Avec Philippe Brenot
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00:00:0614h-16h, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:00:11Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:15Ces derniers temps, sans doute parce qu'on évoque beaucoup le nouveau programme d'éducation à l'affectif et à la sexualité,
00:00:21on parle des méfaits de la pornographie sur notre sexualité.
00:00:26Alors loin de moi l'idée de dire qu'elle n'influence absolument pas notre sexualité,
00:00:31mais il me semble important de cesser de la juger coupable de tous nos maux.
00:00:36Vous savez, c'est un peu comme si on accusait les films violents de toute la violence qui existe dans la société.
00:00:42Philippe Breneau est avec nous, c'est notre invité avec qui on va évoquer tout ça pendant ces deux heures.
00:00:48On va surtout peut-être d'abord évoquer la construction de la sexualité chez l'humain,
00:00:52et puis on verra l'importance qu'a la pornographie sur la sexualité des Français aujourd'hui.
00:00:58Alors bien sûr, il est évident qu'il faut lutter contre les sites qui ne respectent pas ces nouvelles lois qui vont dans le bon sens,
00:01:05puisqu'elles régulent les sites de manière à ce que les enfants n'aient plus accès à ces images.
00:01:10Donc ça, c'est très bien. Mais ça, c'est pas non plus notre sujet du jour.
00:01:13On va parler entre adultes et on essaye de comprendre en quoi visionner du porno peut changer notre vision de la sexualité.
00:01:20Je vous invite évidemment à témoigner au 0 826 300 300.
00:01:25Philippe Breneau, merci d'être avec nous. Bonjour.
00:01:28Bonjour Brigitte. Avec une voix un peu difficile parce qu'il faisait très froid à Paris hier et je l'avais complètement perdu.
00:01:36Ça peut aller. Avec un micro, ça va.
00:01:38Ça va très bien. Vous inquiétez pas. De toute façon, ce qui est important, c'est ce que vous allez nous dire.
00:01:43Alors, vous êtes psychiatre, anthropologue, sexologue. Vous avez surtout écrit beaucoup de livres sur la sexualité, sur les hommes, sur les femmes, sur l'amour aussi.
00:01:53Notamment, pourquoi c'est si compliqué, l'amour. Un très joli livre.
00:01:56Et puis, vous êtes l'auteur avec une dessinatrice de cette incroyable histoire du sexe en bande dessinée qui est un succès complètement fou aux éditions Arène.
00:02:08Récemment, vous avez écrit L'Oge de la masturbation. Enfin bref, vous êtes comme moi tombé tout petit dans le chaudron du sexe.
00:02:17Ça vous passionne, ça vous intéresse. Mais surtout, et je vous en remercie, je vous dois certains livres qui m'ont bien aidé aussi à comprendre comment la sexualité se construit chez l'être humain.
00:02:30Et ça, c'est déjà peut-être la première chose dont on doit parler avant d'aborder la question de la pornographie.
00:02:36Parce que c'est pas comme l'animal. L'animal, il a une sexualité pulsionnelle qui fonctionne en fonction de son instinct de reproduction.
00:02:46Et puis, c'est assez simple. Chez l'être humain, c'est quand même beaucoup plus complexe.
00:02:50Alors effectivement Brigitte, vous avez raison. Il faut partir de cette base pour les auditeurs et on va faire un condensé de cette structuration de la sexualité chez les humains.
00:03:04D'abord, il n'y a plus la dépendance qui est organisée. Par exemple, tous les animaux, les mammifères. Nous venons des mammifères et des grands primates.
00:03:13Elle est dirigée par des hormones. C'est-à-dire qu'à chaque fois, c'est un flux hormonal qui va, par exemple, montrer les phénomènes d'excitation chez une femelle, qui va provoquer l'érection du mâle.
00:03:26Et ça va amener un accouplement. Déjà, chez les grands singes, d'où nous venons ? Par exemple, nous étions proches des chimpanzés.
00:03:37Nous ne venons pas des chimpanzés, nous avons des parents communs. Déjà, il n'y a plus totalement cet instinct.
00:03:46C'est-à-dire que nous n'avons pas d'instinct sexuel. Notre sexualité, je le résume en deux mots, elle est comportementalement apprise.
00:03:55C'est-à-dire qu'on apprend nos comportements en fonction de notre expérience au fil de nos rencontres.
00:04:02Donc deux sexualités humaines. Aucune sexualité humaine n'est la même. Toutes sont différentes en fonction des rencontres de chacun.
00:04:10Voilà. Et évidemment, en fonction de notre famille dans laquelle on a baigné.
00:04:15Alors ça, c'est un autre aspect. On peut y venir. Mais elle est comportementalement apprise. C'est-à-dire qu'on va apprendre des comportements, on va apprendre des façons de faire ou de ne pas faire.
00:04:24Et elle est socialement construite. C'est-à-dire en fonction des images de la société.
00:04:30C'est vrai qu'en 1950 en France, où il n'y avait aucune image de la sexualité dans les médias ni ailleurs, on n'avait pas la même ouverture sur l'intimité.
00:04:42Et d'ailleurs, il y avait beaucoup de difficultés d'intimité qu'aujourd'hui où tous les médias parlent de sexualité.
00:04:50Donc il y a d'un côté cette sexualité qui n'est plus apprise mais qui est construite par notre expérience et par les images de la société.
00:04:59Et puis, on va la faire donc en fonction des modèles qui nous sont proposés.
00:05:05C'est-à-dire que... Tiens, je reprendrai simplement le terme de pornographie.
00:05:10Savez-vous, Brigitte, quel était le premier pornographe ?
00:05:15Je ne sais pas exactement de quoi vous parlez. J'aurais tendance à répondre Michel...
00:05:21Attendez, son nom m'échappe, zut !
00:05:24Michel Simon !
00:05:25Oui !
00:05:26Elle a été, oui !
00:05:27C'est l'un des plus grands collectionneurs de pornographie en tout cas.
00:05:29Oui, collectionneur de pornographie, mais je veux dire pornographe au niveau de l'étymologie.
00:05:33Porno graphène en grec, ça veut dire graphène qui peint ou qui dessine, pourner les sujets d'intimité.
00:05:43C'est au Vème siècle, j'ai oublié son nom, mais c'est un peintre qui est connu,
00:05:48qui va, le premier, dessiner de l'intimité, alors qu'aucun peintre ne dessine de l'intimité.
00:05:54Parce qu'au début de l'humanité, on invente la pudeur.
00:05:58Et cette ligne de pornographie, c'est-à-dire, va donner aujourd'hui ce qu'il y a,
00:06:04par aujourd'hui des films essentiellement, qui vont être en définitive les modèles,
00:06:10puisque nous avons besoin de modèles, puisque nous reproduisons quelque chose.
00:06:15Nous n'avons pas de programmation par un instinct.
00:06:19Donc les modèles, aujourd'hui le seul modèle, c'est pas le meilleur sûrement,
00:06:23mais il n'y en a pas d'autre, c'est le porno, et on va voir, on va en parler,
00:06:27de quelle façon il influe sur nos sexualités, sur la note, sur la vote.
00:06:34Ce qui est important à comprendre, c'est que la pornographie, entre son début,
00:06:38qui est arrivé en même temps que le début du cinéma, dès qu'il y a eu le cinéma,
00:06:43il y a eu des films pornos, même si au début, ils étaient diffusés dans les bordels.
00:06:48C'était filmé dans les bordels, oui, bien sûr.
00:06:52C'était assez secret.
00:06:55Mais la pornographie, depuis le début jusqu'à aujourd'hui, qu'est-ce qu'elle a fait ?
00:06:59Elle a de plus en plus montré des choses, parce qu'il fallait toujours montrer plus
00:07:04que ce que font les citoyens, en quelque sorte.
00:07:07Oui, c'est tout à fait vrai.
00:07:08Et c'est en ça qu'elle sert à la fois de modèle éducatif, si on peut dire,
00:07:14notamment dans les années 70, et puis aujourd'hui, évidemment,
00:07:19pour montrer des choses que ne font pas monsieur ou madame tout le monde,
00:07:22il faut aller dans les extrêmes, et c'est en ça que la pornographie
00:07:25devient de plus en plus critiquable pour certains.
00:07:29Et en même temps, moi, c'est un peu le sujet que j'avais envie d'aborder aujourd'hui,
00:07:34parce que je trouve qu'on lui donne un petit peu tous les mots,
00:07:39alors qu'en fait, il me semble que lorsque quelqu'un est à peu près à l'aise
00:07:45dans son identité sexuelle et dans sa sexualité,
00:07:49il va peut-être un peu, de temps en temps, avoir envie de faire quelque chose
00:07:52dans un film, mais c'est pas ça qui va dicter sa sexualité, en fait.
00:07:56C'est quand on est soi-même très perturbé ou très mal,
00:08:02qu'on va à ce moment-là peut-être prendre comme excuse
00:08:05ce qu'on a vu dans les films porno.
00:08:07Je pense notamment aux fameux gangbangs qui servent...
00:08:10Voilà, c'est-à-dire qu'il va y avoir des extrêmes, comme vous le dites,
00:08:13mais dans le fond, le porno nous montre ce qu'est l'intimité sexuelle.
00:08:18Il n'y a aucun autre film qui le montre,
00:08:20et à part aller dans des boîtes intimistes,
00:08:25franchement, personne n'a vu de scène, on ne voit pas,
00:08:29les humains ne s'accouplent pas devant d'autres.
00:08:32Donc, le porno permet à beaucoup d'avoir une image de cette intimité.
00:08:39Après, on va parler, par exemple, de la façon dont elle peut aller vers les extrêmes ou non,
00:08:43mais nous ne sommes pas les mêmes qu'en 1980, par exemple,
00:08:48où on commence à voir des films porno,
00:08:51et tout le monde est choqué.
00:08:54Regardez, il y a des gens qui étaient choqués par Emmanuel,
00:08:56un film en 1974.
00:08:58Qui n'était pas pornographique.
00:08:59Qui n'était pas pornographique, c'est un film érotique.
00:09:02Aujourd'hui, ça nous paraît très banal.
00:09:04C'est-à-dire que notre regard, notre construction sociale a totalement changé,
00:09:09et aujourd'hui, la majorité des gens adultes qui ont une sexualité
00:09:14ne sont pas gênés par le porno.
00:09:17La majorité des hommes et femmes.
00:09:19Par contre, ça peut tout à fait gêner certains, et c'est un problème.
00:09:24Par exemple, pour des femmes qui ont été forcées,
00:09:30il y a quand même énormément de femmes qui ont vécu des violences,
00:09:33parce que ce n'est pas rare du tout,
00:09:35c'est évident que ça va être très traumatisant.
00:09:38Ça peut être très traumatisant parce que ça va répéter, rappeler en tout cas.
00:09:44Par contre, pour beaucoup d'autres, il faut le dire aussi,
00:09:47c'est-à-dire que c'est pour ça que ça doit être utilisé et réfléchi,
00:09:53en en parlant également,
00:09:55mais pour beaucoup d'autres, c'est un intérêt de jouissance
00:09:59parce que ça donne de l'excitation.
00:10:01Et il y a beaucoup de couples, et nous le conseillons,
00:10:04même dans des couples que nous voyons en suivi de thérapie, de la sexologie,
00:10:10on va leur dire, tiens, est-ce que vous avez essayé quelquefois
00:10:13de trouver de l'excitation par du porno ?
00:10:16Alors, ils pourront réfléchir, on peut très bien trouver des scènes
00:10:19qui ne vont pas gêner qui que ce soit.
00:10:22Oui, parce qu'il y a aujourd'hui, il faut aussi le rappeler,
00:10:24il y a pornographie et pornographie.
00:10:26On a quand même beaucoup de pornographies très différentes,
00:10:29des pornographies plus soft que d'autres.
00:10:34D'un autre côté, il faut quelquefois chercher pour trouver des pornographies
00:10:38qui sont extrêmement agressives, parce que très souvent,
00:10:41il y a beaucoup de sites de première intention, je vais dire,
00:10:46dans lesquels ça donne des scènes un petit peu banalisées,
00:10:50c'est toujours la même chose, c'est-à-dire des préparations orales,
00:10:54des pénétrations, effectivement, et on peut le critiquer tout à fait,
00:11:01centrées autour de la taille du sexe masculin, de la pénétration.
00:11:06Oui, et alors, parce que c'est aussi des fantasmes qui sont recherchés,
00:11:11c'est aussi des éléments qui donnent de l'excitation.
00:11:14Donc, si vous voulez, on ne peut pas juger le porno en une phrase,
00:11:19c'est quelque chose de complexe qui existe.
00:11:22Il faut rappeler simplement qu'actuellement, c'est un tiers du volume
00:11:27du flux internet mondial, c'est-à-dire que c'est extrêmement utilisé.
00:11:34Donc, on va essayer de le rationaliser,
00:11:37de pouvoir en parler de façon raisonnable,
00:11:41mais il y a du bon, il y a du mauvais,
00:11:44il y a des gens qui devraient mieux qu'ils ne le regardent pas,
00:11:48et puis il y en a d'autres, si ça les intéresse, pourquoi pas.
00:11:51Et on en parle donc avec vous, bien sûr, sur Sud Radio 0826 300 300, à tout de suite.
00:11:5614h16, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:12:00L'influence de la pornographie sur notre sexualité,
00:12:04on en parle avec Philippe Breneau, anthropologue et sexologue.
00:12:09Bonjour Patrick, merci de prendre la parole.
00:12:12Bonjour Brigitte, bonjour Patrick.
00:12:16Je rejoins un moment ce que vous avez dit en introduction.
00:12:21Forcément, la pornographie a eu une influence sur moi,
00:12:25comme tous ceux qui ont pu en voir,
00:12:27c'est le principe même de la répétition d'images,
00:12:29c'est le principe même de la publicité.
00:12:31Si la publicité a de tels budgets,
00:12:33c'est qu'à force de voir des images et des situations,
00:12:36ça enrouillante vos désirs et vos façons d'agir.
00:12:41Donc oui, la répétition, à ceci près que la publicité a une vocation
00:12:46à avoir une application post-visionnage,
00:12:49vous allez avoir une démarche après à faire,
00:12:51alors que dans l'intention de la pornographie,
00:12:53je crois que c'est purement masturbatoire,
00:12:56et que la vocation de ceux qui font les films,
00:12:58c'est d'apporter du plaisir à ceux qui les regardent,
00:13:01et pas de se dire, est-ce qu'ils vont réutiliser ça
00:13:04dans leur vie de tous les jours,
00:13:06et où est-ce qu'on va leur apprendre quelque chose
00:13:08au travers de ce qu'on va leur montrer.
