Avec Samuel COMBLEZ, Psychologue, psychothérapeute spécialiste de l’enfance et de l’adolescence. Directeur des opérations de l’association E-enfance, auteur de « La sexualité de vos ados, en parler, ce n’est pas si compliqué ?» - Éditions Solar.
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00:00:06 14h-16h, Brigitta et Sud Radio.
00:00:11 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:14 On parle de plus en plus de cette notion de consentement et c'est évidemment important.
00:00:19 Néanmoins, ce n'est pas toujours clair, notamment pour les enfants, pour les ados.
00:00:24 Qu'est-ce que ça signifie réellement ? Je pense qu'ils ont souvent besoin d'un éclairage
00:00:30 parce qu'à ces âges-là, les filles et les garçons n'ont pas encore vraiment conscience
00:00:34 de leurs pulsions qui d'ailleurs sont souvent assez différentes.
00:00:38 Et puis, ils ne sont pas non plus maîtres de leurs sentiments.
00:00:41 Et on sait très bien à quel point l'amour, la sexualité, ça met en jeu beaucoup de choses
00:00:46 qui sont assez loin de la raison.
00:00:49 Samuel Combles travaille beaucoup sur ces questions, il va pouvoir nous éclairer.
00:00:53 Et puis, on pourra peut-être aussi évoquer cette question d'emprise.
00:00:56 L'actualité de ces derniers jours a évoqué ces jeunes filles de 15 ans
00:01:02 qui se laissent séduire par un adulte.
00:01:04 Alors, qu'est-ce qui se joue entre cet adulte et cette jeune fille ?
00:01:08 Et surtout, j'ai peut-être aussi envie de revenir sur le rôle des parents.
00:01:12 Où sont les parents dans ces relations ?
00:01:14 En tout cas, je vous invite à venir réagir, à poser vos questions, à témoigner.
00:01:18 Vous connaissez notre numéro, c'est le 0 826 300 300.
00:01:22 - Samuel Combles. - Bonjour Brigitte.
00:01:24 C'est un sujet important, parce que c'est un sujet qui aurait dû être abordé il y a déjà fort longtemps.
00:01:30 Mais en tout cas, enfin, on en parle.
00:01:33 On essaye de faire entendre aux gens qu'une relation sexuelle, c'est pas un acte anodin.
00:01:40 Et qu'il vaut mieux que tous les deux soient sur la même longueur d'onde.
00:01:44 Vous travaillez beaucoup sur ces sujets-là.
00:01:48 Vous vous occupez notamment du 30 18,
00:01:52 qui est un numéro où on peut appeler si on a eu des violences numériques.
00:01:59 - Exactement. - Qu'est-ce que vous avez envie de dire en premier lieu ?
00:02:02 Déjà que c'est toujours très étonnant de se dire qu'on a aujourd'hui besoin de parler du consentement,
00:02:07 comme si c'était une notion qui était apparue l'année dernière,
00:02:10 comme si c'était quelque chose qui venait de naître.
00:02:13 La notion de consentement a toujours fait partie du savoir-faire, du savoir-être, du savoir-vivre envers les autres.
00:02:19 C'est vrai que depuis le mouvement #MeToo, on en parle beaucoup plus.
00:02:23 Ça fait partie aujourd'hui des conversations de tous les jours.
00:02:27 Ce mot a pris de l'ampleur en raison des conséquences nombreuses liées au non-respect de l'autre,
00:02:33 notamment dans le monde du cinéma et dans la sphère de l'entreprise.
00:02:38 On sent bien qu'il y a aujourd'hui un besoin de pouvoir en parler
00:02:44 et d'apprendre aux plus jeunes de se faire respecter et de respecter l'autre.
00:02:48 C'est toujours étonnant de se dire qu'on a besoin d'apprendre à des enfants cette notion de consentement.
00:02:54 Pourtant, les choses sont assez claires. Quand c'est non, c'est non. Point.
00:02:57 Mais ça demande beaucoup plus d'explications, puisqu'on se rend bien compte que même pour les adultes,
00:03:01 le "non, c'est non", ce n'est pas forcément toujours évident.
00:03:03 Je pense que ça s'apprend dès le plus jeune âge.
00:03:05 C'est-à-dire que si on attend le début de l'adolescence pour dire à un enfant
00:03:09 "le consentement de l'autre, il faut le respecter", etc., c'est déjà trop tard.
00:03:12 Bien sûr, on va parler aujourd'hui beaucoup de consentement dans l'activité sexuelle,
00:03:18 mais je pense qu'apprendre à respecter l'autre dans son désir, dans son souhait, dans son opposition,
00:03:23 ça peut se faire dès le plus jeune âge, au travers de jeux avec des enfants, de scènes de la vie quotidienne, etc.
00:03:29 Parce que si on est déjà capable de respecter le fait que le jeu de l'autre ne m'appartient pas
00:03:33 et que je peux jouer avec lui si seulement il me donne l'autorisation,
00:03:36 alors évidemment on n'est pas dans de la sexualité, mais ça donne déjà quand même, je trouve, une espèce de base.
00:03:41 Le respect de l'autre, tout simplement.
00:03:43 Exactement, parce que le consentement, ça n'est rien de plus que ça.
00:03:45 Donc le consentement, c'est dire oui ou non pour faire quelque chose sans se sentir forcé ou influencé.
00:03:51 On ne doit pas insister, on ne doit pas négocier.
00:03:54 Ton corps, c'est ton territoire et il t'appartient, et tu dois respecter aussi, bien sûr, le territoire de l'autre.
00:03:58 Pas question de tergiverser, et pourtant, j'ai trouvé un chiffre de Santé Publique France
00:04:05 qui relevait, il y a encore quelques années, c'était un chiffre de 2016,
00:04:08 que 10,7% des femmes ont cédé aux attentes de leurs partenaires lors de leur premier rapport,
00:04:13 et 6,9% des hommes en ont fait autant.
00:04:16 Oui, c'est intéressant parce que ça montre qu'on a toujours tendance à penser que c'est un problème surtout féminin,
00:04:22 et en fait on voit bien que les hommes aussi,
00:04:25 et d'ailleurs j'entends des auditeurs qui se sentent obligés de faire l'amour à leur femme alors qu'ils n'en ont pas envie.
00:04:31 C'est le problème des êtres humains dans leur entièreté, je crois.
00:04:34 Mais si vous voulez, moi j'ai réfléchi à ce sujet qui est un sujet qui, évidemment, je trouve un peu difficile
00:04:43 quand on parle de sexualité.
00:04:44 Vous m'avez envoyé cette fameuse vidéo sur la tasse de thé,
00:04:49 est-ce que tu veux du thé, est-ce que tu n'en veux pas, etc.
00:04:51 Et je trouve que c'est très simple quand il s'agit du thé.
00:04:55 En revanche, dès qu'on parle de sentiments et de sexualité, ça devient très compliqué
00:05:01 parce qu'on sait très bien qu'on peut tomber amoureux de quelqu'un,
00:05:04 et puis raisonnablement on se rend compte après que c'était une erreur.
00:05:07 On sait très bien qu'on peut avoir un jour un rapport sexuel,
00:05:10 et puis se dire après "j'aurais mieux fait d'éviter".
00:05:12 On sait très bien que ça ne répond pas qu'à la raison.
00:05:17 Tout à fait. Peut-être qu'on peut expliquer ce que c'est que cette vidéo du thé.
00:05:22 En fait, l'idée d'une petite vidéo qu'on peut trouver très facilement, gratuitement sur Internet,
00:05:27 c'est de faire une comparaison, alors évidemment qu'il y a ses limites, je suis d'accord avec vous,
00:05:31 entre le consentement dans l'acte sexuel et le fait de proposer un thé
00:05:36 ou d'obliger quelqu'un à boire un thé alors que lui n'en veut pas.
00:05:39 L'intérêt de cette vidéo, c'est qu'elle est très drôle,
00:05:42 donc elle est facile à regarder, même pour des enfants très jeunes,
00:05:44 et c'est là-dessus que j'insiste.
00:05:45 C'est le fait que cette vidéo peut être montrée à des enfants,
00:05:48 même de primaires ou des collégiens,
00:05:50 pour leur faire comprendre qu'il n'y a pas tellement de grandes différences
00:05:53 entre le fait d'imposer quelque chose quand il s'agit de boire un liquide,
00:05:58 en l'occurrence du thé,
00:05:59 ou d'obliger quelqu'un à avoir un rapport sexuel.
00:06:02 Alors évidemment, ça demande, une fois que l'adolescent est un peu plus grand,
00:06:06 et qu'il est en âge, d'avoir des rapports sexuels,
00:06:08 d'aller un petit peu plus loin dans l'explication,
00:06:10 et puis de se départir un peu de cette analogie un petit peu rapide.
00:06:13 Mais je trouve que, encore une fois, si on ne s'y prend pas très tôt,
00:06:17 les enfants peuvent passer à côté de ces questions de consentement,
00:06:22 et cette vidéo a pour moi l'intérêt de pouvoir être montrée très facilement,
00:06:27 et de pouvoir faire en sorte que les enfants se l'approprient.
00:06:30 Je trouve que c'est ça l'intérêt, surtout,
00:06:32 c'est que les enfants, après, peuvent faire des comparaisons dans leur monde à eux.
00:06:35 Alors, s'ils ne boivent pas du thé, ce n'est pas grave,
00:06:36 mais ils peuvent aussi considérer d'autres activités du quotidien.
00:06:40 Et du moment où on comprend ça déjà pour la tasse de thé,
00:06:42 ce n'est pas suffisant, mais c'est déjà impréalable,
00:06:44 je pense qu'on est déjà un petit peu plus armé pour comprendre,
00:06:47 après, les choses dans la sphère sexuelle.
00:06:50 Et puis, vous l'avez dit, je pense qu'il faut aussi apprendre aux filles,
00:06:53 et puis aux garçons aussi, puisqu'on a dit que c'était les deux sexes,
00:06:56 à pouvoir comprendre aussi que ce consentement a une valeur,
00:07:01 qu'il est important, que quand on donne son consentement
00:07:03 pour avoir des rapports sexuels, il faut que ce consentement,
00:07:06 on puisse l'assumer, qu'on ne puisse pas avoir de regrets par la suite,
00:07:09 parce que je trouve qu'on apprend beaucoup à respecter le consentement de l'autre,
00:07:13 mais pas suffisamment peut-être.
00:07:15 Oui, mais c'est intéressant, parce que c'est là peut-être où on n'est pas d'accord,
00:07:18 c'est-à-dire que moi je suis d'accord avec vous,
00:07:20 on consent, donc on prend ses responsabilités,
00:07:23 si après on regrette, c'est à nous qu'il faut s'en prendre et pas à l'autre.
00:07:28 On est d'accord, mais il faut l'apprendre.
00:07:31 C'est là, voilà, c'est ça toute la difficulté,
00:07:34 c'est que quand on est adolescent,
00:07:36 c'est des choses qu'on ne peut pas tellement, encore trop comprendre.
00:07:41 Ben non, parce que c'est les premiers moments de consentement important,
00:07:44 c'est des choses qui vont nous impliquer dans la vie,
00:07:46 qui vont avoir peut-être une influence sur toute notre vie,
00:07:49 et je pense que pour autant, ça fait partie de l'apprentissage de dire
00:07:52 que tu dises oui ou que tu dises non, après c'est ta décision
00:07:54 et elle va t'appartenir pour toute ta vie.
00:07:56 Et il ne faut pas être dans le regret ensuite,
00:07:58 parce qu'effectivement, ça voudra dire que ton consentement,
00:08:00 tu ne l'as pas donné de manière complètement assumée et complètement adaptée,
00:08:04 de la même manière aussi, je trouve qu'on parle beaucoup, évidemment,
00:08:07 du consentement verbal, de dire "est-ce que tu as dit oui"
00:08:10 ou "est-ce que tu as dit non" ou "est-ce que tu as dit un demi-oui ou un demi-non",
00:08:13 mais je trouve qu'on n'apprend pas suffisamment aux jeunes à lire aussi,
00:08:16 je dirais, le langage du corps, quand on dit oui ou quand on dit non,
00:08:19 à la fois son langage à soi et le langage des autres.
00:08:22 Parce que quand vous dites un oui, mais que votre corps vous trahit
00:08:25 et la communication non-verbale ne peut pas...
00:08:27 Il suffirait peut-être qu'on commence à faire comprendre aux enfants,
00:08:30 et là je pense que c'est vraiment les enfants,
00:08:32 à quel point leur corps est un vrai baromètre,
00:08:35 c'est-à-dire que le corps, il donne les réponses
00:08:38 beaucoup plus parfois même que notre tête.
00:08:40 - Exactement, et puis avec les mots on peut mentir,
00:08:42 avec la communication non-verbale on ne peut pas mentir,
00:08:44 le corps dit la vérité tout le temps.
00:08:46 Et donc de pouvoir aussi s'écouter soi-même,
00:08:48 d'écouter ses propres émotions et aussi d'être sensible à ce que dit l'autre
00:08:51 au travers de son corps, même quand il dit oui ou quand il dit non,
00:08:54 je pense que c'est important, et c'est là où du coup
00:08:57 on en devient subtil dans la lecture du message de l'autre
00:09:00 et de son propre message, parce que du coup ça permet aussi
00:09:03 d'engager une conversation qui est beaucoup plus riche
00:09:06 que uniquement "tu m'avais dit oui" ou "tu m'avais dit non"
00:09:08 parce que c'est assez stérile en fin de compte.
00:09:11 L'idée c'est d'être un petit peu plus profond
00:09:13 et d'équiper les jeunes parce qu'effectivement ça paraît,
00:09:16 je dirais, naturel de pouvoir le savoir,
00:09:19 de respecter ce consentement, et pour autant malheureusement,
00:09:23 on l'a vu encore récemment dans le monde du cinéma,
00:09:26 il y a des choses qui sont évidentes et qui pour autant ne passent pas.
00:09:30 Et puis petite parenthèse pour terminer mon propos,
00:09:33 puisque effectivement je travaille au 3018,
00:09:35 donc ce numéro national pour aider les victimes de cyberviolence,
00:09:38 et il est vrai à mon sens que le numérique donne aussi
00:09:41 une nouvelle composante à cette question du consentement,
00:09:44 parce que quand on impose quelque chose à distance
00:09:47 à quelqu'un qu'on ne voit pas, et bien justement,
00:09:50 on n'a pas les émotions, on n'a pas ce langage corporel,
00:09:53 et ça laisse aussi, je dirais, la porte ouverte à des violences
00:09:57 qui sont parfois d'une cruauté absolue.
00:10:00 On le sait d'ailleurs, actuellement il y a des vrais problèmes de violence numérique.
00:10:04 Et on va revenir peut-être aussi avec Lionel dans un instant
00:10:07 sur la question de la manipulation de l'emprise,
00:10:10 on lui donne la parole dans un instant.
00:10:13 Sud Radio, c'est vous qui donnez le temps.
00:10:15 Quand on ne se fait pas entendre, on est agriculteur,
00:10:17 on ne parle de nous que pour le salon de l'agriculture,
00:10:19 quand on a le président qui va faire ici le cul des vaches, comme on dit.
00:10:22 Sud Radio, parlons vrai.
00:10:24 4.fr, le plus grand site de webcom live réservé aux adultes.
00:10:28 14h-16h, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:10:32 Nous sommes aujourd'hui avec Samuel Comblez,
00:10:35 vous êtes psychologue, psychothérapeute,
00:10:38 et spécialiste de l'enfance et de l'adolescence,
00:10:41 vous avez eu envie qu'on revienne sur cette notion de consentement, d'emprise.
00:10:45 On va d'abord écouter Lionel et puis évidemment nous allons réagir.
00:10:49 Bonjour Lionel.
00:10:50 Bonjour Brigitte, bonjour Turand Blaise.
00:10:52 Bonjour Lionel.
00:10:53 Allez-y, on vous écoute.
00:10:55 Oui, j'ai eu le cas en fait.
00:10:57 J'ai deux filles de 17 et 20 ans,
00:10:59 qui ont toujours été avec des garçons plus âgés.
00:11:03 Ma grande de 20 ans, son copain il en a 26,
00:11:05 ils se sont rencontrés à l'avait 16 ans.
00:11:07 Donc bon...
00:11:09 Ça va, on ne peut pas dire qu'il y a une différence d'âge
00:11:13 qui soit marquante, je crois, Samuel.
00:11:15 En fait, si vous voulez, la différence d'âge comme ça,
00:11:19 quand vous avez 30 ans, cette différence d'âge,
00:11:21 ce n'est pas problématique.
00:11:22 Quand votre fille, elle vient juste d'avoir 16 ans,
00:11:24 avec son copain, il en a 22-23,
00:11:26 ce n'est pas la même chose.
00:11:28 Il faut être un peu plus vigilant.
00:11:29 Donc, chose que j'ai fait, moi j'ai recadré le garçon direct,
00:11:32 je l'ai chopé à faire rapidement d'ailleurs,
00:11:34 pour bien lui faire comprendre que j'étais là.
00:11:36 Oui, oui, ça c'est très bien.
00:11:39 Les parents devraient toujours d'ailleurs...
00:11:41 C'est exactement ça.
00:11:42 La majorité jusqu'à présent, elle est quand même à 18 ans.
00:11:45 Je pense qu'en fait, vous avez les phénomènes de manipulation,
00:11:50 de perversion et d'absence de consentement.
00:11:52 Une ado, si vous voulez, ça reste...
00:11:55 Enfin, une et un ado d'ailleurs, ça reste assez fragile.
00:11:58 Et puis, quand vous avez plus de maturité,
00:12:00 c'est beaucoup plus facile à manipuler.
00:12:02 Donc, moi j'ai fait comprendre à ce garçon qui était très bien,
00:12:04 d'ailleurs il est toujours avec, soit dit en passant,
00:12:06 que j'étais là et qu'il ne fallait pas déconner.
00:12:09 C'est-à-dire qu'il fallait qu'il fasse attention.
00:12:12 Je l'essaie parce que je n'interfère pas dans sa vie intime.
00:12:17 Mais voilà, il y a des limites à tout et il y a surtout une surveillance.
00:12:21 Et ma petite, par contre, non plus,
00:12:23 ma petite est sortie avec un garçon pareil,
00:12:25 qui avait un écartage aussi assez important.
00:12:27 Lui, par contre, qui était très manipulateur, très...
00:12:30 Alors, il y a eu une émission il y a très longtemps
00:12:32 sur les pervers et les pervers narcissiques,
00:12:34 mais le schismo est un peu galvaudé, on est maintenant un peu partout.
00:12:37 Mais il y avait un vrai phénomène d'emprise,
00:12:39 un vrai phénomène de manipulation,
00:12:41 avec les phénomènes d'exclusion de sa famille.
00:12:44 Il essayait de la séparer de tout le monde,
00:12:46 l'un de ses amis, de sa famille.
00:12:48 Et c'est vrai que si vous n'êtes pas là,
00:12:51 si vous n'êtes pas hyper vigilant à ce qui se passe,
00:12:54 sans interférer, mais en même temps,
00:12:56 c'est un numéro d'équilibre et c'est un petit peu casse-gueule,
00:12:58 il faut être clair.
00:12:59 C'est-à-dire qu'il faut savoir ce qui se passe,
00:13:01 il faut qu'elle ait suivi son comptence pour vous en parler.
