• il y a 10 mois
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous, l'heure des pros pour cette dernière semaine du mois de février.
00:00:04 La France a approuvé le Green Deal en décembre 2023.
00:00:08 Le Green Deal c'est rendre l'Europe climatiquement neutre en 2050.
00:00:13 La France a approuvé le "Form to Fork" en français dans le texte de la ferme à la fourchette
00:00:18 qui est une feuille de route établie par la Commission européenne
00:00:21 pour minimiser l'impact de l'agriculture sur la biodiversité et les émissions de CO2.
00:00:26 La France a aussi voté la politique agricole commune et on apprend au passage de l'épisode
00:00:32 "Soulèvement de la Terre" que les conseillers d'Emmanuel Macron pour l'agriculture
00:00:36 appartiennent à la mouvance écologiste "Bruxello Compatible".
00:00:40 Bref, Emmanuel Macron est le responsable de tous les problèmes des agriculteurs.
00:00:45 Tout ce dont on parle en ce moment c'est ce que je viens d'énumérer.
00:00:49 Et malgré cela, par un tour de passe-passe qui me fait dire que Gérard Majax ou David Coffin-Powerfield
00:00:56 sont des enfants, le président promet l'exact contraire aujourd'hui de ce qu'il a fait hier.
00:01:02 Exemple avec un égalim européen qui n'est pas pour demain.
00:01:05 Vous avez donc un président européiste, mondialiste, qui confronte son idéologie à la réalité.
00:01:12 Et le réel lui dit "Monsieur le Président, ça ne marche pas".
00:01:15 Alors bien sûr il fait illusion, son énergie, sa connaissance des dossiers, son talent, son sidérant.
00:01:21 Mais tout cela est sans effet.
00:01:23 Emmanuel Macron n'a pas la main sur ce dossier, c'est l'Europe qui décide.
00:01:27 Et il ne s'en sortira pas en expliquant que le Rassemblement National est l'héritier du maréchal Peta.
00:01:32 Emmanuel Macron est au pouvoir depuis 7 ans.
00:01:35 Le temps du bilan arrive.
00:01:37 Le Salon de l'agriculture est peut-être la première étape d'un chemin de croix qui va durer 3 ans.
00:01:43 Il est 9h, Chana Lusso.
00:01:46 [Musique]
00:01:56 Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:01:58 Visite surprise de Gabriel Attal hier soir au Salon de l'agriculture.
00:02:02 Un changement d'agenda qui intervient au lendemain d'une inauguration très tendue avec Emmanuel Macron.
00:02:07 Le président de la République prend la parole dans le Figaro ce matin.
00:02:10 Il se donne 3 semaines pour sortir de la crise.
00:02:13 Sauf que les agriculteurs n'y croient plus.
00:02:15 On a rencontré Kevin au Salon de l'agriculture.
00:02:17 Ces sous-fifres qui sont venus et qui nous ont promis la même chose.
00:02:24 On n'a rien vu venir encore.
00:02:26 Je suis inquiet mais on ne s'attend pas à grand chose.
00:02:29 En vérité, on ne va pas régler tout en claquant des doigts.
00:02:32 Il va faire quelques annonces.
00:02:34 On ne s'attend pas vraiment à avoir des réponses concrètes.
00:02:38 Plus de 700 élèves de Béziers font leur rentrée en uniforme ce matin.
00:02:43 4 établissements scolaires testent la tenue unique à partir d'aujourd'hui.
00:02:47 Les parents d'élèves ont récupéré gratuitement leur kit de vêtements pendant les vacances.
00:02:51 Alors, contents ou pas contents, écoutez la réaction de cet écolier.
00:02:54 L'uniforme, c'est une jolie petite tenue d'école.
00:02:58 Au moins, tu peux être assorti avec les copains et copines.
00:03:01 En gros, tu as un pull avec l'écusson de Béziers, avec le camel.
00:03:06 On a le pantalon, on a une jupe short.
00:03:10 On a le t-shirt en manches courtes blancs dessous avec l'écusson toujours de Béziers.
00:03:14 Et au moins, il est joli.
00:03:16 Et puis, Benjamin Netanyahou a annoncé cette nuit un plan d'évacuation des civils dans les zones de combat dans la bande de Gaza.
00:03:22 Cette annonce intervient avant l'offensive de Tsah al-Arafat.
00:03:26 Après cela, Israël sera plus qu'à quelques semaines d'une victoire totale, selon le Premier ministre israélien.
00:03:31 Et un accord de trêve ne fera que retarder cet objectif.
00:03:35 Voilà pour l'essentiel de l'information, Pascal.
00:03:37 Merci beaucoup, Chana Lusso, et bonne journée à vous.
00:03:39 Je salue Véronique Lefloque, qui est présidente nationale de la coordination rurale.
00:03:43 Je salue Joachim Lefloque, IMAD, qui est essayiste et enseignant.
00:03:47 Georges Fenech, Elisabeth Lévy, que vous connaissez.
00:03:49 Nathan Devers et Gautier Lebrecht sont avec nous.
00:03:53 Je disais que tout ce qui se passe aujourd'hui a été validé par une politique française depuis sept ans.
00:04:04 Je prenais l'exemple du Green Deal, de la ferme Tufork, de la PAC.
00:04:09 Ces conseillers, c'est la cerise sur le gâteau.
00:04:12 Les deux conseillers écologistes...
00:04:14 Qui s'appellent Benoît Farrako et Mathias Ginet,
00:04:17 et qui sont proches de la ligne Pascal Canfin et de la ligne Nicolas Hulot,
00:04:21 puisqu'ils ont travaillé avec Nicolas Hulot quand ils étaient ministres de la Transition écologique.
00:04:23 Ce que j'apprends, sans citer personne, c'est que le ministère de l'Agriculture
00:04:27 est en opposition matin, midi et soir avec ces deux conseillers.
00:04:30 Bien sûr, ils sont sur la ligne écolo.
00:04:32 Oui, mais on est chez les fous.
00:04:34 On est chez les fous.
00:04:35 Puisque vous avez un ministre de l'Agriculture nommé par Emmanuel Macron
00:04:39 qui doit se battre contre deux conseillers qui sont les conseillers d'Emmanuel Macron.
00:04:42 Mais comment voulez-vous que ce pays marque ?
00:04:43 Ça existait déjà à l'époque de Nicolas Hulot, qui a démissionné.
00:04:46 Mais pourquoi y a-t-il des conseillers qui ne sont pas sur la ligne du ministère de l'Agriculture ?
00:04:50 Bien sûr, mais les arbitrages, c'est toujours comme ça.
00:04:52 Y a des conseillers qui sont pas sur la ligne...
00:04:54 Mais enfin c'est idiot !
00:04:56 Mais c'est de les conseillers, c'est de les conservateurs.
00:04:59 Le chef du pôle écologie, agriculture et énergie.
00:05:01 Mais c'est deux écolos, deux militants écolos.
00:05:03 Mais pourquoi pas d'ailleurs ?
00:05:04 Deux ! Alors ils disent plus un mot là.
00:05:06 Ils disent plus un mot parce que...
00:05:08 Emmanuel Macron dit...
00:05:09 Non, non, mais là il la ramène moins comme on dit.
00:05:11 Il la ramène un peu moins depuis vendredi ou samedi.
00:05:13 Au salon de l'agriculture, avec le chef du pôle...
00:05:15 Oui, il la ramène un peu moins.
00:05:17 Et alors Emmanuel Macron dit qu'il assume.
00:05:19 Oui, parce que Emmanuel Macron...
00:05:20 Quand il y a une faute à l'Élysée, c'est de sa faute après avoir dit...
00:05:22 Non, mais là de si...
00:05:23 Mais il dit de l'inverse...
00:05:24 Emmanuel Macron protège ses troupes, ça c'est pas le sujet.
00:05:28 Mais que ces gens mènent, qui sont rien du tout, qui ne sont pas élus,
00:05:33 et qui proposent des solutions, des politiques que les Français ne veulent pas,
00:05:39 c'est juste un scandale en fait.
00:05:40 C'est juste un scandale.
00:05:41 Surtout qu'ils offrent des invitations très étranges au sous-l'écran de la Terre.
00:05:43 C'est tout.
00:05:44 C'est pas nous qui est des conseillers.
00:05:45 C'est ce qu'on appelle, c'est pile poil le syndrome des petits hommes gris.
00:05:48 C'est exactement ça, des petits hommes gris.
00:05:50 Qui est des conseillers pas élus.
00:05:51 Madame Leflocq.
00:05:52 Et c'est même pas deux visions qui s'opposent, c'en est trois.
00:05:55 Parce qu'on a bien un peu une vision écologiste avec ses conseillers.
00:05:59 On a la vision mondialiste, européiste avec Emmanuel Macron.
00:06:04 Et on a après le ministère de l'Agriculture qui voudrait nous entendre, nous écouter,
00:06:08 mais qui ne sait même plus quelle direction prendre.
00:06:11 Et sur l'état des lieux de la France, de l'agriculture française, ils ne sont pas d'accord.
00:06:15 Et nous on n'est pas d'accord avec eux, parce que c'est pas du tout le bon état des lieux.
00:06:18 Les prix planchers qu'a proposé Emmanuel Macron ce week-end,
00:06:21 il y a son ministre de l'Agriculture qui, il y a quelques semaines...
00:06:24 Vous voulez l'écouter ?
00:06:25 On peut l'écouter.
00:06:26 Le ministre des Entreprises disait c'est Cuba de faire un prix plancher.
00:06:30 Il disait également M. Feneau, parce que M. Feneau, moi je le comprends maintenant,
00:06:34 il navigue le pauvre, il ne peut rien faire, il navigue.
00:06:37 Puisque tout remonte au niveau du président de la République.
00:06:40 En fait, le président de la République, il est Premier ministre,
00:06:42 il est ministre de l'Agriculture, il est conseiller, il est tout.
00:06:44 Il est tout.
00:06:45 Donc évidemment, c'est compliqué.
00:06:47 Mais je vous propose d'écouter M. Feneau, ce qu'il avait dit effectivement sur cette proposition.
00:06:50 C'est le 27 janvier.
00:06:52 On est le combien aujourd'hui ?
00:06:54 On est le 26 février.
00:06:55 Bon, pour vous dire la cohérence de ce gouvernement, écoutons.
00:06:58 Je ne connais pas beaucoup de filières qui disent il faut abroger Egalim.
00:07:03 Les seules personnes qui ont demandé à abroger Egalim, c'est M. Leclerc.
00:07:06 Reprenez ses déclarations à l'époque, en disant "on est le seul pays à faire ça, c'est un pur scandale".
00:07:11 On a plutôt intérêt à regarder et à réfléchir au niveau européen,
00:07:13 et ça me permettra de répondre à votre question,
00:07:15 que de revenir sur quelque chose qui permet d'encadrer les marges
00:07:19 et d'encadrer la matière première agricole de sorte qu'elle soit payée.
00:07:22 Après, les propositions démagogiques du genre "on va fixer une obligation de prix planchée",
00:07:27 comme on peut le faire, parce qu'il y a des règles quand même,
00:07:29 européennes, que sur les prix agricoles français,
00:07:32 et qu'on ne peut pas le faire sur les prix des autres pays,
00:07:33 qu'est-ce que ça fait ?
00:07:34 Ça vient mettre en concurrence déloyale les produits agricoles français.
00:07:37 Donc il faut que la matière première soit payée aux paysans français,
00:07:39 comme elle doit être payée aux autres agriculteurs.
00:07:41 Et c'est comme ça qu'on arrivera à le faire, et pas autrement.
00:07:43 Vous dites que ce serait contre-productif.
00:07:45 Mais c'est manifestement...
00:07:46 C'est d'ailleurs à ce motif-là qu'on ne l'a pas accepté.
00:07:49 Parce que s'il était aussi simple que ça de dire
00:07:51 "moi je mets le kilo de tomate à 2 euros ou à 10 euros en France pour payer les agriculteurs,
00:07:56 et que l'arrive de la tomate à 3 euros, vous croyez qu'il va se passer quoi ?"
00:07:59 Donc on a besoin que les prix montent, et que les prix montent, y compris au niveau national.
00:08:03 Si les entreprises privées étaient gouvernées comme la France,
00:08:07 je vous assure que ça ne marcherait pas longtemps.
00:08:08 Parce qu'il n'y a pas de vision, il n'y a pas de stratégie, et ça change tout le temps.
00:08:11 - J'ai pas d'avis sur les prix planchers, Madame, vous allez peut-être nous dire ce que vous en pensez.
00:08:15 Écoutons simplement ce qu'a dit Josébové sur les prix planchers.
00:08:18 - La question des prix planchers devait être soi-disant réglée par la loi EGalim.
00:08:24 En réalité, on voit bien que par exemple un groupe comme Lactalis, le premier groupe mondial de lait,
00:08:30 fait en sorte de ne jamais répondre aux éleveurs, et on l'a vu d'ailleurs encore.
00:08:36 C'est pour ça qu'il y a eu une occupation des locaux par la Confédération Paysanne, par le siège social à Laval.
00:08:43 Donc les coûts de production, c'est quelque chose de central.
00:08:46 Mais on ne pourra pas faire des coûts de production pour des productions de plus en plus importantes.
00:08:53 Il faudra les limiter avec un certain volume.
00:08:55 Donc il y aura des prix qui seront garantis pour un certain volume.
00:08:58 - Madame Leflog, je rappelle que vous êtes présidente nationale de la coordination rurale.
00:09:02 C'est un sujet un peu technique, évidemment, je n'ai pas d'avis là-dessus.
00:09:05 Mais les prix planchers, c'est bien ou pas bien ?
00:09:07 - Écoutez, nous, EGalim, on n'y a jamais cru. Le résultat n'est pas là.
00:09:10 Pour autant, s'ils veulent essayer leurs prix planchers, pourquoi pas qu'ils l'essayent dans certaines filières
00:09:16 dans lesquelles on pourrait les voir. Par exemple le porc, la volaille, le lait.
00:09:22 - Mais ça veut dire quoi ? Un prix plancher pour toute l'Europe ?
00:09:24 - Le prix plancher, comme l'a dit José Bové ?
00:09:26 - Un EGalim européen ?
00:09:27 - Déjà, c'est impossible au niveau européen.
00:09:29 - Un EGalim européen, c'est impossible ?
00:09:30 - Impossible. Parce qu'on n'a pas tous les mêmes coûts de production.
00:09:33 Si on met un prix plancher et qu'on le met suffisamment élevé,
00:09:36 on va développer la production plus à l'est de l'Europe et nous, on va être concurrencés.
00:09:41 Donc, de toute manière, quels que soient ces modèles, il faut une régulation des productions.
00:09:45 Mais par rapport à EGalim 1 et 2, où on était censés considérer les coûts de production
00:09:51 avec une rémunération de la main-d'œuvre, si ça, c'est un prix plancher,
00:09:54 alors qu'on l'applique pour 100% de notre production sortie ferme.
00:09:58 Et là, des gens comme Bigard, Coperl, qui aujourd'hui disent
00:10:02 "Bah nous, il y a la moitié de notre production qui va à l'export, donc pour cette partie-là, on n'applique pas."
00:10:06 Donc là, voyons si c'est possible, parce que s'ils y croient, pourquoi pas ?
00:10:09 - Bon, je ne suis pas sûr que tout le monde ait compris.
00:10:11 - Non, oui.
00:10:12 - Moi, personnellement, quand je n'ai pas compris, je dis "j'ai pas compris".
00:10:15 Donc, comme ça, j'ai un avantage. Mais je suis sûr que les gens qui nous regardent ont tout compris.
00:10:21 - Mais enfin, on a l'impression que ça marchera aussi bien que les peines planchées.
00:10:24 - On ne va pas avoir d'avantages, on est morts.
00:10:26 - Oui.
00:10:27 - La grande distribution et la production. Ce n'est pas la question des marges, plutôt.
00:10:31 - Eh bien, les marges, elles peuvent aussi être délocalisées, parce qu'en France, au niveau agroalimentaire,
00:10:36 on a beaucoup de groupes qui sont des multinationales, qui sont aussi à l'étranger.
00:10:40 Et les flux financiers, ils les font aux valeurs qu'ils veulent.
00:10:43 - On va revenir évidemment sur les séquences sortes d'Emmanuel Macron au salon.
00:10:48 Il y avait deux manières, d'ailleurs, de le voir. Moi, j'étais très frappé.
00:10:50 Il y a des gens qui disent "Salut l'artiste, quel talent, c'est exceptionnel, quel artiste, quel chapeau."
00:10:55 Et c'est vrai qu'il est sidérant, parce qu'il connaît les dossiers,
00:10:59 il a une capacité à enregistrer les dossiers, à garder les informations, à les assimiler,
00:11:04 qui est juste sidérant, plus l'énergie de parler pendant 11 heures et tout ça.
00:11:08 Donc ça, c'était la première thèse.
00:11:10 Puis la deuxième thèse, qui disent "bon, voilà, c'est juste un numéro d'acteur".
00:11:15 Bon, ah, que génie !
00:11:17 - Mais ce qui est vrai, c'est qu'à chaque fois qu'il était à un endroit, c'était fermé au public.
00:11:21 Évidemment, tout ça a été ultra sécurisé par des cordons de CRS,
00:11:25 donc c'était inédit.
00:11:26 Et puis c'est au-delà des UE qu'il attribue à la coordination orale,
00:11:30 qu'il attaque une nouvelle fois ce matin dans les...
