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La polémique enfle concernant les subventions de l’État à l'importation de viandes rouges. Malgré les tentatives du ministère de l’Agriculture pour calmer les esprits, plusieurs questions brûlantes restent sans réponse. Qui sont réellement les bénéficiaires de ces subventions ? Les accusations lancées par Nizar Baraka, Ryad Mezzour et Nabil Benabdallah sont-elles fondées ? La transparence promise par le gouvernement est-elle réellement au rendez-vous ?

Brahim Rachidi, avocat membre du bureau politique de l'USFP
Aziz Boucetta, journaliste politique fondateur du média Panorapost

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Transcription
00:00Ce lundi 7 avril 2025, je suis ravi de retrouver sur ce plateau mon confrère journaliste Aziz
00:07Boustam, à ma droite, journaliste politique fondateur du média PanoraPost, bonjour Aziz,
00:12bon début de semaine.
00:13Bonjour c'est Aziz, bonjour c'est Brahim, bonjour à tous et à toutes.
00:16Et maître, à toutes et à tous, attention, vous allez vous foutre.
00:19A toutes et à tous.
00:20Moi, mes petites conneries.
00:21Maître Brahim Rajdi, à ma gauche, avocat membre du bureau politique de l'USFP, bonjour
00:25c'est Brahim.
00:26Bonjour c'est Aziz, bonjour c'est Adil, j'ai envie de vous voir.
00:29On ne cache rien à nos auditeurs dans cette émission.
00:32Juste avant le point info de…
00:34On ne finit pas d'apprendre.
00:35Oui, mais je sais qu'il y a un lien entre ce que vous disiez il y a un instant et le
00:39sujet que nous allons aborder aujourd'hui.
00:41Juste avant le point info avec Mourad Babar, vous nous posiez la question de savoir quelle
00:45était la femelle du veau.
00:46Oui, enfin, peu importe, mais pourquoi vous y pensiez ?
00:52Parce qu'on a interdit l'abattage des velles et des rebis pour permettre au cheptel
01:00de se reconstituer suite à l'échec flagrant de la politique gouvernementale en matière
01:05de sauvegarde du pouvoir d'achat et du niveau du cheptel.
01:09Alors, c'est un sujet qui fait polémique depuis plusieurs jours maintenant.
01:13On a eu des responsables politiques.
01:17Le premier qui en avait parlé, il me semble que c'était le ministre du commerce.
01:22Il est d'ailleurs directement concerné de par ses responsabilités au niveau du département
01:27du commerce, parce qu'il s'agit de défaillance au niveau du commerce dans cette filière
01:31des viandes rouges.
01:32Il me semble que c'était sur votre plateau, s'il y a Aziz Bousta, qu'il avait évoqué
01:36pour la première fois les fameux 18 spéculateurs identifiés, ces fameux importateurs qui ont
01:41bénéficié de cette opération de subvention pour, passez-moi l'expression, se constituer
01:50une manne financière et profiter de ce système.
01:54Entre temps, il y a eu une communication officielle du ministère de l'agriculture qui a minimisé
02:00les chiffres avancés d'ailleurs par aussi le ministère de l'économie, là où le département
02:06des finances parle de 13 milliards de dirhams entre subvention et exonération fiscale.
02:10Le département de l'agriculture évoque le chiffre de 437 millions de dirhams pour la
02:16partie subvention.
02:19Globalement, qu'est-ce que vous pensez de toute cette affaire, Aziz Bousta ? On va rentrer
02:24dans le détail parce que le diable se cache dans le détail, il y a pas mal de choses
02:28à décortiquer.
02:29Mais globalement, quel est le sentiment qui est le vôtre une fois qu'on a dit tout ça ?
02:34Puisque vous parlez de cette déclaration de Riyad Moussour, c'était sur le plateau
02:40du débrief à Mediac TV, donc c'était bien là et aussi bien autant moi que l'autre
02:48invité qui était là, Azamé Delessier, était assez surpris de voir le ministre du
02:51commerce parler de 18 spéculateurs.
02:53La question lui a été posée, est-ce qu'ils sont poursuivis ? Puisque vous êtes ministre,
02:58membre du gouvernement et vous parlez de spéculateurs.
03:01La spéculation en matière de commerce peut être, peut aller vers une infraction, voire
03:07même un délit.
03:08Est-ce qu'ils sont poursuivis ? Est-ce que vous les connaissez ? Est-ce que depuis ces
03:1118 sont transformés en 100, puis en 200, puis en 300 ? Puis des chiffres faramineux
03:17qui sortent.
03:18C'est des milliards et des millions.
03:19Vous savez, l'ancien premier ministre français, Clément Seau, avait dit une phrase très
03:25intéressante.
03:26Quand les événements nous dépassent, feignons d'en être les organisateurs.
03:29Alors, le ministère de l'Agriculture commence à sortir un tas de chiffres.
03:33Alors non, c'est pas les droits de douane, c'est les 437 millions, c'est les 13 milliards,
03:37c'est les ceci, c'est les cela.
03:38En fait, tout le monde s'y perd.
03:41Mais vous faites bien de poser cette question d'une manière générique et générale.
03:45Quel est le sentiment ? Très bien, conflit d'intérêts ? Oui ? Non ? Favoritisme ? Oui ? Non ?