00:13:10Oui, en même temps, j'aime bien votre comparaison
00:13:12entre la pub et le porno,
00:13:14parce que quelque part, ça suscite toujours un désir.
00:13:18La pub suscite le désir d'acheter la voiture,
00:13:22ou la montre, ou je ne sais quoi,
00:13:24et la pornographie suscite le désir de faire l'amour,
00:13:29peut-être avec sa compagne, ou avec une autre.
00:13:31J'insiste plutôt sur le côté masturbatoire,
00:13:33pour être usé dans l'instant, on va dire,
00:13:36en disant, ça peut aider vous développer...
00:13:39Oui, mais il y a quand même des couples
00:13:41qui regardent du porno,
00:13:43et qui voient, par exemple, telle position sexuelle,
00:13:46et qui se disent, tiens, on va essayer ça,
00:13:49donc il y a aussi du mimétisme, du désir mimétique.
00:13:53Pour moi, c'est un jeu là-dessus,
00:13:55parce que j'ai eu une chance,
00:13:57c'est que j'ai découvert la pornographie
00:13:59à un âge où c'était possible,
00:14:01et en tout cas pas contraindiqué.
00:14:03J'étais en ce que j'ai vu mes premiers films
00:14:05très peu de temps avant mes premières relations sexuelles,
00:14:08donc je n'ai pas eu un effet de pouvoir traumatiser...
00:14:12Mais en règle générale,
00:14:14je pense que Philippe Bruneau,
00:14:16vous allez dire la même chose,
00:14:18les hommes vont commencer à regarder du porno
00:14:21quand ils sont un petit peu stimulés
00:14:24par la testostérone,
00:14:26et en général, ils regardent les premières images
00:14:29avant les premiers rapports.
00:14:31Et en ce sens, ce n'est pas si mal,
00:14:33parce que ça habitue quand même
00:14:35à voir un corps de femme nue,
00:14:37et ça prépare, si je puis dire,
00:14:39à la rencontre ensuite.
00:14:41Et par contre, là où c'est totalement différent,
00:14:44c'est qu'en effet, je pense que ça a influencé
00:14:48mon imagerie et mes fantasmes.
00:14:51Par contre, ça a peu interféré,
00:14:54ou assez peu joué finalement,
00:14:56dans ma relation avec les femmes,
00:14:58puisque je dirais, entre le fantasme pur
00:15:00et faire l'amour avec une personne,
00:15:02on a comme une altérité qui rentre en jeu,
00:15:04et qui fait que, quelque part,
00:15:06comme j'étais assez adulte ou âgé
00:15:08pour faire la différence
00:15:10entre ce qu'il y avait à l'écran
00:15:12et ce qu'il allait être mon expérience sexuelle
00:15:14avec une autre personne, une rencontre,
00:15:16c'est quelque chose qui va peut-être être un objet,
00:15:18tel que c'est présenté dans un film porno.
00:15:20Ça me fait plaisir, parce que c'est exactement
00:15:22ce que je disais tout à l'heure dans l'introduction,
00:15:24c'est-à-dire que quand on est à peu près
00:15:26normalement construit, la pornographie
00:15:28ne nous rend pas déviants.
00:15:30L'exemple que vous preniez sur les films violents,
00:15:32il y a beaucoup de gens qui regardent
00:15:34des films de guerre, et pourtant,
00:15:36il n'y a pas la queue aujourd'hui pour faire la guerre en Ukraine.
00:15:38Non, on ne peut pas dire, non.
00:15:40Mais ce que vous disiez, Patrick,
00:15:42ce que vous dites,
00:15:44vous insistiez sur le fait,
00:15:46mais surtout pour la masturbation.
00:15:48Oui, c'est vrai
00:15:50que quand on voit pas mal d'études,
00:15:52pour les hommes notamment,
00:15:54c'est en très grande majorité pour la masturbation,
00:15:56parce que
00:15:58d'abord, les hommes ont souvent
00:16:00beaucoup plus d'actes masturbatoires
00:16:02que de rapports sexuels,
00:16:04par exemple dans un couple.
00:16:06Très souvent, ils en ont plusieurs fois par semaine,
00:16:08et ils vont avoir deux ou trois rapports par semaine.
00:16:10Et que
00:16:12la majorité des hommes
00:16:14ont très peu de fantasmes
00:16:16pour les exciter, c'est-à-dire pour arriver à un niveau
00:16:18d'excitation qui permettent la masturbation,
00:16:20alors que le porno
00:16:22va donner très vite une possibilité
00:16:24d'une masturbation rapide,
00:16:26alors que la majorité des femmes
00:16:28vont utiliser des fantasmes
00:16:30et pas le porno, pour trouver
00:16:32de l'excitation en elle-même.
00:16:34Et en particulier
00:16:36la littérature ou l'audio ?
00:16:38Oui, absolument, plutôt l'audio.
00:16:40Mais vous savez que
00:16:42j'ai une amie l'autre jour qui m'a fait sourire
00:16:44parce que je trouvais que c'était assez brillant
00:16:46ce qu'elle disait. Elle disait finalement maintenant
00:16:48la pornographie remplace
00:16:50le bordel.
00:16:52Ah ben oui, d'une certaine façon.
00:16:54Je veux dire, les hommes
00:16:56qui manquent de rapports sexuels
00:16:58utilisent la masturbation
00:17:00et donc le porno,
00:17:02alors qu'avant ils allaient au bordel.
00:17:04Oui, bien sûr.
00:17:06Je n'y avais pas pensé comme ça,
00:17:08mais oui, c'est vrai.
00:17:10C'est pas stupide.
00:17:12Patrick, vous êtes toujours à l'antenne. Allez-y, je vous en prie.
00:17:14Non, mais c'était très intéressant
00:17:16ce que vous disiez.
00:17:18Donc,
00:17:20oui, c'est vrai que je pense aussi
00:17:22que
00:17:24moi, en tant qu'homme, je suis assez stimulé
00:17:26par ce qui est visuel.
00:17:28Là où les femmes,
00:17:30j'ai l'impression, peuvent être stimulées aussi par ce qui est visuel,
00:17:32c'est pas interdit, mais aussi d'autres capteurs
00:17:34qui peuvent déclencher des choses
00:17:36assez émotives
00:17:38et qui passent pas que par l'image.
00:17:40Oui, bien sûr.
00:17:42Je pense qu'il y a deux raisons. D'abord, parce que l'homme
00:17:44est très visuel,
00:17:46même dans sa sexualité avec sa partenaire,
00:17:48il est beaucoup plus visuel que la femme.
00:17:50Et puis ensuite,
00:17:52la femme a moins
00:17:54et moins dans sa pulsion immédiate,
00:17:56donc elle a besoin de faire fonctionner
00:17:58un petit peu son imaginaire et sa fantasmatique
00:18:00pour faire monter
00:18:02son désir. Et c'est pour ça d'ailleurs que
00:18:04exciter une femme par l'oreille
00:18:06avant un rapport,
00:18:08ça marche bien.
00:18:10C'est une bonne méthode.
00:18:12C'est une méthode, oui, qui fonctionne pas mal.
00:18:14Ça veut bien dire qu'on est très différents
00:18:16et le porno est utilisé très
00:18:18différemment par les hommes et les femmes.
00:18:20En très grande majorité, vous l'avez dit,
00:18:22au monde entier.
00:18:24Par exemple, au monde entier, il y a énormément
00:18:26de misère sexuelle en dehors
00:18:28de l'Occident et
00:18:30le porno est un moyen
00:18:32pour des hommes de trouver de l'excitation,
00:18:34d'arriver à un orgasme
00:18:36alors qu'ils n'ont pas de partenaire.
00:18:38C'est compliqué parce que c'est vraiment
00:18:40une grande part de l'humanité,
00:18:42c'est trois quarts de l'humanité, plus même.
00:18:44Absolument.
00:18:46Ne critiquez pas trop le porno,
00:18:48ça a des effets
00:18:50bénéfiques. Merci Patrick, en tout cas,
00:18:52de ce témoignage. Merci beaucoup.
00:18:54On se retrouve pour le Love Conseil.
00:18:56Comment aider un ami qui souffre ?
00:18:58Ce sera le Love Conseil du jour.
00:19:00Avec Philippe Breneau aujourd'hui,
00:19:02psychiatre et psychologue,
00:19:04nous parlons de l'influence de la pornographie
00:19:06sur notre sexualité. Vous souhaitez
00:19:08participer à l'émission ? Appelez-nous
00:19:10au 0826 300 300.
00:19:1214h-16h,
00:19:14Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:19:16Brigitte Lahaye,
00:19:18Sud Radio, le Love Conseil.
00:19:20Alors, comment aider
00:19:22un ami qui souffre ?
00:19:24On a le sens de l'amitié, Philippe Breneau,
00:19:26quand on a un ami qui souffre, on a envie de l'aider.
00:19:28C'est pas
00:19:30toujours simple.
00:19:32Non, absolument. Je vais vous proposer
00:19:34quelques attitudes qui sont justes.
00:19:36Tout d'abord, il faut savoir l'écouter sans l'interrompre.
00:19:38C'est déjà pas mal.
00:19:40Parce que souvent, on a envie
00:19:42de réagir trop vite.
00:19:44Parce qu'en se confiant à nous,
00:19:46déjà, ça va le soulager. Ensuite,
00:19:48il faut jamais sous-estimer sa douleur,
00:19:50même si
00:19:52ça nous paraît pas très grave.
00:19:54Pour lui, visiblement, c'est grave.
00:19:56Donc, on évite les phrases
00:19:58« une de perdue, dix de retrouvée ».
00:20:00C'est mieux.
00:20:02Et puis, si vous avez...
00:20:04Si vous vous sentez mal à l'aise,
00:20:06c'est pas grave.
00:20:08Simplement, faites preuve d'empathie
00:20:10et regardez-le
00:20:12en souriant. Essayez
00:20:14d'être un peu plus synchrone avec ses émotions,
00:20:16sa tristesse, sa colère. Triste,
00:20:18évidemment, on essaye de le consoler.
00:20:20S'il est fâché, il ne faut pas essayer de le calmer,
00:20:22mais il faut juste
00:20:24essayer d'exprimer sa colère.
00:20:26Déjà, quand elle est sortie, ça va mieux.
00:20:28Troisième point important,
00:20:30« Pas les conseils, moi, à ta place,
00:20:32je ferais... »
00:20:34Ou le pire, c'est « Je te l'avais bien dit ».
00:20:36Vous savez, cette phrase
00:20:38terrible. Et puis,
00:20:40soyez vigilants,
00:20:42surtout s'il vous paraît un peu déprimé.
00:20:44Et puis,
00:20:46en revanche, et ça, c'est vraiment important,
00:20:48si la personne sans cesse
00:20:50vous abreuve du même discours
00:20:52plusieurs fois, etc.
00:20:54À ce moment-là,
00:20:56il faut lui conseiller d'aller voir quelqu'un
00:20:58dont c'est le métier, parce que
00:21:00être...
00:21:02accepter qu'un ami se confie à nous,
00:21:04c'est bien, mais quand c'est
00:21:06répétitif, à ce moment-là, ça sert à rien.
00:21:08On ne peut pas être le réceptacle
00:21:10de tous les gens qui souffrent,
00:21:12surtout si c'est des amis,
00:21:14parce qu'on risque de ne plus être sur le même plan.
00:21:16Mais quand vous disiez,
00:21:18Brigitte,
00:21:20comment aider
00:21:22un proche qui souffre ?
00:21:24C'est s'il parle.
00:21:26Mais le nombre de
00:21:28gens qui souffrent et qui ne parlent pas,
00:21:30et comment
00:21:32les inciter à
00:21:34en parler, et quelquefois,
00:21:36ça peut amorcer, effectivement, parce que
00:21:38le fait de renvoyer, tu peux aller voir un
00:21:40psychothérapeute, c'était
00:21:42à la fois une facilité, mais je crois
00:21:44qu'on commence à se confier à des
00:21:46proches, on peut continuer s'il y a
00:21:48besoin avec un professionnel,
00:21:50mais la grande difficulté, c'est qu'il y a
00:21:52beaucoup de gens qui souffrent et qui ne parlent pas.
00:21:54Ou alors, l'autre écueil, c'est ce que vous dites,
00:21:56il va y avoir
00:21:58une espèce d'accroche permanente,
00:22:00et là, il ne faut pas non plus.
00:22:02Et ce qu'il faut surtout bien savoir,
00:22:04c'est que souvent, quand un ami souffre
00:22:06et qu'il se met à nous parler,
00:22:08on a un peu l'impression qu'il tourne en boucle,
00:22:10et qu'il n'écoute pas réellement
00:22:12le peu de choses qu'on peut éventuellement lui dire.
00:22:14Mais c'est normal,
00:22:16ça fait partie du fonctionnement
00:22:18humain, des personnes qui n'ont pas
00:22:20réellement encore fait de thérapie,
00:22:22ils ont tendance en effet
00:22:24à avoir un petit vélo dans la tête
00:22:26et qu'ils souffrent, ils pédalent,
00:22:28mais c'est vrai que ça n'aboutit
00:22:30pas à grand chose.
00:22:32D'ailleurs, moi j'ai le souvenir, quand je faisais du vélo,
00:22:34d'avoir souffert beaucoup.
00:22:36Au niveau des cuisses, des testicules,
00:22:38ou ça.
00:22:40Effectivement, il peut y avoir un testicule coincé
00:22:42dans la selle.
00:22:46Allez, on continue, on revient sur le sujet du jour,
00:22:48la pornographie avec Isabelle.
00:22:50Bonjour Isabelle.
00:22:52Bonjour Brigitte, bonjour Philippe.
00:22:54Alors Philippe,
00:22:56je suis assez d'accord
00:22:58avec ce que vous avez dit au début,
00:23:00sauf pour la valeur
00:23:02d'exemple, pour la reproduction
00:23:04des images.
00:23:06Je vais revenir sur les sept
00:23:08décennies que je viens de vivre.
00:23:10Alors effectivement, dans les années
00:23:1270, on
00:23:14s'éveillait à la sexualité,
00:23:16c'était les années
00:23:18libérations
00:23:20sexuelles, peace and love,
00:23:22c'était super. Alors on allait
00:23:24de l'un à l'autre, en ce qui me concerne,
00:23:26on éveillait notre sexualité,
00:23:28il n'y avait pas de porno,
00:23:30on n'avait que nous.
00:23:32Et puis alors après,
00:23:34il y a eu le porno,
00:23:36les sites de rencontres,
00:23:38etc.
00:23:40J'ai traversé tout ça,
00:23:42effectivement, quand je suis toute seule,
00:23:44regarder un film,
00:23:46ça va plus vite, c'est sympa.