00:11:32 - Un mot avant ça !
00:11:33 - Avant, il arrivait à séduire, quand il faisait ça,
00:11:35 il arrivait à donner l'impression à chacun de ses interlocuteurs
00:11:39 qu'il était la personne la plus importante.
00:11:41 Il arrivait vraiment à faire ça. Là, il était assez agressif, quand même, non ?
00:11:45 - Tout le monde ne l'a pas vu de la même manière.
00:11:47 Moi, j'ai vu beaucoup de gens passer en disant...
00:11:49 C'est souvent la même chose, d'ailleurs, c'est "qui serait aussi fort que lui ?"
00:11:52 Voilà, j'entends souvent ça.
00:11:54 "Qui serait aussi fort que lui ? Qui pourrait être à sa place ?
00:11:57 Qui pourrait faire mieux que lui ?"
00:11:58 - Mais c'est le récit imposé par l'Élysée, il ne faut pas être dupe non plus.
00:12:00 Tu as vu la communication derrière.
00:12:02 - Oui, mais ça correspond sans doute à une tendance.
00:12:04 - Il y avait un déjeuner avec les fédérations,
00:12:06 il y en a 33 qui ont été invités, il n'y en a que deux qui sont venus.
00:12:08 Quand il déambulait dans les allées, il y a des stands qui se fermaient
00:12:11 parce que les agriculteurs ne voulaient pas lui parler.
00:12:12 - Mais parce que...
00:12:13 Moi, je pense que le problème d'Emmanuel Macron,
00:12:16 c'est ses mots qui se heurtent à ce qu'il a fait.
00:12:19 Quand je dis tout de suite "il peut me dire ce qu'il veut",
00:12:22 il a signé le Green Deal, il a signé la Farm to Fork, que je dis mal,
00:12:28 il a signé la politique agricole commune,
00:12:30 et ses deux conseillers à l'Élysée, ses deux conseillers écolos,
00:12:33 donc il peut me raconter ce qu'il veut.
00:12:35 Ce qu'il veut.
00:12:36 - Il y a un virage à 180 degrés, quoi.
00:12:38 - Il peut...
00:12:39 - Bravo, belle expression.
00:12:40 - Il y a un virage, c'est la remise en cause de toute la politique antérieure.
00:12:44 - Et sur l'impact qu'il a part.
00:12:45 - Oui, je suis d'accord, mais quelle est sa sincérité ?
00:12:48 En fait, tu as l'impression que dès que ça sera un petit peu passé, tout ça,
00:12:53 ils vont t'embourber, parce qu'au fond, il est européiste et mondialiste.
00:12:56 - Il parle de Philippe Sykes.
00:12:57 - En fait, ça les ennuie, les agriculteurs.
00:12:59 - La messe n'est pas dite.
00:13:00 - L'agriculteur, on soulève le capot, c'est ce qui les ennuie actuellement,
00:13:04 parce que là, c'est sous leurs yeux.
00:13:06 Ils font ce qu'ils veulent, derrière ce que veulent les peuples,
00:13:09 toute l'Europe, mais ça, boum, ça saute.
00:13:12 - La réalité.
00:13:13 - En fait, il est totalement en phase avec Vanderlayens,
00:13:15 cette politique européenne ultra libérale et ultra écolo.
00:13:20 Ça veut dire que nous, on est une monnaie d'échange,
00:13:22 et de toute manière, tant qu'on profitera à certaines multinationales,
00:13:27 entreprises du CAC 40, les vendeurs de voitures,
00:13:29 mais nous, on n'est plus une monnaie d'échange.
00:13:32 - Véronique Leflocq.
00:13:33 - Nathan Devers, qui n'a pas parlé.
00:13:34 - Oui, quand même, je pense, en effet, qu'il est...
00:13:36 - Vous êtes habillé comme un jeune, le genre de Nathan Devers.
00:13:38 - Vous aimez bien ?
00:13:39 - Non, vous êtes habillé comme un jeune, je le dis pour nos amis d'Europe.
00:13:41 - Vous étiez au salon de l'agriculture, peut-être, hier.
00:13:44 - Peut-être tout à l'heure.
00:13:45 - Peut-être tout à l'heure.
00:13:46 - Par rapport, en effet, il y a un changement, il y a un décalage
00:13:49 entre son paradigme global, sa vision des choses,
00:13:52 ce qu'il a pu faire avant et ce qui est annoncé en matière de virage.
00:13:55 Je pense qu'il faut quand même noter une chose,
00:13:57 c'est que là, contrairement au Gilets jaunes,
00:14:00 où finalement, c'était un phénomène assez semblable,
00:14:02 ça veut dire que c'était une souffrance sociale
00:14:04 qui n'était pas dans le viseur du pouvoir,
00:14:06 là, au moins, le pouvoir essaye d'écouter, depuis le début,
00:14:09 on ne peut pas leur retirer ça,
00:14:11 au moins, ils essayent de faire des concessions.
00:14:13 - Pourquoi vous dites ça alors qu'en décembre 2023,
00:14:17 le Green Deal, c'est il y a deux mois ?
00:14:19 Pourquoi vous dites qu'ils écoutent puisqu'ils ont signé le Green Deal il y a deux mois ?
00:14:23 - Parce que depuis le début des opérations,
00:14:25 de blocages, de barrages, de colères de la part des agriculteurs,
00:14:28 au moins, ils ont été dans l'écoute.
00:14:30 - Mais parce qu'ils sont forcés.
00:14:32 - Oui, mais au moment des Gilets jaunes,
00:14:34 Edouard Philippe, par exemple, n'a pas voulu bouger d'un iota,
00:14:37 n'a pas voulu ouvrir ses oreilles pour écouter cette foule.
00:14:39 - Un mot, ça vous concerne, les jeunes.
00:14:42 On en a parlé l'autre jour, il y a un petit sondage politique.
00:14:46 Et c'est vrai que Jordan Bardella et Gabriel Attal,
00:14:49 c'est très intéressant ce qui se passe dans la société française.
00:14:53 Parce qu'il y a toute une génération, la génération,
00:14:55 je ne sais pas ce qu'il adviendra,
00:14:57 mais la génération, j'ai envie de dire,
00:14:59 de ceux qui étaient montés avec Nicolas Sarkozy,
00:15:01 qui ont aujourd'hui entre 50 et 60 ans,
00:15:04 qui devraient aller au pouvoir.
00:15:05 Ceux-là, ils vont peut-être être zappés.
00:15:07 Ça va être la génération perdue.
00:15:09 Je cite pas de nom pour pas être désagréable.
00:15:12 Et remplacée par les jeunes qui incarnent
00:15:16 à la fois quelque chose de nouveau,
00:15:19 mais une forme aussi de, comment dire,
00:15:22 de conservation.
00:15:24 - Oui.
00:15:25 - Je ne sais pas si c'est conservation, conservateur,
00:15:27 j'hésite entre les deux mots.
00:15:29 - Conservatisme.
00:15:30 - Oui, mais conservatisme, genre,
00:15:32 il n'est pas, tu vois, c'est pas un conservatisme
00:15:35 pour Gabriel Attal, c'est une conservation du modèle.
00:15:38 - Il est très populaire quand il a un discours d'autorité à l'école.
00:15:40 - Voilà.
00:15:41 - Il y a une prime à l'autorité et à la jeunesse.
00:15:42 - Donc voilà, prime à...
00:15:44 - Donc ils sont pas coquettes.
00:15:46 - C'est le cocktail.
00:15:47 - C'est un cocktail.
00:15:48 - Et j'ajoute une maîtrise exceptionnelle
00:15:50 des codes de la communication.
00:15:51 Vous prenez Jordan Bardella,
00:15:53 il a 21 millions de j'aimes sur TikTok.
00:15:55 Je pense que quasiment personne,
00:15:56 hormis Mélenchon, fait la même chose dans la vie.
00:15:58 - Et les deux que vous ne voulez pas citer, mon police.
00:16:00 - Il a 20 millions de j'aimes sur TikTok, évidemment.
00:16:02 - Ça compte.
00:16:04 - Ça va pas une politique, mais ça compte.
00:16:06 - Les deux que vous voulez pas citer, c'est Edouard Philippe et Marine Le Pen.
00:16:08 - Un langage non asepticité, ça compte aussi dans la manière dont les gens...
00:16:11 - Alors Edouard Philippe, effectivement, je pense que lui
00:16:13 peut faire partie de la génération perdue.
00:16:15 - Et Marine Le Pen va aller au salon de l'agriculture à Prenement,
00:16:18 on va voir si elle est aussi bien accueillie que Jordan Bardella.
00:16:20 La comparaison va forcément être faite.
00:16:21 - Mais c'est là qu'il y a un paradoxe,
00:16:22 c'est qu'on peut quand même se dire
00:16:23 qu'après deux quinquennats d'Emmanuel Macron,
00:16:25 les Français voudraient peut-être tourner la page du jeunisme,
00:16:27 parce que le jeunisme, c'était...
00:16:29 - Visiblement, non.
00:16:30 - Cette théorie juste qu'il suffit de changer des visages
00:16:32 pour changer quelque chose, on a bien vu que ça fonctionnait pas.
00:16:34 - Parce que le deuxième est fini, dites-moi.
00:16:36 - Sous les bandes d'Emmanuel Macron.
00:16:38 - Et c'est vrai que cette histoire de communication TikTok,
00:16:40 c'est quand même un appauvrissement considérable de la parole politique.
00:16:44 - Karine Duc, je vous propose d'écouter Karine Duc.
00:16:48 - C'est tout à fait ridicule de nous mettre,
00:16:52 d'essayer de nous coller cette étiquette-là.
00:16:54 On a justement, ce qui doit déranger, c'est que nous n'avons aucune étiquette.
00:16:58 On est là, moi, quand je me suis engagée, syndicalement,
00:17:02 d'abord mon métier c'est l'agriculture,
00:17:05 et c'est tout à fait l'essence même et le but de l'accomplissement,
00:17:12 et c'est de faire en sorte que ma ferme puisse fonctionner,
00:17:15 que l'ensemble des fermes de mon département puissent fonctionner,
00:17:19 c'est pour ça que je me suis engagée.
00:17:22 Les étiquettes politiques, je n'en ai que fer,
00:17:24 nous avons toujours été sur les sujets, uniquement les sujets.
00:17:27 C'est très facile de nous coller des étiquettes et de détourner le débat.
00:17:31 Là, l'intention a été de détourner le débat,
00:17:34 et Emmanuel Macron, qui, le midi, a semblé être dans une perspective
00:17:41 de construction de quelque chose,
00:17:44 s'est complètement ridiculisé en fin de journée,
00:17:46 et a fait tout autre chose.
00:17:48 Il est parti en campagne politicienne pour les Européennes,
00:17:51 et il a, dans ce sens-là, complètement négligé le salon de l'agriculture
00:17:55 et les agriculteurs.
00:17:57 Il a préféré bafouer la parole des agriculteurs,
00:18:00 les négliger sur le terrain.
00:18:02 - Karine Duque, je rappelle qu'elle est coprésidente de la coordination rurale,
00:18:06 vous êtes la présidente nationale,
00:18:08 mais on a écouté Karine Duque avec un peu d'avance,
00:18:11 on écoutera ce qu'a dit tout à l'heure Emmanuel Macron
00:18:14 dans l'interview qu'il a faite au Figaro,
00:18:16 mais c'est vrai que c'est lassant de renvoyer tous ceux
00:18:19 qui ne sont pas d'accord avec vous à l'étiquette extrême droite.
00:18:22 Vous, ça y est, vous êtes assigné aujourd'hui au RN,
00:18:25 mais à peu près tous les opposants d'Emmanuel qui ne pense pas
00:18:28 comme Emmanuel Macron sont assignés au RN,
00:18:31 soit par Emmanuel Macron lui-même, soit par ses troupes,
00:18:33 soit par Dupond-Moreti, soit par la presse, etc.
00:18:36 C'est un peu fatigant.
00:18:39 - C'est fatigant pour nous au niveau national,
00:18:41 c'est fatigant aussi et surtout pour tous les adhérents,
00:18:45 tous les sympathisants que nous avons sur le terrain,
00:18:48 qui n'arrêtent pas de dire "mais faites cesser ça".
00:18:51 Ce n'est pas du tout le sujet.
00:18:53 Ils sont en train de s'éloigner pour justement tenter
00:18:58 de nous nuire finalement, alors même que peut-être
00:19:00 il a des comptes à rendre ou il est en compétition
00:19:02 pour les européennes, mais nous on n'a rien à voir là-dedans.
00:19:05 Nous on n'a pas de projet politique, on a un projet agricole.
00:19:08 On doit sauver des exploitations et ramener du revenu.
00:19:10 - Nous sommes d'accord.
00:19:12 - Vous pouvez poser une question, Madame ?
00:19:14 - Emmanuel Macron, comme vous le savez...
00:19:16 - Je pensais que les paroles étaient libres.
00:19:18 - Vous savez bien que vous êtes là pour commenter et victorialiser.
00:19:21 - C'était un commentaire alors.
00:19:23 - C'est quoi ?
00:19:24 - Mon commentaire c'est qu'on ne peut pas complètement,
00:19:26 si vous voulez dire, sur les traités de libre-échange,
00:19:28 ne jamais prendre en compte le fait que notre industrie en a besoin.
00:19:31 Et vous avez dit tout à l'heure, on nous sacrifie au CAC 40.
00:19:34 Non, je ne dis pas qu'il faut le faire,
00:19:36 mais il y a quand même aussi l'industrie française,
00:19:38 ce n'est pas seulement l'idée des grands actionnaires,
00:19:40 c'est des ouvriers, c'est des emplois,
00:19:42 donc c'est quand même important.
00:19:44 Comment on fait pour ça ?
00:19:46 C'est ça qui me pose problème, c'est-à-dire que je trouve
00:19:48 qu'on ne peut pas jeter les traités de libre-échange.
00:19:50 Voilà, c'est éditorial.
00:19:52 C'est un commentaire.
00:19:54 - Juste une réponse.
00:19:55 Nous, avec l'idée de l'exception agriculturelle,
00:19:57 et sortir l'agriculture de ses accords de libre-échange,
00:20:00 c'est protéger l'agriculture, mais pas que l'agriculture française,
00:20:03 c'est protéger toutes les agricultures au monde,
00:20:05 pour que nous, à cause de ces importations qui ne répondent pas à nos normes,
00:20:09 n'allions pas déverser nos productions sur des continents africains ou ailleurs.
00:20:13 Alors même que eux doivent développer leurs agricultures.
00:20:16 - Mais Mercosur, c'est l'industrie allemande.
00:20:18 Par ailleurs, qui va en être la grande bénéficiaire,
00:20:20 ce n'est pas l'industrie française.
00:20:21 - Emmanuel Macron dans le Figaro.
00:20:23 Ce qui m'intéresse, alors, le soulèvement de la terre.
00:20:25 - C'est exceptionnel.
00:20:26 - Quand ça vient de l'Élysée, il y a un responsable, c'est moi.
00:20:28 Alors, on va l'écouter, parce qu'il était particulièrement...
00:20:31 Il a dit qu'il avait une colère, etc.
00:20:33 - Il y a déjà une contradiction entre ces deux sorties.
00:20:37 S'il est en colère parce que l'invitation n'a pas été émise d'accord,
00:20:40 mais après, il dit que quand ça va voir, ça vient de l'Élysée, c'est de ma faute.
00:20:44 - Il est en colère contre lui.
00:20:45 - Alors, écoutons...
00:20:47 - La vérité, c'est qu'il ne devait pas être au courant de cette invitation,
00:20:49 mais que cette invitation a été émise.
00:20:51 Et Florian Tardif l'a révélé tout de suite après le communiqué de l'Élysée.
00:20:54 Quand vous appeliez à ce moment-là les conseillers du président,
00:20:57 on vous répondait "le président n'a peur de rien".
00:20:59 Donc, ils assumaient cette invitation.
00:21:01 - Mais parce qu'en fait, la vérité, c'est que c'est le bordel.
00:21:04 - Oui.
00:21:05 - C'est ce que je dis tout à l'heure.
00:21:06 C'est-à-dire que tu as un ministre de l'Agriculture qui n'est pas d'accord avec des conseillers,
00:21:10 avec un président de la République qui n'est même pas au courant de ce que disent ses conseillers.
00:21:14 Et il découvre peut-être qu'il a des conseillers militants écologistes.
00:21:17 - Si vous me permettez...
00:21:18 - Pardonnez-moi, mais dans une boîte privée...
00:21:20 - C'est pas la même chose quand l'invitation pose problème,
00:21:21 quand Yacine Belatar a été reçue à l'Élysée, c'était la même chose.
00:21:23 - Dans une boîte privée, c'est des trucs qui ne marchent pas.
00:21:25 Pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:21:26 Et c'est son job.
00:21:27 Ça fait sept ans qu'il est au pouvoir, c'est à lui de faire ça.
00:21:30 Alors écoutez ce qu'il a dit, le président de la République.
00:21:32 - Benalla et autres...
00:21:33 - Alors vous savez quoi ?
00:21:34 - Oui ?
00:21:35 - Vous êtes si courageuse.
00:21:36 Vous allez voir là-bas, vous leur dites qu'on va passer moins sur les cofitos.
00:21:38 Vous revenez me voir avec des propositions.
00:21:39 - Oui, ben oui, ben les propositions sont faites par la Confédération paysanne et la Confédération traductrice.
