• il y a 6 mois
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Jérôme Chapuis et Renaud Dély.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 (Générique)
00:08 Et ravi de vous retrouver pour les informer en notre ensemble en direct jusqu'à 9h30 sur France Info avec évidemment Renaud Delis.
00:14 Bonjour Renaud.
00:14 Bonjour Jérôme.
00:15 Et autour de la table ce matin, nos informés.
00:17 Alex Bouillaguet, bonjour.
00:18 Bonjour Jérôme.
00:19 Journaliste politique à France Info TV, Canal 27.
00:21 Et François-Xavier Bourmeau, bonjour.
00:23 Bonjour Jérôme.
00:23 Journaliste politique à l'Opinion.
00:25 Et notre premier sujet ce matin, on parle de la fin de vie.
00:28 Et oui, l'Assemblée nationale qui débat en ce moment du texte sur la fin de vie,
00:32 qui s'offre d'ailleurs une semaine de débats supplémentaires puisque ce débat ne s'achèvera que le 14 juin et non plus le 7.
00:38 Et le vote solennel sur ce texte aura lieu le 18 juin.
00:40 Pourquoi ? Parce qu'il y avait de nombreux amendements à étudier d'une part, plus de 3 300.
00:45 Et puis parce que depuis une semaine, les députés en fait ne s'étaient penchés en profondeur
00:49 que sur le débat sur les soins d'accompagnement, sur les soins palliatifs, sur le droit des malades.
00:53 Ils s'attaquent depuis hier à la partie la plus sensible du texte, celle qui concerne directement l'ouverture d'un nouveau droit à l'aide à mourir.
01:02 Un sujet auquel l'Église est hostile et met en garde, monte au créneau pour dénoncer un texte qu'elle juge dangereux pour l'équilibre de notre société.
01:12 C'était le propos ce matin de Mgr Éric de Moulin-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, qui était l'invité de France Info.
01:20 C'est un moment de basculement, il faut que les Français en soient bien conscients.
01:24 Dans quelques heures sans doute, en tout cas il est possible que notre pays autorise un certain nombre de personnes à procéder à une injonction létale sur d'autres personnes.
01:34 Je pense que ça va être un immense changement de notre système de santé tout entier.
01:39 Alors cette prise de position hostile, la loi sur la fin de vie, de l'Église n'est pas franchement une surprise au regard du dogme de l'Église catholique.
01:48 Où en est le débat à l'Assemblée nationale ?
01:52 Pendant une semaine c'était un débat plutôt de haute tenue avec d'ailleurs une affluence plutôt modeste.
01:56 Depuis hier, un certain nombre de prises de position ont tendu les échanges autour de l'ouverture de cette aide aux droits à mourir.
02:03 Et puis, est-ce que cette future nouvelle loi est en phase avec les attentes de l'opinion ?
02:10 Alors on va répondre à toutes ces questions avec vous, peut-être Alex Bouyaga d'abord, à cette question du risque de dérive.
02:17 Alors c'est vrai que c'est des sujets qui sont extrêmement subtils et qu'au départ la promesse du gouvernement c'était d'avoir un texte équilibré
02:24 avec ce qu'il appelait des "garde-fous", des critères très stricts.
02:27 Il y avait cette majorité aide français, une affection grave et incurable qui engage le pronostic vital, une souffrance insupportable et une volonté éclairée.
02:36 Sur deux points qui sont importants, la commission spéciale a changé les choses.
02:42 Sur le pronostic vital engagé à court ou moyen terme, c'est vrai qu'il y avait du flou, qu'est-ce que ça veut dire "court/moyen terme",
02:48 cinq mois, deux mois, trois mois, c'était pas évident à expliquer.
02:53 Donc c'est devenu une affection en phase avancée ou terminale.
02:57 Ça a été pris en commission spéciale contre l'avis du gouvernement et c'est vrai que ça ouvre la voie,
03:03 notamment à des patients qui souffrent de pathologies neurodégératives comme par exemple la maladie de Charcot.
