• il y a 8 mois
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Jérôme Chapuis.

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00:00 [Générique]
00:08 - Et bienvenue dans Les Informés, l'émission de décryptage de l'actualité de France Info avec Renaud Delis. Bonjour Renaud.
00:13 - Bonjour Salia.
00:14 - Et nos informés du jour, on a Alex Bouillague, éditorialiste politique à France Info TV,
00:18 et vous présentez tous les matins l'interview politique à 7h45. Bonjour Alex.
00:22 - Bonjour Salia.
00:23 - Et à vos côtés, on a Paul Barcelone, journaliste au service politique de France Info. Bonjour Paul.
00:27 - Bonjour à tous.
00:27 - Renaud Delis, on va commencer par évoquer la mobilisation des étudiants pour la cause palestinienne.
00:32 - Alors des étudiants ont effectivement bloqué brièvement la Sorbonne avant d'être évacués,
00:37 des étudiants ont bloqué aussi ces derniers jours Sciences Po,
00:40 des étudiants qui sont d'ailleurs soutenus au premier chef par des élus de la France Insoumise.
00:43 On a vu plusieurs élus de la France Insoumise aller soutenir les étudiants.
00:47 Et justement, parmi ces élus, deux, en tout cas une candidate, Rima Hassan,
00:52 et puis la chef du groupe LFI à l'Assemblée nationale, sont convoqués par la police
00:56 pour apologie du terrorisme.
00:58 Alors en ce qui concerne Mathilde Pannot, la présidente du groupe insoumis à l'Assemblée nationale,
01:02 cette convocation est liée au dépôt d'une plainte par une association
01:05 qui lui reproche en particulier le communiqué qu'elle a publié au lendemain du 7 octobre.
01:09 Elle y avait qualifié, je cite, les massacres commis par les terroristes du Hamas, je cite,
01:13 d'offensives armées des forces palestiniennes répondant à un contexte d'intensification
01:18 de la politique d'occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-et-Leste.
01:21 Alors, y a-t-il là matière à poursuite ?
01:23 Est-ce un scandale qu'une responsable politique soit convoquée par la justice ?
01:26 Mathilde Pannot dénonce une atteinte à la liberté d'expression
01:29 et ce matin encore elle dénonce une fuite en avant inédite.
01:33 La réponse de l'avocat Richard Malca, auteur d'un traité sur l'intolérance,
01:37 qui est l'avocat entre autres de Charlie Hebdo et de la famille de Dominique Bernard,
01:40 cet enseignant assassiné par un terroriste islamiste à Arras.
01:44 Il était l'invité, Richard Malca, de France Info ce matin.
01:47 - Ce communiqué, il est politiquement et moralement éventuellement contestable.
01:53 Juridiquement, je vois pas trop comment on peut le poursuivre.
01:56 Et encore une fois, le mode de résolution normal dans une démocratie,
01:59 dans un état de droit des conflits, c'est le recours à la justice.
02:03 Mais ça arrive à tous les candidats de tous les partis.
02:07 La justice va pas s'arrêter.
02:09 Moi, ce qui me choque, c'est qu'il y a un appel à aller manifester
02:13 de la part d'une députée avec son écharpe devant le palais de justice.
02:17 C'est du jamais vu.
02:19 - Un appel qui, selon Richard Malca, remet en cause justement la séparation des pouvoirs.
02:22 Quant au candidat convoqué pendant une campagne,
02:24 Richard Malca a rappelé ce matin que c'est arrivé par exemple à Éric Zemmour
02:27 ou à François Fillon lors des dernières campagnes présidentielles.
02:29 Alors, y a-t-il vraiment une judiciarisation excessive des propos politiques ?
02:34 S'agit-il là d'un scandale comme le dénoncent les Insoumis ?
02:37 Et au-delà, est-ce que cette cause peut enflammer la campagne des élections européennes
02:42 et, en passant, si j'ose dire, les universités ?