00:21:43 - J'en ai comme ça, là, en térého, entre les uns qui gueulent parce que ça va pas assez vite, les autres trop vite.
00:21:47 On est un même pays, même nation, on s'en sort pirace.
00:21:49 On a des solutions complètes.
00:21:50 - C'est à l'industrie que vous faites avancer, Yacine Belatar.
00:21:52 - Je vais vous dire, depuis 2018, pour la première fois dans notre histoire, on a baissé les émissions.
00:21:57 On a baissé les CMR1 qui sont les plus dangereux, de combien ?
00:22:00 91%.
00:22:01 On a baissé les faux 30%.
00:22:02 Vous dites n'importe quoi.
00:22:03 - Non, non, non.
00:22:04 - Pardon ? Vous dites n'importe quoi.
00:22:05 Mais je suis d'accord, je suis pas en train de dire que...
00:22:07 - C'est la France qui travaille.
00:22:08 - Attends, je suis pas en train de dire que vous faites de la gratte.
00:22:09 C'est la France qui bosse.
00:22:10 - C'est pas la majorité.
00:22:11 - Mais on va aussi arrêter tous collectivement de dire que l'agriculture est foutue.
00:22:15 Parce que sinon, c'est pas la peine d'aller chercher des jeunes.
00:22:17 Si le discours ambiant, c'est de dire que l'agriculture est foutue et il faut que des aides de trésor,
00:22:21 il n'y a pas la peine de faire une loi d'orientation.
00:22:23 Il n'y a pas la peine de s'emmerder.
00:22:25 On ferme tout de suite le magasin.
00:22:27 Donc ça, c'est pas vrai.
00:22:28 Il y a des gens qui font beaucoup d'argent.
00:22:30 La réalité, c'est que l'agriculture française, elle se tient.
00:22:34 - On écoutera tout à l'heure son démenti sur l'exclusivité de la terre,
00:22:37 mais on peut rebondir sur ces deux sons que je vais vous montrer,
00:22:40 qui montrent une sorte de...
00:22:41 Alors d'abord, c'est un président qui parle...
00:22:43 Il y a un film qui s'appelle "Zéligue" de Woody Allen.
00:22:48 Et quand il est avec des énarques, il parle comme un énarque.
00:22:51 Quand il est avec des journalistes, il parle comme des journalistes.
00:22:53 - En fonction des citoyens.
00:22:54 - Quand il est avec des littéraires, il parle comme des littéraires.
00:22:56 Et là, il parle...
00:22:57 C'est pas mal d'ailleurs, c'est plutôt intelligent.
00:22:59 C'est quelqu'un qui s'adapte.
00:23:00 - Il parle comme Philippe Séguin à Paris et vote comme Daniel Cohn-Bendit à Bruxelles.
00:23:04 Enfin, c'est ça le cœur du problème, je crois.
00:23:06 Et il y a par ailleurs une croyance en la dimension performative de la parole de Emmanuel Macron
00:23:12 qui, moi, me gêne un peu.
00:23:13 On a l'impression que dire c'est faire, mais là, c'est pas une question de parole.
00:23:15 C'est une question de bilan.
00:23:16 Quand vous avez une érosion de l'excédent commercial agricole français de 36 % en 2023,
00:23:21 c'est pas la faute du RN.
00:23:22 C'est pas une question de parole, c'est une question de bilan.
00:23:24 Idem pour le mal-être des agriculteurs.
00:23:25 C'est ça que je trouve un peu gênant, une manière de nier les problèmes
00:23:30 et de nier ses propres responsabilités qu'on voit dans ce genre de séquences assez paternelles.
00:23:33 - En tout cas, ces deux séquences ont beaucoup fait parler.
00:23:35 Parce qu'il y en a une avec une dame, mais il est pas très gentil quand même.
00:23:39 - Moi...
00:23:40 Et puis, il y a d'abord ce malaise généralisé où j'ai l'impression qu'il y a une souffrance...
00:23:44 Enfin, c'est pas "j'ai l'impression", il y a une souffrance très importante des agriculteurs.
00:23:47 Et j'ai l'impression qu'il y a des petites luttes politiques qui se font sur leur dos,
00:23:51 des petits ping-pong, et je ne trouve pas ça très digne.
00:23:53 Là, les déclarations d'Emmanuel Macron, notamment la première qu'on a vue,
00:23:57 c'est vrai qu'il y a une forme, on peut trouver, d'indécence à parler comme ça
00:24:00 à quelqu'un qui est dans un mal-être professionnel énorme.
00:24:03 On sait tous que les agriculteurs, aujourd'hui, c'est un à deux suicides par jour en moyenne,
00:24:07 que c'est des gens qui vivent avec 700 euros ou moins, etc.
00:24:10 Donc c'est une question de presque de vie de mort pour certains et certaines d'entre eux.
00:24:13 Et leur parler ainsi comme si c'était des gens qui venaient juste se plaindre sans raison, c'est dérangeant.
00:24:20 Maintenant, moi ce que je trouve symptomatique dans ce genre de vidéos,
00:24:24 c'est qu'on a l'affrontement de plus en plus entre un élitisme condescendant
00:24:28 et, je dirais, un pessimisme populiste.
00:24:31 Et ça, c'est vraiment... On a l'impression que c'est la forme,
00:24:35 le virage qu'est en train de prendre la politique française à tous les niveaux.
00:24:38 Et cette vidéo le résume, l'exprime très bien.
00:24:41 - Parce que tu ne réponds pas par des faits.
00:24:44 Et que la parole ne suffit pas.
00:24:46 C'est tout.
00:24:48 Et que si tu y arrives et que tu dis "année blanche", c'est terminé.
00:24:51 Voilà. On va marquer une pause et on va saluer notre ami Thomas Hill.
00:24:56 Bonjour Thomas, merci.
00:24:58 Sur Europe 1, on va pouvoir vous suivre jusqu'à 11h avec votre émission.
00:25:02 Tout va bien ? Vous avez passé un beau week-end ?
00:25:04 - Excellent, excellent.
00:25:06 Je suis en train de réaliser que je commence à avoir une coiffure
00:25:08 qui ressemble de plus en plus à celle d'Elisabeth Lévy.
00:25:11 - Ah !
00:25:13 - Peut-être avons-nous le même coiffure, mon cher.
00:25:15 - Ça c'est la punchline de la semaine.
00:25:18 - Mais il faut pas s'assurer de prendre sur trois coups Clément.
00:25:21 - Non, ça c'est la punchline.
00:25:23 Soyez gentil avec Elisabeth Lévy, elle vous a rien fait.
00:25:26 Que moi je sois rude avec elle de temps en temps, mais pas vous.
00:25:29 Je la défends quand même face aux attaques extérieures.
00:25:32 - Faites attention, si vous ne serez pas là, vraiment.
00:25:34 Bonne journée en tout cas et bonne émission à vous.
00:25:38 Bon, avant, écoutez, on est vers 24, on va marquer une pause
00:25:44 et on reviendra sur cette affaire soulèvement de la terre
00:25:46 qui est à la fois dérisoire, anecdotique,
00:25:49 et en même temps qui en dit beaucoup.
00:25:51 En fait, ces deux conseillers militants, écolos à l'Elysée
00:25:55 qui prennent des décisions sans que le président de la République soit au courant,
00:25:59 c'est quand même du jamais vu.
00:26:01 - Si il n'est pas au courant, c'est grave aussi.
00:26:02 Il faut qu'il soit au courant de la liste des invités
00:26:04 avant qu'elle soit annoncée aux journalistes
00:26:05 et qu'il y a les soulèvements de la terre qu'ils ont voulu dissoudre,
00:26:08 qu'ils ont qualifié d'écoterroristes, invités,
00:26:10 qui braquent absolument tous les agriculteurs.
00:26:12 - Je suis d'accord, mais Thomas Bonnet,
00:26:15 qui est journaliste politique chez nous,
00:26:17 jeudi soir, il est venu dans notre bureau.
00:26:19 Nous préparions l'émission.
00:26:21 Il me dit "c'est incroyable, je viens voir l'Elysée".
00:26:24 On leur a posé trois fois la question.
00:26:26 - Bien sûr. - Trois fois.
00:26:27 - Le président n'a peur pour rien.
00:26:28 - Tous les journalistes étaient étonnés.
00:26:31 - Bien sûr.
00:26:32 - Les journalistes disaient "vous êtes sûrs que vous avez invité ?"
00:26:35 Bien sûr, le président a invité.
00:26:37 C'est lui-même qui me le dit.
00:26:39 Et on en a parlé dès jeudi soir.
00:26:41 - Et après, nous avons un communiqué sur Twitter
00:26:43 pour nous expliquer que les journalistes ont mal compris, en gros.
00:26:45 - Oui.
00:26:46 - Franchement, il fallait oser.
00:26:48 - C'est de la faute des journalistes.
00:26:50 - Il y a quelque chose de ça que je ne sais pas.
00:26:53 - Bon, allez, la pause.
00:26:56 Vous avez fâché, petit scarabée.
00:26:58 Bon, à tout de suite.
00:27:00 - Alors, je salue...
00:27:03 Quoi, je salue, ça ne veut rien dire.
00:27:04 Mais je présente les fraises...
00:27:07 Je salue.
00:27:08 Je présente les fraises qui sont produites par Pascal Bétheille.
00:27:11 Agriculteur, ce sont des gariguettes.
00:27:14 - Alors, c'est des grosses gariguettes.
00:27:15 Je peux vous dire que dans mon...
00:27:17 Moi, je n'ai pas de si grosses gariguettes.
00:27:19 Elles viennent de Lotte et Garonne.
00:27:21 Non, mais c'est vrai.
00:27:23 Je peux vous dire que dans mon épicier, j'ai des petites gariguettes.
00:27:26 Ce sont des belles gariguettes.
00:27:27 Alors, ça, ça vaut cher, les gariguettes.
00:27:29 - Eh bien, écoutez, il fallait que ce soit Pascal qui les présente.
00:27:32 Donc, Pascal...
00:27:33 - Il est avec nous, là, Pascal Bétheille.
00:27:35 - À la coordination rurale.
00:27:36 Et pour montrer que, justement, nous défendons cette production,
00:27:39 cette souveraineté alimentaire.
00:27:40 - Ça, ça vaut combien, ça ?
00:27:41 Par exemple, là, il y en a 3 et 3,6 et 3,9.
00:27:43 Il y en a 12, là.
00:27:44 Ça vaut combien, ça ?
00:27:45 - Eh bien, écoutez, il doit y avoir 250 grammes.
00:27:47 250 grammes, je dirais...
00:27:49 C'est les premières.
00:27:50 Donc, Pascal pourrait le dire, mais 4, 5 euros, sûr.
00:27:53 - Ah ouais, je pense plus.
00:27:54 À Paris, ça coûte plus.
00:27:55 - Ah oui, apparemment, à Paris, on est à Paris.
00:27:57 - À Paris, apparemment.
00:27:58 Là, c'est chez Fauchon que vous allez les acheter, vos gariguettes, j'imagine.
00:28:02 - Elles sont très bonnes.
00:28:03 - Elles sont très bonnes.
00:28:04 Bon, je blague.
00:28:05 "Sommeil à la Bidi", c'est à vous.
00:28:07 - Les tracteurs de retour à Bruxelles,
00:28:13 comme vous allez le voir sur ces images,
00:28:15 la colère paysanne ne faiblit pas
00:28:17 alors que les ministres de l'Agriculture sont réunis pour parler
00:28:20 simplification de la politique agricole commune.
00:28:23 Des classes spécifiques pour les élèves radicalisés,
00:28:26 une piste envisagée par Nicole Belloubet,
00:28:28 qui précise toutefois que le périmètre de ce dispositif n'est pas encore défini.
00:28:33 Et puis inciter les victimes à franchir le pas et gagner du temps,
00:28:37 les dépôts de plaintes pour certaines infractions
00:28:39 peuvent désormais se faire par visio,
00:28:41 les victimes de violences et vols
00:28:43 n'auront plus à se rendre dans un commissariat.
00:28:47 - Alors, le président Figaro,
00:28:49 des quelques indiscrétions,
00:28:51 quand ça vient de l'Elysée, il y a un responsable, c'est moi,
00:28:53 dit-il, bon bah là c'est plutôt bien de sa part.
00:28:55 - Il n'y a pas de problème.
00:28:57 C'est bien cohérent.
00:28:58 - On ne va pas faire des heures non plus.
00:29:00 - Il reconnaît qu'il y a eu un problème et donc...
00:29:02 - Oui, bon bah écoutez, ils ne vont disons qu'à faire le ménage.
00:29:05 De toute façon, paraît-il qu'ils sont dans leur petit soulier,
00:29:08 ces deux conseillers, ils font moins les malins.
00:29:10 On doit sceller la fin de cette crise,
00:29:12 mais je dirais aussi, quel est le plan pour la nation
00:29:14 qu'est-ce que nous allons défendre au niveau européen ?
00:29:16 On a sauvé notre PAC, mais elle a été pensée
00:29:18 de manière encore trop décroissante.
00:29:20 - Bon, il fallait la penser différemment.
00:29:22 - Malgré les discussions et les avancées,
00:29:24 un syndicat a fait le choix de ne pas appeler au calme.
00:29:26 C'est la coordination rurale que vous avez appelée au bazar ?
00:29:29 - Non, non, non, on me reproche juste de ne pas avoir appelé au calme.
00:29:33 Or, rien n'est amélioré, on n'a pas justement cette visibilité.
00:29:37 Donc aujourd'hui, nous ne sommes pas rassurés,
00:29:39 nous restons dans cette vision d'agriculture globalisée, mondialisée.
00:29:42 - Des décideurs locaux de la coordination rurale
00:29:44 sont engagés de manière très officielle au RN.
00:29:46 C'est vrai ou c'est pas vrai ?
00:29:47 - Non, ça c'est même pas vrai.
00:29:49 - Parce que si c'est pas vrai, c'est grave.
00:29:51 - Justement, c'est grave et c'est pour ça que sur le terrain,
00:29:53 beaucoup de personnes y voient de la diffamation.
00:29:55 Et c'est vraiment un rejet de notre syndicat.
00:29:57 Et là-dessus, nous allons voir...
00:29:59 - Ça, il faut le vérifier Gauthier,
00:30:01 parce que si le président de la République dit
00:30:03 "des décideurs locaux", moi je peux pas vérifier,
00:30:05 si le président de la République dit "des décideurs locaux
00:30:07 de la coordination rurale sont engagés de manière très officielle au RN"
00:30:09 et que c'est pas vrai, c'est quand même ennuyeux.
00:30:11 - Oui, bien sûr. Dans l'interview, il dit que Marine Le Pen
00:30:13 veut toujours sortir de la zone euro.
00:30:15 - Oui, mais bon, ça, à la limite, c'est de la politique,
00:30:17 il peut lui faire le procès, etc.
00:30:19 Mais ça, c'est factuel. Si c'est pas vrai, il faut le dire.
00:30:21 Et si c'est vrai, il faut le dire aussi.
00:30:23 Dans les deux cas, il faut le dire.
00:30:25 Moi, ce que j'attends des journalistes, c'est ça, comme toujours.
00:30:27 Mais bon, les journalistes, les faits, c'est autre chose.
00:30:29 - Mais vous pouvez avoir des adhérents de la coordination rurale
00:30:31 qui, comme n'importe quel citoyen,
00:30:33 s'engageaient dans un parti.
00:30:35 L'important, c'est que la ligne à direction
00:30:37 n'a pas de lien organique avec un parti.
00:30:39 - Je voudrais bien savoir comment il le sait,
00:30:41 parce qu'il n'est pas responsable,
00:30:43 il n'a pas le fichier des cartes d'adhérents
00:30:45 du Rassemblement National, à priori.
00:30:47 - "Je ne suis dupe de rien", dit-il, "le salon a toujours brossé
00:30:49 politiquement, ce n'est pas nouveau". Brassé, pardon.
00:30:51 Mais quand vous avez des centaines de gens avec des drapeaux
00:30:53 réclamant le Frexit, ce ne sont pas des mouvements agricoles,
00:30:55 c'est factuel. C'est vrai qu'il y avait des...
00:30:57 des centaines de gens avec des drapeaux Frexit ?
00:30:59 - Pas de la coordination rurale,
00:31:01 pas sur notre stand.
00:31:03 - C'est l'UPR, ce n'est pas le RN qui ne défend pas
00:31:05 le Frexit, jusqu'à preuve du contraire.
00:31:07 - Ils l'ont défendu un temps, mais c'est plus le cas.
00:31:09 - Oui, il y a une offre...
00:31:11 Il y a une offre politique
00:31:13 pour réformer l'Europe, la rendre plus souveraine,
00:31:15 plus unie, aux côtés de l'Ukraine et défendre notre PAC,
00:31:17 et de l'autre côté, il y a des gens qui,
00:31:19 avant, assumaient d'être pour le Frexit,
00:31:21 et qui maintenant veulent juste sortir de la zone euro.
00:31:23 On ne sait plus au fond ce qu'ils pensent.
00:31:25 - La stratégie de guerre, elle veut rediaboliser
00:31:27 le Rassemblement National, ça a commencé
00:31:29 la semaine dernière en les sortant de l'arc républicain,
00:31:31 parce que Jordan Bardella caracole en tête
00:31:33 des sondages, parce qu'il savait,
00:31:35 par anticipation, ce qui allait se passer le lendemain,
00:31:37 avec l'accueil très réussi pour Bardella.