03:08 Jusqu'à présent, ils en étaient totalement exclus.
03:10 Il y a le deuxième point aussi qui modifie la donne, sur la volonté éclairée.
03:15 Ça veut dire que cette volonté éclairée qui était dans le texte initial,
03:18 ça veut dire que le patient ne peut pas engager de procédure s'il n'est pas totalement autonome jusqu'au dernier instant.
03:24 Et pour Catherine Vautrin, c'était vraiment la clé même de ce texte.
03:29 Or, la commission spéciale là aussi a modifié les choses.
03:32 Il y a désormais la possibilité pour des patients qui auraient perdu du discernement,
03:37 de bénéficier quand même de cette procédure avec les fameuses directives anticipées.
03:42 Et c'est vrai que ça a renforcé les opposants qui disent "Aujourd'hui, ce texte dérive,
03:49 ce texte n'est plus un texte équilibré" et donc ça a renforcé leur positionnement.
03:54 Et en même temps, François-Xavier Bourmeau, c'est le principe du débat parlementaire
03:58 d'ouvrir un certain nombre d'options.
04:01 Oui, d'ailleurs le débat parlementaire n'est pas terminé parce que contrairement à beaucoup d'autres textes de l'ère Macron,
04:06 sur celui-ci, il n'y a pas d'urgence et il va y avoir des allers-retours entre le Sénat et l'Assemblée Nationale très nombreux.
04:10 Ça va durer encore à peu près 18 mois, 18-20 mois.
04:14 Donc le risque de dérive, l'exécutif a tout mis en oeuvre pour essayer quand même de le contrôler
04:19 et éviter qu'il y ait des embardés sur ce texte.
04:22 Parce que l'idée quand même, au bout du compte, sur un sujet comme ça,
04:25 qui consiste à légiférer sur la mort, ce qui est quand même un petit sujet,
04:30 c'est d'avoir un débat apaisé, pour autant que ce soit possible.
04:35 C'est d'autant plus, enfin, un objectif qui est d'autant plus à portée de l'exécutif
04:41 que la géographie traditionnelle de l'Assemblée Nationale ne fonctionne pas sur le thème de la fin de vie.
04:46 Parce qu'on voit que ce sujet-là transcende les clivages,
04:49 qu'on n'est pas de droite contre le texte ou de gauche pour le texte.
04:54 C'est beaucoup plus nuancé que ça.
04:56 Il y a des personnalités à gauche qui sont contre, des personnalités à droite qui sont pour.
05:00 Ce qui rend, au bout du compte, la lecture du scrutin final assez illisible.
05:06 Mais ce qu'on dit au sein de l'exécutif,
05:09 si ce texte passera, mais s'il ne fait que des mécontents.
05:15 C'est-à-dire si chacun fait des concessions à l'égard du camp adverse.
05:18 - Alors vous nous avez parlé de la tonalité du débat.
05:20 On va voir un petit peu ce qu'il en a.
05:22 Parce que le ton a un peu changé hier soir, on va en parler juste après.
05:25 On vous retrouve dans un instant, il est 9h11, c'est l'heure du Fil-Info avec Mathilde Romagnan.
05:30 - Les bombardements se poursuivent ce matin dans la bande de Gaza.
05:33 Hier, l'armée israélienne a annoncé la mort de 4 otages du Hamas.
05:37 Enlevés le 7 octobre dernier, leurs corps sont toujours aux mains du groupe islamiste.
05:42 Et selon un décompte du gouvernement israélien,
05:44 plus d'un tiers des otages encore détenus par le Hamas sont morts.
05:48 Les résultats de Montmaster sont tombés il y a une dizaine de minutes.
05:52 Les premières réponses au vœu des étudiants en Bac +3
05:56 qui postulent un master, la plateforme publie progressivement les résultats jusqu'au 23 juin.
06:02 Les élections législatives en Inde, après le dépouillement d'un quart des bulletins,
06:06 le parti du Premier ministre Narendra Modi arrive en tête avec 39,3% des voix.