02:45 - Alix ?
02:45 - Oui, c'est sûr que ces convocations posent le problème de la liberté d'expression.
02:51 On peut s'étonner, de la même manière qu'on peut s'étonner de l'interdiction de Jean-Luc Mélenchon
02:56 à la participation à certaines conférences sur la passine.
02:59 On peut effectivement aussi s'interroger sur le fait que, sur un communiqué d'un groupe parlementaire,
03:05 eh bien, il y a cette convocation par la police pour apologie du terrorisme.
03:09 Ce qui est intéressant, c'est de voir comment ceux, et je pointe les Insoumis en l'occurrence,
03:18 qui ont quand même souvent le...
03:22 Enfin, ils ont quand même tendance souvent à étouffer le débat pluraliste
03:26 et, effectivement, aujourd'hui, ils sont les premiers à crier à la liberté d'expression,
03:31 alors qu'eux-mêmes, de temps à autre, ils s'assoient dessus.
03:34 Mais, moi, il y a quand même, pour moi, effectivement, un sujet sur ces interdictions
03:39 et sur ces convocations par la justice.
03:43 Après, n'empêche qu'on voit très bien la manœuvre de la France Insoumise,
03:48 qui instrumentalise et qui fait une sorte d'importation de ce conflit israélo-palestinien dans les universités
03:55 et qui n'ont qu'une envie, eh bien, c'est que, l'une après l'autre, les universités s'embrasent
04:00 parce qu'ils ont décidé, effectivement, de faire de la cause palestinienne,
04:03 qui est, par ailleurs, une cause légitime, je tiens à le dire,
04:06 mais, en tout cas, la mettre au cœur de leur campagne.
04:08 - Alors, y a-t-il une menace sur la liberté d'expression après ces convocations à la police,
04:13 après ces blocages qui ont été arrêtés par les forces de l'ordre, là aussi, du côté des étudiants ?
04:19 On continue d'en parler juste après le Fil info de 9h11. Mathilde Romanin.
04:23 - Arnaud Lagardère se démet de son mandat de PDG après sa mise en examen.
04:28 Il l'annonce ce matin.
04:30 Arnaud Lagardère est soupçonné d'avoir puisé dans les comptes de ses sociétés
04:34 pour financer ses dépenses personnelles pendant plusieurs années.
04:38 Il conteste sa mise en examen pour abus de biens sociaux et abus de pouvoir, entre autres.
04:43 François Bayrou estime que l'État a une responsabilité
04:47 pour que Sciences Po ne devienne pas un champ de bataille.
04:50 Le haut-commissaire au plan président du Modem était l'invité du 8.30 France Info ce matin.
04:55 Il s'inquiète d'affrontements sectaires et partisans
04:57 face à la mobilisation d'étudiants pro-palestiniens dans l'établissement.
05:02 Un mois après l'agression de Samara, 13 ans, à la sortie de son collège à Montpellier,
05:06 l'enquête administrative n'a pas relevé de négligence de l'établissement,
05:10 selon la ministre de l'Éducation nationale.
05:13 Le collège a fait tout ce qui était en sa possibilité de faire, assure ce matin Nicole Belloubet.
05:19 Première demi-finale allée de la Ligue des champions ce soir
05:22 et un choc entre deux géants du football européen, Bayern Munich et Real Madrid.
05:27 C'est à partir de 21h.
05:29 [Musique]
05:40 Les informés continuent avec Alix Bouyagué, éditorialiste politique à France Info TV avec Renaud Delis aussi
05:46 et Paul Barcelone, journaliste au service politique de France Info.
05:49 La cause palestinienne, l'axe principal de campagne des insoumis dans cette élection européenne.
05:57 On parle d'instrumentalisation, est-ce que c'est vrai ? Est-ce qu'on peut le dire ?
