, qui vont disparaître.
14:59Un simple exemple, un métier de comptable, vous savez que ça va disparaître puisque
15:05ça ne servira plus à rien d'avoir quelqu'un qui va enregistrer des écritures comptables.
15:10C'est déjà le cas aujourd'hui, il y a des solutions digitales qui permettent à tout
15:13un chacun de…
15:14Il y a même des métiers, par exemple contrôleur fiscal.
15:16En France, au jour d'aujourd'hui, 50% du contrôle fiscal se fait par intelligence
15:20artificielle.
15:21Il y a juste ce lieu de faire un rapprochement par algorithme entre ce que vous dépensez,
15:26ce que vous déclarez, et on a la possibilité effectivement de faire le rapprochement nécessaire.
15:30Pas besoin d'avoir quelqu'un physiquement qui va le faire.
15:32En plus de cela, tout à l'heure lorsque j'ai intégré la dimension intelligence
15:36artificielle, c'est pour dire qu'il y a aussi un mindset, et ça pour moi c'est
15:39très très important.
15:40Qu'on apprenne justement aux jeunes et aux moins jeunes que l'intelligence artificielle
15:44c'est avant tout un management transformationnel, effectivement, qu'il va falloir effectivement
15:49acheter.
15:50Je reviens à la question originelle que j'ai posée, c'est quand je t'ai posé la question
15:54Hicham de savoir comment sont ces jeunes bacheliers que vous recevez à l'université, et je
16:00pose la question également à Dries, parce que vous vous accompagnez aussi des élèves,
16:05des jeunes étudiants, et c'est vrai que parfois le passage du lycée aux études supérieures
16:12se fait difficilement, parce que justement il y a des lacunes dans certaines matières,
16:16dans certaines compétences.
16:17Aujourd'hui, que permet le bac, aux bacheliers, en termes de connaissances, d'outils nécessaires
16:23à leur développement, à leur cursus universitaire par la suite ?
16:27Alors déjà, moi j'aimerais rebondir sur le sujet des matières qui sont moins pertinentes.
16:30On est sur une problématique, comme on disait tout à l'heure, de préparation au marché
16:34de l'emploi.
16:35En fait, ce qu'il faut c'est penser plutôt d'une manière plus globale à la modernisation
16:39du programme, qui est un des axes stratégiques de la réforme de 2015-2030, et je vais donner
16:43trois exemples de matières.
16:44La philosophie ancienne, c'est très bien, mais ça ne développe pas la pensée critique
16:50pour autant, alors qu'on a besoin de développer le mindset de résolution de problèmes, qui
16:55est une des compétences d'ailleurs annoncées par le World Economic Forum et la Banque mondiale
16:59comme étant l'une des compétences du futur, et même du présent d'ailleurs.
17:02Un autre exemple, c'est la géographie ancienne.
17:04On ne regarde pas la géographie aujourd'hui grâce à la technologie, dans son environnement,
17:09par rapport à ses problématiques environnementales actuelles, notamment le réchauffement climatique.
17:13On est encore en train d'étudier la géographie comme ça se faisait dans les années 80.
17:17L'histoire, c'est important, on ne dit pas que les matières ne sont pas importantes,
17:20mais on dit simplement qu'il faut moderniser l'approche pédagogique.
17:23L'histoire ancienne, certes, il faut connaître nos origines et notre culture, ou d'où on vient plutôt,
17:29mais aujourd'hui, il faut parler d'histoire moderne.
17:31On voit ce qui se passe notamment au niveau de l'Assemblée nationale en France,
17:35qui a été dissoutée par le Président de la République, c'est un sujet très sérieux.
17:38Est-ce que nos bacheliers seront en mesure de débattre sur ce sujet ?
17:41Est-ce qu'ils sont assez équipés ? C'est les questions qu'il faut se poser.
17:43Les compétences qu'on va développer, elles doivent être opérationnelles,
17:45donc les préparer à des grandes structures publiques ou privées en matière de compétences fondamentales
17:52pour qu'ils soient efficaces, c'est vraiment le grand challenge.
17:55Et puis moi, j'aimerais faire une autre annonce...
