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Transgene, pionnier dans le secteur des biotechnologies, redéfinit la lutte contre le cancer grâce à ses vaccins thérapeutiques sur-mesure qui offrent un nouvel espoir aux patients. Alessandro Riva, PDG, en détaille leur fonctionnement.

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Transcription
00:00 Le grand entretien avec Alessandro Riva qui est PDG de Transgene.
00:10 Bonjour Alessandro.
00:11 Bonjour Michel.
00:12 Alors qu'est-ce que c'est que Transgene ?
00:14 Transgene c'est une société de biotechnologie basée à Strasbourg.
00:19 Nous sommes environ 160 personnes et tout le monde est dédié à trouver de nouvelles
00:25 thérapies contre les cancers et notre priorité c'est d'essayer de stimuler les systèmes
00:31 immunitaires pour faire si que les systèmes immunitaires du malade puissent combattre
00:36 les cancers du malade même.
00:38 Donc c'est une philosophie qui est très innovante, qui entraîne à émerger dans
00:45 le traitement et dans la recherche contre les cancers et donc Transgene se positionne
00:50 dans ce cadre français mais même je dirais européen et mondial pour essayer de développer
00:58 des nouvelles immunothérapies qui vont stimuler les systèmes immunitaires des malades.
01:03 C'est sous forme de vaccins ?
01:04 C'est sous forme de vaccins.
01:05 Donc nous avons deux technologies, un vaccin qui n'est pas un vaccin prophylatique, c'est-à-dire
01:10 nous ne sommes pas là pour prévenir la maladie, c'est un vaccin thérapeutique.
01:15 Nous sommes là pour combattre la maladie qui est déjà là.
01:19 C'est une distinction qui est très importante et ce vaccin-là a deux types de possibilités.
01:27 Un vaccin qui cible des mutations spécifiques individualisées que les malades ont dans
01:36 leur tumeur et un vaccin qui cible des mutations qui sont partagées parmi plusieurs malades.
01:43 Ce sont deux technologies différentes et deux technologies qui peuvent quand même
01:49 faire beaucoup pour les malades avec des cancers solides.
01:54 Comment arrive-t-on à développer un vaccin personnalisé contre le cancer ?
01:59 D'abord il faut connaître un peu bien la génétique.
02:04 La science et les scientifiques ont fait des pas extraordinaires pour comprendre ça.
02:10 Mais ce que nous faisons, c'est en fait nous faisons un prélèvement de la tumeur.
02:15 Ensuite cette tumeur est étudiée, nous disons, est séquencée pour voir un peu toute la
02:21 séquence génétique de cette tumeur et nous essayons de comparer en fait, nous comparons
02:26 la séquence génétique de la tumeur par rapport à la séquence de la cellule saine.
02:30 Et donc nous allons individuer les mutations qui sont présentes dans ces moments-là,
02:37 dans cette tumeur-là, et ces mutations qui sont différentes par rapport à une séquence
02:42 saine sont ensuite utilisées pour préparer un vaccin.
02:47 Un vaccin pour nous c'est un vecteur viral, donc on utilise un virus étranger qui a beaucoup
02:56 d'expérience et d'expertise sur la vectorologie virale et on arme ce virus avec ces mutations
03:02 que nous avons étudiées dans la tumeur du malade.
03:05 Ensuite cet vaccin, une fois que le virus est armé, nous avons le vaccin prêt à être
03:11 injecté chez le malade.
03:12 Et le vaccin est censé en fait rappeler au système immunitaire qu'il y a des mutations
03:19 spécifiques que la tumeur a produit et donc le système immunitaire reconnaît ces mutations
03:24 encore plus de ce qu'il faisait avant être traité avec le vaccin et il y a une stimulation
03:30 du système immunitaire contre la tumeur même.
03:33 Donc c'est une thérapie vraiment individualisée, c'est-à-dire que les malades à ce moment-là
03:42 sont différents par rapport à d'autres malades.
03:45 Donc vous imaginez ce qu'il faut faire pour faire tout ça.