00:31:39 Donc voilà, l'opération, elle est politique.
00:31:41 - Il ne fait que monter le RN depuis qu'ils ont cette stratégie-là.
00:31:43 - Oui, je pense que ça fonctionne de rediaboliser le RN.
00:31:45 - Et puis là, il les insulte quand même, il les a traités,
00:31:47 il a dit "c'est un projet idiot, bête, je ne sais plus
00:31:49 quel est le terme". - Bêtise, ouais, bêtise.
00:31:51 - C'est quand même un peu exagéré.
00:31:53 - Deux ou trois séquences que vous allez pouvoir décoder.
00:31:55 La séquence des CRS qui tombent,
00:31:57 ça s'est passé samedi au salon.
00:32:01 ...
00:32:25 ...
00:32:43 - Alors, ce qui a fait dire à Arnaud Rousseau ce que vous allez entendre,
00:32:45 c'est le président de la FNSA, il vient au salon
00:32:47 depuis je ne sais combien d'années, il n'a jamais vu ça.
00:32:49 - Pour ma part, ça fait 25 ans que je vais au salon de la véhiculture.
00:32:53 - Tous les ans. Je n'ai jamais vu ça.
00:32:55 Je n'ai jamais vu des forces de l'ordre en habille à l'intérieur du salon,
00:32:59 je n'ai jamais vu déplacer des animaux,
00:33:01 je n'ai jamais vu autant de gens furieux,
00:33:03 que ce soit d'ailleurs les agriculteurs ou les visiteurs qui étaient parqués dehors,
00:33:07 c'était une situation de chaos total.
00:33:09 - Oui. En fait, le président ne peut plus sortir.
00:33:13 C'est-à-dire que la limite maintenant, c'est toujours la barre la plus haute,
00:33:20 quand le président ne peut plus sortir.
00:33:22 Et si maintenant vous avez trois ans avec un président qui ne peut plus sortir…
00:33:26 - Sauf avec des encadrants partout, ça va être compliqué.
00:33:30 - Ce qui n'est pas le cas de Gabriel Attal, ce qui n'est pas le cas de Marc Fesneau.
00:33:33 - Ça c'est ennuyeux. C'est pas une bonne chose.
00:33:36 - D'ailleurs j'ai beaucoup aimé la formule à laquelle j'adhère de Gabriel Attal,
00:33:40 qui a dit "le salon de la véhiculture, ça n'est pas un cirque médiatique,
00:33:43 ni un cirque politique, ni un cirque médiatique, politique ou…
00:33:48 - En réalité, campagne.
00:33:49 - Je me suis demandé qui il visait.
00:33:51 - Ah oui ? Je me suis demandé…
00:33:53 - J'ai eu un proche de Gabriel Attal ce matin, je peux vous dire que c'est un intermédiaire.
00:33:55 - Il ne vise pas le président de la République.
00:33:57 - Je vous fais l'explication.
00:33:59 - Ni un cirque militant, voilà.
00:34:00 - Exact. Georges a 100 fois raison.
00:34:02 Il montre qu'il soutient le président de la République,
00:34:04 qui va au salon après la bonne journée de Jordan Bordela,
00:34:06 qui tacle, c'est comme ça qu'on le comprend, première lecture,
00:34:09 évidemment le président du RN, cirque médiatique,
00:34:11 mais cet argument peut se retourner contre le président de la République,
00:34:14 cirque médiatique et cirque politique.
00:34:16 Et j'ai eu un proche de Gabriel Attal ce matin qui écoutait la matinale
00:34:18 et qui m'a écrit en disant que selon lui,
00:34:20 ça visait aussi le président de la République
00:34:22 pour se mettre au-dessus de la mêlée, loin des polémiques.
00:34:24 - C'est grave.
00:34:26 - Il y a un proche de Gabriel Attal qui explique…
00:34:28 - C'est pas possible.
00:34:30 - Non, non, non, attendez, attendez. On reprend pas là-dedans.
00:34:32 - Là, c'est pas possible.
00:34:34 - Ça me fait penser à Clown et je me suis dit qui est le clown de l'affaire ?
00:34:36 - Moi, je trouve…
00:34:38 - Vous voulez que je vous lise le message ?
00:34:40 - Non, on va pas rentrer là-dedans.
00:34:42 - Donc faites-moi confiance, je vous dis que c'est pas possible.
00:34:44 - Oui, mais c'est pas possible dans le sens où…
00:34:46 - Lisez-le, puisque lisez-le si vous voulez.
00:34:48 Je pense que ce conseiller se met en danger.
00:34:50 Si vous me permettez, vous vous mettez en danger vous-même.
00:34:52 - J'ai pas dit que c'était un conseiller,
00:34:54 j'ai dit que c'était un proche de Gabriel Attal.
00:34:56 J'ai pas dit que c'était un conseiller. C'est pas un conseiller.
00:34:58 Tac, la double détente de Gabriel hier soir.
00:35:00 SAV assuré contre Bardelal.
00:35:02 L'Élysée ne pourra pas lui reprocher de ne pas s'impliquer
00:35:04 mais la critique touche aussi le PR.
00:35:06 Au final, c'est Gabriel qui est positionné au-dessus de la mêlée.
00:35:08 Après le cafarnaum du week-end,
00:35:10 la séquence risque de bien agacer le président.
00:35:12 - Si on en est là…
00:35:14 - Oui mais c'est important.
00:35:16 - Trois ans, fin de règne.
00:35:18 - Ça ne concerne pas que les politiques,
00:35:20 ça concerne aussi la manière dont ce salon est couvert médiatiquement.
00:35:22 D'abord, l'instrumentalisation des agriculteurs par la communication,
00:35:26 ça date même de François Mitterrand.
00:35:28 François Mitterrand, si, si, quand Pilan et Collet,
00:35:30 ces deux communicants,
00:35:32 avaient fait en sorte d'organiser des plans de télévision
00:35:34 où ils buvaient un peu de vin avec des agriculteurs
00:35:36 dans une ferme en mangeant du fromage
00:35:38 pour remonter en popularité chez les agriculteurs,
00:35:40 ça date de cette époque,
00:35:42 donc ce n'est pas quelque chose de nouveau.
00:35:44 Et deuxièmement, il faut quand même se dire aussi,
00:35:46 en dehors des politiques, la manière même dont les médias couvrent l'événement,
00:35:48 c'est évidemment, là, dans un contexte de pré-campagne aux européennes,
00:35:52 c'est évidemment pour s'intéresser à la popularité des uns et des autres,
00:35:56 et c'est la souffrance des agriculteurs qui passe un peu derrière.
00:35:58 Et ça, c'est à mon avis quelque chose,
00:36:00 à partir de là, que les politiques fassent de la com' dessus,
00:36:02 c'est aussi un contexte.
00:36:04 - Il y a une forme de confiscation.
00:36:06 - Et c'est revenir peut-être au soulèvement de la terre,
00:36:08 est-ce que tout ça, et je vous pose la question,
00:36:10 la séquence qu'on a vue là, tout à l'heure, de grande agitation,
00:36:14 est-ce qu'elle est liée, à votre avis, à ce qui s'était dit la veille,
00:36:16 sur les soulèvements de la terre,
00:36:18 ou quoi qu'il arrive, il y aurait eu une sorte de cafarnaum ?
00:36:22 - Non, je pense que quoi qu'il a...
00:36:24 s'il avait dit ou pas dit,
00:36:26 parlé des soulèvements de la terre, tout ça, ça serait arrivé.
00:36:28 La force de cette bousculade est proportionnelle à la colère du terrain,
00:36:33 et c'est cette colère qui était remontée au président.
00:36:36 Il venait la lui porter, et la partager,
00:36:39 et lui, il fuit, parce que quand il dit
00:36:41 "arrêtez de dire que l'agriculture est foutue",
00:36:44 ça veut dire "c'est bon, on n'a pas besoin de me le dire".
00:36:48 - Mais personne dit ça chez les agriculteurs,
00:36:50 personne dit "l'agriculture est foutue" chez les agriculteurs,
00:36:52 donc il vous reproche de dire quelque chose que vous ne dites jamais.
00:36:55 - Tout à fait, donc quelque part, c'est presque "taisez-vous, c'est bon".
00:36:58 En fait, on n'a pas l'impression de pouvoir échanger avec lui.
00:37:02 - Je suis d'accord. Alors, ce que vous venez de dire,
00:37:05 c'est que tout le monde, vous entendez bien,
00:37:08 tout le monde est dans le même rapport.
00:37:11 On ne peut pas échanger avec Emmanuel Macron.
00:37:13 Moi, j'en ai la conviction, la conviction.
00:37:16 C'est-à-dire que toutes les interviews que j'ai vues de lui,
00:37:19 il prend le pouvoir dans l'interview parce qu'il est plus fort,
00:37:22 et il n'y a plus d'échange.
00:37:24 Il prend le pouvoir parce qu'il est plus fort, et il n'y a plus d'échange.
00:37:27 Donc, je vois dans toutes ces émissions un scénario quasiment toujours le même.
00:37:31 Les trois ou quatre premières minutes, il se passe encore quelque chose,
00:37:34 il parle, il parle, il parle, et il n'y a pas d'échange.
00:37:38 Et si tu n'es pas d'accord avec lui, en gros, tu es un imbécile.
00:37:41 - Mais vous avez raison.
00:37:43 - Donc, la phrase que vous venez de dire, avec une clarté totale,
00:37:48 tu ne peux pas échanger avec Emmanuel Macron.
00:37:51 C'est très intéressant ce que vous venez de dire, parce que c'est une réalité.
00:37:54 - Et il ne faut pas ajouter qu'apparemment,
00:37:56 personne ne peut même en interne le critiquer.
00:37:58 C'est-à-dire qu'il n'y a plus rien qui semble arriver de la contestation
00:38:02 directement à lui.
00:38:05 - C'est pour ça d'ailleurs, moi, il ne s'appelle pas Antoine,
00:38:07 si je le proposais qu'il vienne sur le plateau,
00:38:09 il dirait "Monsieur le président, vous n'avez pas le droit de parler,
00:38:11 vous allez écouter, vous allez écouter,
00:38:14 et la caméra sera sur vous et vous écoutez."
00:38:16 - Si vous lui dites ça, il ne viendra pas.
00:38:18 - Il ne vient pas, il ne vient pas d'ailleurs.
00:38:22 Là, on arrive sur de la psychologie,
00:38:24 parce que généralement, tu peux échanger avec les gens,
00:38:26 tu peux parler, tu peux échanger,
00:38:28 tu ne parles pas avec eux.
00:38:30 - Je ne parle plus d'ailleurs.
00:38:32 - En privé, je n'ai pas de problème.
00:38:34 - Tout ça, c'est sous l'habillage du grand débat,
00:38:36 qui est en réalité un grand monologue.
00:38:38 - Oui.
00:38:40 - Et d'où, parce que les gens, ils ne sont pas dupes,
00:38:42 le public a un sentiment, il a une intelligence, le public,
00:38:45 il sait bien si tu l'écoutes ou pas, si tu le méprises ou pas,
00:38:48 si tu le prends pour un imbécile ou pas,
00:38:50 il sait tout ça, c'est ça qui est drôle.
00:38:52 - Quand même, la violence, il faut aussi maintenant,
00:38:54 vous avez raison de dire la colère, etc.,
00:38:56 mais je pense que si les agriculteurs aussi versent dans la violence,
00:39:00 ils vont perdre leur popularité.
00:39:02 Et ce qui s'est passé au salon, si vous voulez, bien sûr,
00:39:04 on peut reprocher toutes sortes de choses à Emmanuel Macron,
00:39:07 mais la violence, ce n'est pas tolérable.
00:39:09 - Vous avez dit ?
00:39:11 - L'objectif, ce n'était pas de la violence,
00:39:13 c'était justement de se faire entendre.
00:39:15 Mais j'allais dire, quand on est reçu avec Emmanuel Macron,
00:39:18 on est aussi dans cette histoire où il nous écoute,
00:39:20 et après, la parole lui revient.
00:39:22 Donc en fait, on n'a pas ces échanges non plus en particulier.
00:39:24 - On va écouter, parce que je n'avais pas écouté tout à l'heure
00:39:26 le démenti sur le soulèvement de la terre,
00:39:28 mais je voudrais quand même qu'on l'écoute.
00:39:30 Simplement, vous êtes drôle, Nathan.
00:39:32 Vous avez vu Mitterrand au salon de l'agriculture ?
00:39:34 - Il n'a jamais allé. - Non, je n'ai pas dit ça.
00:39:36 - Il a fait un plan, ce n'était pas au salon de l'agriculture,
00:39:38 c'était dans une ferme, je ne sais plus dans quelle région.
00:39:40 - En fait, il n'est jamais allé. - Il n'est jamais allé au salon.
00:39:42 - C'est Catherine May qui me rapporte ça.
00:39:44 - Il n'a jamais allé au salon d'agriculture. - Mais c'est fou, ça.
00:39:46 - C'est extraordinaire. - Il est resté 14 ans.
00:39:48 - C'est Chirac le premier président.
00:39:50 - Il n'est jamais allé. - De Gaulle était allé au salon d'agriculture.
00:39:52 - Oui, de Gaulle était allé.
00:39:54 - C'est assez drôle.
00:39:56 Je trouve qu'on a fait beaucoup sur le soulèvement de la terre,
00:39:58 mais on n'a pas écouté le démenti
00:40:00 du président de la République, et je voudrais quand même
00:40:02 qu'on l'écoute, ce démenti.
00:40:04 On devrait l'écouter tout à l'heure, écoute-le maintenant.
00:40:06 - Alors, je vais vous dire,
00:40:08 je dément totalement cette information.
00:40:10 Totalement.
00:40:12 Je n'ai jamais songé
00:40:14 pour initier une telle invitation.
00:40:16 Et vous parlez au président de la République
00:40:18 qui a assumé de faire passer en Conseil des ministres
00:40:20 la dissolution du soulèvement de la terre.
00:40:22 Donc toute cette histoire m'a mis en colère
00:40:24 à un point que vous ne pouvez pas imaginer.
00:40:26 Je suis le président de la République qui a proposé
00:40:28 de les dissoudre. Le Conseil d'Etat, et je respecte
00:40:30 les décisions de justice, a ensuite
00:40:32 cassé cette mesure.
00:40:34 Mais j'ai proposé de les dissoudre. J'ai toujours
00:40:36 condamné la violence, j'ai toujours condamné
00:40:38 les associations, les groupements
00:40:40 qui rentraient dans les fermes, qui attaquaient.
00:40:42 On a mis en place une cellule démétaire
00:40:44 pour protéger les agriculteurs.
00:40:46 Donc là, ça, c'est n'importe quoi.
00:40:48 Ça n'a jamais été le cas. Moi, je suis du côté
00:40:50 du calme, du civisme
00:40:52 et du respect.
00:40:54 - Ce qui est drôle, c'est qu'il dit mot pour mot ce que j'ai dit
00:40:56 jeudi soir à tous mes interlocuteurs
00:40:58 quand je demandais "mais c'est pas possible, il a
00:41:00 lui-même proposé de dissoudre".
00:41:02 C'est exactement les mêmes mots.
00:41:04 - Le président n'a peur de rien.
00:41:06 Voilà tout ce qu'il répondait,
00:41:08 les conseillers du pouvoir.
00:41:10 - Il va faire voter une loi anti-fake news au Parlement
00:41:12 pour en arriver à un tel niveau de déconcentration.
00:41:14 - Je pense qu'il a raison, Daniel. Je pense qu'il est sincère.
00:41:16 - Là, je pense qu'il est sincère, je pense qu'il n'était pas au courant.
00:41:18 - Non, mais ça signifie...
00:41:20 - C'est très grave. On fait un grand débat,
00:41:22 on lance des invitations, les soulèvements de la terre ont confirmé
00:41:24 ce week-end qu'ils ont bien reçu une invitation.
00:41:26 Un soulèvement
00:41:28 voulu, effectivement, dont le président
00:41:30 a voulu la dissolution, éco-terroriste
00:41:32 qui s'en sont pris aux gendarmes, qui ont blessé plus de 40 gendarmes
00:41:34 et le président n'est pas au courant.
00:41:36 - Je veux dire, ça renforcera l'idée qu'il a de lui-même
00:41:38 comparé à ce type de dirigeant
00:41:40 de dire "si je ne me mêle pas de tout, ça ne marche pas".
00:41:42 - Bien sûr.
00:41:44 - Donc, c'est au contraire, ça renforcera.
00:41:46 Donc, il rentrera à l'édition en disant "il faut que je fasse tout".
00:41:48 - Mais ça signifie aussi qu'autour de lui,
00:41:50 il y a des gens qui n'ont absolument rien à voir.
00:41:52 - À l'essence politique.
00:41:54 - Il y en a qui définissent les soulèvements de la terre
00:41:56 comme des terroristes, au même titre que les terroristes
00:41:58 islamistes, ils ont plus le même terme.
00:42:00 Et il y en a d'autres qui estiment qu'ils ont toute légitimité
00:42:02 pour participer au débat public.
00:42:04 - C'est la même question du rassemblement de la Suisse.
00:42:06 - Bon, allez, on change de sujet.
00:42:08 - ... très vite sur le communiqué de l'Elysée,
00:42:10 c'est les journalistes qui ont mal compris.
00:42:12 Ils auraient dû assumer en disant que le président n'était pas au courant.