06:01 Alors en tout cas c'est le seul sujet qui émerge, Gaza, la cause palestinienne,
06:06 dans cette campagne des insoumis et d'ailleurs j'observe que la France Insoumise a beaucoup misé sur
06:11 Reema Hassan qui est la véritable égérie de la campagne des troupes de Jean-Luc Mélenchon jusqu'à maintenant.
06:16 Elle est numéro 7 sur la liste menée par Manon Aubry mais elle fait même oublier la tête de liste Manon Aubry
06:23 et c'est véritablement le seul sujet qui émerge autour de cette figure et de cette personnalité
06:30 qui a en plus un parcours, une histoire à raconter.
06:32 Et donc à l'évidence la France Insoumise capitalise là-dessus avec une forme de stratégie de la victimisation
06:39 et du seul contre tous.
06:40 Il y a la volonté pour Jean-Luc Mélenchon d'être un peu comme au moment de la campagne présidentielle
06:44 dans une forme d'outrance et de dire "moi je vais défendre cette cause-là", de s'emparer de cette cause-là
06:50 avec, et j'y reviens, la difficulté de faire émerger d'autres sujets, par exemple le pouvoir d'achat,
06:55 les questions européennes, Manon Aubry tente d'amener le débat là-dessus avec les plus grandes difficultés.
07:01 À un moment aussi où Jean-Luc Mélenchon il est challengé à gauche par Raphaël Glucksmann
07:06 qui marche très bien dans les sondages au point de talonner maintenant Valérie Ayé.
07:10 Et même en vue de 2027, il y a par exemple à gauche la figure de François Ruffin qui commence à émerger,
07:14 ce qui est autour du tribun Mélenchon puisque c'est comme ça qu'on l'appelle, une vraie menace pour lui.
07:19 Donc il y a une question de survie aussi de son mouvement et donc lui utilise la victimisation et l'outrance.
07:25 Mais ça, ça marche Renaud Delis, quand on voit que la France Insoumise s'est déplacée,
07:29 les élus de la France Insoumise se sont déplacés à Sciences Po notamment,
07:32 - Oui, à la Sorbonne aussi. - Les élus de la France Insoumise sont en première ligne évidemment,
07:38 aux côtés des étudiants. Alors des étudiants, déjà je pense qu'il faut essayer d'être précis,
07:41 il faut rappeler qu'il y a quelques dizaines, quelques centaines d'étudiants qui se sont mobilisés,
07:47 que ce soit à Sciences Po ou à la Sorbonne et qui sont très largement minoritaires
07:51 par rapport à l'ensemble des effectifs y compris de Sciences Po, y compris les étudiants de Sciences Po.
07:56 Quand on dit les étudiants de Sciences Po bloquent le camp de Sciences Po, c'est faux, c'est une minorité.
08:02 C'est pour ça que quand on dit y a-t-il une atteinte ou une menace sur la liberté d'expression,
08:06 si je reprends votre question tout à l'heure, qu'il s'agisse des plaintes ou qu'il s'agisse de l'intervention
08:10 des forces de l'ordre par exemple pour évacuer la Sorbonne ou Sciences Po,
08:13 moi je crois plutôt le contraire. Je pense que la justice est plutôt une garante de la liberté d'expression.
08:18 Pourquoi ? Parce qu'il faut rappeler d'abord que les convocations de Rima Hassan d'une part
08:22 et de Mathilde Panot sont liées à des dépôts de plaintes par des associations.
08:26 Ce n'est pas le gouvernement qui a convoqué ces deux personnalités de la France Insoumise.
08:30 – Mais c'est une association en l'occurrence, l'Organisation juive européenne.
08:33 – C'est une procédure judiciaire tout à fait ordinaire et la fameuse liberté d'expression qu'on défend tous,
08:38 évidemment elle est encadrée par un certain nombre de lois qui répriment,
08:42 notamment l'apologie du terrorisme. Reste à savoir, c'est ce que disait d'ailleurs Richard Malca
08:45 dans l'extrait qu'on a diffusé à l'instant, si ces propos relèvent ou pas de l'apologie du terrorisme.
