• il y a 7 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, Pascal Praud revient sur le député LFI qui a brandit un drapeau palestinien à l'Assemblée nationale.

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Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcription
00:00Europains, Europains, 11h, 13h, Pascal Praud, et vous !
00:08Et nous sommes donc avec Géraldine Amon, chère Géraldine qui est là, Claurent Tessier qui est la rédaction en chef de cette émission,
00:1511h et 13h tous les jours, avec notre excellente amie Fabrice David, Fabrice Lafitte.
00:21Bonjour !
00:22J'ai travaillé avec Fabrice David, je vous l'avais dit une fois, Fabrice Lafitte bien sûr.
00:27Nous sommes là avec, je ne vous avais pas vu ce matin quand je suis arrivé monsieur Boubouk, Olivier Guenec, vous n'étiez pas là ?
00:32Non, je prenais un petit déjeuner à la cantine, bonjour à tous !
00:34Bonjour, vous êtes arrivé à quelle heure ce matin ?
00:36Oh bah comme tous les jours, 8h, 8h !
00:38Non, vous n'étiez pas là à 8h, vous n'étiez pas là non plus à 8h30, vous n'étiez encore pas là à 9h moins le quart !
00:44Mais non mais ça compte le moment où on se réveille, non ? Ah non, c'est le moment où je suis ici, ah non oui, 8h30 !
00:48Et ma amie Florian Carasso Mayan qui est là, alors bonjour Florian !
00:53Bonjour Pascal !
00:54Tout va bien ?
00:55Ça va, ça va !
00:56Comment ?
00:57Non mais il ne vous dit même pas bonjour, ça devient limite !
00:59Il ne me dit pas bonjour ?
01:00Oui !
01:01Faites attention que je ne vous dise pas au revoir !
01:05J'ai l'impression qu'on ne peut plus se parler, je ne parle pas entre Florian et moi, mais c'est vrai qu'on est dans une société aujourd'hui où on ne peut plus se parler.
01:13C'est-à-dire qu'on ne peut plus se parler en Nouvelle-Calédonie, on ne peut plus se parler à l'Assemblée Nationale, on ne peut plus se parler parfois sur les réseaux sociaux, on ne peut plus se parler.
01:19Donc c'est très intéressant, il y a toujours eu évidemment des camps différents, mais la parole était possible.
01:26Là ce que vous avez vu hier à l'Assemblée Nationale, je n'ai pas souvenir à l'Assemblée Nationale d'avoir deux députés qui sont carrément en venues aux mains et qui se sont insultés.
01:40Alors vous allez pouvoir réagir sur ce sujet, la phrase que me propose l'ami Tessier, je la trouve un peu trop forte,
01:50« Avez-vous peur que la France connaisse la guerre civile ? »
01:53Je n'irai pas jusque-là, mais on a de quoi être très inquiet après tout ce qui se passe depuis hier.
02:00Peut-être pouvons-nous écouter Sébastien Delogu, c'est le député de la France Insoumise,
02:05vous savez que c'est ce député qui a brandi un drapeau palestinien dans l'hémicycle en signe de provocation, bien sûr, et qui a déclenché cette polémique d'hier.
02:15Je me fous complètement de la sentence que va me donner la présidente de l'Assemblée, le bureau de l'Assemblée.
02:23Sébastien Delogu qui était là, échange très violent dans les couloirs de l'Assemblée Nationale,
02:29cette fois-ci on va écouter David Guiraud, le député de la France Insoumise et Meilleur Habib.
02:35Comment vous leur donnez la parole ?
02:38A qui tu parles ? On n'a pas levé les cochons ensemble, alors respecte un peu la...
02:41C'est toi le cochon, tu es dans la boue du génocide !
02:44C'est quoi la boue du génocide ?
02:46Quelle apologie du génocide ?
02:50Moi je regrette la mort de tous les enfants !
02:54Si il y avait une justice dans ce pays, vous seriez possible en justice, monsieur !
02:56Ne me touchez pas, ne me touchez pas !
02:59Vous voyez ces gens-là, ces gens n'en ont rien à faire !
03:02C'est un scandale ! Vous faites honte à l'Assemblée Nationale !
03:05Ces gens n'en ont rien à faire de la bien-faire !
03:07Ces gens n'en ont rien à faire !
03:09Ils s'en moquent des bonnes règles, regardez-le !
03:12Ce monsieur est un porc !
03:14Il défend génocide depuis le début, c'est un porc !
03:17Ce monsieur est un porc !
03:19Il fait honte à la France, il fait honte au pays !
03:22On va marquer une pause, on sera avec Yonatan Harfi qui est le président du CRIF,
03:27le conseil représentatif des institutions juives de France,
03:30on rencontrera également la réaction de Meilleur Habib,
03:33l'insulte porc, elle a une connotation antisémite, bien évidemment,
03:39et on pourra ensemble, d'ailleurs, Meilleur Habib, je crois, à porter plainte,
03:42avec son avocat Gilles-William Golnadel.
03:44On sera ensemble dans quelques secondes, à tout de suite.
03:46Et pour réagir, vous composez le 080 20 39 21, de 11h à 13h,
03:50avec Pascal Praud sur Europe 1.
03:52Europe 1.
03:53Pascal Praud et vous.
03:54De 11h à 13h sur Europe 1, avec Aurélac et avec nous en ligne, Pascal.
03:58On va être dans une seconde peut-être avec Aurélac,
04:00mais finissons peut-être avant d'écouter ce que je vous avais promis d'écouter,
04:04notamment Meilleur Habib, qui est donc ce député des Républicains de l'étranger,
04:09qui était hier soir sur CNews et qui réagissait à ce qui s'était passé l'après-midi.
04:14C'est difficile pour moi de me retenir, mais je pense que j'ai malgré tout gardé mon calme,
04:17c'était compliqué, parce que traiter porc, c'est une insulte antisémite.
