À l’avant-garde de la biotechnologie, OSE Immunotherapeutics incarne l’innovation avec ses thérapies immunitaires révolutionnaires, promettant un avenir plus lumineux pour les patients atteints de maladies chroniques, de cancers, et les bénéficiaires de greffes.
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00:00 - Le grand entretien avec Nicolas Poirier qui est le patron de Ose immunothérapeutique.
00:10 Bonjour Nicolas Poirier. - Bonjour Michel.
00:12 - Ose immunothérapeutique, qu'est-ce que c'est ?
00:16 - Alors c'est une entreprise de biotechnologie, c'est-à-dire qu'on fait de la technologie au service du vivant.
00:21 Et donc on utilise ce qu'on appelle le système immunitaire ou la connaissance du système immunitaire pour régler des défaillances,
00:29 réapprendre à notre système immunitaire à tuer les cibles tumorales, le cancer, ou alors à accepter notre corps et à arrêter de s'attaquer à nos propres tissus,
00:38 par exemple dans le diabète de type 1, le pancréas, le colon, dans la maladie, la rectocolite hémorragique ou la maladie de Crohn, etc.
00:45 - Alors vous allez m'expliquer comment ça marche, quelle est l'histoire de cette entreprise ?
00:49 - C'est une société qu'on a créée il y a maintenant un peu plus de dizaines d'années, en 2012, avec un premier produit, un vaccin.
00:56 Un vaccin contre le cancer, pas pour prévenir le cancer, on n'est pas encore là, ça c'est peut-être le graal dans le futur,
01:02 mais pour utiliser le principe de la vaccination, pour réapprendre notre système immunitaire à reconnaître les cibles du cancer et à les tuer.
01:09 Et donc on a créé cette société-là en 2012, et puis ensuite on a fusionné avec une autre petite société en 2016,
01:16 afin de créer ce qu'on appelle une société complète de la recherche, donc découvrir des nouvelles cibles pour fabriquer des nouveaux médicaments,
01:23 et ensuite faire du développement industriel, les étapes de développement clinique pour valider d'abord que le produit n'est pas toxique,
01:30 qu'il marche bien, qu'il marche mieux que ce qui existe aujourd'hui, et enfin ensuite pouvoir commercialiser ses innovations au service des maladies.
01:36 - Alors j'imagine que vous êtes entouré d'experts, on va y revenir, mais déjà financièrement c'est très compliqué,
01:40 parce que vous êtes dans la recherche, il faut beaucoup d'argent, et on ne sait pas si à l'arrivée il va y avoir quelque chose.
01:47 - C'est des développements qui sont très longs et assez risqués. On parle de développement entre une idée, une découverte, et l'arrivée au lit du malade,
01:57 en général d'une dizaine, quinzaine d'années, avec des probabilités de succès qui sont assez faibles, quand on démarre au tout début on est peut-être autour de quelques pourcents seulement.
02:04 Et à chaque fois qu'on va franchir des étapes, les probabilités de succès augmentent, et plus on passe des étapes, plus ça coûte cher.
02:10 Donc effectivement maintenant, les études internationales montrent que mettre un médicament sur le marché, ça coûte plus d'un milliard de dollars d'investissement,
02:17 avec une probabilité initiale qui est seulement de quelques pourcents. Donc c'est des développements très longs, très chers, mais quand on arrive au bout c'est magnifique.
02:25 - Évidemment, qui vous entoure, quels sont les professionnels qui vous entourent dans cette très grande démarche ?
02:31 - Alors dans la société on travaille évidemment avec des gens qui sont assez diplômés, on a beaucoup de chercheurs, une trentaine de chercheurs d'ingénieurs,
02:38 qui sont là tous les jours en train d'essayer de comprendre ce qui marche mal dans le système immunitaire, comment on peut le corriger.
02:43 Puis ensuite, quand on passe dans le développement industriel, on est plutôt sur des métiers pharmaceutiques, donc des pharmaciens, des médecins qui conduisent aussi les études cliniques.