00:23:48Maintenant, quand je suis deux,
00:23:50c'est autre chose.
00:23:52L'image
00:23:54que j'ai vécue
00:23:56avec un compagnon,
00:23:58alors lui, il était très
00:24:00addict des films,
00:24:02il avait tous les sites sur son ordinateur
00:24:04et tout, et il voulait
00:24:06regarder les films
00:24:08pendant l'acte, reproduire.
00:24:10Alors moi,
00:24:12je lui disais, tu sais, les gens,
00:24:14là, c'est des acteurs,
00:24:16ils sont payés, la plupart du temps.
00:24:18Ça lui passait au-dessus.
00:24:20Il dit, alors on va regarder des sites
00:24:22de...
00:24:24comment on appelle ça ?
00:24:26Comment on appelle ça ?
00:24:28Les gens qui se filment
00:24:30là...
00:24:32Amateurs.
00:24:34J'ai dit, oui,
00:24:36mais d'accord, tu es bien gentille.
00:24:38Les amateurs, déjà, se filmer,
00:24:40tout ça, c'est un peu...
00:24:42C'est des amateurs éclairés, oui.
00:24:44Ah oui, déjà.
00:24:46Je veux bien, mais ils sont mignons.
00:24:48Et puis, ce qui m'a fait...
00:24:50Bon, enfin, regardez ça.
00:24:52Bon, je...
00:24:54Disons que j'accédais à ces...
00:24:56Mais ça me...
00:24:58En tout cas, ça vous dérangeait pas.
00:25:00C'est celui qui en parle le plus.
00:25:02Ah oui, ça me dérangeait pas.
00:25:04Enfin, moyen, quoi.
00:25:06La pub sur les frics.
00:25:08Celui qui en parle le plus, etc.
00:25:10Et puis, voilà.
00:25:12Et puis, alors...
00:25:14Jusqu'au jour où,
00:25:16je sais pas, il m'a fait regarder un truc
00:25:18où il y était une douzaine de personnes.
00:25:20Vous savez, c'est super parce que
00:25:22ils doivent trier des acteurs.
00:25:24Ils étaient tous ni trop gros, ni trop...
00:25:26Enfin, ils étaient tous beaux, quoi, en gros.
00:25:28Ils étaient bien.
00:25:30Le casting, il était bon.
00:25:32Oui, c'était incroyable.
00:25:34Jusqu'à un moment,
00:25:36il y avait une jeune femme qui avait une ceinture,
00:25:38vous savez, et puis qui avait un...
00:25:40Un gode.
00:25:42Et puis qui sodomisait un grand noir.
00:25:44Alors, là, j'ai pété un câble.
00:25:46Je vous en parle pas.
00:25:48Et puis, je lui ai dit, mais qu'est-ce que tu trouves à ça ?
00:25:50Il me dit, c'est esthétique.
00:25:52Ah, d'accord. Bon, celui-là, au revoir.
00:25:54C'est fini.
00:25:56Ça a été terminé, franchement.
00:25:58C'est marrant parce que, vous voyez ce qui est intéressant dans votre témoignage,
00:26:00c'est qu'à un moment donné,
00:26:02il y a une image qui peut-être vous a un peu choqué.
00:26:04Et là, ça suffit, quoi.
00:26:06Et c'est ça qu'il faut aussi
00:26:08quand même entendre.
00:26:10C'est qu'on a tous nos limites
00:26:12avec la pornographie.
00:26:14Et ce qui est peut-être excitant pour quelqu'un
00:26:16va être choquant pour l'autre.
00:26:18Et c'est quand même important de bien communiquer
00:26:20quand on est en couple, justement,
00:26:22pour ne pas montrer des images à son partenaire
00:26:24ou sa partenaire.
00:26:26Et également, quand vous disiez,
00:26:28vous vous rendiez compte qu'il avait une addiction.
00:26:30Le problème du porno va être
00:26:32dans tout ce qui donne une récompense
00:26:34chez l'humain.
00:26:36Et la récompense, par exemple, c'est la décharge orgasmique.
00:26:38Eh bien, c'est vrai que
00:26:40chez les hommes,
00:26:42où on peut se masturber plusieurs fois
00:26:44dans la journée, de façon très courte,
00:26:46il va y avoir
00:26:48une addiction possible
00:26:50qui devient très compliquée.
00:26:52Parce qu'à ce moment-là, on est lié
00:26:54à ces images.
00:26:56Et à chaque fois, comme dans une drogue,
00:26:58c'est-à-dire qu'on a besoin
00:27:00d'un petit peu plus. C'est ce qu'on appelle la suétude.
00:27:02Un petit coup de porno
00:27:04ne me suffit pas. Il m'en faut deux.
00:27:06Il m'en faut trois. Je vais y passer
00:27:08toute la nuit. Et c'est vrai
00:27:10que là, ça devient très compliqué.
00:27:12Je ne crois pas que
00:27:14les addictions soient
00:27:16les plus fréquentes. Nous en soignons.
00:27:18Nous en accompagnons.
00:27:20C'est pas extrêmement fréquent
00:27:22qu'il y ait une vraie addiction
00:27:24à la masturbation, par exemple,
00:27:26devant le porno. Ça existe.
00:27:28Mais vraiment, addiction, c'est qu'ils
00:27:30ne peuvent pas s'en passer.
00:27:32C'est le seul moyen de jouir de la chose.
00:27:34Et qu'il y a souffrance.
00:27:36Et qu'il y ait une souffrance, parce qu'ils ne peuvent pas s'en passer.
00:27:38Mais franchement...
00:27:40C'est important, ce terme de souffrance.
00:27:42Parce que s'il y a des hommes qui nous écoutent
00:27:44et qui masturbent beaucoup, qui regardent beaucoup de porno,
00:27:46s'ils n'en souffrent pas,
00:27:48on n'est pas dans un problème d'addiction.
00:27:50C'est la définition de...
00:27:52Oui, tout à fait. Alors c'est eux qui en souffrent ou non.
00:27:54Mais ça peut être le partenaire.
00:27:56Parce que c'est vrai que cette addiction
00:27:58va être plus ou moins acceptée.
00:28:00Et souvent, pas bien acceptée.
00:28:02Aujourd'hui, c'est mieux compris.
00:28:04C'est pas que ce soit accepté.
00:28:06Parce que, même jusqu'à il y a une dizaine d'années,
00:28:08moi je voyais souvent
00:28:10qu'il y a une femme qui téléphonait
00:28:12en disant, il y a une urgence.
00:28:14Et l'urgence, c'est mon mari
00:28:16me trompe avec...
00:28:18Il s'était vécu comme une tromperie
00:28:20avec une image, mais
00:28:22c'était pas compris.
00:28:24Maintenant, on a quand même beaucoup parlé du porno.
00:28:26La plupart des gens savent
00:28:28que c'est pas des vraies personnes.
00:28:30C'est des images spéculaires.
00:28:32Et c'est vécu très différemment.
00:28:34Mais par contre, le lien,
00:28:36lorsqu'on est avec un patient,
00:28:38un parent, pardon,
00:28:40un conjoint, qui va être
00:28:42avec une addiction,
00:28:44c'est quelque chose de très difficile.
00:28:46Et ça va souvent modifier
00:28:48la sexualité du couple, voire l'arrêter.
00:28:50Parce que très souvent,
00:28:52c'est inacceptable pour le partenaire.
00:28:54Ce n'est pas un truc facile.
00:28:56Donc, il y a des extrêmes,
00:28:58il y a des...
00:29:00C'est pas de la...
00:29:02Oui, c'est des pathologies.
00:29:04Mais il y a aussi, on le disait tout à l'heure,
00:29:06il y a une marge éducative relative.
00:29:08Si le porno,
00:29:10et le porno doit toujours être,
00:29:12et notamment, on en parlera peut-être
00:29:14avec quelqu'un d'autre un peu plus loin
00:29:16dans l'émission,
00:29:18les adolescents, c'est important
00:29:20qu'il y ait des paroles sur ces images.
00:29:22Parce que si on est livré à soi-même
00:29:24alors qu'on ne connaît rien de la sexualité,
00:29:26je me souviens avoir vu
00:29:28les cas les plus extraordinaires,
00:29:30c'est pas parmi mes patients,
00:29:32ça a été dans des émissions de télé
00:29:34où ils avaient trouvé des cas cliniques
00:29:36que l'on ne verrait pas.
00:29:38Oui, mais là, on est toujours dans le spectaculaire.
00:29:40Je me souviens avoir vu un gamin
00:29:42qui était addict au porno
00:29:44alors qu'il n'avait jamais eu
00:29:46même de relations intimes, même amoureuses.
00:29:48C'est quelque chose de
00:29:50très hallucinant
00:29:52qui existe parfois
00:29:54et c'est vrai qu'en cela, ce n'est pas une bonne chose.
00:29:56Mais c'est très difficile
00:29:58de le généraliser.
00:30:00Isabelle, vous voulez ajouter quelque chose, peut-être ?
00:30:02Oui, non, en fait, je vais terminer en disant
00:30:04que ce que je vous disais au début,
00:30:06dans les années 70, et que je disais que c'était délicieux
00:30:08de laisser monter
00:30:10le désir, tout ça,
00:30:12écoutez-moi maintenant, au bout de tout ce temps,
00:30:14je trouve délicieux
00:30:16de revenir à mes premiers amours
00:30:18et de laisser monter ces envies
00:30:20quand je fais des rencontres
00:30:22et vous voyez, pas besoin de fil
00:30:24et d'avoir juste nos corps
00:30:26et notre envie, voilà.
00:30:28Voilà.
00:30:30C'est la sagesse, Isabelle.
00:30:32C'est bien, c'est bien.
00:30:34On revient toujours à la source,
00:30:36c'est bien connu. Allez, on fait une petite pause,
00:30:38on se retrouve dans un instant avec vous, bien sûr,
00:30:40sur Sud Radio.
00:30:42Vous voulez parler à Brigitte Lahaie ?
00:30:440826-300-300
00:30:48CAM4.fr, le plus grand site
00:30:50de webcam live réservé aux adultes.
00:30:5414h-16h, Brigitte Lahaie,
00:30:56Sud Radio.
00:30:58Philippe Breneau est avec nous et nous évoquons
00:31:00l'influence de la pornographie
00:31:02sur notre sexualité et on vous invite,
00:31:04évidemment, à nous raconter quelle influence
00:31:06elle a eue et c'est avec
00:31:08Elisa que l'on continue. Bonjour, Elisa.
00:31:10Bonjour.
00:31:12Bonjour.
00:31:14Donc, vous, ça a eu plutôt une mauvaise influence,
00:31:16je crois, c'est bien ça ?
00:31:18Non, pas forcément.
00:31:20Désolée.
00:31:22J'ai grandi avec,
00:31:24puisque c'est sûr que j'ai connu
00:31:26l'arrivée des téléphones portables, d'Internet.
00:31:28Oui, oui.
00:31:30C'est vrai que quand j'étais très jeune, c'était le début du porno
00:31:32et je me rappelle que
00:31:34c'est vrai que les jeunes, surtout les garçons
00:31:36au collège,
00:31:38c'était tout nouveau, donc c'est vrai que
00:31:40ça a eu une influence un petit peu spéciale.
00:31:42C'est-à-dire, vous aviez quel âge
00:31:44quand vous avez commencé à voir
00:31:46du porno au collège ?
00:31:48Moi, j'en regardais pas, mais j'étais en 6ème,
00:31:50je vais avoir 11 ans, et les garçons
00:31:52en regardaient.
00:31:54Après,
00:31:56c'est vrai que
00:31:58ça les rendait...
00:32:00C'est un peu la mode, quoi,
00:32:02vraiment, c'était le début.
00:32:04C'est pour ça qu'il faut vraiment insister pour que l'éducation
00:32:06à l'affectif et à la sexualité soit
00:32:08faite, parce que
00:32:10ça permet
00:32:12de préparer
00:32:14et d'éviter, justement, ce que peut être
00:32:16le traumatisme, parce que, bon, heureusement
00:32:18que vous n'en avez pas vu, mais voir du porno
00:32:20à 11 ans quand on est une jeune fille, c'est pas
00:32:22forcément bénéfique.
00:32:24Les garçons regardaient entre eux,
00:32:26c'était quand ils séchaient les coups,
00:32:28ou... Bon, voilà, moi,
00:32:30j'étais à Paris, dans un essai
00:32:32de quartier, et
00:32:34c'est vrai que, bon, les garçons, entre eux,
00:32:36ils ont consommé pas mal,
00:32:38donc ça leur donnait des idées un petit peu
00:32:40de la vie de couple et du
00:32:42sexe en général, qui était un peu curieuse,
00:32:44mais je pense que les mentalités ont quand même
00:32:46évolué, il y a beaucoup plus de prévention,
00:32:48maintenant les parents sont préparés,
00:32:50et je pense que ça a quand même changé, maintenant,
00:32:52c'est plus comme avant, je pense.
00:32:54Quand vous dites maintenant et avant,
00:32:56on n'a pas compris, c'était quelles années, par exemple ?
00:32:58Mais après, moi, j'ai pas d'enfant
00:33:00de 11 ans, donc je sais pas trop
00:33:02quelle est l'approche, maintenant, des collégiens et tout.
00:33:04Quand vous aviez 13 ans,
00:33:0614 ans, là, vous disiez, c'était en
00:33:08quelle année ? En 2000 ?
00:33:10En 2000...
00:33:12Ouais, ça faisait l'année 2000.
00:33:14Oui, c'est vrai que c'était le début
00:33:16des moyens nouveaux de
00:33:18communication, ça c'est vrai, mais ce que vous
00:33:20racontez aussi est intéressant,
00:33:22ça montre que le
00:33:24porno
00:33:26remplit à peu près
00:33:28la fonction
00:33:30des bordels, autrefois, à deux ou trois
00:33:32générations, c'est-à-dire que c'est
00:33:34une sorte d'initiation.
00:33:36Il y a ceux qui ont connu
00:33:38ou non le sexe,
00:33:40quand nous avons nos arrières-grands-pères,
00:33:42par exemple, qui allaient
00:33:44au porno,
00:33:46qui allaient au bordel,
00:33:48lors des permissions du service
00:33:50militaire,
00:33:52et c'était un truc où, en définitive,
00:33:54on disait, mais j'ai pu
00:33:56avoir une sexualité,
00:33:58et là, c'est un petit peu pareil, c'est-à-dire que
00:34:00c'est une sorte de...
00:34:02C'est pas une initiation,
00:34:04mais ça sert
00:34:06un petit peu de rite de passage.