04:20Oui, je suis d'accord.
04:21Ça fait des siècles qu'on traite les Juifs de porc et de rat, ça suffit.
04:25Je suis d'accord avec vous.
04:26On ne traite pas les Juifs de porc.
04:27C'est une insulte antisémite.
04:28Ni Meilleur Habib de porc.
04:30Et David Guiraud lui a répondu sur un autre plateau, en l'occurrence sur BFM.
04:35C'est vrai qu'animaliser la politique, ce n'est pas top.
04:37Moi, je présente mes excuses à tous les cochons de France.
04:39Je n'en ai jamais vu un défendre un génocide.
04:42C'est assez court, effectivement, comme réponse,
04:46mais je crois que maintenant nous pouvons être avec Aurélac.
04:49Alors Aurélac, vous témoignez, mais vous témoignez de manière anonyme, je pense.
04:54Je crois pouvoir dire également que vous êtes de confession juive
04:57et que vous ne souhaitez pas dire où vous habitez,
05:00ni ce que vous faites dans la vie, pour garder un peu d'anonymat.
05:05Vous êtes avec nous Aurélac ?
05:07Oui, bonjour Pascal.
05:09Et votre voix est déformée manifestement également, non ?
05:12Comment ?
05:13Non, je pensais que votre voix était déformée, c'est parce que la liaison n'était pas bonne.
05:17Non, vous m'entendez là ?
05:19Oui, quel est votre sentiment au-delà de ce qui s'est passé peut-être hier à la Salle des Nationales
05:24sur la période que vous vivez en tant que jeune femme de confession juive ?
05:29Je suis extrêmement choquée de ce qui s'est passé hier.
05:33Je n'en reviens pas.
05:35Je me demande quelle est la prochaine étape.
05:38Est-ce qu'on va avoir un pogrom la prochaine fois ?
05:41Parce que c'est très très difficile à supporter.
05:47Toute cette haine qu'on voit se déchaîner aujourd'hui, c'est devenu intolérable.
05:56Ce que je ne comprends pas, moi, c'est que des députés qui sont censés représenter la France
06:02soient juste exclus pendant 15 jours.
06:05Ce n'est pas 15 jours, c'est beaucoup plus que ça.
06:08C'est des escorts totalement.
06:11Ce parti qui provoque tout ce qu'il y a aujourd'hui va bien plus loin que les européennes pour moi.
06:19On va rester pendant deux ans et demi comme ça ? On fait quoi ? Où est-ce qu'on va ?
06:25Je n'ai pas vécu cette période-là.
06:29Mes grands-parents m'avaient informé à l'époque des pogroms qui s'étaient passés pendant l'affaire Dreyfus.
06:39On en est là aujourd'hui.
06:42C'est bien plus fort que la deuxième guerre mondiale.
06:48C'est bien plus profond.
06:51Je sens que c'est difficile de dire que c'est plus fort que la seconde guerre mondiale
07:00quand il y a eu 6 millions de juifs qui ont été exterminés dans les camps nazis.
07:04Dans les camps d'extermination de l'Allemagne.
07:06Je ne peux pas être sur votre analyse.
07:13Mais en revanche, là ce que je vois, c'est une haine très profonde des juifs, bien sûr.
07:18Une haine très profonde des juifs par les musulmans, disons-le.
07:24Que le conflit de Gaza et israélo-palestinien vient en Occident et dans beaucoup de capitales d'Occident.
07:34Il vient dans le monde entier d'ailleurs.
07:36Et en ce sens-là, il y a une détestation des juifs, une haine des juifs, un antisémitisme qui est palpable.
07:45C'est incontestable.
07:47C'est incontestable. Et donc la juive que vous êtes doit être inquiète,
07:51comme tous les personnes de confession juive que je rencontre aujourd'hui,
07:57doivent s'interroger, de dire où je peux aller.
08:00Parce que l'état d'Israël est aussi menacé, Auréla.
08:05Oui, mais je pense que notre avenir en France, il est terminé.
08:12L'avenir, c'est-à-dire l'avenir des juifs de France ?
08:15Oui.
08:17Je peux entendre ce que vous dites. J'espère que vous vous trompez.
08:22Je voudrais bien, mais au vu de ce que je vois, de ce que j'entends aujourd'hui, partout,
08:29ça devient très difficile. On peut continuer à se battre pendant combien de temps ?
08:35Ce qui est certain, c'est que vous avez aujourd'hui...
08:40Ce qui m'a frappé parfois, ce sont des choses qui ne sont précisément pas des détails.
08:45Plusieurs joueurs de l'équipe de France de football, par exemple, ont affiché leur soutien à Gaza, sur les réseaux sociaux.
08:50Et ça montre le communautarisme du pays, qui n'existait pas dans les années 70 ou 80.
08:55Ces joueurs de l'équipe de France, Ousmane Dembélé, Ibrahima Konaté, Marcus Thuram,
09:01je ne les ai pas entendus le 7 octobre.
09:04Donc on voit bien que chacun, parfois beaucoup, réagissent en fonction de la communauté.
09:11Qu'est-ce qui fait qu'Ousmane Dembélé, Konaté, Marcus Thuram soutiennent par exemple Gaza,
09:18ou soutiennent les Palestiniens, et pourquoi pas d'ailleurs ?
09:21Mais qu'est-ce qui fait qu'ils n'ont rien dit lorsque le Hamas est arrivé en Israël le 7 octobre et a fait ce qu'il a fait ?
09:29Donc bien sûr, c'est une société qui est nouvelle, qui n'existait pas,
09:34et qui préfigure une société qui va être encore plus clivée, plus communautarisée dans les prochaines années, Auréla.
09:40Et je comprends votre inquiétude.
09:42Moi je reste sur le fait que c'est beaucoup plus profond que ça.
09:47Beaucoup plus profond.
09:49L'antisémitisme a toujours été en France, il y a toujours eu de l'antisémitisme, il y a eu des périodes beaucoup plus fortes.