02:50 Donc ça c'est pour les salariés en interne, avec évidemment toutes les équipes support. Et puis on travaille aussi beaucoup avec les géants de l'industrie pharmaceutique,
02:57 puisque les besoins sont énormes, ils sont mondiaux, et il faut des investissements et des ressources humaines aussi, et opérationnelles très importantes,
03:06 pour pouvoir développer aux Etats-Unis, en Asie, en Europe. Donc on fait des partenariats avec des industriels, on leur amène des molécules ou des innovations jusqu'à un certain stade de développement,
03:15 puis ensuite on passe le relais, on les accompagne pour qu'ils puissent commercialiser au bout du bout pour les patients.
03:20 - Alors la planète entière attend que vous réussissiez bien entendu, où en êtes-vous ?
03:26 - On a plusieurs molécules en développement clinique, ce qu'on appelle le développement clinique, c'est-à-dire quand la recherche est finalisée,
03:32 et on passe au test chez l'homme, avec je crois pendant la pandémie, tout le monde a un peu découvert ces étapes de phase 1, phase 2, phase 3,
03:38 phase 1, est-ce que c'est dangereux ou pas dangereux au contraire ? On a un médicament qui est dans ces étapes-là, ou deux médicaments.
03:45 Ensuite, les étapes de phase 2, on regarde si ça marche dans une indication. Aujourd'hui, on a deux autres médicaments qui sont dans ces étapes de phase 2.
03:52 Et puis le dernier produit, le plus avancé, notre vaccin contre le cancer du poumon, qui lui vient d'avoir l'autorisation de l'agence américaine,
03:58 on l'espère bientôt de l'agence européenne, pour démarrer une étape de phase 3, c'est-à-dire que c'est la dernière ligne droite pour l'enregistrement,
04:05 à viser dans 3 ans, dans le cancer du poumon. - Donc le plus avancé, c'est le vaccin contre le cancer du poumon ?
04:10 - Exactement. Un vaccin thérapeutique, j'insiste, donc c'est un vaccin, c'est un médicament, on n'est pas là pour empêcher les gens d'avoir un cancer,
04:17 c'est vraiment pour utiliser la vaccination, pour soigner le cancer métastatique. - Donc ça se substitue au traitement, les chimiothérapies, etc. ?
04:24 - Exactement. L'an dernier, on a publié une étude, une grande étude de notre étude précédente, qui montrait que le vaccin seul,
04:31 dans des patients qui sont en échec aujourd'hui au traitement de référence, qui ont des cancers très avancés dans le cancer du poumon, métastases malheureusement,
04:39 le vaccin marche mieux, les patients ont une meilleure survie avec le vaccin qu'avec la chimiothérapie,
04:43 ils ont 3 fois moins de toxicité, et donc ça se traduit par une meilleure qualité de vie. Donc c'est ça aujourd'hui qu'on veut transformer,
04:49 et c'est confirmé dans le dernier essai pour pouvoir le proposer demain comme innovation à Thérèse Malette.
04:54 - Donc pour arriver au vaccin contre le cancer du poumon, vous n'êtes pas encore arrivé tout au bout, mais vous êtes très avancé,
05:01 ça représente un travail de combien d'années, un investissement ?
05:05 - C'est des travaux qu'on a démarré il y a plus d'une dizaine, quinzaine d'années maintenant, effectivement, dès le début,
05:11 enfin, on a créé la société, on avait déjà le début de ses recherches sur ce programme-là, donc on arrive sur une quinzaine d'années.
05:18 En termes d'investissement, on est peut-être sur plusieurs dizaines, centaines de millions d'euros, effectivement,
05:25 et puis là, on va passer dans les étapes post-phase 3, commercialisation, qui deviennent très importantes.
05:31 - On va voir les chiffres de votre société avec Virginie Mass, et on se retrouve juste après.
05:37 - Fondée en 2012, la société de biotechnologie collabore aujourd'hui avec 60 personnes
05:43 et a établi 3 partenariats stratégiques avec des leaders de l'industrie pharmaceutique.
05:48 À ce jour, les revenus à travers les partenariats pharmaceutiques s'élèvent à 180 millions d'euros,
05:54 sur un potentiel de plus de 2 milliards d'euros.
05:57 Enfin, l'entreprise a réalisé des levées de fonds pour un total de 52 millions d'euros.
06:02 - Virginie nous parle d'une levée de fonds de 52 millions d'euros.