00:13:04 Et puis, il ne faut pas non plus trop rentrer dans la relation,
00:13:07 mais parallèlement, vous ne pouvez pas non plus laisser passer certaines choses.
00:13:10 Donc, c'est extrêmement délicat
00:13:13 et c'est vraiment très particulier comme situation.
00:13:17 Voilà. Et après, il faut être là, quoi.
00:13:19 C'est-à-dire que, bon, moi, je ne l'ai pas laissé passer.
00:13:21 En lui montrant de manière très rationnelle ce qu'il faisait,
00:13:24 et pour le consentement,
00:13:27 je lui ai bien expliqué aussi,
00:13:28 parce que je suppose que c'était ses premiers rapports,
00:13:30 que, c'est ce que vous avez dit, Brigitte,
00:13:33 on n'est pas en bulles, en fait.
00:13:35 On doit faire comprendre à l'ado que c'est ça,
00:13:38 des siégeaux, qu'on ne peut pas non plus
00:13:42 prendre toutes les décisions à sa place,
00:13:44 qu'elle grandit et que voilà.
00:13:46 Mais parallèlement, que chaque décision qu'elle prendra
00:13:49 aura forcément un impact sur sa vie
00:13:52 et qu'il faudra qu'elle porte ses responsabilités.
00:13:56 Voilà. Et qu'on n'a pas à la forcer à quoi que ce soit.
00:13:58 Mais vraiment, on est sur des sujets
00:14:01 qui sont extrêmement périlleux, en fait.
00:14:05 - Alors, c'est intéressant, parce qu'il me vient comme ça,
00:14:08 quand même, une réflexion que je trouve importante.
00:14:12 Vous avez tout à fait raison, Lionel,
00:14:14 et je crois que Samuel, vous êtes d'accord aussi, Lionel.
00:14:16 - Oui, tout à fait.
00:14:17 - La seule chose, c'est qu'il faut faire attention aussi
00:14:19 de ne pas donner à l'acte sexuel
00:14:21 une importance trop considérable,
00:14:24 comme si on ratait sa première fois, on ratait sa vie, quoi.
00:14:27 Et c'est là où je trouve que c'est un sujet terriblement complexe.
00:14:32 Il faut évidemment...
00:14:34 Enfin, moi, je ne comprends même pas d'ailleurs
00:14:36 pourquoi on n'est pas déjà en train d'évoquer à la maternelle
00:14:40 ce que c'est que le consentement aux enfants.
00:14:42 Ce serait une chose formidable.
00:14:44 Mais en même temps, attention à ne pas diaboliser la sexualité.
00:14:48 Enfin, je ne sais pas ce que vous en pensez, Samuel.
00:14:50 - Parce qu'effectivement, on relie souvent le consentement à la sexualité,
00:14:54 mais déjà, de respecter l'autre dans ce qu'il est,
00:14:56 c'est déjà important et on peut le faire.
00:14:59 - Oui, mais ça s'appelle le respect, ça.
00:15:01 C'est un terme qui existe depuis au moins deux siècles.
00:15:05 - Oui, c'est pour ça que je disais aussi tout à l'heure
00:15:07 que c'est étonnant qu'on ait l'impression de découvrir le consentement
00:15:10 comme s'il n'avait pas existé avant le mouvement #MeToo
00:15:14 ou ce qu'on entend aujourd'hui.
00:15:16 Mais c'est vrai qu'il faut en passer par là.
00:15:18 Et je pense que si on découvre à 15 ans
00:15:20 ce que c'est que le consentement et donc le respect de l'autre,
00:15:22 parce que c'est vrai que c'est dans la sphère sexuelle,
00:15:24 mais ça reste du respect de l'autre,
00:15:25 je trouve que c'est un petit peu trop tard.
00:15:27 Et qu'aujourd'hui, moi je vois dans les patients que je peux rencontrer,
00:15:31 parfois on a des parents qui oublient qu'un enfant,
00:15:34 ça ne s'élève pas tout seul,
00:15:35 qu'un enfant a besoin, comme le dit Lionel, de cadres, de règles,
00:15:39 de choses qui soient claires,
00:15:41 quitte à être un peu strict au départ,
00:15:43 parce que c'est rassurant pour un enfant d'avoir un cadre clair.
00:15:46 Et s'agissant du respect de l'autre, du consentement, etc.,
00:15:50 c'est vrai que je trouve que ça fait parfois partie
00:15:52 des grands oubliés de l'éducation,
00:15:53 où on pense que ça va naturellement nous arriver.
00:15:56 Eh bien non, de pouvoir dire ce que tu fais là,
00:15:58 tu ne dois pas le faire,
00:15:59 et tu imposes à l'autre quelque chose qu'il ne veut pas,
00:16:01 je ne l'interdis en tant que parent.
00:16:03 Je pense que c'est une bonne leçon de vie.
00:16:05 Je pense que le meilleur service qu'on puisse rendre à un enfant
00:16:10 quand il est petit, c'est d'apprendre à supporter le non.
00:16:12 Et c'est la fameuse frustration.
00:16:15 Mais je pense que quand on a réussi à comprendre ça
00:16:19 dès le plus jeune âge,
00:16:20 ça ne veut pas dire qu'on va être malheureux,
00:16:21 ça ne veut pas dire qu'on va avoir quelque chose
00:16:23 de résigné systématiquement,
00:16:25 mais ça va vouloir dire que tout ce que la vie nous empêche de faire,
00:16:29 et malheureusement tous les jours,
00:16:30 on est empêchés pour des choses parfois futiles
00:16:32 ou des choses plus importantes,
00:16:33 c'est important de le supporter,
00:16:35 parce que si on n'y arrive pas,
00:16:36 on va du coup imposer son autorité à l'autre,
00:16:39 et ça ne va pas être possible.
00:16:40 Et j'étais effectivement tout à fait d'accord avec ce que Lionel disait,
00:16:43 de pouvoir porter du cadre, etc.
00:16:45 Juste une petite remarque sur l'écartage,
00:16:48 tant que les deux partenaires sont adultes,
00:16:51 évidemment ça ne pose pas de problème,
00:16:52 il faut savoir aussi que la loi a changé,
00:16:54 et qu'aujourd'hui quand il y a un écartage trop important,
00:16:57 à savoir plus de 5 ans,
00:16:58 la loi peut aussi donner son avis
00:17:02 et considérer que plus de 5 ans,
00:17:04 ça n'est pas possible d'avoir un écartage supérieur
00:17:08 et d'avoir un rapport sexuel,
00:17:09 parce qu'on considère que le jeune n'est pas capable
00:17:12 de pouvoir décider par lui-même.
00:17:14 Dans le cas de Lionel,
00:17:15 puisque votre fille avait 16 ans,
00:17:17 vous avez 22 ans, ça fait 6 ans,
00:17:18 donc en effet...
00:17:19 C'est un peu libre.
00:17:20 Il faut le mettre en relation aussi,
00:17:23 moi je pense qu'il y a...
00:17:24 Enfin, en tant que parent, de toute façon,
00:17:25 on est là pour ça,
00:17:26 moi je l'ai mis en relation avec leur maturité,
00:17:27 tout simplement.
00:17:28 Moi je suis toujours sorti avec des filles plus âgées que moi
00:17:31 quand j'avais leur âge,
00:17:32 mais parce que j'étais plus attiré par des gens plus matures.
00:17:35 Il faut le mettre toujours en relation
00:17:37 avec qui est la personne aussi,
00:17:38 à qui vous autorisez,
00:17:39 vous vous interdisez,
00:17:40 en fait, ça, tout simplement.
00:17:42 Absolument.
00:17:43 Mais le problème, Lionel,
00:17:45 vous, vous êtes un père responsable,
00:17:47 donc il n'y a pas de souci,
00:17:49 mais on sait très bien que le problème, souvent,
00:17:51 c'est des enfants, des jeunes ados
00:17:55 qui ont eu des enfances difficiles,
00:17:57 qui souvent même ont eu des abus,
00:17:59 et qui donc, de toute façon,
00:18:01 sont déjà abîmés, si je puis dire,
00:18:04 et vont plus facilement se faire avoir
00:18:07 par de la manipulation, de l'emprise, etc.
00:18:09 Se faire avoir ou provoquer,
00:18:11 parce qu'il y a aussi des phénomènes de provocation,
00:18:12 c'est-à-dire que vous voulez vos sujets,
00:18:14 vous voulez la société,
00:18:15 donc vous allez sortir avec un mec
00:18:16 qui a 30 ans de plus que vous,
00:18:17 finalement, ce n'est pas temps pour vous,
00:18:18 c'est pour faire chier le monde,
00:18:19 il faut le dire clairement.
00:18:20 Donc, voilà, encore une fois,
00:18:24 il faut faire, moi, je pense que
00:18:26 la seule possibilité qu'on a en tant que parents,
00:18:29 moi, je suis le gros de la liberté,
00:18:33 c'est-à-dire que mes filles
00:18:34 avaient eu un cadre très strict,
00:18:35 parce que je ne rigole pas trop avec beaucoup de choses,
00:18:37 par contre, elles avaient une majorité de oui,
00:18:40 elles expérient ce qu'elles avaient envie de faire,
00:18:41 c'est-à-dire que ça n'a pas de sens
00:18:42 si vous dites non à tout,
00:18:43 ça n'a pas de sens si vous dites oui à tout,
00:18:45 il faut une espèce d'équilibre,
00:18:46 elles ont besoin de vivre leurs propres expériences,
00:18:49 et puis voilà, vous mettez des barrières, en fait,
00:18:51 quand vous voyez que ça va trop loin
00:18:53 ou que ça déconne un peu,
00:18:54 mais moi, je ne suis pas très brillant, on va dire,
00:18:58 mais par contre, le cadre était hyper strict,
00:19:00 et avec leur relation, je peux vous assurer
00:19:03 que les deux gamins, je les ai chopés,
00:19:06 et en fait, ils ont tout de suite compris
00:19:08 que ce n'était pas la fête au village,
00:19:10 et qu'il ne fallait pas qu'ils abusent,
00:19:13 parce que sinon, j'étais là,
00:19:14 donc c'est sûr que c'est beaucoup plus complexe.
00:19:16 Oui, mais il y avait la loi du père,
00:19:18 si je peux me permettre ce terme.
00:19:20 Oui, mais c'est important, vous savez.
00:19:24 Et tant que les enfants restent mineurs,
00:19:27 les parents restent responsables, effectivement,
00:19:29 et votre fille aurait pu vous en vouloir
00:19:30 si vous n'étiez pas intervenu
00:19:31 et que ça se soit mal passé,
00:19:32 donc je pense qu'avoir ce cadre strict
00:19:34 qui malheureusement manque beaucoup
00:19:36 à certains jeunes aujourd'hui,
00:19:37 alors qu'ils en ont besoin,
00:19:38 parce que les enfants grandissent dans un cadre,
00:19:41 et quand ils n'en ont pas,
00:19:42 c'est extrêmement anxiogène,
00:19:43 et souvent, ils vont aller chercher ce cadre,
00:19:46 tester avec des mises en danger d'eux-mêmes,
00:19:49 avec des limites dépassées,
00:19:51 parce que tout simplement,
00:19:52 l'être humain, naturellement, a besoin de ce cadre.
00:19:54 Vous avez été capable de l'apporter à votre fille,
00:19:56 et je pense que c'est ça
00:19:57 qui fait qu'aujourd'hui, la relation perdure.
00:19:59 Je pense aussi, certainement,
00:20:00 c'est une question,
00:20:01 mais que vous avez aussi fait évoluer ce cadre,
00:20:03 c'est-à-dire que ce que vous lui avez dit à 16 ans,
00:20:05 je pense qu'avec le temps,
00:20:06 les choses se sont petit à petit, je dirais, assouplies,
00:20:10 et c'est aussi comme ça qu'on grandit
00:20:12 et qu'on obtient sa liberté.
00:20:13 Évidemment.
00:20:14 Merci beaucoup Lionel, en tout cas.
00:20:15 Merci à vous.
00:20:16 On fait une petite pause,
00:20:17 vous avez envie de réagir ?
00:20:19 0800 26 300 300, on vous attend.
00:20:21 C'est Delphine, dans un instant,
00:20:22 qui prendra la parole.
00:20:23 Je vous remercie énormément,
00:20:33 au niveau de Sud Radio,
00:20:35 de tout ce que vous faites
00:20:36 pour donner la parole au Samoa,
00:20:38 parce que sur nos médias nationaux,
00:20:40 personne n'en parle.
00:20:41 Samuel Koumblez est avec nous,
00:20:54 psychologue, psychothérapeute, spécialiste
00:20:56 de l'enfance et de l'adolescence,
00:20:58 et je rappelle que vous vous occupez de ce 3018,
00:21:02 ce numéro pour l'aide aux victimes
00:21:04 de violences numériques.
00:21:06 Je ne l'ai pas dit avec Lionel,
00:21:08 mais Samuel Koumblez,
00:21:09 je crois que ce qu'on a oublié de dire,
00:21:11 c'est que c'est peut-être encore plus important,
00:21:13 aujourd'hui, de protéger les adolescents,
00:21:16 parce qu'il y a de plus en plus de tentations,
00:21:19 de moyens de se faire manipuler,
00:21:23 qu'il y a 30 ans, en fait.
00:21:25 Oui, alors je pensais que...
00:21:26 C'est fou, mais c'est terrible.
00:21:28 Oui, c'est vrai, c'est vrai.
00:21:29 Je pensais que vous alliez me dire,
00:21:30 à la fin de votre phrase,
00:21:31 parce qu'aussi les adolescents,
00:21:32 aujourd'hui, ne vont pas très bien.
00:21:33 Et ça, il faut le reconnaître.
00:21:34 C'est vrai aussi, vous avez raison.
00:21:35 Je pense qu'il faut d'autant plus les protéger,
00:21:38 protéger les plus vulnérables, bien sûr,
00:21:40 mais les adolescents en particulier,
00:21:41 parce que tous les chiffres,
00:21:43 et pas qu'en France, d'ailleurs,
00:21:45 les études de santé publique montrent
00:21:48 que la santé mentale des adolescents,
00:21:50 elle n'est pas au beau fixe.
00:21:51 Et donc, je pense que quand on n'est pas bien
00:21:53 dans sa tête, on prend aussi des risques.
00:21:55 On est plus à même de faire des bêtises.
00:21:56 Et donc, il faut les protéger.
00:21:57 Exactement.
00:21:58 Bonjour Delphine.
00:21:59 Bonjour Trishy.
00:22:00 Bonjour Samuel.
00:22:01 Bonjour Delphine.
00:22:02 On vous écoute.
00:22:03 Alors moi, j'ai une question.
00:22:04 Quand vous appelez "adolescent",
00:22:05 de quel âge à quel âge l'enfant est adolescent ?
00:22:10 Alors moi, je considère qu'à partir de 12 ans,
00:22:12 11-12 ans, peut-être un petit peu plus jeune aujourd'hui,
00:22:16 parce que la puberté, etc.,
00:22:18 et tous les mouvements adolescents
00:22:20 commencent un petit peu plus tôt aujourd'hui.
00:22:22 Donc, pour aussi, je dois vous répondre
00:22:24 vraiment très clairement,
00:22:25 de 12 à 18 ans minimum, on est adolescent.
00:22:29 Et si on parle d'un point de vue neurologique,
00:22:32 jusqu'à 25 ans, on est adolescent,
00:22:34 parce qu'il y a encore des évolutions.
00:22:36 Et puis, parfois, il y a une immaturité jusqu'à 25 ans.
00:22:38 Et parfois, jusqu'à plus.
00:22:40 Et parfois, jusqu'à toute la vie.
00:22:41 Mais pour être clair,
00:22:42 quand je parle ici dans l'émission d'adolescent,
00:22:45 pour moi, j'ai le repère de temps de 12 à 18 ans.
00:22:47 Voilà.
00:22:48 C'est intéressant d'ailleurs de signaler
00:22:50 que lorsqu'on avait donné la majorité à 21 ans,
00:22:54 ce n'était pas si stupide que ça,
00:22:55 parce qu'on sait très bien qu'entre 18 et 21 ans,
00:22:58 il y a énormément de choses qui se passent.
00:23:00 Et je pense qu'on est un peu plus adulte à 21 qu'à 18.
00:23:03 Mais enfin, ça c'est un autre débat.
00:23:05 Et pourtant, je ne suis pas très conservatrice.
00:23:08 Pourquoi cette question, Delphine ?
00:23:12 J'ai trois filles.
00:23:14 J'en ai une de 32 ans, une de 26 ans,
00:23:17 et une qui a 18 ans.
00:23:18 Alors, ma dernière est très mature.
00:23:21 Mais quelquefois, je la trouve encore un peu
00:23:27 adolescente, en fait.
00:23:28 Oui, un peu bébé, oui.
00:23:30 C'est normal.
00:23:31 Elle est dans un espèce d'entre-deux,
00:23:33 encore un peu enfant.
00:23:35 Et je suis bien content d'avoir les câlins de maman
00:23:37 quand de temps en temps, j'ai une petite peine de cœur
00:23:39 ou que ça ne va pas.
00:23:40 Et puis en même temps, je dois certainement revendiquer
00:23:41 le fait que j'ai le droit à mon indépendance
00:23:43 et que je peux rentrer à l'heure que je veux,
00:23:44 parce que quand même, je suis une adulte.
00:23:45 Je pense que vous devez naviguer entre ces deux eaux.
00:23:48 Et vous avez certainement vécu ça aussi
00:23:50 avec celle qui a aujourd'hui 32 ans
00:23:52 et l'autre de 26 ans, non ?
00:23:53 Ou c'est nouveau ?
00:23:54 Celle de 26 ans, je n'ai pas eu de soucis.
00:23:57 Elle n'a pas eu une adolescente révolutionnaire
00:24:01 qui savait tout.
00:24:02 Par contre, pour mes fils, c'était très dur.
00:24:04 Une adolescente très dure.
00:24:06 En plus, j'étais en plein divorce.
00:24:08 Donc, ça a été très difficile à cette période-là.
00:24:10 On était tout le temps dans la confrontation,
00:24:13 dans la contradiction.
00:24:15 Et oui, en plus, c'est rapport mère-fille.
00:24:17 Donc, c'était vraiment très dur.
00:24:19 Je peux me permettre de vous poser une question ?
00:24:21 Oui.
00:24:22 Vos filles, les deux plus âgées, sont autonomes ?
00:24:25 Elles ne vivent plus avec vous ?
00:24:28 Donc, celle qui a 18 ans, c'est la dernière
00:24:30 qui est encore dans le foyer familial ?
00:24:32 Voilà, à la maison.
00:24:33 Et l'idée de la voir partir un jour, ça vous fait quoi ?
00:24:36 Du fait que j'ai les deux aînés
00:24:39 qui ne vivent plus avec nous depuis des années,
00:24:41 moi, ça va.
00:24:43 C'est plus mon mari.
00:24:45 C'est plus mon mari qui me dit
00:24:47 "Ah, mais elle veut faire des études ailleurs."
00:24:50 Ma fille, si, elle essaie de nous taquiner avec ça.
00:24:53 De faire un peu de chantage.
00:24:54 "Ah, tu vas pleurer toutes les larmes de ton corps
00:24:56 quand je ne serai plus là."
00:24:57 "Vous manquez."