08:50 Richard Malca disait qu'à priori, lui pensait que juridiquement ce n'était pas le cas,
08:52 que ces propos étaient contestables politiquement ou moralement,
08:56 mais que judiciairement, il est impossible de les poursuivre.
08:59 Très bien, et d'ailleurs c'est peut-être ce à quoi aboutira cette convocation
09:02 qui est effectivement très fréquente. De très nombreux candidats de toutes étiquettes politiques
09:06 ont d'ores et déjà été condamnés, c'est déjà arrivé par le passé,
09:09 sont pour autant et toujours poursuivis et encore moins condamnés.
09:12 Convocation, ça ne veut pas dire condamnation et pas même mise en examen bien sûr.
09:16 Rappelons que les propos en question, on va rappeler le communiqué du 7 octobre,
09:21 et Rima Hassan, elle est convoquée non pas pour ses positions politiques,
09:24 c'est quelqu'un qui a effectivement des positions radicales.
09:26 Elle qualifie Israël d'entité coloniale sioniste,
09:29 elle dénonce la politique d'apartheid d'Israël, mais pas Israël.
09:33 Je cite Rima Hassan, ce n'est pas pour ces propos-là qu'elle est convoquée.
09:36 Elle est convoquée parce que suite à cette plainte d'une association,
09:39 elle aurait répondu que le mouvement, la cause du Hamas, était légitime.
09:45 C'est là-dessus.
09:46 C'était dans une interview qu'elle a accordée à un site internet
09:48 et elle dit que cette interview a été coupée.
09:50 Et ça ne l'empêche pas de tenir des positions radicales sur le plan politique.
09:53 C'est bien la preuve que la liberté d'expression existe.
09:56 Ce n'est pas légalement répréhensible.
09:58 Absolument, et même le propos qui lui est reproché, qui vaut cette convocation,
10:01 n'est peut-être pas répréhensible sur le plan de la justice.
10:03 Ce que je veux dire par là, c'est que la justice fonctionne
10:06 et que la liberté d'expression est respectée.
10:08 Elle est encadrée par des lois.
10:10 Il ne faut pas tomber dans la martyrologie de Jean-Luc Mélenchon,
10:14 qu'il utilise d'ailleurs y compris à son propre propos,
10:17 puisqu'il a comparé la semaine dernière le président de l'université de Lille
10:20 qui avait osé interdire un meeting politique au sein de l'université
10:23 à Adolf Eichmann, le criminel de guerre nazi.
10:26 Là, on a carrément basculé dans la quatrième dimension,
10:28 dans la loguerie de Jean-Luc Mélenchon.
10:30 Ce qui lui vaut effectivement un dépôt de plainte de Sylvie Retailleau,
10:33 la ministre de l'enseignement supérieur,
10:35 qui dépose plainte pour injure publique à l'endroit d'un agent public.
10:38 Si elle est dans son rôle, peut-être que cette plainte n'aboutira pas.
10:41 Mais elle est ministre de l'enseignement supérieur,
10:43 dès lors qu'un président de l'université est quand même assimilé
10:45 à un criminel de guerre nazi, il est assez légitime.
10:47 Et ce n'est pas une atteinte à la liberté d'expression
10:49 que la ministre dépose plainte.
10:51 Lui, il a tweeté en réponse et il a dit qu'effectivement,
10:53 non, non, il ne voulait pas dire ça.
10:55 En tout cas, c'est pourtant ce qu'il a dit.
10:57 - On écoute ses propos en longueur.
10:59 - La première raison est effectivement assez limpide.
11:01 - Je peux le citer d'ailleurs.
11:03 "Moi, je n'ai rien fait", disait Eichmann.
11:05 "Je n'ai fait qu'obéir à la loi", disait Eichmann.
11:07 Alors, ils disent, et là il se réfère au président de l'université de Lille,
11:10 qu'ils obéissent à la loi, ils mettent en oeuvre des mesures immorales
11:12 qui ne sont justifiées par rien ni personne.