09:56C'est beaucoup plus profond que ça, pour moi.
09:59Oui, mais si vous voulez creuser ce mot profond, qu'est-ce que vous voulez dire ?
10:06Vous hésitez peut-être à le dire d'ailleurs, et je ne veux pas vous...
10:12Ne dites que ce que vous avez envie de dire, bien sûr.
10:15Oui, on voit le parti LFI qui harangue les foules, comme haranguait les foules pendant l'affaire Dreyfus,
10:27c'est exactement la même situation, sauf que ce sont des islamistes.
10:31Par contre, je ne pense pas que la France soit antisémite, je ne pense pas.
10:37Je pense que c'est une minorité, la majorité de silencieuses va parler pendant les élections.
10:45Moi-même, je vais vous dire, je ne sais pas pour qui je vais voter, et je ne sais même pas si je vais aller voter.
10:50Vous avez bien compris quels sont les partis qui vous défendent, et ceux qui ne vous défendent pas, donc je vous conseille d'aller voter.
10:58Je vous conseille d'aller voter.
11:01C'est un peu comme Yvan Attal, on se pose des questions.
11:04Oui, vraiment, je comprends tout à fait. Merci beaucoup en tout cas Auréla, et bon courage.
11:09Léopold est avec nous, qui habite l'Alsace, bonjour Léopold.
11:12Oui bonjour, est-ce que vous m'entendez Pascal ?
11:14Je vous entends très bien, voilà un joli prénom, Léopold, qui revient à la mode.
11:18Vous avez quel âge Léopold ?
11:19J'ai 28 ans Monsieur Pro.
11:20Et qu'est-ce que vous faites dans la vie ?
11:22Je préfère pas le dire, vu le sujet conflictuel sur lequel on va...
11:27J'ai un prénom peu commun, donc on peut facilement me reconnaître si je rajoute ma profession derrière.
11:31D'accord, donc je vous laisse libre évidemment.
11:33Que souhaitez-vous dire, peut-être sur le drapeau palestinien qui a été brandi hier à l'Assemblée Nationale, par le député des Logus ?
11:43Très simplement, je pense qu'on importe un conflit qui ne nous regarde pas du tout, sous prétexte de juste vouloir être les uns contre les autres.
11:52Je ne suis pas le premier défenseur du vivre ensemble, mais la Palestine, au moment des élections européennes,
11:58excusez-moi, mais à quel moment la Palestine est dans l'Europe ?
12:01Ça ne nous regarde pas.
12:02À quel moment Israël est dans l'Europe ?
12:04Ça ne nous regarde pas, au moment des élections européennes.
12:06Donc, j'ai écouté votre auditrice juste avant, qui parlait beaucoup d'antisémitisme.
12:10Je pense pas que l'antisémitisme revienne à ce point.
12:13Je pense que c'est juste une bonne excuse pour qu'on s'oppose tous les uns aux autres,
12:18et les filles faisent son beurre là-dessus.
12:20Et après, si vous regardez sur les réseaux sociaux plus en détail,
12:23nous, excusez-moi du terme, mais les Blancs-Cathos français,
12:27on se retrouve à défendre Israël juste pour s'opposer également à El-Effi et toute la clique.
12:32Et en fait, on est en train d'apporter un conflit et de créer un conflit de société,
12:36parce qu'il faut qu'on se tape dessus à un moment, et qu'on a trouvé que ça pour le moment.
12:40Mais moi, je corrige bien ce que vous dites.
12:42Je l'ai un peu dit d'une manière différente tout à l'heure.
12:45Je pense que la stratégie de la France insoumise, c'est la bordélisation.
12:48Ce qu'ils cherchent, c'est le chaos.
12:50Ce qu'ils cherchent, c'est pourquoi pas la révolution.
12:52Ce qu'ils cherchent, c'est pourquoi pas le changement de régime.
12:54Au moins d'une cinquième république.
12:56Et que Gaza n'est qu'un prétexte.
12:58Je suis assez d'accord avec vous.
13:00Je pense que tous ces militants de la France insoumise,
13:03au fond, Gaza, la Palestine, est un prétexte pour autre chose.
13:07Voilà.
13:08Et c'est ce que vous dites d'une manière différente.
13:11Donc je peux vous rejoindre.
13:13Mais si vous regardez, il y gagne rien.
13:15Il tombe dans les sondages.
13:16Et qu'est-ce qu'il va se passer ?
13:17Ça, c'est pas sûr.
13:18Ça, il va falloir...
13:20Oui, mais il va falloir effectivement...
13:24D'abord, une européenne, c'est pas une présidentielle.
13:28Et Jean-Luc Mélenchon, il...
13:31En fait, je peux me tromper d'ailleurs.
13:34Moi, j'ai le sentiment qu'aujourd'hui,
13:36le débat n'est plus possible à cause de l'extrême-gauche.
13:39Vous ne pouvez plus parler de rien.
13:41Ils ont bordélisé les débats.
13:44Les gens s'insultent.
13:45Il n'y a plus de place pour la nuance.
13:47Il n'y a plus de place pour l'échange.
13:48Il n'y a plus de place pour la négociation.
13:50On est avec des gens qui sont radicaux.
13:52Rima Hassan est l'exemple de ça.
13:55Moi, je n'ai pas souvenir dans la société française
13:58d'un mouvement aussi radical
13:59qui ait autant...
14:01Ça a pu exister.
14:02Mais qui ait autant surtout de supporters.
14:06C'est ça qui est intéressant.
14:08Il y a beaucoup de gens qui adhèrent.
14:10Je vois dans les facs, je vois dans les écoles,
14:12je vois parfois dans les rédactions.
14:14Pas dans celles d'Europe 1,
14:15mais quand j'entends parfois l'AFP,
14:18quand je lis l'AFP,
14:19ou quand je lis France Inter,
14:20je peux m'interroger quand même.