00:34:08Il y a...
00:34:10Je suis parmi ceux qui ont déjà vu du sexe.
00:34:12Voilà, il y a
00:34:14quelque chose comme ça.
00:34:16Et la nouveauté aussi, quand on regarde
00:34:18beaucoup d'études qui sont faites,
00:34:20c'est que maintenant,
00:34:22une part des filles
00:34:24sont conviées, c'est pas que les mecs entre eux,
00:34:26il y a des groupes mixtes,
00:34:28et ça, c'est une grande évolution, je crois.
00:34:30Depuis 20 ans, le nombre de femmes
00:34:32qui regardent, ou le nombre de jeunes filles
00:34:34qui regardent, augmente régulièrement.
00:34:36Mais je crois que c'est plus
00:34:38en solitaire, les filles, où on découvre...
00:34:40Moi, à mon époque, on a découvert
00:34:42plus tard, et après,
00:34:44c'est sûr que peut-être qu'aujourd'hui,
00:34:46maintenant, je pense que
00:34:48la parole est beaucoup plus libérée,
00:34:50on voit que les pourcentages
00:34:52sont complètement différents
00:34:54au niveau de tout.
00:34:56Mais vous, est-ce que...
00:34:58En quoi,
00:35:00justement, d'avoir vu du porno,
00:35:02ça a fait évoluer, en bien ou en mal,
00:35:04votre sexualité ?
00:35:06Moi, j'ai toujours été consommatrice,
00:35:08après, autour de moi, tous les gens que je connais
00:35:10sont consommateurs de porno.
00:35:12J'ai jamais connu
00:35:14que ce soit fille ou garçon,
00:35:16quelqu'un qui ne consommait pas de porno.
00:35:20Après, il y en a certains qui sont plus consommateurs
00:35:22que d'autres, peut-être, qui en parlent plus.
00:35:24C'est souvent ceux qui ont une activité
00:35:26sexuelle, qui ont du mal
00:35:28à se mettre en couple, qui...
00:35:30C'est drôle, quand vous dites
00:35:32consommateur, là, vous l'utilisez,
00:35:34c'est vraiment comme si on disait consommateur
00:35:36de cheat ou de drogue.
00:35:38C'est vrai, c'est comme une drogue.
00:35:40Mais quand vous dites consommateur,
00:35:42ça veut dire quoi ?
00:35:44Au moins une fois par semaine ? Plus ?
00:35:46Je pense
00:35:48que ça dépend de la situation.
00:35:50Par exemple,
00:35:52un homme seul,
00:35:54par exemple, je connais
00:35:56quelqu'un qui n'a jamais eu de copine,
00:35:58on ne l'a jamais vu en couple,
00:36:00et comme il vit seul,
00:36:02il peut consommer, je pense, tout le temps,
00:36:04tous les soirs. Quelqu'un qui a une vie de famille,
00:36:06avec des enfants,
00:36:08qui a de la famille chez lui,
00:36:10il ne peut pas consommer comme quelqu'un
00:36:12qui vit seul, en autarphie totale.
00:36:14C'est du mal à avoir une vie sociale.
00:36:16C'est limité par les proches,
00:36:18par la famille.
00:36:20Le célibataire, il fait ce qu'il veut.
00:36:22Voilà, je pense que si.
00:36:24Oui, c'est
00:36:26quelque chose d'intime, je pense.
00:36:28Quand on a une vie assez prenante,
00:36:30là par exemple,
00:36:32j'ai un petit bébé,
00:36:34maintenant j'ai une vie de couple,
00:36:36j'ai un compagnon, je consomme presque plus de porno.
00:36:38Alors que
00:36:40avant, j'étais seule,
00:36:42et je regardais régulièrement,
00:36:44et mon compagnon actuel,
00:36:46également, il était seul,
00:36:48il en consommait aussi.
00:36:50C'est intéressant, parce que
00:36:52vous devez avoir à peu près 35 ans, j'imagine,
00:36:54dans ce que vous dites, Elisa.
00:36:56C'est un discours
00:36:58qu'on n'aurait pas pu entendre au début des années 2000
00:37:00de la part d'une femme.
00:37:02Donc on voit bien que les femmes
00:37:04se libèrent beaucoup.
00:37:06À tous les niveaux, oui.
00:37:08Alors après, est-ce que c'est grâce au porno
00:37:10ou est-ce que c'est parce que les femmes se libèrent
00:37:12qu'elles regardent du porno ? Moi j'ai pas d'avis non plus là-dessus.
00:37:14Parce que la société a changé,
00:37:16et vous dites bien...
00:37:18Oui, c'est vrai.
00:37:20Mais vous dites bien aussi
00:37:22que vous en consommiez, mais en définitive,
00:37:24on n'a pas l'impression
00:37:26que vous n'avez jamais été gênée.
00:37:28Vous l'avez peut-être été au début ?
00:37:30Quand j'étais jeune, oui, c'était quelque chose,
00:37:32on en parlait. Enfin, moi, j'en parlais pas.
00:37:34Mais
00:37:36c'est vrai que maintenant, il y en a tellement partout
00:37:38que maintenant,
00:37:40tout le monde en parle,
00:37:42la parole est beaucoup plus libérée.
00:37:44Je trouve qu'autour de moi,
00:37:46les gens de ma génération,
00:37:48la parole est beaucoup plus libérée.
00:37:52Oui, dans votre génération,
00:37:54c'est une génération pour qui
00:37:56le porno a fait partie
00:37:58du quotidien.
00:38:00Du coup, on n'a aucune gêne.
00:38:02De son éducation sexuelle.
00:38:04On parle de nos expériences, de ce qu'on fait,
00:38:06entre copines.
00:38:08Alors c'est plutôt entre copines
00:38:10et peut-être pas entre
00:38:12groupes de...
00:38:14C'est entre amis
00:38:16que vous parlez.
00:38:18On sait que les femmes parlent beaucoup de sexe entre elles.
00:38:20Plus qu'entre nous qu'avec
00:38:22des garçons, ça c'est sûr.
00:38:24Et très peu les garçons entre eux.
00:38:26Les garçons entre eux, ils parlent de leurs exploits,
00:38:28du nombre de filles
00:38:30qu'ils ont pu séduire.
00:38:32C'est pas tout à fait le même discours.
00:38:34Mais entre filles, oui, ça parle.
00:38:36Ça parle assez facilement de sexualité.
00:38:38C'est très intéressant ce que vous dites.
00:38:40C'est vrai qu'on échange beaucoup entre filles.
00:38:44De nos expériences.
00:38:46Et comme ça aussi, on se sent moins
00:38:48seul de savoir que d'autres personnes
00:38:50ont vécu
00:38:52les mêmes choses, les mêmes
00:38:54offrandes.
00:38:56Et vous avez eu une éducation à la sexualité
00:38:58au lycée, à l'école ?
00:39:00Aucune.
00:39:02Un petit peu à l'école, mais en famille pas du tout.
00:39:04En famille, non.
00:39:06Par rapport aux maladies,
00:39:08on a eu
00:39:10quelqu'un qui était venu
00:39:12montrer comment mettre un préservatif
00:39:14sur une banane.
00:39:16Il y a eu
00:39:18de la prévention, mais c'était
00:39:20comme pour le tabac.
00:39:22C'est contre
00:39:24les dangers de la sexualité.
00:39:26Et par contre,
00:39:28lorsque vous dites qu'on a eu
00:39:30quelques cours, c'était
00:39:32une seule fois ou plusieurs fois ?
00:39:34Une seule fois, oui.
00:39:36Une seule fois dans toute la scolarité.
00:39:38Oui, c'est là où on voit qu'il y a
00:39:40des progrès à faire aussi.
00:39:42Il n'y a pas d'éducation à la sexualité.
00:39:44C'est dommage, parce que
00:39:46dans certaines familles, c'est tabou.
00:39:48Et du coup,
00:39:50surtout les filles sont très préservées
00:39:52dans le cercle familial, plus que les garçons.
00:39:54Et du coup, parfois, moi je sais
00:39:56que quand j'étais jeune, je suis partie très jeune de chez moi,
00:39:58et c'est vrai que
00:40:00quand une fille, seule, part de chez elle,
00:40:02elle se casse la gueule, parce que c'est vrai qu'elle ne connaît rien
00:40:04à la sexualité, à la vie de couple,
00:40:06aux dangers
00:40:08que ça peut emmener.
00:40:10Votre première fois, ça reste un bon ou un mauvais souvenir ?
00:40:12Un mauvais souvenir.
00:40:14Oui, c'est ça, oui.
00:40:16Comme beaucoup de
00:40:18jeunes filles, justement, parce que pas préparées
00:40:20et donc, on se jette
00:40:22un peu dans la gueule du loup, si je puis dire.
00:40:24Est-ce que vous pouvez pas dire
00:40:26que le porno, d'une certaine façon,
00:40:28vous a
00:40:30peut-être plus aidé que la seule
00:40:32séance d'éducation sexuelle ?
00:40:34Il y a quelque chose de l'éducation
00:40:36à la sexualité qui va se faire ?
00:40:38Ah oui, c'est sûr, ça nous apprend pas mal
00:40:40de choses. Et à travers les interactions
00:40:42que vous avez par rapport
00:40:44à ça, avec vos amis,
00:40:46avec vos partenaires, lorsque vous en parlez,
00:40:48c'est ça ? Oui, oui, oui.
00:40:50Parce qu'on peut très bien regarder quelque chose
00:40:52qui déplaît, mais ça permet d'en parler
00:40:54en disant, ça c'est un peu exagéré,
00:40:56ça ça me plaît pas,
00:40:58ça ça me plaît.
00:41:00C'est sûr qu'il y a des choses
00:41:02qu'on apprend,
00:41:04il y a des choses qu'on apprend avec le porno,
00:41:06on voit ce qu'on aime,
00:41:08ce qu'on n'aime pas,
00:41:10après on peut essayer des choses aussi qu'on a vues,
00:41:12mais qui vont peut-être pas forcément
00:41:14nous plaire après. Bien sûr.
00:41:16Oui, c'est une école,
00:41:18parce que,
00:41:20c'est une école parce qu'il n'y en a pas d'autres,
00:41:22c'est ça le problème.
00:41:24Il n'y a vraiment pas d'école,
00:41:26il n'y a pas d'éducation vraie à la sexualité.
00:41:28Oui, et puis on ne sait jamais trop sur quoi on va tomber,
00:41:30sur quoi vont tomber
00:41:32les ados, c'est toujours pareil.
00:41:34Comme je le disais tout à l'heure,
00:41:36il y a pornographie et pornographie, il y a des images qui sont
00:41:38très, j'allais dire, éducatives,
00:41:40il y en a d'autres qui sont très excitantes,
00:41:42il y en a qui sont peut-être choquantes,
00:41:44encore une fois, il y a de tout.
00:41:46Et en fait, la difficulté,
00:41:48c'est la période adolescente.
00:41:50C'est une période où on est
00:41:52en mutation, où on ne sait pas
00:41:54tellement quelle est notre identité,
00:41:56quelquefois l'orientation.
00:41:58Donc on est dans des...
00:42:00Il n'y a pas les repères qu'il faut,
00:42:02c'est là qu'il y a besoin de paroles.
00:42:04C'est la nécessité d'une éducation
00:42:06sérieuse à l'école.
00:42:08Mais on avance,
00:42:10le projet
00:42:12qui a été lancé par
00:42:14le gouvernement est plutôt bien.
00:42:16Si ça se fait.
00:42:18Si ça se fait, oui.
00:42:20Au moins, le projet...
00:42:22Le projet précédent,
00:42:24je crois que c'était Ségolène Royale, c'était il y a 20 ans,
00:42:26n'a jamais été...
00:42:28Ça instaure une séance
00:42:30au moins tous les ans,
00:42:32depuis la maternelle jusqu'en terminale.
00:42:34Ça ne s'est jamais fait.
00:42:36Non, c'est vrai. Mais il faut trouver,
00:42:38comme on le disait récemment encore,
00:42:40il faut encore trouver des personnes capables
00:42:42de donner ces informations.
00:42:44Il y en a peu, ou alors il y a des personnes militantes.
00:42:46Il faut vous dévouer.
00:42:48Il y a des personnes militantes,
00:42:50soit en plus, soit en moins.
00:42:52Oui, oui.
00:42:54Chaque arriva de sa subjectivité.
00:42:56Merci beaucoup Elisa.
00:42:58Je vous propose une petite devinette
00:43:00avant les infos.
00:43:02Quelle est la différence entre jeunesse
00:43:04et vieillesse ?
00:43:06Est-ce que la pornographie a une influence
00:43:08sur votre sexualité ?
00:43:10Philippe Renaud est notre invité aujourd'hui.
00:43:12Il répond à vos questions.
00:43:14Venez participer à l'émission et appelez-nous.
00:43:160 826 300 300
00:43:1814h-16h.
00:43:20Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:43:2214h-16h.
00:43:24Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:43:26Philippe Renaud est avec nous.
00:43:28Anthropologue
00:43:30et sexologue.
00:43:32Et je rappelle également que
00:43:34vous êtes l'auteur de cette incroyable
00:43:36histoire du sexe en bande dessinée
00:43:38aux éditions Les Arènes
00:43:40dans laquelle vous montrez bien
00:43:42l'évolution de la sexualité
00:43:44depuis l'origine de l'humanité.
00:43:46Est-ce que
00:43:48ça va encore bouger ?
00:43:50Est-ce que les nouvelles technologies
00:43:52vont apporter quelque chose ?
00:43:54Est-ce que l'IA va modifier la sexualité ?
00:43:56Alors je ne sais pas l'IA
00:43:58parce que je n'y comprends pas grand-chose
00:44:00en dehors de la génération de textes.
00:44:02Mais oui, bien sûr, bien sûr,
00:44:04des tas de choses vont être différentes.
00:44:06En tout cas, on parle de robots
00:44:08qui seront peut-être les prochains.
00:44:10Pourquoi pas.
00:44:12Remarquez, pourquoi pas.
00:44:14Après,
00:44:16du moins qu'on reste libre
00:44:18quand même de pouvoir aller vers un véritable humain,
00:44:20ça me va.
00:44:22Alors, quelle est la différence
00:44:24entre jeunesse et vieillesse ?
00:44:26Vous avez réfléchi un petit peu, non ?
00:44:28Oui, mais il doit y avoir un jeu de mots.
00:44:30Alors, on peut penser, s'il s'agit de sexualité,
00:44:32c'est vrai que c'est pas la même
00:44:34chose dans la jeunesse et la vieillesse.