17:56C'était le sens de ma question, je voulais la terminer, mais c'était le sens de ma question.
17:58Est-ce qu'ils sont justement aujourd'hui ces bacheliers outillés pour répondre à toutes ces exigences que vous avez énumérées ?
18:06Avoir un esprit critique, pouvoir discuter de tel ou tel sujet,
18:10pour voir justement que ce qu'ils ont appris lors de leur cursus au lycée leur serve pour leurs études supérieures
18:18et pour pénétrer le marché du travail ? C'est ça la question en fait ?
18:21Je pense que si on veut niveler par le haut, on a des exemples qu'on a cités tout à l'heure de réponses positives
18:27où on sait qu'il y a une capacité chez nos concitoyens de débattre sur des plateaux télé, radio, dans des débats ouverts.
18:35On en voit beaucoup d'exemples.
18:37En café du coin aussi !
18:38Les débats les plus intéressants, c'est le tour d'un bon petit café !
18:42Exact ! Mais on a aussi à l'opposé des élèves qui brûlent, ou plutôt qui déchirent leur manuel à la fin du cycle collégial.
18:49C'est une autre réalité, oui.
18:50Il y a un problème, je pense, je vais le dire, c'est un mot qui fait un peu mal, mais il y a un problème de civisme quelque part.
18:58Oui, non mais c'est pas vrai !
18:59Je pense qu'il faut aborder la problématique de la connaissance différemment.
19:03Et je vais revenir quand même à la réforme, parce qu'il faut parler pour nos auditeurs aussi de ce que sont les éléments structurants.
19:08On est sur quelque chose de très opérationnel, mais qu'est-ce qui se passe derrière la scène ?
19:11Cette réforme 2015-2030, moi je me suis amusé, enfin amusé ce n'est pas le bon terme,
19:16j'ai pris le temps de l'analyser justement en lien avec ce BAC 2024, où est-ce qu'on en est aujourd'hui ?
19:21Et on peut faire un bilan rapide en quelques points de ce qui a été mis en œuvre.
19:26Et je pense qu'on sera d'accord qu'il y a eu une certaine démarche de modernisation des programmes,
19:30en rentrant les technologies d'information, en faisant en sorte également qu'on puisse, au niveau du BAC lui-même, faire en sorte qu'on réduise le niveau de fraude, c'est important.
19:39Parce qu'un BAC n'a de valeur que s'il est authentiquement évalué et qu'on sait qu'il n'est pas attribué, comme tu le disais tout à l'heure, cher Adil.
19:47On ne va pas nier qu'il y a eu un programme de formation des enseignants, même s'il n'est pas encore à la hauteur des besoins et des attentes,
19:52pour repositionner le Maroc comme un pays de référence en matière de BAC.
19:56Surtout, il faudra du temps pour les évaluer, ces enseignants fraîchement formés.
20:00Et les nouveaux enseignants qui sont arrivés dans le système, on en a beaucoup parlé à cette antenne,
20:03il y a un décalage entre une ancienne génération et une nouvelle génération d'enseignants, il faut arriver à uniformiser le tout.
20:08Et puis, on ne va pas nier non plus que les infrastructures sont en amélioration, même si les budgets sont colossaux et parfois insuffisants.
20:14Également, que le taux de réussite s'améliore. Alors, on a parlé tout à l'heure de l'authenticité de ce taux de réussite,
20:20mais je crois qu'aujourd'hui, avec les mesures qui sont mises en place, on connaît bien Chaké Ben Moussa, je crois que c'est quelqu'un qui est très vigilant sur l'intégrité des processus.
20:29Il a été à l'intérieur, il ne faut pas l'oublier. Donc, au moins là-dessus, je ne pense pas qu'on aura grand-chose à lui reprocher,
20:34même si certains opposants à son oeuvre ou son travail ont critiqué la manière dont il a géré la crise avec les enseignants, la grève, pardon, merci.
20:47L'équité et l'inclusion est en amélioration, ça fait partie des enjeux du nouveau modèle de développement.
20:51Et en même temps, on considère que la reconnaissance internationale du baccalauréat s'améliore.
20:57Ça s'améliore d'une manière qui est peut-être pas assez importante, mais on est sur la voie du progrès.