14:22Pascal, je suis totalement d'accord avec vous.
14:25Par contre, je pense qu'on a aussi
14:26notre part de responsabilité.
14:27Je m'explique.
14:28Je suis un électeur Front National
14:29et je voterai encore plus l'extrême droite
14:31si elle est encore plus dure que Zemmour.
14:33Mais bon, ça ne risque pas de gagner,
14:34donc ça ne marcherait pas.
14:35Mais je pense que nous aussi,
14:36on a décidé d'en avoir marre
14:38de lâcher du lest
14:39parce qu'on nous réclame ceci,
14:40on nous réclame cela.
14:42Le méchant homme blanc,
14:43les LGBT qui nous tapent dessus
14:44parce qu'apparemment les persécutent, etc.
14:46Il n'y a pas un pays en dehors de la France
14:48où vous pouvez dire autant de mal
14:50sur ce même pays
14:51et sur ces mêmes peuples ancêtres, etc.
14:53Et je pense que nous aussi,
14:54on a marre de lâcher du lest
14:55et qu'on n'est plus non plus ouvert au débat
14:57et qu'on a décidé que maintenant,
14:59on reprendrait les choses en main
15:00et du coup, ça donne effectivement
15:02deux parties qui ne veulent plus se parler
15:03et qui ne se parleront plus.
15:05Je veux dire, il n'y aura plus de solution.
15:07On va arriver à un moment
15:08où le meilleur gagne.
15:10C'était la question que posait
15:11notre ami Laurent Tessier.
15:13Avez-vous peur d'une guerre civile ?
15:15C'est également la phrase de...
15:18C'est la phrase de M.Colomb.
15:21Côte à côte, face à face.
15:22Tout ça, évidemment.
15:24Bon, Léopold.
15:25Merci, Léopold.
15:26J'aurais aimé avoir un peu plus de légèreté.
15:28Il n'y a pas un groupe qui s'appelle
15:30Léopold & Vous, je crois,
15:32cher Fabrice Lafille ?
15:33Si, Léopold & Vous chantait C'est l'amour.
15:35Ça nous irait bien d'écouter C'est l'amour.
15:37Je trouve que...
15:38Est-ce qu'on pourrait,
15:39au retour de la pause,
15:41de la page en couleurs, comme disait Andréa ?
15:43Léopold Nord & Vous, exactement.
15:45Léopold Nord & Vous.
15:46Je dirais que c'est 85 ou 86.
15:49Oh, je dirais...
15:50Non, un petit peu plus loin.
15:5183, mesdames et messieurs.
15:53Léopold & Vous, c'est 1986.
15:56Oui, je peux l'assurer.
15:57Vous êtes plus rapide que Fabrice Lafille.
15:59C'est que j'ai une mémoire, encore.
16:01Pardon.
16:02Vous avez une mémoire.
16:03Il était né à l'époque.
16:04Vous avez une mémoire d'Internet.
16:06N'importe quoi.
16:07Ça veut dire quoi, ça ?
16:08Ça veut dire que vous avez regardé sur Internet.
16:10Mais non, non, non, monsieur.
16:12Qu'est-ce qui court le plaisir ?
16:14Je ne vois pas l'écran d'ici.
16:15C'est l'amour.
16:17C'est l'amour.
16:18C'est ça ?
16:19C'est cette chanson ?
16:20Je crois qu'ils n'ont fait qu'une chanson.
16:22Oui, c'est en 88.
16:24C'est en 88 ou en 83 ?
16:26Ah mince, mes fleuriers me donnent deux dates.
16:28Dans le début du groupe, c'est 83.
16:30La chanson date de 88.
16:32Qu'est-ce qui tourne les jambes ?
16:34C'est l'amour.
16:36C'est l'amour.
16:37C'est joli, Léopold.
16:39Vous savez qui était le père de Mozart ?
16:44Léopold, j'imagine, non ?
16:46Le fils de Victor Hugo s'appelait aussi Léopold.
16:49Non, c'est Léopoldine.
16:51Il s'appelait Léopold ?
16:53Il avait aussi arrivé Léopold et Léopoldine.
16:56Léopold et Léopoldine, à tout de suite.
16:59018-20-39-21 pour réagir devant un adresseur.
17:03Avec Pascal Praud.
17:05C'est limite ça.
17:07Sur la page Facebook de Pascal Praud et vous.
17:09Merci Émilie Dez.
17:11À 11h34.
17:13Qu'est-ce qui bouge le cul des Andalouses ?
17:17C'est l'amour.
17:18Voilà, voilà.
17:19Comment on en arrive à passer cette chanson ?
17:22Parce qu'on avait un auditeur qui s'appelait Léopold.
17:24C'est vous dire si la réflexion éditoriale
17:27qui nous agite dès 8 heures du matin
17:29se met en place, finalement.
17:31C'est ça qui est beau dans cette émission.
17:34Camel, on essaye de donner de temps en temps
17:37quelques notes de gaieté et surtout de légèreté
17:42à une actualité qui l'est si peu.
17:44J'ai le sentiment qu'on ne peut plus se parler,
17:47cher Camel en France.
17:48On ne peut plus se parler.
17:50Vous vous habitez dans les Bouches-du-Rhône
17:52et vous avez vu ce qui s'est passé hier
17:54à l'Assemblée nationale.
17:55Ce qui est intéressant de dire,
17:56c'est que vous êtes de confession musulmane ?
17:59Oui, je suis baptisé, mais je ne suis pas pratiquant.
18:03D'accord.
18:04Et vous avez quel âge ?
18:0842 ans.
18:10C'est vrai que parfois, il y a aussi des fractures générationnelles.
18:13C'est-à-dire que le rapport à la religion musulmane
18:17n'est pas le même.
18:18C'est ce qui me frappe lorsqu'on a 20 ans
18:20que lorsqu'on en a 50.
18:21Monsieur Pro, je vais vous expliquer un truc.