06:06 - Donc on a, depuis la création de la société, réalisé plusieurs levées de fonds,
06:10 c'était surtout 3 opérations qui, au total, ont permis de financer la société à hauteur de 52 millions d'euros,
06:15 sur les marchés financiers, puisqu'on est une société cotée en bourse,
06:18 pouvoir trouver de l'argent, trouver des actionnaires qui croient dans l'innovation,
06:22 et pouvoir investir dans nos programmes.
06:25 Ça, c'est une toute petite partie de notre financement, ça représente à peu près 20-25%.
06:29 L'essentiel de nos financements, c'est surtout les partenaires pharmaceutiques
06:34 qui prennent les coûts de développement à leur charge,
06:37 et qui nous rénumèrent pour l'innovation qu'on leur apporte,
06:40 et nous, ça nous permet de les réinjecter dans la recherche.
06:42 - C'est-à-dire, ce sont eux, vos clients, en fait ?
06:44 - Nos clients finales, effectivement, c'est l'industrie pharmaceutique.
06:46 - Ouais. Et françaises ?
06:49 - Alors, on a aujourd'hui 3 grands partenaires, on vient de signer la semaine dernière,
06:53 on est vraiment heureux, un partenaire avec le grand laboratoire américain AbbVie,
06:57 qui est le leader mondial dans le domaine de l'immunologie.
07:00 48 millions de dollars à la signature, pour un contrat total qui peut aller jusqu'à 700 millions, si tout va bien.
07:06 Et puis, on a déjà un autre partenariat historique,
07:09 alors ça, c'était dans l'inflammation, les maladies chroniques inflammatoires.
07:12 Dans le cancer, on a un partenariat avec un des géants européens qui s'appelle Boringer Ingelheim, en Allemagne,
07:18 avec qui on a deux produits en développement clinique aujourd'hui,
07:21 contre le cancer de la sphère ORL, cancer du foie.
07:24 Et puis, on a un autre partenaire avec une plus petite société basée aux Etats-Unis, qui s'appelle Véloxis,
07:29 qui est une société spécialisée dans la grève d'organes,
07:32 et donc, qui développe une de nos molécules pour la grève de rein, effectivement.
07:36 - Quelle relation avez-vous avec vos clients, partenaires ?
07:40 - C'est surtout des partenaires, des collaborateurs, effectivement.
07:43 On a une relation, en général, elle est très très bonne,
07:45 puisqu'on amène une innovation au service de ces grands laboratoires.
07:49 Ces grands laboratoires pharmaceutiques sont très forts pour faire du développement,
07:52 ils ont des ressources humaines, opérationnelles et financières importantes,
07:55 pour commercialiser dans le monde entier,
07:56 parce que les besoins médicaux aux Etats-Unis, au Canada, en Europe,
08:00 ou en Chine, maintenant, avec l'occidentalisation, sont les mêmes,
08:03 donc il faut avoir une force de frappe mondiale pour pouvoir amener l'innovation.
08:07 Et donc, on a des très bonnes relations de collaborateurs, où on travaille main dans la main.
08:10 Nous, on amène l'innovation, les brevets, la science,
08:14 et on continue à amener l'expertise scientifique,
08:17 pour pas qu'au fur et à mesure du développement,
08:19 on perde le sens de l'intérêt initial, de comment ça marche,
08:22 et pour quel type de malade ça peut marcher.
08:24 Et puis, ils amènent vraiment la grande...
08:25 - Vous déposez les brevets au fur et à mesure de l'évolution des recherches,
08:28 donc vous en avez beaucoup, non ?
08:29 - Aujourd'hui, on a un portefeuille d'un peu plus de 500 brevets délivrés,
08:34 dans le monde entier, Asie, Europe, Etats-Unis.
08:37 Ça représente à peu près ce qu'on appelle une cinquantaine de familles.
08:40 Donc, pour nos médicaments qui sont aujourd'hui en développement clinique,
08:44 nous-mêmes, le vaccin contre le cancer du poumon, ou chez nos partenaires.
08:47 Et puis aussi, ça protège d'autres découvertes qu'on a déjà faites,
08:50 qui vont nous permettre demain de fabriquer des nouveaux candidats médicaments,
08:54 qu'on espère pouvoir amener ensuite en développement.