03:52On n'en sait rien.
03:53Ce qui est sûr, c'est qu'il y a énormément d'argent qui est sorti des caisses de l'État
03:58pour que le prix de la viande baisse, pour renouveler le cheptel et pour idéalement
04:06maintenir l'Eid-el-Kébir, la fête du sacrifice.
04:09Les prix de la viande ont été tirés artificiellement vers le bas puisqu'ils sont descendus avant
04:13de remonter.
04:14Le cheptel n'a pas été renouvelé et l'Eid est annulé.
04:19Il y a des choses, il y a eu une faille quelque part.
04:22C'est pas l'Eid qui est annulé, c'est le rituel de sacrifice.
04:24C'est le rituel de sacrifice qui est annulé.
04:26Donc, il y a eu une faille quelque part.
04:29Et cette faille, de l'aveu même du gouvernement et du ministère de l'Agriculture a occasionné
04:35plusieurs centaines de millions de dirhams de décaissements ou de manques à gagner de
04:41l'État.
04:42Heureusement qu'on a pris l'habitude de la non reddition des comptes parce que bon, à
04:47la limite, ça devait être normal.
04:48Donc, il y a beaucoup d'argent qui est sorti, mais on a pris l'habitude donc on passe à
04:52autre chose.
04:53On parle de Trump.
04:54Non, non, on ne va pas parler de Trump, on va parler de la filière des viandes rouges.
04:58Parce que là, il n'y a rien qui est en train de se passer.
05:00Il y a beaucoup de chiffres et l'opposition qui est en train de s'énerver.
05:02Il y a une partie de la majorité qui devient opposition sur ce coup-là, c'est le Parti
05:07de l'Estaire qui est en train de s'énerver.
05:09Il n'y a rien qui dit, comme toujours, que tout va bien Madame la Marquise, etc., etc.
05:12C'est ça qui est génial et j'aimerais avoir l'avis de Brahim Rajdi.
05:15Je pense que ce genre d'affaires ne peut se produire que dans un pays comme le Maroc
05:20où effectivement, vous avez raison, vous avez un membre, un ministre membre de la coalition
05:24au pouvoir qui se transforme effectivement du jour au lendemain en lanceur d'alerte.
05:29C'est lui, en quelque sorte, qui a initié cette affaire, Riad Mzot pour ne pas le nommer,
05:33suivi par le secrétaire général du Parti des Stéclades, Nizar Baraka, et c'est vrai
05:38qu'on a du mal à comprendre comment fonctionne la gestion de la chose publique et surtout
05:44après les déclarations des uns et des autres, la réponse à ces accusations très graves,
05:52elle tarde à venir, si ce n'est les chiffres avancés ou publiés par le ministère de l'Agriculture.
05:57On ne sait pas si effectivement, il y a 18 spéculateurs qui ont gonflé artificiellement
06:01les prix des viandes rouges pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
06:05On ne sait pas effectivement si Riad Mzot a raison de dire qu'ils sont identifiés
06:08et donc qu'ils sont connus et il n'y a aucune suite ni judiciaire ni en termes de réglementation
06:16pour régler cette affaire.
06:18Je rejoins ce que disait Hadith Bousta il y a un instant, malheureusement, j'ai l'impression
06:23que d'ici quelques jours, quelques semaines, on passera à autre chose et ça sera une
06:27affaire qui ne sera pas définitivement close mais qu'on écartera rapidement.
06:32Je pense que le communiqué du ministre de l'Agriculture du 2-4-2025 ajoute la confusion
06:37à la confusion.
06:38Tout d'abord, je dois vous dire que le Parlement doit jouer pleinement son rôle.
06:43Il y a lieu de déclencher une commission d'enquête parce que les affirmations contenues dans
06:49le communiqué du ministre de l'Agriculture sont fallacieuses.
06:52Oui, je peux vous le démontrer, je peux vous le démontrer, nous on est d'accord mais on
06:59n'a pas la majorité, on n'a pas le nombre requis, certainement l'opposition va réagir.
07:04Je vous donne exactement la signification de 437 millions de dirhams dont a parlé le
07:09ministre de l'Agriculture.
07:10Il a dit qu'on a apporté 875.000 têtes de bovins, 386.000 en 23 et 489.000 en 24.
07:21Si on multiplie 87.500 têtes par 500 dirhams, ça nous donne les 437 millions de dirhams.
07:30Et puisqu'on nous dit qu'il y a 156 importateurs dispatchés entre 2023 et 2024, si on divise
07:37les 437 millions de dirhams par les 156 importateurs, chaque importateur a eu 2.800.000 dirhams,
07:45280.000 dirhams, 210.000 dirhams.
07:47Cette politique de subvention est une politique aberrante, aussi bien en matière de lutte
07:53contre la cherté de la vie et surtout les viandes rouges, que la cherté de la vie en
07:57général qui est due à l'augmentation du prix du pétrole.
08:00Les subventions que l'on donne au transport public reviennent aux stations, aux sociétés
08:06distributrices de pétrole.
08:07Aujourd'hui, Monsieur a dit, le prix du baril du pétrole est à 62 dollars, jamais atteint
08:12ce niveau.
08:13Et nous payons prix à la pompe au prix de 110 dollars.