18:23Je vais vous dire une chose.
18:25Je vous écoute souvent.
18:27Je vous regarde à la télé.
18:29De temps en temps, je vous dis sincèrement
18:31et je zappe parce qu'il y a des choses
18:33qui me sortent des oreilles
18:35et je préfère regarder autre chose.
18:37Mais sincèrement, c'est complètement difficile
18:42d'entendre à chaque fois les mêmes trucs.
18:44À chaque fois qu'il y a un problème en France,
18:46là, ce sont des députés français
18:49qui ne sont même pas...
18:50L'autre n'est même pas musulman,
18:51l'autre est juif, mais bon, voilà.
18:54Et qu'est-ce qu'on dit ?
18:55Vous êtes ce matin, vous avez une intervenante
18:57et vous dites, le premier mot,
18:59les juifs sont de plus en plus agressés en France
19:03par des musulmans.
19:05Tous les musulmans de France ne sont pas comme ça.
19:08Est-ce que vous croyez franchement
19:10que les gens qui sont nés dans des quartiers pauvres,
19:12je vous parle de ma ville comme Marseille,
19:14leur premier souci, c'est Gaza ?
19:16Leur premier souci, c'est d'avoir du pognon
19:18à la fin du mois, de pouvoir manger,
19:20d'avoir du travail et de vivre
19:22dans des appartements convenables.
19:24Ce n'est pas leur premier problème, Gaza.
19:27C'est la gauche qui monte la haine
19:30entre les musulmans et les juifs.
19:32On le sait depuis longtemps,
19:33cette extrême gauche de merde.
19:35C'est les bobos parisiens qui vont dans les manifs.
19:38Ce ne sont pas les gens qui vivent en France
19:41qui sont les Français musulmans.
19:43Les Français musulmans ne sont pas tous comme ça.
19:46Il y a des comptes partout.
19:48Quand on voit dernièrement des actualités,
19:51excusez-moi, je ne vous ai pas trop entendu là-dessus aussi,
19:54quand on voit des marches au flambeau,
19:56on se croit où ?
19:57Quand je vois ça à la télé,
19:59il m'est monté une haine,
20:01il m'est monté une haine, une tristesse.
20:03Je me dis, mais il va où mon pays ?
20:05C'est un pays joli.
20:07Je vais vous répondre, Kamel.
20:09D'abord, je me souviens d'un échange
20:12lorsque le Président de la République est allé à Marseille,
20:15où il était, je crois, dans des quartiers de Marseille,
20:18et puis il y a un jeune homme qui est venu l'interroger,
20:22même le prendre à partie,
20:24et qui lui a dit, Monsieur le Président,
20:26vous ne prenez pas suffisamment partie sur ce qui se passe à Gaza,
20:29et c'est ce qui peut faire exploser les banlieues.
20:31Voilà.
20:32C'est des conneries, ça.
20:34C'est des conneries, mais c'est ce qu'un jeune lui a dit.
20:36Vous vous souvenez de cette scène ou pas ?
20:38Je me souviens, il est allé dans le quartier de la Castellane.
20:40Je connais le quartier, Monsieur Pro.
20:42Est-ce que vous vous souvenez de cette séquence ?
20:44Est-ce que vous vous souvenez de cette séquence ?
20:46Monsieur Pro, est-ce que ce jeune
20:48fait une généralité sur tous les musulmans de France ?
20:51J'en sais rien, mais c'est ce qu'il a dit à ce moment-là.
20:53Mais pour vous dire,
20:55je pense, et c'est souvent une grille de lecture que j'applique,
20:58que les différences sont générationnelles.
21:00Que vous, vous avez 42 ans,
21:03et que la demande identitaire ou communautaire
21:07dans votre génération est moins forte
21:09qu'elle ne l'est chez les jeunes de 20 ans.
21:12Est-ce que je me trompe ou pas ?
21:14Oui, ne vous trompez pas,
21:16mais prenez à l'antenne,
21:18ou dans votre émission de CNews,
21:20mettez en avant des gens de ma génération
21:22qui se sont toujours, qui ont voté,
21:24et ont grandi en France,
21:26et ont établi la République,
21:28et ont toujours respecté tout le monde.
21:30Arrêtez de promettre des merdeux,
21:32la gauche, y'en a marre.
21:34La droite, y'en a marre. Le RN, y'en a marre.
21:36Mais Kamel, j'entends,
21:38mais c'est aussi, d'une certaine manière, à vous,
21:40qui êtes issus de la communauté musulmane,
21:43d'être vigilant
21:48à ce que les demandes identitaires et communautaires
21:50ne soient pas si fortes.
21:53Pardonnez-moi de dire comme ça.
21:55Mais comment vous voulez que des gens de ma génération
21:57puissent être entendus ?
21:59On met en avant beaucoup plus les extrêmes
22:01que les gens qui sont modérés.
22:03On met en avant beaucoup plus
22:05l'extrême gauche et l'extrême droite.
22:07Moi, comme je vous dis,
22:09on parle tout le temps des musulmans.
22:11La haine des gens,
22:13qui sont dans un racisme pluriel,
22:15qui sont dans une haine contre les juifs,
22:17contre les musulmans, contre les homosexuels,
22:20et qu'on voit marcher dans des centres-villes,
22:22ils ne vont pas aller dans les quartiers, ça c'est sûr.
22:24Et certains, ils ne vont pas se promener au flambeau.
22:26Mais quand je vois ça à la télé,
22:28qui c'est qui défend les minorités ?
22:30Qui c'est qui va condamner ces gens-là ?
22:32Personne.
22:34Une dernière chose, parce que Yonatan Harfi,
22:36qui est le président du CRIF, vous écoute
22:38et puis pourra peut-être intervenir,
22:40et puis même vous, vous pourrez l'interroger.
22:42Vous avez dit, quand je vous écoute de temps en temps
22:44sur ces news, Pascal, je coupe
22:46le son parce que vous m'énervez.