08:57 - Est-ce que dans le monde, il y a, j'imagine, d'autres sociétés qui sont dans le même genre de recherche ?
09:00 - Oui, tout à fait, il y a beaucoup de compétitions et c'est sain.
09:04 - Et vous, vous êtes très en avance, vous êtes comment ?
09:07 - Alors, sur le vaccin pour le cancer du poumon,
09:09 aujourd'hui, on est la société la plus avancée au monde en termes de développement clinique.
09:13 On est dans la dernière étape.
09:16 L'autre société qui est dans cette étape-là, qui vient de démarrer,
09:19 maintenant, tout le monde la connaît, elle s'appelle Moderna.
09:21 Après le vaccin pour le Covid, ils ont un vaccin aujourd'hui,
09:24 qui vient de démarrer cette étape de phase 3, dans le mélanome,
09:27 donc le cancer de la peau.
09:30 Les autres concurrents, BioNTech aussi, sont là dans le cancer du pancréas,
09:33 mais à des stades plus précoces.
09:34 Donc effectivement, il y a une compétition mondiale qui se fait,
09:38 qui crée beaucoup d'émulation aussi d'intérêt.
09:41 Donc ce n'est pas du tout antinomique et bien au contraire,
09:43 je pense que c'est cette compétition qui permet à tout le monde d'aller plus vite, plus fort, plus haut.
09:46 C'est la dévise olympique.
09:47 - Aujourd'hui, vous pensez arriver à pouvoir commercialiser le vaccin
09:53 contre le cancer du poumon dans quel délai ?
09:56 - On est à environ 3 ans aujourd'hui.
09:57 Donc on va démarrer l'étude, on va recruter les premiers malades aux Etats-Unis prochainement
10:02 et ensuite en Europe cette année.
10:03 Il y a environ 2 ans pour recruter un peu plus de 300 malades.
10:07 Et puis ensuite, on regarde la survie pendant un an.
10:10 - Ce sont des malades volontaires évidemment qui acceptent ?
10:13 - Exactement, parce que c'est bien encadré par des normes et des lois
10:18 au niveau mondial et international.
10:20 3 ans.
10:21 - Et après, vous avez les autres vaccins qui sont en cours d'évolution ?
10:24 - Après, on a des travaux de recherche plus en amont
10:26 et on a surtout, en dehors des programmes qu'on a déjà partenarisés,
10:30 pour lesquels on est plus en charge de développement,
10:32 un deuxième programme, cette fois-ci, ce n'est pas un vaccin,
10:35 c'est un anticorps, donc là on fait de l'immunothérapie.
10:38 On vient bloquer un interrupteur du système immunitaire
10:41 pour lequel on devrait annoncer ce mois-ci la fin du recrutement des malades
10:46 dans la rectocolite hémorragique.
10:47 Donc c'est une maladie auto-immune
10:49 où votre système immunitaire s'attaque à votre côlon tous les jours.
10:51 Il y a une dérégulation bactérienne et votre système attaque votre côlon.
10:55 Ça crée des crampes horribles, des désordres intestinaux.
10:58 Et donc on finit le recrutement là, normalement ce mois-ci,
11:01 ce qui veut dire qu'on aura les résultats d'efficacité,
11:03 ça marche ou ça ne marche pas,
11:05 à l'entour de cet été.
11:06 Et donc si ça marche, derrière, c'est les grands programmes de phase 3
11:09 et les investissements importants,
11:11 avec, on l'espère, des partenaires qui pourront nous accompagner.
11:13 - Vous êtes très attendu ?
11:15 - Oui, je crois.
11:16 En tout cas, nous on attend,
11:17 c'est des programmes qu'on a démarrés il y a plus de 10 ans de recherche.
11:20 On démarre tout seul sur un bout de paillasse dans un laboratoire
11:23 et maintenant c'est une réalité.
11:25 Il y a 150 malades qui ont reçu le traitement ou le placebo
11:29 et c'est l'heure de vérité.
11:30 Ça marche ou ça ne marche pas.
11:31 - Merci beaucoup.
11:32 - Merci Michel.
11:33 (Musique)
11:36 Bismarck.
11:37 [SILENCE]