06:12 Cela lui permettra d'obtenir assez de sièges pour avoir une majorité parlementaire.
06:17 Une cinquantaine de vétérans américains sont arrivés hier à l'aéroport de Deauville
06:22 pour participer aux cérémonies des 80 ans du débarquement en Normandie.
06:26 Certains de ces anciens militaires sont centenaires et ils ont participé au 6 juin 44.
06:31 Et nous informer ce matin à l'X-Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info TV,
06:47 François-Xavier Bourmeau, journaliste à l'Opinion.
06:49 Vous nous le disiez, François-Xavier, il y a jusqu'à présent une tonalité relativement apaisée
06:54 sur ce débat sur la fin de vie à l'Assemblée nationale, mais, mais, il y a un mais.
06:59 Alors effectivement c'était le cas pendant une semaine, incontestablement,
07:02 parce que c'est vrai que c'est un sujet qui touche à l'intime,
07:04 en grande partie d'ailleurs au-delà des considérations partisanes,
07:06 comme le disait François-Xavier Bourmeau il y a un instant.
07:08 Donc il y avait un débat apaisé, avec un premier paradoxe, c'est qu'il y avait une influence assez modeste,
07:12 ce qui souligne parfois d'ailleurs une forme d'hypocrisie de certains élus,
07:15 puisque tout le monde dit "il faut mettre l'accent au préalable absolument sur les soins palliatifs,
07:20 les soins d'accompagnement", ce qui était au menu de la première semaine des travaux,
07:23 et il y a beaucoup de députés, de la majorité comme de l'opposition,
07:26 qui étaient absents lorsqu'on abordait ce sujet-là.
07:29 Mais il s'avère que depuis que les députés sont entrés dans le vif du sujet en quelque sorte,
07:34 c'est-à-dire l'ouverture de ce droit à l'aide à mourir, depuis hier,
07:37 effectivement les débats se tendent, il y a eu un certain nombre de prises de positions,
07:42 d'interventions, même avocations un peu provocatrices,
07:46 et on peut dire par exemple que les masques tombent peu à peu,
07:49 parce que je cite par exemple les propos hier soir de Laure Lavalette,
07:53 qui est députée Rassemblement National du Var, qui est très proche de Marine Le Pen,
07:56 qui est un soutien de Marine Le Pen,
07:58 elle a affirmé, et ça a déclenché une polémique dans l'hémicycle,
08:01 je la cite, qu'au nom du droit à mourir, ce texte risquait d'encourager le suicide,
08:06 pourquoi ? Parce qu'il empêcherait selon Laure Lavalette, les pompiers par exemple,
08:09 de secourir une personne qui se serait défenestrée pour essayer de mettre fin à ses jours.
08:13 C'est évidemment totalement faux au regard des précautions qui sont inscrites dans ce texte.
08:18 Autre extrait de l'intervention de Laure Lavalette hier soir, je la cite,
08:22 "Au moment où Badinter est mort, tout le monde est allé pleurer sur sa tombe,
08:25 c'est lui qui a dit que grâce à la fin de la peine de mort, la justice ne tuerait plus,
08:28 sachez que vous allez mettre en place une loi qui va tuer".
08:31 Donc elle est allée jusqu'à se référer à Robert Badinter,
08:35 que l'extrême droite a toujours combattu pendant des décennies,
08:38 il faut rappeler qu'Elisabeth Badinter a rappelé, après le décès de Robert Badinter,
08:42 que celui-ci était évidemment favorable à cette nouvelle législation,
08:46 en faveur de l'ouverture d'une aide à mourir.
08:47 Donc on voit peu à peu que les masques tondent, que les débats se tendent,
08:51 et comme par hasard, si j'ose dire, c'est vrai que c'est le moment où l'Église décide de revenir,
08:56 elle aussi, dans ce débat, en appelant, en incitant en tout cas, à la prudence,
09:02 en dénonçant un grand basculement.