22:49Et moi j'ai pas envie de vous énerver, Kamel,
22:51par définition, et j'espère pas vous énerver.
22:53J'espère être toujours dans la nuance,
22:55parce que ça correspond tout simplement
22:57à mon caractère, à mon tempérament.
22:59Quoique les uns et les autres
23:01parfois pensent le contraire.
23:03Donc je voulais savoir précisément
23:05les choses que vous pouvez
23:07ou nous reprocher ou me reprocher,
23:09ça m'intéresse.
23:11Vous avez un peu,
23:13de temps en temps, il y a des parties-pris,
23:15M. Pro, et ça vous pouvez pas le nier.
23:17Que j'ai des parties-pris,
23:19je fais que ça, d'avoir des parties-pris.
23:21J'incarne, je donne mon avis, bien sûr,
23:23mais je suis pas partisan.
23:25Par exemple, sur ce qui s'est passé
23:27hier à l'Assemblée Nationale,
23:29je m'engage, je trouve
23:31qu'effectivement, ce qu'a dit
23:33M. Guirault
23:35et scandaleux à M. Mirail,
23:37que oui, c'est une
23:39insulte antisémite,
23:41oui, le drapeau palestinien n'avait pas sa place
23:43dans l'Assemblée Nationale, ça c'est...
23:45Je m'engage,
23:47mais je voulais savoir ce que vous reprochez précisément.
23:49Ce que je vous reproche,
23:51il y a certains invités chez vous,
23:53même certains chroniqueurs d'enseignement,
23:55je suis désolé, ils n'ont
23:57qu'un truc, c'est
23:59leur ligne
24:01qui est à droite, qui est trop à droite.
24:03Et on peut pas construire
24:05un pays, on peut pas faire du
24:07vivre-ensemble, il est très difficile.
24:09Le vivre-ensemble, on aurait pu le faire dans les années 80.
24:11Mais moi, vous trouvez que je suis à droite, par exemple ?
24:13Euh...
24:15Un peu, quand même,
24:17monsieur Proulx, un peu.
24:19Si je vous pose la question...
24:21Mais par exemple, sur
24:23certains sujets, comme la GPA, la PMA,
24:25le mariage pour tous, sur tous ces sujets,
24:27je me retrouve souvent du côté avec les progressistes.
24:29Ben là, oui, là,
24:31je suis d'accord avec vous.
24:33Donc en fait, comme moi je suis pas militant, je suis comme vous.
24:35Vous, de temps en temps, vous devez retrouver
24:37sur les chiquiers politiques, de temps en temps, vous êtes peut-être à droite,
24:39et puis de temps en temps un peu à gauche, c'est ça quand on n'est pas militant.
24:41Mais Kamel, restez avec nous,
24:43parce que le Président Arfi est là,
24:45Président Ducriff, bonjour Yonathan Arfi,
24:47Président Ducriff, le conseil représentatif des institutions
24:49juives de France.
24:51J'ai résumé ça ce matin,
24:53par une phrase toute simple, et qui m'inquiète beaucoup,
24:55on ne peut plus se parler en France,
24:57monsieur Arfi. On ne peut plus se parler en France.
24:59Non, on ne peut plus se parler parce que
25:01on est dans une période d'invectives,
25:03dans une période de provocation permanente,
25:05et ce climat-là, il est installé
25:07par l'hystérisation,
25:09qui est la stratégie de la France insoumise
25:11dans le débat public, qui a des relais dans le monde intellectuel,
25:13qui a des relais dans le monde universitaire,
25:15qui a des relais dans le monde associatif,
25:17et on a donc un pays qui se polarise
25:19avec un risque
25:21majeur, c'est celui
25:23au fond du chaos,
25:25et c'est ce que cherche la France insoumise,
25:27notamment dans le cadre de sa campagne électorale
25:29pour les européennes. Donc,
25:31ne soyons pas naïfs sur ce qui se passe sous nos yeux,
25:33c'est voulu, pensé, organisé
25:35par certains, dont c'est le projet,
25:37parce qu'ils considèrent qu'ils ont là
25:39une stratégie gagnante sur le plan électoral.
25:41On va marquer une pause,
25:43M. Harfi, et puis
25:45vous me direz si vous renvoyez
25:47toujours
25:49le Rassemblement national et la France insoumise
25:51au même niveau, ou si vous
25:53faites aujourd'hui une différence,
25:55sachant que j'entends beaucoup
25:57de juifs français
25:59me dire qu'ils voteront peut-être
26:01ou sans doute pour Jordan Bardella
26:03ou pour Éric Zemmour,
26:05mais qu'ils ont le sentiment que précisément,
26:07l'un et l'autre les défendent.
26:09A tout de suite. Et si vous voulez réagir avec Pascal Praud,
26:11de 11h à 13h sur Europe 1,
26:13un seul numéro à composer, celui-ci.
26:15Appelez Pascal Praud au
26:1701 80 20 39 21
26:19Europe 1. Pascal Praud et vous,
26:21de 11h à 13h sur Europe 1, avec votre invité
26:23au téléphone, Pascal Yonathan Harfi,
26:25président du CRIF. Le président
26:27du CRIF, Yonathan Harfi, président
26:29du Conseil représentatif des institutions
26:31juives de France.
26:33Vous cibliez, juste triste,
26:35la France insoumise.
26:37L'insulte porc, qui a été
26:39faite par M. Guirault,
26:41pourquoi était-elle antisémite, M. Harfi ?
26:43Elle est antisémite parce que
26:45le mot porc, dans l'histoire de l'antisémitisme,
26:47il a joué un rôle particulier.
26:49Si vous regardez, dès le Moyen-Âge,
26:51les illustrations antisémites, c'est toujours
26:53l'association du juif à la figure
26:55du porc. C'est
26:57dans l'antisémitisme musulman,
26:59par ailleurs, un mot qui
27:01génère une détestation particulière
27:03compte tenu du statut du porc dans l'islam.