08:16Donc, les 437 millions d'emparts, Monsieur le ministre de l'agriculture, sont uniquement
08:23les 500 dirhams qu'on donne par chaque tête de bovin importée.
08:27Ces importations n'ont eu aucun impact sur le pouvoir d'achat et sur les prix de la viande.
08:32Aujourd'hui, le prix de la viande rouge, la viande du bovin, aux abattoirs est de 93
08:40dirhams le kilo.
08:41Elle est vendue à 110 dirhams le kilo.
08:43Le prix du mouton est à 110 dirhams.
08:46Aux abattoirs, elle est vendue à 120-130 dirhams.
08:49Donc, c'est une politique défaillante et le parlement doit se ressaisir pour déclencher
08:54une commission d'enquête et nous dire qui sont les 156 importateurs privilégiés.
09:00Avant le parlement, il y a le ministre du commerce qui en a parlé en premier et qui
09:07a évoqué ces fameux 18 spéculateurs.
09:09Là, j'interroge non seulement l'homme politique que vous êtes représentant de l'USF, mais
09:15aussi l'avocat.
09:16Légalement et juridiquement, que peut faire le ministre s'il constate qu'il y a en matière
09:23à poursuivre des lois qui ont été votées ?
09:24Et pas que le ministre, il y a aussi le conseil de la concurrence.
09:27Où est le conseil de concurrence ? Il y a 18 spéculateurs, donc ça veut dire que c'est
09:31des privilégiés.
09:32Et je me pose la question, cela n'est pas assez réalisé, y a-t-il eu un délit d'initié ?
09:38Y a-t-il eu des gens qui étaient favoris ? Tout ça, c'est une commission d'enquête
09:43parlementaire qui doit dénicher tout cela et dire si le gouvernement a eu raison ou
09:47pas.
09:48Oui, Aziz Bousta.
09:49C'est là le problème.
09:50En fait, il y a beaucoup d'argent qui est sorti des caisses de l'État, on commence
09:54un peu à en avoir l'habitude, même si on n'en a pas beaucoup et qu'on l'a endetté.
09:56Là, le problème qui se pose au-delà du prix des viandes, c'est le problème institutionnel.
10:03C'est le problème de l'éthique en politique, c'est le problème de l'efficacité et l'efficience
10:09des organismes de contrôle, des organismes de gouvernance.
10:13Alors, vous avez parlé à Ibrahim du conseil de la concurrence, oui, il est où ? Il y
10:18a le Parlement, une commission d'enquête.
10:19Alors, il y a beaucoup de choses qui se disent, il y a beaucoup de chiffres qui sont agités,
10:24il y a beaucoup de personnes qui parlent.
10:26Et donc, il n'y a pas de...
10:29Y compris le président du Parlement.
10:30Y compris le président de la Première Chambre, Rachid Talbi, qui explique donc avec beaucoup
10:36de justesse et avec beaucoup de conviction, ces chiffres-là très bien, les al-Baraqa
10:42aussi très bien, les riyadh bizarre aussi très bien, les commentateurs aussi.
10:48Donc, il y a les mêmes chiffres, il y a plusieurs vérités.
10:50C'est 13 milliards 300 millions.
10:5213 milliards.
10:53Si on prend le TVA plus, les droits de douane, c'est 13 milliards, cette opération coûte
10:57à l'État 13 milliards.
10:59Moi, ce que je dis, c'est que 1.
11:00Où est le conseil de la concurrence ?
11:02Il ne fonctionne pas.
11:032.
11:04Où est le Parlement ?
11:05C'est pour ça qu'on crée des commissions d'enquête, c'est pour mettre d'accord des
11:07gens qui ne le sont pas tout à fait sur la base de chiffres uniques.
11:10Donc, qui a raison, qui a tort.
11:11Et puis, vous êtes enseignant universitaire, vous êtes en politique, mais vous êtes aussi
11:17avocat et aussi la justice.
11:19Il y a l'indépendance du parquet.
11:21Le parquet s'auto-saisit.
11:22Le parquet s'auto-saisit.
11:23Comme le conseil de la concurrence d'ailleurs.
11:26Donc, il y a 3 organismes, 3 institutions, conseil de la concurrence ne bouge pas, parlement
11:31ne bouge pas, le parquet ne bouge pas.
11:34Il peut s'auto-saisir.
11:35Pardon, c'est un indice, je pense que, d'après ce que je sais, c'est que la justice a été
11:41saisie de l'affaire.
11:42Il y a une enquête qui est ouverte à ce niveau, je pense qu'elle est actuellement entre les
11:46mains de la brigade nationale.
11:47Alors, je retire ce que je lui ai dit sur la justice et on attend les résultats.
11:50Non, c'est ce que j'ai cru comprendre moi aussi, c'est ce que j'ai lu, la BNPJ pour
11:54ne pas la saisir.
11:55C'est ça.
11:56C'est saisie de l'enquête.
11:57Une enquête a été ouverte, mais on n'a aucun élément, on n'a aucune...
12:00Donc, l'enquête, ça prend du temps.
12:01Oui.
12:02Parce que quand vous avez 156 importateurs, donc il faut voir leur modèle J, est-ce qu'ils
12:06sont réellement importateurs ? Et je pense que ça a été concentré entre Casablanca
12:09et Mimlac.
12:10Oui, mais ça prend du temps.
12:11Il y a des privilégiés.