21:03Donc, in fine, pour que ça fonctionne tout ça et qu'on soit dans une logique de développement durable, il va falloir faire en sorte que les budgets soient plus importants,
21:11qu'ils soient maintenus et qu'en effet, le sujet de l'éducation au Maroc ne soit pas un sujet d'agenda politique,
21:18pour finalement se rappeler que tout ce qu'on fait et tout ce qu'on dit, c'est toujours au service de l'apprenant et donc au service de la nation.
21:23Sur ça, on peut qu'être d'accord. On va marquer une nouvelle pause avec l'info Karim Drone pour le rappel des titres de 9h15.
21:29Ah oui, il y a du peps, mais on vous entend à l'antenne. Faites attention, heureusement qu'on n'attendait que ça. Il est 1h16 sur Atlantique Radio.
21:36On est énergisé ce matin.
21:38Oui, vous avez l'air d'apprécier la nouvelle dynamique de la matinale et des décodeurs.
21:42C'est ce que vous me disiez hors antenne.
21:44Asseyez-vous, calmez-vous, calmez-vous quand même.
21:47Bon, on va parler d'Aïd el-Adha dans quelques instants, puisque là aussi, c'est un sujet très intéressant.
21:51Mais juste un dernier mot sur le bac et sur la réforme du système éducatif.
21:58En fait, ce que je retiens de cette discussion depuis le début, c'est la nécessité pour le Maroc d'innover, entre guillemets, ses process d'apprentissage et sa méthodologie d'apprentissage des jeunes élèves et des futurs étudiants.
22:15Quand on parle d'innover dans le domaine de l'éducation, des bullet points, comme ça, on passe rapidement au deuxième sujet.
22:21Ça passe par quoi ? Comment on innove ?
22:24Il y a déjà la méthode de la pédagogie inversée.
22:27Ce n'est plus le professeur qui est là, effectivement, en face d'une foule d'apprenants avec des niveaux différenciés.
22:36Ça, on le voit dans des zones reculées, de l'essence parlée tout à l'heure.
22:40Là, effectivement, on essaie de faire les choses autrement, impliquer davantage l'apprenant, qu'il y ait coproduction, justement, des connaissances, du savoir.
22:48Et derrière, effectivement, distiller du savoir faire, mais aussi du savoir être.
22:53C'est là où je souligne, justement, l'importance de ces soft skills.
22:57Par ailleurs, il y a des gens qui risquent de penser qu'aller chercher justement ces soft skills, c'est faire une espèce de fuite en avant, ne pas aller chercher justement le problème là où il est.
23:08Au contraire, ça, moi, je le dis en connaissance de cause, avoir des apprenants, avoir, in fine, des lauréats, des diplômés qui puissent effectivement développer suffisamment d'estime de soi,
23:20suffisamment de confiance en termes de prise de parole, qui puissent travailler avec d'autres, qui puissent gérer des projets, gérer le stress, gérer tous ces éléments là.
23:28C'est vrai que ça vient avec le temps, avec l'expérience, mais c'est des choses qui ne s'enseignent pas.
23:33Et ça, je le dis haut et fort parce que, je vous rappelle que dans nos universités, on a intégré, avec la réforme du pacte ESRI 2030, des cours transversaux en rapport justement avec ces soft skills.
23:43Maintenant, c'est des cours qui s'enseignent. Moi, je trouve que ça n'a pas de sens. Un cours sur l'estime de soi, ça n'a pas de sens.
23:48Ça se travaille, c'est du media training, c'est des assessment centers, c'est des jeux de rôle.
23:53Il y a des cours sur l'estime de soi ?
23:55Des cours sur les soft skills, parce qu'à des fois, on ne peut pas faire autrement.
23:58Et c'est pour ça que je dis qu'il va falloir qu'on monte déjà à partir du scolaire, secondaire, etc., qu'on travaille sur ça, qu'il y ait effectivement des activités qui puissent générer ça.
24:07Qu'on travaille justement cette éducation civique dont on parlait à juste titre tout à l'heure, Driss, pour que les gens comprennent ce que c'est le patriotisme, ce que c'est aimer sa patrie.