27:05Tout ça, ce n'est pas anodin.
27:07Je suis convaincu que David Guirault,
27:09consciemment ou inconsciemment,
27:11c'est ça qui ressort au moment où
27:13il veut insulter M. Habib. Ce n'est pas par hasard.
27:15De la même manière qu'on
27:17doit condamner les cris de singes
27:19qu'il y a dans les stades lorsqu'il y a
27:21des joueurs de couleur qui sont insultés
27:23de la sorte, il faut condamner
27:25les mots choisis par David Guirault
27:27pour s'en prendre à M. Habib. Ils ont une altercation
27:29très véhémente, très virulente
27:31entre eux. Au départ, c'est une chose, mais en revanche
27:33quand David Guirault bascule dans l'insulte et
27:35choisit la référence au porc, on l'a
27:37dans un autre registre et il faut le dénoncer.
27:39Est-ce que vous pensez que la stratégie
27:41de la France insoumise
27:43soit productive ?
27:45Non, je pense que nous aurons
27:47le résultat de ça
27:49le 9 juin. J'espère que
27:51les Français sanctionneront lourdement
27:53la France insoumise sur le
27:55plan électoral. Leur volonté, c'est simple,
27:57c'est d'aller chercher un électorat
27:59supplémentaire dans des quartiers populaires
28:01auprès de jeunes issus
28:03de l'immigration, dont ils imaginent
28:05qu'ils seraient plus sensibles à un discours
28:07sur Gaza et la cause palestinienne.
28:09À mon avis, ils se trompent
28:11parce que leur radicalité,
28:13leur provocation permanente, leur volonté de semer
28:15le chaos dans la société française
28:17fait fuir des électeurs raisonnables,
28:19des gens qui contraignent
28:21qu'il y a là quelque chose de totalement
28:23délirant à centrer une campagne des
28:25européennes sur la question palestinienne
28:27exclusivement comme ils l'ont fait jusqu'à présent.
28:29Le Rassemblement National a été adoubé
28:31par Serge Klarsfeld et
28:33c'est quelque chose qui
28:35a été un marqueur ces
28:37derniers mois. Est-ce que vous-même
28:39voyez aujourd'hui Marine Le Pen
28:41d'une façon différente
28:43d'il y a quelques semaines ou quelques mois ?
28:45D'abord,
28:47le terme adoubé que vous avez choisi est quand même
28:49largement exagéré. Ce que dit
28:51Serge Klarsfeld, c'est qu'il y a eu
28:53un travail au sein du
28:55Rassemblement National, une évolution sur les questions
28:57de mémoire de la Shoah, c'est une chose.
28:59Mais dire ça, c'est
29:01effectivement prendre note
29:03ou prendre acte d'un certain nombre de déclarations
29:05du Rassemblement National et de ses dirigeants
29:07mais ça ne résout pas le problème de fond
29:09qui est, au-delà de la question de
29:11l'antisémitisme, le populisme du
29:13parti. Quand on est juif, vous savez, on a une
29:15méfiance historique vis-à-vis de tous les
29:17populismes, d'où qu'ils viennent. Pourquoi ? Parce que
29:19le populisme, c'est quelque chose qui joue sur la
29:21démagogie, potentiellement un jour
29:23sur l'effet de meute. Et quand on est issu d'une minorité
29:25fragile, vulnérable, comme
29:27le sont les juifs, il y a toujours une grande méfiance
29:29par rapport à ça. Et puis, le populisme
29:31dans l'histoire n'a jamais été
29:33la solution à l'antisémitisme. Alors j'entends les
29:35déclarations, je constate les évolutions, je ne suis
29:37ni sourd ni aveugle, néanmoins
29:39permettez-moi de garder
29:41une grande méfiance vis-à-vis de tout ce qui
29:43menace à mes yeux quand même le cadre républicain.
29:45Mais c'est vrai, M. Harfi, que ce mot
29:47populisme est parfois donné
29:49à toutes les sauces.
29:51Je présente une émission
29:53où moi-même, certains
29:55m'attaquent dans la presse
29:57française en me traitant
29:59de populiste, c'est-à-dire ou
30:01d'extrême droite. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
30:03à partir du moment où vous pouvez défendre la souveraineté,
30:05où vous pouvez défendre
30:07une idée d'une Europe qui fonctionnerait
30:09différemment, où vous pourriez
30:11développer, pourquoi pas, sur
30:13l'énergie, soutenir le nucléaire,
30:15des choses comme ça, vous êtes immédiatement
30:17axé ou d'extrême droite ou de populisme.
30:19Donc c'est un mot que je trouve un peu
30:21fourre-tout et valise
30:23et qui demanderait sans doute
30:25une analyse, pas une analyse
30:27d'ailleurs, mais une définition plus
30:29précise. Alors, Kamel vous écoute
30:31en tout cas, Kamel qui était avec nous,
30:33c'est intéressant ce que disait Kamel.
30:35Kamel, il a 42 ans, il est musulman,
30:37et il dit, ça suffit
30:39de faire passer tous les musulmans
30:41pour des antisémites. C'est cela,
30:43Kamel, que vous me dites.
30:45C'est ça, parce que c'est...
30:47Et moi, je vous réponds,
30:49et je vous réponds, c'est générationnel,
30:51j'ai le sentiment qu'il y a des demandes
30:53identitaires, communautaires
30:55chez les jeunes musulmans qui sont
30:57différentes de celles que j'entendais
30:59lorsque j'étais au contact
31:01des gens qui ont 40 ans, 50 ans, 60 ans.
31:03Monsieur Pro, je vais vous dire un truc,
31:05là-dessus, vous n'avez pas tort.
31:07C'est vrai qu'il y a eu un changement
31:09de génération.
31:11C'est regrettable.