12:12Oui, mais il y a tout qui prend beaucoup de temps, alors que ça peut aller rapidement.
12:16Non, non, si c'est la BNPJ, le problème d'automne en général, elle sort des résultats.
12:20Mais moi, si je suis enquêteur et que j'entends le ministre du commerce dire qu'il y a 18
12:25spéculateurs...
12:26J'appelle le ministre du commerce.
12:27J'appelle, je l'interroge.
12:28Normalement, c'est le rôle du gouvernement pour laver son honneur.
12:35C'est le gouvernement qui devait diligenter une enquête en disant, bon, voilà, on nous
12:39ment, on ment, on nous colle des choses qui ne sont pas vraies, c'est le gouvernement
12:43qui doit réagir.
12:44Mais là, au lieu de réagir, il est en train d'enfoncer le clou en essayant d'être opaque.
12:49Pour avoir les infos, il est temps d'ouvrir la boîte de Pandore que constitue cette grande,
12:53grande boîte noire de Pandore que le ministre de l'Agriculture, qui a été tenu pendant
12:5615 ans par l'actuel chef du gouvernement et qui a beaucoup de choses qui sont assez
12:59opaques qui se passent à l'intérieur.
13:00Il faudrait peut-être lever le voile sur tout ça et dire ce qui se passe parce que
13:04bon, c'est des millions, des milliards et c'est les assèchements des nappes phréatiques
13:11et c'est un hit qui n'aura pas lieu.
13:13Enfin, au niveau du rituel, il y a beaucoup de choses qui sont en train de se passer.
13:16Peut-être qu'il faut lever le couvercle et voir ce qui se passe.
13:19Bon, on va marquer une pause l'heure du journal.
13:22On va céder la parole à Mourad Baba pour le Point Info en langue arabe et nous, on
13:26se retrouve juste après pour la suite du débat.
13:28A tout de suite.
13:29Le réveil de l'info, c'est Atlantique Radio.
13:33La suite des décodeurs d'Atlantique matin, toujours avec Maître Brahim Rajdi et CIA
13:38d'Izbousta.
13:39On parle ce matin de cette affaire des subventions aux importations de viande rouge, de cette
13:44polémique qui ne cesse d'enfler malgré la tentative, en l'occurrence du ministère
13:48de l'Agriculture, d'éteindre le feu.
13:51Mais vraisemblablement, cela n'a fait qu'attiser les flammes de cette affaire.
13:55Maintenant, moi, ce qui m'intéresse, ce qui serait intéressant d'anticiper ou de décoder,
14:02c'est quelle suite à cette affaire ? Est-ce que, effectivement, comme vous l'avez dit,
14:06c'est Aziz, on passera rapidement à autre chose, malheureusement, comme d'habitude,
14:10ou est-ce que c'est une affaire ou c'est une polémique qui risque de créer davantage
14:16de zizanés au sein d'une majorité qui n'en est plus une, en réalité, quand on voit effectivement
14:20des ministres du gouvernement critiquer le même gouvernement auquel ils appartiennent
14:25ou est-ce que, voilà, ce sera effectivement un point, non pas un point de détail, mais
14:33une affaire qui dictera la suite des événements politiques d'ici les prochaines élections ?
14:39Disons que c'est le déclencheur d'une campagne électorale qui ne dit pas encore son nom.
14:44Elle a déjà commencé, on peut considérer qu'elle a déjà commencé et on peut considérer
14:50que malheureusement, encore une fois, dans notre pays, il y a des feux comme ça qui
14:56s'allument et puis qui s'éteignent.
14:58Je regardais la télé dernièrement ces jours-ci, étrangères, aussi françaises qu'anglaises
15:06ou américaines et ce qu'ils disent, je reviens sur le prix du pétrole dont vous parliez
15:10Maître Ranchidi, 62-63 dollars et il était dit que dans quelques jours théoriquement
15:15on devrait avoir une répercussion sur les prix à la pompe, en quelques jours.
15:20Bon ben ici, vous remarquerez qu'on ne demande même plus ça, le prix de zizane, on ne demande
15:26même plus ça.
15:27C'est habitué.
15:28C'est habitué.
15:29Donc on passe à autre chose.
15:30Malheureusement, c'est comme ça.
15:31Alors ça donnera sur quoi ? On n'en sait rien, mais bon, il y a beaucoup d'affaires
15:35qui devraient aller à la justice après être passées par le conseil de la concurrence,
15:39il y a les hydrocarbures, il y a les différents contenus d'intérêt à droite et à gauche,
15:41il y a maintenant cette question de prix de la viande, il y a plus important les prix
15:48d'une manière générale d'enrées alimentaires et ça, il faudra bien qu'à un moment il
15:52y ait la vérité qui soit dite par un organisme quelconque, le meilleur serait la justice.
15:56À défaut du conseil de la concurrence, mais bon, je n'y compte pas trop à ce niveau-là.
16:02Quel est le scénario le plus plausible pour faire la lumière toute cette affaire ?
16:05Ils vont laisser passer le temps et ne rien faire, alors que normalement, l'opposition
16:09majoritaire, ce que j'appelle l'opposition majoritaire, c'est-à-dire l'opposition dans
16:13la majorité.
16:14Ce qui ne veut rien dire, mais bon.