09:04 Je pense que la position de Mgr de Moulin-Beaufort n'a rien de surprenant,
09:09 elle illustre aussi que sur ces sujets sociétaux,
09:12 l'Église n'est plus forcément en phase avec un certain nombre d'attentes de l'opinion.
09:17 J'en veux pour preuve, par exemple, que lorsqu'il y a quelques semaines,
09:20 l'IVG a été inscrit dans la Constitution, l'Église, fidèle à son dogme,
09:27 avait appelé, je cite Mgr de Moulin-Beaufort, à la Conférence des évêques de France,
09:31 à jeûner et à prier au lendemain de cette décision.
09:34 Je reviens sur un point que vous souleviez, Renaud,
09:37 parce qu'on lit dans votre journal l'opinion, ce matin, François-Xavier Bourmeau,
09:41 l'éran a été relativement clairsemé, finalement, pour un débat dont on dit qu'il intéresse,
09:45 qu'il passionne, qu'il concerne en tout cas à tous les Français.
09:49 Il y avait assez peu de monde, finalement, dans ces premiers jours de débat à l'Assemblée Nationale,
09:53 ça s'explique comment ?
09:54 Il y a deux choses.
09:55 Première, c'est que le débat n'est pas terminé, ça va durer encore,
09:58 on le disait tout à l'heure, 18 mois à peu près,
10:01 donc on n'est pas à l'heure du choix, à l'heure du vote décisif,
10:05 ce qui peut expliquer certaines désaffections dans les rangs de la majorité,
10:08 et puis surtout, il y a une campagne des élections européennes qui écrase tout.
10:12 Ce texte-là avait été programmé, justement, pour essayer d'aller grappiller quelques voix sur la gauche
10:17 avant les élections européennes.
10:19 Ça, c'est pas produit du tout, le débat est passé relativement inaperçu
10:24 dans le cadre de la campagne.
10:26 Il figure pas dans les thèmes de campagne qui sont abordés,
10:28 puisque c'est pas un sujet européen.
10:30 Donc il y a encore du temps pour débattre, pour amender, pour lever les crispations,
10:35 mais par rapport à ce que disait Renaud tout à l'heure,
10:37 effectivement, ça se tend un peu, c'est normal, on approche d'un premier vote,
10:40 donc les positions se raidissent un peu.
10:43 Un vote solennel prévu au cours du 12 juin, il faut le rappeler.
10:46 Le vote solennel, parce que le débat est poursuivi, il a été en 14 juin,
10:50 le débat se produit au 14 juin, et le vote solennel interne au 10 juin, je vous en prie.
10:53 - Mais il y a vraiment cette idée-là, que ce texte sera équilibré,
10:57 enfin, au sein de l'exécutif, ce texte sera équilibré s'il ne fait que des mécontents.
11:01 Et des mécontents, ça s'exprime.
11:03 - Et ça, c'est le grand enjeu pour l'exécutif, Alex Bouyaga,
11:05 c'est garder la maîtrise de ce débat, qui lui échappe un peu en ce moment au Parlement.
11:08 - Oui, il lui échappe, notamment sur ces deux points,
11:10 parce que les deux points, ceux dont je parlais au départ,
11:12 la volonté éclairée, il prenait Stig Wittal, engagé à court et moyen terme,
11:16 c'était des points qui étaient des points extrêmement structurants pour le gouvernement.
11:22 C'est vrai qu'au départ, ça semblait être assez simple,
11:26 finalement, ça s'apparente plus comme un casse-tête.
11:29 Le gouvernement, il va donc devoir trouver du soutien,
11:34 avec, d'une part, on le sait, il a une majorité relative, donc c'est compliqué,
11:38 et puis il a aussi une majorité plurielle.
11:40 Au sein de sa majorité, il y a du modem, il y a du renaissance, il y a des horizons,
11:45 et comme il n'y a pas de consigne de vote, comme il laisse la liberté de conscience à chacun,
11:51 il y a forcément une part d'incertitude.