31:13Mais ce qui fait ça,
31:15pourquoi on en est arrivé là ?
31:17On en est arrivé là parce qu'il y a
31:19toujours eu ce
31:21problème d'intégration
31:23en France. Il y a beaucoup de jeunes
31:25français de confession, pas d'origine,
31:27parce que c'est une erreur, de confession musulmane,
31:29qui ne sont jamais
31:31pu s'intégrer en France,
31:33qui ont voulu être intégrés
31:35à notre patrie et au pays
31:37de leur naissance, qui est la France.
31:39Et lorsqu'on les a rejetés comme ça,
31:41par les médias,
31:43par le travail,
31:47par l'environnement
31:49de notre habitat,
31:51de nos quartiers, tout ça,
31:53et qu'on n'arrive pas à évoluer,
31:55malheureusement, on a plus tendance
31:57à se retourner vers
31:59son identité d'origine.
32:01Mais si on arrive à intégrer
32:03ces jeunes français, ne serait-ce que
32:05par un truc, ils sont français à la base.
32:07Et quand on entend
32:09des faits divers, oui, il y a eu ça,
32:11par ce jeune français
32:13d'origine musulmane.
32:15Mais c'est en plus une erreur, une bêtise
32:17de vocabulaire.
32:19L'être musulman n'est qu'une religion.
32:21Oui, mais personne ne dit d'origine musulmane.
32:23Je ne crois pas. Oui, mais monsieur Proulx,
32:25ne me dites pas ça. Ah si,
32:27moi je n'ai jamais...
32:29Il y a des journalistes qui disent
32:31des bêtises absolument énormes.
32:33Je n'en connais pas.
32:35Oui, ben...
32:37Vous voyez ce que je veux dire.
32:39En fait, c'est des sujets
32:41sur lesquels c'est extrêmement
32:43difficile de les aborder, parce que moi,
32:45j'ai le sentiment que la France,
32:47au contraire, a assimilé, intégré
32:49depuis toujours
32:51toutes les immigrations,
32:53les italiens,
32:55les polonais...
32:57Monsieur Proulx,
32:59je ne dis pas que la France n'a pas fait son
33:01devoir d'intégration aux étrangers
33:03venus de France. Elle a ouvert ses portes,
33:05ses bras, et c'est aux gens qui arrivent ici
33:07à respecter le pays qui les accueillent.
33:09Il n'y a pas de problème.
33:11Mais lorsqu'on est
33:13en France, qu'on est né en France, et qu'on respecte
33:15les règles de la République, comme moi,
33:17je travaille, mes parents sont français,
33:19je veux dire, moi je suis républicain,
33:21je suis patriote républicain.
33:23Il n'y a pas de soucis, Kamel, j'entends ce que vous dites.
33:25Je vous remercie en tout cas d'être intervenu. Bonne journée
33:27du côté de Marseille. Monsieur Harfi,
33:29merci aussi d'être intervenu.
33:31Il y a beaucoup...
33:33On connaît beaucoup
33:35de Français juifs qui sont...
33:37Le mot inquiet n'est même plus...
33:39C'est pas ce mot-là que je dois employer.
33:41Ils sont d'une tristesse
33:43inouïe. Ils sont
33:45d'une inquiétude inouïe sur leur avenir.
33:47Il y a un traumatisme immense,
33:49parce que les scènes que l'on voit
33:51ces derniers jours, y compris en marge des manifestations
33:53encore lundi soir,
33:55où un jeune adolescent a été agressé,
33:57ce sont des choses qui produisent
33:59effectivement une inquiétude sur l'avenir.
34:01C'est-à-dire la capacité à se projeter
34:03sereinement dans la société française.
34:05Ce que je veux dire à vos auditeurs aussi,
34:07c'est que la condition des juifs, ça ne concerne
34:09pas que les juifs. Cette menace est la même
34:11sur les sujets de sécurité.
34:13De manière générale, une partie des inquiétudes
34:15des Français correspondent
34:17à ce que nous voyons aussi pour les Français juifs.
34:19Donc il y a aujourd'hui
34:21une demande de fermeté et d'autorité
34:23sur ces questions qu'il faut entendre, parce que
34:25sinon, nous laissons
34:27effectivement les gens désespérés. Quand on désespère
34:29de son propre pays, c'est quelque chose
34:31qui est très dangereux.
34:33Merci Yonathan Harfi
34:35qui est le président du CRIF
34:37et que je remercie d'être intervenu
34:39sur cette antenne. On va marquer une pause.
34:41Ce sera le flash de 12h.
34:43Et nous sommes mercredi,
34:45comme chacun sait, donc à 12h,
34:47le mercredi, c'est la grande
34:49bascule, puisque nous
34:51partons vers le week-end.
34:53Oui, enfin, on n'y est pas encore tout à fait.
34:55On n'est que mercredi.
34:57C'est le principe de la grande bascule
34:59du mercredi.
35:01Nous partons des horizons nouveaux.
35:03L'horizon vraiment,
35:05vraiment loin.
35:07Mais bien sûr, vous avez raison.
35:09Vous voulez me contredire. Non, non, excusez-moi.
35:11Je vais vous tirer les oreilles.
35:13Comme tous les matins.
35:15On peut le dire aux gens, ça ?
35:17On peut tout dire aux gens. Bon, je le dis.
35:19Tous les matins, je suis dos à vous à mon bureau,
35:21en train de travailler dur, et là,
35:23j'entends un petit souffle chaud derrière mon oreille
35:25et hop, je me fais attraper l'oreille
35:27et tirer ! Et ça me réveille, ça me permet
35:29d'être efficace et réveillé.
35:31Dès le matin.
35:33Un souffle chaud. Voilà comment vous parlez.
35:35Oui, j'entends le mmmm
35:37derrière l'oreille.
35:41On pose et nous revenons.
35:43Drôle de patron. Je ne suis pas trompe rien du tout.
35:45A tout de suite.

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