00:42:14 - Moi, je n'ai pas entendu ça.
00:42:16 - Allez, avançons, on en a trop parlé.
00:42:18 Monsieur Attal, visite surprise hier.
00:42:20 - Visite surprise, ce n'était pas prévu.
00:42:22 - Mais non.
00:42:24 - Mais il n'y avait personne.
00:42:26 - C'est le principe du visite surprise.
00:42:28 Bon, écoutons le sujet de Marine Sabourin.
00:42:30 C'était les 60 ans du Salon de l'agriculture hier soir.
00:42:34 - Occuper le terrain coûte que coûte
00:42:38 après une inauguration chaotique samedi.
00:42:40 Gabriel Attal s'est rendu hier soir au Salon de l'agriculture
00:42:44 pour une visite surprise à l'occasion du dîner des 60 ans du Salon.
00:42:48 L'occasion de tenter d'apaiser la colère agricole
00:42:51 qui persiste depuis un mois.
00:42:53 Mais surtout de tacler Jordan Bardella en visite au Salon hier.
00:42:57 - A l'occasion de ces 60 ans, et puisque le Salon de l'agriculture
00:43:01 est une fête nationale, je sais combien vous tous,
00:43:04 amis et partenaires du Salon, vous êtes attachés
00:43:07 à un principe simple et beaucoup d'entre vous me l'ont dit.
00:43:10 Nous ne sommes pas ici au cirque.
00:43:12 Le Salon n'est pas un cirque médiatique, ni un cirque politique,
00:43:15 ni un cirque militant.
00:43:17 Au fond, les agriculteurs, nos bêtes, nos filières
00:43:20 ne sont pas un décor de campagne.
00:43:22 - Quelques heures plus tôt, le président du RN
00:43:24 enchaînait les bains de foule et les selfies.
00:43:27 Un accueil plus que réussi pour la tête de liste aux Européennes,
00:43:32 très loin de la déambulation sous tension du chef de l'État.
00:43:36 - Je vous rappelle qu'il l'a désavoué.
00:43:38 - Je suis quand même d'une naïveté, et peut-être aussi
00:43:42 parce que mon ADN n'est pas comme ça, mais je n'imagine pas
00:43:45 une seconde que Gabriel Attal, Premier ministre,
00:43:48 dit ça contre le président de la République.
00:43:50 - Non, contre Jordan Bardella, officiellement.
00:43:52 - Je suis naïf, sans doute.
00:43:54 - Une lecture subliminale.
00:43:55 - Ça me paraît impossible.
00:43:56 - Je vous rappelle qu'il y a une semaine, Emmanuel Macron
00:43:58 disait que le RN n'était pas dans l'arc républicain.
00:44:01 Quelques jours après, Gabriel Attal avait dit le contraire
00:44:04 en disant que l'arc républicain, c'était l'Assemblée nationale.
00:44:06 Donc à la fois la France insoumise et le RN.
00:44:09 Gabriel Attal sait faire de la politique, de la communication.
00:44:11 Si on comprend tout ce qu'il y a à sous-texte ce matin,
00:44:13 sauf vous Pascal qui...
00:44:15 - Non, parce que je suis naïf.
00:44:16 Naïf et loyal, donc je n'imagine pas qu'on puisse trahir.
00:44:18 - Mais non, mais officiellement, c'est contre.
00:44:21 - Je n'imagine pas, je déteste ça les traîtres.
00:44:23 - C'est évidemment contre Jordan Bardella.
00:44:25 - Mais vous vous souvenez de ce qu'on avait dit
00:44:26 lorsqu'il avait été nommé Premier ministre.
00:44:28 Je vous avais dit qu'au bout de deux mois,
00:44:29 comme il est plus fort, en tout cas plus fort, plus populaire,
00:44:31 ça allait irriter le Président.
00:44:33 - Ça n'a pas tenu deux mois.
00:44:34 - C'est sûr que d'un point de vue purement politique,
00:44:36 il est plus fort qu'Elisabeth Borne.
00:44:37 - Bon, Jordan Bardella.
00:44:39 Ouvrons le chapitre Jordan Bardella.
00:44:41 D'abord, il a dit un mot parce qu'il a psychiatrisé
00:44:44 d'une certaine manière le Président de la République.
00:44:46 - La schizophrénie.
00:44:47 - Ecoutons.
00:44:48 - C'est paranoïa.
00:44:49 - Partout où Emmanuel Macron se déplace,
00:44:51 il suscite de la tension, il suscite du rejet,
00:44:55 il suscite du désordre.
00:44:56 Et on a un peu le sentiment que c'est un homme seul
00:44:59 que le Président de la République
00:45:01 est dans une dérive schizophrénique assez inquiétante
00:45:04 et dangereuse au regard de sa fonction.
00:45:06 Et que probablement, il tombe dans une forme de complotisme,
00:45:09 de paranoïa qui est le propre de tout extrême.
00:45:14 - Moi, je n'ai pas souvenir dans la vie politique française
00:45:19 qu'un homme politique par un de ses concurrents, opposants,
00:45:24 ça a été parfois dit dans les journaux, sans doute,
00:45:26 mais dire de son principal opposant qu'il est paranoïaque
00:45:30 et schizophrène, c'est psychiatriser l'adversaire.
00:45:34 - Et c'est pas bien.
00:45:35 - On voit ça aux Etats-Unis, mais pas en France.
00:45:37 - Non, schizophrène, on peut dire qu'il y a une...
00:45:39 - Non, mais schizophrène, voilà, c'est dans le...
00:45:41 - Paranoïaque, c'est...
00:45:42 - C'est dans le langage courant, ces mots-là sont dans le langage courant, mais...
00:45:45 - Non, paranoïa, quand même.
00:45:47 - On dit que t'es parano, comme ça, mais là, ça prend dans sa...
00:45:51 - Et c'est la première fois qu'il fait cela, Jordan Bardella,
00:45:53 qu'il reproche le côté schizophrénique d'Emmanuel Macron,
00:45:55 il l'avait déjà fait.
00:45:56 Et Apolline de Malherbe, quand on lui avait dit ça,
00:45:57 elle lui avait dit "vous aussi, vous êtes schizophrène,
00:45:58 parce que vous avez changé, évidemment, de nombreuses fois d'avis sur l'Europe".
00:46:02 - Ah bah, oui, il faut bien que le président ait des soutiens.
00:46:05 On va écouter Jordan Bardella au Salon de l'Agriculture
00:46:11 et c'est Adrien Spiteri.
00:46:14 - Jordan, président ! Jordan, président !
00:46:18 - Son prénom, scandé, et des demandes de selfies à n'en plus finir.
00:46:23 À la porte de Versailles, hier, Jordan Bardella a multiplié les échanges
00:46:28 dans les allées du Salon, à l'image de cette discussion
00:46:31 avec cette agricultrice en pleurs.
00:46:33 - C'est gentil, mais beaucoup de gens sont avec vous.
00:46:36 Il y a tous les Français qui sont avec vous, qui vous soutiennent.
00:46:38 Cette proximité séduit certains professionnels
00:46:41 qui assurent s'intéresser un peu plus au programme du parti.
00:46:45 - Honnêtement, j'étais fier de parler avec Jordan Bardella,
00:46:48 de pouvoir discuter, voilà, sans opinion politique ni rien.
00:46:52 Celui qui défendra le plus l'agriculture
00:46:54 sera le plus écouté par les agriculteurs.
00:46:56 - Nous, les jeunes générations, justement,
00:46:58 on n'a pas trop un pied dans la politique.
00:47:00 Quand on se retrouve avec des gens qui sont au plus près des paysans
00:47:03 et des jeunes, ça nous motive peut-être à aller consulter son programme.
00:47:07 Plusieurs idées séduisent, comme la préférence nationale
00:47:10 ou encore le patriotisme économique.
00:47:12 - Avant d'ouvrir ces frontières, il faudrait déjà prendre soin de nous
00:47:16 et de pouvoir vivre en France déjà pour nous.
00:47:19 Il y a eu des choses qui ont été montrées,
00:47:22 des personnes qui sont allées voir les agriculteurs,
00:47:24 qui ont eu le courage d'y avoir été.
00:47:27 Et donc là, c'est quelque chose qui nous fait quand même plaisir.
00:47:30 Lors de son déplacement, le président du RN a dit vouloir changer
00:47:33 de logiciel pour l'agriculture française
00:47:36 et sortir des accords de libre-échange.
00:47:39 - Est-ce que le programme, sans parler des hommes, bien sûr,
00:47:44 ou même des partis politiques, mais est-ce que le programme
00:47:47 du Rassemblement national uniquement dans le domaine agricole
00:47:51 est quelque chose qui vous convient plus que d'autres programmes ?
00:47:55 - Écoutez, je n'ai pas de comparatif entre les différents programmes,
00:47:58 donc c'est difficile de m'exprimer là-dessus.
00:48:01 Mais par contre, la préférence nationale, c'est aussi un point
00:48:04 qui est aujourd'hui repris par le gouvernement en place
00:48:07 dans le cadre du plan élevage qui a été présenté hier matin
00:48:10 par Marc Fesneau.
00:48:12 - Ça veut dire quoi concrètement la préférence nationale ?
00:48:15 - Par exemple, au niveau des productions animales,
00:48:17 aujourd'hui nous sommes tellement déficitaires.
00:48:20 La plupart des viandes que vous consommez est d'importation,
00:48:23 que ce soit du poulet, de la viande.
00:48:25 - Et donc ça changerait quoi ?
00:48:26 - Eh bien, ça veut dire que l'objectif du plan élevage,
00:48:29 c'est d'abord d'essayer de chiffrer la production
00:48:33 et son développement qu'il faut pour davantage consommer français.
00:48:36 - Mais ça coûtera plus cher pour le consommateur ?
00:48:39 - Pour nous, à la coordination rurale, pourquoi ça coûterait plus cher ?
00:48:42 Sachant qu'il faut aussi compter avec cette réduction d'importation,
00:48:46 ne répondant pas à nos normes, tous les efforts qui seront faits
00:48:49 en matière de transition écologique, parce que toutes ces importations,
00:48:53 tous ces flux-là, tous ces échanges, c'est aussi de la pollution
00:48:56 qu'on ne retrouvera pas dans vos assiettes
00:48:58 parce qu'il n'y aura pas eu ces transports.
00:49:00 - Bon, on va marquer une pause.
00:49:02 Je crois que je vais vous libérer, Madame Lefloch,
00:49:08 puisque nous allons recevoir le docteur Laurent Carilla
00:49:12 pour un livre "Addicts ou pas".
00:49:15 Je ne sais pas si vous avez des addictions les uns ou les autres ?
00:49:18 Vous avez des addictions ?
00:49:19 - Non, non, non. Les fraises ?
00:49:20 - Ah oui, tiens, les fraises garguettes.
00:49:24 - Très bonnes, elles sont très très bonnes.
00:49:25 - Mais j'ai pas le prix !
00:49:26 Vous m'avez dit 5 euros, j'aimerais bien...
00:49:28 Franchement, j'aimerais bien que ça coûte 5 euros, ça.
00:49:30 Je peux vous dire que 5 euros à Paris...
00:49:31 - On va vous le dire.
00:49:32 - Il est là, Monsieur Pascal ?
00:49:33 Est-ce qu'il est là, Monsieur Pascal ?
00:49:34 - Il est là, dehors.
00:49:35 - Il était dehors, mais...
00:49:37 Ça, vous voyez à Paris, une si belle barquette comme ça,
00:49:42 je dis 10 francs.
00:49:43 - 10 francs, 10 euros.
00:49:44 - 10 euros !
00:49:45 - Ça dépend des quartiers, quand même.
00:49:49 - Quelle lapsuche !
00:49:50 - C'est bon qu'il voulait le Frexit.
00:49:52 - Même sur la monnaie, il est en décalage.
00:49:55 - Il est sorti de l'euro, Pascal Praud.
00:49:57 Il est sorti de l'euro.
00:49:59 - On va marquer une publicité, on retrouvera Léon Zitrone dans une seconde.
00:50:03 Vraiment, merci beaucoup.
00:50:04 - Merci à vous.
00:50:05 - Merci.
00:50:06 Vous êtes là au Salon tous les 15 jours ?
00:50:08 Vous restez là ?
00:50:09 - Oui, c'est bon, ça continue.
00:50:10 Alors là, les rendez-vous politiques vont s'enchaîner.
00:50:12 Je peux vous dire qu'ils viennent tous nous rencontrer
00:50:16 et on voit qu'il y a des élections à venir.
00:50:18 - Ah, ça c'est sûr.
00:50:19 - Oui, évidemment, mais ça serait bien qu'ils agissent en dehors des périodes d'élections
00:50:23 et qu'ils vous entendent.
00:50:25 Ah, M. Pascal, il me dit que je vais avoir le prix des garillettes.
00:50:28 M. Pascal, il va me dire...
00:50:30 J'ai cité tout à l'heure, c'est Pascal...
00:50:32 - Bétheil.
00:50:33 - Bétheil, qui est là, et il va entrer sur le studio.
00:50:35 Il va me dire combien coûte...
00:50:37 Ah, M. Pascal, venez, allez, venez.
00:50:39 Venez au micro, parce qu'on va vous voir.
00:50:41 Vous allez vous mettre à côté de Nathan Devers.
00:50:44 Et vous allez...
00:50:46 M. Pascal, vous êtes producteur de fraises.
00:50:48 - Oui, tout à fait, oui.
00:50:49 - Ça, combien vous vendez ça ?
00:50:51 - Ah, c'est terrible, je ne peux pas vous dire,
00:50:53 mais vous êtes peut-être plus près, vous, du prix que Monique.
00:50:56 Mais 5 euros, oui, je pense, oui.
00:50:58 - 5 euros chez vous ?
00:50:59 - Non, non, non, à la vente.
00:51:01 - À la vente, oui, chez vous, dans le Lot-et-Garonne.
00:51:04 - Oui, oui.
00:51:06 - Mais je pense qu'à Paris, c'est un peu plus cher.
00:51:08 - Oui, oui, oui.
00:51:09 - À Paris, tout est plus cher.
00:51:10 Mais bon, en tout cas, c'est bon.
00:51:11 - Elles sont jolies.
00:51:12 - Ah, ben, elles sont jolies, elles sont bonnes, surtout.
00:51:14 Mais elles sont surtout...
00:51:15 Regardez, je n'ai jamais vu des fraises aussi grosses.
00:51:17 - Si, c'est les premières.
00:51:18 Les premières fraises sont toujours plus grosses.
00:51:19 - Ah bon ?
00:51:20 - Oui.
00:51:21 - Ah, ben, dis-donc, moi, je dois manger les dernières,
00:51:23 parce qu'elles sont plus petites.
00:51:24 Bon, ben, merci.
00:51:25 - Et en enduit, parce que les filles se sont jetées
00:51:27 sur le plateau de fraises, quand même.
00:51:28 - Les filles ?
00:51:29 - Alexandra et Sana.
00:51:30 - Ah oui, alors, Alexandra de la météo,
00:51:31 elles adorent bien sûr.
00:51:32 Écoutez, non, mais vous pouvez nous apporter
00:51:34 tous les matins un plateau de fraises.
00:51:36 - On va vous envoyer les produits.
00:51:37 - Vous nous avez apporté un grand plateau de fraises ce matin.
00:51:39 Et effectivement, c'était...
00:51:41 - Il n'y en a plus, c'est la dernière.
00:51:43 - Là, j'en ai deux.
00:51:44 - Non, on en a gardé une ici.
00:51:45 - Oui, on en a gardé une.
00:51:46 - Très, très bonne.
00:51:47 - Bon, merci vraiment.
00:51:48 Merci beaucoup.
00:51:49 Merci.
00:51:50 On continue.
00:51:51 On est là jusqu'à 10h30, à tout de suite.
00:51:52 - Il est 10h04.
00:51:55 Et d'abord, nous recevons, et nous sommes très contents
00:51:58 de parler parfois d'autre chose que de l'info.
00:52:01 Le professeur Laurent Carilla, docteur de point addict ou pas.
00:52:05 - Oui.
00:52:06 - Parce que c'est intéressant de savoir si on est addict ou pas.
00:52:09 Il y a une sorte de fiche mnémotechnique pour savoir
00:52:12 si vous êtes addict à quelque chose.
00:52:14 Il y a quelques critères.
00:52:15 On demandera si l'un de nous est addict.
00:52:17 - Ah oui.
00:52:18 - On va voir ça.
00:52:19 - On va voir.
00:52:20 Pour le moment, on est addict à l'info, avec Sommeil à la Bidi.
00:52:22 - Tension, Éoire à Bruxelles, où les tracteurs sont de retour.
00:52:28 Comme vous allez le voir sur ces images,
00:52:30 la colère paysanne ne faiblit pas,
00:52:32 alors que les ministres de l'Agriculture sont réunis
00:52:34 pour parler simplification de la politique agricole commune.
00:52:38 - C'est fatigant, ce n'est pas du tout le sujet.
00:52:41 Il est en compétition pour les européennes.
00:52:43 Mais nous, on n'a pas un projet politique, on a un projet agricole.
00:52:47 Réponse claire il y a quelques minutes, dans l'heure des pros,
00:52:50 de la présidente nationale de la coordination rurale à Emmanuel Macron
00:52:54 sur de supposés liens avec le RN.
00:52:57 Et puis conséquence directe de la loi antiséparatisme,
00:53:00 un établissement privé musulman dans la tourmente.