11:53 Donc, tout le défi pour la majorité, ça va être de trouver des relais,
11:57 notamment à droite, pour tenter de revenir sur le texte initial,
12:02 et notamment sur ces deux points-là, sans par ailleurs se couper de la gauche,
12:07 en sachant qu'en ce moment, effectivement, c'est les européennes,
12:10 et que tous sujets comme ça, surtout des sujets brûlants,
12:14 peuvent être aussi utilisés à des fins stratégiques et polémiques.
12:18 - Après, ce qui est vrai, c'est que sur ce texte, on le disait, on a eu des débats,
12:21 et on a toujours des débats qui sont fort intéressants, de haute tenue,
12:24 et qui tiennent aux intimes convictions des uns et des autres,
12:27 à mettre d'ailleurs, à opposer un certain nombre de spectacles, d'invectives,
12:32 d'incidents qu'on a vus de façon assez récurrente depuis deux ans à l'Assemblée nationale,
12:37 et encore ces tout derniers jours, et d'ailleurs il faut louer au passage,
12:39 l'effort de nos confrères de la chaîne parlementaire,
12:42 qui diffusent en intégralité ces débats,
12:44 et c'est toujours passionnant et fort enrichissant à suivre.
12:48 Après, pour ce qui est des équilibres politiques,
12:50 il ne faut pas non plus être dupe d'un certain nombre d'hypocrisies,
12:52 c'est de la politique, c'est-à-dire qu'il y a aussi des opposants
12:55 qui se saisissent d'un certain nombre d'ouvertures
12:57 qui ont été faites par la commission spéciale,
12:59 d'amendements effectivement qu'évoquait Alex Bouiaguet,
13:03 pour essayer de justifier leur refus au texte,
13:06 mais pour autant ceux-là, notamment à droite et à l'extrême droite,
13:09 n'étaient pas forcément favorables au texte initial du gouvernement,
13:12 c'est-à-dire qu'ils se saisissent aussi de ces prétextes,
13:14 comme d'ailleurs on a entendu Mgr Noumélin-Beaufort ce matin
13:17 défendre la loi Claes-Léonetti,
13:20 qui est en faveur, on s'en souvient,
13:23 qui ouvrait notamment le droit à la sédation profonde,
13:26 et donc il ne veut pas toucher à la loi Claes-Léonetti,
13:28 il s'oppose à cette nouvelle loi sur la fin de vie.
13:30 Il faut rappeler qu'il y a dix ans, l'Église de France
13:32 était beaucoup plus réticente et qu'elle s'inquiétait
13:34 que ce droit à la sédation justement
13:36 entraîne une multiplication des demandes,
13:38 donc c'est toujours au nom de ces risques de dérives éventuelles
13:41 que certains font tout pour essayer de bloquer
13:43 une avancée législative.
13:44 Renaud Delis, Les Informés, on vous retrouve juste après,
13:46 on va changer de thème dans un instant,
13:47 juste après le Fil-Info,
13:48 on parlera de la voiture thermique,
13:50 ce sera après le rappel des titres,
13:52 il est 9h20, Mathilde Romagnan.
13:54 Après leur mobilisation d'hier,
13:56 les agriculteurs français et espagnols
13:58 vont complètement débloquer la frontière.
14:00 Ce matin, il reste deux points de passage
14:03 occupés dans les Pyrénées,
14:04 il y en avait huit hier.
14:06 Selon Jérôme Bail, le chef de file de ce mouvement,
14:09 les tracteurs partiront dans la matinée
14:11 à 10h au plus tard.
14:12 30 euros la consultation chez le médecin généraliste
14:15 d'ici la fin de l'année,
14:16 soit 3,50 euros de plus.
14:18 La convention médicale actant,
14:20 cette hausse de tarifs sera signée aujourd'hui
14:22 entre la Caisse nationale d'assurance maladie
14:25 et les syndicats de médecins libéraux.
14:27 Pas de mise en examen pour les trois hommes soupçonnés
14:30 d'avoir déposé des cercueils
14:32 portant l'inscription soldats français de l'Ukraine
14:35 au pied de la Tour Eiffel à Paris,
14:36 c'était samedi dernier.