16:15Dans la majorité, c'est parce qu'il y a des partis, il y a des partis qui sont...
16:19Non, mais ça ne veut rien dire.
16:20Oui, mais on est au système politique particulier, on est au baroque.
16:22C'est un nouveau concept parce qu'il y a des partis qui sont dans le gouvernement et dans
16:26l'opposition en même temps.
16:27Normalement, ils doivent, pour se dédouaner, déclencher une commission d'enquête parlementaire
16:32pour dire au Maroc où est la vérité.
16:36S'ils ne le font pas, ça veut dire qu'ils ne le sont pas.
16:39Elle a servi à quoi la commission parlementaire sur la commission d'enquête sur les hydrocarbures ?
16:43Elle a payé 18 milliards.
16:45Une amende forfaitaire d'un milliard.
16:48Nous, on ne veut pas qu'il y ait des gens en prison.
16:51On veut vraiment voir la réalité de ce qu'il dit.
16:56Non, non, moi je suis désolé.
16:58Si vous avez fauté et que vous avez dilapidé de l'argent public, moi je suis désolé.
17:02Il y a des lois.
17:03Vous dites qu'on ne veut pas que personne n'aille en prison.
17:07Pourquoi pas ?
17:08Si des personnes ont fauté et que la justice se saisit de cette affaire et qu'ils méritent
17:12d'aller en prison pour les faits qui leur sont reprochés...
17:15Moi, j'ai une vision très simple.
17:17C'est un homme de droit qui...
17:18Moi, j'ai une vision très simple.
17:19Qu'ils remboursent ce qu'ils ont gagné indument.
17:22C'est tout.
17:24Le budget ne va rien gagner.
17:27Si vraiment vous avez volé de l'argent, vous remboursez de l'argent.
17:29C'est tout.
17:30Il faut déjà que la lumière soit faite sur cette affaire.
17:32C'est la commission d'enquête qui doit le faire.
17:35Ou l'enquête qui est déjà déclenchée par la brigade nationale de police judiciaire.
17:42Il y a aussi cette question de l'évaluation.
17:45Il y a un département ministériel qui est chargé de la convergence et de l'évaluation
17:50des politiques publiques.
17:52J'ai vu que vous avez parlé du ministère dirigé par Sikarim Zidane.
17:57Sikarim Zidane qui a remplacé Mohsen Jazouri.
18:00Vous avez créé un lien entre cette affaire et son département.
18:03Bien.
18:04Quand on dépense autant de centaines de millions d'irames, voire de milliards,
18:07au moment qu'à gagner ce qu'on veut,
18:09c'est qu'il y ait une politique publique quelque part.
18:11J'estime, j'espère, je pense qu'il doit y avoir une politique publique derrière
18:17de subventionner les prix de la viande,
18:20encourager, faire ceci, faire cela,
18:22de manière à ce qu'il y ait assez de cheptels
18:24et qu'il y ait assez de...
18:25que les prix soient raisonnables.
18:26Donc je suppose qu'il y a une politique publique
18:28qui doit converger avec d'autres politiques publiques.
18:30Il y a un ministère qui est chargé de ça.
18:32Qu'est-ce qu'il en dit ?
18:33Il n'en dit rien.
18:34Le même ministère est chargé de l'évaluation de ses politiques publiques.
18:37Alors quand on va demander qu'on creuse un peu,
18:39on apprend, on apprend,
18:41là, trois ans après la constitution du gouvernement,
18:43trois ans et demi,
18:44que finalement il n'est pas chargé, lui, de l'évaluation de la politique publique,
18:47mais il est chargé de faire évaluer les politiques publiques
18:49par le département concerné
18:50et que ça lui remonte à lui,
18:51qui remonte au chef du gouvernement
18:53auprès duquel il est délégué.
18:54Tout ça, c'est très compliqué.
18:55Ça rejoint le système politique assez complexe
18:57que nous...
18:58institutionnel assez complexe
18:59que nous avons.
19:00Ce monsieur-là, Sikharim Zidane,
19:02ne dit absolument rien
19:04sur la convergence
19:05et sur cette politique publique
19:06et sur ses évaluations de politique publique
19:08exactement de la même manière que son prédécesseur.
19:10On parlait investissement, investissement, investissement
19:12parce qu'il y a aussi l'investissement dans l'intitulé
19:14et ça s'arrête là.
19:15Donc, il y a plusieurs organismes qui doivent parler,
19:17qui doivent dire
19:18et qui le disent.
19:19Mais je ne suis pas sûr que ce soit le premier
19:22que j'attends, moi, en particulier, sur cette affaire.
19:24Il y a, effectivement,
19:26le ministre qui est directement concerné
19:28et qui a pris la parole, mais sans aller plus loin,
19:30Riad Mzour.
19:31Il y a le chef du gouvernement
19:32qui est responsable de tout ça.
19:34Il y a les institutions constitutionnelles,
19:37on en a parlé,
19:38le conseil de la concurrence.
19:40Avant Karim Zidane,
19:42si vous voulez,
19:43j'attends des prises de parole officielles et claires
19:46d'autres départements ou d'autres responsables.
19:49C'est mon point de vue, c'est mon avis.
19:51Le premier responsable, à mon avis,
19:53ça reste Riad Mzour.
19:54Il est ministre du commerce.
