• il y a 10 mois

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Musique
Transcription
00:00 - Bonjour Fada Fredi. - Bonjour.
00:02 - Vous êtes chanteur et rappeur sénégalais, je le dis parce que c'est une réalité.
00:07 Vos premiers pas vous les avez effectués dans le milieu du hip-hop avec le groupe Daaraji,
00:11 que vous aviez caché à votre père, on va en parler de ça, de peur qu'il vous renie presque et à jamais.
00:17 Il a fini par vous démasquer et par accepter en même temps vous êtes totalement habité par la musique.
00:23 Je crois que ça a toujours fait partie de vous et depuis votre plus jeune âge.
00:26 En 2015, le public français vous a découvert avec "Gospel Journée" qui était un album extraordinaire,
00:31 un hymne finalement à la vie enregistré avec voix et uniquement des percussions corporelles.
00:37 Aujourd'hui j'ai envie de dire, enfin, vous ressortez un nouvel album, "Golden Cage",
00:42 votre deuxième album solo, soit 12 titres inédits après 7 ans de silence.
00:46 Qu'est-ce qui s'est passé Fada ?
00:49 - Merci beaucoup. Il s'est passé que pendant cette année, j'ai pris le temps pour moi-même.
00:55 J'avais besoin du temps pour moi-même. J'avais besoin aussi de sentir mes pieds fouler le sol.
01:00 Donc je suis retourné au Sénégal, j'ai pris le temps d'écrire et puis est arrivé le Corona et le confinement.
01:07 Et j'en ai profité pour m'enfermer et écrire ce nouvel album qui est "Golden Cages".
01:13 Et d'être obligé d'écrire où est-ce qu'on va pendant le confinement, d'être contrôlé, ça m'avait poussé à réfléchir.
01:21 Et puis je me suis dit que ce qu'il faut décrire, décrier surtout dans cet album, c'est que nous sommes plus que des codes QR.
01:27 Nous sommes plus que des numéros de sécurité sociale, nous sommes plus que des immatriculations.
01:34 Nous sommes des êtres d'esprit et d'âme qui ont envie de nous connecter les uns les autres.
01:38 - Enfant, vous étiez déjà, vous le saviez déjà que vous étiez fait pour la musique.
01:42 - À 5 ans, j'ai fait ma première télé pour aller déclarer l'amour en chantant à ma grand-mère, Mamatidjaou.
01:49 J'ai grandi avec la voix de ma mère qui chantait en cuisine, qui chantait aussi la musique indienne.
01:53 Et c'est ça qui m'a ouvert quand même, je dirais, la voix pour explorer les musiques, que ce soit indiennes, la musique française, la soul music.
02:06 Et donc du coup, je deviens un métisse culturel et c'est ce que j'explore tous les jours à travers ma musique.
02:10 - Votre père était assez dur avec vous, Fadda, on ne va pas se mentir.
02:13 En tout cas, il avait une vision de l'artistique assez particulière et considérait que ce n'était pas vraiment une vocation.
02:17 Enfin, c'était une vocation, mais pas un métier. Et vous lui avez caché pendant très longtemps que vous faisiez de la musique à côté.
02:23 - Oui, oui, parce qu'en fait, c'était par pudeur. Mon père, c'était quelqu'un qui était, c'était un homme très, très doux, mais qui nous protégeait,
02:33 qui nous protégeait pour qu'on ne sombre pas dans l'alcool, la déchéance, la drogue.
02:39 Parce que les artistes qu'on avait connus dans la période de Jimi Hendrix, tout le monde sait que c'était des années où c'était "peace, love and harmony".
02:47 Il y avait beaucoup de drogue, la LSD et tout ça. Et mon père fait partie de cette génération-là qui a vu beaucoup d'artistes autour de lui tomber.
02:54 Moi-même, j'en ai vu autour de moi tomber sous les influences de la drogue.
02:58 - Quand vous étiez petit, vous n'aviez pas d'argent, on ne va pas se mentir.
03:00 - Non.
03:01 - Du coup, vous avez créé vous-même vos propres instruments avec des bidons, avec des caisses en bois. Enfin, tout y passait.
03:07 C'est par là d'ailleurs que ça démarre aussi, d'abord par les instruments, le fait de fabriquer de la musique vous-même.
03:11 - Grandir dans un endroit où on n'est pas absorbé par les tablettes, ça laisse libre cours à la créativité.
03:18 Et aujourd'hui, j'arrive à faire des albums juste avec le corps, utiliser la poitrine comme je dis, comme la grosse caisse, la voix comme la basse,
03:30 la voix en faisant des trompettes. On peut tout faire. Et du coup, oui, pas besoin d'instruments pour mes albums.
03:39 - Ça, c'est une bulle d'oxygène, Frada. Réellement, c'est une énorme bulle d'oxygène avec 12 histoires que vous nous racontez, 12 tableaux.
03:46 Effectivement, vous nous prenez par la main et on vit au fil du temps avec vous.
03:51 Et justement, on s'arrête sur des petites choses qui sont essentielles.
03:55 Merci infiniment d'être passé dans le monde des Ludi sur France Info.
03:58 - Merci.
03:59 - Le projet s'appelle Golden Cages, c'est le nouvel album de Frada Freddy.
04:03 Et effectivement, il y aura de la scène.
04:05 Je vais reprendre votre adage pour terminer, parce que vous dites que la vie, c'est la kiffologie active.
04:11 - Oui, toujours.
04:12 - C'est de kiffer. Merci beaucoup.
04:14 - Merci.