14:37 Ils ont été remis en liberté
14:39 et placés sous le statut de témoins assistés.
14:41 Début des quarts de finale aujourd'hui à Roland-Garros
14:45 avec chez les femmes la double tenante du titre
14:47 Igas Vyantek qui affronte la tchèque Markéta Vondrousseva,
14:51 vainqueur de Wimbledon.
14:53 Hier, le numéro un mondial Novak Djokovic
14:55 s'est qualifié pour les quarts,
14:56 mais il ne sait pas s'il pourra jouer
14:58 à cause d'une blessure au genou.
15:00 France Info
15:06 Les informés
15:07 Renaud Dely
15:09 Jérôme Chapuis
15:10 Et toujours avec Alex Bouillaguet,
15:14 France Info TV, François-Xavier Bourmon,
15:16 l'opinion, Renaud Dely,
15:18 notre deuxième thème dans les informés ce matin,
15:20 la voiture thermique.
15:21 Et oui, il faut sauver la voiture thermique,
15:23 c'est la nouvelle croisade de la droite et de l'extrême droite
15:25 qui sont d'ailleurs sur la même ligne sur ce sujet-là,
15:27 qui veulent revenir sur la décision de l'Union Européenne
15:30 d'interdire la vente de véhicules thermiques neufs en 2035,
15:34 une décision prise évidemment pour réduire nos émissions de CO2
15:37 et lutter contre l'enréchauffement climatique.
15:39 Marion Maréchal pour Reconquête,
15:42 mais aussi François-Xavier Bellamy pour LR
15:44 dénonce cette interdiction qui va,
15:46 je cite François-Xavier Bellamy,
15:48 "condamner les Français à vivre à Cuba
15:50 en gardant éternellement leur voiture d'occasion
15:52 parce qu'ils ne pourront pas s'acheter une voiture neuve".
15:55 Une rhétorique, une argumentation
15:57 qui est aussi peu opprue celle de Jordan Bardella,
15:59 la tête de liste du Rassemblement National,
16:02 qu'il a développée hier.
16:04 Sur la fin des moteurs thermiques,
16:05 je pense que ça va être un coup très dur d'abord
16:07 porter au pouvoir d'achat des classes populaires et des classes moyennes,
16:09 c'est-à-dire que les pauvres et les classes populaires
16:11 pourront s'acheter des véhicules d'occasion
16:13 et il n'y a qu'une forme d'élite qui pourra s'acheter des véhicules neufs.
16:16 Moi cet agenda, je le trouve irréaliste.
16:18 Ça désorganise aujourd'hui totalement la filière automobile.
16:21 Sauf que justement, la filière automobile
16:23 ne veut surtout pas revenir en arrière.
16:25 Aujourd'hui, tous les constructeurs européens
16:28 sont unanimes pour continuer de la vente
16:31 en matière de développement de la voiture électrique,
16:34 notamment parce que tous les programmes
16:36 de production de batteries électriques sont lancés,
16:38 que les investissements sont mis en place
16:41 et Carlos Tavares pour Stellantis,
16:43 Luca Di Meo pour Renault et tous les autres groupes
16:45 ne veulent surtout pas revenir en arrière.
16:47 Alors est-ce qu'effectivement,
16:49 cette interdiction à l'horizon 2035
16:51 peut être remise en cause
16:53 ou est-ce qu'aujourd'hui elle s'impose
16:55 pour des raisons à la fois industrielles et climatiques ?
16:57 - Alors Alex Bouillaguet.
16:59 Je n'ai pas la réponse pour être tout à fait honnête,
17:01 même si effectivement, cette mesure est présentée
17:04 comme le pilier pour permettre à l'Union Européenne
17:07 une neutralité carbone en 2050.
17:09 Donc c'est un élément extrêmement structurant.
17:11 Mais, et François-Xavier Bellamy et Jordan Bardella,
17:15 ils ont de la suite dans les idées.