19:56Donc, ça relève de lui.
19:58Il est le premier responsable.
20:00C'est lui qui devrait donner le premier,
20:02enfin, le plus d'explications sur ça.
20:04Ensuite, il y a Karim Zidane
20:06qui est ministre de l'évaluation.
20:07Ensuite, il y a l'agriculture.
20:08Ensuite, il y a le chef du gouvernement.
20:09Si vous permettez,
20:10moi, je vais donner les chiffres
20:11du manque à gagner dans cette opération
20:13qui s'est soldée par un échec.
20:15Après la pause, le point info,
20:17il est 9h15,
20:18on va donner la parole à Karim Drone
20:20pour le point info
20:21et on se retrouve juste après, tout de suite.
20:30Suite et fin des décodeurs d'Atlantique Matin,
20:33j'aimerais vous faire réagir
20:34sur, effectivement,
20:35cette guerre commerciale
20:36et ces nouvelles taxes imposées par Donald Trump.
20:38On en parlera juste après,
20:39mais je vous donne la parole,
20:40les maîtres de la maladie.
20:41Vous voulez parler de
20:42ce qu'a coûté réellement ces subventions.
20:44Ces subventions n'ont eu aucun impact
20:46sur le niveau des prix des viandes
20:48et sur la reconstitution du cheptel.
20:50Heureusement, il y a la décision courageuse
20:52de Sa Majesté
20:53qui a vraiment été bénéfique
20:55pour le pays.
20:56Le marché aussi.
20:58Moi, je pense que...
20:59C'est le seul moment,
21:00comme je l'ai dit en introduction,
21:01où on a constaté une baisse
21:02des prix des viandes rouges.
21:04Mais le manque à gagner
21:06pour l'état de ces opérations de subventions,
21:08c'est 3,86 milliards
21:10de droits d'importation,
21:121,16 milliards de TVA,
21:1415,7 millions
21:16d'exonération de l'ONIR,
21:18et encore 1,6 million
21:20de TVA.
21:21On parle là,
21:22on parle plus de 156,
21:23on parle de 144 importateurs.
21:25Donc, ça dépend de celui qui parle
21:27et nous donne un chiffre d'apport.
21:28Est-ce que le jeu vaut la chandelle ?
21:31Est-ce que ces exonérations
21:33ont entraîné l'effet escanté,
21:35c'est-à-dire la baisse des prix ?
21:36Non.
21:37C'est pour cela que le Parlement
21:39doit prendre la décision
21:41de constituer une commission d'enquête.
21:42Eh bien, on verra si effectivement
21:44les parlementaires vont se saisir
21:46de cette affaire.
21:47On verra aussi si le Conseil de la Concurrence
21:49va s'auto-saisir de cette affaire.
21:52Et on entendra aussi
21:54les résultats d'une potentielle enquête
21:56de l'appareil judiciaire.
21:57Ce serait intéressant, excusez-moi,
21:59ce serait intéressant
22:00de faire cette commission d'enquête.
22:02Vous en parlez avec beaucoup de finesses,
22:04l'opposition dans la majorité,
22:06c'est que le gros groupe
22:08de 86 ou 87 personnes
22:10qui constitue le groupe Istiklal
22:12à la première chambre
22:14pourrait, à ce moment-là,
22:16s'ils suivent ses patrons,
22:17c'est-à-dire les albaracas,
22:18s'ils ont un minimum de cohérence,
22:20ils suivraient.
22:22Et là, ça pourrait,
22:24parce qu'il n'y a pas de suspense,
22:26il y a 270 majorités sur 395,
22:28mais s'il y a l'Istiklal qui reste cohérent
22:30et avec sa cohorte parlementaire
22:32entre dans une commission d'enquête,
22:34peut-être que le résultat
22:36serait différent
22:38de ce qu'on pourrait se compter
22:40avec une majorité aussi confrontée.
22:42Et ça redore le blason du Parlement
22:44vis-à-vis des Marocains.
22:46On verra s'ils auront de la cohérence.
22:48J'ai déjà une petite idée
22:50sur la réponse à cette question.
22:52Mais bon, on verra.
22:54On va parler du GMT+,
22:56c'est un leurre légal,
22:58parce qu'on n'est pas sans savoir
23:00que ce week-end, on a avancé.
23:02C'est ce qui intéresse les gens.
23:04Vous n'imaginez pas à quel point
23:06les gens en parlent et ne comprennent toujours pas,
23:08plusieurs années après cette décision,
23:10le fait que le leurre légal du Maroc
23:12soit ce fameux GMT+.
23:14Mais avant, j'aimerais vous faire réagir
23:16à ces nouvelles taxes douanières
23:18imposées par Donald Trump.
23:20On pensait jusque-là
23:22que nous étions relativement épargnés,
23:24que ça ne concerne que les Etats-Unis
23:26et les grandes puissances du monde,
23:28que la guerre commerciale que mène Donald Trump,
23:30il la mène avant tout
23:32contre l'empire chinois
23:34et l'Union Européenne.
23:36Mais ces derniers jours,
23:38visiblement, tout le monde est concerné.
23:40Et ça rejoint un élément que vous répétez à chaque fois,
23:42Aziz Boustanon, j'aimerais commencer par vous,
23:44parce que c'est le caractère imprévisible
23:46de Donald Trump que vous répétez à chaque fois.