03:50 C'est un vaccin sur mesure alors ?
03:52 C'est un vaccin totalement sur mesure qui est en train de donner des résultats très
03:59 prometteurs.
04:00 C'est-à-dire que nous sommes en train d'étudier dans les cancers de la sphère tétécoue,
04:10 c'est-à-dire la larynge, la pharynx, la cavité buccale et nous sommes en train d'étudier
04:16 en phase précoce de la maladie.
04:18 C'est-à-dire une fois que le malade a passé la thérapie standard, c'est-à-dire la chirurgie,
04:23 ensuite ce qu'on appelle une thérapie adjuvante à base de chimothérapie et de radiothérapie,
04:29 et bien là nous savons qu'il y a environ 40% des malades qui vont le rechuter dans
04:34 l'espace de deux ans malgré la thérapie standard.
04:37 Donc nous intervenons à ce moment-là et nous avons fait une étude randomisée où
04:42 en fait nous avons étudié 16 malades qui ont reçu notre vaccin individualisé et 16
04:49 malades qui n'ont rien reçu.
04:51 Et les données que nous allons présenter au congrès de la Société américaine des
04:58 luttes contre le cancer montrent en fait que nous avons observé trois rechutes dans les
05:03 bras qui n'ont rien reçu et aucun malade a rechuté dans les bras vaccinales.
05:11 Donc ça c'est quand même quelque chose de très prometteur et bien évidemment nous
05:16 continuons à suivre les malades pour voir en fait avec un suivi plus important comment
05:22 va se passer.
05:23 Et ensuite une autre information qui est très importante c'est que presque tous les malades
05:28 ont répondu au niveau immunitaire, c'est-à-dire qu'ils ont développé une réponse immunitaire
05:34 contre les mutations que nous avons sélectionnées.
05:37 Donc c'est une belle phase, une nouvelle thérapie, une nouvelle approche.
05:42 C'est une approche qui est en train d'émerger parmi beaucoup des biotech et des industries
05:50 pharmaceutiques et c'est très bien de reconnaître que Transgen est dans la course de cette thérapie
05:57 innovante.
05:58 Alors on va voir les chiffres de votre société de Transgen avec Virginie Mass et on se retrouve
06:02 juste après.
06:03 Transgen collabore avec 160 personnes basées à Strasbourg.
06:07 72% de ses collaborateurs sont dédiés à la recherche et l'innovation.
06:12 Le pionnier en biotechnologie a trois approches thérapeutiques, quatre produits en essai
06:17 clinique et a déposé plus de 140 brevets.
06:20 Enfin Transgen a un produit phare, le TG4050 qui est un vaccin thérapeutique individualisé.
06:27 Virginie nous dit que votre produit phare c'est TG4050.
06:31 Qu'est-ce que c'est ?
06:32 TG4050 c'est un vaccin thérapeutique individualisé.
06:39 Comme j'ai dit précédemment, c'est en fait un vaccin qui est fabriqué pour un seul
06:46 malade avec ces tumeurs que le malade a.
06:51 Et donc il s'agit vraiment d'étudier la génétique de la tumeur et ensuite, sous la
06:59 base des mutations que nous trouvons, préparer un vaccin thérapeutique avec notre expérience
07:07 au niveau de la vectorologie virale.
07:09 Et avec ce vecteur viral qui est armé avec ces mutations que nous avons identifiées,
07:15 peut être ensuite injété chez le malade comme un vaccin normal et il est censé induire
07:21 une réponse immunitaire.
07:22 C'est ce que nous avons d'ailleurs vu dans l'étude des phagines randomisées où en
07:28 fait nous avons randomisé 16 malades dans les bras observationnels et 16 malades dans
07:34 les bras vaccin thérapeutiques.
07:36 Et nous avons montré que les malades qui ont été traités avec TG4050 n'ont pas réchauté
07:43 pour l'instant avec une suivi d'environ 18 mois.
07:47 Ce qui est déjà très important par rapport à trois malades dans les bras observationnels
07:52 qui ont réchauté.