17:18 - Oui, ils jouent sur une carte sensible.
17:20 - Ils jouent sur une carte sensible et ils ont voté.
17:23 Pour le coup, leur vote au sein du Parlement européen
17:25 n'est pas à mettre en opposition.
17:27 C'est-à-dire qu'ils ont, dès le départ,
17:29 voté contre cette interdiction des ventes
17:31 de voitures thermiques d'ici à 2035.
17:33 Donc ils ont de la suite dans les idées.
17:35 Et sur les arguments, effectivement,
17:37 ils sont totalement alignés.
17:39 C'est-à-dire, là, c'est les frères jumeaux.
17:41 C'est-à-dire les deux sur l'aspect très cher,
17:44 c'est-à-dire le pouvoir d'achat des consommateurs
17:46 qui seraient mis en péril.
17:48 Jordan Bardella, il va jusqu'à expliquer
17:50 que réparer une voiture électrique,
17:52 c'est 30% plus cher que de réparer une voiture thermique.
17:55 Côté François-Xavier Bellani,
17:58 il y a une autre formule aussi,
18:00 autre que celle que vous avez citée,
18:02 il dit que c'est le plus gros cadeau
18:05 qu'on pouvait faire à Xi Jinping.
18:07 Donc le président chinois,
18:09 que c'est le chinois qui va produire.
18:11 Et qu'effectivement,
18:13 et donc on se rend compte dans cette campagne
18:15 que la voiture électrique, c'est un peu devenu
18:17 un objet politique,
18:19 de la même manière qu'on avait eu
18:21 les éoliennes à un moment ou les pistes cyclables.
18:23 - C'est un débat industriel,
18:25 mais surtout peut-être d'abord politique,
18:27 François-Xavier Bellani.
18:29 - D'abord, c'est un peu un thème de campagne
18:31 tarte à la crème, parce que là, on voit bien,
18:33 il y a 5 ans, il y avait les Gilets jaunes
18:35 qui ont débarqué sur les ronds-points,
18:37 notamment à cause de la limitation
18:39 à 80 km/h sur les routes secondaires.
18:41 Il y a encore quelques mois, Emmanuel Macron disait
18:43 "J'aime la bagnole, la bagnole c'est important".
18:45 Tout ça, c'est un thème de campagne important.
18:47 La voiture, ça touche au pouvoir d'achat,
18:49 ça touche au mode de transport, au déplacement.
18:51 Cela dit, Jordan Bardella,
18:53 François-Xavier Bellani et Marion Maréchal
18:55 soulèvent un vrai problème,
18:57 mais qui peut être résolu
18:59 justement en développant
19:01 la filière industrielle. Le vrai problème,
19:03 aujourd'hui, c'est qu'il n'y a pas de marché de l'occasion
19:05 de voitures électriques, ce qui permet
19:07 d'acheter une voiture moins chère,
19:09 comme on peut le connaître sur le marché
19:11 des voitures thermiques. Autre problème,
19:13 effectivement, vous le soulignez,
19:15 c'est le coût des réparations,
19:17 qui est effectivement très élevé,
19:19 et qui vient amputer le pouvoir d'achat.
19:21 Mais ça, ça se contourne,
19:23 si vous développez la filière,
19:25 que vous développez un marché de l'occasion de la voiture électrique,
19:27 alors comment ? Vous donner
19:29 des incitations aux entreprises
19:31 pour développer des flottes d'entreprises
19:33 de voitures qui ensuite viendront alimenter
19:35 le marché de l'occasion. Tout ça, ça se joue
19:37 sur 10, 15 ans.
19:39 - Sachant qu'il y a un enjeu aussi,
19:41 qu'on rappelait ce matin dans cette campagne européenne,
19:43 c'est que l'Europe était censée se prononcer demain
19:45 sur les barrières douanières
19:47 concernant ces véhicules électriques
19:49 en provenance de Chine.