24:14C'est le rôle de l'école ?
24:15C'est le rôle de l'école tout d'abord, et pas que.
24:18Je vous pose la question, est-ce que c'est le rôle de l'école de former des citoyens ?
24:23C'est toutes les parties prenantes.
24:26Il y a l'école qui doit effectivement jouer son rôle, il y a la famille qui doit jouer son rôle, il y a les médias, il y a Atlantic Radio qui doit jouer aussi son rôle.
24:34On le fait, ne vous inquiétez pas, on le fait.
24:36J'en ai bien conscience, on est là pour ça d'ailleurs.
24:39Et après, il y a aussi, bien entendu, tout ce qui se fait effectivement, j'allais dire, et qui échappe au contrôle de la famille, c'est dans la rue.
24:48Donc tout ça, effectivement, tout ce monde doit intervenir.
24:51Dernier mot sur le premier sujet, sur la question de l'innovation.
24:56C'est quoi innover dans le système éducatif, les méthodes d'enseignement, comment on fait ?
25:01Innover, c'est comprendre les enjeux des organisations vers lesquelles on va orienter ces jeunes après leur parcours supérieur.
25:08C'est être à l'écoute de leurs problématiques en matière de compétences, c'est avoir des programmes de formation qui sont dans une logique de transversalité.
25:17Ces compétences dont on parle, qui sont des compétences transversales ou transverses, ont besoin d'être intégrées chez les jeunes dès le plus jeune âge.
25:29On va parler de problématiques qui sont liées à l'économie domestique, comment gérer un foyer.
25:36On va parler de problématiques qui sont liées aux fondamentaux de l'agriculture.
25:38On a vu pas mal de programmes qui disent qu'un jeune, à la sortie du primaire, doit être capable de planter des arbres, de récolter s'il faut, d'aller moissonner, de comprendre les cycles agricoles, de gérer une petite entreprise, de faire des petits projets.
25:54J'aime beaucoup l'exemple que donne mon cher confrère Seychem sur la problématique de créer de la valeur économique.
25:59Au sortir du primaire ?
26:00Ah oui, au sortir du primaire, il faut développer des petits entrepreneurs comme ça.
26:03Je suis d'accord avec vous, mais ce n'est pas le cas aujourd'hui. Au sortir du primaire, vous n'avez pas des gens qui peuvent planter des arbres, gérer un business ?
26:10Oui, mais on a quand même des Marocains défavorisés qui savent vendre des chewing-gums au coin de la rue.
26:14Parce qu'ils n'ont pas le choix, justement.
26:15Justement. Donc maintenant, il faudrait rendre ça un peu plus, encore une fois, nivelé par le haut, être dans une logique d'inclusion,
26:21faire en sorte que notre nation, qui est une nation fortement entrepreneuriale, le soit, à juste titre, dans le cadre éducatif.
26:30Et qu'on développe, on parle du coding, on parle de la robotique, on parle de tous ces sujets technologiques également.
26:36Il y a un appétit, il y a de l'appétence, il y a des capacités. Il faut juste plus de moyens.
26:39Et il faut, encore une fois, avoir le bon corps professoral et le bon accompagnement.
26:44Non, non, non, non, non, non.
26:46Juste un moment. Les colonies de vacances.
26:48Non, non, non, non.
26:49Ce sera pour la prochaine fois.
26:51On ira.
26:55Il est 9h22, je veux parler de Idle Adha.
26:57Idle Adha sera célébrée au Maroc la semaine prochaine, dans une semaine, jour pour jour, le lundi 17 juin 2024.
27:04Mais au-delà de cette date, ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est de parler du contexte dans lequel intervient cette fête religieuse.
27:14Alors, il y a quelques jours, on parlait même de certaines possibilités d'annuler Idle Adha,
27:21ce qui a déjà été fait par le passé par ailleurs au Maroc,
27:24compte tenu du contexte macroéconomique dans lequel nous vivons.
27:27Inflation, prix très, très élevé aujourd'hui des moutons.
27:32Mais d'un autre côté, Idle Adha, comme chaque année, c'est une bouffée d'oxygène pour le monde rural,
27:39pour des petits agriculteurs d'ailleurs, pas forcément les plus gros.