00:24:59 Le pauvre papa.
00:25:01 Elle le fait souffrir.
00:25:02 Après, je suis très inquiète.
00:25:04 Je ne peux pas la mettre sous une bulle, malheureusement.
00:25:07 C'est au niveau sécurité.
00:25:09 Vous avez peur qu'elle se fasse agresser, c'est ça ?
00:25:13 J'ai peur qu'elle se fasse agresser.
00:25:15 Là, elle a eu son permis.
00:25:17 Malheureusement, elle a eu son permis deux jours après un accident.
00:25:21 Pas grave, simplement, elle effleurait une voiture.
00:25:24 Mais de ce coup-là, moi, je n'étais pas bien.
00:25:26 Je ne voulais plus qu'elle conduise.
00:25:28 Vous savez Delphine que la peur n'exclut pas le danger.
00:25:32 Mais bon, quand on a des enfants,
00:25:35 c'est notre soeur.
00:25:37 C'est une manière de protéger, vous avez raison.
00:25:39 De toute façon, j'imagine bien que vous la protégez
00:25:42 et que vous lui donnez bien toutes les indications
00:25:45 qui pourraient lui faire oublier le danger qui existe.
00:25:51 C'est vrai.
00:25:52 Le fait qu'elle ait eu son permis,
00:25:54 moi je l'ai eu aussi il y a 18 ans.
00:25:56 Mais je pense qu'on n'a pas du tout la même époque.
00:25:59 Déjà, on n'a pas du tout appris pareil.
00:26:02 Ça a vachement évolué.
00:26:03 Et je me dis qu'en fait, oui, ils ont leur permis,
00:26:05 mais ils ne savent pas conduire.
00:26:07 Je lui ai dit, tu vas continuer à apprendre à conduire.
00:26:09 Mais bien sûr, on apprend à conduire.
00:26:11 J'apprends encore à maîtriser ton véhicule.
00:26:16 Mais bon, moi, je...
00:26:18 Mais peut-être que ce petit accident,
00:26:20 qui n'est vraiment pas grave,
00:26:21 va lui faire comprendre justement
00:26:23 qu'il faut qu'elle fasse un peu plus attention.
00:26:25 Ah oui, alors elle critique,
00:26:26 elle critique les autres conducteurs.
00:26:27 Maman, elle ne met pas leur clignotant
00:26:29 quand il passe des passages.
00:26:31 C'est très français ça.
00:26:33 On le fait tous.
00:26:36 Mais en tout cas,
00:26:37 vous mettez la possible insécurité de votre fille,
00:26:40 sur le plan de la sécurité routière.
00:26:43 Mais j'imagine qu'il y a d'autres choses
00:26:44 qui vous inquiètent plus que ça.
00:26:45 Pour tout.
00:26:46 Pour tout.
00:26:47 Pourtant, moi, je suis sortie aussi.
00:26:50 Mais quand elle va en boîte de nuit,
00:26:51 j'ai toujours peur.
00:26:53 Et vous étiez moins inquiète pour les deux autres ?
00:26:56 La deuxième, elle n'aimait pas sortir.
00:27:00 Elle était dans ses pouquins.
00:27:02 Pas du tout le même caractère.
00:27:04 Pas besoin d'avoir du monde autour d'elle.
00:27:06 Mon aînée, si, elle aimait sortir.
00:27:08 Elle aimait la mode.
00:27:11 Il fallait souvent acheter des habits.
00:27:13 Les copains, les copines.
00:27:15 Mais la deuxième, pas du tout.
00:27:18 Elles sont vraiment très différentes.
00:27:20 Et la dernière, c'est vous ?
00:27:21 Pardon, allez-y.
00:27:22 Excusez-moi.
00:27:23 Allez-y.
00:27:24 C'est vrai que cette inquiétude,
00:27:25 ben oui, je l'ai.
00:27:26 En fait, je l'ai pour les trois.
00:27:27 J'ai ma deuxième qui fait l'école de gendarme.
00:27:32 Je fais toujours peur.
00:27:33 Je lui dis, si tu veux en intervention,
00:27:35 fais très attention.
00:27:36 Mais maman...
00:27:38 Peut-être, Delphine, que si c'est vraiment des peurs
00:27:41 comme ça, aussi fréquentes,
00:27:42 c'est peut-être vous qui avez besoin
00:27:43 d'être un tout petit peu aidée.
00:27:46 Après, je me dis qu'on a toujours peur
00:27:48 pour ses enfants.
00:27:49 Je relativise.
00:27:50 Tu ne peux pas les mettre dans une bulle.
00:27:51 Après, c'est l'école de la vie.
00:27:53 Mais bon...
00:27:54 Vous avez tout le temps peur.
00:27:55 Ce que vous dites, c'est que vous avez tout le temps peur.
00:27:57 Avoir peur, c'est normal.
00:27:58 Dans certaines situations,
00:27:59 quand votre fille cadette fait une intervention,
00:28:02 je peux comprendre.
00:28:03 Mais là, ce que je comprends,
00:28:04 c'est que n'importe quel moment de leur vie,
00:28:06 c'est un moment d'inquiétude pour vous.
00:28:08 Je me dis que je ne pourrais pas toujours être là
00:28:10 pour les protéger.
00:28:11 Parce qu'elles grandissent.
00:28:13 Elles nous quittent, en fait.
00:28:14 Oui, mais vous pourriez dire aussi,
00:28:15 je les ai éduquées pour qu'elles puissent se protéger elles-mêmes.
00:28:18 De leur donner des armes.
00:28:19 Dans les deux sens.
00:28:20 Voilà.
00:28:21 J'ai des épées.
00:28:22 Elles ont bien...
00:28:23 Elles sont...
00:28:24 Elles se laissent pas faire.
00:28:26 Elles sont prudentes.
00:28:28 Voilà, ça, c'est extrêmement important, je pense.
00:28:30 Et vous devez pouvoir aussi évaluer
00:28:32 ce que vous leur avez apporté
00:28:34 et le mettre face à ce que la société, malheureusement,
00:28:36 aujourd'hui, peut nous réserver comme difficulté,
00:28:39 comme violence.
00:28:40 Mais heureusement, c'est pas tous les jours.
00:28:42 Et puis, normalement, si on est un peu armé,
00:28:44 on est capable de se défendre.
00:28:45 Est-ce que vos trois filles arrivent à mesurer
00:28:47 votre niveau d'inquiétude pour elles ?
00:28:49 Est-ce que c'est quelque chose dont vous parlez ?
00:28:50 Ou c'est quelque chose que vous gardez pour vous ?
00:28:52 Oui, non, non, j'en parle.
00:28:54 Alors, des fois, ça les fait rire,
00:28:55 parce qu'elles savent me taquiner par rapport à ça.
00:28:57 "Non, mais maman, elles vont me gripper, maman, elle va être comme ça."
00:29:00 Ce qui est plutôt bon signe,
00:29:01 parce que c'est quand un enfant prend trop à cœur
00:29:04 la peur d'un de ses parents,
00:29:06 ça peut l'inhibir.
00:29:07 Oui, exactement.
00:29:08 C'est tout à fait ça.
00:29:09 "Non, non, elles sont...
00:29:10 Pour ça, non, non, elles..."
00:29:12 "Après, je trouve que c'est un sentiment naturel
00:29:14 d'avoir peur pour ses enfants,
00:29:15 elles en sont conscientes."
00:29:17 "Je suis inquiète, mais c'est pas maladie,
00:29:19 c'est... voilà, je peux pas les suivre partout
00:29:22 pour les protéger."
00:29:24 "Je leur ai donné des bases,
00:29:25 elles font avec,
00:29:27 elles savent...
00:29:28 Après, elles me racontent, hein,
00:29:30 quand il leur arrive qu'il épilote,
00:29:32 qu'elles se sont défendues,
00:29:33 qu'elles ont senti quelque chose,
00:29:34 elles m'en parlent.
00:29:35 Mais je sens que derrière,
00:29:37 il y a eu, justement,
00:29:39 les bases que je leur ai données."
00:29:40 Mais Delphine, on entend,
00:29:42 et vous avez raison,
00:29:43 c'est normal d'avoir peur
00:29:44 que les gens qu'on aime,
00:29:45 il leur arrive quelque chose,
00:29:46 mais parallèlement à ça,
00:29:48 il y a quand même la confiance qu'on leur fait.
00:29:51 "Oui, ah oui, oui, je leur fais confiance, hein.
00:29:54 Et du fait que je leur fais confiance,
00:29:56 ils me parlent librement.
00:29:58 Parce que, quelquefois,
00:30:00 quand on a nos parents,
00:30:01 et moi j'avais des amis,
00:30:02 ils me disaient 'non, je ne reste pas
00:30:03 avec mes seuls parents'
00:30:04 et je n'aurais pas pu leur dire,
00:30:06 je ne le repars, hein."
00:30:07 Oui, mais quand vous êtes un peu envahi
00:30:08 par vos peurs,
00:30:09 justement, repartez sur l'autre versant,
00:30:14 si je puis dire,
00:30:15 repartez sur le versant de la confiance.
00:30:17 "Voilà, sur les bases,
00:30:18 je leur ai en donné."
00:30:21 Et le papa vous aide un peu
00:30:22 à dépasser ses sentiments,
00:30:25 à dépasser la tension que vous avez ?
00:30:26 "Je suis divorcée,
00:30:27 donc avec le papa,
00:30:28 on n'a pas de rapport du tout."
00:30:30 Et petite parenthèse sur le sujet d'aujourd'hui,
00:30:33 sur justement le consentement,
00:30:35 est-ce que du coup,
00:30:36 votre inquiétude se manifeste aussi
00:30:38 dans ce que vous leur avez appris
00:30:39 vis-à-vis de ce consentement,
00:30:40 d'être hyper prudente,
00:30:41 de plutôt dire non plutôt que oui ?
00:30:43 Vous sentez que c'est un peu teinté du coup ?
00:30:45 "Oui, je peux leur dire que,
00:30:46 surtout avec tout ce qu'on entend,
00:30:49 il y a aussi,
00:30:51 ma dernière ne l'a pas vécu,
00:30:54 elle ne l'a pas ressenti,
00:30:55 mais moi j'ai vécu du harcèlement sexuel au travail,
00:30:57 ça m'a énormément,
00:30:59 ça joue aussi quand on rentre chez soi,
00:31:01 j'ai moins les gens qui me disent
00:31:03 "Oh mais tout ce qui se passe au boulot,
00:31:05 tu le laisses,
00:31:06 et au boulot quand on est triste."
00:31:07 C'est pas possible,
00:31:09 quand ça touche,
00:31:10 ça nous a touchés en entier,
00:31:12 moi ça m'avait bouleversée,
00:31:14 et ça jouait sur ma vie de famille,
00:31:16 parce que je rentrais,
00:31:17 j'étais en larmes,
00:31:18 je n'étais pas bien,
00:31:19 mes enfants le voyaient et le vivaient,
00:31:21 donc on fait des filles,
00:31:23 donc elles savent,
00:31:24 et je ne me suis pas laissée faire,
00:31:26 par contre je suis quelqu'un de très battante,
00:31:28 tout ce qui n'est pas injuste pour moi,
00:31:30 je me battrais jusqu'au bout,
00:31:32 et c'est sûr,
00:31:34 ça demande beaucoup d'énergie,
00:31:36 par contre femmes et filles,
00:31:37 ce sont des battantes,
00:31:38 je ne veux pas être féministe,
00:31:40 mais comme vous,
00:31:42 les femmes, ça évolue,
00:31:44 c'est vrai que le statut des femmes évolue,
00:31:48 au travail comme dans la société,
00:31:50 mais on a deux doigts de régresser aussi,
00:31:52 on peut vite retomber,
00:31:54 et mes filles,
00:31:55 j'ai des filles très féministes,
00:31:57 elles savent se défendre là-dessus.
00:32:00 Et vos parents s'inquiétaient pour vous aussi
00:32:02 quand vous aviez le rage ?
00:32:04 Le problème de mes parents,
00:32:05 ma maman n'avait pas eu très jeune,
00:32:07 elle avait 17 ans,
00:32:09 et je n'avais pas beaucoup de liberté,
00:32:11 c'est pour ça que je suis vite partie de chez mes parents,
00:32:13 je me suis mariée très tôt,
00:32:15 et je n'aurais pas dû me marier,
00:32:18 je n'aurais pas dû fonder une famille,
00:32:20 ce n'était pas mon rêve,
00:32:22 mon rêve c'était d'être infirmière sans frontières.
00:32:24 Oui, mais vous n'auriez pas vos trois filles !
00:32:26 Et vous avez l'air contente quand même !
00:32:28 Oui, c'est tout de suite !
00:32:30 Des fois je dis à mon petit frère,
00:32:32 c'est dans la vie, on a des projets, on a des rêves,
00:32:34 et ça ne se réalise pas,
00:32:36 ce n'est pas comme on avait décidé,
00:32:38 et bien il faut s'adapter.
00:32:39 C'est-à-dire que ce n'était peut-être pas ça,
00:32:41 mais on va vivre autre chose,
00:32:42 et on va découvrir autre chose,
00:32:44 qui vont nous apporter autant.
00:32:46 Et est-ce que vous êtes devenue au moins infirmière,
00:32:48 dans les frontières ?
00:32:49 Non, non, non.
00:32:51 J'ai fait mes études d'infirmière,
00:32:53 et j'y avais été quand j'ai eu ma deuxième.
00:32:55 Mais c'est vrai que c'était mon rêve.
00:32:57 Merci Delphine, on vous a mis au bon chemin.
00:32:59 Merci beaucoup.
00:33:01 On a Franck maintenant qui était avec nous,
00:33:03 et qui va répondre à trois questions intimes,
00:33:05 et puis ensuite vous pourrez en poser une à Samuel Comblez.
00:33:08 D'abord, première question,
00:33:11 Franck, est-ce qu'il vous est arrivé
00:33:13 d'avoir eu des relations sexuelles,
00:33:15 et de vous dire après que vous le regrettiez ?
00:33:17 Non, ça ne m'est jamais arrivé.
00:33:21 Alors bonjour Brigitte,
00:33:23 et bonjour à Samuel Comblez.
00:33:25 Ça ne m'est jamais arrivé,
00:33:27 j'ai toujours été d'accord avant et après,
00:33:30 il n'y a pas de problème.
00:33:31 Très bien, tant mieux pour vous.
00:33:33 Deuxième question,
00:33:36 est-ce que vous seriez plutôt proche
00:33:40 d'un rapport sexuel,
00:33:42 enfin d'une partenaire, pardon,
00:33:44 ou sans partenaire ?
00:33:46 Sans partenaire.
00:33:48 Sans CENT ?
00:33:50 Oui, oui, oui.
00:33:52 Alors écoutez,
00:33:54 et vous n'avez pas de regret,
00:33:56 donc franchement bravo.
00:33:58 Et dernière question,
00:34:02 tiens, puisque vous avez beaucoup de partenaires,
00:34:04 est-ce que vous avez un rapport assez simple
00:34:06 avec le préservatif ?
00:34:08 Pas du tout.
00:34:10 Non, c'est pas vraiment...
00:34:12 C'est pas votre ami.
00:34:14 Non, enfin...
00:34:16 Il est obligatoire...
00:34:18 Voilà, comme vous disiez au début,
00:34:20 c'est pas dans la tasse de thé.
00:34:22 Non, c'est... voilà, bon,
00:34:24 je sais que c'est important, nécessaire,
00:34:26 mais malheureusement, je trouve que ça...
00:34:28 ça met une barrière.
00:34:30 C'est pas drôle, c'est vrai.
00:34:32 Il y a moins de sensations, moins de plaisir,
00:34:34 personnellement, peut-être que ça peut
00:34:36 ne pas gêner certaines personnes,
00:34:38 mais moi, pour ma part,
00:34:40 voilà, ça gâche un petit peu.
00:34:42 Quand le partenaire est aussi d'accord
00:34:44 pour que vous ne portiez pas, tout va bien.
00:34:46 C'est aussi un problème de consentement.
00:34:48 Le problème du préservatif, c'est quand
00:34:50 seulement un des deux est d'accord pour le porter.
00:34:52 Si tous les deux sont d'accord et que ça se fait
00:34:54 effectivement en conscience,
00:34:56 bon ben voilà, vous êtes adulte, vous avez le droit.
00:34:58 Tous les deux.
00:35:00 Ou tous les cent.
00:35:02 Non, il a pas dit qu'il avait eu cent partenaires
00:35:04 en même temps, Samuel.
00:35:06 Vous pouvez poser une question
00:35:08 justement à Samuel, il vous écoute, allez-y Franck.
00:35:10 - Alors, comment doit-on réagir,
00:35:12 par exemple,
00:35:14 quand une femme
00:35:16 donne son consentement, verbal,
00:35:18 mais qu'on sent dans son attitude
00:35:20 qu'il y a quelque chose qui bloque ?
00:35:22 - Eh ben, je pense, très simplement, il faut lui dire.
00:35:24 Je pense que c'est un peu ce qu'on se disait au début
00:35:26 de l'émission, si vous sentez qu'il y a
00:35:28 un oui verbal et un non corporel,
00:35:30 je pense qu'il faut savoir identifier ça.
00:35:32 Alors, quand on est jeune,
00:35:34 c'est pas toujours évident, quand on est adulte,
00:35:36 on a un peu l'habitude quand même d'échanger.
00:35:38 Mais je pense que c'est important
00:35:40 et que ça fait justement la richesse
00:35:42 de l'échange
00:35:44 et ça permet de ne pas
00:35:46 piéger l'autre, parce qu'on le sait très bien
00:35:48 dans le cas, alors sans même parler d'emprise
00:35:50 ou d'autorité ou de pression, mais on sait
00:35:52 très bien que quand on est dans
00:35:54 une relation amoureuse, sexuelle, sentimentale,
00:35:56 on peut parfois avoir envie
00:35:58 de dire oui, puis en même temps, notre corps dit non
00:36:00 parce qu'on est très excité ou parce qu'on
00:36:02 a envie de faire plaisir à l'autre. Et je pense
00:36:04 que si on veut
00:36:06 ne pas le regretter plus tard ou peut-être même
00:36:08 s'engager dans une relation
00:36:10 qui va se construire petit à petit, je pense que
00:36:12 c'est un gage
00:36:14 d'honnêteté et de respect
00:36:16 donné à l'autre que de dire
00:36:18 "non, j'ai l'impression que
00:36:20 tu dis oui et tu dis non en même temps".
00:36:22 Et c'est vrai que c'est pas évident,
00:36:24 c'est des choses qui s'apprennent,
00:36:26 mais si on n'est pas sûr, c'est l'intérêt
00:36:28 d'être deux, c'est qu'on peut questionner l'autre,
00:36:30 on peut interagir justement
00:36:32 sur ce sentiment que
00:36:34 la réponse n'est pas très nette
00:36:36 et ça permet quand même d'éviter par la suite
00:36:38 du regret
00:36:40 ou
00:36:42 des relations
00:36:44 qui après vont perdre de leur qualité
00:36:46 parce qu'on va se faire
00:36:48 accuser
00:36:50 de quelque chose qu'on aura
00:36:52 eu l'impression de faire avec
00:36:54 je dirais transparence
00:36:56 mais l'autre pourrait vous en vouloir
00:36:58 de ne pas avoir su analyser correctement
00:37:00 le message.