00:44:36Je pourrais même pas raconter des choses
00:44:38qui me viennent à l'esprit et qui sont
00:44:40un petit peu trop, trop, trop,
00:44:42trop réalistes. Non, je ne sais pas.
00:44:44Bon, c'est simple. Le jeune a
00:44:46quatre membres souples et un
00:44:48raide. Le vieux a
00:44:50quatre membres raides et un souple.
00:44:52Voilà.
00:44:54C'est assez joli.
00:44:56C'est très imagé, en tout cas.
00:44:58Victoria, bonjour.
00:45:00Bonjour Brigitte, bonjour Philippe.
00:45:02Bonjour Victoria.
00:45:04Alors, votre émission,
00:45:06elle est passionnante. Merci encore.
00:45:08C'est formidable d'avoir,
00:45:10de pouvoir parler de tous ces sujets
00:45:12qui sont quand même tabous dans la
00:45:14société actuelle. Alors, encore
00:45:16tabou, entre guillemets, parce que de ce que j'ai
00:45:18entendu de l'auditrice juste avant
00:45:20moi, qui expliquait
00:45:22qu'elle était très libérée. Alors, moi, j'ai
00:45:2420 ans pile-poil
00:45:26depuis ce qu'elle a. J'ai 55
00:45:28ans et pour moi,
00:45:30la pornographie, ça a toujours été quand même
00:45:32quelque chose d'assez
00:45:34tabou et sale, entre guillemets.
00:45:36Après,
00:45:38là, aujourd'hui, avec beaucoup de recul,
00:45:40je n'ai pas vraiment consommé beaucoup de pornographie
00:45:42un petit peu, voilà, quand j'étais jeune.
00:45:44On a essayé, avec
00:45:46mon époux, d'en consommer un peu
00:45:48et, en fait, ça n'a pas du tout fonctionné.
00:45:50On était plutôt gênés qu'autre chose.
00:45:52C'est là qu'on voit le problème de génération,
00:45:54entre guillemets, par rapport à l'auditrice
00:45:56précédente. Et, par
00:45:58contre...
00:46:00Moi, je voulais juste te rappeler un événement
00:46:02qui a certainement beaucoup, beaucoup
00:46:04aidé à ce que la pornographie
00:46:06soit plus
00:46:08noble, c'est les fameux
00:46:10hautes d'or, en France.
00:46:12Et c'est vrai que
00:46:14c'était un moment
00:46:16festif, au Festival de Cannes.
00:46:18Tous les médias, du coup,
00:46:20pouvaient en parler.
00:46:22Il y a eu les années
00:46:24porno, entre
00:46:2688 et
00:46:2895, 2000.
00:46:30Et ça a rendu...
00:46:32Je ne parle pas de moi, là, en l'occurrence,
00:46:34mais on a invité toutes les stars
00:46:36des films porno, Julia
00:46:38Chanel, Tabata Cash, etc.
00:46:40Et je pense que ça
00:46:42explique, parce qu'en effet, les
00:46:4420 ans de différence qu'il y a entre vous
00:46:46et Elisa, on voit bien, vous, vous êtes
00:46:48arrivés... Enfin, je veux dire,
00:46:50vous n'aviez pas 20 ans dans ces années-là.
00:46:52C'était avant.
00:46:54Voilà. Alors, en fait,
00:46:56moi, je suis direct
00:46:58concernée par la pornographie
00:47:00dans ma vie, entre guillemets,
00:47:02par l'intermédiaire de mes filles,
00:47:04notamment la plus jeune.
00:47:06Et la plus jeune,
00:47:08elle, a eu peur, en fait,
00:47:10de la pornographie, entre guillemets,
00:47:12des images que ça pouvait donner. Et du coup,
00:47:14elle a fui les garçons. Très longtemps,
00:47:16elle s'est réfugiée dans l'homosexualité
00:47:18un petit bout de temps.
00:47:20Le temps d'être plus à l'aise, il semblerait.
00:47:22En tout cas, c'est comme ça qu'elle l'explique.
00:47:24Et maintenant, elle est avec des garçons. Mais toute la période
00:47:2613,
00:47:2814, 15,
00:47:3016, elle avait vraiment
00:47:32peur des garçons.
00:47:34Je dois le dire. En plus, les images
00:47:36qui circulaient parce que les garçons
00:47:38se font eux-mêmes leur pornographie,
00:47:40ils les balancent.
00:47:42Et ce qu'ils ont
00:47:44surtout à ces âges-là
00:47:46d'assez cons, il faut bien le dire,
00:47:48c'est qu'ils aiment bien me donner des mots
00:47:50crus, des mots un peu...
00:47:52Voir un peu choqués
00:47:54les filles de leur âge avec des mots
00:47:56très crus.
00:47:58On peut comprendre que si votre fille
00:48:00était un peu plus romantique,
00:48:02elle ait eu envie de fuir ce genre de...
00:48:04Et puis elle a peut-être eu aussi des premières images
00:48:06du porno
00:48:08qui n'ont pas été...
00:48:10Moi j'aime bien, elles n'ont pas peut-être été
00:48:12accompagnées de paroles parce que
00:48:14le porno peut-être
00:48:16blessant, c'est pas obligatoire.
00:48:18Ça peut l'être
00:48:20intentionnellement. On voit dans la cour
00:48:22de classe, on va présenter
00:48:24dans la cour de récréation,
00:48:26souvent, de façon brutale
00:48:28une personne qui est
00:48:30fragile à qui on présente une image
00:48:32qui va choquer.
00:48:34Mais c'est vrai que si c'est
00:48:36très accompagné de paroles et qu'on peut raconter
00:48:38que c'est pas forcément la sexualité vraie
00:48:40mais qu'on puisse en parler,
00:48:42c'est reçu différemment.
00:48:44Peut-être qu'elle a dû être choquée par quelque chose.
00:48:46Et comme vous dites,
00:48:48l'homosexualité
00:48:50c'est ce qu'on appelle une homosexualité
00:48:52de compensation, c'est-à-dire
00:48:54qu'en fait,
00:48:56les hommes rappelaient trop
00:48:58quelque chose de blessant.
00:49:00Et elle se sentait beaucoup plus
00:49:02tranquille avec quelqu'un
00:49:04homonyme
00:49:06qui allait vivre les mêmes choses,
00:49:08qui allait pouvoir mieux
00:49:10correspondre.
00:49:12Puisqu'elle est en train de vous dire, tiens, en fait,
00:49:14je suis plutôt hétéro
00:49:16et maintenant je peux aller tranquillement
00:49:18vers les garçons, c'est possible.
00:49:20C'est exactement ça qui s'est passé en réalité.
00:49:22Alors après,
00:49:24il y a aussi quelque chose
00:49:26qui me choque et je voulais rebondir
00:49:28là-dessus. Brigitte, si vous me permettez.
00:49:30Quand on parle
00:49:32tout à l'heure, Philippe, vous avez dit
00:49:34que le porno
00:49:36pouvait être aussi
00:49:38une école, entre guillemets.
00:49:40J'avais envoyé ce mot-là.
00:49:42Ou un parcours
00:49:44initiatique, pourquoi pas.
00:49:46Alors moi, je suis un peu choquée quand j'entends
00:49:48ça entre guillemets parce que je me dis
00:49:50est-ce qu'on a vraiment besoin d'apprendre
00:49:52à avoir des rapports sexuels ?
00:49:54Ça, c'est une question
00:49:56que je me pose.
00:49:58Alors c'est très intéressant ce que vous dites.
00:50:00Là, ce que je vais vous dire, c'est pas ce que
00:50:02je pense, c'est ce que l'on sait.
00:50:04C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'instinct
00:50:06sexuel chez les humains. Déjà,
00:50:08chez tous les animaux,
00:50:10il y a des instincts et
00:50:12des pulsions, notamment par les hormones.
00:50:14Déjà, chez les grands sages,
00:50:16il n'y a plus d'instinct
00:50:18et c'est complètement appris.
00:50:20Mais, chez eux, quand on regarde par exemple
00:50:22un accouplement chez des grands singes
00:50:24style chimpanzé,
00:50:26vous voyez que tous les autres sont autour
00:50:28parce qu'ils sont en train d'apprendre.
00:50:30Le problème de l'humanité,
00:50:32c'est qu'en même temps, au début de l'humanité,
00:50:34on a inventé
00:50:36la pudeur. Ce qui fait qu'en dehors
00:50:38du porno, moi je ne vois pas
00:50:40de modèle. Alors,
00:50:42nous connaissons, moi je connais beaucoup
00:50:44de cas qu'on a vus
00:50:46qui n'ont jamais été
00:50:48initiés, qui n'ont jamais vu
00:50:50la moindre image et qui sont très
00:50:52dyspraxiques et qui ont une sexualité très compliquée.
00:50:54Et pour certains hommes,
00:50:56j'ai même vu des hommes n'arrivant même
00:50:58pas à pénétrer. Alors, il faut longtemps
00:51:00dans les coupes pour comprendre que eux
00:51:02croient qu'ils pénètrent. Et puis, il a fini
00:51:04en face de lui. Mais non, il n'a jamais pénétré.
00:51:06Mais lui, il est persuadé.
00:51:08Il a fait des mouvements de bassin
00:51:10et de retour.
00:51:12Non, non, mais après, encore une fois,
00:51:14après Victoria,
00:51:16que ce soit pas forcément
00:51:18la meilleure école d'apprentissage,
00:51:20on est d'accord. Je pense
00:51:22par exemple à ces coïts
00:51:24répétés dans le porno, qui sont
00:51:26toujours un peu les mêmes et qui ne sont pas forcément
00:51:28ce que les femmes désirent et aiment.
00:51:30Donc, on peut
00:51:32critiquer le modèle,
00:51:34mais il est quand même assez
00:51:36nécessaire. Oui, je pense que la sexualité,
00:51:38même s'il y a encore énormément de misère
00:51:40sexuelle, comme le disait Philippe, et je suis d'accord avec
00:51:42ça, la sexualité des Français
00:51:44va quand même mieux qu'il y a
00:51:4650 ans.
00:51:48Donc là, vous me laissez entendre
00:51:50que l'homme,
00:51:52tel qu'il est aujourd'hui, il a besoin de voir pour
00:51:54faire.
00:51:56C'est pas tout à fait comme ça, mais
00:51:58ça en fait partie. Regardez,
00:52:00Victoria, je voudrais
00:52:02quelque chose que je raconte même à mes patients,
00:52:04qui est une histoire vraie, parce que ce qui a l'air
00:52:06de vous paraître très curieux, mais vous avez
00:52:08raison, parce que moi-même, quand j'ai
00:52:10commencé ma sexualité, j'en savais
00:52:12rien du tout, je pensais que c'était instinctuel.
00:52:14Tout le monde le pense, on a marché tout seul.
00:52:16Mais oui, mais en partie, mais pas du tout.
00:52:20Regardez, on prend un jeune
00:52:22chimpanzé, ça je le raconte toujours,
00:52:24vous le prenez à la naissance
00:52:26dans un zoo, et on l'élève dans
00:52:28une cage, mais il est isolé, décongéné,
00:52:30il voit personne, il est en pleine
00:52:32forme, il est à la
00:52:34puberté, qui est à 6-7
00:52:36ans, on lui met
00:52:38la plus belle guenon, qui est très
00:52:40excitée, puisqu'elle est bourrée d'hormones,
00:52:42elle a un oestrus,
00:52:44et puis elle a ce que
00:52:46Jane Goodall appelle
00:52:48les fesses roses, elle a des grosses calosités
00:52:50qui exciterait le moindre mal,
00:52:52et qui lui provoquerait
00:52:54une érection. Lui s'approche,
00:52:56il renifle, il s'accouplera jamais de sa vie.
00:52:58Incroyable.
00:53:00Et par contre, les autres,
00:53:02qui sont dans la nature, qui sont
00:53:04avec des femelles,
00:53:06qui vont avoir l'oestrus, c'est-à-dire que
00:53:08nous n'avons plus d'oestrus, c'est-à-dire
00:53:10c'est la phase de chaleur des animaux, comme
00:53:12chez les chats, les chiens. Non, on met du rouge à lèvres à la place.
00:53:14Et mettez du rouge à lèvres. Voilà, Brigitte.
00:53:16Et bien, dans cette
00:53:18phase, les autres qui sont dans
00:53:20ces modèles, et moi je l'ai
00:53:22raconté aussi dans un livre que j'avais fait
00:53:24avec
00:53:26un ami qui est
00:53:28anthropologue,
00:53:30il montrait qu'on avait vu des scènes
00:53:32d'éducation à la sexualité, un
00:53:34chimpanzé qui voit qu'il y a des petits qui sont là,
00:53:36tiens, il le fait rapprocher pour qu'il voit.
00:53:38Alors, je ne vous dis pas
00:53:40qu'il faut voir, on peut
00:53:42apprendre, mais la plupart du temps
00:53:44quand on apprend avec quelqu'un qui ne sait pas,
00:53:46eh bien très souvent...
00:53:48Mais oui, parce que par exemple, vous
00:53:50essayez d'apprendre à conduire avec
00:53:52quelqu'un qui ne sait pas conduire, on va dans un mur.
00:53:54C'est-à-dire qu'en fait,
00:53:56il faut qu'il y ait une part
00:53:58d'initiation. Mais comme la cuisine, on apprend
00:54:00à faire la cuisine en regardant sa mère faire la cuisine,
00:54:02et ceux qui n'ont pas eu de
00:54:04mère qui fait la cuisine, ils n'y arrivent pas.
00:54:06C'est passionnant,
00:54:08j'en apprends là.
00:54:10Après Victoria, vous avez raison,
00:54:12on n'a pas besoin d'apprendre à faire
00:54:14l'amour pour faire des enfants. Il suffit
00:54:16d'un éjaculateur précoce
00:54:18et d'une femme
00:54:20et un petit sperme
00:54:22qui tombe sur le pubis et ça suffit.
00:54:24Donc voyez, c'est pour ça que c'est important
00:54:26de comprendre bien la différence.
00:54:28Pour se reproduire, évidemment
00:54:30on n'a pas besoin d'apprendre à faire l'amour.
00:54:32Mais si on veut avoir du plaisir,
00:54:34si on veut que les femmes arrivent à la jouissance,
00:54:36il faut quand même un apprentissage.
00:54:38Le dernier mot
00:54:40par rapport à cet apprentissage,
00:54:42on regarde ce qui s'est passé dans les
00:54:4450-70 dernières années,
00:54:46des années 70-80 de la libération
00:54:48sexuelle à aujourd'hui, en France.
00:54:50Qu'est-ce qui a changé ?
00:54:52L'âge de premier rapport qui est plus
00:54:54propre. Mais une seule chose
00:54:56a changé de façon importante là,
00:54:58c'est le nombre de partenaires.