23:48Et ça fait qu'au début,
23:50j'étais un peu sceptique sur cette
23:52qualification,
23:54le fait que Donald Trump soit imprévisible.
23:56Je pense d'ailleurs toujours
23:58qu'il a un côté très prévisible.
24:00D'ailleurs, toutes les taxes
24:02et toutes les mesures qu'il a mises en place
24:04depuis son investiture, ce sont des mesures
24:06qui ont été écrites noir sur blanc dans son programme
24:08électoral. Mais c'est vrai que
24:10ce qui peut être
24:12déconcertant pour les uns et les autres,
24:14c'est la brutalité de certaines prises
24:16de parole, c'est la brutalité de certaines mesures
24:18et le fait qu'il n'a aucun problème
24:20à casser, à chambouler
24:22tout un système. Une fois qu'on a dit ça,
24:24nous au Maroc, en quoi on est concerné,
24:26on peut être impacté par
24:28toute cette affaire ?
24:30On est déjà
24:32impacté avec les 10% qui ont été
24:34appliqués. On peut
24:36considérer que c'est le taux le plus faible qui a été appliqué
24:38dans les pays du monde, donc on s'en sort
24:40pas trop mal. Maintenant,
24:42qu'est-ce qu'on importe, qu'est-ce qu'on exporte ?
24:44Est-ce qu'on est véritablement touché ?
24:46On n'a pas attendu
24:48Biden pour qu'il y ait du protectionnisme américain
24:50sur les engrais.
24:52Il y a eu une revalorisation
24:54des droits de douane, je crois, en novembre
24:56sous l'administration, ou en octobre sous l'administration
24:58de Biden. Donc,
25:00là, à la limite, on aurait pu
25:02s'attendre, on va faire... Tous les pays du monde,
25:04il n'y a pas eu d'exception. Maintenant, il y a des négociations. Est-ce que
25:06le Maroc en fait partie ou pas ? Je ne sais pas.
25:08J'ai toujours dit, Adil, puisque
25:10tu reviens là-dessus, effectivement, il faut attendre
25:12Trump, Trump, Trump.
25:14Et là, on n'a pas été déçu. Il est en train
25:16de mettre à bas l'ordre mondial,
25:18aussi bien géopolitique que géoéconomique
25:20que tout ce qu'on veut. Si vous voulez, bon, peut-être
25:22une phrase un peu forte. On est à peu près
25:24le 8 mai 45, l'endemain seulement.
25:26Au lieu d'avoir eu une guerre mondiale avant,
25:28c'est des décisions qui sont extrêmement rapides,
25:30extrêmement brutales, extrêmement abruptes,
25:32qui sont prises et qui sont en train de détruire
25:34l'ordre mondial qui a été fait depuis
25:3680 ans, tant sur le plan économique
25:38que sur le plan politique.
25:40Et ce qu'on voit
25:42n'est que la partie visible de l'iceberg.
25:44En général, on dit Trump est un cinglé,
25:46Trump est un fou, Trump est un non. Il n'est ni cinglé,
25:48ni fou. Il y a une politique derrière. Il y a des gens
25:50de la Big Tech, que ce soit
25:52Musk, que ce soit Till, que ce soit
25:54d'autres, les gens de la Big Tech.
25:56Et il y a un projet qui est derrière,
25:58dont les contours commencent à se
26:00dessiner, mais il faudra encore attendre
26:02quelques mois avec les réactions qu'il y aura
26:04des différents pays du monde pour voir comment
26:06va évoluer cet ordre mondial,
26:08aussi bien géopolitique
26:10que économique.
26:12Moi, je pense que
26:14Trump est en train de mettre
26:16les fondements
26:18d'un nouvel ordre économique mondial.
26:20Mais malheureusement, aujourd'hui,
26:22les décisions intempestives
26:24de M. Trump, on va
26:26avoir des conséquences négatives sur le pouvoir
26:28d'achat des Américains. Il y aura
26:30une inflation aux Etats-Unis, dévaluation
26:32du dollar, et la chute des
26:34valeurs boursières. Et bien sûr,
26:36on a déjà vu, Tesla est en train de se casser
26:38le... Donc, s'il fait ça,
26:40et si les
26:42résultats
26:44escomptés sont celles que vous venez de
26:46définir, ça rejoint
26:48ce que disait Hezbollah. Ça, c'est un faux.
26:50Non, je ne dis pas un faux.
26:52Il n'y a pas une politique...
26:54Il n'y a pas une politique...
26:56Il n'y a pas une politique économique
26:58claire et stable.
27:00Parce que vraiment, c'est des décisions
27:02prises au jour le jour.
27:04Il n'y a pas une vision globale. Parce que quand
27:06on dirige la plus grande, la première
27:08puissance mondiale, on doit avoir des
27:10objectifs clairs et précis à atteindre.
27:12M. Trump prend une décision d'aujourd'hui,
27:14il y revient le lendemain. Toutes les décisions,
27:16la plupart des décisions prises par M. Trump
27:18ont été cassées par la justice.
27:20Nous avons constaté que même sur
27:22le plan électoral, où il s'en signe,
27:24il y a un sénateur républicain qui s'est
27:26fait étaler par un sénateur démocrate.