00:37:02 Donc voilà, je pense que dans ces cas-là, il faut
00:37:04 se parler et dire "l'impression que c'est pas claire".
00:37:06 - Est-ce que tu es sûr d'avoir vraiment envie
00:37:08 ou tout simplement
00:37:10 prendre un peu de temps de préluminaire
00:37:12 avant de passer à l'acte ?
00:37:14 - Et puis de poser les choses en disant
00:37:16 "je sens que tu me dis oui et en même temps non"
00:37:18 je pense que ça peut aider l'autre aussi à dire
00:37:20 "oui, effectivement,
00:37:22 et si c'est pas le cas, tant mieux,
00:37:24 on se sera trompé, mais si c'est le cas,
00:37:26 au moins on pourra se dire
00:37:28 qu'on a fait les choses correctement".
00:37:30 Si on a un peu le respect de l'autre,
00:37:32 on a aussi le respect de l'autre jusqu'à ce point-là
00:37:34 de pouvoir dire "tu me dis oui, mais pour moi c'est non".
00:37:36 - En tout cas, ça montre
00:37:38 Franck que vous êtes apte
00:37:40 à décoder le langage corporel
00:37:42 et ça c'est plutôt un bon point.
00:37:44 - Oui, c'est pas toujours facile
00:37:46 mais il faut faire de son mieux.
00:37:48 - C'est vrai, c'est pas toujours facile
00:37:50 mais c'est vrai que c'est plus facile
00:37:52 quand on voit un homme parce qu'il a une érection
00:37:54 quoique, c'est pas forcément non plus
00:37:56 parce que l'homme a une érection qu'il est réellement
00:37:58 vraiment consentant. Donc c'est pour ça que c'est si compliqué.
00:38:00 Et c'est pour ça qu'on en parle aujourd'hui.
00:38:02 Merci Franck. - Merci Franck.
00:38:04 - Merci à vous. - Au revoir.
00:38:06 ...
00:38:08 ...
00:38:10 ...
00:38:37 - On continue avec Samuel Comblez
00:38:39 à essayer d'éclairer
00:38:41 cette notion de consentement
00:38:43 et on vous invite évidemment à réagir
00:38:45 sur Sud Radio au 0826 300 300.
00:38:47 Louise est avec nous.
00:38:49 Bonjour Louise.
00:38:51 - Bonjour. - Bonjour Louise.
00:38:53 - On vous écoute Louise, allez-y.
00:38:55 - Alors,
00:38:57 donc j'ai une fille
00:38:59 et voilà, Agnès, pour ne pas la nommer,
00:39:01 elle a été confrontée à
00:39:03 je dirais un défaut de consentement,
00:39:05 c'est-à-dire qu'il y a deux ans,
00:39:07 c'est intra-familial,
00:39:09 alors je ne veux pas aller trop trop loin, parce que je m'avais mu d'en parler
00:39:11 en antenne,
00:39:13 elle avait 22 ans
00:39:15 et
00:39:17 ce monsieur
00:39:19 était, c'est parti de la famille,
00:39:21 je précise,
00:39:23 qui était
00:39:25 seul dans une grande ville
00:39:27 et puis notre fille Agnès
00:39:29 était aussi seule et puis
00:39:31 on a dit, va le distraire,
00:39:33 bon comme c'est intra-familial, on n'a pas
00:39:35 imaginé ce qui s'est passé après
00:39:37 et pour ne pas trop y aller,
00:39:39 au bon moment, t'as qu'à dire que t'as d'idées,
00:39:41 on ne sait pas si t'es au téléphone,
00:39:43 donc elle y est allée et puis
00:39:45 ça a dérapé sur
00:39:47 les thèmes sexuels,
00:39:49 donc on ne comprenait pas trop
00:39:51 ce qui se passait et puis
00:39:53 à un moment, le dîner
00:39:55 se termine, elle a vu, c'est un verre de vin,
00:39:57 elle est partie, elle dit, viens si tu veux monter
00:39:59 dans ma garçonnière, on va jouer
00:40:01 au jeu de société par exemple, ok ?
00:40:03 Et puis là, ça ne s'est pas du tout passé comme ça.
00:40:05 Donc elle a gardé le secret
00:40:07 pendant 15 jours et
00:40:09 elle m'a dit, maman, au bout de 15 jours ou 3 semaines même,
00:40:11 on a parlé à une de ses soeurs et après elle a dit,
00:40:13 maman j'ai une bombe, je dis, ah bon, il se passe quoi ?
00:40:15 J'ai compris à mi-mot et
00:40:17 elle m'a dit ce qui s'était passé.
00:40:19 Le problème c'est que
00:40:21 elle a vu le livre Le Consentement,
00:40:23 elle a vu le film, j'ai vu une avocate
00:40:25 et je suis très émue de vous en parler
00:40:27 parce qu'il y a deux ans qu'on traîne la chose,
00:40:29 elle est suivie par un
00:40:31 psychologue, elle prend aussi
00:40:33 des remontants, des
00:40:35 partenaires généralistes qui lui donnent mais
00:40:37 on ne se pas déposer plainte
00:40:39 parce qu'on nous a dit, l'avocate
00:40:41 au pénal, que comme elle était majeure, il y avait
00:40:43 un problème de prouver le non consentement.
00:40:45 Donc je me rends compte
00:40:47 que je n'ai pas élevé mes enfants comme il fallait
00:40:49 parce qu'effectivement, voilà quoi.
00:40:51 - Louise,
00:40:53 vous ne vous sentez pas coupable,
00:40:55 vous n'êtes responsable de rien
00:40:57 mais en effet,
00:40:59 là, il y a, enfin je veux dire,
00:41:01 c'est un abus sexuel, je crois que
00:41:03 il n'y a pas de doute, en tout cas
00:41:05 c'est comme ça qu'elle le ressent.
00:41:07 Le problème en effet,
00:41:09 c'est que c'est
00:41:11 parole contre parole.
00:41:13 - Oui, et puis ce n'est pas parce que c'est compliqué
00:41:15 que du coup c'est impossible et que
00:41:17 porter plainte, si ça permet aussi à votre fille
00:41:19 de pouvoir avancer,
00:41:21 si elle a vécu quelque chose
00:41:23 qu'elle considère comme étant
00:41:25 traumatique et qui a eu un abus,
00:41:27 pourquoi elle devrait s'épargner, enfin je ne suis pas votre avocat
00:41:29 et je pense que votre avocat connaît mieux
00:41:31 la situation, mais à partir du moment où on a
00:41:33 l'impression qu'il y a eu quelque chose qui nous a été
00:41:35 infligé et qui n'aurait pas dû,
00:41:37 on peut porter plainte et heureusement,
00:41:39 on est dans un pays en France où la parole des femmes
00:41:41 est quand même de plus en plus écoutée dans ces situations.
00:41:43 Donc voilà,
00:41:47 ça permet aussi, ça fait partie de la reconstruction,
00:41:49 la thérapie est importante
00:41:51 mais parfois aussi de
00:41:53 être reconnu comme ayant été
00:41:55 victime dans ce genre de situation,
00:41:57 c'est important.
00:41:59 - Oui mais on m'a dit effectivement
00:42:01 que pour la reconstruire, je suis d'accord
00:42:03 avec vous, elle a 5 ans pour pouvoir
00:42:05 porter plainte, le souci
00:42:07 c'est qu'on m'a dit oui, la personne va être
00:42:09 en garde à vue et au sein de la famille
00:42:11 et de dire
00:42:13 diffamation, comment dire,
00:42:15 porter plainte en diffamation et ça serait elle qui serait accusée
00:42:17 parce que le prouver de non-consentement
00:42:19 n'est pas possible. Alors elle n'avait
00:42:21 ni besoin, ni envie, ni la volonté d'y aller
00:42:23 - Oui c'est vrai que...
00:42:25 - Louis, c'est peut-être ça la vraie question à lui poser
00:42:27 est-ce qu'elle, elle a envie
00:42:29 en sachant tout ce qui
00:42:31 peut se passer malheureusement
00:42:33 si
00:42:35 elle n'arrive pas à prouver ?
00:42:37 - C'est sûr que sur la famille ça aura un impact.
00:42:39 Il faut accepter que ça
00:42:41 démobilise quand même
00:42:43 et ça redistribue quand même
00:42:45 les choses énormément et que c'est
00:42:47 pas neutre. Dans une famille, quand on a besoin
00:42:49 de révéler ces choses là,
00:42:51 c'est important de défendre ses droits et en même temps
00:42:53 c'est très bien que ça va bouleverser
00:42:55 un peu tout le monde. - Mais est-ce que vous avez pu
00:42:57 parler avec
00:42:59 cet homme ?
00:43:01 - Oui, alors j'ai parlé, j'ai rencontré une
00:43:03 première fois, il m'a attaqué direct
00:43:05 parce que du coup je ne...
00:43:07 - Donc il ne veut pas reconnaître
00:43:09 quoi que ce soit ? - Non, il considère
00:43:11 que voilà, les torts sont partagés
00:43:13 bien bien sûr et là-dessus
00:43:15 du coup la famille est divisée. - Quels seraient
00:43:17 les torts de votre fille ? - Quelque part
00:43:19 elle était quelque part consentante.
00:43:21 - Oui mais enfin... - Et le problème
00:43:23 c'est comment trouver ? - En quoi c'est un tort
00:43:25 d'être consentante ? Voyez, essayons de le pousser
00:43:27 dans ses retranchements, peut-être que
00:43:29 ça permettrait
00:43:31 d'avoir des, comment dirais-je, des sortes
00:43:33 de preuves pour le...
00:43:35 éventuellement le procès.
00:43:37 - Ce que je trouve terrible, je vais vous dire une phrase
00:43:39 c'est que
00:43:41 quand un moment elle est partie, parce qu'à un moment
00:43:43 elle est partie, elle est partie,
00:43:45 elle s'est réveillée quelque part
00:43:47 et ces phrases
00:43:49 "mais tu sais, il faut prendre le temps,
00:43:51 si t'es pas prête"
00:43:53 c'est sidérant. C'est là qu'il a reporté
00:43:55 sur elle, la responsabilité de continuer
00:43:57 la relation. Tu t'es dit "mais je rêve"
00:43:59 enfin, ces sortes d'emprise
00:44:01 qu'elle a eues, j'ai bien compris.
00:44:03 Et c'est pour ça qu'elle a peur aussi de le rencontrer
00:44:05 lors d'une confrontation
00:44:07 à la police, parce qu'elle lui
00:44:09 fait peur.
00:44:11 - Il lui fait peur. - Donc il fait peur
00:44:13 dans la puissance qu'il a
00:44:15 de retourner la situation.
00:44:17 Voilà, donc on est là-dedans.
00:44:19 - D'accord. Et au début de l'appel,
00:44:21 vous disiez que
00:44:23 je sais pas qui était "on", vous disiez "on
00:44:25 avait proposé qu'elle aille
00:44:27 le voir pour le divertir", quelque chose comme ça
00:44:29 vous avez dit ça. - Ah non, non, non, c'est que
00:44:31 nous
00:44:33 bref, la personne avec qui il vit
00:44:35 qui est dans la famille, on était en province
00:44:37 en vacances, et le monsieur en question
00:44:39 était à Paris, pour ne pas le nommer
00:44:41 et du coup, bon, comme
00:44:43 il était tout seul au restaurant,
00:44:45 on a incité notre dernière
00:44:47 à aller le voir. - Ouais, c'est bien ce que j'ai compris.
00:44:49 - À propos du frère, quoi. - J'avais bien compris. - Et c'est ça que vous avez compris.
00:44:51 - Oui, mais c'est ça. - Alors, on s'est dit "mais punaise, j'aurais jamais
00:44:53 dû lui dire le...". On ne pouvait pas imaginer
00:44:55 que ça allait se terminer comme ça. - Ouais.
00:44:57 Parce que j'avais bien compris ça, effectivement,
00:44:59 c'était très clair, mais du coup, je me demandais si le fait que
00:45:01 vous ayez poussé
00:45:03 votre fille à y aller
00:45:05 avait une incidence aujourd'hui
00:45:07 dans le sens où, je vais pas dire
00:45:09 si vous vous sentez coupable, mais qu'en tout cas, vous ayez
00:45:11 l'impression que
00:45:13 l'idée venait de vous, ou quoi, en tout cas,
00:45:15 elle y est allée en se disant "je vais le divertir"
00:45:17 et du coup, en même temps, je l'ai diverti. Enfin, vous voyez, c'est pas...
00:45:19 que ce soit pas très clair et que du coup,
00:45:21 ça joue aussi sur les décisions que vous avez
00:45:23 à prendre aujourd'hui, parce que qu'elle y soit allée
00:45:25 pour le divertir,
00:45:27 mais que ça ait mal tourné, pour moi, c'est deux choses
00:45:29 différentes. Les choses se sont pas déroulées,
00:45:31 enfin, c'est pas du divertissement. - Vous lui avez pas dit,
00:45:33 vous lui avez pas dit "va lui tenir compagnie toute la nuit".
00:45:35 - Sexuellement. - Sexuellement.
00:45:37 On est bien d'accord, vous voyez. Donc, ne vous sentez pas...
00:45:39 Vous voyez, c'est lui qui a
00:45:41 abusé de votre fille, enfin, je veux dire,
00:45:43 utilisons les mots, et
00:45:45 qui a profité de la situation,
00:45:47 mais vous n'êtes... enfin, vous n'avez
00:45:49 jamais dit à votre fille...
00:45:51 - Ben non. - On est bien d'accord.
00:45:53 - Non, mais... et puis je sais que
00:45:55 on est deux à le savoir, si vous voulez, donc,
00:45:57 deux qui n'étaient pas dans la situation, mais
00:45:59 c'est pour ça que
00:46:01 elle s'est retrouvée dans un état de sidération.
00:46:03 Et c'est cet état de sidération qui fait
00:46:05 que tu fais ce que t'as pas prévu de faire.
00:46:07 - Oui. - Et dans son souvenir,
00:46:09 pendant que les choses se déroulaient,
00:46:11 elle refusait déjà, même sans lui dire,
00:46:13 parce qu'elle a le droit de... - Elle était comme... on m'a dit, j'étais comme
00:46:15 un automate. - Oui, c'est ça, oui,
00:46:17 c'est la fameuse sidération
00:46:19 dont on parle, et qui fait que
00:46:21 les femmes vont se laisser faire
00:46:23 alors qu'elles n'en ont aucune envie.
00:46:25 - Exactement, et
00:46:27 c'est ça qui fait que...
00:46:29 parce que je lui ai posé des questions, elle est très claire,
00:46:31 on a gardé une belle relation, et
00:46:33 elle compte beaucoup sur moi pour la soutenir psychologiquement,
00:46:35 effectivement, on va dire,
00:46:37 mais cet état de sidération,
00:46:39 mais comme c'est une jeune fille
00:46:41 qui a déjà des failles,
00:46:43 voilà, qui avait des failles, je le savais qu'elle avait des failles,
00:46:45 il l'a sentie. Je veux dire, c'est...
00:46:47 je vais pas dire que c'est un prédateur, mais il l'a sentie.
00:46:49 Il aurait jamais fait ça
00:46:51 avec une autre personne de la famille.
00:46:53 - Et... - Et voilà, quoi.
00:46:55 - Et sa thérapie l'aide ?
00:46:57 - Oui, beaucoup. Ça lui permet de garder son travail,
00:46:59 on est très proches,
00:47:01 toute la famille la soutient,
00:47:03 voilà,
00:47:05 et c'est...
00:47:07 - Et est-ce qu'elle est réellement consciente
00:47:09 que c'est pas de sa faute ?
00:47:11 - Euh... La part de responsable,
00:47:15 oui, oui, oui, complètement.
00:47:17 Elle voit bien qu'elle est tombée sur quelqu'un qui avait quand même
00:47:19 une très très grosse idée derrière la tête,
00:47:21 qui n'en est pas sous coup d'essai, d'ailleurs,
00:47:23 j'ai bien compris, et...
00:47:25 et quelque part, la seule chose qu'elle a
00:47:27 eu de tort, c'est de rentrer
00:47:29 dans l'immeuble et de le monter dans l'ascenseur, quoi.
00:47:31 - Mais ça, c'est quelque chose que je ne cesse de répéter,
00:47:33 on ne va pas dans la chambre
00:47:35 d'un mec si on n'a pas envie.
00:47:37 Et je crois que ça, c'est vraiment une chose,
00:47:39 on ne l'a pas encore dit depuis le début de l'émission,
00:47:41 mais c'est tellement évident.
00:47:43 Pour un homme, quand une femme monte dans sa chambre
00:47:45 s'il a un tant soit peu une pulsion,
00:47:47 il a l'impression que ça y est, c'est déjà à moitié...
00:47:49 - Et bien sûr, c'est ce qu'elle m'a dit.
00:47:51 - Oui, oui.
00:47:53 Écoutez, Louise,
00:47:55 si sa thérapie
00:47:57 lui fait du bien,
00:47:59 qu'elle continue sa thérapie,
00:48:01 et puis vous pesez le pour et le contre,
00:48:03 et puis c'est vous qui déciderez,
00:48:05 enfin c'est elle qui décidera plutôt
00:48:07 si elle veut porter plainte ou pas.
00:48:09 Mais nous, malheureusement,
00:48:11 on ne peut pas vous dire mieux que son avocat,
00:48:13 évidemment.
00:48:15 - Oui, alors après, il y a différents avocats qui, effectivement,
00:48:17 t'en as un autre qui te tire à autre chose, la psychologue a dit
00:48:19 "si, il faut y aller", la première qu'on a vue, parce qu'elle spécialise
00:48:21 ce genre de cas, puis l'avocat à qui elle nous a envoyé
00:48:23 a dit non. Bon, voilà. Enfin, on a
00:48:25 tout ça dans notre cœur et on essaie d'avancer avec,
00:48:27 mais voilà, c'est pas facile. - Vous avez encore un petit peu de temps,
00:48:29 vous avez encore du temps, puisque vous avez
00:48:31 5 ans pour porter plainte, de toute façon.
00:48:33 Mais enfin, s'il est coutumier
00:48:35 du fait, vous avez quand même un atout
00:48:37 dans votre manche, il faut
00:48:39 voir si vous n'avez pas d'autres cas qui pourraient
00:48:41 permettre de... - Ça arrive dans la famille,
00:48:43 souvent. - En général, en général.
00:48:45 - C'est ce que j'ai cru comprendre, et donc je me dis,
00:48:47 elle me dit "bah oui, tu vois, il y en a d'autres qui parlent".
00:48:49 - Et là, faites peut-être votre petite enquête
00:48:51 discrètement, dans la famille.
00:48:53 - Ouais, ouais. - Bon courage, Louise.
00:48:55 - Bon courage. Merci de votre appel, en tout cas.
00:48:57 - Merci, au revoir. - On va faire une petite pause,
00:48:59 une petite devinette, et puis après,
00:49:01 c'est les infos. Pourquoi les canards baisent
00:49:03 beaucoup quand il fait chaud ? La réponse,
00:49:05 après les infos.
00:49:07 - Sud Radio. - Parlons vrai.
00:49:09 - Sud Radio. - Parlons vrai.
00:49:11 - Ça s'est passé sur Sud Radio.
00:49:13 - Christophe Béchut, comment qualifiez-vous
00:49:15 cette grève des contrôleurs SNCF
00:49:17 en pleine vacances scolaires ?