11:14 C'était à Lille, à quelques centaines de mètres de l'université en question.
11:17 - Mais effectivement, ça montre clairement quand même
11:21 que Jean-Luc Mélenchon a intérêt à mettre un petit peu de l'huile sur le feu,
11:26 sur les braises.
11:28 Ce qui est amusant, c'est cette cause palestinienne
11:30 qui arrive en premier plan d'une campagne européenne.
11:33 Il y a une récente enquête interactive qui montre que 7% seulement des Français
11:38 disent que ce conflit va faire partie des motivations du vote.
11:43 Donc, on voit bien qu'ils ont choisi ça.
11:45 Pourquoi ? Parce qu'ils veulent marquer les esprits pour 2027,
11:49 Jean-Luc Mélenchon en l'occurrence,
11:51 que 54% des étudiants ont voté Mélenchon en 2022,
11:55 que 7 Français de confession musulmane sur 10
11:58 ont voté Mélenchon en 2022.
12:01 Et donc là, il envoie des signaux très clairs à son électorat
12:05 et les quartiers populaires notamment.
12:06 Ce qui ne veut pas dire que cette cause,
12:08 et c'est toujours important de le rappeler,
12:10 que cette cause palestinienne n'est pas légitime et entendable.
12:14 Effectivement, plus de 30 000 morts aujourd'hui à Gaza,
12:16 ça s'entend, c'est important et je trouve ça bien aussi dans une démocratie,
12:21 que des étudiants, notamment qui étudient les sciences politiques,
12:25 s'emparent de ce sujet.
12:26 Après, ce qui est choquant en l'occurrence à Sciences Po,
12:29 c'est que ce débat soit confisqué dans une minorité,
12:32 qu'on n'entende que la présentation d'Israël comme un Etat colonialiste et génocidaire,
12:37 qu'il y a une polarisation du sujet,
12:40 qui fait qu'on a oublié les nuances,
12:43 qu'effectivement, on veut un conniversité.
12:46 - Mais est-ce que ça vaut la suspension des subventions ?
12:49 C'est ce qu'a décidé Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France,
12:52 elle a décidé de suspendre les subventions à Sciences Po.
12:54 - 1 million sur 200 millions de subventions pour Sciences Po,
12:56 mais effectivement, c'est une mesure politique.
12:58 - Ça va devenir un vrai sparadrap pour le gouvernement, cette affaire.
13:01 Renaud parlait effectivement de la plainte déposée par le gouvernement,
13:05 mais par Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
13:09 D'abord, elle a tardé à le faire, ce qui lui vaut quelques critiques,
13:12 y compris en interne au sein du gouvernement.
13:14 Et puis ce matin, Nicole Belloubet, la ministre de l'Éducation nationale,
13:17 qui dit qu'il ne faut pas sur-réagir immédiatement à ce qui se passe à Sciences Po,
13:20 ce qui est une manière de porter un peu la contradiction
13:24 par rapport au moins à la décision qu'a prise Valérie Pécresse,
13:27 qui avait dès hier été remise en cause, sans surprise, par tout ou partie de la gauche.
13:31 - Juste un mot sur cette décision, qui est effectivement une mesure politique,
13:34 qui, comme vous l'avez dit, revient en boum-bang, d'ailleurs,
13:36 y compris à ceux qui critiquent Sciences Po,
13:38 et je pense que c'est probablement une maladresse politique, cette suspension.
13:42 Il faut juste rappeler que dans l'accord passé entre la direction de Sciences Po
13:46 et les étudiants bloqueurs, il y a une disposition qui fâche
13:49 quand même un certain nombre de responsables politiques,
13:52 c'est que la direction de Sciences Po s'est engagée à organiser un débat
13:56 avec les étudiants, y compris sur les partenariats de l'école
13:58 avec les universités et les organisations soutenant l'État d'Israël.