00:53:03 Nicole Belloubet veut faire fermer le collège à Vicennes à Nice
00:53:07 en septembre en raison, je cite, d'un problème de financement opaque.
00:53:11 - Merci beaucoup Soumaya.
00:53:15 Donc, cher docteur, bonjour. - Bonjour.
00:53:17 - Et merci d'être avec nous.
00:53:18 Je disais, alors est-ce qu'on est addict ou pas ?
00:53:20 Il y a des personnalités qui naissent addict ou pas ?
00:53:23 Ou est-ce qu'on le devient ?
00:53:25 Ce qui est intéressant, c'est comment détecter l'addiction ?
00:53:27 - Il y a un moyen.
00:53:29 Déjà, on utilise le mot addict à toutes les sauces.
00:53:31 Et vraiment, le mot addict, c'est quand on est addict, on est malade.
00:53:35 On est malade comme quelqu'un qui a de l'hypertransfert artériel,
00:53:37 comme quelqu'un qui a de l'asthme, vous voyez ?
00:53:39 C'est une maladie.
00:53:40 C'est parce qu'on aime un truc passionnément qu'on dit
00:53:43 "T'es addict, t'es addict, ça veut rien dire en fait."
00:53:45 Et c'est pas sympa pour les malades.
00:53:46 C'est comme quand on dit à quelqu'un "Ah, il a une doux personnalité,
00:53:49 il est complètement schizophrène."
00:53:50 C'est pareil. Il ne faut pas utiliser ces mots-là comme ça.
00:53:52 Donc l'addiction, c'est quoi ?
00:53:54 Moi, j'utilise un moyen mnémotechnique simple.
00:53:57 5 fois la lettre C pendant un an.
00:53:59 Si vous avez ces 5 C pendant un an, vous êtes addict.
00:54:02 Le premier C, c'est "Je perds contrôle de mon comportement."
00:54:05 Le deuxième C, c'est "J'ai un usage compulsif, je ne peux pas m'empêcher de le faire."
00:54:09 Le troisième C, c'est un mot anglais, le "craving",
00:54:11 c'est "l'envie irrésistible de consommer."
00:54:13 Le quatrième C, "un usage régulier et chronique."
00:54:16 Et le dernier C, "des conséquences sur ma vie."
00:54:18 Si j'ai ces 5 C pendant un an, je suis addict.
00:54:21 Sinon, je ne suis pas addict.
00:54:22 Parce qu'on peut avoir un ou deux, trois C sans être addict.
00:54:25 Bon, et quelle est l'addiction la plus fréquente en France ?
00:54:28 Bon, le tabac, l'alcool, c'est les substances licites plutôt.
00:54:31 Et dans les comportements, il y a les jeux de hasard et d'argent,
00:54:35 les paris sportifs en ligne, etc.
00:54:37 Et après, ça dépend des gens.
00:54:39 Il y en a qui ont des multiples comportements addictifs,
00:54:41 il y en a qui ont de multiples addictions.
00:54:43 Et on voit arriver dans les drogues illicites,
00:54:46 il y a le cannabis qui est présent,
00:54:48 il y a la cocaïne qui est très présente.
00:54:50 Et après, il y a nos jeunes qui consomment différemment les choses.
00:54:55 C'est-à-dire, eux, ils apportent des nouveaux produits, si vous voulez.
00:54:57 Ils consomment des gaz hilarants,
00:54:58 ils consomment des cannabinoïdes de synthèse, etc.
00:55:00 Alors, ce qui est intéressant, c'est que vous parlez de la génétique
00:55:02 et vous dites, explique entre 40 et 70% de la maladie.
00:55:05 Ce qui est dans le risqué, c'est nos cinq facteurs déséquilibrés,
00:55:07 la génétique, notre puberté, notre cerveau, l'environnement
00:55:10 et comment on est psychologiquement.
00:55:12 Donc, ça voudrait dire qu'on est programmé ?
00:55:15 On n'est pas programmé, on a tous ces cinq facteurs.
00:55:18 On a notre cerveau, comment il va maturer ?
00:55:20 On a tous notre cerveau qui va maturer,
00:55:22 il va faire sa puberté à 20-25 ans.
00:55:24 On a notre développement personnel.
00:55:26 Puberté, c'est peut-être un peu avant 20-25.
00:55:28 J'utilise ce mot-là pour le cerveau, en fait.
00:55:30 Vous voulez dire que j'en sors ?
00:55:32 Vous avez quel âge ?
00:55:34 28.
00:55:35 Eh bien, vous avez votre cerveau, ça ne fait pas très longtemps qu'il est complètement fini.
00:55:38 Et encore, Pascal me dirait que c'est pas totalement terminé.
00:55:42 C'est drôle, ça, ce que vous dites.
00:55:43 Il y a notre génétique, il y a les échanges dans notre cerveau,
00:55:47 il y a notre développement personnel et puis comment on est psychologiquement.
00:55:50 On a tous ça.
00:55:51 Et si c'est déséquilibré, ces cinq éléments-là,
00:55:54 on est plus à risque d'être addict.
00:55:56 Alors, il y a des addictions, c'est intéressant de lire ce que vous écrivez.
00:56:00 L'addiction amoureuse, par exemple, s'appelle "ad amour".
00:56:03 Il existe de façon naturelle et inévitable une dépendance amoureuse dans un couple.
00:56:07 Pour certains, elle peut se transformer en passion destructrice de nature addictive.
00:56:12 Les principales complications de l'ad amour sont la dépression, le risque suicidaire,
00:56:16 les troubles du sommeil, l'isolement, les conduites addictives,
00:56:18 notamment avec l'alcool, par exemple.
00:56:20 Oui, par exemple.
00:56:21 Oui, il y a, si vous voulez, il y a les addictions aux substances,
00:56:24 mais il y a les addictions aux comportements.
00:56:26 Et tous nos comportements de base, c'est d'ailleurs le thème du livre.
00:56:29 Le livre, ce n'est pas un livre sur les addictions.
00:56:31 Le livre, c'est comment nos comportements de base peuvent basculer.
00:56:34 Et l'amour, ça fait partie de nos comportements de base.
00:56:36 Et certains, avec ces facteurs de risque, ils vont utiliser l'amour comme une drogue.
00:56:40 Il n'y a plus de plaisir, en fait.
00:56:42 Il y a une dépendance affective qui se crée et il nous faut...
00:56:46 - Mais ça se guérit parce que si vous êtes le compagnon ou la compagnie...
00:56:50 - Non, ça explose à chaque fois, ça explose parce que l'autre ne tient plus.
00:56:53 - Bah oui.
00:56:54 - L'autre ne tient pas.
00:56:55 Et oui, ça se guérit.
00:56:56 Enfin, moi, je n'aime pas le mot guérir pour une maladie chronique.
00:56:58 - Si c'est une maladie...
00:56:59 - J'aime le mot rémission pour les maladies chroniques.
00:57:01 - Mais vous, par exemple, il y a des gens que vous suivez depuis des années, j'imagine.
00:57:04 - Il y a des gens que je suis depuis un certain temps.
00:57:05 - Est-ce que ces gens-là, le travail que vous avez accompli avec eux est efficace
00:57:10 ou est-ce qu'ils reviennent régulièrement vous voir ?
00:57:13 - Bien sûr, avec moi, tout est efficace.
00:57:15 Non, je plaisante.
00:57:16 - Non, mais c'est parce qu'on a l'impression parfois que...
00:57:19 - Déjà, si vous voulez, quand quelqu'un...
00:57:21 - On ne change pas les rayures du zèbre, comme disait l'autre.
00:57:23 - Oui, mais on peut les stabiliser.
00:57:25 Et c'est ça ce qu'on fait dans une maladie chronique.
00:57:27 On va stabiliser ces rayures, en fait.
00:57:29 C'est-à-dire qu'on va leur faire changer de comportement,
00:57:33 s'adapter à ces envies irrésistibles de consommer,
00:57:36 modifier cet usage compulsif
00:57:38 et puis ses conséquences sur la vie, la dépression, etc.
00:57:41 On va les traiter, vous voyez, donc c'est un truc très global.
00:57:43 Et le traitement, en fait, l'idée, c'est de stabiliser.
00:57:45 Quand quelqu'un rentre dans mon bureau,
00:57:47 je lui dis, il y a un an, pour voir où on va aller.
00:57:51 C'est un an de suivi à plusieurs, pas que moi,
00:57:54 avec d'autres personnes dans le programme de soins.
00:57:57 Et après un an, il y a un suivi.
00:57:59 - D'accord.
00:58:00 - Est-ce qu'il y a quelqu'un qui a les 5 C autour de la table ?
00:58:02 Bon, il ne le dira peut-être pas, il a peut-être pas envie qu'on le fasse.
00:58:04 - Ou des choses.
00:58:05 - Ou des choses, est-ce que vous avez...
00:58:07 - Le tabac, oui.
00:58:08 - Vous fumez beaucoup, Elisabeth ?
00:58:09 - J'ai ralenti, je fume que le soir,
00:58:11 mais quand même, je n'arrive pas à arrêter cela.
00:58:13 - Mais vous fumez combien de cigarettes par jour ?
00:58:16 - Une dizaine de petites, c'est l'équivalent de 5.
00:58:19 - Bon, et vous, vous avez une addiction ?
00:58:21 - Moi, je ne suis pas allé fumer pendant les deux publicités.
00:58:23 - Ou des comportements, je ne sais pas, le sucre ?
00:58:25 - Le sucre, évidemment.
00:58:27 - Est-ce qu'il y a une addiction ?
00:58:28 - Est-ce qu'il y a des bonnes addictions ?
00:58:30 - Oui, il y a ce que j'écris dans le livre, les addictions positives.
00:58:32 - Les addictions aux bonheurs, aux travails.
00:58:35 - Je ne crois pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises addictions.
00:58:39 Je crois que c'est...
00:58:41 - Ah si, l'addiction à l'amour, c'est à peu près pareil.
00:58:43 - Ah oui, l'addiction à l'amour.
00:58:45 - Non, c'est l'adamour, l'addiction à l'amour.
00:58:47 Quand on est addict à quelque chose, l'addiction, c'est négatif.
00:58:51 J'ai décrit un peu les addictions positives en reprenant certains "c".
00:58:55 Par exemple, moi, je suis fan de musique, de musique métal.
00:58:59 Et donc, vous voyez, il y a tout ce truc autour.
00:59:02 Les groupes comme Kiss, etc.
00:59:04 Moi, il y a tous ces trucs-là qui me passionnent.
00:59:07 Et c'est positif.
00:59:09 - Il y a des gens qui disent que vous n'avez pas d'addiction au coiffeur, manifestement.
00:59:13 - Non, mais je ne vais pas répondre aux gens.
00:59:16 Figurez-vous, c'est un traumatisme. Je vais vous raconter cette histoire.
00:59:19 Quand j'étais collégien, on se moquait de moi.
00:59:21 On disait "tu ressembles en écomatiasse à Michel Berger, etc. à Crusty le clown".
00:59:25 Et finalement, j'adore ça maintenant avec ma nouvelle coupe.
00:59:28 Et je vous remercie, je ne suis pas allé chez le coiffeur depuis 20 ans.
00:59:30 - Non.
00:59:31 - Voilà.
00:59:32 - Je peux poser une question ?
00:59:33 - Non.
00:59:34 - Je vous en prie.
00:59:35 - Une question-commentaire comme Elisabeth.
00:59:36 - Est-ce que sur les addictions, il y a aussi un poids des discours sur l'addiction ?
00:59:41 Ce que je veux dire par là, c'est que quand on consomme pour la première fois un produit,
00:59:44 et que tout le monde autour nous dit "attention, ce produit est immensément addictif",
00:59:49 est-ce que ça ne crée pas, même si c'est un discours qui est fait pour être préventif et pour empêcher l'addiction,
00:59:54 est-ce qu'il n'a pas un effet contre-productif d'enfermer presque l'individu dans la certitude qui va devenir dépendante ?
01:00:00 Je ne sais pas, je donne une expérience de pensée.
01:00:02 Si je fumais une cigarette pour la première fois, et que personne sur Terre ne disait qu'il y avait une addiction au tabac,
01:00:07 même si ensuite il y a des mécanismes biologiques,
01:00:09 est-ce qu'il n'y aurait pas aussi un comportement différent où je prendrais plus de liberté par rapport à ça ?
01:00:14 - Je précise que notre ami a fait normal, je vous la questionne.
01:00:17 - Il a été bien.
01:00:18 - On n'est pas dans la question de rien du tout.
01:00:25 - Elle est bonne la question.
01:00:26 - Elle est excellente.
01:00:29 - Il y a le phénomène environnement dans les facteurs de risque, on n'en a pas parlé tout à l'heure.
01:00:32 C'est que l'environnement joue un rôle important.
01:00:35 Mais s'il n'y a que le facteur environnement qui est pris isolément, il n'y a pas d'impact en fait.
01:00:40 On ne peut pas dire à quelqu'un "tu vas fumer une cigarette une fois, tu vas devenir dépendant au tabac".
01:00:45 On ne peut pas dire à quelqu'un "tu vas boire un verre d'alcool une fois, tu vas devenir dépendant à l'alcool".
01:00:49 Les messages doivent être différents, c'est-à-dire que c'est plutôt chez les jeunes les messages à donner, c'est "voilà les risques".
01:00:55 Mais les jeunes, si vous leur dites "tu fumes une cigarette une fois" ou "tu fumes un produit une fois, ça va te faire un cancer du poumon", les jeunes ils s'en foutent de ça.
01:01:05 Ou vous leur dites "tu vas boire un verre d'alcool, tu risques un problème au foie, une cirrhose, un cancer du foie", ils s'en foutent de ça les jeunes.
01:01:13 Donc il y a ce message de prévention, il doit être différent le message de prévention, c'est "oui voilà, si tu consommes, il peut y avoir des risques".
01:01:20 En tout cas, ça fait plusieurs fois que moi je vous reçois, que je vous parle d'Europe 1 ou ici, mais vous êtes formidables.
01:01:25 Merci.
01:01:26 Vraiment, c'est très intéressant à chaque fois et on a envie de continuer la discussion.
01:01:30 Simplement, nous avons quelques actualités à dérouler, notamment la tête de liste européenne Renaissance, c'est Valérie, je ne sais pas si on dit "Ayer" ou "Ayer".
01:01:40 Ayer.
01:01:41 Ayer qui est pressentie comme tête de liste macroniste aux élections européennes de juin 2024.
01:01:45 Là vraiment, vous savez, j'ai l'impression que c'est un film où personne ne veut jouer dans le film.
01:01:50 Je vais tout résumer.
01:01:51 Voilà.
01:01:52 Aucun poids lourd vous laisse mouiller.
01:01:53 Mais ils n'ont aucun courage.
01:01:54 À Bruxelles-le-Mer.
01:01:55 Là, pour le coup, je serai Emmanuel Macron, je les réussirai tous dans une pièce et je dirai "vous êtes vraiment des poltrons".
01:02:01 Ben non, mais c'est vrai.
01:02:03 Vous êtes vraiment des poltrons.
01:02:05 Un bon mot "poltron".
01:02:06 Mais vous êtes vraiment...
01:02:07 Vraiment, mais là, j'ai besoin de vous, je serai Emmanuel Macron, je dirai "j'ai besoin de vous, de quelqu'un qui monte au créneau pour défendre nos idées et ma politique et personne ne veut venir".
01:02:17 Mais vous êtes des poltrons.
01:02:19 Je ne pars pas à la guerre avec vous.
01:02:21 Et donc...
01:02:22 Vraiment inconnue.
01:02:23 Écoutez, c'est incroyable quand même.
01:02:24 Elle est totalement inconnue.
01:02:25 Elle est eurodéputée, donc depuis la dernière élection, et elle est surtout fille d'agriculteur.
01:02:31 Et c'est ça qui va être mis en avant par la majorité pour essayer d'aller...
01:02:34 Mais par exemple, Bruno Le Maire, il se planque tous.
01:02:37 Bruno Le Maire, oui.
01:02:38 Bruno Le Maire, il veut être président de la République, qu'il prenne une liste.
01:02:41 Il y avait Bernard Guetta un moment qui était non-présenté.
01:02:43 Bernard Guetta, lui, il est né.
01:02:45 Il était auto-proclamé, lui.
01:02:47 Mais ce qu'il faut quand même dire, une chose, c'est que ces élections européennes, par rapport aux précédentes, il y a quand même eu la guerre en Ukraine, ça devrait être le sujet majeur, parce que ça redéfinit l'Europe.
01:02:57 Les dernières élections européennes, l'Europe était encore présentée comme une sorte de mot creux, d'abstraction, de slogan, quelque chose qui n'était pas concret.
01:03:04 Là, on a vu, ça a changé fondamentalement de statut pour tout le monde.
01:03:07 Je m'étonne que ce sujet ne soit pas aussi présent dans la pré-campagne européenne, et quelqu'un comme Bernard Guetta aurait été peut-être à ce titre plus à propos.
01:03:16 Je vais vous dire, ça en dit beaucoup.
01:03:19 Ça en dit beaucoup.
01:03:21 D'abord, ça veut dire qu'ils n'ont pas confiance en la politique menée par Emmanuel Macron, parce que je suis désolé, c'est une conséquence.
01:03:28 Ça veut dire qu'ils ont peur de Jordan Bardella.
01:03:30 Ils ont la trouille, ils sont aux abonnés absents.