00:49:19 Est-ce de la provocation ? - Je considère que
00:49:21 empêcher des centaines de milliers de Français
00:49:23 de partir en vacances, de se retrouver,
00:49:25 de pouvoir vivre ces moments qui sont
00:49:27 importants, qui sont des temps de respiration.
00:49:29 Ça n'est ni digne, ni responsable.
00:49:31 - Sud Radio. Parlons vrai.
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00:50:09 - 14h-16h,
00:50:11 Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:50:13 - Et on va continuer à évoquer ces questions
00:50:15 de consentement, d'emprise,
00:50:17 avec Samuel Comblès qui est avec nous, psychologue,
00:50:19 psychothérapeute spécialiste de l'enfance,
00:50:21 de l'adolescence,
00:50:23 et également,
00:50:25 numéro le téléphone 3018,
00:50:27 aide aux victimes
00:50:29 de violences numériques.
00:50:31 Oui, oui, allez-y.
00:50:33 Non, je croyais que vous vouliez...
00:50:35 - C'est ça. - C'est ça ? Bon, très bien.
00:50:37 Alors, on va donner la parole à Marianne dans un instant,
00:50:39 mais d'abord, pourquoi les canards baisent
00:50:41 beaucoup quand il fait chaud ?
00:50:43 C'est con, comme réponse.
00:50:45 - Je sais pas, je vais essayer
00:50:47 de trouver quelque chose autour des palmes,
00:50:49 du bec, mais je ne sais pas.
00:50:51 - Les canards baisent beaucoup quand il fait chaud
00:50:53 parce qu'ils se tapent une canette.
00:50:55 Je me savais dit que c'était con.
00:50:57 Bonjour Marianne.
00:50:59 - Bonjour Brigitte et bonjour Samuel.
00:51:01 - Bonjour Marianne.
00:51:03 - C'est toujours drôle, ça fait du bien.
00:51:05 - Il faut, il faut.
00:51:07 - Oui, oui, parce que
00:51:09 le quotidien n'est pas toujours facile.
00:51:11 - C'est ça. - Surtout dans ce contexte
00:51:13 où les jeunes
00:51:15 n'ont plus
00:51:17 toujours conscience des choses.
00:51:19 Alors, moi-même, j'ai été une femme,
00:51:21 une jeune femme sous-entrise,
00:51:23 donc pour l'avoir vécu,
00:51:25 je suis là même de comprendre
00:51:27 certaines choses, mais même si je les comprends
00:51:29 pour moi, c'est une autre chose
00:51:31 de pouvoir
00:51:33 faire quelque chose
00:51:35 avec les jeunes.
00:51:37 C'est la première année que je suis avec des
00:51:39 adolescents en
00:51:41 situation difficile, pas de handicap,
00:51:43 mais difficile.
00:51:45 Donc je travaille dans une
00:51:47 structure un petit peu particulière.
00:51:49 - En situation difficile, pourquoi ?
00:51:51 - Sur le plan cognitif.
00:51:53 - Ah, cognitif, d'accord.
00:51:55 - Mais bon,
00:51:57 souvent ça implique d'autres paramètres.
00:51:59 C'est souvent très complexe.
00:52:01 Donc c'est un choix
00:52:03 pour moi d'être rentrée dans cette
00:52:05 structure, mais
00:52:07 je travaille plutôt avec des garçons, moi.
00:52:09 Je ne sais pas si mon regard ou ce que
00:52:11 j'observe va pouvoir
00:52:13 faire rentrer dans ce
00:52:15 domaine-là, mais moi
00:52:17 je suis sensible.
00:52:19 Je suis très investie
00:52:21 dans les projets des écoles.
00:52:23 Je pense que ça va
00:52:25 parler à Samuel, le programme Phare,
00:52:27 etc. - Une version un peu controversée.
00:52:29 - Tout à fait.
00:52:31 Je suis assez investie.
00:52:33 Et par rapport au consentement,
00:52:35 j'ai travaillé sur
00:52:37 le consentement sexuel.
00:52:39 Je suis là
00:52:41 sur l'éveillé, ce qu'on appelle l'éveillé.
00:52:43 Je travaille jusqu'à 21h30 avec ces jeunes-là.
00:52:45 J'ai des grands garçons de 15
00:52:47 à 18, 19 ans.
00:52:49 On travaillait,
00:52:51 on avait un échange
00:52:53 sur ce sujet-là. Et je me suis rendue
00:52:55 compte que certains...
00:52:57 Bon, le consentement,
00:52:59 oui, ça commence... En tout cas,
00:53:01 le verbalisme,
00:53:03 notre corps nous appartient,
00:53:05 l'autre lui appartient.
00:53:07 C'est quelque chose qui est quand même assez bien
00:53:09 verbalisé puisqu'on en parle
00:53:11 et on s'appuie
00:53:13 sur plein de choses.
00:53:15 Par contre, à ma grande surprise,
00:53:17 j'ai quand même eu une remarque
00:53:19 en me disant "Oui, mais
00:53:21 quand c'est dans un couple marié, non,
00:53:23 c'est automatique."
00:53:25 - Ah oui.
00:53:27 - Eh oui.
00:53:29 - C'est bon. - Oui, le consentement
00:53:31 est tacite, en fait.
00:53:33 Il n'y a pas besoin de demander, mais parce qu'on
00:53:35 est mariés,
00:53:37 il n'y a pas de
00:53:39 question à se poser.
00:53:41 Ce sont des tout jeunes,
00:53:43 ils ne sont pas en mariés, ni en couple.
00:53:45 - Non, mais j'imagine
00:53:47 bien que leur idée, c'est
00:53:49 "Puisqu'on est mariés, j'ai le droit de profiter
00:53:51 du corps de l'autre. C'est pas l'autre a le droit de profiter
00:53:53 de mon corps." - Oui, oui, oui.
00:53:55 Ah oui, mais en plus, je n'ai pas
00:53:57 senti qu'ils avaient une volonté
00:53:59 de "posséder",
00:54:01 que c'était normal.
00:54:03 Déjà, ils sont jeunes,
00:54:05 mais ça m'a un peu heurtée.
00:54:07 On a bondi sur cette question-là.
00:54:09 - Justement, qu'est-ce qui en est sorti ?
00:54:11 Parce que ça peut aussi être
00:54:13 "Oui, oui, il faut
00:54:15 faire attention, on ne fait pas l'amour
00:54:17 si on n'est pas en lien,
00:54:19 si on n'est pas engagé, mais une fois qu'on est mariés,
00:54:21 il n'y a plus de problème, on peut faire l'amour."
00:54:23 Ça peut vouloir dire ça aussi, quand même.
00:54:25 - C'était ça. - Ah,
00:54:27 alors tout va bien.
00:54:29 - Oui, oui, mais non.
00:54:31 - Enfin...
00:54:33 - Parce que malgré tout,
00:54:35 c'est parce qu'on est mariés qu'on doit toujours
00:54:37 dire "oui". - Non, bien sûr,
00:54:39 mais moi je n'ai pas dit qu'on
00:54:41 devait toujours dire "oui", j'ai dit "on a le droit
00:54:43 de faire l'amour puisqu'on est mariés".
00:54:45 C'est ça ma phrase.
00:54:47 - Oui, bien sûr, je vous avais compris.
00:54:49 C'était aussi un...
00:54:51 Mais en fait, il y avait aussi
00:54:53 l'aspect culturel, puisque
00:54:55 voilà, ils étaient dans...
00:54:57 C'est un jeune qui a une culture,
00:54:59 voilà, un petit peu avec des
00:55:01 façons de faire autres que...
00:55:03 - Dites-le, on parle de vrai,
00:55:05 Maria, ce n'est pas de souci.
00:55:07 - Il ne peut pas être discriminante,
00:55:09 mais voilà, il est de culture musulmane.
00:55:11 Alors, est-ce que ça a eu
00:55:13 son importance
00:55:15 dans ce qu'il a dit ?
00:55:17 Ça m'a surpris.
00:55:19 - En tout cas, ce qui est rassurant, c'est qu'ils
00:55:21 n'ont pas dit que quand on est en couple,
00:55:23 on a le droit de faire ce que l'on veut avec son partenaire
00:55:25 ou sa partenaire. C'est le mariage
00:55:27 qui autorise, et pas le fait d'être couple.
00:55:29 Parce qu'on pourrait aussi s'inquiéter de se dire
00:55:31 qu'à partir du moment où ils se considèrent en couple,
00:55:33 on a le droit
00:55:35 d'imposer son autorité sur l'autre.
00:55:37 Il y a quand même cette limite
00:55:39 du mariage. C'est-à-dire qu'avant le mariage, on est
00:55:41 censé demander le consentement. Je suis d'accord avec vous.
00:55:43 C'est pas parce qu'après le mariage,
00:55:45 on doit s'en épargner.
00:55:47 Mais c'est vrai qu'ils ont...
00:55:49 C'est intéressant, de toute façon, je pense que vous le voyez
00:55:51 dans votre travail au quotidien, de parler
00:55:53 de cette notion de couple chez les jeunes.
00:55:55 Aujourd'hui, la perception
00:55:57 d'être en couple est très intéressante
00:55:59 à questionner chez les ados,
00:56:01 chez les jeunes majeurs, parce que c'est plus du tout
00:56:03 de ce que nous, on a pu connaître.
00:56:05 Et à partir du moment où ils ont
00:56:07 une attirance pour quelqu'un, ils se considèrent
00:56:09 assez rapidement comme étant en couple.
00:56:11 Et je dirais même qu'ils
00:56:13 ont souvent une représentation très
00:56:15 rétrograde de ce que peut être un couple, avec
00:56:17 des habitudes, des règles,
00:56:19 des choses que nous-mêmes, en tant qu'adultes, on ne s'imposerait pas.
00:56:21 Mais ils ont souvent... C'est d'ailleurs
00:56:23 assez touchant, assez mignon de les voir
00:56:25 fonctionner, parce qu'ils ont
00:56:27 des représentations comme ça, très
00:56:29 archaïques. Et je pense que ce qu'ils
00:56:31 vous disent aussi sur le mariage et le fait qu'on peut
00:56:33 s'autoriser des choses avec sa partenaire,
00:56:35 c'est aussi une représentation, en fait.
00:56:37 Ils ont une espèce d'ancrage, comme ça,
00:56:39 d'imaginer que les adultes
00:56:41 mariés font ça. Ben non,
00:56:43 peut-être aussi de rappeler ça, qu'un adulte,
00:56:45 il n'a pas le droit de
00:56:47 plus de choses avant ou après le mariage,
00:56:49 sexuellement, sur son partenaire.
00:56:51 Ça reste un être humain à respecter,
00:56:53 et point. Et je pense que votre travail pour ça,
00:56:55 il est extrêmement important, surtout avec des jeunes
00:56:57 qui ont ces problématiques cognitives,
00:56:59 de pouvoir donner du sens aux choses, de pouvoir analyser,
00:57:01 etc. Je pense que...
00:57:03 Et je trouve aussi très intéressant ce que vous avez dit
00:57:05 sur le fait de faire ça pendant les veillées.
00:57:07 Je pense que la fin de journée
00:57:09 est très propice à pouvoir aborder
00:57:11 ces sujets-là, parce que, justement,
00:57:13 c'est un moment un peu plus apaisant.
00:57:15 La journée est terminée, il y a plus de calme,
00:57:17 il y a peut-être moins de personnel dans les couloirs, etc.
00:57:19 Et je pense que ça favorise aussi
00:57:21 ce moment, voilà,
00:57:23 où on va se livrer aux adultes.
00:57:25 Et je trouve que ça
00:57:27 peut être passionnant, vos échanges.
00:57:29 - Oui, tout à fait. Et puis je le sais, là, depuis peu,
00:57:31 je suis entrée dans le dispositif
00:57:33 Céphère Interdente.
00:57:35 Ça a bien tombé,
00:57:37 ça a commencé en février, parce que
00:57:39 ils ne me connaissaient pas en début d'année,
00:57:41 j'aurais pas pu aborder ces aspects-là.
00:57:43 C'était plus ludique en début d'année.
00:57:45 Maintenant, je peux aborder des sujets
00:57:47 plus sérieux, dans lesquels aussi
00:57:49 ils me font plus confiance.
00:57:51 - Mais en tout cas,
00:57:53 le fait que vous puissiez en parler
00:57:55 avec eux, c'est de toute façon un cadeau
00:57:57 que vous leur faites. - Et puis ils jouent le jeu,
00:57:59 parce que je trouve que de s'autoriser à vous dire ça,
00:58:01 alors qu'ils se doutent bien que vous alliez y réagir,
00:58:03 que ça allait pas tomber dans l'oreille d'une sourne,
00:58:05 je trouve que c'est quand même une sacrée
00:58:07 belle confiance qu'ils vous accordent
00:58:09 et que vous leur accordez aussi, de pouvoir se dire
00:58:11 "Voilà, on se parle à Sud Radio,
00:58:13 mais aussi dans le cadre de mon travail."
00:58:15 - Je trouve que c'est intéressant.
00:58:17 - Oui, je trouve ça passionnant.
00:58:19 Mais je ne sais pas si...
00:58:21 J'ai eu l'impression que pour lui, c'était très
00:58:23 naturel ce qu'ils disaient, mais parce qu'ils n'ont
00:58:25 que des représentations de ce qu'ils voient autour d'eux.
00:58:27 - Oui, et de ce qu'ils entendent à la maison.
00:58:29 - Voilà. - Et c'est pour ça qu'aujourd'hui,
00:58:31 je me dis qu'on a une chance inouïe
00:58:33 de pouvoir aborder des sujets
00:58:35 profonds comme ceux-là.
00:58:37 Je ne sais pas si ça va résoudre tout,
00:58:39 parce que malgré tout, il y a quand même pas mal de problèmes.
00:58:41 Moi, j'ai que les garçons,
00:58:43 principalement.
00:58:45 Mais voilà, en tout cas,
00:58:47 notre part, on l'a fait.
00:58:49 - Oui, mais Marianne, on ne pourra
00:58:51 jamais tout résoudre, on sait.
00:58:53 On connaît la complexité de l'être humain,
00:58:55 on connaît la complexité
00:58:57 des rapports humains.
00:58:59 Mais si chacun faisait
00:59:01 sa part, comme j'aime à dire,
00:59:03 bien sûr que ça irait
00:59:05 beaucoup mieux. - Ça ferait avancer un peu la chose.
00:59:07 Je vais vous dire une chose qui va agacer Brigitte, mais je vous le dis.
00:59:09 Est-ce que vous leur avez passé la vidéo sur la tasse de thé ?
00:59:11 - Ah, Manon, pourquoi je m'agacerais ?
00:59:13 - Oui, mais je vous assure que oui, bien sûr.
00:59:15 - Ça marche ou pas ? Ça les fait réagir ou pas ?
00:59:17 - Ça a été
00:59:19 complexe, mais oui, finalement,
00:59:21 ils ont compris. Justement, je me suis
00:59:23 appuyée en point
00:59:25 de démarrage sur cela, exactement.
00:59:27 Oui, oui. C'est marrant.
00:59:29 - Mais j'adore le thé, Samuel.
00:59:31 De toute façon, il n'y a aucun problème.
00:59:33 - Je sais, Brigitte, mais je pense qu'on est d'accord
00:59:35 de toute façon, au fond, donc il n'y a pas de souci.
00:59:37 - Merci beaucoup,
00:59:39 Marianne, en tout cas.
00:59:41 - Merci, Marianne. Au revoir. - Merci à vous. Allez, on fait une petite
00:59:43 pause et puis on vous redonne la parole, bien sûr,
00:59:45 sur Sud Radio 0826 300 300.
00:59:47 A tout de suite.
00:59:49 - Sud Radio, votre attention est notre
00:59:51 plus belle récompense. - C'est un grand plaisir
00:59:53 que maintenant qu'on a le Sud Radio
00:59:55 sur Lyon et la famille grandit,
00:59:57 c'est une super nouvelle.
00:59:59 - Sud Radio, parlons vrai.
01:00:01 Ça s'est passé sur Sud Radio.
01:00:03 - Bonjour, Elisabeth Lévy. - Bonjour, Patrick. Bonjour à tous.
01:00:05 - Vous avez regardé la conférence de presse
01:00:07 d'Emmanuel Macron jusqu'au bout ? - Presque.
01:00:09 Emmanuel Macron pouvait s'adresser
01:00:11 à la majorité silencieuse. La France
01:00:13 des clochers, qui est aussi la France des points de deal
01:00:15 maintenant, il a préféré dire ce que
01:00:17 les médias aiment entendre, sauf
01:00:19 qu'ils n'ont même pas aimé ça. Et d'ailleurs,
01:00:21 ce ne sont pas les médias qui votent.
01:00:23 - Sud Radio, parlons vrai.
01:00:25 - CAM4.fr, le plus grand
01:00:27 site de webcam live réservé
01:00:29 aux adultes.
01:00:31 - 14h16h, Brigitte Lahaye,
01:00:33 Sud Radio. - Nous sommes
01:00:35 avec Samuel Conglès, psychothérapeute.
01:00:37 Et je rappelle aussi que vous êtes
01:00:39 l'auteur de ce livre, "La sexualité
01:00:41 de vos ados, en parler".
01:00:43 Ce n'est pas si compliqué, point d'interrogation.
01:00:45 C'est aux éditions Solar. C'est un livre très
01:00:47 complet, justement, sur
01:00:49 les ados et leur sexualité.
01:00:51 Donc si vous avez besoin
01:00:53 d'informations, n'hésitez pas.
01:00:55 Vous aurez toutes les réponses à vos questions.
01:00:57 Bonjour, Lorine. - Bonjour.
01:00:59 Bonjour, Brigitte. Bonjour, Samuel. - Bonjour, Lorine.
01:01:01 - Donc pour l'instant, ils sont
01:01:03 encore jeunes, vos enfants, mais
01:01:05 ça grandit, ça grandit.
01:01:07 - Oui, j'ai mon aîné qui a 9 ans.
01:01:09 J'ai deux filles, 5 et 9 ans.
01:01:11 Et malgré que la grande
01:01:13 soit quand même très très jeune,
01:01:15 elle m'a déjà posé des questions
01:01:17 extrêmement précises
01:01:19 sur les relations sexuelles,
01:01:21 sur les règles,
01:01:23 sur des tas de choses. Et je suis de plus en plus
01:01:25 surprise qu'à son âge, déjà,
01:01:27 elle ait des questions aussi précises.
01:01:29 Par exemple, l'autre jour...
01:01:31 C'est toujours à 20h30, vous savez,
01:01:33 le bisou de bonne nuit.
01:01:35 Et c'est là que j'ai des questions existentielles qui tombent.
01:01:37 Et vous savez que vous y êtes jusqu'à 22.
01:01:39 Et donc là,
01:01:41 la semaine dernière, j'ai vraiment été
01:01:43 assez choquée parce qu'elle me dit "ça veut dire quoi
01:01:45 ce geste ?" Et donc elle fait, vous savez,
01:01:47 le cercle avec ses doigts et elle passe un
01:01:49 doigt opposé dedans. - OK.
01:01:51 La pénétration. - D'accord. - On peut parler. - Exactement.
01:01:53 Et je lui dis
01:01:55 "mais alors attends,
01:01:57 pourquoi ? Où t'as vu ça ?