00:55:00C'est-à-dire qu'en fait, le nombre de partenaires
00:55:02montre que l'expérience sert
00:55:04à ce que ça fonctionne mieux.
00:55:06Et on le voit
00:55:08parce que
00:55:10toutes les femmes, notamment,
00:55:12qui ont des grandes difficultés
00:55:14de désir ou de plaisir,
00:55:16très souvent n'ont pas d'expérience
00:55:18ni avec elles-mêmes, ni avec un partenaire,
00:55:20ou peu.
00:55:22Je suis ravie, Victoria, que Philippe
00:55:24vous ait appris quelque chose.
00:55:26Merci de vos questions,
00:55:28parce que ça fait certainement réagir
00:55:30beaucoup de personnes qui écoutent. Merci beaucoup, Victoria.
00:55:32Je crois que c'est très intéressant. Merci, Victoria.
00:55:34Bel échange. Allez, on fait une petite pause,
00:55:36on se retrouve dans un instant.
00:55:38Pourquoi notre première
00:55:40fois en amour a-t-elle autant
00:55:42d'influence sur le futur et comment
00:55:44améliorer une sexualité qui démarre mal ?
00:55:46Nous en parlons demain avec Philippe Arlin,
00:55:48sexologue. Venez témoigner
00:55:50et appelez-nous au 0 826
00:55:52300 300.
00:55:5414h16, Brigitte Lahaye,
00:55:56Sud Radio.
00:55:5814h16, Brigitte
00:56:00Lahaye, Sud Radio.
00:56:02La pornographie,
00:56:04on essaye de comprendre à quoi elle sert
00:56:06et si elle fait avancer la sexualité
00:56:08des Français ou pas, avec Philippe
00:56:10Breneau qui est avec nous.
00:56:12Et bien sûr, vous pouvez
00:56:14questionner Philippe si vous avez envie.
00:56:16Et pour l'instant, nous sommes avec Fleur.
00:56:18Bonjour, Fleur. Questionnez Philippe et questionnez
00:56:20Brigitte. Oui, bonjour.
00:56:22Bonjour. Bonjour, Fleur.
00:56:24Oui, je suis contente de vous avoir au téléphone
00:56:26parce que ça fait très longtemps que je couvre
00:56:28votre émission. Oui. Depuis
00:56:302002, au boulot, et quand
00:56:32les collègues arrivaient, je diminuais le volume
00:56:34et après je l'augmentais quand ils se barraient.
00:56:36J'attendais que ça, qu'ils s'en aillent pour que j'écoute.
00:56:38Ben oui.
00:56:40Et puis, après je
00:56:42vous ai plus entendues, je pensais que vous aviez
00:56:44arrêté de travailler. Et quand j'ai pu capter
00:56:46votre séquence, j'étais très contente.
00:56:48De me retrouver sur Sud Radio.
00:56:50Oui, oui, oui. Merci.
00:56:52C'est la première fois que vous témoignez, alors.
00:56:54Ah oui, oui. Depuis 2002, je vous écoute.
00:56:56De mon boulot, je vous écoutais.
00:56:58Eh bien, merci d'enfin
00:57:00prendre la parole, parce que c'est ce que je dis souvent.
00:57:02C'est bien de m'écouter, mais c'est bien aussi de participer.
00:57:04Ben oui.
00:57:06On peut demander d'ailleurs à toutes les
00:57:08auditrices ou auditeurs, vous pouvez
00:57:10téléphoner quand vous le désirez.
00:57:12Je crois qu'on a besoin des témoignages.
00:57:14Brigitte, moi-même comme intervenant, avec plaisir.
00:57:16On aime vous écouter, bien sûr.
00:57:18Il fallait que les choses soient un peu plus claires.
00:57:20Que je sache par où commencer.
00:57:22Allez-y, commencez.
00:57:24Alors voilà, c'est que...
00:57:26Là, vous parlez de la pornographie.
00:57:28Et en fait, moi j'ai un passif
00:57:30au niveau sexuel.
00:57:32Donc, je n'avais pas de libido.
00:57:34J'en ai eu qu'à 74 ans.
00:57:36Donc, j'ai un passif
00:57:38douloureux.
00:57:40Alors, ce que je faisais,
00:57:42c'est que j'avais repéré une cassette porno
00:57:44d'une célèbre actrice
00:57:46américaine, mais qui était très sensuelle.
00:57:48Ce n'était pas
00:57:50le porno clalatique, quoi.
00:57:52Elle était très sensuelle.
00:57:54Bon, c'était du porno parce qu'elle faisait l'amour
00:57:56avec beaucoup d'hommes, mais c'était
00:57:58surtout très sensuel.
00:58:00Et je me suis retrouvée un peu en elle.
00:58:02Et j'essayais de voir...
00:58:04Et ça vous excitait, donc, de regarder
00:58:06cette actrice avoir des relations
00:58:08sexuelles avec des hommes.
00:58:10D'une certaine manière, à travers elle,
00:58:12vous retrouviez un peu de sexualité.
00:58:14Oui, et surtout sa fonctionnalité.
00:58:16Ce n'était pas le film porno
00:58:18classique où je ne voyais pas cette fonctionnalité
00:58:20comme avec cette actrice.
00:58:22Oui. Donc, ça me
00:58:24confortait un peu.
00:58:26Mais ça a été finalement assez
00:58:28thérapeutique, presque, on pourrait dire.
00:58:30Pas totalement, parce que je n'ai pas eu de libido
00:58:32quand même.
00:58:34Non, d'accord, mais ça vous a fait du bien.
00:58:36Ça m'a fait du bien.
00:58:38Ça m'a fait beaucoup de bien.
00:58:40Elle ne pourra pas savoir ce bien qu'elle m'a fait.
00:58:42Mais c'était toute seule.
00:58:44Un jour, j'ai eu un amoureux
00:58:46qui voulait absolument voir la cassette.
00:58:48Je me suis dit, dans sa tête,
00:58:50il doit penser que c'est le truc classique.
00:58:52Et moi, je ne voulais pas qu'il prenne ça.
00:58:54C'était à moi.
00:58:56Et donc,
00:58:58vous lui avez montré ou pas ?
00:59:00Non, je ne voulais pas.
00:59:02C'est à vous.
00:59:04C'est personnel, bien sûr.
00:59:06Oui, moi, c'est cette fonctionnalité débordante
00:59:08de la part de cette actrice
00:59:10qui me confortait.
00:59:12Donc, je gardais ça pour moi.
00:59:14Comment elle s'appelle ?
00:59:16Malheureusement, elle est morte très jeune, à 33 ans.
00:59:18J'ai vu ça seulement sur Yotel Magazine.
00:59:20Mais pas érotique, ni porno.
00:59:22Un truc sérieux.
00:59:24Elle est morte à 33 ans.
00:59:26Je n'ai plus le nom en tête.
00:59:28Mais j'aimais beaucoup cette actrice.
00:59:30Parce qu'elle m'a beaucoup apporté.
00:59:32Oui, oui.
00:59:34Mais ce que vous dites,
00:59:36Fleur, c'est un peu moins le cas maintenant.
00:59:38Mais il y a eu un star system
00:59:40dans la pornographie.
00:59:42Il y a des Américaines, en effet,
00:59:44qui étaient magnifiques.
00:59:46Et puis,
00:59:48vous me faites penser à quelque chose, Fleur.
00:59:50C'est-à-dire qu'on a tous...
00:59:52Alors, je vais même reprendre le terme
00:59:54de Freud
00:59:56qui parlait des enfants.
00:59:58Et qui disait
01:00:00les enfants sont des pervers polymorphes.
01:00:02C'est-à-dire qu'ils transgressent tout.
01:00:04Ils n'ont pas encore les limites de la morale.
01:00:06Et ils vont oser faire des choses
01:00:08qu'on va appeler
01:00:10perversion si on veut.
01:00:12Mais c'est un petit peu ça.
01:00:14Lorsqu'on va regarder une scène de porno,
01:00:16vous êtes
01:00:18très intéressé.
01:00:20Et moi, je vais dire autrement, excité.
01:00:22Puisqu'on s'arrête sur ceux qui nous excitent
01:00:24le plus.
01:00:26Moi, j'ai entendu deux choses dans votre bouche.
01:00:28Cette actrice,
01:00:30beaucoup de partenaires,
01:00:32et sensuelle.
01:00:34Peut-être les deux.
01:00:36La sensualité, c'est-à-dire quelque chose
01:00:38qui s'approche d'un idéal.
01:00:40Peu importe.
01:00:42En tout cas, c'est quelque chose qui, à ce moment-là,
01:00:44vous excite beaucoup.
01:00:46Et je crois que chacun en va avoir.
01:00:48On pourrait dire...
01:00:50Moi, j'ai des patients
01:00:52qui m'ont raconté
01:00:54je ne peux être excité qu'avec
01:00:56telle scène
01:00:58d'un homme qui pénètre de telle façon
01:01:00très lentement.
01:01:02Ou d'une autre personne qui fait ceci ou cela.
01:01:04C'est-à-dire des choses particulières
01:01:06qui font qu'on va retenir
01:01:08une scène, comme vous dites,
01:01:10une cassette, une séquence
01:01:12qui va être tellement excitante
01:01:14que je ne veux pas l'abandonner.
01:01:16Et c'est ce qui va se passer dans toute la sexualité,
01:01:18dans la masturbation seule.
01:01:20Je vais le faire avec
01:01:22un mouvement
01:01:24de telle façon, et ainsi de suite.
01:01:26C'est-à-dire que nous sommes obligés
01:01:28de nous attacher à une
01:01:30perversion, entre guillemets, personnelle
01:01:32qui va donner de l'excitation.
01:01:34Oui, mais ce qui est intéressant
01:01:36et je crois que c'est quand même très important
01:01:38de le rappeler, ce qui va nous exciter
01:01:40c'est ce qui va faire écho
01:01:42en nous.
01:01:44Comme moi, je n'avais pas de libido
01:01:46et que je suis quelqu'un quand même de très sensuel.
01:01:48La preuve que si.
01:01:50En tout cas, vous avez de la sensualité.
01:01:52Oui, c'est tout.
01:01:54La libido même, je n'avais pas.
01:01:56Et aujourd'hui, elle va mieux votre libido ?
01:01:58Ben oui, mais elle arrivait très tard.
01:02:00A 64 ans, vous l'avez dit.
01:02:02C'est formidable.
01:02:04Vous découvrez ce que c'est que la libido.
01:02:06Écoutez, c'est formidable aussi.
01:02:08Oui, mais c'est tard.
01:02:10C'est tard quand même.
01:02:12La libido, on l'a vers 13-15 ans,
01:02:14pas à 64 ans.
01:02:16Et quand vous disiez par exemple que cette scène,
01:02:18avec cette actrice,
01:02:20vous excitait, c'était bien pour une masturbation
01:02:22par exemple ?
01:02:24Oui, bien sûr.
01:02:26Et vous aviez de la libido ?
01:02:28Oh, ce n'était pas...
01:02:30C'était moins bien qu'aujourd'hui,
01:02:32mais c'était quand même un éveil.
01:02:34Oui, un éveil !
01:02:36J'avais quand même 30 ans
01:02:38quand je regardais cette carte-là.
01:02:40Bien sûr, mais je pense que le poids de la charge mentale,
01:02:42de la relation aux autres,
01:02:44freine et vous empêche
01:02:46de le vivre.
01:02:48Et ce que vous aviez vécu, évidemment,
01:02:50puisque vous en avez vaguement parlé.
01:02:52Merci de votre témoignage,
01:02:54de votre écoute et de votre fidélité depuis si longtemps.
01:02:56Mais si vous écoutiez
01:02:58en 2002, c'est que vous aviez quand même
01:03:00de la libido aux fleurs,
01:03:02je peux vous rassurer.
01:03:04On fait une petite pause, on se retrouve pour le Sexo-Conseil.
01:03:06On va parler des six positions
01:03:08essentielles des humains
01:03:10qu'on retrouve évidemment dans la pornographie.
01:03:24Le Sexo-Conseil
01:03:26Eh bien,
01:03:28Philippe Breneau, on peut,
01:03:30grâce au porno,
01:03:32découvrir des positions
01:03:34qu'on ne connaît pas.
01:03:36Dans le Kamasutra, il y en a
01:03:3864.
01:03:40Et moi, je me suis même amusée
01:03:42à sortir
01:03:44un livre avec 69 positions.
01:03:46Ah, je croyais que vous alliez essayer de toutes les faire.
01:03:48Moi, je n'aime pas toutes les faire.
01:03:50La brouette japonaise, non ?
01:03:52C'est assez souple pour toutes les faire.
01:03:54Et en fait,
01:03:56on sait que dans les couples,
01:03:58en règle générale, ils utilisent deux, trois
01:04:00maximum, ce qui est très peu.
01:04:02Et je trouve qu'il faut les
01:04:04encourager à en utiliser
01:04:06d'autres. Et c'est le propos
01:04:08de ce Sexo-Conseil. En fait, il y a
01:04:10six sortes de positions principales.
01:04:12Il y a la femme
01:04:14qui est sur l'homme,
01:04:16qui favorise d'ailleurs
01:04:18la stimulation de la zone
01:04:20pubienne et donc du clitoris.
01:04:22Il y a une position où l'homme est
01:04:24au-dessus, qui permet
01:04:26un coït un peu plus prononcé,
01:04:28un peu plus fort. Il y a des positions
01:04:30côte à côte,
01:04:32et donc là, on est pour l'égalité des sexes,
01:04:34en quelque sorte, si on pourrait dire.
01:04:36Il y a les positions par derrière, avec évidemment
01:04:38la fameuse levrette. Et puis,
01:04:40il y a des positions
01:04:42qu'on va appeler assises ou à genoux,
01:04:44comme le lotus. Et puis, enfin,
01:04:46il y a toutes les positions, j'allais
01:04:48dire, un peu acrobatiques, notamment les positions
01:04:50où on est debout, parce que faire l'amour
01:04:52debout, c'est certes rigolo,
01:04:54mais c'est rarement une position qui permet
01:04:56une sexualité
01:04:58très jouissive,
01:05:00et très longtemps, parce que c'est assez fatigant.
01:05:02Voilà. Et puis, dans
01:05:04toutes ces positions un peu,
01:05:06on va dire, particulières,
01:05:08il y a dans les...
01:05:10Dans l'eau,
01:05:12il y a des positions avec des
01:05:14meubles. Enfin, il y a
01:05:16là où on peut aller dans une
01:05:18variété infinie. Mais finalement, on se rend compte
01:05:20qu'il y a six sortes de positions
01:05:22et je conseille un petit peu d'essayer
01:05:24au moins un petit peu les cinq premières.