01:03:32 C'est un monde de poltron.
01:03:34 Je suis désolé de vous le dire, c'est un monde de poltron.
01:03:37 Le monde de Renaissance, c'est un monde de poltron.
01:03:40 Les gens font ce qu'ils font.
01:03:43 Si vous n'êtes pas capables, dans la majorité macronienne, de trouver un poids lourd, ça veut dire que les types disent...
01:03:48 Il n'y a personne sur le banc de touche, ça, on le sait.
01:03:51 Mais il y en a plein.
01:03:53 À chaque remaniement, on voit bien que les plus gros poids lourds restent en place, parce qu'il n'y a personne sur le banc de touche.
01:03:58 Ce n'est pas des poids lourds, ce n'est pas le tronc.
01:04:00 Les élections européennes sont des élections difficiles.
01:04:02 Et alors ?
01:04:04 Il y a toujours des taux d'abstention très élevés.
01:04:06 Ce sont des élections intermédiaires.
01:04:08 Et alors ?
01:04:09 Et il y a une tentation de sanction du pouvoir en place.
01:04:12 La sociologie électorale des européennes est censée être très favorable à la majorité présidentielle.
01:04:16 C'est globalement les personnes âgées qui votent.
01:04:18 C'est assez intéressant aussi qu'elles viennent de Mayenne, dans l'univers extrêmement parisiano-centré de la majorité présidentielle.
01:04:22 On a peu de figures de la ruralité.
01:04:24 Et elle en fait partie, ça dit quelque chose quand même d'une forme d'évolution de la politique.
01:04:27 Quand on regarde les têtes de liste, que ce soit le numéro 2 de 2LR, le numéro 3 du RN qui vient de Frontex.
01:04:33 Il y a un impératif de protection qui revient au cœur de la vie publique.
01:04:37 Qui est Rihard Ysson, monsieur le psychanalyste ?
01:04:39 Adi G.
01:04:40 Psychiatre.
01:04:41 Oui, parce qu'un psychiatre, c'est un médecin.
01:04:43 Un psychanalyste, c'est...
01:04:44 Ah, il est serpentier !
01:04:46 On va parler en ce moment de ma surpreuse.
01:04:48 Non, mais parce que moi, un psychanalyste, je peux mettre sur ma plaque que je suis un psychanalyste.
01:04:51 Alors c'est un problème.
01:04:52 J'achète un divan et je suis un psychanalyste.
01:04:54 Il y a des très mauvais psychanalystes, mais ça ne devrait pas reproduire.
01:04:58 Attendez, la question.
01:05:00 Thierry Rihard Ysson a dit "j'ai tout essayé de toutes les drogues".
01:05:03 L'alcool, le cannabis.
01:05:05 Il l'a dit dans mon podcast d'ailleurs.
01:05:07 La drogue la plus dure, c'est ce qu'on fait là. La télé.
01:05:10 C'est vraiment une addiction pour vous ?
01:05:12 Pas pour moi, c'est ce qu'il a dit lui.
01:05:14 Il a dit "j'ai tout essayé, la drogue la plus..."
01:05:16 Alors la télé, ça veut dire quoi ?
01:05:18 En fait, ce qu'il veut dire, c'est la notoriété, la gloire.
01:05:20 C'est ça qu'il veut dire.
01:05:21 T'es chanteur, t'es homme politique, t'es médecin, t'es...
01:05:23 Tu vois pas ça, la télé.
01:05:25 C'est drôle ça.
01:05:26 Il a dit "j'ai tout essayé, la drogue la plus dure, c'est celle-là".
01:05:28 Mais c'est une réalité ça aussi.
01:05:30 C'est pas une addiction, mais il y a une forme de comportement addictif à la notoriété.
01:05:35 Et souvent, il y en a qui se brûlent dans les flammes de la notoriété.
01:05:38 C'est-à-dire qu'après, il bascule de l'autre côté en consommant des drogues pour tenir le coup, etc.
01:05:43 Je connais un acteur célèbre, il va pas à l'étranger.
01:05:45 Il va pas quoi ?
01:05:46 À l'étranger.
01:05:47 Pourquoi ?
01:05:48 Parce qu'on le reconnaît pas.
01:05:49 Trop drôle.
01:05:50 C'est vrai ?
01:05:51 Parce qu'on le reconnaît pas.
01:05:52 C'est possible.
01:05:53 C'est drôle.
01:05:54 Ah ouais, ça le rend malade.
01:05:55 C'est qui ?
01:05:56 Je vais pas vous dire qui c'est.
01:05:57 Mais c'est possible, bien sûr.
01:05:58 Il veut pas à l'étranger.
01:05:59 On voit bien la question.
01:06:00 Oui, parce qu'on le voit plus.
01:06:02 Il arrive au restaurant, personne lui dit...
01:06:05 C'est marrant, toi.
01:06:06 C'est une blague, c'est vrai ?
01:06:07 Il y va vraiment pas ?
01:06:08 Il s'ennuie dès qu'il est à l'étranger, il dit "je rentre".
01:06:11 Mais il le dit ou pas ?
01:06:12 En fait, il vit dans un miroir.
01:06:13 Il le dit ? C'est parce qu'on le reconnaît pas ?
01:06:14 Ouais.
01:06:15 Je sais pas comment il formalise, j'en sais rien.
01:06:17 Il vit dans un miroir, quoi.
01:06:19 C'est d'organiser.
01:06:20 On parle beaucoup d'addiction au sexe.
01:06:21 On devrait jouer, tu fais "est-ce vrai ou pas ? Vrai ou faux ?"
01:06:23 Ouais.
01:06:24 Est-ce que je l'ai inventé ou pas ?
01:06:25 Il y a très peu d'acteurs français.
01:06:26 On parle beaucoup d'addiction au sexe maintenant, comme s'il fallait criminaliser la sexualité ou la médicaliser.
01:06:33 C'est une consultation personnelle.
01:06:35 Il y a tout un chapitre.
01:06:36 De quoi je me mêle ?
01:06:38 Attendez, c'est vous qui en parlez.
01:06:40 C'est à partir de combien, l'addiction au sexe ?
01:06:42 Ah oui, l'addiction, c'est à partir de combien ?
01:06:44 C'est pas à partir de combien, c'est si vous voulez, c'est encore, une fois, c'est 5 C pendant un an.
01:06:48 Oui, alors on est tous à ça.
01:06:50 Ah, ça c'est vrai.
01:06:51 Là, moi je suis à ça.
01:06:52 Vous voulez pas que je finisse sur le sexe ?
01:06:53 C'est le comportement compulsif.
01:06:55 Avec des comportements, le sexe n'est plus du plaisir.
01:06:58 C'est plus du plaisir.
01:06:59 C'est on consomme, on consomme, on consomme pour pas souffrir.
01:07:01 Et donc, les personnes vont consommer beaucoup de porno en streaming.
01:07:06 C'est surtout très, très virtuel, mais ils peuvent aussi consommer.
01:07:09 Hommes ou femmes ?
01:07:10 On a plus d'hommes que de femmes, mais depuis quelques années, j'ai plus de femmes qui disent "j'ai un problème avec ça".
01:07:16 Mais quand vous dites plus d'hommes, c'est 80 % d'hommes ou c'est 74 ?
01:07:20 Le ratio à l'hôpital de notre série de patients, c'était à peu près 5 hommes pour 1 femme.
01:07:26 Et là, ça a augmenté.
01:07:27 C'est beaucoup plus d'hommes que de femmes, attendez.
01:07:30 Et ces dernières années, ça a un peu augmenté, les demandes.
01:07:33 Bon.
01:07:34 Et...
01:07:36 Oui, non, je disais ça.
01:07:38 C'est un problème, vous savez.
01:07:40 Là, pour le coup, je pense qu'on est tous...
01:07:42 Parce que quand on le perd, vous savez, quelques minutes, c'est une catastrophe.
01:07:45 La nomophobie, ça s'appelle.
01:07:46 Comment ça s'appelle ?
01:07:47 La nomophobie.
01:07:48 Mais moi, on est en panique.
01:07:49 On est en anxiété totale.
01:07:50 Mais on est en panique totale.
01:07:52 Oui, complètement.
01:07:53 Et dans "Docteur Addict ou pas", vous avez tous les questionnaires pour vous les évaluer, justement,
01:07:56 pour voir, justement, j'ai fait vraiment un chapitre sur l'usage problématique du smartphone.
01:08:00 Parce qu'on ne parle pas d'addiction au smartphone, on parle d'usage problématique du smartphone,
01:08:04 avec des petits comportements addictifs, avec des comportements dangereux, des comportements antisociaux.
01:08:09 Il y a nos téléphones.
01:08:10 J'ai passé une semaine sans smartphone, là.
01:08:11 Et alors ?
01:08:12 Quel plaisir.
01:08:13 Mais quand vous vous êtes reconnecté ?
01:08:14 Il était en prison.
01:08:17 C'était formidable de pouvoir se promener, s'arrêter dans un café, lire un livre, ne pas avoir et ne pas être sollicité.
01:08:23 J'ai vu vos stories sur Instagram.
01:08:24 Oui, mais une demi-heure le soir.
01:08:26 Mais je veux dire, dans toute la journée, je n'avais pas Internet.
01:08:28 Non, mais c'était super.
01:08:31 J'ai suivi votre voyage.
01:08:32 Non, mais bien sûr.
01:08:33 Quasiment en direct.
01:08:35 Mais vous étiez où ?
01:08:37 J'étais en Égypte.
01:08:38 Mais il faudrait relancer des semaines sans smartphone, massivement.
01:08:41 On fait des semaines, des mois sans alcool, des mois sans EvoPap.
01:08:44 Mais l'affaire, vous l'avez fait seul.
01:08:46 Non, mais nationalement.
01:08:47 Comme on fait un mois sans tabac en novembre.
01:08:49 Mais vous êtes un enfant, vous avez besoin de l'État pour enlever votre smartphone.
01:08:53 Non, je dis juste qu'il y a des tendances.
01:08:55 C'est la jeune génération.
01:08:56 Mais non, mais regardez, il y a des dry januari, il y a des novembre sans tabac.
01:08:59 On pourrait tout à fait dire qu'on lance, on incite, par exemple, les jeunes à passer une semaine, je ne sais pas quand, en février, en mars, sans smartphone.
01:09:07 L'été, c'est très simple.
01:09:10 Les breaks de smartphone.
01:09:11 L'été, par exemple, je ne prends pas mon smartphone quand je vais à la plage.
01:09:14 Il reste dans la petite boîte de nuit, je ne sais pas quoi.
01:09:17 Ça s'appelle une prise.
01:09:19 La table de nuit.
01:09:20 La boîte de nuit.
01:09:21 La boîte de nuit.
01:09:22 Et là, je suis tranquille.
01:09:25 Bon, on est avec Noémie Schultz, qui est en direct, je pense, d'Avignon, peut-être.
01:09:32 Bonjour Noémie.
01:09:33 Les trois hommes suspectés d'être impliqués dans le meurtre du policier Éric Masson, c'était le 5 mai 2021, sur le point de l'île d'Avignon, seront à nouveau face à la cour et au juré.
01:09:42 Aujourd'hui, lundi 26 février, on avait commencé avec Sandra Buisson la semaine dernière, qui était à votre place, pour l'ouverture du procès.
01:09:50 Éric Masson est brigadier, il est père de deux enfants, il est mort à 36 ans, je le rappelle.
01:09:54 Et ce matin, il y a des témoignages qui ont été extrêmement émouvants devant la cour.
01:09:59 Absolument.
01:10:00 Celui de Romain Heer, qui faisait ce jour-là équipe avec Éric Masson.
01:10:04 C'est un policier de 38 ans aujourd'hui.
01:10:07 Il nous raconte que ce soir-là, il est aux alentours de 18h, quand les deux hommes, les deux fonctionnaires repèrent une transaction de drogue et décident de contrôler l'acheteuse.
01:10:16 Romain se trouve quelques mètres derrière Éric Masson, quand celui-ci croise deux jeunes de type nord-africain, précise à la barre ce policier de 38 ans.
01:10:25 Ils sont passés devant nous, nous ont regardés.
01:10:27 Romain est convaincu qu'à ce moment-là, ces deux jeunes savent très bien qu'ils ont affaire à des policiers.
01:10:32 Celui qui avait la sacoche nous a demandé si on charbonnait, ça veut dire si on vendait de la drogue.
01:10:37 On a été surpris de cette question, on n'a pas le profil de charbonneur.
01:10:40 Celui avec la sacoche explique à Éric que c'est lui qui gère le point de deal.
01:10:44 Moi, je surveillais toujours l'acheteuse.
01:10:46 J'ai entendu Éric dire "police, police".
01:10:48 Et puis, j'ai entendu deux détonations.
01:10:51 J'ai vu qu'Éric Chancelet, il est tombé au sol.
01:10:54 La voix de ce policier expérimenté se brise.
01:10:56 Je me suis mise à genoux, je lui ai pris la tête dans les bras.
01:10:59 J'ai vu du sang qui sortait de sa bouche.
01:11:01 J'ai dit de rester avec moi pour ses filles, pour Émilie.
01:11:04 J'étais perdue, sidérée, en état de choc.
01:11:06 À quelques mètres de lui, dans la salle d'audience, la veuve d'Éric Masson,
01:11:09 ses frères, soeurs, son père sont en larmes.
01:11:11 Romain poursuit.
01:11:13 J'ai formellement identifié les deux individus.
01:11:15 Le terreur, c'est Ilias A.
01:11:16 Je suis sûre qu'il savait qu'il tirait sur des policiers.
01:11:19 Et c'est compliqué de vivre avec cette culpabilité.
01:11:21 Pourquoi Éric et pas moi ?
01:11:22 C'était un mec super, il a été assassiné lâchement par un individu
01:11:26 qui n'a même pas le courage de le reconnaître.
01:11:28 Dans le box, tête baissée, l'accusé semble vouloir disparaître derrière la vitre.
01:11:32 Merci Noémie Schultz.
01:11:34 Évidemment, on va suivre cette deuxième semaine de procès.
01:11:37 Deux petites informations qui nous intéressent.
01:11:39 D'abord à Carcassonne, avec cette affaire Pierre Curie.
01:11:42 Vous êtes au courant de cela ?
01:11:43 Bien sûr.
01:11:44 Il y a une rue qui a été baptisée Pierre Curie.
01:11:47 Et une plaque qui a été mise.
01:11:49 Simplement, Curie a écrit C U 2 R Y.
01:11:53 Ah oui, j'ai entendu ça.
01:11:54 Alors ce qui est formidable là-dedans, c'est que d'abord, il y a le type,
01:11:57 le monsieur ou la dame d'ailleurs, qui a écrit Pierre Curie.
01:12:00 Il y a sans doute son chef qui a vu Pierre Curie.
01:12:03 Il y a des services de la ville qui ont vu Pierre Curie.
01:12:06 Il y a tout le monde et personne n'a relevé.
01:12:08 Le nombre de personnes qui ont vu cette plaque écrite Pierre Curie,
01:12:12 sans que personne avenue Pierre Curie, physicien.
01:12:15 D'abord, ils auraient pu l'appeler avenue Pierre et Marie Curie.
01:12:18 Ça aurait été peut-être plus intéressant.
01:12:21 Mais donc Pierre Curie, ils l'ont enlevé.
01:12:25 Ce n'est pas drôle en fait.
01:12:26 Non, c'est quand même un peu...
01:12:28 Excusez-moi, je ne pense pas que ça aurait pu se produire il y a 20 ans.
01:12:32 L'école n'était pas encore complètement détruite.
01:12:34 Ce n'est pas surprenant quand on voit les résultats de PZR.
01:12:37 Mais ce qui me choque, c'est qu'à côté, vous avez des linguistes athériques
01:12:40 qui font des tracts chez Gallimard pour expliquer qu'il n'y a pas de baisse du niveau en orthographe,
01:12:43 que le niveau monte, que la langue se réinvente.
01:12:46 Il y a un tel dissensus entre la réalité et ça.
01:12:48 C'est un nom patronomique.
01:12:49 Dans les deux petites...
01:12:50 Non mais en plus, Pierre Curie...
01:12:52 Ce n'est pas de l'orthographe, c'est un nom.
01:12:53 Mais je vais vous dire, je pense que Pierre Curie, notre génération sait qui c'est.
01:12:56 Vous allez dans la rue, les gosses de Vannes, ils savent ça qui est Pierre Curie.
01:12:59 Il y aurait Marie Curie quand même.
01:13:00 Non, mais oui, mais c'est un rapport à l'écrit qui se perd.
01:13:03 C'est pas juste un rapport.
01:13:04 Mais vous délirez, ils ne savent pas.
01:13:06 Vous feriez des...
01:13:07 La deuxième petite information qui l'a fait rire.
01:13:09 Avant de vous faire écouter Judith Godrej,
01:13:11 parce que comme vous êtes psychiatres, j'avais envie d'entendre votre avis
01:13:14 d'une certaine manière sur cette situation.
01:13:17 Vendredi 23 février, le Premier ministre était en visite en Charente-Maritimes.
01:13:21 L'avion Falcon 900 a fait un vol à vide de 7 minutes
01:13:24 pour aller de Rochefort à La Rochelle pour des raisons de sécurité et de services de communication.
01:13:28 Après un passage au marché de Royan le matin,
01:13:31 puis dans une exploitation austréicole à Fouras en début d'après-midi,
01:13:35 il s'est rendu à La Rochelle en voiture.