14:01 Et ça, c'est quand même assez étonnant de voir une direction,
14:04 la direction d'un établissement comme Sciences Po,
14:06 en quelque sorte se défausser de ses responsabilités
14:08 et être prêt à débattre en Assemblée générale quasiment,
14:12 du soutien des partenariats de l'école avec un certain nombre d'associations,
14:16 y compris d'ailleurs des organisations qui parfois sont très hostiles en Israël
14:19 à la politique du gouvernement Netanyahou.
14:21 Notamment certaines universités israéliennes qui effectivement
14:24 se mobilisent contre le gouvernement Netanyahou.
14:27 Dans un contexte déjà hyper difficile pour Sciences Po,
14:29 avec cette direction transitoire jusqu'à la rentrée,
14:32 avec des affaires aussi au sein de l'école
14:35 qui ont fragilisé la direction en quelque sorte,
14:37 donc tout cela vient aussi dans un contexte particulier.
14:39 On s'arrête une petite minute parce qu'il est 9h21 et à 9h21,
14:43 même si on est en retard, c'est le fil info de Mathilde Romagnan.
14:45 C'est la cause de François Bayrou.
14:47 L'inflation en France a ralenti encore en avril.
14:50 Elle est à 2,2% sur un an selon les résultats provisoires de l'INSEE.
14:54 Le PIB, le produit intérieur brut, lui, a progressé de 0,2% au premier trimestre
15:01 et cela traduit la solidité de l'économie française
15:05 selon Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie.
15:07 Pour la première fois, Gérard Depardieu sera jugé pour agression sexuelle.
15:12 Il est convoqué devant le tribunal correctionnel de Paris en octobre prochain.
15:16 L'acteur de 75 ans est accusé d'agression par deux femmes sur un tournage en 2021.
15:23 Interdire l'usage des écrans aux enfants de moins de 3 ans,
15:27 c'est ce que préconise un rapport d'experts sur le sujet.
15:29 Il sera remis aujourd'hui ce rapport au gouvernement.
15:32 Autre proposition, interdire les téléphones portables aux enfants de moins de 11 ans.
15:37 Réouverture prévue le 11 mai prochain pour la portion de l'autoroute A13 fermée
15:42 à cause d'une fissure sur la chaussée.
15:45 La circulation n'est plus possible depuis le 18 avril.
15:48 La réouverture se fera d'abord dans le sens Normandie-Paris
15:51 et uniquement pour les voitures, pas pour les poids lourds.
16:01 Les informés, Renaud Dely, Saliha Brakia.
16:05 De retour sur le plateau des informés avec Alex Bouyegué, éditorialiste politique à France Info TV
16:11 avec Paul Barcelone, journaliste au service politique de France Info.
16:14 Renaud, il faut sauver le soldat ayé, c'est l'autre débat de ces informés.
16:19 C'est en tout cas l'opération lancée en quelque sorte par la majorité
16:21 puisqu'on voit que Valérie Ayé dans les sondages recule, sondage après sondage,
16:25 qu'elle est en quelque sorte sur le toboggan,
16:27 qu'il n'y a plus qu'un point et demi d'écart dans la dernière livraison de l'IFOP,
16:30 par exemple entre la candidate de la majorité Valérie Ayé et Raphaël Glucksmann
16:33 qui la talonne 16% contre 14,5%, bref la marge d'erreur en quelque sorte,
16:37 que pendant ce temps-là, Jordane Bardella caracole en tête
16:40 avec plus de 30%, 31%, 32% d'intention de vote dans les mêmes sondages.
16:44 Résultat, les poids lourds de la majorité se réunissent ce soir au QG de campagne.
16:50 Les ministres importants sont sommés de se mobiliser
16:53 et voilà même d'ailleurs que Gabriel Attal envisage de débattre avec Jordane Bardella
16:57 si jamais Jordane Bardella et donc l'élise du RN arrivent largement en tête.