07:54 Donc voilà, la suite de ça pour nous c'est de confirmer ces données avec une étude
08:01 de phase 2 et aussi d'atteindre plus de suivi pour l'étude de phase 1 pour continuer
08:08 à confirmer l'efficacité thérapeutique de ces thérapies.
08:13 Vous utilisez l'intelligence artificielle donc pour fabriquer ce vaccin phare, le TG4050.
08:18 C'est exactement ça.
08:20 Nous travaillons avec une société japonaise, NEC, qui a développé un système d'intelligence
08:27 artificielle pour sélectionner les mutations qui ont le potentiel d'induire une réponse
08:34 immunitaire chez les malades.
08:35 Donc grâce à ça, nous établissons l'ordre des mutations pour fabriquer les vaccins et
08:44 ensuite comme j'ai expliqué, nous allons mettre ces mutations dans un vecteur viral
08:49 et ensuite préparer les vaccins pour les injecter chez les malades.
08:53 Pour quel type de patients faites-vous des recherches ?
08:56 Alors en fait, nous faisons de la recherche pour le vaccin thérapeutique dans les malades
09:01 de la TTQ, c'est-à-dire la pharynx, la rancs, la cavité buccale et nous nous concentrons
09:07 pour l'instant dans cette indication pour la thérapie individualisée où en fait il
09:11 n'y a pas d'autres biothèques qui sont en train de travailler.
09:14 Donc il y a un besoin médical très important.
09:17 À ce niveau-là, l'immunothérapie ne marche pas.
09:22 Donc il n'y a rien pour les malades qui ont complété la phase que nous disons « ajouvante
09:30 » avec la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie.
09:33 Et donc notre approche, c'est en fait la première approche pour ces malades-là dans
09:39 la sphère de l'immunothérapie pour donner un espoir d'éviter la réchute.
09:45 Donc voilà, et ensuite j'ai mentionné que nous travaillons aussi dans la sphère de
09:51 la thérapie vaccinale ciblant des mutations partagées et donc là nous sommes en train
09:58 de travailler sur d'autres tumeurs, des tumeurs de la sphère anogénitale par exemple
10:04 et dans les virus oncolitiques, c'est un autre volet de notre société, nous travaillons
10:10 dans les cancers du poumon et dans les mélanomes.
10:12 Quelle est la différence avec d'autres approches ?
10:15 En fait, pour ce qui concerne la thérapie vaccinale individualisée, d'abord c'est
10:23 la vectorologie.
10:24 C'est-à-dire que nous travaillons sur un vecteur viral qui est censé d'abord sans
10:31 être armé avec des mutations et déjà induire une réponse immunitaire et déjà stimuler
10:37 les systèmes immunitaires.
10:38 Donc c'est une vectorologie virale par rapport à d'autres technologies, à RNN messager
10:45 par exemple, comme Moderna, BioNTech ou autre technologie.
10:50 Donc nous pensons que la vectorologie virale dans ces cadres peut être très importante
10:54 pour booster la réponse immunitaire.
10:57 Et une autre chose, en fait, c'est l'indication que nous avons choisie qui fait la différence
11:04 parce que nous sommes pour l'instant la seule société qui travaille dans la thérapie
11:10 vaccinale individualisée, qui étudie ça dans le ttq, dans les cancers ttq, donc la
11:17 larynx, la pharynx et la cavité buccale.
11:19 Donc ça c'est une autre différenciation qui est très importante.
11:23 Et ensuite nous pensons que notre technologie peut aussi trouver une place avec les autres
11:29 technologies, c'est-à-dire qu'un jour nous pouvons aussi penser à un traitement
11:34 complémentaire.
11:35 Donc nous travaillons pas seulement pour nous, pour la société étrangère, nous travaillons
11:39 pour la communauté médicale, pour les malades et donc voilà.
11:43 Merci beaucoup.
11:44 Merci à vous.
11:45 [Musique]
11:48 Bismarck
11:49 Merci à tous !
11:51 Merci à tous !

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