01:13:37 Ça faisait réagir, effectivement.
01:13:39 Jean Castex avait été critiqué pour ça.
01:13:41 Christophe Béchut aussi, ministre de la Transition écologique.
01:13:44 François Hollande avait promis qu'il ne prendrait plus l'avion.
01:13:47 Au bout de quelques mois de présidence, il a repris l'avion.
01:13:50 - C'est pas pareil. Mais moi, ça me gêne pas, simplement, qu'ils viennent pas nous faire de la leçon.
01:13:53 Les efforts, c'est pour les autres.
01:13:55 - Écoutez, vous pouvez pas demander au gouvernement de la France...
01:13:57 - Mais je suis d'accord !
01:13:58 - Colos !
01:13:59 - Je suis d'accord. Judith Godrech, je voudrais que vous l'écoutiez,
01:14:01 que vous me disiez ce que révèle le psychiatre que vous êtes,
01:14:04 comment vous vivez cette situation aujourd'hui,
01:14:07 avec ces prises de parole qui sont parfois contestées ou au contraire applaudies.
01:14:11 Judith Godrech au César.
01:14:13 - Dans ma rébellion, je pensais à ces termes qu'on utilise sur un plateau.
01:14:19 Silence, moteur demandé.
01:14:22 Ça fait maintenant 30 ans que le silence est mon moteur.
01:14:26 On peut pas ignorer la vérité parce qu'il s'agit pas de notre enfant, de notre fils, de notre fille.
01:14:31 On peut pas être à un tel niveau d'impunité, de déni et de privilège
01:14:35 qui fait que la morale nous passe par-dessus la tête.
01:14:38 Nous devons donner l'exemple, nous aussi.
01:14:41 Nous avons la chance d'être dans un pays où il paraît que la liberté existe.
01:14:48 Alors, avec la même force morale que nous utilisons pour créer,
01:14:51 ayons le courage de dire tout haut ce que nous savons tout bas,
01:14:55 pas comme les autres fois.
01:14:57 Merci.
01:14:59 - Comment le psychiatre regarde-t-il la société d'aujourd'hui ?
01:15:06 - C'est une question vaste, Pascal.
01:15:08 Avec ce que dit Judith Godrech, c'est l'expression d'un traumatisme en fouille,
01:15:13 de multiples traumatismes qui n'ont pas été réglés.
01:15:17 Et l'idée, c'est voilà, on est en post-traumatique, lointain,
01:15:21 et l'idée c'est de dire les choses.
01:15:24 Elle le dit, la parole s'est beaucoup libérée sur ces questions-là.
01:15:29 Après, c'est toujours très très complexe.
01:15:32 Mais pour moi, c'est l'expression de traumatisme en fouille, ça.
01:15:36 Quand on lâche comme ça des choses secrètes, comme elle dit.
01:15:41 - Elles n'étaient plus secrètes, pardon !
01:15:44 Elles n'étaient plus secrètes mais surtout...
01:15:46 - Mais moi, sur le plan purement psychologique,
01:15:50 on voit quelqu'un qui souffre,
01:15:52 quelqu'un qui a des séquelles de souffrance de quelque chose.
01:15:54 - Ça, je n'en dis combien pas.
01:15:56 En revanche, il y a deux phrases, moi, dans ce discours que j'ai trouvé hallucinante.
01:16:01 D'abord, j'ai trouvé hallucinant cette espèce de communion,
01:16:05 si vous voulez, sinistre, personne pour mettre un peu de dissensus,
01:16:10 faire un peu quelque chose d'inouï ou d'étonnant.
01:16:13 C'est pas ça, l'art, c'est quand même pas la messe.
01:16:15 La messe, mais il y a deux phrases, elle dit,
01:16:17 il faut que tous les hommes accusés de viol, accusés,
01:16:20 cessent de faire la pluie et le beau temps.
01:16:23 Donc accusés, pour elle, ça veut dire condamnés et coupables.
01:16:26 Et la deuxième chose, elle parle d'un trafic de petites filles
01:16:29 ou de jeunes filles dans le cinéma français.
01:16:32 Excusez-moi, ça veut dire prostitution, ça.
01:16:34 Il faut quand même...
01:16:35 - Non, trafic ne veut pas dire prostitution, mais trafic veut dire trafic.
01:16:39 - Trafic illicite, ça ne veut pas dire prostitution ?
01:16:42 - Enfin, vous savez bien ce qu'on en pense.
01:16:45 - Tout le monde ne pense pas ça.
01:16:47 - Moi, je vais exprimer, d'un point de vue moral, si.
01:16:50 - Non.
01:16:51 - Tous les pères avec qui je parle de ce sujet-là disent tous la même chose.
01:16:57 Le problème Godrej, c'est où sont les parents ?
01:17:00 Où sont les parents ?
01:17:01 - D'accord.
01:17:02 - C'est-à-dire que si ma fille de 15 ans avait été avec un type de 50,
01:17:05 ça aurait été mon problème et je serais interviewé.
01:17:08 Tous les pères disent ça.
01:17:09 - Mais est-ce que vous admettez qu'il peut y avoir des histoires hors normes ?
01:17:12 Est-ce que vous l'admettez ?
01:17:13 - Je pose la question.
01:17:14 - Moi, j'aimerais juste dire une chose.
01:17:15 - Non, mais c'est intéressant ce que dit...
01:17:17 Est-ce qu'il y a des...
01:17:18 Parce qu'évidemment...
01:17:20 - Ils font des lois.
01:17:21 - Non, mais évidemment que...
01:17:22 Pardonnez-moi, mais...
01:17:23 Comment dire ?
01:17:25 Tous disent ça, en fait.
01:17:26 Le problème de Judith Godrej, au-delà de Benoît Jacoueta,
01:17:28 le problème, c'est M. Godrej, Mme Godrej.
01:17:31 - Ça, je suis d'accord.
01:17:32 - C'est ça, me semble-t-il.
01:17:33 Alors, ce n'est pas agréable de dire ça pour ses parents, bien sûr.
01:17:36 - Elle l'odie aussi.
01:17:37 - Mais c'est ça.
01:17:38 - À mon avis, c'est le problème numéro un.
01:17:39 - Mais elle exprime...
01:17:40 Elle peut se permettre de dire des choses avec sa personnalité, sa notoriété.
01:17:45 Elle dit des choses, probablement, qui se passent dans ce milieu artistique,
01:17:49 mais comme dans d'autres milieux.
01:17:51 Voilà, on ne sait pas.
01:17:53 - C'est pas là, je peux vous dire...
01:17:55 - Mais en tout cas, elle a l'air très triste de ces éléments.
01:17:59 - Moi, je suis d'accord.
01:18:00 En fait, c'est là que tu peux reprocher à ceux qui ont manipulé ces jeunes femmes.
01:18:05 C'est que tu les as abîmées à jamais.
01:18:07 Tu as enlevé quelque chose de l'ordre de la naïveté ou de la fraîcheur
01:18:11 ou de quelque chose de beau qui doit exister dans l'amour
01:18:15 et elles ont été manipulées.
01:18:17 Et je pense qu'elles revisitent leur jeunesse en disant "j'ai été manipulée".
01:18:20 Ce n'est pas agréable.
01:18:21 - Oui, mais il y a d'autres cas, comme Caroline Eliachef,
01:18:24 où visiblement, elle ne s'en est pas mal portée.
01:18:26 - En parlant de jeunes femmes abîmées à jamais,
01:18:28 il y a quelque chose qui me dérange dans notre conversation,
01:18:31 dans la soirée des Césars.
01:18:33 Il s'est passé quand même cette année un viol de guerre massif
01:18:38 sur des jeunes femmes qui ont été abîmées à jamais.
01:18:40 Les Césars sont le lieu où on parle de toutes les causes humaines et politiques.
01:18:46 On parle des civils à Gaza et on a parfaitement raison
01:18:48 parce que ce qui vit les incauchemars.
01:18:49 Il n'y a pas eu un mot sur des femmes qui ont été documentées,
01:18:56 notamment par le New York Times, par plein de journalistes extrêmement sérieux,
01:18:59 dans le détail, qui ont été violées, découpées en morceaux,
01:19:03 violées avec leurs seins coupés, qui ont été brûlées vif.
01:19:05 Et si vous voulez, les gens qui se disent féministes
01:19:08 et qui ne sont pas capables de dire un mot, un putain de mot,
01:19:12 sur ce sujet-là à la soirée des Césars, c'est une tâche morale profonde.
01:19:16 Moi, je trouve ça profondément dérangeant.
01:19:19 - Mais ils accusent Israël de massacre.
01:19:21 - A la limite, on peut avoir une discussion,
01:19:23 que certains puissent le dire sur Israël, c'est autre chose.
01:19:25 Mais qu'ils ne soient pas capables de dire ça, moi je le donne.
01:19:28 - Je suis tellement d'accord avec vous que j'avais prévu de terminer l'émission
01:19:31 en citant Elie Semoun, qu'il a écrit sur son compte et que je citerai tout à l'heure.
01:19:37 Agnès Zahoui, dont la famille a été massacrée en Israël, n'a même pas dit un mot.
01:19:45 Et c'est très intéressant pourquoi elle n'a pas dit un mot,
01:19:47 parce qu'elle, sans doute, a-t-elle pensé que ce soir-là,
01:19:52 elle ne fallait pas dire dans ce monde-là, dans ce milieu-là.
01:19:55 J'allais dire, est-ce qu'elle a eu peur de ce milieu-là ?
01:19:58 Je n'espère pas le formuler comme ça.
01:20:02 Elle recevait un prix pour l'ensemble de son œuvre,
01:20:04 mais je suis à 100% d'accord avec vous.
01:20:06 Évidemment que ça restera un oubli, vous dites une tâche, à cette soirée.
01:20:10 Il est 10h32, Somaïa Labidi, après je vous lirai ce qu'a écrit Elie Semoun.
01:20:16 - Ça y est, c'est fait, ils portent les mêmes vêtements.
01:20:23 L'alimentation de l'uniforme à l'école débute aujourd'hui à Béziers.
01:20:27 Quatre écoles de la ville se sont portées volontaires.
01:20:30 Au total, 92 établissements en France ont donné leur accord pour le tester.
01:20:35 Inciter les victimes à franchir le pas et gagner du temps,
01:20:38 les dépôts de plaintes pour certaines infractions
01:20:40 peuvent désormais se faire par visio.
01:20:42 Les victimes de violences et vols n'auront plus à se rendre dans un commissariat.
01:20:47 Et puis, démission surprise du gouvernement palestinien
01:20:50 qui vient de remettre sa démission au président Mahmoud Abbas.
01:20:53 Une décision qui intervient, je cite,
01:20:55 "notamment à la lumière des débloquements liés à l'agression contre Gaza".
01:20:59 - Donc Elie Semoun, il l'a également mis sur Twitter.
01:21:04 C'est juste de demander à cesser le feu et de pleurer sur les enfants qui meurent.
01:21:08 Et je me joins à cette demande, a-t-il écrit.
01:21:11 Mais qui parle des otages, des femmes violées quotidiennement
01:21:14 et qui sont désormais enceintes de ces monstres ?
01:21:17 Qui a un mot pour l'enfer vécu par ces femmes et ces hommes et ces enfants ?
01:21:21 Il y a toujours deux poids, deux mesures.
01:21:23 Pensez à eux aussi.
01:21:24 Le monde est l'otage du Hamas, y compris la Palestine.
01:21:28 Les mots forts d'Elie Semoun.
01:21:30 Je salue également Gérard Darmant, manifestement, qui nous regarde
01:21:33 et qui vous remerciait à l'instant de ce que vous avez dit.
01:21:38 Il nous reste quelques secondes pour parler des addictions.
01:21:42 Docteur, addict ou pas, et c'est toujours difficile dans ces cas-là d'enchaîner.
01:21:46 L'insomnie, pourquoi l'insomnie est-elle dedans ?
01:21:48 C'est une addiction, l'insomnie ?
01:21:50 - Non, en fait, il y a aussi une partie des conséquences,
01:21:53 on va dire collatérales, des addictions.
01:21:55 C'est vrai que les troubles du sommeil, et notamment l'insomnie,
01:21:58 sont très présents en règle générale en France.
01:22:01 Mais avec les addictions, si vous voulez, l'addiction entretient l'insomnie,
01:22:04 l'insomnie entretient l'addiction.
01:22:06 Et je voulais parler de ce phénomène bilatéral et dire aux gens
01:22:08 qu'il faut justement, quand on est addict,
01:22:10 on ne traite pas que le problème de la drogue, du tabac, de l'alcool
01:22:13 ou du comportement.
01:22:14 On traite aussi les problèmes de sommeil, d'anxiété, de tristesse, etc.
01:22:19 - Plus de 50% des insomnies sont dus au stress, à l'anxiété, à la dépression,
01:22:23 écrivez-vous, les autres causes d'insomnie liées au mode de vie ou à l'environnement.
01:22:26 Moi, ce qui me frappe souvent chez la jeune génération,
01:22:28 c'est qu'elles sont tous sous quelque chose,
01:22:31 elles sont tous sous médicaments.
01:22:33 Alors j'exagère en disant "tous".
01:22:35 - L'immense population française est sous médicaments.
01:22:37 - Oui, mais dans ma génération, sous médocs.
01:22:39 Ne prenez pas, me semble-t-il.
01:22:41 - En France, on est champion de prescription de...
01:22:43 - Mais les jeunes, près de...
01:22:45 - Ça a augmenté de 150% depuis le Covid, je crois.
01:22:48 - Les antidépresseurs...
01:22:50 - Les jeunes, eux, ils ont un problème...
01:22:52 Enfin, les jeunes jeunes, les ados, les jeunes adultes,
01:22:55 ont des problèmes de retard de phase.
01:22:56 C'est-à-dire qu'ils se couchent très tard,
01:22:58 ils se lèvent toujours à la même heure.
01:22:59 Donc ils retardent leur an de sommeil
01:23:02 et ça décale, ça fait des problèmes de sommeil.
01:23:04 Et après, ceux qui consomment un peu de substances,
01:23:06 notamment par exemple du cannabis,
01:23:08 ils vont fumer un joint le soir pour dormir.
01:23:11 - Pour se calmer.
01:23:12 - Pour dormir.
01:23:13 - Mais je suis d'accord, il y en a beaucoup de jeunes.
01:23:15 Les 15-20 ans, je voudrais savoir,
01:23:17 la proportion des 15-20 ans,
01:23:19 j'ai l'impression qu'on est peut-être sur un ado sur deux.
01:23:23 - Qui a déjà goûté au cannabis, oui,
01:23:25 mais pas qui consomme régulièrement.
01:23:27 Et comme vous le disiez, en post-Covid,
01:23:29 il y a eu un boom de toutes les consommations.
01:23:32 - Et des tentatives.
01:23:33 - Les Girondins de Bordeaux, juste un mot pour terminer,
01:23:35 parce qu'on pense à Albert Ellis,
01:23:37 qui est l'attaquant hondurien de Bordeaux,
01:23:39 Albert Ellis, victime d'un traumatisme crânien en match samedi,
01:23:42 reste très préoccupant hier.
01:23:44 Son club estime qu'il est encore impossible de se prononcer
01:23:46 sur son pronostic vital et fonctionnel.
01:23:48 Vraiment, on a une pensée pour lui,
01:23:49 parce que les images étaient très violentes.
01:23:51 C'est un coup pendant le match,
01:23:52 lors de la 26e journée de Ligue 2.
01:23:55 L'accident a eu lieu après 40 secondes de jeu,
01:23:58 à la réception d'un centre.
01:23:59 Il a heurté la tête du défenseur Guingampé,
01:24:02 M. Ellis, et il a été sonné.
01:24:04 Il est toujours dans un coma artificiel.
01:24:06 On a une pensée, bien sûr, pour lui.
01:24:08 Il est 10h36.
01:24:10 Je vais remercier bien sûr Marine Lanson
01:24:12 pour ce nouveau rendez-vous du lundi d'aujourd'hui,
01:24:16 dernière semaine de février.
01:24:18 On est déjà en mars, vous vous rendez compte.
01:24:19 - Ça file, hein ?
01:24:20 - Ça file.
01:24:21 - À un moment, ça file.
01:24:22 - L'année, ça va bientôt être Pâques,
01:24:24 Festival de Cannes, Roland-Garros,
01:24:26 on est en vacances, vite, vite.
01:24:27 - Les JO, ce n'est pas les JO.
01:24:29 - Les JO, ce sera sans moi.
01:24:30 Arnaud Elkara, je regarderai ça de loin.
01:24:32 Arnaud Elkara était à la réalisation,
01:24:34 Alice Maillet était à la vision,
01:24:36 Eric Boismard était au son.
01:24:37 Merci donc à Marine, à Félix Perola qui était avec nous.
01:24:39 Toutes ces émissions sont retrouvées sur cnews.fr.
01:24:43 Un petit message d'amitié à notre ami Benoît Bouteille.
01:24:46 Et puis bravo à vous, docteur,
01:24:48 parce que c'est toujours très clair.
01:24:49 - Merci, Pascal. Merci beaucoup.
01:24:50 - Et puis c'est vraiment sympa de vous écouter.
01:24:51 - Merci. Je reviens quand vous voulez.
01:24:53 - Eh ben, c'est pas idiot. Voilà.
01:24:55 - Jean-Marc Morandini, dans une seconde.
01:24:58 Merci.
01:24:59 [SILENCE]