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00:00Bonjour Irma. Bonjour Élodie. Vous êtes cette femme orchestre arrivée d'un seul coup d'un seul
00:05sur le devant de la scène musicale française, tout d'abord, puis européenne, puis même mondiale,
00:09en suivant, avec deux titres utilisés dans des pubs pour Google Chrome. Votre premier album,
00:14Letter to the Lord, a marqué une rencontre, une fusion avec un public conquis au point de
00:19devenir producteur via la plateforme mymajorcompany.com. C'était en 2011. Aujourd'hui,
00:24vous revenez avec House of Cards, le premier single d'un futur projet qui va s'intituler
00:29Urban Folk. Ça aide énormément de personnes qui vous écoutent, ce cheminement, ce chemin de vie,
00:50cette façon d'avancer aussi, cette introspection en quelque sorte. Qu'est-ce qui fait qu'à un
00:55moment donné, vous avez perdu pied, vous vous êtes posé ces questions-là, de savoir qui vous
00:59étiez, quelles étaient vos appartenances, vos cultures ? C'est assez paradoxal parce qu'au
01:05moment où tout a explosé il y a 12 ans, voire un peu plus, c'est assez fou parce que j'étais
01:11très jeune. Je n'avais pas commencé à construire ma vie d'adulte et je pense que le fait d'avoir
01:18quelque chose qui tout d'un coup est très exposé comme ça fait qu'évidemment, on s'identifie à
01:23ça. Et à un moment donné, quand les tournées s'arrêtent, quand on est entre deux albums,
01:27on se demande mais sans ça, je suis qui ? Sans tout ça, qui suis-je en fait ? Et c'est de là
01:36qu'est partie cette réflexion. C'était un moment donné où justement j'avais un peu perdu ma voix
01:40dans le sens littéral comme le sens figuré et du coup, je me demandais mais sans tout ça,
01:45est-ce que j'existe ? Quand on regarde bien cette famille, elle vous a toujours donné les armes,
01:49ils étaient vraiment dans la médecine, dans la chimie, dans la biologie mais vos parents vous
01:53ont toujours laissé suivre votre chemin, ils vous ont laissé même partir à Paris, ce qui n'était
01:58pas simple d'ailleurs parce que vous avez vraiment quitté le nid familial, loin de votre sœur qui
02:02vous a donné envie d'aller sur Myspace et donc de lui chanter vos premières chansons avec deux
02:07premières personnes qui y croient en dehors de ce cercle familial qui s'appelle quand même Gad Elmaleh
02:10et Will.I.Am. L'histoire, ça ressemble pourtant à un conte de fées. Est-ce que vous le vivez
02:17comme ça, Irma ? Sur le coup, et c'est pour ça que le travail intérieur a commencé, c'est que
02:21assez paradoxalement, oui et non. C'est-à-dire que oui dans le sens où je vis tout d'un coup de ma
02:26passion et tout d'un coup, je peux tous les jours me lever, prendre ma guitare et jouer. Donc oui,
02:30complètement. Mais c'est là aussi, on comprend tout ce que laissent sur nous, toutes les impressions
02:37que laissent sur nous les injonctions sociales, quelles qu'elles soient ou toutes les expériences
02:42traumatiques qu'on a pu vivre, tout ce que ça laisse à l'intérieur de nous, c'est qu'au fond,
02:45je vis toutes ces choses et de l'extérieur, tout paraît féerique et au fond de moi,
02:50c'est un peu infernal en fait. Il y a une phrase que j'ai toujours en tête, c'est une phrase de
02:55Martin Luther King qui disait, il le dit en anglais « Darkness cannot drive out darkness,
03:01only light can do that ». Donc les ténèbres ne peuvent pas chasser les ténèbres, il n'y a que
03:06la lumière qui peut le faire. Et en fait, c'est quelque chose qui m'a toujours marquée et je me
03:09suis toujours dit que ça n'est pas en appuyant sur ce qui ne va pas que je pourrais apporter de la
03:15positivité. Quand on pense à La Folke, on pense aussi à Jacques Kerouac et donc à Sur la route,
03:19qui était sorti en 1956. Il y a de ça beaucoup dans votre façon de vivre. Est-ce que ce n'est
03:25pas un résumé de votre vie, Irma ? Totalement. C'est le fait d'être partout chez soi et en même
03:33temps de toujours chercher l'autre en fait, de toujours se chercher dans l'autre d'ailleurs plus.
03:39Merci beaucoup et écoutez-le ce titre, il est addictif !