01:05:26En tout cas, même pourquoi pas debout,
01:05:28pour commencer.
01:05:30Après, de les essayer aussi
01:05:32dans des lieux très différents.
01:05:34Moi, je me rappelle, je parle toujours
01:05:36à mes patientes que lorsque...
01:05:38Je veux dire, est-ce que vous avez déjà fait l'amour dans la
01:05:40cuisine ? Parce qu'il y a ce
01:05:42très beau, cette très belle chanson
01:05:44de Claude Nougaro qui est
01:05:46« Rien n'est plus beau que les mains d'une femme dans la farine,
01:05:48rien n'est plus beau que faire l'amour
01:05:50dans la cuisine ».
01:05:52Et c'est vrai qu'on
01:05:54peut varier des positions
01:05:56mais des lieux qui
01:05:58permettent ces positions. Par exemple,
01:06:00on se voit au milieu de la farine dans la
01:06:02cuisine. Moi, je trouve que c'est
01:06:04quelque chose de magnifique. Ça rappelle
01:06:06les choses qui se passaient
01:06:08dans la grande bouffe, par exemple.
01:06:10Ils font ce type de
01:06:12positions.
01:06:14Oui, il faut varier
01:06:16tout simplement d'abord pour se
01:06:18marrer. Mais l'une des
01:06:20grandes difficultés, c'est que beaucoup de couples
01:06:22ne s'amusent pas forcément
01:06:24en faisant l'amour.
01:06:26C'est plus un enjeu qu'un jeu.
01:06:28Il faut avoir envie de jouer
01:06:30et moi, je le vois
01:06:32avec les couples en difficulté.
01:06:34C'est en majorité des couples
01:06:36qui ne jouent pas trop.
01:06:38Ceux qui jouent, ils ont moins de difficultés.
01:06:40Bien sûr. Mais en tout cas,
01:06:42ça vaut le coup d'essayer quelque chose d'autre.
01:06:44Au moins les six positions.
01:06:46Les cinq premières et pourquoi pas
01:06:48la sixième, bien sûr.
01:06:50Chris, bonjour.
01:06:52Bonjour Philippe.
01:06:54Tout d'abord, meilleurs voeux.
01:06:56Je vous écoute.
01:07:00La pornographie,
01:07:02tout dépend comment on l'utilise.
01:07:04Moi, je suis un couple.
01:07:06Je suis utilisateur de pornographie.
01:07:08Avec votre compagne ou seul ?
01:07:10Seul.
01:07:12Ça peut être aussi avec ma compagne
01:07:14parce que nous sommes très libres et très libérés.
01:07:16Mais moi, je vais revenir sur
01:07:18la pornographie.
01:07:20Comment elle est utilisée par les jeunes
01:07:22et l'accès surtout aux jeunes.
01:07:24Moi, je fais partie d'une génération
01:07:26où la pornographie existait déjà.
01:07:28Moi, j'ai 61 ans bientôt.
01:07:30Cependant, il fallait s'habiller, aller en ville,
01:07:32aller dans les cinémas.
01:07:34Et là, il y a des marches à faire
01:07:36et on nous demandait la carte d'identité.
01:07:38À cause de ça, on rentrait ou on ne rentrait pas.
01:07:40Aujourd'hui, ce qui est dommageable,
01:07:42moi, quand je fais des recherches,
01:07:44parce que je suis très curieux,
01:07:46je m'aperçois que sur Google,
01:07:48avec les moteurs de recherche, très vite,
01:07:50on peut tomber sur des sites pornographiques
01:07:52qu'on va dire traditionnels ou classiques.
01:07:54Et on ne vous demande pas la carte d'identité.
01:07:56Et on ne demande pas la carte d'identité.
01:07:58Cependant, j'ai entendu des
01:08:00ébranlages de jeunes de 11 ans.
01:08:02Il y a des choses qui peuvent me choquer.
01:08:04Je suis un très libre consommateur de sexe et de pornographie.
01:08:06Et je trouve ça très choquant.
01:08:08Parce que suivant comment on l'utilise,
01:08:10on peut arriver à des traumatismes.
01:08:12Moi, je suis tombé sur des sites pornographiques
01:08:14zoophiles, accès public.
01:08:16Il faut savoir qu'il y a
01:08:18une nouvelle loi qui a été votée.
01:08:20Il faudrait peut-être vérifier
01:08:22qu'elle soit bien appliquée,
01:08:24qui oblige les sites pornographiques
01:08:26à mettre un accès difficile.
01:08:28Et normalement,
01:08:30les mineurs ne devraient plus pouvoir y avoir accès.
01:08:32Pour le moment,
01:08:34ce n'est pas le cas à tous les cas.
01:08:36C'est pour ça que je dis que tout dépend
01:08:38de comment on l'utilise.
01:08:40Ça peut être une très belle machine à fantasmes.
01:08:42Et je précise
01:08:44que la zoophilie
01:08:46est interdite
01:08:48par la loi en France.
01:08:50Je suis bien d'accord avec vous.
01:08:52Et c'est pour ça que je me permets d'aller sur ce terrain-là
01:08:54parce qu'on parle de pornographie.
01:08:56Et je peux vous garantir, vous pouvez en faire l'expérience.
01:08:58Vous rentrez chez vous, vous cherchez
01:09:00la pornographie animaux et vous tombez sur des sites.
01:09:02Merci.
01:09:04Je n'ai pas envie de me faire du mal.
01:09:06Ce n'est pas une question de se faire du mal,
01:09:08c'est une question de curiosité.
01:09:10Et je trouve que ça devrait être interdite.
01:09:12Bien sûr.
01:09:14Parce que je trouve que ça amène
01:09:16à des choses
01:09:18sans accès.
01:09:20Chris, c'est toujours
01:09:22le problème de l'Internet.
01:09:24On sait très bien que c'est
01:09:26très compliqué.
01:09:28On avance.
01:09:30C'est compliqué, mais je trouve qu'au niveau
01:09:32peut-être pas gouvernemental
01:09:34mais législatif,
01:09:36on pourrait faire appliquer cela.
01:09:38Il faudrait qu'il y ait des gens
01:09:40qui, comme dit Chris,
01:09:42on le trouve facilement.
01:09:44Donc il n'y a qu'à les rechercher.
01:09:46Après, c'est peut-être plus compliqué parce que c'est souvent de l'étranger.
01:09:48Oui, c'est des sites
01:09:50qui sont certainement émergés.
01:09:52C'est surtout pour nos jeunes.
01:09:54Sur la protection
01:09:56de nos jeunes.
01:09:58Je trouve que c'est très important
01:10:00parce que pour nos filles, ce n'est pas la réalité
01:10:02non plus.
01:10:04On doit avoir une vie amoureuse
01:10:06ou un démarrage
01:10:08de relations
01:10:10quand on est jeune.
01:10:12C'est pour ça qu'il faut
01:10:14encourager
01:10:16l'éducation à l'affectif et à la sexualité.
01:10:18Le nouveau programme
01:10:20qui est proposé
01:10:22est formidable.
01:10:24Ça explique dès leur plus jeune âge
01:10:26que son corps
01:10:28nous appartient,
01:10:30qu'un garçon et une fille, ce n'est pas la même chose.
01:10:32Qui est capable de le faire Brigitte ?
01:10:34On essaye d'avancer.
01:10:36Soyons positifs.
01:10:38Je l'entends, je suis positif.
01:10:40C'est un enjeu aussi parental.
01:10:42Les parents ont aussi d'en parler,
01:10:44d'amener le sujet
01:10:46sur la table
01:10:48pour pouvoir
01:10:50expliquer certaines choses.
01:10:52En tant que parent,
01:10:54si on a du mal à en parler, il y a des livres
01:10:56très éducatifs qui existent.
01:10:58Il y a la bande dessinée de Philippe Breneau.
01:11:00Elle n'est pas communicative
01:11:02mais elle donne des informations.
01:11:04On laisse ses livres
01:11:06dans le salon
01:11:08et les gosses vont
01:11:10mettre un nez dedans.
01:11:16La grande difficulté,
01:11:18on a essayé
01:11:20de faire de l'éducation sexuelle
01:11:22depuis les années 1950.
01:11:24Il y a eu plusieurs programmes.
01:11:26Je me souviens avoir participé à l'un d'entre eux
01:11:28qui m'amenait à aller dans les rectorats.
01:11:30A l'époque, j'habitais Bordeaux
01:11:32et j'allais dans les rectorats
01:11:34de la Vienne,
01:11:36des Charentes.
01:11:38Je m'étais
01:11:40trois jours à former
01:11:42des enseignants
01:11:44très motivés,
01:11:46des gens formidables
01:11:48à une éducation à la sexualité
01:11:50qui était assez solide.
01:11:52Mais ils étaient une vingtaine
01:11:54sur dix mille
01:11:56enseignants du rectorat.
01:11:58C'est là que c'est
01:12:00quelque chose de très compliqué.
01:12:02Il faudrait
01:12:04des formateurs.
01:12:06Philippe Breneau,
01:12:08ça serait quand même assez simple.
01:12:10Il suffirait de faire quelques
01:12:12petits films éducatifs
01:12:14qu'on diffuserait sur écran
01:12:16dans les lycées,
01:12:18dans les classes,
01:12:20selon le niveau scolaire.
01:12:22C'est quand même pas très compliqué.
01:12:24Ce qu'on dit depuis longtemps, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de gens
01:12:26qui sont capables de parler tranquillement.
01:12:28Le mieux, ce serait par la télé
01:12:30ou un truc comme ça,
01:12:32comme TV5
01:12:34ou un truc comme ça.
01:12:36Et que le professeur de SVT
01:12:38peut relayer les questions.
01:12:40Là, il en est capable.
01:12:42Mais l'enseignement, ou du moins un corpus,
01:12:44c'est fait par un programme
01:12:46qui serait bien
01:12:48défini et qui serait solide.
01:12:50Alors que
01:12:52chaque enseignant, ce n'est pas
01:12:54facile pour eux.
01:12:56Ou même un petit livre.
01:12:58Ce serait quand même assez...
01:13:00Il y en a.
01:13:02Qui serait distribué gratuitement
01:13:04dans toutes les classes.
01:13:06Je connais une initiative comme ça avec une de mes élèves à Rennes.
01:13:08C'est diffusé à tous les étudiants.
01:13:10Ça se fait là plutôt en université.
01:13:12En université, c'est presque trop tard.
01:13:14C'est trop tard, bien sûr.
01:13:16Il y aurait
01:13:18des solutions, mais faut-il encore
01:13:20une vraie...
01:13:22une vraie démarche, une vraie énergie.
01:13:24Alors, Chris, vous, vous avez regardé votre premier film
01:13:26à quel âge ?
01:13:28Je vais m'en dire, je ne sais plus.
01:13:30C'était trop jeune.
01:13:32C'était tellement vieux.
01:13:34Mais je devais être
01:13:36majeur parce qu'à l'époque...
01:13:38Oui, puisqu'il fallait la carte d'identité.
01:13:40Et on n'en avait pas.
01:13:42Il fallait aller dans les cinémas pornos.
01:13:44Voilà.
01:13:46Le cinéma X.
01:13:48Où on pouvait voir d'ailleurs
01:13:50certaines personnes.
01:13:52Quand vous avez 18 ans,
01:13:54si vous avez 61 ans,
01:13:56il n'y avait même plus beaucoup de cinéma
01:13:58à votre époque.
01:14:00Il y en avait peu.
01:14:02Il n'y en avait plus beaucoup.
01:14:04C'était relativement bloc en plus.
01:14:06Donc très vite,
01:14:08vous vous êtes intéressé.
01:14:10Vous vous êtes abonné à Canal+.
01:14:12J'imagine.
01:14:14En 85.
01:14:16À l'époque, on avait le Canal+.
01:14:18Ah bah oui, d'accord.
01:14:20Vous avez regardé le film porno sur Canal+.
01:14:22Voilà, Canal+.
01:14:24Il faut quand même rappeler.
01:14:26Le X du dimanche.
01:14:28Du samedi soir.
01:14:30Beaucoup, beaucoup de choses.
01:14:32Le X a sauvé Canal+.
01:14:34Ah mais oui.
01:14:36Le film X et le X.
01:14:38Remettons aussi le foot.
01:14:40Mais de toute façon,
01:14:42tout ce qui est pornographie,
01:14:44ça n'est pas connu.
01:14:46Au départ, ça ne démarchait pas.
01:14:48En 84, Canal+. ne fonctionnait absolument pas.
01:14:50Et en 85,
01:14:52on met le film X et le foot.
01:14:54Et hop, ça décollait.
01:14:56À l'époque, il y avait 2 ou 3 hardeurs.
01:14:58Bon, Alban, vous avez dû connaître
01:15:00des gens comme ça.
01:15:02On voit que c'était toujours les mêmes qui tournaient.
01:15:04Vous savez, il faut un petit peu
01:15:06de quelques qualités pour être hardeur.
01:15:08Comme vous dites.
01:15:10Ce n'est pas donné à tous les autres.
01:15:12Mais on est d'accord.
01:15:14Même moi, à une époque,
01:15:16je m'y étais intéressé.
01:15:18Ça m'aurait pu de faire ça aussi.
01:15:20Et oui.
01:15:22Il faut quand même avoir une capacité
01:15:24à tendre le bras.
01:15:26En grande partie, Chris,
01:15:28le porno, vous servez à quoi ?
01:15:30En majorité de la masturbation ?
01:15:32Ou forcément ?
01:15:34Essentiellement la masturbation.
01:15:36Et puis après aussi,
01:15:38même mes femmes vont aussi être curieuses
01:15:40de voir ce qui se passe.
01:15:42À l'image, sans pouvoir
01:15:44se masturber forcément,
01:15:46une curiosité,
01:15:48une envie de découvrir plein de choses.
01:15:50Et puis même,
01:15:52voir l'évolution des comportements.
01:15:54Les pornos d'aujourd'hui
01:15:56ne sont pas les mêmes que ceux d'il y a 10 ans,
01:15:58d'il y a 20 ans, d'il y a 30 ou 40 ans.
01:16:00Et même le corps des femmes.
01:16:02Quand vous regardez
01:16:04le porno des années
01:16:0650,
01:16:08avant la
01:16:10démocratisation du porno,
01:16:12ce sont des femmes plus rondes,
01:16:14qui n'ont pas tellement de poitrine,
01:16:16d'ailleurs.
01:16:18Avec une toison énorme.