27:43Qui attendent impatiemment ce rendez-vous pour, eux aussi, pouvoir respirer quelque peu.
27:51C'est vrai que l'équation, elle est un petit peu compliquée.
27:54Je n'ose imaginer les répercussions négatives sur le monde rural si Idle Adha avait été annulé.
28:02Qu'est-ce que vous en pensez ?
28:03D'abord pour les bourses des ménages, qui sont aujourd'hui effectivement très, très impactées par le coût que représente Idle Adha.
28:11Mais aussi le monde rural qui survit pour certains grâce à la vente du bétail.
28:19Alors ce qu'on voit déjà là, c'est un peu les conséquences visibles immédiates justement de ce phénomène structurel qui est la sécheresse.
28:28Et bien entendu, tout l'impact induit, que ce soit sur le monde rural, que ce soit sur la machine économique,
28:34que ce soit sur la perception effectivement de ce paysage économique.
28:40La hausse des prix à laquelle nous assistons aujourd'hui, elle est pour le moins phénoménale et pour le pire, exceptionnelle.
28:50Un mouton de taille moyenne à 3500 dirhams.
28:56Imaginez pour un chef de famille qui vient d'apprendre effectivement que le prix de la bonbonne de gaz a augmenté,
29:04qu'il y a d'autres effectivement qui se sont précipités pour justement répercuter cette hausse sur leur business et effectivement l'effet boule de neige.
29:15Tout ceci laisse présager effectivement des tensions inflationnistes entre guillemets, quoique aujourd'hui on est autour de 1,2% de taux d'inflation.
29:24C'est maîtrisé.
29:26Oui mais le mouton coûte cher.
29:29Et encore une fois, l'impact, comme je le disais à l'instant, induit.
29:35Alors, dans ce paysage-là.
29:37Juste des chiffres, parce que les chiffres sont très intéressants.
29:40Ils sont têtus.
29:41Ils sont têtus, c'est vrai, mais ils sont aussi très intéressants lorsqu'il s'agit de sujets comme Aïd el-Adha en l'occurrence.
29:47Alors on apprend par exemple que 13% des ménages marocains, à l'échelle nationale, donc c'est un chiffre global,
29:5413% des ménages marocains n'accomplissent pas le rituel du sacrifice.
29:59Mais surtout on apprend que 25% des ménages appartenant aux 10% les plus aisés ne font pas ce sacrifice.
30:06Donc c'est pas forcément les plus aisés qui achètent un mouton.
30:11Le rituel du sacrifice, il est culturellement, sociologiquement, beaucoup plus important pour les petits ménages,
30:21pour les gens les moins favorisés, les plus défavorisés, que pour les personnes les plus aisées.
30:26C'est vrai que c'est une équation un peu complexe.
30:29Driss ?
30:30Oui, alors avant de répondre à ça, on a parlé de stress hydrique.
30:33C'est une réalité alarmante.
30:35J'ai un chiffre qu'on ne peut pas ne pas citer.
30:38On est aujourd'hui pas loin de 500 m3 par an de dotation en eau par habitant.
30:48On était l'année dernière à 606.
30:50En 1960, c'était 4 fois plus.
30:52Le Maroc est en situation de stress hydrique extrême.
30:56On en connaît les causes, évidemment.
30:57Mais ça a un impact sur la problématique également.
30:59On peut juste imaginer les mécanismes économiques.
31:02Le fourrage est plus cher, le mouton est plus cher, etc.
31:04Il n'y a pas vraiment de subvention.
31:06Même s'il y a quelques subventions à l'import.
31:08Donc la question par rapport à ce rituel,
31:12je pense que oui, c'est ancré dans nos valeurs religieuses, sociales et culturelles.
31:17Mais on peut le regarder de notre angle.
31:19Il y a aussi une problématique de solidarité qui est associée à ce sacrifice.
31:23Solidarité au sein des communautés particulièrement rurales, il faut le reconnaître.
31:27Même si c'est très pratiqué dans le milieu urbain également.
31:31Donc il y aurait des alternatives à penser.
