• il y a 7 mois
La Nouvelle-Calédonie est depuis lundi en proie à de violentes émeutes suite au vote du projet de loi constitutionnel qui réforme le corps électoral calédonien. Nicolas Metzdorf, député renaissance de la 2e circonscription de la Nouvelle-Calédonie, en est le rapporteur. Il est l'invité de Yves Calvi.
Regardez L'invité d'Yves Calvi avec Yves Calvi du 17 mai 2024

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Transcription
00:00 7h, 9h, RTL Matin
00:02 RTL 8h23, bonjour Nicolas Metzdorf.
00:06 - Bonjour.
00:07 - Vous êtes député Renaissance, autrement dit macroniste, de la 2ème circonscription de Nouvelle-Calédonie.
00:11 Merci beaucoup d'être avec nous ce matin sur RTL.
00:13 Tout a commencé en début de semaine avec l'adoption à l'Assemblée Nationale de votre projet de loi sur le dégel du corps électoral.
00:19 Les indépendantistes, qui sont très majoritairement canarques, affirment que c'est une nouvelle forme de discrimination
00:25 pour noyer leur vote et leur désir d'indépendance. Ils ont tort ?
00:30 - Oui, parce que les indépendantistes, c'est vite résumer les choses.
00:34 En fait, on a face à nous la branche très radicalisée des indépendantistes, qui est raciste et xénophobe
00:42 et qui ne reconnaît pas la victoire des Calédoniens pour les 3 référendums lorsqu'ils ont voté pour la France par 3 fois.
00:50 Le corps électoral en Nouvelle-Calédonie, c'est quoi ?
00:54 Aujourd'hui, toute personne arrivée après 1998 en Nouvelle-Calédonie n'a pas le droit de voter aux élections locales.
01:01 Par contre, il a bien sûr le droit de payer ses impôts et ses cotisations sociales.
01:05 Ces personnes qui sont arrivées après 1998, s'ils ont eu des enfants après 1998, qui sont devenus majeurs en Nouvelle-Calédonie,
01:12 ces enfants-là, aujourd'hui, ne peuvent pas voter dans leur propre pays.
01:15 Donc, ce qu'a proposé le gouvernement à travers ce texte, c'est tout simplement de mettre une période de présence d'au moins 10 ans pour pouvoir voter aux élections locales.
01:23 - Et vous les traitez de racistes ? - Oui.
01:25 - Sur l'antenne d'RTL ? - Oui.
01:26 - Ça ne vous paraît pas une provocation de plus ?
01:29 - Non, mais, enfin, pardon, mais aujourd'hui, il y a une Calédonie qui se fait attaquer avec des maisons brûlées, des commerces brûlés, des entreprises brûlées,
01:38 avec des slogans de "salle blanc", "les blancs dehors", "rentrez chez vous", "vous n'êtes pas chez vous ici",
01:44 et on parle de gens qui sont nés là-bas. Moi, je suis de la 7ème génération en Nouvelle-Calédonie et on me traite de "salle blanc", "retourne chez toi".
01:50 - La gauche vous accuse d'avoir rompu un dialogue mis en place dans l'île depuis François Mitterrand, que lui répondez-vous ce matin ?
01:55 - Vous n'en êtes plus là, c'est ça ?
01:57 - Alors, déjà, on n'en est plus là, et puis ceux qui ont rompu le dialogue en Nouvelle-Calédonie, ce sont les indépendantistes, puisque nous, les non-indépendantistes pro-français,
02:05 on a tendu la main, dès le soir du dernier référendum, en leur disant "on veut dialoguer, on veut trouver un accord avec vous".
02:11 Ils ont toujours refusé de discuter avec nous, parce qu'ils ne veulent pas reconnaître les trois référendums,
02:18 et ils veulent quand même obtenir l'indépendance, quoi qu'il arrive, quitte à passer, pour la frange la plus radicale, par des actes de violence.
02:25 Je ne mets pas tous les indépendantistes dans la même boîte, parce qu'il y a des indépendantistes modérés avec qui on arrive à discuter et qui veulent le vivre ensemble, bien évidemment,
02:32 mais ils se sont fait manger, comme toujours, par les plus extrémistes, qui parlent plus fort, et qui ont mis dans la rue des milliers de jeunes très radicalisés.
02:40 - De nombreux députés affirment que cette situation de chaos sur l'archipel aurait pu être quand même évitée avec davantage de dialogue de votre part,
02:47 autrement dit de la majorité, bref, des macronistes. Que répondez-vous à cela ?
02:51 - Vous savez, nous, les non-indépendantistes, on a fait tellement de propositions. On a fait tellement de propositions.
02:56 Déjà, on voulait le suffrage universel direct. On a voté pour être français. Puis on a proposé trois ans de résidence.
03:03 Puis on a proposé cinq ans de résidence. Puis le gouvernement Macron a proposé sept ans de résidence.
03:08 Et c'est quand les indépendantistes modérés ont dit "on ne pourra pas aller en dessous de dix ans de présence pour accepter le droit de vote",
03:14 que le gouvernement d'Emmanuel Macron s'est calé sur les dix ans lors de cette réforme constitutionnelle.
03:19 Donc en fait, même la concession des dix ans est une concession aux indépendantistes.