27:28Et je pense que
27:30M. Trump, déjà, on nous annonce
27:32qu'il est 60 chefs d'État qui ont demandé
27:34à discuter avec lui.
27:36Moi, il y a une
27:38image que je n'oublierai jamais.
27:40C'est que M. Trump, avec une
27:42part d'Oise, avait en train de dire 7%,
27:4457%, 30%. On demande
27:46au Cambodge un taux d'importation
27:48de 50%. C'est un des pays les plus pauvres.
27:50C'est un des pays les plus pauvres au monde.
27:52Vous savez ce que m'a rappelé, je l'ai dit la semaine dernière,
27:54la séquence de Donald Trump avec sa fameuse pancarte ?
27:56Et quoi ? Non.
27:58Ça nous rappelle une séquence
28:00très connue chez nous.
28:02Aziz Akhnosh, lors de la présentation
28:04du bilan de mi-mandat au Parlement,
28:06qui avait brandi des graphes
28:08et des pancartes, et ça avait
28:10fait sourire les uns et les autres.
28:12En quelque sorte, sur ce point,
28:14peut-être qu'il est
28:16précurseur et que Donald Trump
28:18s'est inspiré de lui. Allez savoir.
28:20Peut-être que les milliardaires au pouvoir aiment bien avoir des tableaux
28:22pour montrer les chiffres. Ils sont désespérés tous les deux.
28:24Ça, c'est le point commun.
28:26Il nous reste 5 minutes. J'aimerais vous faire réagir
28:28sur cette question du GMT+.
28:30C'est l'heure légale du Maroc officiellement
28:32depuis 2018. Moi, je me rappelle très très bien,
28:34à l'époque, l'argument qui était avancé
28:36pour ce changement, c'est de
28:38se synchroniser, en quelque sorte,
28:40avec nos partenaires économiques, notamment
28:42européens, pour qu'il n'y ait pas beaucoup
28:44de décalage. Sauf que cette
28:46décision, depuis 2018,
28:48fait toujours débat auprès des
28:50gens, de manière générale, qui ne comprennent pas,
28:52qui déplorent le fait
28:54que cette heure légale
28:56impacte négativement leur quotidien,
28:58celle de leurs enfants.
29:00Est-ce que, d'abord, vous, vous sentez que, effectivement,
29:02cette heure légale
29:04est un sujet de société et
29:06qu'elle nous impacte, d'une manière ou d'une autre ?
29:08Et est-ce que
29:10les arguments avancés en 2018 pour expliquer
29:12et justifier ce choix, vous semblent
29:14logiques, valables et cohérents ?
29:16Adil, pourquoi on en parle aujourd'hui ?
29:18On en parle aujourd'hui parce qu'on a changé l'heure hier.
29:20Et encore une fois, il y a
29:22six semaines. Tu n'as pas eu l'idée
29:24d'en parler depuis trois mois, quatre mois, six mois ?
29:26Si, si, ce qu'il y a aujourd'hui est l'heure du Ramadan
29:28et l'heure d'été.
29:30En fait, on a GMT+, hein ?
29:32C'est l'heure légale.
29:34Ça ne change plus que pour le Ramadan.
29:36On a décidé, c'était le gouvernement
29:38en 2018, d'essayer de passer à l'heure GMT+,
29:40toujours, sauf pour le Ramadan.
29:42Le problème, c'est que l'heure légale,
29:4411 mois sur 12, soit le GMT+.
29:46C'est vrai que c'est un sujet qui ne...
29:48On n'en parlait pas il y a trois mois.
29:50Mais les gens en parlent parce qu'ils sentent,
29:52effectivement, des problèmes au niveau du sommeil.
29:54Les élèves
29:56qui ont du mal
29:58à avoir des
30:00phases de concentration tôt le matin à l'école.
30:02Quand on change, Adil, quand on change.
30:04En fait, ce qui est perturbant, c'est le changement.
30:06C'est le changement. On se retrouve
30:08à 7h du matin avec le soleil ou avec
30:10la nuit. À 19h avec le soleil
30:12ou avec la nuit, ça change un rythme
30:14quotidien des personnes.
30:16Votre qualité de sommeil ne s'est pas améliorée pendant
30:18le mois de Ramadan, lorsqu'on est
30:20retourné au GMT ? Non, non, non.
30:22Moi, je ne comprends pas. Je suis français.
30:24Je ne comprends pas, d'ailleurs, même ce changement
30:26du mois de Ramadan.
30:28Si le Ramadan se déplace dans l'année,
30:30c'est parce qu'il y a des journées longues
30:32pour les jeûneurs, des journées longues
30:34et des journées courtes. À partir du moment
30:36où c'est la règle, on laisse faire les choses.
30:38Il y aura des jours où les gens jeûneront jusqu'à
30:4020h30 et d'autres périodes
30:42où ils jeûneront jusqu'à 18h30, comme cette fois-ci.
30:44Je ne comprends pas. Et encore plus si on
30:46devait même garder cette histoire,
30:48garder pour atténuer
30:50un peu la force du jeûne,
30:52la dureté ou la rudesse du jeûne.
30:54D'accord, mais depuis
30:56sur les 10 prochaines années,
30:58il y a des journées qui sont courtes. Pourquoi changer ?
31:00Pourquoi perturber encore une fois ?
31:02Et c'est pour ça qu'on en parle.

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