01:01:59 Dans quel contexte ?"
01:02:01 Déjà pour replacer ce qu'elle
01:02:03 pouvait penser. Et elle me dit
01:02:05 "ben c'est les garçons à l'école, ils font que dire
01:02:07 que bientôt, ils feront ça
01:02:09 avec les filles."
01:02:11 Je lui dis "d'accord. Alors est-ce que
01:02:13 tu sais ce que c'est faire l'amour ?"
01:02:15 "Ben pas précisément."
01:02:17 "Bon ben OK. Alors, je lui dis
01:02:19 "tu me laisses un instant ?
01:02:21 Je vais me fier à ce que je vais te dire.
01:02:23 Je vais au salon.
01:02:25 Alors papa ?"
01:02:27 "Bon papa,
01:02:29 est-ce que tu saurais comment expliquer faire l'amour ?"
01:02:31 "Non, bon, je vais me débrouiller toute seule."
01:02:33 J'y suis retournée et en fin de compte,
01:02:35 je lui ai expliqué
01:02:37 l'anatomie d'un homme, d'une femme.
01:02:39 Je lui ai expliqué
01:02:41 ce que c'était faire l'amour, l'acte en lui-même,
01:02:43 le fait que monsieur
01:02:45 met son sexe dans celui de madame,
01:02:47 que c'est une activité
01:02:49 purement d'adultes, de deux adultes
01:02:51 qui s'aiment, qui sont d'accord
01:02:53 pour le faire.
01:02:55 Cette notion de consentement, c'était vraiment
01:02:57 primordial pour moi.
01:02:59 Et donc je lui dis "donc maintenant, est-ce que tu as compris ce que
01:03:01 représente ce geste ? Est-ce que tu as compris ?"
01:03:03 Donc je lui ai fait reformuler et donc oui, elle avait compris.
01:03:05 Elle était un peu gênée
01:03:07 d'en me parler, mais bon, on m'a posé la question,
01:03:09 il fallait bien que j'y réponde.
01:03:11 Honnêtement, j'étais un peu
01:03:13 gênée de lui expliquer ça à 9 ans
01:03:15 parce qu'après, bon,
01:03:17 forcément, on se dit "ben il va sûrement
01:03:19 s'imaginer son père et moi, donc
01:03:21 ça va me gêner un peu." Mais je ne pouvais pas
01:03:23 ne pas lui répondre précisément.
01:03:25 - Alors moi,
01:03:27 j'ai plein de choses à vous dire par rapport à tout ça. D'abord,
01:03:29 je pense que si votre fille, elle s'autorise à vous poser
01:03:31 ces questions, c'est parce qu'elle sait qu'elle a des parents
01:03:33 qui sont capables de lui répondre. Donc déjà, bravo, parce que ça veut dire
01:03:35 que dès le plus jeune âge, vous leur avez appris
01:03:37 qu'on pouvait parler de tout et même des choses
01:03:39 comme ça qui sont un peu compliquées.
01:03:41 Sur votre étonnement, votre fille, elle va à l'école
01:03:43 donc c'est souvent là qu'ils
01:03:45 en discutent, qu'ils échangent.
01:03:47 On a fait une enquête
01:03:49 l'année dernière à l'association e-enfance qui montre
01:03:51 que les enfants commencent à aller sur Internet
01:03:53 à partir de 5 ans et 10 mois avec leurs parents
01:03:55 et à partir de 6 ans et 10 mois,
01:03:57 ils y vont seuls, sans l'autorisation des parents
01:03:59 pour un tiers d'entre eux
01:04:01 et ils sont complètement autonomes. Et donc, il faut se dire aussi
01:04:03 que quand on est sur Internet, on peut
01:04:05 aussi avoir accès à plein d'informations.
01:04:07 Moi, je pense que c'est mieux que ce soit
01:04:09 par vous que ça vienne que par
01:04:11 Internet, sachant qu'aujourd'hui,
01:04:13 sans vous effrayer, les enfants
01:04:15 dès l'école primaire ont accès
01:04:17 à des sites pornographiques, c'est très facile
01:04:19 parce que là aussi, ils en parlent,
01:04:21 parce qu'ils ont envie
01:04:23 aussi de comprendre de quoi on leur
01:04:25 parle dans les cours de récréation et
01:04:27 je pense qu'il est mieux que votre fille
01:04:29 ait compris ce que c'était que la pénétration grâce
01:04:31 à vos mots à vous, plutôt que
01:04:33 aux images pornographiques.
01:04:35 Je pense que c'est moins choquant.
01:04:37 Si je peux me permettre une petite remarque sur la façon dont vous avez
01:04:39 répondu à "comment on fait l'amour" ou "c'est quoi faire l'amour"
01:04:41 Je pense que vous avez eu
01:04:43 le réflexe qu'on a tous quand on est
01:04:45 adulte et quand on est un parent en particulier,
01:04:47 c'est de toujours penser
01:04:49 que l'information doit venir de l'adulte
01:04:51 parce que c'est l'adulte qui sait et que l'enfant
01:04:53 est en position d'apprentissage.
01:04:55 Je pense peut-être aussi pour
01:04:57 vous aider, parce qu'il faut vous attendre à d'autres questions
01:04:59 à l'avenir, je pense que
01:05:01 avant de rechercher l'information
01:05:03 et en se tournant vers le papa en disant
01:05:05 "qu'est-ce qu'on dit là, à ce moment-là, sur cette
01:05:07 question", je pense qu'un premier
01:05:09 réflexe pourrait déjà être de dire "mais toi, tu en sais quoi ?
01:05:11 C'est quoi pour toi faire l'amour ?
01:05:13 Quelle est ta représentation ? ". Ça va vous
01:05:15 permettre plusieurs choses. D'abord de vous rassurer et de vous dire
01:05:17 que vous n'êtes pas obligé d'être trop précis
01:05:19 parce qu'elle-même est assez imprécise
01:05:21 dans sa représentation, donc il y a un petit peu de marge.
01:05:23 Deuxièmement, ça va vous permettre d'évaluer
01:05:25 le niveau de vocabulaire qu'elle a
01:05:27 autour de ce sujet. Est-ce qu'elle le maîtrise ou
01:05:29 pas ? Est-ce qu'il y a quelque chose d'une
01:05:31 représentation bien claire avec des mots bien
01:05:33 clairs ou pas ? Ce qui vous permettra aussi
01:05:35 de calibrer votre réponse en fonction de ce
01:05:37 qu'elle connaît. Et puis,
01:05:39 ça permet aussi, je ne veux pas dire
01:05:41 de botter en touche parce que
01:05:43 ce n'est pas mon idée, mais quand même
01:05:45 dans des moments où vous
01:05:47 estimez que ce n'est pas encore trop de son âge
01:05:49 ou que ce n'est pas
01:05:51 évident pour vous, de quand même apporter
01:05:53 une réponse et de la guider aussi, non pas
01:05:55 dans la réponse, mais dans la réflexion qu'elle peut se faire
01:05:57 de ces questions existentielles.
01:05:59 Et je pense qu'il faut vous
01:06:01 y habituer. Aujourd'hui, les enfants
01:06:03 n'ont pas de rapport sexuel
01:06:05 beaucoup plus tôt qu'auparavant, c'est autour de 17
01:06:07 ans et 17 mois
01:06:09 pour les filles.
01:06:11 Mais ce qui
01:06:13 change beaucoup, c'est la préoccupation
01:06:15 pour la sexualité. Et c'est vrai qu'aujourd'hui
01:06:17 les enfants très jeunes, parce qu'il y a
01:06:19 de la sexualité dans les séries,
01:06:21 parce qu'ils en parlent dans les
01:06:23 cours de récréation, parce qu'aujourd'hui,
01:06:25 même à la radio, on en parle
01:06:27 à 15h30 dans l'après-midi.
01:06:29 C'est quelque chose qui devient un sujet
01:06:31 très ouvert. Et donc,
01:06:33 il est normal aussi, les enfants qui quand même sont des
01:06:35 éponges à cet âge-là
01:06:37 pour plein de sujets, s'y intéressent
01:06:39 aussi, parce qu'ils ont bien compris que les adultes
01:06:41 mettaient quand même beaucoup de temps à réfléchir
01:06:43 sur ces questions, ils trouvaient un certain
01:06:45 plaisir, et
01:06:47 que ça pouvait parfois aussi poser des problèmes.
01:06:49 Et donc, il est normal qu'ils s'interrogent
01:06:51 et moi c'est comme ça que je comprends les questions de votre
01:06:53 fils, et ben voilà, dis-moi
01:06:55 à quel sens ça doit avoir
01:06:57 pour moi, quelle est la place que je dois
01:06:59 avoir par rapport à ces sujets.
01:07:01 Et je pense que c'est plutôt sain qu'elles puissent
01:07:03 vous en parler, et surtout qu'elles
01:07:05 viennent valider auprès de vous une bonne
01:07:07 réponse, parce que les
01:07:09 enfants aujourd'hui, ils ont accès à plein d'informations
01:07:11 et si ça vient de la part des copains ou encore une fois
01:07:13 d'internet, on peut
01:07:15 se questionner beaucoup
01:07:17 sur la fiabilité de la réponse
01:07:19 qui leur est donnée. - Et puis surtout,
01:07:21 rassurez-vous, Lorine, tous les
01:07:23 enfants savent très bien que quelque part,
01:07:25 papa et maman font quelque chose
01:07:27 qui est du genre
01:07:29 d'adultes,
01:07:31 et donc ça n'a pas...
01:07:33 Elle a simplement pu
01:07:35 mettre un mot sur ce qu'elle appelle
01:07:37 ce qu'elle imaginait, et ce que Freud appelait
01:07:39 la scène primitive.
01:07:41 Donc, ne vous inquiétez pas, ça
01:07:43 ne changera rien à la manière
01:07:45 de voir ses parents pour votre fille.
01:07:47 - Mais ça vous inquiète quand même qu'elle vous pose ce genre
01:07:49 de questions ? Parce que je vous sens
01:07:51 assez à l'aise quand même pour en parler, pour répondre,
01:07:53 je vois qu'il y a le papa aussi qui est derrière
01:07:55 vous et qui réfléchit avec vous,
01:07:57 mais c'est plutôt...
01:07:59 - C'est un peu normal, à 9 ans, une maman
01:08:01 elle ne s'attend pas à ce que sa fille lui pose
01:08:03 cette question. - Bien sûr, mais je veux dire
01:08:05 vous êtes surprise
01:08:07 et pour autant vous y allez, vous répondez,
01:08:09 vous ne dites pas ce que souvent j'entends dire
01:08:11 et qui à mon avis est une mauvaise réponse,
01:08:13 "C'est pas de ton âge, on verra
01:08:15 ça plus tard." Le problème c'est que quand on dit ça,
01:08:17 c'est jamais de leur âge,
01:08:19 et puis après on se rend compte qu'ils ont eu leur premier
01:08:21 rapport sexuel et que malheureusement ils n'ont jamais eu un adulte
01:08:23 je dirais qui a les pieds sur
01:08:25 terre, courageux, qui ose leur en parler
01:08:27 et c'est là le drame, parce qu'il y a des
01:08:29 générations d'enfants et d'adolescents aujourd'hui qui
01:08:31 n'ont pas du tout de sensibilisation
01:08:33 à ce que devrait être une sexualité. Quand je parle
01:08:35 de sexualité, c'est pas uniquement de parler de
01:08:37 contraception, de maladies sexuellement transmissibles, c'est aussi
01:08:39 de parler de plaisir, de parler de consentement,
01:08:41 parler de tous ces sujets
01:08:43 qui sont essentiels pour rentrer
01:08:45 dans sa vie sexuelle et dans sa vie d'adulte
01:08:47 de la manière la plus épanouie possible.
01:08:49 - Oui, alors
01:08:51 effectivement, moi je suis quand même
01:08:53 assez à l'aise là-dessus, depuis
01:08:55 toujours,
01:08:57 depuis que je lui apprends à prendre sa
01:08:59 douche par exemple, j'ai toujours expliqué ce que c'était
01:09:01 l'intimité, le fait que personne n'avait
01:09:03 le droit d'y toucher, c'était que papa et maman
01:09:05 et uniquement pour la douche, même
01:09:07 le docteur, il faut que maman soit d'accord, d'ailleurs une fois
01:09:09 une consultation médicale, le médecin lui a demandé
01:09:11 de se mettre en culotte avant de se déshabiller
01:09:13 et elle se tourne vers moi avec des grands yeux, mais est-ce que
01:09:15 j'ai le droit, est-ce que je dois, est-ce que je peux ?
01:09:17 Donc tout de suite, oui, rassure-toi,
01:09:19 je suis d'accord, machin.
01:09:21 Et ensuite, voilà, on a toujours eu
01:09:23 ce rapport-là, où la discussion
01:09:25 a toujours été ouverte,
01:09:27 et pour
01:09:29 la simple bonne raison que moi, le dialogue
01:09:31 était déjà bien ouvert avec ma mère, donc je trouvais
01:09:33 ça important, malgré tout,
01:09:35 ça n'a pas
01:09:37 empêché que moi j'ai de mauvaises expériences,
01:09:39 que je ne me sois pas faite respecter
01:09:41 au niveau sexuel, et il était
01:09:43 hors de question pour moi que
01:09:45 j'expose mes filles
01:09:47 à un potentiel danger, si elles
01:09:49 n'étaient pas au moins assez
01:09:51 prévenues, parce que même en étant
01:09:53 prévenues, ça n'empêche pas, malheureusement,
01:09:55 des expériences horribles,
01:09:57 et du coup,
01:09:59 elle s'est partie
01:10:01 d'un banc, elle a joué sans arrêt,
01:10:03 venir nous poser des questions, et j'ai appris
01:10:05 après ce fameux soir-là, que ma
01:10:07 fille avait posé, huit jours avant,
01:10:09 à son père la même question, et qu'il
01:10:11 lui avait répondu "c'est pas de ton âge",
01:10:13 donc justement, ce dont vous parliez
01:10:15 tout à l'heure, et elle a
01:10:17 assez confiance en moi pour
01:10:19 avoir eu le courage
01:10:21 de reposer la question, sachant bien que c'était
01:10:23 quelque chose d'un peu bizarre à son âge,
01:10:25 je sais pas, voilà.
01:10:27 Mais malgré tout, quand elle fait une bêtise,
01:10:29 elle sait venir me voir, et me dire "voilà, j'ai fait quelque chose
01:10:31 que je ne vais pas faire, bon,
01:10:33 et on n'en parle, et je ne la gronde pas,
01:10:35 et on en discute". Et donc là, du coup,
01:10:37 elle a pris son courage à deux mains, et elle me repose la question.
01:10:39 Et j'étais...
01:10:41 Oui, je suis très très inquiète pour répondre à votre question
01:10:43 tout à l'heure, parce qu'en fait,
01:10:45 elle a vécu une forme de harcèlement à l'école
01:10:47 pendant un moment,
01:10:51 pendant deux, trois ans, avec un garçon de sa classe
01:10:53 qui a... - On va revenir
01:10:55 sur ce sujet à ce moment-là, si vous voulez,
01:10:57 Laurine, on fait une petite pause, et puis on reprend
01:10:59 tout de suite. - Oui.
01:11:01 Ça s'est passé sur Sud Radio, l'Assemblée nationale,
01:11:03 les représentants du peuple
01:11:05 ont augmenté la frais de mandat. Oui, mais en ce
01:11:07 moment, ils se sont dit que quand même, avec l'inflation,
01:11:09 ces pauvres SDF se sont
01:11:11 dit que quand même, il n'y a pas
01:11:13 de raison avec leur travail, et ont
01:11:15 dit que nos notables sont exemplaires.
01:11:17 Franchement, de quoi ce platon ?
01:11:19 Vraiment, agriculteurs,
01:11:21 suivez l'exemple de nos
01:11:23 sénateurs et de nos députés,
01:11:25 augmentez-vous !
01:11:27 Sud Radio, parlons vrai.
01:11:29 Vous voulez parler
01:11:31 à Brigitte Lahaie ? 0826-300-300
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01:11:41 14h-16h,
01:11:43 Brigitte Lahaie, Sud Radio.
01:11:45 Nous sommes avec Samuel Comblez,
01:11:47 je vous rappelle ce numéro, le 30-18
01:11:49 aide aux victimes de violences
01:11:51 numériques, et
01:11:53 bien sûr, Samuel Comblez, vous savez
01:11:55 de quoi vous parlez, puisque vous êtes spécialiste de l'enfance
01:11:57 et de l'adolescence.
01:11:59 Laurine, donc, oui, votre
01:12:01 fille de 9 ans,
01:12:03 a connu du harcèlement, c'est ça ?
01:12:05 Racontez-nous. Oui, en fait,
01:12:07 il y avait un garçon qui l'avait pris en grippe,
01:12:09 qui n'arrêtait pas
01:12:11 de la plaquer au sol dès qu'elle était debout,
01:12:13 de la taper, et un jour,
01:12:15 le seul homme, il dit
01:12:17 "Ah, ben, je voudrais bien embrasser une telle
01:12:19 ou une telle", la deuxième, c'était ma fille,
01:12:21 la première dit "Ah non, moi, hors de question,
01:12:23 va plutôt embrasser elle",
01:12:25 et du coup, toute la classe, elle met les yeux à dire
01:12:27 "Vas-y, vas-y, embrasse-la, embrasse-la",
01:12:29 donc en fait, elle est partie se cacher derrière un arbre,
01:12:31 mais l'un des garçons l'a trouvé,
01:12:33 l'a bloquée, et a appelé le premier
01:12:35 en lui disant "Elle est là, elle est là", et donc
01:12:37 il lui a dit "De toute façon, que tu veuilles ou que tu veuilles pas, je vais t'embrasser,
01:12:39 et de toute façon, un jour, je t'épouserai",
01:12:41 et comme elle essayait de se défendre,
01:12:43 il l'a attrapée par le bras, et il l'a
01:12:45 traînée par terre pour bien lui faire comprendre que de toute façon,
01:12:47 elle avait pas le choix, j'ai retrouvé ma fille
01:12:49 croutée de l'aisselle jusqu'au
01:12:51 milieu de la cuisse, donc
01:12:53 on a beau essayer de
01:12:55 expliquer à nos enfants
01:12:57 ce qu'est le consentement,
01:12:59 ce qu'est le respect, ce qu'est tout ça,
01:13:01 je suis extrêmement révoltée
01:13:03 et inquiète de
01:13:05 voir
01:13:07 dans quel monde nos enfants évoluent,
01:13:09 et vont continuer d'évoluer, parce que
01:13:11 nous on a beau faire, en face,
01:13:13 c'est pas toujours la même chose.
01:13:15 - Bah oui, votre fille, elle avait bien compris
01:13:17 qu'effectivement, non c'est non, mais si
01:13:19 elle est avec toute une classe autour d'elle qui
01:13:21 incite
01:13:23 son harceleur à agir
01:13:25 comme ça, ça va que c'est compliqué. J'imagine que vous en avez
01:13:27 fait part à l'école ?
01:13:29 - Je m'en ai fait part à l'école,
01:13:31 j'ai appelé les parents,
01:13:33 alors on m'a dit que j'avais pas le droit
01:13:35 d'appeler les parents, que ce qui se passe à l'école reste à l'école,
01:13:37 parce que ma fille elle est pas à l'école,
01:13:39 - Vous avez le droit d'appeler les parents,
01:13:41 mais c'est vrai qu'en général on considère que c'est pas toujours
01:13:43 la meilleure façon de résoudre les problèmes,
01:13:45 dans la plupart des cas, mais visiblement ça a été le cas.