17:01 Est-ce que c'est la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron ?
17:04 La réponse de François Bayrou, le patron du Modem, qui était votre invité il y a quelques minutes.
17:09 Moi je n'ai jamais lié à une élection intermédiaire la fin d'une époque, jamais.
17:14 Je crois que c'est une élection dans laquelle pour l'instant s'expriment des mécontentements
17:22 ou des humeurs qui ne vont pas dans le sens du pouvoir
17:26 parce que dans des temps aussi difficiles, aller dans le sens du pouvoir
17:29 c'est évidemment rarissime dans l'histoire politique.
17:33 Gabriel Attal, le Premier ministre est désormais prêt à débattre avec Jordane Bardella,
17:37 le président du Rassemblement National et la tête de l'île du RN.
17:40 Il peut sauver, lui, le soldailler ?
17:43 Oui, alors je ne sais pas s'il est très motivé parce que c'est vrai que c'était censé être l'arme anti-Bardella
17:48 qui avait été dégainée par Emmanuel Macron.
17:50 On ne l'a pas senti surmotivé quand même sur le dossier des européennes.
17:53 Alors il est très occupé par ailleurs, donc on ne lui en veut pas.
17:56 Mais effectivement, il rentre dans la bataille et je pense qu'Emmanuel Macron étant assez satisfait,
18:01 parce qu'en coulisses il se dit quand même qu'il râle un peu,
18:04 et pas seulement contre son Premier ministre mais contre aussi les autres ministres
18:07 qui ne seraient pas assez impliqués sur le terrain.
18:10 C'est vrai que son discours de la semaine dernière était censé être le premier attache de la fusée,
18:14 maintenant cette fusée, il faut qu'elle commence à décoller.
18:16 Donc il va y avoir la liste qui va être connue entre vendredi et ce week-end.
18:21 Il y aura un grand meeting le 7 mai, des déploiements effectivement sur le terrain.
18:25 La question c'est est-ce que ça va suffire, parce que c'est vrai que Valérie Ayé est quand même à la peine.
18:31 Et ce qui est quand même problématique me semble-t-il, c'est aujourd'hui elle est en deuxième position
18:38 et on a le sentiment que Raphaël Glucksmann, en fait ils sont en train de se batailler pour le même électorat.
18:45 Raphaël Glucksmann a récupéré deux tiers de ceux qui ont voté
18:49 et Yannick Jadot en 2022.
18:52 Il a récupéré un tiers des votes mélenchonistes.
18:54 Il lui manque aujourd'hui les déçus du macroniste.
18:58 Ceux qui étaient à gauche étaient partis vers Emmanuel Macron,
19:01 donc lui il va aller sur ce terrain-là et c'est exactement ça que Valérie,
19:05 ceux-là que Valérie Ayé doit mobiliser, remobiliser les propres électeurs d'Emmanuel Macron.
19:11 Donc finalement ils ont un mois pour une guerre éclair sur un même électorat.
19:15 Et l'écart se rétrécit entre les deux.
19:17 L'affiche Attal-Bardella, elle a un côté séduisant.
19:21 Il y a presque l'odeur du sang de la nouvelle génération qui va s'affronter.
19:24 Le débat attendu, Bardella l'avait proposé, finalement Attal n'en voulait pas.
19:28 Il voulait débattre avec Marine Le Pen, qui elle veut débattre avec Emmanuel Macron.
19:31 Bon là maintenant, il a au moins hier, le Premier ministre, réussi un joli coup politique
19:36 en mettant Bardella presque face à ses contradictions
19:39 et en disant maintenant il ne peut plus refuser, c'est moi qui lui propose.
19:42 On verra bien.
19:43 À mon sens il y a quand même deux écueils.
19:46 D'abord en interne, certains reprochent au Premier ministre de dire
19:49 mais tu vas aller débattre avec Gabriel Attal, c'est une manière de mettre Bardella
19:53 sur le même pied d'égalité, n'oublie pas que tu es Premier ministre.