03:23 Et je voudrais finir, l'article 2 du projet de loi constitutionnelle prévoit qu'en cas d'accord entre les Calédoniens,
03:29 même si la loi passait au congrès de Versailles, elle deviendrait caduque.
03:31 - On vous sent d'une certaine façon, Henri Pilé, elle était si urgente cette loi.
03:35 Je vous fais remarquer que vous êtes un enfant du pays, vous êtes vous un caldoche.
03:38 L'ambiguïté ne pouvait pas vous échapper, voilà, même si on peut comprendre tout à fait votre démarche.
03:43 - Vous savez, c'est ce que j'ai dit à l'Assemblée nationale, il y a des combats qui méritent d'être menés.
03:47 La Nouvelle-Calédonie, c'est mon pays, c'est ma terre, c'est mon île.
03:52 Moi, je veux que ce soit une île démocratique et universaliste.
03:54 Démocratique parce que je crois que tous les gens qui y vivent, qui y travaillent, qui y contribuent doivent pouvoir voter.
04:00 C'est un droit fondamental.
04:01 Et je crois que c'est une île aussi qui ne doit pas être jugée selon la couleur de peau de ses citoyens.
04:07 Je crois que les hommes naissent libres et égaux en droit, où qu'ils soient,
04:11 que ce soit en France, en Europe ou que ce soit dans l'hémisphère sud.
04:13 - J'en reviens au profil des émeutiers.
04:15 Il s'agit de jeunes canards, d'indépendantistes sincères, de voyous, voire d'agents de l'étranger.
04:20 Comment vous les qualifiez, vous ?
04:22 - Il y a un peu de tout.
04:23 On ne peut pas dire que c'est homogène.
04:25 Il y a des indépendantistes très radicalisés qui sont des militants dangereux.
04:29 Il y a une jeunesse un peu perdue qui ne comprend même pas c'est quoi le dégel du corps électoral,
04:34 mais qui a été biberonné au discours très raciste.
04:37 Et puis il y a forcément derrière une patte d'agent étranger,
04:42 mais si vous voulez un discours de l'Azerbaïdjan, de la Russie aussi,
04:46 qui remonte une partie de la population canarde contre la France.
04:50 - Qu'est-ce que l'Azerbaïdjan vient faire là-dedans, vous comprenez ?
04:52 Pour nos auditeurs, vraiment là, je vous demande un élément d'explication.
04:54 On regarde une carte, en tout cas on ne comprend pas.
04:57 - C'est très simple.
04:59 Comme la France défend la démocratie arménienne dans le Haut-Karabagh,
05:03 l'Azerbaïdjan répond en déstabilisant les territoires français du Pacifique où il y a des indépendantistes.
05:08 - Mais vous affirmez ce matin que ces ingérences étrangères sont allogées
05:12 de ce qu'il se passe aussi sur l'île,
05:14 en tout cas qu'ils l'entretiennent.
05:16 - Mais vous savez, c'est officiel, c'est public, intéressez-vous.
05:18 Il y a eu des accords politiques signés officiellement à Bakou
05:23 entre les indépendantistes et puis le régime azerbaïdjanais.
05:26 Les indépendantistes sont reçus dans de grandes limousines avec des tapis rouges comme des chefs d'État.
05:30 Ils signent des contrats qui leur octroient des financements.
05:33 Bakou a créé un groupe d'initiatives qui publie officiellement.
05:37 Donc c'est de l'ingérence assumée, revendiquée.
05:40 Voilà, donc en fait on a devant nous des personnes qui veulent déstabiliser le pays.
05:45 Moi je pense aussi qu'il y a des députés à l'Assemblée nationale, par exemple,
05:48 indépendantistes dans les autres Outre-mer,
05:50 qui, par exemple, ont déclaré aux déontologues de l'Assemblée nationale
05:53 qu'ils avaient voyagé à Bakou avec des voyages payés par l'Azerbaïdjan.
05:59 - Faudra donner leur nom un jour.
06:01 - Ah bah c'est sur le site de l'Assemblée nationale, vous allez trouver.
06:04 - Je l'entends bien.
06:06 Je pense que ce serait bien si c'était vous qui les dénonciez.
06:08 Une dernière question, est-ce que vous pouvez nous affirmer que ces affrontements ne sont pas d'abord d'ordre racial ou clanic ?
06:14 Vous comprenez ma question.
06:16 - Non, je ne comprends pas cette question.
06:18 - C'est pas le grand forum de l'amour sur cette île et l'harmonie de toutes les différentes communautés.
06:23 - C'est ce que je disais au tout début de l'émission.
06:26 Vous m'avez dit que c'était provocateur.
06:28 Il y a aujourd'hui un racisme anti-blanc en Nouvelle-Calédonie.
06:30 Je sais que c'est tabou en métropole et qu'il ne faut pas en parler.
06:34 - Vous êtes là pour nous parler normalement.
06:36 Vous nous dites qu'il y a un racisme anti-blanc en Nouvelle-Calédonie.
06:38 - Trouvez un Calédonien blanc qui a vécu en Nouvelle-Calédonie et posez-lui la question
06:42 "a-t-il déjà été insulté de salle blanc voire pire ?"
06:44 Chacun vous répondra oui.
06:46 - Merci Nicolas.

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