31:33Ces gens aisés justement qui ne font pas le sacrifice,
31:35pour une partie, ceux qui ont une âme citoyenne en tout cas,
31:38vont faire des donations à des associations
31:41ou voire faire la donation de leur bête à un proche
31:45ou peut-être un membre du personnel.
31:47Quelqu'un dans le besoin.
31:48Il y a des critères par rapport à ça.
31:50Moi je pense qu'il faut avoir le courage de repenser le modèle.
31:52D'abord il y a une problématique d'égalité de développement
31:56dans le monde rural et urbain qu'il faut poser.
31:58Pas à chaque fois qu'on a cette recherche d'équilibre
32:02entre faire ou ne pas faire le sacrifice.
32:04Favoriser les ménages qui se sacrifient eux-mêmes
32:08pour arriver à acheter ce mouton.
32:10Il faut garder l'équilibre de ce flux économique
32:12bien que très spontané
32:14mais très important pour le monde rural.
32:16Il y en a qui ne vivent que de ça en fait.
32:18D'autant plus que l'activité économique
32:20qui gravite autour de cette célébration religieuse
32:24ça se chiffre en milliards de dirhams.
32:26C'est énorme.
32:2718 milliards de dirhams de dépenses des déménagements européens.
32:29C'est énorme.
32:30Et une grande partie, si ce n'est la totalité,
32:32bénéficie justement au monde rural.
32:34C'est pour ça qu'on va annuler
32:37c'est une hérésie intellectuelle et économique.
32:41Pardon, je voulais juste dire sur les alternatifs
32:43il faudrait trouver une sorte de...
32:45Merci, c'est Chechem.
32:46Une sorte de juste milieu entre
32:48tout le monde doit avoir le plus beau, le plus gros mouton
32:50parce qu'il y a aussi cette pression sociale, on le sait.
32:52Ah bah écoutez,
32:54je ne les blâme pas ceux qui
32:56succombent à la pression sociale.
32:58Moi je crois qu'il y a un problème de sensibilisation à l'éducation.
33:00Je crois que si on voulait
33:02dire à nos citoyens, surtout dans le monde rural,
33:04on voit ce que c'est,
33:06de se connecter à ce monde rural.
33:08Moi j'aimerais bien qu'on commence à
33:10vraiment penser différemment.
33:12On veut faire une belle fête, et quoi si on la faisait
33:14de manière où on sacrifie
33:16un mouton en collectif au niveau du village ?
33:18On se cotise et l'argent
33:20qu'on arrive à...
33:21Ça se fait encore dans le monde rural.
33:22C'est peut-être pas le cas dans les ménages urbains,
33:24mais dans le monde rural c'est toujours très présent.
33:26Et puis aussi, si tu permets Adil,
33:28le retour au fond d'un mouton.
33:32Si on veut vraiment parler d'un langage
33:34de religion, au jour d'aujourd'hui,
33:36dans la religion, si tu n'as pas
33:38les moyens, si tu peux pas effectivement te permettre
33:40un mouton de sacrifice, tu le fais pas.
33:42Donc ça il faut qu'on l'explique aux gens clair et net.
33:44C'est que c'est pas une obligation
33:46de sacrifier un mouton.
33:48Et donc culturellement,
33:50il va falloir faire un effort de pédagogie.
33:52Et notamment les plus nécessités, ils comprennent pas ça.
33:54Et d'autant plus leur dire que les plus aisés,
33:56tu as avancé les chiffres,
33:58ne font plus effectivement de sacrifice.
34:00Et c'est inaudible pour eux en fait. Ils vont aller s'endetter
34:02pour fêter l'Eid.
34:04Merci beaucoup messieurs, on vous souhaite un
34:06Eid Mubarak, c'est un Eid par avance, merci beaucoup Driss.
34:08Un mot de la fin ? Non c'est fini.
34:10Quelques secondes, allez.
34:12Bah oui, si les bachuls qui réussissent
34:14auront droit au mouton.
34:16Merci beaucoup.
34:18Nous on reste ensemble jusqu'à 10h pour Atlantique
34:20matin, dans quelques instants, le journal de Karim Drone.
34:22Et à tout de suite.