19:56 C'est le reproche qu'il lui est fait aussi depuis hier en interne, y compris au sein du gouvernement.
20:00 Et la deuxième chose, c'est le risque d'invisibiliser totalement Valérie Ayé,
20:05 qui est déjà à la peine.
20:06 Tout cela accrédite l'idée qu'elle serait quand même ministre sous tutelle.
20:10 Donc il y a évidemment une difficulté.
20:12 Gabriel Attal a peut-être aussi en tête que Premier ministre,
20:15 c'est chef de la majorité et qui pourrait bien payer le prix du chèque.
20:19 Ces critiques que vous évoquez, on les entend dans la majorité,
20:22 mais je pense qu'elles sont totalement erronées et dépassées.
20:24 C'est-à-dire que Valérie Ayé, très clairement, n'est pas tout à fait en perdition mais presque,
20:27 et qu'effectivement les courbes vont se croiser.
20:29 Raphaël Gulsman va passer devant elle très probablement
20:31 quand on regarde les dynamiques des deux listes.
20:33 Donc il s'agit de sauver les meubles pour la majorité.
20:35 Ensuite, de fait, Gabriel Attal est chef de la majorité.
20:38 Et c'est surprenant d'ailleurs de voir un Premier ministre aussi populaire.
20:41 Il a encore une très bonne code de popularité,
20:43 laquelle ne sert absolument à rien pour la majorité dans le cadre de cette campagne électorale.
20:47 Donc c'est vrai que ça pose un problème, y compris politique, au sein de la majorité.
20:51 Enfin, si jamais la liste de la majorité subissait, passez-moi l'expression, une raclée,
20:55 de toute façon, que Gabriel Attal fasse ou pas des meetings,
20:58 il en sera tenu largement pour co-responsable.
21:01 Et ça pourrait même menacer la perpétuation, la prolongation de son bail à Matignon.
21:04 Donc je pense qu'il n'a effectivement plus le choix.
21:06 Dernier point, ce qui me semble assez symptomatique, significatif aussi,
21:10 de l'attitude souvent des politiques vis-à-vis du Ration national,
21:13 et en l'occurrence du gouvernement, c'est qu'ils ne savent pas comment faire.
21:16 C'est-à-dire, si on en parle, on va le faire monter, mais il ne faut pas l'affronter.
21:19 C'est une forme d'aveu de faiblesse.
21:21 Et historiquement, on a vu qu'en règle générale, le FN puis le RN
21:24 progressent lorsque ses adversaires n'osent pas l'affronter justement et le laissent progresser.
21:29 Donc si jamais ce débat a lieu, il semble que ce soit le cas,
21:32 c'est peut-être d'ailleurs plutôt Jordan Bardella, tellement il est haut dans les sondages
21:36 et qui n'a lui aussi pas fait beaucoup de débats, c'est moi qui en suis sûr,
21:39 qui ai vu la campagne, qui pourrait peut-être y perdre quelques plumes.
21:42 Si Jordan Bardella et Gabriel Attal, ou même leurs équipes, nous écoutent,
21:45 sachez que sur France Info, on est prêts à accueillir ce débat, ce débat de fond.
21:49 Retransmis à la télé, Canal 27.
21:51 À la télé et à la radio, ce... bah oui, Média Global, il faut le dire.
21:54 Donc pour échanger sur les idées, sur le fond, c'est important pour les Français.
21:58 Merci, merci à tous les trois.
22:00 Alix Bouillague, éditorialiste politique à France Info Télé, on vous retrouve tous les matins,
22:03 je le rappelle, à 7h45 pour l'interview politique.
22:06 Paul Barcelone, merci à vous, journaliste au service politique de France Info.
22:09 Merci à vous, Renaud.
22:10 Merci, Salia.
22:11 On se retrouve demain, Les Informés sont de retour ce soir à 20h, avec Agathe Lombrey.
22:14 - Oui.

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