01:13:47 - Je crois que ça m'a résolvé pas,
01:13:49 à un moment donné j'ai pris le tour par l'école,
01:13:51 j'ai appelé les parents.
01:13:53 - Et ça a marché ? Du coup, il y a des choses qu'on peut se dire ?
01:13:55 - Oui, ça s'est bien appuyé,
01:13:57 oui. Alors elle m'a dit
01:13:59 "Ah, avec le papa, on a expliqué à notre fils
01:14:01 qu'une fille c'est pas comme un garçon,
01:14:03 qu'il faut pas être trop brut". Non non,
01:14:05 pas un rapport, c'est juste une question
01:14:07 de respect de la personne en fait.
01:14:09 Elle a dit non, elle a dit non, point.
01:14:11 Et puis voilà, on sait très bien qu'il y a toujours eu
01:14:13 des histoires de bisous entre enfants,
01:14:15 on a eu le même âge, on sait ce que c'est,
01:14:17 voilà. Mais entre
01:14:19 "je veux te faire un bisou" et "je te traîne par terre",
01:14:21 il y a quand même un monde. - C'est ça, c'est le contexte de violence,
01:14:23 et puis le côté aussi, je trouve incitateur
01:14:25 de la part des témoins, des autres
01:14:27 élèves, où quand même, on est quand même
01:14:29 dans une dimension
01:14:31 qui est pas uniquement le petit bisou mignon
01:14:33 entre jeunes parce qu'on a envie de faire comme les grands,
01:14:35 il y a quand même
01:14:37 un moment de violence et de pression qui est exercé
01:14:39 sur votre fille qui est pas normal.
01:14:41 - C'est terrible, c'est très violent.
01:14:43 En revanche,
01:14:45 moi j'aime bien, vous savez toujours trouver un côté positif,
01:14:47 ça prouve quand même que votre fille,
01:14:49 elle sait dire non, et elle sait
01:14:51 se défendre, même si malheureusement
01:14:53 elle s'est retrouvée par terre, mais au moins
01:14:55 elle s'est pas laissée embrasser.
01:14:57 Et ça c'est plutôt bon signe,
01:14:59 Laurine.
01:15:01 - Eh oui, merci de me faire avoir un côté positif.
01:15:03 - Merci, mais...
01:15:05 - Votre mission est atteinte, enfin vous avez réussi.
01:15:07 - Non mais bravo, parce que, enfin, je veux dire,
01:15:09 il y a beaucoup de petites filles, parce que surtout,
01:15:11 vous parlez de ça, c'était déjà
01:15:13 il y a quelques temps, donc...
01:15:15 - Oui, elle avait 7 ans. - Elle avait 7 ans, donc
01:15:17 à 7 ans, elle sait ce qu'elle veut.
01:15:19 Moi je trouve que c'est plutôt
01:15:21 bon signe. - Alors l'Education nationale,
01:15:23 depuis la rentrée,
01:15:25 a mis en place
01:15:27 dans chaque classe,
01:15:29 à partir du CP jusqu'à la terminale,
01:15:31 l'obligation que tous les élèves
01:15:33 de France puissent parler pendant
01:15:35 10 heures par an du harcèlement
01:15:37 et de ce genre de situation,
01:15:39 par exemple, donc c'est prévu par les textes,
01:15:41 après il faut que ce soit mis en place dans les établissements,
01:15:43 mais je pense que ça permettra
01:15:45 au moins d'avoir
01:15:47 des échanges au sein de l'école,
01:15:49 et de rappeler qu'il y a des règlements,
01:15:51 qu'au-delà des règlements, il y a le respect entre les êtres humains,
01:15:53 et je pense que c'est une très bonne chose.
01:15:55 Je voulais revenir aussi sur tout à l'heure,
01:15:57 sur les questions
01:15:59 autour de la sexualité de votre fille,
01:16:01 qui peuvent être parfois embarrassantes de répondre.
01:16:03 Est-ce que votre fille aime lire ?
01:16:05 - Oui. - Je ne sais pas si vous lui avez
01:16:07 mis entre les mains des livres
01:16:09 autour de la sexualité, évidemment adaptés à son âge,
01:16:11 mais aujourd'hui on a la chance d'avoir des auteurs
01:16:13 qui peuvent être parfois très créatifs,
01:16:15 avec des illustrations
01:16:17 qui sont tout à fait adaptées pour les différents âges,
01:16:19 et même des fois très jeunes,
01:16:21 et peut-être que de temps en temps,
01:16:23 lui mettre un livre autour de ces questions
01:16:25 qui vous permet du coup,
01:16:27 vous, de déléguer un peu
01:16:29 la responsabilité de répondre à votre fille,
01:16:31 et puis du coup, de trouver un peu
01:16:33 ses propres réponses sans avoir toujours à vous questionner.
01:16:35 Je pense que ça peut être aussi intéressant
01:16:37 si c'est une idée que vous retenez,
01:16:39 et c'est très facile vraiment à trouver.
01:16:41 Il y a vraiment des choses extrêmement bien faites,
01:16:43 très métaphoriques et adaptées. - Oui, et adaptées à tous les âges.
01:16:45 - Voilà, vous le faites,
01:16:47 vous évoluez évidemment,
01:16:49 vous faites évoluer l'ouvrage au fur et à mesure de son développement,
01:16:51 mais si ça peut vous permettre de vous épargner
01:16:53 à 20h30 la question complexe,
01:16:55 ça sera toujours un petit peu de soirée de gagnée,
01:16:57 et plus de temps à passer avec le papa.
01:16:59 - C'est pas idiot.
01:17:01 Après, c'est vrai que j'apprécie qu'elle me pose les questions,
01:17:03 moi je sais quelles informations
01:17:05 elle finit par avoir.
01:17:07 - Mais ça peut être aussi l'idée de lui donner le livre
01:17:09 pour qu'elle vous pose aussi les bonnes questions,
01:17:11 au bon endroit, et que c'est pas forcément
01:17:13 pour vous remplacer, c'est aussi pour enrichir
01:17:15 aussi votre réponse, et dire
01:17:17 "là, dans le livre, il y a la réponse,
01:17:19 et c'est en plus de ce que je t'ai déjà raconté".
01:17:21 Je sais que quand on propose ça,
01:17:23 les enfants sont assez sensibles,
01:17:25 et puis voilà,
01:17:27 c'est un côté un peu ludique,
01:17:29 et c'est toujours intéressant.
01:17:31 - C'est une très très bonne idée.
01:17:33 - Merci beaucoup Laurine, en tout cas,
01:17:35 et nous continuons avec Christophe,
01:17:37 qui nous rejoint. Bonjour Christophe.
01:17:39 - Bonjour Brigitte, bonjour Samuel.
01:17:41 Moi, en fait,
01:17:43 je parle du consommateur,
01:17:45 déjà je commençais à en parler avec mes enfants,
01:17:47 j'ai commencé au
01:17:49 Parc pour enfants, quoi.
01:17:51 En gros, tu demandes
01:17:53 d'abord si la personne a envie de jouer,
01:17:55 et si elle n'a pas envie, je sais que ça peut être frustrant,
01:17:57 mais
01:17:59 tu
01:18:01 n'insistes pas,
01:18:03 il y a assez de jeux dans le parc pour
01:18:05 jouer tout seul, entre guillemets.
01:18:07 Et je sais qu'au début, c'est pas facile,
01:18:09 parce qu'on a accepté.
01:18:11 Des fois, on a envie que,
01:18:13 moi j'ai envie de jouer avec cette personne, et je veux faire ce jeu,
01:18:15 et la personne n'a pas envie.
01:18:17 Mais bon, la personne est peut-être en train de faire un autre jeu,
01:18:19 et ça dérange que tu
01:18:21 la sorties de son jour à elle.
01:18:23 - Mais quand on observe
01:18:25 les très jeunes enfants, Christophe,
01:18:27 on voit déjà ceux qui vont avoir tendance
01:18:29 à prendre le ballon de l'autre,
01:18:31 en considérant que,
01:18:33 après c'est le fameux désir mimétique,
01:18:35 et puis ceux qui, au contraire,
01:18:37 vont pas oser,
01:18:39 et ça je pense qu'en tant que parent,
01:18:41 c'est déjà un signe qu'il est intéressant
01:18:43 d'observer.
01:18:45 - Moi, je rajouterais aussi
01:18:47 le fait que, quand c'est chez les très jeunes enfants,
01:18:49 d'abord vous avez parfaitement raison,
01:18:51 je pense que d'apprendre le consentement,
01:18:53 le respect de l'autre dès le plus jeune âge,
01:18:55 c'est à mon avis le bon chemin.
01:18:57 Cependant, il me semble qu'il faut aussi
01:18:59 regarder ce que peut être
01:19:01 le fait qu'un enfant prenne les jouets
01:19:03 des mains d'un autre, de manière un peu différente
01:19:05 que si c'était des enfants de 15 ans ou des adultes.
01:19:07 Il faut avoir en tête que les enfants
01:19:09 très jeunes n'ont pas la conscience
01:19:11 de leur corps, la conscience de ce qu'ils sont
01:19:13 parce qu'ils sont en pleine construction.
01:19:15 - Mais ils sont le centre du monde.
01:19:17 - Ils sont le centre du monde,
01:19:19 et ils ont surtout envie de se faire
01:19:21 accepter par l'autre et de ressembler à l'autre.
01:19:23 C'est-à-dire que, nous, évidemment, quand notre identité
01:19:25 a été bien construite,
01:19:27 qu'on est un adulte, qu'on sait ce que l'on est,
01:19:29 ce que l'on vaut, etc., on est capable
01:19:31 d'une certaine autonomie vis-à-vis de l'autre
01:19:33 et on s'en sort très bien.
01:19:35 Mais quand on est un tout petit, on a envie de ressembler à l'autre
01:19:37 comme si le fait d'avoir
01:19:39 le ballon dans la main, c'était
01:19:41 une forme de prolongation
01:19:43 de notre corps, de prolongation de nous-mêmes.
01:19:45 Et ça, on le voit chez l'autre
01:19:47 et du coup, on a envie de ressembler à l'autre
01:19:49 et on va aller prendre le ballon, non pas pour
01:19:51 lui enlever le plaisir
01:19:53 de jouer, mais tout simplement pour être à l'identique.
01:19:55 Effectivement, comme Brigitte disait,
01:19:57 une forme de mimétisme, mais comme dans un
01:19:59 miroir, de se dire "on se ressemble"
01:20:01 et si on se ressemble, on s'accepte
01:20:03 l'un l'autre et
01:20:05 c'est le début d'une forme de relation sociale,
01:20:07 amicale, etc. Donc je pense que vous avez
01:20:09 raison de dire "non, tu dois laisser
01:20:11 le ballon dans les mains de l'autre et lui demander, etc."
01:20:13 Mais il faut aussi l'analyser, le regarder
01:20:15 comme étant aussi dans une phase de
01:20:17 développement d'un enfant tout petit,
01:20:19 pas exactement la même chose
01:20:21 qu'un ado, encore une fois,
01:20:23 qui va aller prendre
01:20:25 des mains à une console de jeu
01:20:27 parce qu'il a envie de jouer et là, évidemment, l'intention
01:20:29 n'est pas la même. Donc voilà,
01:20:31 je voulais juste apporter ça parce que sinon
01:20:33 la lecture peut être parfois
01:20:35 pour les adultes un peu inquiétante
01:20:37 de se dire "mais cet enfant, il ne respecte pas les autres"
01:20:39 Non, à 2-3 ans, c'est pas la question
01:20:41 de ne pas respecter, c'est aussi la question
01:20:43 de se construire, de s'autonomiser
01:20:45 et de pouvoir considérer qu'on
01:20:47 peut être soi
01:20:49 sans être exactement comme l'autre.
01:20:51 Et c'est comme ça qu'on apprend la diversité
01:20:53 justement et
01:20:55 le fait que chaque être humain est différent
01:20:57 et du coup, que les autres doivent aussi
01:20:59 être respectés dans ce qu'ils sont.
01:21:01 Voilà, je vais me permettre
01:21:03 ce petit par-en-piece. - Bien sûr, bien sûr.
01:21:05 Oui, Christophe, je vous en prie.
01:21:07 - Oui, après, non, je voulais juste
01:21:09 dire oui, après,
01:21:11 je vois que quand même
01:21:13 ce que je leur apporte,
01:21:15 ça apporte ses fruits parce que
01:21:17 après, il n'y a pas que moi, parce qu'il y a aussi
01:21:19 à l'école, en grande lection,
01:21:21 ils ont appris les massages
01:21:23 mutuels
01:21:25 avec consentement
01:21:27 et des trucs comme ça.
01:21:29 - C'est les cours d'empathie, ça.
01:21:31 - Est-ce que tu veux bien que je te masse ?
01:21:33 - Oui, je veux bien que tu me masse.
01:21:35 Ils attendent la réponse.
01:21:37 Voilà, ça peut être
01:21:39 des trucs sympas pour apprendre le consentement aussi.
01:21:41 - Je crois que c'est dans les cours d'empathie,
01:21:43 j'ai vu ça, effectivement,
01:21:45 où on apprend le massage
01:21:47 pour aussi ressentir
01:21:49 ce que l'autre peut ressentir corporellement.
01:21:51 Donc ça peut aussi valoir le coup
01:21:53 d'en parler sur le plan du consentement,
01:21:55 mais je crois qu'il y avait aussi cette idée de se dire
01:21:57 que les émotions de l'autre sont aussi
01:21:59 quelque chose dont on doit tenir compte
01:22:01 et pas tenir contre.
01:22:03 Je trouve que c'est intéressant.
01:22:05 Ils ont quel âge, vos enfants,
01:22:07 aujourd'hui ? Vous ne nous avez pas dit.
01:22:09 - Aujourd'hui, 7 et 11 ans.
01:22:11 Et aussi, par rapport au consentement,
01:22:15 des fois, quand je récupère
01:22:17 le grand à sa activité sportive,
01:22:19 j'ai le petit dans la voiture
01:22:21 et avec le téléphone,
01:22:23 il met des musiques
01:22:25 un peu que, franchement,
01:22:27 moi, à son âge, je ne pensais pas que j'écoutais.
01:22:29 Je lui ai dit "mais ça, ce n'est pas une musique
01:22:31 qui est
01:22:33 bien pour vous, quoi,
01:22:35 parce que ça parle mal de la femme".
01:22:37 Je lui ai dit
01:22:39 "et en plus, la plupart de ses copains
01:22:41 qui sont au même club de foot
01:22:43 que lui, ils n'ont pas de soeur,
01:22:45 alors je ne pouvais pas leur dire "imagine
01:22:47 qu'on parle de ta soeur". Alors j'ai dit "imagine qu'on parle de ta maman
01:22:49 comme ça, quoi. Imagine qu'à la place
01:22:51 de la fille que le monsieur parle,
01:22:53 c'est ta maman". Et du coup, il y a eu un silence
01:22:55 et depuis, ils ne me mettent plus de musiques.
01:22:57 - Bravo, c'est bien, Christophe.
01:22:59 On a
01:23:01 très bien compris le genre de musique que c'était.
01:23:03 Oui, oui. Ecoutez, je crois que
01:23:07 vous avez du bon sens.
01:23:09 - Du coup, le petit
01:23:11 m'a posé une question "oui, qu'est-ce que c'est ça, papa ?"
01:23:13 Et après, j'ai commencé à lui expliquer
01:23:15 et les copains aussi ont commencé à lui
01:23:17 expliquer. Mais voilà quoi.
01:23:19 - En tout cas, vous rejoignez totalement l'idée
01:23:21 qui, selon moi, est qu'on
01:23:23 peut parler du consentement dans tous
01:23:25 les moments de la vie, qu'il faut
01:23:27 autant que possible se saisir de toutes ces situations
01:23:29 et effectivement, en écoutant
01:23:31 une musique, on peut faire de la sensibilisation
01:23:33 justement à cette question essentielle du consentement.
01:23:35 Donc, je pense que c'est intéressant.
01:23:37 - En tout cas, vous avez du bon sens, Christophe. Donc, je pense que
01:23:39 il n'y a pas d'inquiétude. Vous savez
01:23:41 réagir. - Vous avez les bons réflexes.
01:23:43 - Vous avez les bons réflexes. Merci, Christophe,
01:23:45 en tout cas. Merci beaucoup. - Merci.
01:23:47 - On fait une petite pause et puis on va conclure
01:23:49 avec Léa qui est prof au collège
01:23:51 et qui donc... au collègue... au collège,
01:23:53 pardon. Et je retrouve
01:23:55 mon collègue dans un instant, Samuel
01:23:57 Comblez qui est toujours avec nous.
01:23:59 - Sud Radio, votre attention
01:24:01 est notre plus belle récompense.
01:24:03 - Merci pour la qualité des émissions
01:24:05 que vous proposez, la qualité de vos intervenants
01:24:07 et si des témoignages. - Sud Radio,
01:24:09 parlons vrai.
01:24:11 14h-16h,
01:24:13 Brigitte Lahaye, Sud Radio.
01:24:15 - Chérie ! - 4.fr, le plus
01:24:17 grand site de webcam live, réservé
01:24:19 aux adultes.
01:24:21 - 14h-16h, Brigitte
01:24:23 Lahaye, Sud Radio. - Eh bien,
01:24:25 Samuel Comblez, on va conclure avec Léa
01:24:27 qui est avec nous. Vous avez à la fois
01:24:29 des enfants, Léa, mais vous êtes
01:24:31 également professeur au collège
01:24:33 et donc forcément vous envoyez
01:24:35 des choses. - Oui, tout à fait.
01:24:37 Bonjour Samuel. - Bonjour Léa.
01:24:39 - Alors oui, la question de consentement
01:24:41 elle est large et on en voit beaucoup.
01:24:43 Je pense qu'effectivement sur cet âge
01:24:45 qui correspond aussi
01:24:47 à la mutation
01:24:49 et les transformations hormonales,
01:24:51 il y a beaucoup à dire,
01:24:53 à faire et à se prémunir
01:24:55 au niveau du consentement.
01:24:57 Ce que je pense par expérience
01:24:59 et retour, c'est qu'il
01:25:01 est difficile dans
01:25:03 des groupes de savoir dire non
01:25:05 et de se conformer.
01:25:07 Ils ont plus tendance à vouloir
01:25:09 s'identifier à un modèle
01:25:11 et suivre un groupe
01:25:13 quitte à ce que ça fasse
01:25:15 non dans le corps, mais quelque part
01:25:17 ça fait oui, ailleurs.