01:16:24Sur un plan sociologique,
01:16:26vous avez raison, Chris,
01:16:28c'est intéressant de regarder
01:16:30l'évolution du porno
01:16:32depuis les frères et mes soeurs.
01:16:34Aujourd'hui, on va droit au but.
01:16:36Vous avez des images,
01:16:38par exemple, vous avez 1 minute 34
01:16:40sur une éjaculation féminine.
01:16:42Il n'y a plus de dialogue dans ça.
01:16:44Il n'y a plus de dialogue.
01:16:46Il y avait un samedam de dialogue.
01:16:48Il y avait un petit scénario.
01:16:50Voilà, il y avait un petit scénario.
01:16:52Aujourd'hui, c'est droit.
01:16:54C'est quelque chose que je demande
01:16:56à tous mes étudiants, parce que moi je dirige
01:16:58les enseignements de sexologie à l'université
01:17:00à Paris.
01:17:02Tous mes étudiants sont des médecins,
01:17:04des psychologues,
01:17:06des sages-femmes,
01:17:08des kinés, et ainsi de suite.
01:17:10Je leur dis, allez régulièrement
01:17:12voir les sex-shop,
01:17:14parce que les sex-shop évoluent.
01:17:16C'est pas la même chose.
01:17:18Regardez régulièrement du porno,
01:17:20allez voir. Il y en a certains qui sont un peu gênés.
01:17:22Ça existe, même parmi
01:17:24les sexologues praticiens
01:17:26et étudiants sexologues.
01:17:28Mais je leur dis, c'est important
01:17:30d'y aller en étant tranquille
01:17:32pour voir tout simplement comment
01:17:34évolue notre intimité.
01:17:36Le porno est le reflet
01:17:38de la société, même si c'est exagéré
01:17:40dans certains comportements.
01:17:42Merci Chris, en tout cas, d'avoir pris la parole.
01:17:44Merci à vous.
01:17:46Oui, ça aurait pu durer longtemps,
01:17:48mais bon, il faut laisser la place aux autres.
01:17:50Merci à vous.
01:17:52On se termine, c'est comme le sexe, Chris.
01:17:54Pour mieux recommencer.
01:17:56Avec plaisir, oui.
01:17:58A bientôt. Allez, on fait une petite pause
01:18:00et on va conclure dans un instant.
01:18:22Philippe Borneau est avec nous
01:18:24et nous évoquons
01:18:26l'influence de la pornographie.
01:18:28On a plutôt eu des avis positifs.
01:18:30On aurait pu s'attendre
01:18:32à quelques avis négatifs.
01:18:34C'est peut-être le cas de Florianne, d'ailleurs.
01:18:36Bonjour Florianne.
01:18:38Bonjour Brigitte, bonjour Philippe.
01:18:40Bonjour Florianne.
01:18:42Je vais faire effectivement un petit peu
01:18:44les rabat-joie.
01:18:46Tant mieux.
01:18:48Il faut qu'on ait de tout.
01:18:50Il faut qu'on parle de tout.
01:18:52Et puis, ce n'est pas pour être moralisatrice.
01:18:54Non, bien sûr.
01:18:56Honnêtement,
01:18:58moi, ce n'est pas quelque chose
01:19:00qui m'a attirée.
01:19:02J'ai 40 ans,
01:19:04il y a 20 ans,
01:19:06quelquefois, et j'ai trouvé ça assez dégoûtant.
01:19:08C'est un de vos invités,
01:19:10Brigitte, qui parle
01:19:12des sexophiles. Moi, pour le coup,
01:19:14j'en suis une.
01:19:16J'avais une sexualité assez ouverte,
01:19:18sans tabou,
01:19:20assez jeune en plus.
01:19:22Mais ça s'est passé
01:19:24en me construisant
01:19:26avec des images.
01:19:28J'ai écouté mon corps,
01:19:30j'écoutais le corps de mon conjoint.
01:19:32Et ça se passait bien comme ça.
01:19:34Je n'avais pas besoin de tout ça.
01:19:36Et ces images-là,
01:19:38elles avaient plutôt tendance à me gêner.
01:19:40Et aujourd'hui, avec le recul, l'âge adulte,
01:19:42et maintenant mère d'adolescente,
01:19:44je ne suis pas sûre que ça soit
01:19:46quelque chose de très positif.
01:19:48Ces images-là, dans les inconscients,
01:19:50à mon avis, ça peut marquer.
01:19:52Moi, ça avait plutôt tendance à me gêner.
01:19:54Alors que les pratiques en elles-mêmes,
01:19:56si on en parlait...
01:19:58Oui, mais Floriane,
01:20:00c'est votre droit
01:20:02le plus strict d'aimer
01:20:04faire l'amour, d'être totalement à l'aise
01:20:06dans votre corps et totalement à l'aise
01:20:08avec votre femme.
01:20:10Et puis, ne pas avoir envie
01:20:12de voir d'autres couples,
01:20:14pour vous, c'est impudique.
01:20:16Donc, ça vous gêne.
01:20:18Voir même, ça peut vous dégoûter, d'ailleurs.
01:20:20Oui, voilà.
01:20:22Moi, je pense que c'est votre droit
01:20:24le plus strict, ça ne vous excite pas, ça vous dégoûte.
01:20:26Bon, il ne faut pas regarder.
01:20:28Et puis, c'est tout.
01:20:30Oui, oui.
01:20:32Est-ce que vous avez eu une scène, la première fois
01:20:34que vous avez vu du porno, qui a été
01:20:36un petit peu gênante ?
01:20:38Oui.
01:20:40Il y a une vingtaine d'années.
01:20:42Oui, oui.
01:20:44Et puis, toutes ces scènes de sexe anal
01:20:46toujours en réalité.
01:20:48Je me souviens
01:20:50qu'ils filmaient en gros plan
01:20:52avec des orifices.
01:20:54Pour moi, c'était assez choquant.
01:20:56Et par la suite, je trouvais que
01:20:58ma réalité, mon vécu dans mon corps,
01:21:00dans ma vie intime,
01:21:02j'avais l'impression que c'était tout autre chose.
01:21:04Alors, finalement, ça pouvait s'appeler
01:21:06de la même façon.
01:21:08Non, mais vous n'êtes certainement
01:21:10pas du tout visuel
01:21:12dans votre fonctionnement imaginaire
01:21:14érotique. Je pense que vous êtes
01:21:16quelqu'un qui ressent très, très bien
01:21:18tout ce que votre corps
01:21:20ressent. La sensualité.
01:21:22Je suis sûre que vous n'avez
01:21:24pas envie de mettre un miroir, par exemple, face
01:21:26à votre lit.
01:21:28Pas spécialement.
01:21:30Je suis plutôt une tactile.
01:21:32Je suis une tactile infernelle.
01:21:34C'est important aussi
01:21:36de bien comprendre que, suivant
01:21:38les sens qui sont les plus
01:21:40excitatoires pour nous, on va être
01:21:42à même à être excité par la pornographie
01:21:44ou pas. Si on n'est pas du tout visuel,
01:21:46moi, je suis
01:21:48persuadée qu'on ne va pas
01:21:50du tout avoir envie ni besoin
01:21:52de regarder de la pornographie.
01:21:54Ce n'est pas par hasard que
01:21:56les hommes sont beaucoup plus dans la pornographie
01:21:58que les femmes.
01:22:00Dans la pulsion scopique,
01:22:02bien sûr. Mais je crois
01:22:04aussi beaucoup à...
01:22:06Vous parliez d'une scène de pénétration
01:22:08anale. Ce n'est pas évident
01:22:10à imaginer pour une femme
01:22:12jeune.
01:22:14C'est quelque chose que j'ai
01:22:16vu combien de fois des patientes parlant
01:22:18que c'était blessant. Plus
01:22:20que d'autres choses, d'ailleurs. Et c'est vrai
01:22:22que peut-être que quand on commence le porno
01:22:24par des suivances, comme on commence
01:22:26à voir du porno,
01:22:28on peut être...
01:22:30On peut le banaliser
01:22:32un petit peu. Et puis ensuite
01:22:34être moins choqué par des images si elles viennent
01:22:36par la suite. Mais là, c'est vrai que ce n'est
01:22:38pas évident. Je vois ce que vous voulez dire.
01:22:40Les multiples horrifices.
01:22:42Oui, tout à fait.
01:22:44Oui.
01:22:46Ce qui est le plus surprenant,
01:22:48c'est que finalement,
01:22:50mon éducation sentimentale s'essaie plutôt
01:22:52avec des romans, des lectures indérotiques.
01:22:54Pas pornographes,
01:22:56mais érotiques. Et là,
01:22:58ça a éveillé une sensualité
01:23:00à 18-20 ans.
01:23:02C'est travaillé
01:23:04mon imaginaire.
01:23:06Mais en revanche,
01:23:08c'est vrai que les films, non, ça a
01:23:10plutôt tendance même à faire l'inverse.
01:23:12A vous couper, oui.
01:23:14Et puis en parlant toujours de votre
01:23:16première impression,
01:23:18il y a quand même une règle qu'utilisent
01:23:20les psychanalystes, l'ont bien dit,
01:23:22et notamment
01:23:24dans toute la littérature romantique,
01:23:26on ne parle pas des horrifices.
01:23:28C'est quelque chose
01:23:30qui ne va pas être parlé.
01:23:32C'est suggéré,
01:23:34on peut l'imaginer, mais ce n'est pas parlé.
01:23:36Et là,
01:23:38directement, avec des gros plans,
01:23:40un zoom, on vous montre effectivement
01:23:42deux, trois horrifices.
01:23:44Ben oui, c'est
01:23:46compliqué.
01:23:48Je le comprends bien, et ça peut être très traumatique.
01:23:50Tout à fait.
01:23:52Oui, un peu de ça, effectivement.
01:23:54Pourtant, je suis
01:23:56vraiment à l'aise
01:23:58dans la vraie vie.
01:24:00Je suis avec quelqu'un
01:24:02qui est comme moi, mais
01:24:04tous les deux, on est sur la même longueur,
01:24:06donc ça va bien.
01:24:08On est en fin d'émission, il faut quand même le dire,
01:24:10il y a des gens qui n'ont absolument pas besoin
01:24:12de regarder de pornographie,
01:24:14et qui vont très bien, et qui ont une sexualité
01:24:16qui va très très bien.
01:24:18Donc, ce n'est pas
01:24:20un passage obligé non plus.
01:24:22Tiens, une...
01:24:24Dans notre cas, c'est le cas.
01:24:26Une audifrice jeune
01:24:28nous disait tout à l'heure qu'elle consommait régulièrement,
01:24:30et elle utilisait ce terme.
01:24:32Vous ne consommez peut-être pas du
01:24:34porno de façon régulière ?
01:24:36Ben pas du tout, même, je crois.
01:24:38Maintenant, Florelle.
01:24:40Non, je crois que ça fait 20 ans que je n'ai rien vu.
01:24:42Oui, bien sûr.
01:24:44Ou peut-être aperçu
01:24:46par un malheureux hasard d'une fenêtre
01:24:48pop-up qui s'ouvre bien malgré moi.
01:24:50Et voilà.
01:24:52Mais en revanche,
01:24:54ma vie réelle
01:24:56dans la réalité
01:24:58est riche, en fait.
01:25:00C'est pas du tout lié à ça.
01:25:02On n'a pas du tout besoin de ça, effectivement.
01:25:04Malgré les 4 enfants et le travail.
01:25:06Il me vient, si vous voulez,
01:25:08la question que me posent
01:25:10pas mal de patients. Est-ce normal,
01:25:12docteur ? Mais oui, tout est normal.
01:25:14C'est-à-dire que ça peut être normal
01:25:16pour quelqu'un qui est très libre de faire ce qu'il veut.
01:25:18C'est normal de ne pas regarder
01:25:20du porno. Il ne faut vraiment
01:25:22pas faire des choses qui choquent.
01:25:24Il faut être tranquille dans sa vie.
01:25:26C'est bien aussi que, d'une certaine façon,
01:25:28vous êtes allé voir et il se trouve
01:25:30que vous êtes tombé spontanément devant
01:25:32quelque chose qui vous a un petit peu blessé.
01:25:34Mais je crois que
01:25:36tout est normal.
01:25:40Il n'y a pas sauf dans des comportements
01:25:42très exagérés.
01:25:44Absolument. Merci Florian
01:25:46de ce témoignage qui est
01:25:48important aussi parce que c'est vrai
01:25:50qu'on a plutôt dit
01:25:52du bien de la pornographie depuis 14 heures.
01:25:54C'est bien aussi de dire que ce n'est pas un passage
01:25:56obligé et chacun fait ce qu'il veut.
01:25:58Il n'y a pas de...
01:26:00C'est très vrai qu'avec
01:26:02la présence
01:26:04permanente du porno, parce que
01:26:06même ça arrive...
01:26:08C'est compliqué parce que c'est des règles
01:26:10de consommation. Comme ils ont
01:26:12des moyens de communication importants.
01:26:14Regardez le nombre de spams qui nous
01:26:16arrivent, effectivement, avec une image
01:26:18pornographique.
01:26:20Moi, en plus, comme je fais des
01:26:22recherches pour quelquefois
01:26:24écrire sur la sexualité,
01:26:26il m'arrive des avalanches, quelquefois
01:26:28de choses.
01:26:30Donc c'est compliqué. On est dans
01:26:32un monde où des images peuvent venir
01:26:34nous perturber. Après,
01:26:36on peut les mettre de côté, on a des anti-spams.
01:26:38Mais je crois que
01:26:40c'est important de rappeler à
01:26:42toutes les auditrices, les auditeurs,
01:26:44tout est normal.
01:26:46On peut avoir aimé,
01:26:48comme disait une très jeune
01:26:50qui est tombée dans le porno, parce que
01:26:52c'est assez habituel. Je regarde souvent
01:26:54et c'est agréable. On regarde avec notre compagnon.
01:26:56D'autres peuvent avoir été gênés
01:26:58et laissent de côté. D'autres le font
01:27:00de temps en temps. Tout est normal.
01:27:02Il n'y a pas...
01:27:04Merci Florian, merci
01:27:06Philippe Breneau. Je rappelle aussi que vous avez deux livres
01:27:08sur lesquels vous avez
01:27:10fait une enquête sur la sexualité des hommes et des femmes.
01:27:12Si vous voulez mieux comprendre ce qui est
01:27:14normal, n'hésitez pas.
01:27:16De toute façon, lire
01:27:18Philippe Breneau, c'est toujours plein d'enseignements.
01:27:20Tout de suite, vous retrouvez
01:27:22Alexandre de Lovanne pour C'est votre avenir. Demain, on sera
01:27:24avec Philippe Harlin. On va parler de nos
01:27:26premières fois.