19:51 La décision pourrait être reportée
19:53 après les élections européennes. - C'est possible, effectivement,
19:55 parce qu'il n'y a pas eu d'unanimité aujourd'hui en Europe
19:57 vis-à-vis de cette position-là. Il faut rappeler, pour ce qui est
19:59 de la concurrence chinoise, qu'il y a déjà, par exemple, en France,
20:01 que Bercy a mis en place un ciblage
20:03 des aides aux acheteurs,
20:05 pour écarter,
20:07 pour limiter la concurrence chinoise,
20:09 c'est-à-dire que ces aides sont ciblées en faveur
20:11 soit des voitures électriques françaises
20:13 ou européennes, justement.
20:15 Évidemment, il faut un certain nombre d'aides à l'achat,
20:17 c'est indéniable. Il ne s'agit pas de priver
20:19 les Français des deux mains, comme certains
20:21 veulent le faire croire, de leurs voitures thermiques.
20:23 2035, rappelons que c'est l'interdiction
20:25 de la vente de voitures thermiques
20:27 neuves. C'est-à-dire qu'évidemment, avec les voitures
20:29 d'occasion, ça veut dire qu'il n'y a pas de disparition de voitures thermiques
20:31 avant 2050, en clair. Vous avez raison,
20:33 François-Xavier Beaumont, il faut aussi
20:35 un marché de l'occasion des véhicules électriques,
20:37 mais ça, ça ne peut se produire
20:39 que si on développe d'abord un marché
20:41 du neuf, donc de vente
20:43 de véhicules électriques
20:45 neufs, donc la production.
20:47 - Donc une filière en Europe.
20:49 - Et surtout, ce qui est intéressant, et ce qui entre
20:51 en contradiction quand même avec
20:53 un certain nombre de responsables politiques, qui pour des
20:55 raisons électoralistes, à courte vue,
20:57 on le voit bien, parce qu'il y a effectivement des élections
20:59 dans quelques jours,
21:01 essayent de les prendre en revers. Ce qui est intéressant, c'est que toute la
21:03 filière dit "mais ce serait une catastrophe, aujourd'hui,
21:05 d'arrêter et de refaire
21:07 un tête à queue, ça serait une
21:09 catastrophe pour toute la filière industrielle,
21:11 pour toute l'automobile française et européenne.
21:13 Donc il faut évidemment aider
21:15 les acheteurs,
21:17 les consommateurs, demain, à
21:19 faire cette transition, il faut les aider
21:21 en termes de pouvoir d'achat, il faut cibler un certain
21:23 nombre d'aides pour la production industrielle,
21:25 mais revenir en arrière, ça semble
21:27 aujourd'hui, particulièrement, ce serait
21:29 particulièrement suicidaire. - François-Xavier Bourneau.
21:31 - De toute façon, l'interdiction de vente
21:33 des voitures thermiques, elle tombera d'elle-même
21:35 si la filière se développe suffisamment,
21:37 et que des véhicules électriques inondent
21:39 le marché à un moment, ce sera interdit
21:41 et cette interdiction sera, de toute
21:43 façon, appliquée de fait.
21:45 Donc c'est plus un coup de fouet pour
21:47 inciter la filière à développer,
21:49 la filière industrielle à développer
21:51 les véhicules électriques, que
21:53 un objectif vraiment
21:55 à terme. L'idée, c'est ça.
21:57 - Merci beaucoup, François-Xavier Bourneau.
21:59 L'opinion, je renvoie d'ailleurs sur la une de l'opinion,
22:01 ce matin. - Les trois
22:03 bombes qui menacent la Macronie avant les
22:05 élections européennes. - Et notamment la Nouvelle-Calédonie.
22:07 - Nouvelle-Calédonie et
22:09 l'agriculture. - Et l'agriculture.
22:11 Merci à vous aussi, Alex Bouillaguet,
22:13 qu'on retrouve tous les matins sur France Info
22:15 TV, et merci à vous, Renaud. - Merci, Jérôme.
22:17 - Et à demain.

Recommandations