01:25:19 - Oui, bravo. - C'est que
01:25:21 du coup, oui, il y a non le oui, mais lequel
01:25:23 oui et lequel non,
01:25:25 les hormones, l'impulsion, il y a tout ça
01:25:27 et des fois, les phénomènes
01:25:29 arrivent avec beaucoup de regrets,
01:25:31 beaucoup de souffrances, mais quand
01:25:33 elles sont faites
01:25:35 après coup. Donc très souvent, on entend
01:25:37 "j'étais consentant sur un plan,
01:25:39 mais pas sur tous les plans"
01:25:41 et c'est difficile
01:25:43 et moi, en tant que maman,
01:25:45 je dirais que
01:25:47 le consentement, j'essaye de l'aborder un petit peu
01:25:49 dans toute situation,
01:25:51 que ce soit, ne serait-ce qu'un bisou,
01:25:53 un câlin
01:25:55 et dire "voilà, ton corps
01:25:57 t'appartient"
01:25:59 à un garçon, puisque j'ai un garçon,
01:26:01 avant d'embrasser une fille, il faut lui demander si elle est d'accord
01:26:03 parce qu'on peut avoir envie, mais elle n'est peut-être pas
01:26:05 obligée d'être d'accord et donc c'est toujours
01:26:07 au quotidien, toujours demander
01:26:09 l'accord à l'autre dans toute situation
01:26:11 de nos vies. Est-ce qu'il avait bien envie de jouer
01:26:13 avec moi ? Est-ce que là, il est
01:26:15 ok pour... - Léa, je suis
01:26:17 évidemment tout à fait d'accord avec vous
01:26:19 puisque ce que vous racontez, c'est comme ça
01:26:21 depuis la nuit des temps, l'être humain
01:26:23 est totalement...
01:26:25 surtout quand on est ado,
01:26:27 on prend des modèles, on veut se...
01:26:29 etc.
01:26:31 La question qui se pose
01:26:33 réellement, c'est est-ce que
01:26:35 le fait qu'on parle beaucoup de consentement
01:26:37 et je suis prête à en parler tous les jours
01:26:39 s'il le faut, est-ce que ça va suffire
01:26:41 à régler ce problème
01:26:43 de confusion
01:26:45 qui se passe à ces âges-là
01:26:47 et même plus tard d'ailleurs ?
01:26:49 - Je pense qu'après
01:26:51 de mon point de vue,
01:26:53 de mon expérience, il y a
01:26:55 savoir dire non, mais c'est surtout comment
01:26:57 je dirais, aborder
01:26:59 la réaction de l'autre. Et ça, c'est tout un travail
01:27:01 c'est la gestion
01:27:03 et la relation à l'autre parce que la réaction
01:27:05 chez les adolescents, ils vont dire
01:27:07 "ah oui, mais je suis
01:27:09 pas d'accord" et puis l'autre va essayer de l'influencer
01:27:11 sur autre chose
01:27:13 et finalement le consentement il suffit plus
01:27:15 parce qu'on a des cours
01:27:17 sur le consentement
01:27:19 sur la sexualité, il y a plein de choses qui sont faites
01:27:21 mais elles ne sont pas suffisantes
01:27:23 pour pouvoir se respecter
01:27:25 dans le corps et je pense que c'est au niveau
01:27:27 relationnel comment apprivoiser
01:27:29 le regard de l'autre, la réaction
01:27:31 de l'autre
01:27:33 quand on n'est pas forcément
01:27:35 d'accord
01:27:37 pour suivre une expérience et ça je pense que c'est
01:27:39 le plus difficile finalement. - Je trouve que c'est très juste
01:27:41 ce que vous dites, l'idée c'est pas seulement
01:27:43 de demander ce que l'autre veut, c'est aussi
01:27:45 de se préparer
01:27:47 à supporter que la réponse qui va nous être donnée
01:27:49 n'est pas forcément celle que l'on veut
01:27:51 et ça c'est compliqué
01:27:53 on dit souvent "il faut jamais poser de questions
01:27:55 dont on ne peut pas attendre la totale
01:27:57 réponse, la totalité des réponses
01:27:59 possibles" et donc c'est vrai
01:28:01 que c'est pas quelque chose que l'on
01:28:03 apprend, ça reprend un peu
01:28:05 ce dont on parlait tout à l'heure de frustration
01:28:07 d'une certaine manière
01:28:09 on se sent frustré quand l'autre nous dit "non"
01:28:11 il faut accepter ça
01:28:13 et c'est là où c'est difficile
01:28:15 - Oui et il ne faut pas avoir peur de dire "non"
01:28:17 ce qui est souvent le problème
01:28:19 aussi de certaines
01:28:21 personnes qui veulent
01:28:23 être aimées, qui veulent plaire
01:28:25 et qui du coup ne disent pas
01:28:27 réellement "non"
01:28:29 - C'est là où il y a une prévention
01:28:31 sur l'amour de soi ou le respect de soi
01:28:33 c'est comment être capable de dire "non"
01:28:35 et de supporter la réaction de l'autre
01:28:37 et que l'autre ne puisse pas
01:28:39 venir nous titiller, le "non" c'est "non"
01:28:41 et c'est pas facile
01:28:43 - Et ça c'est un problème d'estime de soi
01:28:45 et de confiance en soi
01:28:47 - Oui et ce que vous disiez au début de votre appel
01:28:49 qui est très juste aussi
01:28:51 je vais parler du harcèlement mais ça va rejoindre
01:28:53 ce que vous disiez, quand on fait des études
01:28:55 sur le harcèlement, ce que l'on montre
01:28:57 c'est que souvent les deux raisons
01:28:59 pour lesquelles les adolescents se harcèlent
01:29:01 c'est pour faire comme
01:29:03 les autres et se faire accepter par les autres
01:29:05 il n'y a pas du tout l'idée de faire du mal
01:29:07 ou de vouloir exercer une pression
01:29:09 en fait souvent il y a un comportement
01:29:11 groupal
01:29:13 qui fait qu'on va regarder
01:29:15 ce que font les autres
01:29:17 et se rallier au harcèleur
01:29:19 pour que d'abord le harcèleur
01:29:21 ne harcèle pas nous-mêmes
01:29:23 et puis il y a vraiment l'idée
01:29:25 de fédérer un groupe, de pouvoir se sentir
01:29:27 accepté et on le sait les adolescents
01:29:29 ils ont ce questionnement-là
01:29:31 cette inquiétude-là, cette fragilité
01:29:33 qui est "est-ce que je suis comme les autres ?
01:29:35 est-ce que je vais me faire accepter ?
01:29:37 est-ce que je vais plus tard
01:29:39 s'avoir donné du plaisir en recevoir ?"
01:29:41 des questions qui sont
01:29:43 beaucoup plus présentes dans leur tête qu'on peut bien l'imaginer
01:29:45 et qui sont très inquiétantes pour eux
01:29:47 et c'est vrai que de trouver
01:29:49 une forme d'alliance avec le groupe
01:29:51 même si c'est avec violence
01:29:53 c'est beaucoup plus rassurant pour eux
01:29:55 et c'est là où ils vont avoir
01:29:57 des comportements qui dépassent
01:29:59 parfois l'entendement, où on se dit "mais normalement
01:30:01 c'est des gamins qui sont capables de comprendre par eux-mêmes
01:30:03 que ce qu'ils ont fait
01:30:05 n'est pas correct" mais le désir
01:30:07 de pouvoir être accepté, d'être reconnu
01:30:09 par le groupe est beaucoup plus important
01:30:11 que l'idée de respecter l'autre
01:30:13 et c'est là où il faut les aider aussi dans ce que vous disiez
01:30:15 sur l'amour de soi, sur son identité
01:30:17 sur sa capacité
01:30:19 d'existence, de pouvoir
01:30:21 s'apprécier et
01:30:23 de se sentir exister indépendamment
01:30:25 du groupe, c'est extrêmement important
01:30:27 et quand on y parvient, c'est vrai que ça change
01:30:29 les rapports à l'autre. - Ça change
01:30:31 et c'est surtout que cette notion de rejet
01:30:33 il y a des enfants où ils
01:30:35 finissent par se retrouver avec un petit bouquin à la récréation
01:30:37 et être tout seuls
01:30:39 parce que pour se respecter
01:30:41 et c'est très difficile de ne pas appartenir
01:30:43 à un groupe. - Absolument
01:30:45 surtout à l'adolescence.
01:30:47 - Mais Léa, vous avez l'impression que les choses
01:30:49 s'aggravent depuis
01:30:51 on va dire depuis 5 ans ?
01:30:53 - Alors ça dépend des lieux mais effectivement
01:30:55 de plein de retours, on a l'impression
01:30:57 que ça s'aggrave, ça va même
01:30:59 au delà, en primaire
01:31:01 enfin cette notion de différence
01:31:03 et je pense que nous on est aussi acteurs en tant qu'adultes
01:31:05 parce qu'on entend souvent
01:31:07 "oui mais il faut que tu appartiennes à un groupe, il faut que tu aies des amis"
01:31:09 et puis c'est très difficile
01:31:11 dire "si je suis tout seule à la récré, c'est pas grave"
01:31:13 alors que parce qu'on associe
01:31:15 le fait d'être seule à quelque chose de
01:31:17 pas bon alors qu'en réalité
01:31:19 c'est pas forcément le cas et c'est peut-être
01:31:21 en acceptant d'être seule qu'on arrive
01:31:23 à se faire les bons amis et
01:31:25 moi en tant que maman, des fois ça m'arrive de me tromper
01:31:27 de dire "bah en écoutant les autres
01:31:29 on peut favoriser des fois des phénomènes
01:31:31 de groupe, je pense à mon aîné
01:31:33 qui à un moment donné de sa vie
01:31:35 on a voulu favoriser, on disait "il faut t'intégrer
01:31:37 il faut t'intégrer" et en fait il y a un mal-être qui s'est
01:31:39 installé sur cette année là parce que
01:31:41 c'était pas du tout sa tasse de thé
01:31:43 et quand on l'a compris
01:31:45 on sort du groupe et on s'en fait
01:31:47 d'autres, voilà. - Oui mais
01:31:49 en fait ça revient à ce que vous disiez
01:31:51 tout en début d'émission Samuel Comblès
01:31:53 c'est que nos ados ne vont pas
01:31:55 très très très bien et forcément
01:31:57 on a plus de harceleurs
01:31:59 on a plus d'enfants qui vont
01:32:01 s'isoler, on a
01:32:03 tout ça alors
01:32:05 quelles sont les solutions ? Je crois qu'on a déjà
01:32:07 parlé peut-être
01:32:09 d'une éducation avec un peu plus la notion
01:32:11 de frustration dès le plus jeune âge
01:32:13 - De cadre aussi
01:32:15 - Oui, oui. - Et puis
01:32:17 moi je dis souvent ça
01:32:19 aux parents de mes patients que je vois en libéral
01:32:21 c'est que les enfants
01:32:23 souffrent beaucoup d'avoir des parents mous
01:32:25 alors souvent le terme mou
01:32:27 interpelle, mais c'est des parents qui
01:32:29 sont pas capables de tenir le cadre sur
01:32:31 le long terme, or je l'ai dit tout à l'heure, je vais pas le répéter mais
01:32:33 les enfants ont besoin de cadre
01:32:35 c'est grâce à ça qu'ils arrivent à trouver de l'assurance
01:32:37 de la confiance en soi
01:32:39 etc. Et je trouve qu'aujourd'hui la société
01:32:41 des adultes
01:32:43 elle leur laisse parfois trop de liberté
01:32:45 alors c'est très bien, parfois
01:32:47 on en a un peu manqué à certaines générations
01:32:49 mais je pense que d'en avoir trop peut être aussi
01:32:51 anxiogène, donc il faut trouver un juste
01:32:53 milieu, parce que laisser les enfants
01:32:55 décider de tout, tout le temps, en permanence
01:32:57 c'est pas leur apporter des repères
01:32:59 alors c'est vrai que de temps en temps ils vont
01:33:01 s'insurger, ils vont résister
01:33:03 quand on les oblige à faire
01:33:05 certaines choses ou à penser d'une certaine manière
01:33:07 parce que c'est aussi comme ça qu'on s'autonomise
01:33:09 mais je pense que quand même, même si
01:33:11 c'est fatigant, il faut continuer à tenir bon
01:33:13 être parent c'est pas être populaire
01:33:15 être parent c'est même pas être l'ami de ses enfants
01:33:17 parce que si on est l'ami de ses enfants
01:33:19 on a envie de plaire et à partir du moment
01:33:21 où on a envie de plaire à ses enfants, c'est là où la relation
01:33:23 elle est compliquée, donc soyons déjà des adultes
01:33:25 à la bonne place, avec un
01:33:27 bon positionnement qui leur permette de grandir
01:33:29 de s'autonomiser, ce sera déjà pas mal
01:33:31 mais apportons-le
01:33:33 leur tout ce
01:33:35 cadre structurant et sur
01:33:37 la durée, parce que si on le fait pas sur la durée
01:33:39 c'est des enfants qui sont en souffrance
01:33:41 et on le voit
01:33:43 toutes les structures pour adolescents
01:33:45 le confirent
01:33:47 c'est effectivement le cas parce qu'on voit
01:33:49 que beaucoup de parents ont envie
01:33:51 du meilleur pour leurs enfants
01:33:53 et en fait on a envie de lâcher
01:33:55 et finalement des fois
01:33:57 cette sévérité parfois
01:33:59 qu'on peut avoir comme déclaration
01:34:01 "mais oui mais les autres on laisse faire"
01:34:03 sauf que ça amène un cadre qui sécurise l'enfant
01:34:05 bien sûr que tout n'est pas permis
01:34:07 mais dans ce cadre là
01:34:09 il y a quand même une valeur de référence dans lequel l'enfant
01:34:11 peut s'identifier et après trouver sa liberté
01:34:13 et je pense
01:34:15 que il y a autre chose
01:34:17 peut-être, c'est un petit peu novateur
01:34:19 mais je pense qu'au niveau scolaire
01:34:21 ou dans des groupes, il y a des vraies
01:34:23 formations dans la relation à l'autre
01:34:25 et ça c'est pas encore intégré mais
01:34:27 les parents une fois qu'ils sont
01:34:29 sortis de la maison
01:34:31 l'enfant il est tout seul à l'école ou dans des groupes
01:34:33 et parfois il en oublie ses valeurs
01:34:35 par expérience
01:34:37 et même s'ils y reviennent
01:34:39 je pense qu'il y a vraiment un vrai phénomène
01:34:41 de société où il est très
01:34:43 difficile, un harceleur peut devenir
01:34:45 quelqu'un d'harcelé le lendemain
01:34:47 ou dans une autre période
01:34:49 et c'est de plus en plus fréquent
01:34:51 - En tout cas les chiffres le montrent
01:34:53 et il y a une enquête qui a été faite
01:34:55 récemment par le ministère de l'éducation nationale
01:34:57 qui montre qu'il y a aussi un rajeunissement
01:34:59 des jeunes qui sont harcelés
01:35:01 - Et un rajeunissement
01:35:03 de la délinquance aussi
01:35:05 - Mais on a 5% des élèves de primaire
01:35:07 qui sont harcelés
01:35:09 avec 19% d'entre eux qui sont
01:35:11 à surveiller parce qu'il y a
01:35:13 des risques pour eux. Les chiffres
01:35:15 ensuite sont autour de
01:35:17 6% en collège et de 5% en lycée
01:35:19 donc ça reste quand même, si on
01:35:21 réfléchit en masse, ça fait quand même
01:35:23 quelques milliers voire millions d'élèves qui sont
01:35:25 quand même, et de plus en plus jeunes
01:35:27 encore une fois, je dirais
01:35:29 impliqués dans ces situations
01:35:31 et aller à l'école la peur au ventre
01:35:33 avec l'impression qu'on n'est pas
01:35:35 respecté, je pense que c'est extrêmement
01:35:37 inquiétant et ça ne permet pas
01:35:39 un apprentissage qui soit
01:35:41 correct donc on a besoin d'être là
01:35:43 et le devoir d'ingérence des adultes
01:35:45 dans ces cas là est absolument nécessaire
01:35:47 on ne peut pas laisser les enfants résoudre leurs problèmes entre eux
01:35:49 il faut vraiment que les adultes puissent à un moment se positionner
01:35:51 interdire et rappeler le cadre
01:35:53 - Quitte à changer d'école parfois, c'est nécessaire
01:35:55 - Bien sûr, bien sûr
01:35:57 Merci beaucoup Léa d'avoir
01:35:59 pris un petit peu de votre temps
01:36:01 pour témoigner. On est
01:36:03 en fin d'émission
01:36:05 Samuel Combles, donc je rappelle que vous êtes
01:36:07 directeur de ce numéro
01:36:09 3018, aide aux victimes
01:36:11 de violences numériques
01:36:13 j'ai presque envie
01:36:15 de dire que vous pouvez répondre
01:36:17 à toute violence
01:36:19 - On parle sur le 3018
01:36:21 de toutes les violences numériques
01:36:23 le cyber harcèlement, les escrocs créés en ligne
01:36:25 on peut aussi répondre à des parents qui auraient
01:36:27 des questions sur le numérique et leurs
01:36:29 enfants, on n'est pas obligé d'appeler quand on est victime
01:36:31 et puis depuis le 1er janvier 2024 on est aussi
01:36:33 en charge de pouvoir accompagner les victimes
01:36:35 de harcèlement scolaire, dans le cadre scolaire
01:36:37 on peut travailler avec les familles
01:36:39 et en lien avec le ministère de l'éducation nationale
01:36:41 pour parfois faire remonter des
01:36:43 situations quand on a l'impression que l'établissement
01:36:45 n'apporte pas les réponses suffisantes
01:36:47 ou est en bout de course de réponses
01:36:49 donc on est ouvert tous les jours de 9h à 23h
01:36:51 tous les jours de l'année
01:36:53 c'est gratuit, confidentiel et anonyme
01:36:55 - Bravo parce que
01:36:57 je pense que c'est un soutien
01:36:59 parce que c'est vrai que souvent ce qu'on entend c'est que les parents ne savent pas
01:37:01 très bien vers qui se tourner
01:37:03 au moins il y a ce numéro qui existe
01:37:05 le 30-18. Merci à tous
01:37:07 en tout cas d'avoir témoigné
01:37:09 on va laisser la place à Alexandre Delovane
01:37:11 évidemment et puis demain on reviendra sur un sujet
01:37:13 tout à fait différent
01:37:15 mais qui parle aussi du corps
01:37:17 on parlera de la jalousie
01:37:19 avec Ariane Calvo
01:37:21 et on verra à partir de quand la jalousie
01:37:23 est toxique pour le couple
01:37:25 et quand est-ce qu'elle peut être éventuellement aphrodisiaque
01:37:27 après tout
01:37:29 Retrouvez Sud Radio Parlons Vrai
01:37:31 à Lyon sur 105.8 FM
01:37:33 Sud Radio Parlons Vrai
01:37:35 Ça s'est passé sur Sud Radio
01:37:37 Delphine Wispizer
01:37:39 est-ce que vous êtes une Miss engagée et comme on le voit
01:37:41 sur les réseaux sociaux est-ce que vous êtes proche du Rassemblement National ?
01:37:43 J'adore Jordan Bardella
01:37:45 ça vous choque quand je dis ça ?
01:37:47 Il y a des Miss France qui prennent le parti pris
01:37:49 de ne jamais parler
01:37:51 de politique. Moi je
01:37:53 ne suis pas que Miss France
01:37:55 et au final je pense que ce que les gens
01:37:57 aiment le plus de moi c'est l'authenticité
01:37:59 la sincérité. Sud Radio
01:38:01 Parlons Vrai
01:38:03 [Musique]
01:38:05 entre 7h et 8h, pour tenter de remporter votre bon pour un séjour d'une valeur de 1200 euros,
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01:38:32 parlons vrai !